Billet invité.
UNE DOUBLE IMPASSE FINANCIERE
Discrètement, le gratin de la finance mondiale s’est réuni à Bâle ce week-end, sous les auspices de la Banque des règlements internationaux (BRI). Présentée comme une réunion de routine, cette assemblée trimestrielle de la BRI ne l’est toutefois certainement pas, ne serait-ce qu’en raison de la présence de très nombreux représentants des mégabanques, qui y ont été conviés. Que ce soit pour les chapitrer ou leur demander leur soutien, cela risque fort d’être sans effet dans les deux cas. Un peu comme ces récentes et naïves missions en Chine qui avaient pour objet d’obtenir une réévaluation du yuan. A noter toutefois que les Pdg de Goldman Sachs et de JP Morgan semblent avoir décliné l’invitation, non sans désinvolture. Il faudra attendre la fin de la matinée de lundi pour prendre connaissance de ce que Jean-Claude Trichet voudra bien rendre public de ces deux jours de débat, une version destinée aux enfants, comme d’habitude. Mais rien n’empêche sans attendre d’évoquer le contexte de cette réunion.
Deux grandes questions, selon des indiscrétions dont le Financial Times a bénéficié, devraient y avoir été traitées, mais ce n’est pas réellement un scoop : la première portant sur les risques d’une nouvelle bulle financière, chaque jour plus potentiellement menaçante, résultant de l’embellie boursière, la seconde sur l’accroissement préoccupant de la dette publique. Avec à la clé, dans les deux cas, une même question toujours sans réponse : comment y faire face ? Car, comme déjà souligné à maintes reprises, les banques centrales et les gouvernements sont pris au coeur d’impératifs contradictoires qui pratiquement les paralysent. Alors qu’il se confirme que la faible croissance enregistrée dans les pays occidentaux résulte de ce qui ressemble étrangement à un faux départ, et que le système financier est à nouveau menacé de connaître de très fortes tensions. Tout le contraire d’un cercle vertueux.
Toutes les grandes banques centrales confirment sur tous les tons qu’elles n’ont aucunement l’intention de revenir, pour une longue période est-il martelé par leurs présidents, sur leur politique de taux proches de zéro, alimentant par là-même la bulle financière dont elles s’inquiètent désormais, après avoir commencé par dire qu’elle n’existait pas. C’est le prix à payer, savent-elles pourtant, pour que les banques puissent retrouver leur équilibre, alors qu’il est de plus en plus admis que l’on est loin du compte. En réalité, une triste évidence doit être reconnue : le système bancaire mondial n’est toujours pas en mesure de fonctionner sans le soutien permanent des banques centrales, qui continuent à largement se substituer au marché inter-bancaire. Nul n’est en mesure de dire combien de temps cela va durer.
Ce n’est pas le seul dysfonctionnement majeur d’une situation qui n’en manque pas. Il devient de plus en plus probable, en effet, qu’il n’y aura pas de reprise économique possible sans nouveaux plans de relance publics. Or, là aussi, le remède risque de tuer le malade. Les tensions sur les taux obligataires aidant, les déficits publics croissant, les gouvernements sont devant une impasse financière annoncée.
Les grands argentiers sont donc à la recherche d’une introuvable formule magique. Mario Draghi, le président du Conseil de stabilité financière (FSB), qui tenait parallèlement une réunion à Bâle ce samedi, a reconnu qu’il reste « beaucoup de fragilité dans le système », en raison des besoins en refinancement très importants dans les prochaines années des établissements financiers et des gouvernements. Tout est dit, l’inquiétude est fondée, car les sommes donnent le vertige et la capacité des marchés à y faire face est une inconnue. Autant que le sont les taux haussiers qui risquent de prévaloir, dans un tel contexte de très forte demande à venir de capitaux.
Si l’on se résume : d’un côté, une nouvelle bulle financière est en train de se constituer, sans qu’il soit possible de cesser de l’alimenter ; de l’autre, l’économie ne repartira pas faute de soutien public, impliquant de creuser un déficit qu’il faudrait combler. Il faudrait à la fois démarrer et freiner !
Toutes les incantations n’y feront rien. Ni à propos des taux de change ou de la relance du crédit bancaire, de la reprise du commerce international ou de celle de la consommation des particuliers. Pour le chômage, la question est réglée : il est acquis qu’il va continuer de progresser. En guise de sortie de crise, on assiste à son approfondissement. Le système capitaliste est encalminé. On en vient à évoquer, de rebondissement en rebondissement, des hypothèses hier impensables : que des Etats puissent faire défaut, que les banques centrales poursuivent, en dépit de leur arrêt programmé, leurs programmes d’achat d’obligations d’Etat (dans le cas des Etats-Unis, du Japon et de la Grande-Bretagne). De quoi s’interroger sur le verrouillage de la BCE sur cette épineuse question : sera-t-il à terme tenable ?
On apprenait, pour que le tableau soit complet, que l’agence Moody’s étudiait la possibilité d’introduire un nouveau critère, dit de « cohésion sociale », dans sa notation des dettes souveraines, afin de mieux apprécier l’éventualité qu’un gouvernement puisse faire défaut. En d’autres termes, Moody’s anticipe d’une situation au sein de laquelle les rapports de force sociaux et politiques vont prendre un poids grandissant. Au lieu de se résoudre, la crise devient globale : de financière, elle est devenue économique, elle s’apprête à prendre une dimension politique. Elle risque d’être parfois déconcertante.
100 réponses à “L’actualité de la crise: une double impasse financière, par François Leclerc”
Rien de nouveau sous le soleil (billet trouvé sur le site de greenpace canada)
De la croissance des crédits (et donc 😉 des dettes)
Dans les années vingt, pendant que des courtiers en valeurs mobilières comme Goldman-Sachs s’affairaient à créer une bulle spéculative à la bourse, dont l’éclatement aurait pour effet de plonger une grande partie de la population dans la pauvreté pendant une dizaine d’années, un prix Nobel, Frederick Soddy, proposait un système économique prenant ses racines dans la réalité physique. Il attira l’attention sur le fait qu’une économie perpétuellement en croissance dont le but était l’expansion infinie de la richesse était vouée à l’échec. L’endettement (cette prétention abstraite à une richesse future) pouvait certes approcher l’infini, nota-t-il, mais la richesse réelle comportait des limites. Ce défaut systémique, disait Soddy, aurait pour conséquences des escroqueries financières, des défauts de paiement et des effondrements financiers. Sa solution consistait à « cesser de créer de l’argent à partir de rien. »
nos amis canadiens seraient-ils plus lucides que leurs cousins français.
Cordialement,
Bruno Lemaire
Au sujet de la Chine et de certains émergents.
Nous n’avons pas d’autre religion que le libre-échange et le « don » de nos technologies est implicite pour accèder à leur marché.
Nous sommes loose-loose.
Qui est à la tête de l’OMC?
Sur la monnaie fondante et la question des crédits (en particulier pour les logements).
@Jonathan.j
Pour les logements, deux cas peuvent se présenter :
a) ils sont déjà construits, donc autant pouvoir les acheter : le but d’un bon système monétaire devrait être de pouvoir rapprocher consommation de production, surtout lorsque cette production risque de finir en stocks d’invendus.
Je ne dis pas qu’il faut les donner, mais il faut permettre aux acquéreurs de les racheter : je ne suis pas contre le crédit, je suis contre le crédit à intérêts, ce qui est bien sûr différent.
b) Les logements ne sont pas encore construits : dans ce cas il faut essayer de rapprocher les anticipations de besoins des anticipations de demandes solvables, sachant que le timing du process de production est rarement celui du process de consommation (pour les logements, il vaut mieux 😉 ), et n’est pas non plus celui du process de remboursement pour les biens durables en tout cas.
Pour la monnaie fondante, mon « intuition » est qu’elle ne peut être qu’une monnaie complémentaire. Mais 1) ce complément peut être important (10% de la monnaie globale, c’est déjà quelque chose) 2) il est aussi possible qu’elle puisse avoir un rôle plus important encore (j’ai cependant tendance à ma focaliser sur une réforme monétaire qui restreindrait fortement le niveau des taux d’intérêt)
Cordialement, B.L.
on peut aussi faire offre de logements en location, ce n’est pas obligatoire d’être propriétaire pour habiter quelque part, c’est peut-être d’ailleurs une idée qui a manqué aux américains et qui les a poussés vers un système de crédits abbérant
A supposer que les millions de personnes mal logées (900 000 en cabanes d’après Emaus, des millions d’autres dans des taudis en dur, ou dans des caravanes de campings d’où ils se font chasser régulièrement), se mettent à se loger réglementairement dans ces habitats légers (yourtes à 5000 euros pièce pour 4 personnes,petits chalets entre 2500 et 10 000 euros pièce, caravanes, mobiles homes…), tout le monde serait logé en peu de temps, avec peu de moyens. Il manque le foncier, que les maires pourraient mettre à disposition, louer, et l’assainissement, qui peut facilement être autonome. Evidemment, ça ne fait pas beaucoup d’emplois pour la société ni de crédits pour les banques, mais avec un résultat qu’aucun gouvernement n’a jamais pu obtenir : la disparition du problème du logement, avec un impact écologique nul en comparaison de tout ce qu’on met en place, à savoir tours et autres lotissements. Peut-être nous faut-il simplement changer de regard parfois sur certains problèmes. Il va de soi que « les autorités » pour l’instant s’élèvent toutes contre ces solutions faciles : mairies, préfectures, DDE, police, justice ! Loger en roulotte, pensez donc, quelle régression sociale !
Surprise! Le gouvernement autrichien envisage de nationaliser à 100% la banque centrale, la OeNB. C’est Josef Pröll, le vice-chancelier qui vient de l’annoncer, expliquant qu’il s’agit… d’accroître l’indépendance de la banque vis-à-vis des banques et du secteur financier.
La propriété de la banque centrale autrichienne est en effet partagée par l’Etat, qui en assume le contrôle, et des établissements financiers privés. La part de l’Etat est actuellement de 70% du capital.
Il reste au vice-chancelier à expliquer comment, avec cette majorité du capital entre ses mains, l’Etat ne parvient pas à contrôler la banque centrale. A moins qu’il ne s’agisse de marquer le coup symboliquement.
De quelles décisions de la banque centrale cette nationalisation totale augure-t-elle ?
Cette crise n’a pas fini de nous étonner.
Mais cette annonce, ou plutôt son éventuelle réalisation, est contraire aux règles de l’Union Européenne, non?
Je vous suggère de vérifier vos chiffres. S’ils concernent la France, il y existe une taxe, la TIPP, dont le montant est à lui seul supérieur à l’écart des prix que vous mentionnez. Le pourcentage dépend de la nature du produit pétrolier, il est devenu flottant.
Pensez aux différences de taux de change euro/dollars à ces 2 périodes.
la solution à la concurrence viendra d’elle-meme car le capitalisme est froid et suicidaire
la robotisation et l’intelligence generale artificielle prendront le dessus en 2050 et 2100
meme plus besoin de travailler,et si le paradigme n’a pas changé,alors les pays peuplés n’auront plus d’avantage concurrenciels,bien au contraire et ce sera malheureux
en ce qui concerne la france,les dom-tom seront notre grenier (l’espace marin)
que les tom redeviennent des dom,sera parfait meme si c’est un cout aujourd’hui
comme quoi,faut jamais desesperer
bruno
@simplesanstete
pas facile de vous lire, sans ponctuation. Vous me rappelez ma fille, qui est capable de parler sans respirer (en disant des choses intéressantes) pendant 5 minutes.
Je vais donc tenter de vous répondre, quand j’aurai repris « votre » souffle en utilisant mon traitement de texte favori
B.L.
Bruno Lemaire écrit : » Oui, le fameux article 104. Mais il y a peut être des moyens de le tourner, voire de l’abroger. Là encore, c’est une volonté politique. »
Le fameux article 104 du traité de Maastricht est devenu l’article 123 du traité de Lisbonne :
Il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États membres, ci-après
dénommées « banques centrales nationales », d’accorder des découverts ou tout autre type de
crédit aux institutions, organes ou organismes de l’Union, aux administrations centrales, aux autorités
régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des
États membres ; l’acquisition directe, auprès d’eux, par la Banque centrale européenne ou les banques
centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite.
http://consilium.europa.eu/uedocs/cmsUpload/st06655.fr08.pdf
1- Problème numéro 1 : si le nouveau président de la République française élu en mai 2012 (?) ou en mai 2017 (?), veut supprimer cet article 123 du traité de Lisbonne, il devra obtenir l’accord des 26 autres Etats membres, sans aucune exception. Je dis bien : sans aucune exception.
2- Problème numéro 2 : si nous regardons les 27 chefs d’Etat et les 27 parlements de l’Union Européenne, nous constatons une chose. Les 27 chefs d’Etat étaient pour le « oui » au traité de Lisbonne. Les 27 parlements étaient pour le « oui » au traité de Lisbonne, avec des votes « oui » aux alentours de 80 %.
Le record a été atteint en Italie : 100 % des parlementaires italiens ont voté « oui » au traité de Lisbonne.
Le traité de Lisbonne est entré en vigueur il y a un mois et 10 jours, le 1er décembre 2009.
Croire qu’un nouveau traité européen supprimant l’article 123 sera négocié, écrit, et enfin ratifié par les 27 Etats membres dans les années qui viennent, c’est croire au père Noël.
J’aimerais que cet article 123 soit supprimé. Mais la règle de l’unanimité m’empêche d’y croire pour le court terme et pour le moyen terme.
A mon avis, il ne reste que deux possibilités pour sortir de l’étau dans lequel nous sommes comprimés :
– sortir de l’Union Européenne ;
– l’effondrement de l’Union Européenne.
oui, je connaissais l’article 123. Et la menace de quitter l’union européenne pourrait le faire abroger.
B.L.
Effondrement ! Les traités européens peuvent fort bien tomber en désuétude sans faire de remous, il suffit d’oublier de les respecter. Reste la monnaie commune, une autre paire de manches !
Mais quel homme politique français voudrait menacer les 26 autres Etats de quitter l’Union Européenne ?
Mais quel femme politique française voudrait menacer les 26 autres Etats de quitter l’Union Européenne ?
Qui oserait ?
Vous en voyez, vous, dans le personnel politique français ?
Nicolas Sarkozy, Martine Aubry, François Bayrou, Ségolène Royal, François Hollande, Jean-François Copé, Dominique Strauss-Kahn, etc. Tous étaient pour le « oui » au traité de Lisbonne.
Tous.
Bon, il reste les hommes politiques nonistes, mais les hommes politiques nonistes ont beaucoup moins accés aux médias français (télévision, radios, presse papier sont ouistes à 90 %). Les nonistes ont surtout internet pour présenter leurs idées et leurs programmes.
Enfin, les nonistes sont très différents, très divisés.
Le système médiatique est verrouillé par les ouistes.
Le système de l’Union Européenne est verrouillé par les ouistes.
Je trépigne, je me marre, bien entendu la solution passe par une nationalisation totale ou ce que je nommerai, une « solidarisation public » du système bancaire, au niveau européen, le nettoyage des directions, une remise à plat de sa fonction et une redéfinition de ce que l’on en attend et du rôle de l’argent. Une banque ne sert strictement à rien, à rien du tout, dans l’état actuel, sauf à parasiter l’appareil productif et à malmener des individus déjà en souffrance.
Nous pouvons faire mieux qu’eux, bien mieux qu’eux, et au pire on ne fera pas plus catastrophique qu’eux alors pourquoi encore attendre ? Ah oui j’oubliais, on l’a dans le C… Biiiiiiip !
« Nous sommes sur le mode de la reprise, cela est dû en grande partie aux économies émergentes qui ont démontré leur endurance » : ceci est la phrase destinée à être reprise par les médias et que Jean-Claude Trichet a prononcé ce lundi matin devant les journalistes, à l’issue de la réunion de la Banque des règlements internationaux de ce week-end.
En la prononçant, sans doute espère-t-il, non sans quelque raison, qu’il ne sera finalement retenu de celle-ci que la première partie : « nous sommes sur le mode de la reprise ». Et qu’il sera omis de mentionner que cette tendance générale est essentiellement à porter au crédit des pays émergents. Que, a contrario, les pays occidentaux n’y contribuent que marginalement.
Par ailleurs, le mode de la reprise n’est pas la franche reprise. C’est la musique, mais sans les paroles ! Employer cette expression c’est signifier qu’un processus est enclenché, même s’il est ténu, que c’est là l’essentiel. C’est faire preuve de prudence, et laisser aux commentateurs qui, eux, n’en feront pas la responsabilité de leurs propos.
C’est implicitement affirmer qu’il faut se satisfaire de cette croissance réduite, l’important étant la tendance mondiale, anticipant le discours qui nous sera ultérieurement tenu.
L’autre phrase à retenir de cette conférence de presse est qu’il est demandé aux banques, dont les représentants des plus importantes d’entre elles avaient été invitées à la réunion de la BRI, comme c’est une fois par an l’usage, de tout mettre en oeuvre pour renforcer leurs bilans par « tous les moyens appropriés ».
Une précision qui n’en est pas une, alors qu’est engagée la concertation à propos des nouvelles normes du Comité de Bâle (elle va durer un an) et que celle-ci va porter, en priorité, sur la définition précise de ces moyens. Sur ce que va être ou non reconnu, dans la palette des moyens permettant de renforcer le capital des banques, comme éligible aux fonds propres permettant de déterminer leur ratio de solvabilité.
Jean-Claude Trichet s’est bien entendu refusé de commenter les sujets ayant fait l’objet d’une discussion avec les banques, lors de la réunion de la BRI. On peut penser que des indications ont été données à ces dernières, afin qu’elles puissent s’engager dans le renforcement de leurs fonds propres, sans que les règles qui seront finalement adoptées ne viennent ensuite leur imposer de revoir leurs montages financiers.
Si cela devait être le cas, ce ne serait pas le signal d’une trop grande rigueur à venir.
Tout ceci correspond à quel modèle de crise L, U, V , W ? avec un scénario A , B , C d ? Où en est-on ?
http://g.langue.de.bois.free.fr/politique/discours.php 😉
Modèle L, scénario C !
La saison des bilans commençant les rumeurs de couloir indique que les stocks sont au plus bas et que les carnets de commandes où la visibilité était à 2 mois est passées à 2 semaines … (entendu ce matin sur BFM radio avant 8h00 au sujet d’une entreprise de production d’aluminium et des entreprises d’emballage ). Nous sommes effectivement dans une « Franche Reprise Economique »…
Il me semble qu’il y a toujours, en filigranne dans les exposés de François Leclerc, la justification d’une « reprise économique », non dite, à savoir la croissance. N’est ce pas là en contradiction complète avec le nouveau monde qui ne pourra que fonctionner autrement. D’autre part, à ceux qui pensent que la prochaine bombe sera démographique, il est bon de rappeler que dès la naissance, un américain consomme déjà 80 fois plus d’énergie qu’un africain !
Croissance démographique ou croissance tout cours?
@Naif.
On en peut sûrement pas faire « l’économie » d’une interrogation sur la croissance – ou la stagnation, ou une autre croissance. La question démographique mérite sûrement d’éêtre posée aussi. Quant à votre comparaison entre un africain et un états-unien, je suppose que vous ne voulez pas qu’on remplaçe 300 millions d’américains US par 24 milliards d’africains. D’autant plus que si les dit africaines émigraient tous aux USA, je pense qu’ils consommeraient sans doute davantage que s’ils restaient en Afrique.
Au delà de cette remarque caricaturale, je pense que les questions portant sur la démographie et les mouvements migratoires sont trop importantes pour être simplement esquissées ici. C’est un vrai problème, bien sûr.
Il se trouve que l’Europe, avec une démographie assez faible, est sortie, il y a deux siècles, du stade de l’économie de subsistance: que cela soit, ou non, en exploitant d’autres pays n’est pas le problème. L’Afrique, avec une évolution démographique récente beaucoup plus importante, n’est pas encore vraiment sortie, elle, d’une économie de subsistance. On ne peut évidemment rester indifférent face à cette situation.
Cordialement, Bruno Lemaire.
Je ne reprends à mon compte ni la déesse croissance, ni le mode de calcul de la richesse intitulé PIB. Ne faisant que rendre compte, telle qu’elle est formulée, de l’actualité de la crise. En prenant mes distances critiques.
oui , mais ils seront aussi 80 fois plus nombreux
De la grève des crédits.
@Blake: bravo pour votre citation « De profundis clamavi ad te Domine », même si je pense qu’il vaut mieux séparer ce qui va à César et ce qui appartient à Dieu, nous sommes effectivement proches du précipice, voire dedans.
Est-ce qu’il est concevable de ne plus dépenser que nos propres sous, et est-ce que cela aurait de l’importance? « ex abrupto », j’avoue que je n’en sais rien.
Quand je vois que le CETELEM ne semble rien avoir compris, et que je reçois encore des propositions à 18% je m’interroge, à la fois sur la stratégie de certaines banques, et aussi sur le désespoir de ceux qui seraient tentés d’emprunter à ce taux diabolique.
Affaire à suivre peut être.
Cordialement, Bruno Lemaire
Reprise en L : Scénario C
Je n’ai pas suivi la signification du scénario C.
Avez-vous un lien ?
Merci
Le voilà : http://www.pauljorion.com/blog/?p=1993
Les soit-disant « agences » de notations se sont toujours trompées
au cours des 5 à 6 crises de ces 20 derniéres années.
Non seulement elles ont votés pour celui qui laissait espérer
le plus grand gain ( Enron ou World Com par exemple)
mais elles ont amplifié les mouvements spéculatifs.
Pourquoi discuter de leurs lubies interessées ?
Dans la superstructure du capitalisme actuel, elles sont le fouet.
Il est évident qu’ après avoir mis la lorgnette sur leur oeil borgne,
elles vont faire le maximum pour que les gouvernements
fassent payer à la classe moyenne l’erreur des « renflouements »
massifs. On peut attendre longtemps une attitude responsable.
L’ ennemi c’est l’Etat quand tout va bien. Quand tout va mal,
c’ est à l’Etat de faire avaler des mesures scandaleusement injustes.
Les donneurs de leçons – souvenez-vous : réforme, transparence,
flexibilité, concurence, compétitivité, synergie, etc… – sont
dévalués, faillis, sans crédibilité et sans cohérence.
Les dettes d’ Etat ayant pour but de les sauver de leur propre
incompétence ne servent qu’ à alimenter leur orgie spéculative.
Les remboursements sont d’ une légimité douteuse.
Michel Santi vulgarise le problème un peu mieux.
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/la-bourse-est-elle-la-vie-67923
Cette évolution vers une relance impossible me semble inéluctable tant ue nous n’aurons pas la monnaie dite « fondante »!
Alcoa retombe dans le rouge.
Le producteur américain d’aluminium Alcoa a annoncé lundi être retombé dans le rouge au quatrième trimestre, avec une perte nette de 277 millions de dollars, qui lui a fait nettement creuser ses pertes annuelles, à 1,151 milliard de dollars en 2009.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/01/11/01011-20100111FILWWW00662-alcoa-retombe-dans-le-rouge.php
Ah bon ?
Je croyais que l’économie américaine était repartie.
Je croyais que c’était la reprise, la croissance, le rebond, le bout du tunnel, et patati, et patata.
Heureusement, Christine Lagarde va venir nous rassurer à la télévision : toutes les autres entreprises américaines vont annoncer des résultats magnifiques pour le 4ème trimestre 2009.
Ouf, je suis rassuré.
« Paul Krugman, prix Nobel américain, vante la « réussite économique » de l’Europe ».
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/01/11/paul-krugman-prix-nobel-americain-vante-la-reussite-economique-de-l-europe_1290344_3222.html#ens_id=863164&xtor=AL-32280151
Mais critique l’euro:
http://krugman.blogs.nytimes.com/2010/01/11/europes-ok-the-euro-isnt/
Peu d’informations sont sorties de la réunion de ce week-end de la BRI et des mégabanques, mais il ressort du peu qui a filtré que ce sont bien les futures normes de renforcement des fonds propres des banques qui ont occupé une partie importante des débats.
Sans entrer dans les détails techniques (aussi touffus que ceux qui relèvent de la réglementation des produits dérivés), on comprend que l’enjeu se réduit à une question simple: quels vont être les besoins de renforcement en capitaux des banques et de quelle nature vont devoir être ceux-ci.
Il semble que le problème soit de plus en plus discuté selon des biais qui augurent de discussions de marchands de tapis et éloignent des objectifs affichés de la réglementation en question. Les banques mettant en avant la pression sur leurs marges qui résulteront des nouvelles exigences réglementaires, accrues par les fortes tensions sur les taux du marché qui ne manqueront pas d’apparaître si la demande de capitaux est trop forte. Risquant de les empêcher, disent-elles, de jouer leur rôle dans la relance de l’activité économique.
Entre les cadres réglementaires proposés par le Comité de Bâle et l’IASB, l’organisme qui décide des normes comptables (ou bien le FSB aux Etats-Unis, qui fait toujours cavalier seul), un long et décisif travail d’homogénéisation est engagé, dont il n’est même pas certain qu’il pourra aboutir à des dispositions identiques valables internationalement. La réunion de ce week-end n’a fait que l’amorcer.
Beaucoup de pièges se cachent dans les détails de cette réglementation, risquant qu’elle soit illusoire, beaucoup de subtilités tentent d’en diminuer la portée. Ce que l’on appelle déjà Bâle III, pour faire suite à Bâle II, risque de connaître le même sort que son prédécesseur: prendre beaucoup de temps à être mis au point, ainsi que d’être dépassé, quand il sera décidé, par l’évolution des problèmes qu’il est sensé régler.
Eclairant cette situation, une étude du Crédit Suisse chiffrait estime déjà, alors que rien n’est décidé, à 303 milliards d’euros le montant des capitaux qui seraient nécessaires aux seules banques européennes pour se mettre en ligne avec la future réglementation, à l’horizon 2012. Ce montant était minoré de 78 milliards d’euros, que les banques pourraient dégager de leur activité en propre durant cette même période et de 86 milliards d’euros résultant d’ajustements à la baisse de la réglementation envisagée aujourd’hui, qui sont également anticipés. Selon ce calcul, il resterait toujours 139 milliards d’euros à financer. Les banques britanniques et françaises étant les plus exposées au durcissement du cadre prudentiel.
B.Lem
Il se trouve que l’Europe, avec une démographie assez faible, est sortie, il y a deux siècles, du stade de l’économie de subsistance: que cela soit, ou non, en exploitant d’autres pays n’est pas le problème.
Mardi 12 janvier 2010 :
Japon : première baisse du crédit bancaire en quatre ans.
Les volumes de crédits accordés par les banques japonaises ont subi en décembre leur première baisse en rythme annuel depuis quatre ans, signe que les entreprises restent sceptiques quant à l’évolution des perspectives économiques.
Fin décembre, le crédit bancaire accusait une baisse de 1,0% sur un an, le premier chiffre négatif enregistré depuis janvier 2006, montrent des statistiques publiées mardi par la Banque du Japon (BoJ).
Celle-ci a créé le mois dernier un nouveau dispositif de financement pour tenter de faire baisser les taux d’intérêt mais la diffusion de ces liquidités supplémentaires dans l’économie dépend de la demande des entreprises.
« Comme l’économie a été molle et que l’investissement des entreprises a été très faible, la demande d’emprunts est très limitée », a expliqué Naomi Hasegawa, stratège taux de Mitsubishi UFJ Securities.
http://www.investir.fr/infos-conseils-boursiers/actus-des-marches/infos-marches/japon-premiere-baisse-du-credit-bancaire-en-quatre-ans-195524.php
Dans tous les pays industrialisés, les volumes de crédits baissent.
Dans tous les pays industrialisés, la récession continue.
Mardi 12 janvier 2010 :
N’attendons pas le deuxième round de la crise financière.
Si Nicolas Sarkozy et d’autres dirigeants du G8 se gargarisent encore d’avoir moralisé le capitalisme et évité la chute du système, ils risquent encore d’avoir quelques sueurs froides. Selon les dernières statistiques financières, les banques s’adonnent avec entrain aux mêmes spéculations qu’avant le premier round de la crise financière. A commencer par les produits dérivés, ces titres totalement virtuels permettant de parier sur les tendances futures avec des effets de leviers énormes. Les secteurs les plus prisés par les « investisseurs » ? Les matières premières et les monnaies.
Les chiffres publiés par l’agence fédérale américaine qui supervise les banques, l’ »Office of the Comptroller of Currency », sont sans appel : les banques américaines ont joué sur 204 000 milliards de dollars de produits dérivés au troisième trimestre de 2009. C’est 14 fois le PIB américain, et surtout 34 % de plus qu’avant la crise de l’été 2007.
Evidemment, les « too big to fail » de Wall Street (JP Morgan, Goldman Sachs, Bank of America, Citibank et Wells Fargo), dont la position dominante a été renforcée par les plans de renflouement Bush-Obama, représentent 97 % de ces volumes ! Preuve qu’ils sont encore plus gros qu’avant leur faillite.
Si certains se défendent que ces valeurs ne sont que des montants nominaux, jetons un œil sur l’exposition officielle de ces banques (ce qu’elles avouent comme « risque » dans leurs bilans) : 484 milliards de dollars au 3e trimestre 2009, contre seulement 199 milliards en juin 2007 !
+ 150% d’exposition au risque pour un montant 5 fois supérieur à leurs capitaux propres.
Au niveau mondial, selon la Banque des règlements internationaux (BRI), en juin dernier, l’activité sur les dérivés dépassait les 600 000 milliards (10 fois le PIB mondial), 17 % de plus qu’en juin 2007, mais encore inférieur au plus haut de 2008.
C’est pour cela que la BRI a réuni ce week-end à Bâle les principaux banquiers centraux et privés, afin de discuter des « excès de risque », ou en d’autres termes : « Comment éviter un effondrement inévitable. »
Même le Financial Times, porte-voix de la City de Londres, s’alarme de cette nouvelle folie spéculative semblable à celle qui avait mené le système à la faillite. Dans sa tribune du 7 janvier, John Authers écrit :
« On a rarement vu les marchés revenir aussi promptement sur les lieux du crime (…) Pétrole et métaux, monnaies des pays exportateurs de matières premières et marchés émergents (…) les investisseurs se ruent là où les bulles explosaient il y a encore un an. Le pétrole, qui avait perdu plus de 100 dollars par baril, est revenu à un plus haut post-crise de 82,5 dollars (…) les monnaies sujettes au « carry trade » suivent la remontée de ces prix (…) le Chicago Board Options Exchange Vix Index, qui mesure la volatilité ou les ‘craintes’ sur la bourse américaine, est à son plus bas depuis la crise (…) le retour de l’optimisme en Occident a conduit les investisseurs à faire exactement les mêmes paris qu’avant la crise. »
En France, les banques sont en si bonne santé que la Société Générale, après avoir déprécié ses actifs de 12,5 milliards d’euros, vient d’annoncer la création d’une structure de « cantonnement » (comprendre fosse à purin) pour y déverser 38 milliards d’euros d’actifs toxiques.
N’attendons pas le 2e round de la crise financière, qui se soldera par un KO, pour mettre le système en banqueroute organisée et établir un système de crédit à taux de change fixes entre les monnaies souveraines de chaque nation. C’est une question de survie immédiate, car cette fois-ci, il n’y aura plus d’argent pour les banques et les Etats aussi feront faillite.
http://weinstein-forcastinvest.net/n%E2%80%99attendons-pas-le-2e-round-de-la-crise-financiere/
Une gigantesque bulle de crédits bancaires s’est formée en Chine.
Cette gigantesque bulle gonfle à une vitesse de plus en plus folle.
En octobre et novembre 2009, les banques chinoises ont accordé 547,8 milliards de yuans de crédits en tout.
Je répète : en deux mois, les banques chinoises ont accordé 547,8 milliards de crédits.
Or, pendant la première semaine de janvier 2010, les banques chinoises ont accordé 600 milliards de yuans de crédits !
En une seule semaine !
» Plop ! » fera la bulle de crédits chinois !
Elle fera ce bruit en éclatant : » Plop ! »
Préparez-vous à la deuxième vague de la crise financière.
Lisez cet article :
Chine : la Banque centrale tente d’enrayer la surchauffe de l’économie.
Cette mesure a été prise au lendemain de l’annonce d’une envolée des crédits accordés dans la première semaine de 2010, à 600 milliards de yuans (61 milliards d’euros), soit davantage que les 547,8 milliards de yuans enregistrés pour les mois d’octobre et novembre combinés.
Selon les analystes de Citigroup, cette décision indique que « les autorités de Pékin sont nerveuses face à cette politique de crédit facile des banques ».
http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=4f756af3f0ca80bfc57929dfaa1de19d
Ne vous inquiétez pas, la reprise est là, la crise financière est terminée, nous dit-on d’en haut.
Pourtant, on apprend que 270 des 360 millions que va rapporter la taxe sur les bonus seront affectés au fond de garantie des dépôts bancaires. Euh… si la crise financière est terminée, pourquoi en ces temps de déficit abyssal affecter ces fonds pour « renforcer la sécurité des déposants » (dixit Mme Lagarde) ? La raison donnée est la décision de l’union européenne relever le plafond de garantie de 70 000 à 100 000 euros. Des fonds insuffisamment pourvus, le pays n’en manque pas, alors pourquoi s’occuper de celui-ci ?
Et puis, au fait, pourquoi ce relèvement de plafond, si tout va bien ?