BFM Radio, le lundi 28 décembre à 10h46

Effacer son nom

S’il y a bien une question que l’on me pose souvent, c’est « Pourquoi les économistes n’ont-ils pas prévu la crise ? » Et j’ai l’habitude de bâtir ma réponse en pensant a contrario aux raisons grâce auxquelles j’ai pu personnellement la voir venir : parce que j’étais employé au cœur-même de l’industrie où cette crise avait son origine : c’est-à-dire dans l’immobilier résidentiel américain.

J’ai cependant repensé à cette question en retombant par hasard sur un débat qui avait lieu dans les années 1980 : le débat relatif à ce qu’on appelait alors la « physique qualitative ». Qu’est-ce que cela veut dire ? La physique qualitative s’oppose à la physique ordinaire, qui est elle comme on le sait, essentiellement « quantitative ». Elle lui reproche de ne pas s’intéresser aux transitions, c’est-à-dire aux changements qui ont lieu dans les systèmes. Dans le cas d’une machine à vapeur par exemple, le modèle néglige le fait qu’elle pourrait exploser. Et du coup, selon la physique « quantitative » ordinaire, il n’est pas nécessaire qu’il y a ait une valve. Et c’est le même type de situation que l’on rencontre en économie : nous avons construit des modèles où rien n’indiquait que la machine économique pouvait exploser. Le cas est-il le même que celui de la physique ? Non, pas vraiment : parce que quelqu’un avait pensé à ces transitions qui peuvent déboucher sur une catastrophe. Mais, malheureusement pour la science économique, le fait que le système puisse exploser, faisait plutôt plaisir à cet économiste. Et du coup, personne ne voulait entendre parler de ce qu’il avait à dire.

Cet économiste, c’est Karl Marx évidemment. Mais comme il se conduisait en malotru qui ne s’intéressait au capitalisme que parce qu’il lui semblait condamné à terme, la « science » économique a préféré couler une dalle de béton sur le nom de Karl Marx et sur sa proposition sacrilège que le capitalisme pouvait avoir une fin.

Et tout s’arrangeait de cette manière. On était de nouveau entre soi, entre gens de bonne compagnie, à l’abri des malpolis qui interrompent les conversations. La fin possible du capitalisme avait été, comme disent les psychanalystes : « refoulée ». Malheureusement, et comme ils le savent très très bien, le refoulé revient toujours. Et quand il le fait, ce n’est pas indolore : il trouve toujours le moyen de faire payer chèrement son absence forcée. Et pour paraphraser une expression dont il fut lui-même l’auteur : « Un spectre hante la science économique et c’est le spectre de Karl Marx ».

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105 réponses à “BFM Radio, le lundi 28 décembre à 10h46”

  1. Avatar de pierrot123
    pierrot123

    Voilà typiquement le genre de discours qui vous aurait ridiculisé son économiste, il y a, disons…6-7 ans.
    Aujourd’hui, ça passe plutôt bien…(Il faut dire qu’en face, y a plus grand monde de valide.)

    Ô tempora ! Ô mores!…

  2. Avatar de Bernique
    Bernique

    Que penser vous de notions telles que méta-stabilité et régime transitoire appliquées à l’économie?

  3. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    Et le spectre de Keynes hante J.C Casanova…

    Le « retour du refoulé » fait parti de la névrose et n’engendre pas nécessairement d’instabilité catastrophique. Le retour du refoulé peut-il expliquer les phénomènes tels que les révolutions, par analogie, puisque le concept concerne la dynamique des affects individuels. Existent-il une psychanalyse collective, en ce cas, elle ne se calque pas sur la topique freudienne….

    On a pu dire pour Macbeth, ou pour la Révolution, que le crime se poursuivait comme symptôme d’un retour du refoulé. Echec d’un refoulement, répétition d’un acte manqué…. sidération devant ce qui revient, de la pulsion, du complexe d’oedipe, de l’interdit transgressé.

    Tout refoulé fait-il retour ? Saddam fait-il retour, le 31/12, exécuté hâtivement sans avoir été jugé pour l’ensemble de ses crimes, par exemple. Nous sommes assuré que… « l’herbe est épaisse, qui pousse sur le passé ». Comme disait Lacan, la cure psychanalytique est offrir une occasion d’oubli, entre autres il me semble.

    A côté du refoulement, il existe l’oubli, et l’ignorance, voire l’endoctrinement….

    La psychanalyse a évolué également vers une diversification des schémas d’analyse, par exemple A Green expliquait qu’on ne trouvait presque plus de névrosés « bon teint », mais des cas limites… dénomination qui montre l’embarras devant la difficulté à cerner le désir, la structure psychique et la perte des repères du psy (il me semble) … bref le refoulement n’est plus seul en cause, parfois le désir disparait, par intermittence, disparait sans refoulement, dans des sortes de névroses blanches, silencieuses et mystérieuses même…

    Mais ceci est trop subtil pour infiltrer les représentations sociales de la psychanalyse, bien ancrées….

    Comme disait Freud, étudions l’inconscient avant qu’il se se ferme… il disait aussi, en débarquant aux USA : ils ne savent pas qu’on leur apporte la peste. Un bien grand mot !

  4. Avatar de cdanslair2010
    cdanslair2010

    Karl Marx ne savait pas, néanmoins, qu’il vivait dans un monde aux ressources finies (et dont l’horizon de fin est proche).
    De ce fait, son discours est totalement dépassé: il faut trouver autre chose.

    1. Avatar de Jaycib
      Jaycib

      Non, le discours de Marx n’est pas totalement dépassé, en ce sens qu’il a toujours pensé le système dans sa globalité (telle que perçue à son époque), et qu’il était tout à fait conscient du viol de la nature accompagnant l’exploitation ou l’esclavage imposé(e) aux hommes par le capitalisme. Bien sûr, la finitude des ressources minérales, végétales et aquatiques est désormais un facteur majeur qui échappait à la vision marxienne, mais la question cruciale de la « propriété » et de la gestion des moyens de production et de consommation reste posée. Ce que nous enseigne la crise environnementale est que la planète n’appartient à personne, ce qui revient à dire qu’elle appartient à tous, car il n’existe pas de deus ex machina permettant d’esquiver cette question cruciale.

      En fait, ce qui est contradictoire dans la vision de Marx, c’est que le système peut — et va — exploser, mais que cette explosion ne mène pas à une disparition définitive du système capitaliste en l’absence d’une conscience des hommes de la nécessité de lui substituer « autre chose », comme vous dites. Tout est là: quel programme appliquer, quelle politique mener, et avec quelles forces capables d’inverser, précisément, le « rapport de forces » insensé qui singularise la capitalisme?

    2. Avatar de Fab_HxC
      Fab_HxC

      Citation de Marx (Le Capital, livre 1, chap XV) :

      « La production capitaliste perturbe le courant de circulation de la matière entre l’homme et le sol, c’est-à-dire qu’elle empêche le retour au sol de ces éléments que l’homme consomme afin de se nourrir et se vêtir ; en conséquence, elle fait violence au conditionnement nécessaire à une durable fertilité des sols. En outre, chaque progrès de l’agriculture capitaliste représente un progrès non seulement dans l’art de dépouiller le travailleur, mais dans celui d’appauvrir la terre ; toute amélioration temporaire de la fertilité des sols rapproche des conditions d’une ruine définitive des sources de cette fertilité. (…) C’est ainsi que la production capitaliste, en développant la technologie (…), ne fait qu’épuiser les sources originaires de toute richesse : la terre et les travailleurs. »

      « Trouver autre chose » sûrement mais « totalement dépassé », j’en doute vraiment… Et cette citation (date de publication du Capital : 1867) est plutôt d’actualité, surtout pour qqn qui « ne savait pas qu’il vivait dans un monde aux ressources finies »… A bon entendeur.
      Fabrice

    3. Avatar de cdanslair2010
      cdanslair2010

      OK … je retire (sauf le « il faut trouver autre chose »)

    4. Avatar de Claude ROCHE

      @fab
      Marx paraphrase Ricardo ici.

    5. Avatar de alfe
      alfe

      Il est étrange que ceux qui ont essayé ou prétendu avoir appliqué le marxisme, à savoir les soviétiques, ont fini par assécher la mer d’Aral avec la culture intensive du coton…
      Cela ne révèle-t-il pas que le communisme à la soviétique n’était rien d’autre qu’un capitalisme d’état ?

    6. Avatar de JFF
      JFF

      Merci Alfe, c’est à peu près ce que j’allais dire?

    7. Avatar de pablo75
      pablo75

      « Je suis marxiste, tendance Groucho. » (Slogans Mai 68)

    8. Avatar de pinchafiga
      pinchafiga

      Karl Marx ne le savait peut-être pas, mais les populations indigènes de l’amérique du nord et de la méso-amérique savaient fort bien que la nature pourvoyait à leur besoin et ce pour l’éternité, à condition de ne prélever que le nécessaire aux besoins d’une vie digne mais en aucun cas d’essayer d’accumuler.

      Les colonisateurs, amenant avec eux des améliorations technologiques indiscutables (haches pour couper le bois, fusils pour la chasse, récipients en cuivre pour cuisiner,…) ont créé un besoin là où il n’existait pas.

      En échange de ces progrès qui amenèrent commodité, il fallut se résoudre à modifer son comportement afin d’amasser de quoi payer ces instruments. Voilà comment l’envie de bien-être matériel immédiat (bien compréhensible) convertit des populations entières à l’asservissement de par l’abandon d’un style de vie certes dur et incommode mais libre, au profit d’une vie d’interminable labeur exploité par autrui.

      Le progrès n’est bien souvent que l’amélioration du quotidien immédiat au détriment de toute une vie.
      ceci au bénéfice du ‘distributeur’ dudit progrès

  5. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    Il faut se dire que les systèmes econo-financiers ont été mathématiquement optimisés pour la « croissance ».
    Ils fonctionnent dans le sens « optimiste ».
    Comme le pessimisme est une doctrine politiquement, économiquement et financièrement incorrecte les abaques ne le prévoient pas.
    Il est aussi possible que l’explosion de la machine ait été envisagée et que les « sorties de secours » soient prévues pour la minorité qui possède les vrais manomètres.
    Sont-ils dans le rouge?
    Et dans quelle chaloupe ou dans quelle « panic room » les mieux préparés des privilégiés se retrouvent-ils?

    1. Avatar de alfe
      alfe

      Oui Tartar, il existe aussi un système très performant qui optimise la croissance : la tumeur. Je pense que le modèle économique de la croissance pour la croissance, n’est rien d’autre qu’un cancer de la pensée qui finit par se matérialiser dans la société…

  6. Avatar de Enrique
    Enrique

    Karl Marx a dit que le capitalisme allait à sa perte mais ils n’avait pas vu sa capacité à se régénérer et à tout récupérer y compris son contraire pourvu que cela lui permette de survivre. C’est un peu comme avec l’égo. Ce dernier récupère tout ce qui peut lui servir y compris l’altruisme, le don ou le désinteressement. Le capitalisme est le produit des êtres humains et comme l’égo il essaie tout pour continuer. Il tient car une majorité d’humains le soutiennent plus ou moins consciemment. Il est aussi idéologie. Lorsque l’employé adhère aux idées que défend son patron (lui le fait par intérêt de ce dernier) en tout ou partie parce qu’il est soumis à une intense propagande ou par éducation, il entretient le capitalisme même si cela va à l’encontre de son intérêt. Alors le capitalisme est-il arrivé à un point de blocage tel qu’il soit en situation explosive ? Je ne suis pas assez compétent ni informé pour le dire.

  7. Avatar de BA
    BA

    BNP Paribas : deux dirigeants cèdent des titres.

    Michel Pébereau, le président du conseil d’administration de BNP Paribas, a déclaré à l’AMF avoir cédé, le 15 décembre dernier, pour près de 3,4 millions d’euros d’action du groupe bancaire, soit 62.000 titres au prix unitaire de 54,6 euros.

    Idem pour Baudouin Prot, le directeur général, qui déclare de son côté s’être allégé pour plus de deux millions d’euros d’actions du groupe bancaire français, soit 37.000 titres au prix de 54,6 euros chacun.

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_societes.phtml?num=713d98183302a0b8cd9f62c26327a36f

    Quand le bateau BNP Paribas coule, les rats quittent le navire.

    Michel Pébereau et Baudouin Prot ont un avantage énorme sur 99 % des citoyens français : Michel Pébereau et Baudouin Prot connaissent l’état réel de la banque BNP Paribas.

    Je dis bien : l’état réel.

    1. Avatar de Piotr
      Piotr

      Faute avouée est à moitié, pardonnée.

    2. Avatar de pierrot123
      pierrot123

      Et ça n’a pas affecté le cours de l’action, au contraire…

  8. Avatar de Claude ROCHE

    Le réalité marchande, l’objet de la connaissance et l’épistémologie économique

    La crise actuelle a ceci d’inexorable qu’elle conduit à revisiter l’ensemble des concepts de la pensée économique et n’en doutons pas, demain : ce sera au tour de la pensée politique.. Paul, espérons le, ne leur laissera pas de répit !

    Je voudrais souligner ici deux points

    1/ Paul met dans le mille en soulignant que le principal reproche que l’on peut faire à la science économique moderne est d’être incapable de penser un changement dans la réalité économique.

    Et que cette critique gouverne en fait toutes les autres (ainsi, la science est incapable de penser un mouvement d’institutionnalisation économique). Il ne faut voir là ni complot ni jeu d’intérêt pervers, mais une simple question ontologique. En effet le premier pas d’une pensée se voulant scientifique est de poser son OBJET comme homogène et stable : suffisamment en tout cas pour pouvoir énoncer des lois à son propos. C’est un geste que font inconsciemment tous les économistes modernes (ou alors il se réfugient dans les études partielles comme Williamson) : ils posent le marché comme fonctionnant sous les mêmes règles.

    Or si cette hypothèse a semblé cohérente dans l’économie industrielle, on peut voir qu’elle ne l’est plus aujourd’hui. Constat presque banal lorsqu’on fait du consulting : les outils de pilotage des entreprises y sont à la fois très adaptés lorsqu’on est dans l’lunivers industriel traditionnel ( un univers mesurable pour être précis). Et à la fois totalement inadaptés dans les univers immatériel comme l’innovation ou plus généralement le pilotage des compétences ( univers dans lesquels la mesure n’a presqu’aucun sens). D’où une sorte de schizophrénie qui entraîne les plus dogmatiques ( comme les entreprises américaines, mais aussi pas mal de françaises) à cette sorte d’aveuglement qui conduit à se débarraser d’actifs stratégiques – les compétences – pour de simples raisons comptables ( A comparer avec le patronat allemand qui, dans cette crise, a joué sur le temps partiel pour licencier le moins possible )

    On est donc ici sur une difficulté majeure qui éclaire à mon sens les erreurs passées – il suffit de lire PJ – mais aussi à venir des économistes modernes .

    2/ Effectivement on retrouve là la vieille critique de Marx envers « l’économie politique bourgeoise  » qui serait incapable – par construction logique – de prévoir les limites du système capitaliete et se masquerait « à jamais » la voie d’une compréhension « vraie » de l’économie marchande – je cite de mémoire.

    Mais faut-il absoudre Marx pour autant ? Je ne le pense pas. En fait Marx ne fait porter sa critique qu’ au niveau épistémologique et non pas ontologique : c’est la notion de LOI économique qu’il conteste et pas du tout la notion de marché . . Ce n’est pas une simple nuance car si l’on creuse la pensée de Marx on voit qu’elle fonctionne sous la même hypothèse d’une réalité – ici sociale – immuable : baptisée forces productives – et dont le jeu interne expliquerait TOUTES les mutations sociales ( Marx L’idéologie allemande). On est là encore dans le même registre méthodologique que l’économie scientifique, sceince dont il s’est toujours réclamé ( En fait MARX a simplement radicalisé l’erreur des économistes qu’il critiquait)

    On peut d’ailleurs raisonner par l’absurde à son propos : si Marx permettait de comprendre la crise financière .- et vu le nombre de marxistes – cela se saurait depuis longtemps – (les marxistes sont beaucoup plus nombreux et écoutés qu’on ne le pense aux USA)

    Amicalement

  9. Avatar de Le marin
    Le marin

    J’ai l’impression qu’on se concentre trop sur les arbres et pas assez sur la forêt…
    En effet, quel est le problème si les banques centrales (FED) soutiennent les banques et grandes entreprises (en injectant de l’argent ou en reprenant les actifs toxiques) et contrôlent de cette façon le marché (la bourse), tant qu’il y a un accord avec les autres pays qui font d’ailleurs la même chose ?… Tout ce qu’on peut dire, c’est qu’on ne vit plus dans une économie de marché au niveau des banques et grandes entreprises : elle n’est plus valable qu’à petite échelle (individus et PME). Puisque l’état, les banques et les grandes entreprises (soutenues par ces mêmes états..) contrôlent indirectement la bourse ainsi que le prix de matières premières, ils peuvent éviter des dérapages (des crises) ! Le système capitaliste est mort et on est passé à une économie planifiée contrôlée par une minorité, composée de banquiers, de certains politiciens et de capitalistes. Comme dans beaucoup d’économies planifiées, il y aura des privilégiés dont la « fortune » est garantie par l’état…

    1. Avatar de claude roche
      claude roche

      @le marin

      Vous posez en effet une bonne question . et si vous y réflechissez vous avez déjà la solution à pas mail de paradoxes (notamment dans la vie politique). ceci dit on peut donner deux indications pour vous répondre

      ==> tout d’abord sur le plan factuel : on ne peut pas parler du contrôle des grandes entreprises au même niveau que le contrôle du système bancaire. Pour les connaître de l’intérieur, il est effectif que la tendance est à la perte d’influence des Etats nationaux sur leurs anciens « poulains » , même si la tendance n’est que relative

      ==> maintenant sur le plan politique , la question est différente selon qu’on accepte le clivage gauche / droite ou non. Si l’on croit que le clivage historique entre la gauche et la droite a un sens dominant aujourd’hui , alors on a intérêt à se munir de cachet d’aspirines car on ne comprend ni le pourquoi, ni les risques contenus dans ce système. Mais la question va au-delà des clivages. Ce qui est pointé ici, même maladroitement, c’est l’irréalisme, ou pour le dire mieux la perte d’objectivité dans les transactions quotidiennes qui apparaît avec la « folie financière » : insensiblement ce sont les bases du consensus historique qui a cimenté les sociétés occidentales qui est sapé ( chose que le socialisme n’avait pas réussi à faire). C’est par exemple le working poor  » américain qui se voit quasiment obligé de spéculer pour devenir propriétaire (et de signer 60 pages de contrats illisibles) et qu’on laissera tomber avec des tremolos dans la voix, alors qu’on volera au secours des salariés plus aisés qui ont spéculé en connaissance de cause ( c’est pour cela que le trésor a renforcé son contrôle sur Freddie Mac et Fannie Mae)

      Bref une situation où les règles , les normes vont progressivement s’abolir . Au XVIIème siècle on appelait cela la corruption pour désigner une forme de clientélisme généralisé ( où rassurez vous M Strauss Kahn sera très à l’aise ) , un phénomène beaucoup plus destructif que l’on n’imagine

      amicalement

    2. Avatar de Le marin
      Le marin

      @claude roche

      Merci pour vos remarques.En effet j’aurais dû dire que les grandes nations soutiennent les entreprises stratégiques au lieu des grandes entreprises en général.En ce qui concerne la corruption et le clientélisme généralisés ,je suis tout à fait d’accord avec vous.

    3. Avatar de claude roche
      claude roche

      @attention : corruption dans le vieux sens n’est pas le même que pour nous ( car nous le rapportons à une administration – quand même – plutôt honnête).
      Ceci dit si cette analyse est la bonne cela veut dire que nous nous abusons un peu à ne parler de l’aggaravation probable de la crise économique. Je pense qu’il n’y a aucune chance (risque) d’effondrement « à la 29 » et par conséquent aucun mouvement social significatif à anticiper.
      Par contre nous nous dirigeons vers une crise de type politico-morale où population ( et les dirigeants d’ailleurs) vont voir se dégrader les comportements élementaires sans trouver de « parade  » à cela .. Le seule « parade » étant la loi et les institutions
      Mais les habitudes en France étant ce qu’elles sont, il faudra du temps avant d’abandonner nos réflexes politiques issus du XIX et du XX ème
      amitiés

  10. Avatar de Jean-Louis M
    Jean-Louis M

    Je n’ai pas lu le livre de Benoit Mandelbrot mais voici le site sur lequel on a un aperçu de sa pensée sur la finance moderne :
    http://www.next-finance.fr/Une-approche-fractale-des-marches

  11. Avatar de Piotr
    Piotr

    Après la mécanique cantique (JS Bach je présume),la thermodynamique,voici l’approche fractale,pour ma part s’agissant de liquidités je propose la mécaniques des fluides…Juste pour faire un mot ,encore que…

  12. Avatar de André
    André

    «  » »Mais, malheureusement pour la science économique, le fait que le système puisse exploser, faisait plutôt plaisir à CET économiste. «  » K. Marx donc!

    Marx, s’il vivait encore parmi nous, (i) serait très étonné d’apprendre que le système a explosé ; (ii) n’en tirerait aucun plaisir.

    Son analyse du capitalisme, sa philosophie générale, sa théorie de l’histoire … l’ont amené à proclamer que (i) « le royaume de la liberté ne peut s’édifier que sur le royaume de la nécessité » (« Le capital ») ; (ii), pour ce faire, il ne faut pas arrêter de développer les forces productives.

    1. Avatar de JeanNimes
      JeanNimes

      Toutes les questions sont mêlées et les réponses idem…

      1/ Karl Marx a étudié les contradictions de la science économique classique et a fait la « critique de l’économie politique » en élaborant une méthode originale qu’il a fait évoluer pendant des décennies… il l’a d’ailleurs rappelé, il n’était pas marxiste.

      2/ KM avait parfaitement vu que la logique du mode de production capitaliste est de parvenir à un accaparement de toutes les richesses par un petit nombre après avoir ruiné les humains et la terre. Donc que ce mode de production avait une limite imposée par la loi de la baisse TENDANCIELLE du taux de profit. Tendancielle signifiant que le capitalisme est toujours conduit à inventer de nouvelles formes d’exploitation pour parvenir à le faire remonter. Quand il perd sur un point il se rattrape sur un autre… d’où cette souplesse d’adaptation qui donne l’impression qu’il sera éternel… Sauf qu’à un moment il rencontrera les limites physiques réelles des ressources de la planète. Mais il aura auparavant fait disparaître l’humanité, d’où la question qui nous est posée : voulons-nous sauver le système, i.e. le capitalisme, ou la planète-homme ?

      3/ Le capitalisme est-il mort ? Non. Le système financier international ? Peut-être, c’est à voir. KM distingue parfaitement les crises de surproduction cycliques inhérentes au capitalisme et les crises financières provoquées par la finance. (cf. Le Capital, ch III, b/ note 99 « Il convient d’opérer une distinction entre la crise monétaire telle qu’elle est présentée dans ce texte, comme phase particulière de toute crise de production ou de commerce, et cette forme particulière de crise, appelée également crise monétaire, mais qui peut surgir isolément, de sorte qu’elle n’agit que par contre-coup sur l’industrie et le commerce. Ce sont là des crises dont le pivot est le capital-argent et qui ont pas conséquent la Banque, la Bourse et la Finance pour sphère immédiate. » Toute ressemblance avec une situation présente ne serait évidemment que pure coïncidence, puisque KM n’a rien compris ou est dépassé… )
      Ainsi croire qu’une crise financière grave (systémique) peut détruire le capitalisme est une erreur : elle ne peut que rendre le capitalisme plus exigeant, plus violent. C’est précisément le point où nous en sommes, l’alternative n’admet probablement pas de solution intermédiaire, qui serait un moindre mal… Obama démontre tous les jours désormais que le capitalisme ne fera que les concessions minimales, en les détournant afin que le système puisse remonter son taux de profit (cf. la réforme sur le système de santé qui donne la garantie de l’Etat à un revenu supplémentaire pour les assurances privées, les dépenses pour un mauvais système de santé ne vont pas diminuer !).

      4/ KM démontre en quelques milliers de pages (mais il faut peut-être les lire, réellement) que le capitalisme est une prodigieuse machine pour développer les forces productives (qui seraient capables de permettre à l’ensemble de l’humanité de bien vivre, si telle était sa logique…) mais (c’est important parfois les « mais ») que ce que nous (l’humanité) devons chercher c’est « le libre développement de chacun, condition du libre développement de tous » et l’émancipation de l’humanité (c’est-à-dire le progrès humain qui permet de maîtriser les contraintes limitantes qu’imposent les nécessités vitales et la non-organisation rationnelle des dites forces productives, cf. la citation donnée dans un des premiers commentaires ci-dessus.)

      5/ Ramener la pensée de KM à ce qui en a été « appliqué » ici ou là est une réduction dont les principaux bénéficiaires sont les capitalistes, boursicoteurs et spéculateurs de tous poils, petits et grands. KM insiste sur le fait que nous (l’humanité) ne pourrons nous libérer du capitalisme que si nous avons la conscience qu’il nous exploite, nous oppresse, nous domine… Il nous dit aussi qu’il nous faut rester indéfiniment critiques parce que les processus humains, historiques, sont dialectiques et qu’au sein même de ce qui paraît intellectuellement clair et déterminé, il y a toujours une part d’ombre, une contradiction qui gît… sinon cela voudrait dire que la vie est morte. On ne peut pas être gagnant sur tous les tableaux, c’est une lutte perpétuelle entre des options positives qui peuvent se révéler partiellement négatives ou négatives a priori qui peuvent se révéler positives : c’est la glorieuse incertitude de l’humanité que d’avoir à choisir une voie de justice, d’émancipation, de progrès humain en un monde d’incertitudes à évaluer et réévaluer en permanence. Il vaut mieux se tromper en cherchant la justice sociale qu’avoir raison en marchant sur ses voisins… C’est une question d’éthique, n’est-ce pas ?

  13. Avatar de Thierry
    Thierry

    « Un grand professeur d’économie est invité à faire une tournée de conférence dans toutes les grandes villes de son pays. Les organisateurs de cette tournée lui offrent des honoraires mirobolants, lui payent les meilleurs hôtels, et mettent à sa disposition une superbe limousine avec chauffeur. Un jour il se retrouve avec une extinction de voix. Il est très embêté parce qu’il doit faire sa conférence le soir même.
    Son chauffeur lui dit : « Vous savez, patron, ça fait des semaines et des semaines que j’entends votre conférence, je la connais par cœur, je pourrais me faire passer pour vous et la dire à votre place, si ça peut vous dépanner. »
    A bout de ressources, le grand économiste accepte la proposition.
    Le soir venu, le chauffeur donne la conférence impeccablement, il est vivement applaudi.
    Dans le fond de la salle, le grand économiste pousse un grand soupir de soulagement.
    Arrive alors le moment des questions posées par l’assistance.
    Le chauffeur qui les a déjà toutes entendues connaît les réponses et s’en tire fort bien.
    Survient une question nouvelle qui n’a encore jamais été posée. Le grand économiste craint le pire. Mais le chauffeur répond, sans se désemparer le moins du monde : « Écoutez, Monsieur, votre question est excellente, mais à vrai dire la réponse est tellement simple, tellement évidente que jr suis sûr que même mon chauffeur qui est au fond de la salle est capable de vous la donner ! » »

    Je ne sais pas du tout, l’histoire ne le dit pas, si la question portait sur l’explosion du système…

  14. Avatar de Papimam
    Papimam

    Je terminerais l’année plus instruit (comme le disait un des participants) après avoir écouté religieusement Michel Serres nous causer du dur et du doux et évoquer son dernier petit livre de 78 pages « Le temps des crises » et pas des cerises sur France Culture ce matin ***
    http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/matins/fiche.php?diffusion_id=79932
    Brefs extraits en quise d’apéro :
    Avant, la nature était inépuisable, maintenant la nature est finie.La crise actuelle est différente des autres.

    C’est quoi un philosophe ? « tenter de réunir la totalité du savoir contemporain » à l’identique de Platon, Aristote, Pascal, ….
    « S’intéresser à ce qui est nouveau. Distinguer le hard du soft » (ça je connais), le dur du doux (je connais moins).
    « Doux : théorie de l’info, des codes, des signaux aussi important que les forces.
    On est au bout d’un processus, fin des lumières ?, il faut réunir le spirituel et le temporel. »
    Fétichisme : la terre serait le nouveau grand fétiche
    « Nous devenons dépendants de choses qui dépendent de nous (période d’interaction) ».

    Ce qui m’a le plus séduit : « un enseignement doit intégrer toutes les sciences comme c’est expérimenté à ce jour dans une ou plusieurs écoles ». *** Tout à fait OK.

  15. Avatar de logique
    logique

    Il ne faut pas confondre necessité, avec sur production, gaspillage et destructions des sur-plus.

    Je pense que le capitalisme reste le meilleur systéme car il est par définition l’utilisation du capital utilisé pour la production. Paul parle de refoulé et de retour du reffouler en parlant de la destruction du système capitaliste. Ce système n’est pas mort et se n’est pas vraiment le système de production des biens a partir du capital qui nous a ammené a la crise presente. Non , a mon avis il y a eu une sorte d’illusion de croire que le capital pouvait produire du capital en pouvant se passer de l’outils de production et du travail. Cette illusion n’est en rien une névrose dont le conséquence serait un reffoulement non sublimé. Non cette crise n’est qu’une illusion, une sorte de schizophrénie, ou la finance c’est prise pour de l’industrie, au sens large de producteur.

    La ou la névrose et le retour du reffouler peuvent dans certains avoir des conséquences désastreuse, c’est trés rare. La schizophrénie est une maladie beaucoup plus redoutable, car les personnes ou système atteint n’ont plus de relation avec la réalité, ou pour faire simple, son dans un réalité qui leur est propres.

    Pour conclure la finance est un schizophrénie tandis que la production a fait confiance a cette individu dénuer de réalité physique, qui en oublie même de mettre une valve de securité en pas de surchauffe.

    Mrs Jorion, je vous trouve encore une fois trop généreux avec les financiers, les traité de névrosés n’est pas vraiment la réalité, se sont des schizophrénie a tendance psychopathe. C’est a dire des individu qui n’ont plus conscience de se qui est bien ou mal, ils sont dans leur bulles, sans se rendre compte qu’il viennent de mettre a genoux leur propres familles civilisationnel.

    M’enfin la capitalisme productiviste se porte plutot bien en chine, même si se pays est atteint de sur production et que si il laisse la finance prendre les reines finira comme l’occident, avec beaucoup d’argent mais plus d’emploie.

  16. Avatar de Toto
    Toto

    Beaucoup d’économistes savaient que cette crise allait arriver mais ils n’en ont simplement pas parler car nous sommes dans un monde de mensonges où dire la vérité c’est signer la fin de sa carrière et tout ce qui en découle.
    Si j’avais un livre à écrire je le nommerais (comment le mensonge et l’illusion furent inventés)
    La crise n’en est qu’à ses débuts et les soubresauts seront nombreux pour confondre les pessimistes mais je ne serais pas dupe.
    Toto club des pessimistes.

  17. Avatar de Crapaud Rouge

    Bien que Marx n’en soit pas l’inventeur, la formule « dictature du prolétariat » a de quoi fiche la frousse même à des gens qui ne sentent pas bourgeois. Pour preuve, ces quelques révolutions qui ont ensanglanté le monde en faisant référence au marxisme. Je pense en particulier à celle de Pol Pot, de loin la plus absurde. Il est là, le refoulé, pas dans les théories du grand barbu !

  18. Avatar de Michel P.
    Michel P.

    Le « spectre » c’est la hantise de ce qu’on s’imagine. Pour le cas des prévisions de Marx j’appelerais ce phénomène le « fantôme » de Marx car le système que certains pays ont mis en place sont encore dans les souvenirs (sanglants) des peuples qui l’ont subi et ce système existant encore, nous démontre son illogisme avec le sens cartésien de l’économie. Par contre je suis d’accord avec Paul Jorion sur le fait que peu d’économistes avaient vu la crise arriver mais dans le contexte de l’euphorie des 5 dernières années il etait difficile d’enlever le « bol de punch » au milieu du pince-fesses et d’arrêter la fête. Voir le « spectre de Marx » dans le cas actuel c’est chercher une justification à un retour d’une soi-disante morale.

  19. Avatar de titi
    titi

    au moins cette nouvelle était prévisible: le patron de Goldman Sachs personnalité de l’année pour le FT
    http://www.ft.com/cms/s/0/479ac4ba-eb32-11de-bc99-00144feab49a.html?nclick_check=1

  20. Avatar de Vincent
    Vincent

    Bonsoir,

    La petite image ci-dessous n’a toujours pas produit la prise de conscience attendue. Certains pensent encore que c’est…ailleurs ! Comme un chien qui se regarde dans le miroir pense que c’est un autre chien…

    http://www.roumazeilles.net/news/en/wordpress/wp-content/uploads/earth_from_space.jpg

    Alors tant que les économistes, et les hommes en général voudront faire rentrer des ronds dans des carrés, on n’avancera pas d’un pouce !

  21. Avatar de otto lilienthal
    otto lilienthal

    USA : qui ne paye pas ses dettes s’enrichit..face je gagne, pile je ne perds pas..comment ce système peut il subsister dans le temps ? :

    http://www.slate.fr/story/15031/faillite-credit-milliardaires-dettes-mauvais-payeurs-banques

  22. Avatar de auspitz georges
    auspitz georges

    une démonstration de ce que le « populaire » désigne comme surréaliste :
    l’article dans la Tribune ce matin :
    http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20091229trib000456851/l-impot-sur-les-societes-devrait-rapporter-plus-que-prevu-a-bercy-en-2009.html
    sous le titre :

  23. Avatar de auspitz georges
    auspitz georges

    je continue;
    sous le titre :
    L’impôt sur les sociétés devrait rapporter plus que prévu à Bercy en 2009,
    l’article commence de la façon suivante :
    Les recettes fiscales tirées de l’impôt sur les sociétés en France seraient légèrement meilleures que prévu par le gouvernement pour l’année 2009. En effet, elles atteindraient de 20,5 milliards à 21 milliards d’euros, contre 19 milliards initialement prévus. Elles avaient cependant atteint près de 50 milliards d’euros l’an dernier.

    la méthode:
    jouez tambours, sonnez trompettes; le titre annonce la victoire !!!( pour ceux qui n’ont pas le temps de tout lire);
    puis l’article annonce que ça ne change rien à l’essentiel;
    une victoire à la papyrus !! le surréalisme selon Dali; on croit voir; mais non ;

    1. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      Avec un tant soit peu de mauvais esprit, on pourrait même retourner la réflexion dans ce sens:

      « Une fois de plus, les prévisions étaient fausses. »

      On pourrait ainsi s’interroger sur la nécessité de telles prévisions…

      Ceci dit, je suis d’accord avec vous: Mettre en avant l’erreur de prévisions en survolant le fait que la recette fiscale ait été divisée par deux, et parvenir à présenter le tout comme une « bonne nouvelle », c’est un petit chef d’œuvre d’audace… Ou d’inconscience…

    2. Avatar de TARTAR
      TARTAR

      Il s’agit d’un cas Lagardien de croissance dédécroissante positive.
      C’est un peu la croissance négative vu sous sa face psycho-bercynienne.
      On perd énormément mais moins que prévu par rapport aux visions sous-pessimistes.
      La seule conclusion à tirer est » jubilisation ionesco-lagardienne « pour tous…tout va bien , c’est la fin.
      Mes contacts dans ma profession (son pro) font des efforts pour voir l’avenir en rose.
      Pas au point d’investir en matériel qui ne servira sans doute à rien.

  24. Avatar de pablo75
    pablo75

    « Les Français, rois de l’épargne en 2009.

    Alors que sévit la pire crise depuis 1945, que la croissance est au plus bas et le chômage au plus haut, les Français épargnent. Paradoxal ? Le taux d’épargne a bondi de plus de deux points au troisième trimestre 2009, à 17,1%, par rapport à la même période en 2008 d’après les chiffres de l’Insee . Un plus haut depuis 2002 « .

    http://fr.news.yahoo.com/80/20091228/tbs-les-franais-rois-de-l-pargne-en2009-3213331.html

  25. Avatar de coucou
    coucou

    Une info d’hier efficacement diluée dans de l’info « toxico-positive » hypothétiquement annonciatrice d’une rechute des marchés :

    « BNP Paribas : deux dirigeants cèdent des titres.

    (CercleFinance.com) – Michel Pébereau, le président du conseil d’administration de BNP Paribas, a déclaré à l’AMF avoir cédé, le 15 décembre dernier, pour près de 3,4 millions d’euros d’action du groupe bancaire, soit 62.000 titres au prix unitaire de 54,6 euros.

    Idem pour Baudouin Prot, le directeur général, qui déclare de son côté s’être allégé pour plus de deux millions d’euros d’actions du groupe bancaire français, soit 37.000 titres au prix de 54,6 euros chacun. »

    Etonnant non ?

  26. Avatar de pablo75
    pablo75

    « 2010 ou le calme qui précède la tempête.

    Le « Grand Emprunthon », pour reprendre le titre d’un article écrit dans Le Monde par Philippe Brossard il y a quelques jours, fera donc perdre à la France sa prestigieuse notation AAA donnée par l’agence Fitch Ratings qui déclare dans son communiqué ne pas comprendre les raisons pour lesquelles un Etat « s’inflige » un tel alourdissement de sa dette dans une situation où ses déficits sont déjà fort substantiels…

    La France, qui était à ce jour une des économies majeures ayant le moins souffert de la crise, se retrouve ainsi en cette fin d’année 2009 au banc des « mauvais élèves » du fait d’un déficit budgétaire qui sera de 8.5% de son P.I.B. l’an prochain et d’un ratio d’endettement global rapporté à son P.I.B. qui explosera autour des 90% l’année suivante! En fait, la France – comme les Etats-Unis – devrait s’estimer heureuse d’avoir conservé à ce jour cette notation AAA retirée au Japon alors que son ratio n’en était à l’époque qu’à 80%…

    Dans un tel contexte où l’ensemble des nations dites « développées » se livrent à une véritable course aux déficits, leurs (et nos) dirigeants, comme toujours déconnectés des réalités, relativisent, temporisent et clament haut et fort leur volontarisme à redresser une situation d’ores et déjà désespérée. En réalité, les dirigeants de nos nations modernes, à Washington comme à Paris, barbotent allègrement – et sans nulle résistance de la part du citoyen contribuable – dans la mare fétide du « deficit spending » car la culture de l’endettement à outrance fait désormais partie intégrante de notre … identité Occidentale savamment entretenue par un establishment financier dont les revenus sont directement proportionnels à nos dettes et qui dicte ses volontés à un pouvoir politique nettement plus préoccupé de communication que de mesures d’assainissement par nature impopulaires mais qui éviteraient le cataclysme financier à venir.

    La situation est en effet d’autant plus dramatique que nous développons au fil des mois une dangereuse accoutumance aux zéros dans le sens qu’un déficit Américain d’un milliard de dollars qui nous semblait très élevé il y a quelques années fut progressivement remplacé par un chiffre exprimé en centaines de milliards jusqu’à ce que l’expression de « trillion » se doive d’être utilisée afin de mesurer l’ampleur des dégâts…

    Ces chiffres affolants, qui comprennent 12 zéros et qui portent aujourd’hui l’endettement public US à plus de 140% du P.I.B., ne sont pourtant qu’un entremets sans y ajouter l’endettement des ménages Américains ( le plus élevé au monde à 99% du P.I.B. ) et l’endettement des entreprises US ( également le plus important au monde à 317% du P.I.B. ) dont la combinaison fait atteindre à l’endettement US le palier incroyable des 557% du P.I.B.! Faisons-nous encore plaisir en tenant compte de toutes les aides sociales non provisionnées dans les comptes de l’Etat Fédéral Américain: l’endettement global des Etats-Unis d’Amérique atteint dès lors l’Everest à 840% de leur P.I.B.!

    En un mot comme en mille, nos déficits publics ( et privés ) enregistrent aujourd’hui des niveaux invraisemblables, impossibles à assumer sur le moyen comme sur le long terme car les seuls intérêts annuels de la dette Américaine ne sont désormais plus compensés par l’ensemble des recettes fiscales annuelles du pays.

    Dans de telles conditions, le réflexe « naturel » ou Pavlovien de nos autorités est bien-sûr de générer une nouvelle dette qui permettra de financer l’ancienne. C’est effectivement ainsi qu’Obama augmentera l’endettement de son pays de 6 trillions de dollars en quatre ans, c’est ainsi que son prédécesseur a alourdi cet endettement de 1.5 trillions lors de son second mandat. Comment s’étonner dès lors que la monnaie subisse une perte de confiance généralisée au profit de valeurs dites refuges comme l’Or? La relique barbare vaudra en effet toujours plus et mieux que les coupures de Monopoly que deviendront bientôt nos devises Occidentales.

    La Grèce est ainsi le tout premier exemple de nation dite moderne à sombrer dans les affres de l’insolvabilité en dépit de tous les critères artificiels – parce que seulement appliqués en période de prospérité – imposés par l’Union. L’Irlande et ses déficits combinés de 14.7% de son P.I.B. ou la naguère fière Grande Bretagne avec ses 12.9% sont très éloignées du palier des 3% prescrit par l’Union Européenne, sachant que le déficit moyen Européen de 6.9% est supérieur au double de ce critère…

    L’opportunisme, le calcul politique et le manque de courage a conduit nos Etats Occidentaux à ne jamais calquer leurs dépenses publiques sur la croissance économique réelle. En contrepartie de cette vision court-termiste indigne d’hommes d’Etat responsables, il est absolument irréaliste de miser sur une majoration de la fiscalité des classes moyennes – déjà à son summum – sans mettre en péril irrémédiablement la très faible croissance qui semble se mettre en place et sans encourager le développement des économies parallèles, apanage des nations  » en développement « …

    La problématique de l’endettement sera donc tant bien que mal gérée au jour le jour par nos Gouvernements jusqu’à ce qu’un point de non retour soit franchi.

    Michel Santi

    http://www.gestionsuisse.com/ArticleDetail.asp?id=643

  27. Avatar de pablo75
    pablo75

    « Les soucis de l’OPEP.

    La chute de la consommation mondiale – et plus particulièrement la consommation des nations dites développées – de pétrole terrifie l’OPEP qui n’a toutefois pas modifié ses quotas de production lors de sa réunion tenue il y a quelques jours. L’Organisation a néanmoins exprimé sa grande inquiétude par rapport à la difficile sortie de crise dont les conséquences s’expriment en une baisse de la demande de brut en 2009 pour la deuxième année consécutive depuis 1980!  »

    Michel Santi

    http://www.gestionsuisse.com/HorsSujet.asp?id=212

  28. Avatar de Bertrand
    Bertrand

    @ Paul écrit :
     » la « science » économique a préféré couler une dalle de béton sur le nom de Karl Marx et sur sa proposition sacrilège que le capitalisme pouvait avoir une fin. » et  » La fin possible du capitalisme avait été, comme disent les psychanalystes : « refoulée » »

    J’ai l’impression que ces dernières années les politiciens libéraux ont vécu pleinement de l’intérêt de leurs idées. Les citoyens et les états s’endettent pour augmenter un train de vie illusoire, la banque en tire toujours profit puisque banquiers et législateur sont souvent les mêmes.

    Il n’y a rien de « refoulé » dans la crise systémique du capital, les « scientifiques » du capital savent combien celui-ci a besoin d’un tabula rasa au profit d’une minorité de happy few pour lui donner une nouvelle virginité. La crise systémique à ce niveau fait partie du discours en forme de « prophétie auto-réalisatrice » nécessaire à un nouvel extrémisme dont aura besoin le Capitalisme du XXIème siècle.

    L’extrémisme du Capital :
    Le capitalisme pour s’assurer de sa croissance génétique provoquera la fin de l’humanité, les victimes ne se souviendront plus de rien : La race humaine ayant été modifiée …

    Votre humanité est rétive au capitalisme sans entrave et à la tricherie parce que cela créé des crises injustes ? Le capitaliste créera une nouvelle bulle financière en vous proposant son « trans-humanisme ». Alors, pour vous faire supporter les affres de l’égoïsme, il vous proposera de muter vos gênes à crédit. A ce stade peut-être refoulerons-nous toute forme de compassion pour devenir des agents économiques égoïstes génétiquement modifiés. De parfaits petits capitalistes !

    Cela n’a rien d’un scénario de science fiction, tous les arguments posés sur la table conduisent à la poursuite d’une forme de capitalisme susceptible de s’entretenir en modifiant et contrôlant la vie à sa source, soit nos gênes, c’est son seul échappatoire …

  29. Avatar de communisation
    communisation

    Monsieur,
    Pourquoi ne publiez-vous pas mon commentaire?
    K.Marx n’est pas et n’a jamais été un « économiste ».
    Messieurs les censeurs, à bientôt, dans la vraie vie, là où vous ne pourrez pas me censurer.
    Je ne vous salut donc pas vraiment

    1. Avatar de Paul Jorion

      Aucun de vos messages n’a été supprimé. Vous avez simplement oublié où vous l’avez mis.

  30. Avatar de communisation
    communisation

    Le communisme n’est pas pour nous un état qui doit être créé, ni un idéal sur lequel la réalité devra se régler. Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l’état actuel.
    K. MARX ; F. ENGELS.
    Si la dictature du prolétariat (=socialisme) a de quoi effrayer « même ceux qui ne sont pas bourgeois », que dire de la dictature de l’économie?
    Voyez les résultats, observez les dégâts….

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  1. Faut reconnaitre que le site fait positiver … du moins la première illustration du vivant.

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