Dans un entretien avec Pierre-Henri Thomas : « Pas de système de rechange ! », je dresse le bilan économique et financier des dix premiers années du XXIe siècle.
En format pdf.
*Godot est mort !*
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24 réponses à “Le Soir, jeudi 31 décembre 2009”
Bonjour et meilleurs voeux à tous
J’avais lu l’article du Soir avec plaisir, d’abord pour la crédibilité de Paul qu’il confirme et aussi parce que le journaliste économique P.H. Thomas qui, il y a deux ans, était un chantre du néolibéralisme (comme presque tous ses confrères) semble avoir intégré bien de données nouvelles et tient le discours de Paul quasi à sa place, ce qui permet à ce dernier d’aller plus loin plus vite.
Je constate aussi que Paul applique ce qu’il a annoncé dans son dernier « Le temps qu’il fait » et avance des propositions de solutions plus ciblées et moins générales que « l’interdiction des paris ». Nous savons vers quoi il veut aller mais je crois que c’est bien de ne présenter aux non convaincus que les premières étapes afin de ne pas surprendre et inquiéter les lecteurs.
Pour ce qui est du protectionnisme, je me demande si la position de Paul ne devrait pas être discutée et explicitée. Il est certain que le terrain d’action du capital est mondial mais que ce capital a grand besoin des Etats-nations pour mettre en place des règles juridiques qui protègent la propriété capitaliste, pour financer les services collectifs et infrastructures trop peu rentables pour les intérêts privés, pour aider à la survie des humains momentanément inutiles sur le marché du travail (tout un pan de la sécurité sociale) et pour collectiviser les pertes en cas de carence du système (comme le prouve la crise financière). En échange de ces services plus que précieux, les Etats ont donc le droit et la possibilité d’imposer des règles (que l’on peut qualifier de protectionnistes mais qui sont aussi de simple bon sens social) pour ne pas tomber dans les travers des dumpings sociaux, environnementaux ou éthiques (travail des enfants) qui entretiennent la cours au moins disant (le moins cher) c’est-à-dire au triomphe des régimes les plus injustes et les plus dictatoriaux.
Bonjour, et meilleurs voeux
Cela a été un réel plaisir d’interroger M. Jorion. Je désire seulement réagir au poost de M. Alain A. qui me catalogue dans le camp néolibéral. Good Grief! Je ne m’en étais pas aperçu. Est-ce parce que je tiens la chronique boursière du Soir? J’ai sans doute beaucoup de défauts, mais je pensais avoir été épargné par celui-là.
Afin de tenter d’éclairer M. A., je le renvoie à des éditoriaux que j’ai rédigés il y a plus de deux ans (Comment trop d’argent tue la richesse, en mars 2007, ou Pourquoi a-t-on encore beosin des banques, en novembre 2007, texte que le regretté Marc Moulin, qu’on ne pouvait décemment pas taxer de néolibéralisme, avait fortement apprécié).
Cordialement
Pierre-Henri Thomas
« Je ne sais pas. C’est un de mes sujets de recherche actuels. » Que c’est rafraichissant de lire cet honnête aveux: « je ne sais pas ».
Bravo ! Belle force de ne pas craindre ses faiblesses!
Comme Alain A je souhaiterais lire sous la plume de Paul une définition précise de ce qu’il met sous le vocable « protectionnisme » et s’il peut imaginer qu’au « libre-échange » absolu, des états ou des groupes d’états puissent parvenir à imposer des concurrences moins faussées. (ici réapparaitraient la finitude de nos ressources et la primauté du local tant que les hommes ne disposeront pas de la même mobilité que celle dont disposent les capitaux)
Un protectionnisme rimant avec isolationnisme n’est guère d’époque, une protection de l’équité des échanges (que de problèmes de définitions) me parait constituer un avenir souhaitable.
Bonsoir Paul,
Pardon d’intervenir ainsi, en plein échange dans un sujet, mais le classement des commentaires est devenu catastrophique à mon goût ! On voit bien les articles récents et les derniers commentaires, mais comme on ne peut pas accéder directement à ces derniers commentaires en cliquant dessus et vu leur classement interne dans chaque sujet avec la fonction « répondre » ils deviennent introuvable sauf à se taper la fastidieuse relecture de l’intégralité. Désolé je n’ai pas de solution à vous offrir sauf à basculer en mode forum pour les commentaires comme sur les forums phpBB avec en topics principaux vos textes et ceux de vos invités en annexe à ce site ! Ou une solution à la AgoraVox ou Rue89… Un site quoi ! Désolé c’est ridicule comme proposition mais bon va falloir y réfléchir grandement…
L’ancienne formule, où les commentaires s’empilaient l’un à la suite de l’autre par ordre chronologique, était beaucoup plus claire. Cette possibilité de répondre directement sous un commentaire est parfaitement nuisible.
On préfère apparemment rajouter de nouvelles fonctionnalités pour essayer sans trop de succès de retrouver la clarté et la simplicité des débuts. C’est comme pour la société… 🙂
Une façon de repérer les derniers commentaires, même intercalés, dans une longue liste de ceux-ci est d’utiliser la fonction de recherche du navigateur en introduisant la date qui est publié sous le nom des commentateurs. Pour les commentaires d’aujourd’hui par exemple « 4 janvier 2010 », pour ceux d’hier « 3 janvier 2010 ». Comme cela, on cycle parmi tous les commentaires qui répondent au critère introduit, en ignorant le reste. Firefox est très pratique pour cela, puisqu’il permet d’afficher en continu la boite de recherche, et il suffit donc d’introduire le critère une seule fois… et de faire clic sur « suivant » dans n’importe quel billet.
Je préfère également le précédent mode de classement et d’accès aux commentaires.
Dans la nouvelle formule il y a redondance des titres entre ceux qui se trouvent dans la liste des billets commentés et ceux qui se trouvent dans la liste des articles récents.
Pour un meilleur accès aux billets il suffirait d’étoffer la liste « Articles récents »,
Je pense que si les « billets » sont bien entendu d’une longueur à la discretion de leur auteur il faudrait imposer plus de brièveté aux commentaires.
Quelques lignes :4 max.
Certains commentaires sont longs comme des articles qui eux mêmes engagent des commentaires parfois longs…ad lib.
Deux manières de répondre :
1. TOUT EN BAS
où on commente chronologiquement l’article de base
2. A CHAQUE COMMENTAIRE
où l’on participe chronologiquement au fil de discussion ouvert par un commentaire
C’est une structure de croissance en arbre, noeuds & branches, qui me semble aussi efficace que bio …
Bonjour,
Entre Mr Paul JORION qui baisse les bras lui-même puisqu’il écrit que la protectionnisme est une mesure trop tardive au regard d’une mondialisation trop avancée dans son fait .. et un président US (Voir article ci-dessous) qui lui aussi abdique devant le lobby financier de WALL-STREET et ses gourous néo-libéraux… nos élites ne sont pas d’un grand secours, seul la base et sa frustration grandissante imposera sa réalité … en fait tous les grands faits de société se sont décidés dans la rue.
« Obama, Broyé Par Le Système
Pourquoi les autorités Américaines annoncent-elles systématiquement les faillites bancaires (au nombre de 140 à ce jour de la crise) au moment le moins susceptible de retenir l’attention du public – à savoir le vendredi soir – et pourquoi le Congrès Américain a-t-il choisi le jour de Noël 2009 pour légiférer dans le sens de la suppression de toute limitation dans le cadre des mesures de sauvetage de Fannie Mae et de Freddie Mac ?
Difficile en effet pour les autorités US de justifier que ces deux mastodontes du prêt immobilier soient sur le point de crever le plafond des lignes de crédit de 400 milliards de dollars mis à leur disposition par l’Etat Fédéral alors même que la condition leur ayant imposée lors de la mise en place de ce plan de sauvetage, à savoir la réduction progressive de leur exposition à ce marché estimée à l’époque à 1’500 milliards de dollars, est violée quotidiennement. En effet, Fannie Mae et Freddie Mac, loin d’opter pour une gouvernance dont les effets limiteraient les risques à venir – et qui préserveraient ainsi l’argent du contribuable -, ont ainsi reçu un blanc seing de la part du régulateur Américain les incitant à prendre des risques supplémentaires en procédant à de nouvelles acquisitions de prêts immobiliers insolvables…
Il est vrai que procéder à l’élargissement d’un portefeuille d’ores et déjà en état d’hémorragie avancée ne peut avoir que des retombées bénéficiaires dans un contexte où l’Etat Américain peine à trouver les sommes nécessaires à la réforme de santé du Président Obama. Et pour cause du reste puisque la mise à disposition illimitée de fonds permettra à Fannie Mae et à Freddie Mac de soulager Wall Street d’une bonne partie des prêts subprimes toujours comptabilisés dans les Banques Américaines. Ou comment mettre en place un nouveau plan de sauvetage bancaire de manière déguisée…
De fait, les Présidents Américains se succèdent mais la règle d’or demeure inchangée, comme gravée dans le marbre du Capitole – sauver Wall Street à tout prix – et le locataire actuel de la Maison Blanche ne déroge pas à cette règle qui exige de ne reculer devant rien pour sauver l’élite financière de son pays. Les capacités intellectuelles incontestables d’Obama ni son charisme ne changeront rien à l’allégeance du pouvoir US – allant du Président aux membres influents du Congrès – aux intérêts particuliers constitués par les establishments bancaire, pétrolier, pharmaceutique ou autre…
Impossible dans ces conditions d’adhérer durablement à des principes graduellement mis au placard par un Président incarnant à peine une année après son investiture un échec – une trahison pour certains – pire encore que celle de son prédécesseur. La déception étant à l’évidence inversement proportionnelle aux attentes et à l’enthousiasme suscités par l’élection de celui qui semble avoir bien rapidement abdiqué face à un argent raflant systématiquement la mise quelque soit le vainqueur de l’élection Présidentielle Américaine.
Ainsi, comment interpréter autrement cette carte blanche procurée par le Gouvernement à Fannie et à Freddie qui pourront dès lors parachever l’assainissement d’un système financier néanmoins responsable de tous les excès ? Et comment comprendre cette politique acharnée du taux zéro à laquelle s’accroche leur Réserve Fédérale si ce n’est par une volonté délibérée de favoriser à outrance des établissements financiers à même de repayer aujourd’hui à l’Etat tout ou partie de ses subsides grâce aux fonds récoltés dans le cadre d’une nouvelle bulle, obligataire celle-là, initiée par des autorités nettement plus préoccupées par la remise à flots de leur élite financière que par un citoyen moyen incapable d’obtenir un crédit du fait d’une situation économique réelle inextricable?
Ces dernières décisions de Noël dernier concernant Fannie Mae et Freddie Mac revenant à nationaliser de facto le problème très délicat des hypothèques et des prêts immobiliers Américains ne font que confirmer la formidable volonté de l’Administration Obama – après celle de George W. Bush – de sauver coûte que coûte les « Too Bigs To Fail », ces établissements financiers tentaculaires. Pour autant, ce Président actuel – déjà lâché par sa gauche et qui déçoit tous les jours un peu plus sa base d’électeurs -, avait-il la moindre chance d’infléchir des comportements et des mentalités – focalisés sur le seul profit – qui semblent immuables élection après élection?
La devise Américaine « Nous le Peuple » se fait toute petite depuis quelques décennies face à des puissances corporatistes et à Wall Street qui reportent allègrement leurs investissements toxiques sur le contribuable tout en se gardant bien de le faire bénéficier de leurs paris gagnants. »
http://www.gestionsuisse.com
Bravo Paul pour cette analyse lucide.On aimerait entendre la réponse des économistes qui ces dernières années ont suivi « les joueurs de flûte » de l’école de Chicago comme le fameux journaliste inteviewer.
http://www.lexpansion.com/patrimoine/immobilier/l-immobilier-commercial-flanche-menacant-la-reprise-americaine_222360.html
Et si on construisait des ordinateurs en bois ?
S’interroge-t-on suffisamment sur ce que la libre expression de nos choix économiques d’éco-citoyens peut faire émerger de nouveau, ou dit autrement, sur ce que le débridement du libre-arbitre « restauré », « rétabli » au niveau des « ECOLO-CONSOM-ACTEURS » que nous sommes déjà un peu et que nous pouvons tous devenir de plus en plus et de mieux en mieux à partir de nos propres champs d’action économiques DE PROXIMITE, de nos économies locales sauvegardées ou alimentairement relocalisées tout autant que des grands flux d’échanges qui doivent continuer à se situer au delà, pourrait « introduire » comme NOUVELLES DONNES dans le marasme systémique abandonné jusqu’à présent aux experts en « orgies financières en circuit fermé », aux « écoles de pensée de la science économique en plein désarroi » ou aux apprentis-sorciers de la « manipulation économico-politique » ?
S’intéresse-t-on enfin à ce que ces nouvelles donnes comportementales des « écolo-consom-acteurs » pourraient faire émerger toujours plus librement comme autorégulations nouvelles hors de tout dirigisme ou protectionnisme éculé, si par exemple, une « éco-subsistance minimale universelle » était instituée et introduite dans cette grande débandade ?
S’époumoner entre experts inféodés aux vieux paradigmes en perdition, à échafauder des « systèmes de rechange » sans prendre en compte ce que les peuples de cette planète confrontés à des nécessités nouvelles « d’ententes alimentaires » et de « protections sanitaires » sont devenus capables de faire germer de très novateur un peu partout peut continuer à apparaître de ce point de vue, cyniquement dérisoire !
Comme d’autres, je m’interroge (depuis longtemps) sur la position de Paul Jorion concernant le « protectionnisme ». J’ai cru comprendre qu’il décrivait la mondialisation comme s’il s’agissait d’un phénomène météorologique contre lequel il n’y avait rien à faire. On n’est pas loin du TINA. Cela mériterait à mon sens des éclaircissements, qui n’ont à ma connaissance jamais eu lieu alors que pourtant ce débat est récurrent dans les commentaires.
Mais à supposer que des taxes pénalisant ,par exemple, les produits importés fabriqués en — gabegie de CO² —soient « envisagées » dans un pays européen, l’OMC ne le bloquera-t-elle pas?
Ce pays y perdra-t-il en sérieux?
Il pourra toujours vendre ses propres produits à d’autres après avoir contracté avec un pays de même moralité.
Même chose entre Stés étrangères privées.
Est-ce du protectionnisme?
» la croissance classique est à revoir, avec des modifications des habitudes de production que cela implique. Or les gens sont habitués à percevoir des revenus en liaison avec le fait qu’ils travaillent… »
C’est bien là un des fonds du problème qui n’a pas encore trouvé de solutions. Il va pourtant falloir se rendre à l’évidence: il n’y a plus assez de travail disponible pour faire vivre l’humanité sur le mode d’un revenu lié au travail (je ne parle pas évidement de la minorité des rentiers mais de la majorité des « gueux »): amélioratons exponentielles de la productivité + nivellement des salaires par le bas avec la mise en concurrence des travailleurs au niveau mondial + recherche du profit maximal du capital = paupérisation croissante des masses.
D’où les tentatives esquissées par certains de promouvoir des revenus découplés du travail productif (A.Gorz par exemple avec son RSG ou revenu social garanti). Mais pas sûr que ce découplage soit soluble dans le capitalisme.
Pourtant cet asservissement de la rémunération au travail ne pouvait se maintenir tant que le travail disponible restait une « resource » abondante; or la révolution informatique et des nouvelles technologies en faisant exploser la productivité ruine cet équilibre. Dès lors c’est une fuite en avant qui débouche sur la surproduction, le gaspillage et le pillage des resources de la planète.
Avec la mort annoncée (par Paul) du capitalisme, une porte s’ouvre peut-être vers cette voie de « l’exode de la société du travail et de la marchandise »!
Bonne année à tous
Bonne année à tous
S agissant du protectionnisme, je vais faire « simple », « trop simple peut-être »:
– Il n’y a pas assez de ressources stratégiques pour que tout le monde développe/maintienne son niveau de vie actuel
– Chacun les veut pour lui et n’est pas disposé à partager.
Conclusion: 2 solutions seulement
Soit une « gestion collective » de ces ressources considérées comme des Commons
Soit la guerre, économique ou réelle.
La première option étant impossible sans un gouvernement mondial, nous aurons donc la seconde (ex typique de Copenhague: autant de représentants autant d’égoïsmes). Et la seconde se fout comme de l’an quarante de tous ces beaux discours sur le « partage des richesse », l’ »équité des transactions », le « travail des enfants », et j’en passe, idées très belles qui font d’ailleurs l’impasse sur la complexité géopolitique, géoéconomique et culturelle des situations en question.
Ce qui paraît essentiel toutefois, c’est le retour au monde qui a façonné le rationnalisme politique classique et sa modestie (d’aucun diraient son humilité, par opposition au « ton » emphatique caractéristique de la philosophie politique moderne), c’est à dire à un monde dont la guerre est la base continue et fondamentale et qui refuse, en partie pour cette raison, l’idée messianique de « progrès » (ou de « sens de l’histoire » ou de « fin de l’histoire »), et toutes les conséquences philosophiques qu’on a cru pouvoir en tirer sur la nature du « meilleur régime ».
Il ne fait aucun doute que ce « nouveau » contexte va avoir des conséquence importantes… Par exemple le seul moyen d’assurer l’équité des transactions en maintenant une certaine liberté dans les échange est d’assurer un niveau de vie local relativement homogène, et donc d’imposer un certain type de régime, et donc soit de soutenir des mouvements « révolutionnaires » dans les pays en question, soit de faire le travail « nous-même ».
Exercice pratique: la Birmanie.
Comment y assurez vous l’équité des échanges dans ce nouveau monde en guerre, ou le nombre des bélligérants a doublé (pays de la BRIC en plus), en prenant en compte les intérêts financiers des banques qui financent cette junte, les intérêts énergétiques-industriels, les intérêts du crime organisé, le niveau d’armement de la junte et les solidarités qu’elle a pu nouer un peu partout?
Généralisez le cas birman à toute la planète (je parle de la configuration stratégique, pas des exactions menées), et vous avez une idée du monde qui vient. Le même qu’hier mais en pire, les USA ayant été destitués (et n’en déplaise à ce qui est dit sur dedefensa ils jouaient -quand-même- un rôle structurant).
Le protectionnisme est à repenser intégralement. Ou plutôt c’est un nouveau système qui le rendrait inutile qui est à repenser. Et même si quelqu’un y parvenait, il n’est pas dit que la configuration géopolitique actuelle rende ce nouveau discours « audible ».
Il est remarquable que, parmi toutes les concepts mobilisés dans cet article du Soir, celui de protectionnisme ait autant « tilté » dans le blog.
Paul Jorion avait bien voulu accueillir, il y a quelques mois, mon billet que j’avais intitulé « Du krill, des baleines, et des membranes », et qu’il avait renommé Du krill et des baleines : Eloge du protectionnisme . Cependant, mon propos n’était pas le protectionnisme économique en tant que tel, mais la protection de la diversité humaine, mise à mal par une concurrence économique mondialisée.
Comme il arrive à Paul d’accueillir des billets exposant des opinions qu’il ne partage pas, je n’ai jamais su vraiment ce qu’il en pense… J’ai noté qu’il a pris parti, à demi mot, contre certaines positions de Frédéric Lordon ou d’Emmanuel Todd à ce sujet.
Protectionnisme est un mot fourre-tout, chargé de connotations diverses rarement positives, et qui recouvre en réalité des conceptions carrément contradictoires. Le type même de mot qu’il est pertinent de décortiquer.
Si j’ai bien compris, Paul réfléchit en ce moment à des propositions concrètes. Il considère donc, probablement, cette question. Je me joins à ceux qui souhaitent qu’un débat soit ouvert sur « les protectionnismes« .
A tous,
Je crois que le « bon protectionnisme » consiste à se passer des marchandises de pacotille fabriquée là bas (suivez mon regard) et à remettre en cause non seulement le capitalisme sous son avatar financier mais le capitalisme et la société industrielle.
Même si nous ne le voulons pas, nous risquons bien d’y venir.
@ Marlowe
Se passer de PC, de téléphones, de TV ,de pulls et chemises…et de voitures low cost…et de gazole.
Il est vrai que nous produisons encore quelques fruits et légumes moins chers si ils viennent d’Espagne que du Vaucluse.
Protectionnisme ?
Le protectionniste est une solution qui a été largement mise en pratique par de nombreux pays pour donner une impulsion à leur développement (exemples : le Japon, la Corée, la Chine). Ce n’est pas toujours un épouvantail comme pourraient nous le faire croire (et nous ont fait croire) nombre de « mondialistes ». Le moment serait même opportun (moins problématque) au moment même où les échanges mondiaux sont à l’étiage.
@Pineda
J’avais un temps envie de construire, non pas des ordinateurs en bois, mais des habillages d’ordinateurs (et accessoires) en bois ; j’ai trouvé une société qui m’avait précédé, et qui n’a pas connu le succès que ses très jolis produits selon moi méritaient.
Pas besoin de protectionnisme, il faudrait à mon, sens fortement augmenter le coût réel du transport donc de l’énergie à un niveau très significatif représentant sa rareté avérée. Ca changerait la donne dans la stratégie actuelle des délocalisations …
La taxe sur le CO² imposée aux importations « sales » serait logique et un protectionnisme juste à géomètrie variable.
La voilà la meilleure « excuse » de taxe indolore pour la France vu que nous ne produisons plus grand chose d’exportable.
TGV, EPR et Airbusses A320 ont dejà leurs homologues chinois.