Pourquoi ne serait-ce pas Noël toute l’année ?
Un des vers du vieux chant de Noël anglais « We wish you a merry Christmas », se demande : « Why can’t we have Xmas the whole year around ? » : « Comment se fait-il que nous ne puissions pas avoir Noël toute l’année ? » Et c’est effectivement une excellente question. Et si on la comprend au sens « Pourquoi l’esprit de Noël ne règne-t-il pas en permanence ? », on peut très bien l’extraire de son cadre purement chrétien pour en faire une question beaucoup plus générale dans laquelle chacun peut se reconnaître, quelle que soit sa religion, voire même s’il n’en a pas du tout.
Ce à quoi l’on pense alors, c’est à la générosité, à la fraternité, à la compassion, qui transparaissent dans le « Aimez-vous les uns les autres » ou dans « Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté ».
Alors, pourquoi pas Noël toute l’année ? Deux facteurs contribuent à l’empêcher. Le premier, c’est la difficulté de la mise en application – même avec la meilleure volonté du monde. Voyez les églises qui véhiculent ces messages, elles n’y ont manifestement toujours rien compris ! Le second facteur, ce sont les forces qui dénoncent ces messages comme des niaiseries. Elles véhiculent elles – au contraire – une représentation de l’homme dont la nature profonde est viscéralement incompatible avec la générosité, la fraternité et la compassion. Et elles soulignent la vanité de vouloir mettre ces valeurs au centre de nos vies.
Cette représentation qui s’oppose à l’esprit de Noël, on la connaît, c’est celle que symbolise le fameux Homo oeconomicus. Aucune place pour les autres au sein de son univers, où chacun poursuivant son propre intérêt en minimisant ses coûts, contribue – en principe – au bien-être général. Dans ce cadre du chacun pour soi, l’Homo oeconomicus se considère comme constituant un « capital humain » – c’est tout dire !
Où sont les temps bénis où il allait de soi que le « juste prix » était celui où le marchand exerçait sa retenue dans la recherche du profit ? Nous avons oublié la retenue, comme d’ailleurs tous les autres bons sentiments : le « juste prix » n’a plus aucun rapport avec le sentiment de justice : c’est l’agression de tous contre tous – ce qu’on a coutume d’appeler la « concurrence » – qui contient désormais le profit dans des limites raisonnables ; c’est-à-dire l’effet combiné de la recherche par chacun de son propre avantage, sans aucun souci des autres.
« Comment se fait-il que nous ne puissions avoir Noël toute l’année ? » Parce que la générosité, la fraternité et la compassion, qui n’avaient autrefois comme ennemie que l’ignorance, se sont trouvées aujourd’hui un adversaire beaucoup plus formidable en la personne de la « science » économique. « Science » entre guillemets – précisons-le quand même !
The Kingston Trio
92 réponses à “BFM Radio, le lundi 21 décembre à 10h46”
Monsieur JORION,
Je viens d’écouter à l’instant vos échanges avec M. CASANOVA sur France-Culture…
Il fut d’un ridicule insondable, arc-bouté sur son rétroviseur
Je vous remercie vivement pour votre éclairage et votre combativité
Romain
LA POLITIQUE EXPLIQUEE A MES POTES
La casse des services publics…ça vous dis quelque chose?
Réduction des coûts, réduction des budgets de maintenance, réductions de personnel pour privilégier l’actionnariat,… ça vous dis toujours rien?
En fait, vous vous en tapez le coquillard !!!
L’esprit, la volonté, l’idéal du Conseil National de la Résistance fait sûrement sourire les prolos dans les chaumières de la douce France. Le bon français ne se passionne plus que pour les chanteuses du moment et le sport. Il a tort, c’est son pognon qu’on étourdi!
Responsables européens certifiés oncle SAM
La télé-réalité est également là pour vous cacher la vraie réalité. Dormez bonnes gens, ne dérangez pas ceux qui transforment en vaches à lait (quitte à faire crever la vache par manque de soins), ces services qui faisaient partie de votre confort quotidien. Ah! les postiers, Ah! les agents EDF, Ah! ces pourris de fonctionnaires, vous en verrez de moins en moins c’est sûr! Barroso et ses copains nourris au bon grain américain sont là pour y veiller. Il seront remplacés par de pauvres bougres mal payés, mal motivés. En résumé…
Vous paierez plus (faut pas rêver!),
Vous aurez moins (tant pis pour vous!).
En fait vous n’aurez plus rien !
Les héritiers-enfants-gâtés que nous sommes ne s’intéressaient même plus à ce patrimoine que leurs vertueux anciens leur avaient laissé. D’autres, plus retors plus âpres au gain, ont raflé la mise. Chacun est libre de ses choix, mais chacun devrait s’informer. Questionnez les gars du service public. Il se feront un plaisir de vous faire part de leurs observations. Comme ça vous saurez.
Si tu me crois pas, alors vas voir ce que disent Paul JORION et bien d’autres sur leurs blogs!
On s’est fait baiser jusqu’au trognon je te dis!
ON VOUS DIT TOUT
Mais pas assez fort pour que vous l’entendiez…
Qu’est-ce qui vous passionne ? : le foot, les plans cul ? C’est OK vous en trouverez.
Qu’est-ce qui reviens régulièrement sur l’écran? : les trucs les plus creux; les plus vides de sens, les non événements. Du genre…
La reine Trucmuche portait un gilet bleu; le couturier Untel s’est fait lifter; on retrouvé un type (il était au bistrot d’à côté) qui a vu le type qui a dit qu’il ne dirait rien; le Boucher de Senlis à découpé son épouse avec une scie de charpentier et une journaliste baratine pendant une heure devant le seuil d’une maison entouré de barrières type 14 juillet. Heureusement elle a un chouette décolleté. (la journaliste, pas la femme du boucher, la pôvre!)
De quoi ne vous parle-t’on JAMAIS ? : de l’argent qui circule…, ou alors en 20 secondes à travers un discours volontairement incompréhensible. De l’utilité de certains budgets, des vrais raisons de notre politique vous n’en verrez rien à la téloche ou juste ce qu’il faut pour ne rien paner.
Par chance l’information est là, disponible sur internet…
à condition de lâcher le film de cul un moment.
COMME ON AIME BIEN RIRE UN PEU
On a le droit de regarder les mecs et les nanas qui nous amusent en pointant nos petits travers mais…
On a surtout pas le droit de regarder les mecs et les nanas qui nous amusent en pointant des sujets un peu plus « chauds « ou confidentiels ou a fort enjeu économique.
Plus les shaddocks pompaient plus il n’y avait rien qui se passait !
Plus tu en entendais moins tu comprenais !
Plus tu bossais moins tu gagnais !
Moins tu gagnais!
Plus tu perdais!
LES SUBPRIMES
Le système financier est en train de te dévorer et pourtant c’est toi qui l’a nourri en bossant.
D’abord les revenus de ta force de travail ont disparut dans la poche des actionnaires comme tu sais. En même temps en s’attaquant aux services publics, la haute finance a mis la main sur notre bien commun (centrales nucléaires, mutuelles, industrie…et tutti-frutti). JOSPIN, SARKO même boulot.
Il ne te restait plus grand chose pensais-tu. On ne tond pas un œuf. Erreur! On t’appâte avec des crédits dont on sait très bien que tu ne pourras pas les rembourser et on tire un bon coup avec une saisie-arrêt pour faire venir ce qui peut te rester sur le budget nourriture-habillement…par exemple.
C’est une pratique vraiment rentable au point que les banques s’échangent ces dossiers…après les avoir titrisés, c’est à dire transformés en promesses de bonnes affaires.
En clair « Mr MACHIN me doit 100 euros et il est incapable de me rembourser comme le prévoit le contrat scélérat que je lui ai fait signer, donc on peut avec cette reconnaissance de dette lui faire cracher 300 euros » Je vais essayer de trouver quelqu’un qui m’en donne 150 tout de suite. Je gagne moins mais c’est plus rapide pour moi.
La banque BOUFFE-TOUT qui va racheter le dossier MACHIN mettra cette dette dans un petit panier pour le revendre en bourse à la banque JENVEU avec d’autres dossiers. Mr MACHIN, angoissé, crevé de dettes, qui ne sait plus comment subvenir au besoin des siens, et se voit harcelé par les organismes de recouvrement, peut bien aller se pendre, la machine est lancée. Les banques DONEMOITOU et JACAPAR concurrentes de la banque BOUFFE-TOUT veulent elles-aussi de ces dossiers juteux pour les revendre au fond de pension SITENCREV. Il y a de la demande, alors l’offre suit. Les vendeurs de crédit bricolent des formules ingénieuses (maison + bagnole gratos, … si, si), démultiplient les vecteurs d’endettement, la publicité affole les enfants-prescripteurs-d’achat et les cartes de crédit sont distribuées comme des bonbons,….empoisonnés. Le nombre de dossiers de surendettement grimpe à vue d’œil . Les banquiers qui résonnent avec leur estomac se goinfrent au point d’en perdre la raison tandis que le fond de pension SITENCREV se croit à l’abri de valeurs gravées dans le marbre des maisons vendues à crédit.
Les bilans, comme les dossiers de crédit, sont soigneusement truqués car tout le monde veut participer à la curée. Mr MACHIN qui présente, (je voulais dire PRESENTAIT), toujours bien, a bien pu déclarer à son pourvoyeur de crédit un salaire annuel de 50000 euros, personne n’a sérieusement vérifié. Les organismes chargés d’évaluer les performances des établissements financiers et qui dépendent d’une manière ou d’une autre de ces mêmes établissements ont continué à leur distribuer des bon points. Et un beau jour, c’est la tuile. Les mecs peuvent plus casquer…salauds de pauvres!
LES MAUVAISES LANGUES NOUS DISENT…
IL PARAITRAIT QUE…
( le regonflement de la bulle serait TRES temporaire )
Les banques BOUFFETOU, DONEMOITOU, JENVEU et JACAPAR tendent leur sébilles à tout va en ce moment (je dis bien à tout va, l’état, la mafia, qui tu veux). Par ailleurs tout un tas de petits porteurs ont gobé le bobard balancé dans tous les médias d’un rebond de l’activité outre-atlantique et ils ont acheté à tour de bras pour se faire ratisser le lendemain. Les gros mangent les petits, c’est la nature. Les infos juteuses sont réservées aux fortunes sérieuses. Les riches vont peut-être rentrer dans leurs fonds. Rassuré….?
BOUFFETOU, DONEMOITOU, JENVEU et JACAPAR ne souhaitent pas qu’on donne de mauvaises habitudes à la masse des petites gens en laissant filer les salaires.
Mais…
Tu fera pas redémarrer un constructeur si personne n’achète de bagnole ou de maison, ni tourner les services si tout le monde se coiffe à la maison et part en vacances chez tatie Michèle. Pourtant personne n’a prévu d’augmenter les salaires. Sauf les salaires de ceux qui en ont pas besoin. C’est sûrement pour ne pas créer de sentiment de jalousie entre les ouvriers. Il y a pourtant des boites qui ont les moyens de lâcher un peu plus à leurs employés éventuellement en rognant sur le salaire du PDG. J’ai dit quelque chose qu’il fallait pas dire?
Une bonne guerre, un attentat…ça rend service
Méfiez-vous ça sera toujours une option!
Ça efface les traces de malversations contenues dans les dossiers détruits par les incendies
Ça te bricole un bouc émissaire, avec ou sans barbe, plus vrai que nature.
Ça débarrasse des plus teigneux. (syndicalistes, agitateurs du mauvais bord…)
Ça occupe la conscience populaire qui prend partie en fonction de ce qu’on lui serine
Ça crée de l’activité, c’est sain pour l’économie (Hitler qui a spolié beaucoup de gens a toujours payé les banques recta, et jusqu’au bout).
Les retraités de SITENCREV n’ont qu’à retourner au boulot (feignants!) Non mais ! Je t’en foutrais moi des retraites! D’ailleurs SITENCREV va fusionner avec VIENPATEPLAINDRE.
Des solutions éprouvées existent, j’invente rien!
Les terriens disposent d’autant de lieux de réunion qu’ils peuvent souhaiter en occuper donc… On se réunis, on fixe des objectifs de développement. On adopte un modus vivendi, rien de compliqué….
Posons que les plus dynamiques, les plus créatifs, gagneront plus d’argent. Fixons comme règle commune la responsabilité…Je produis peu, je gagne peu, j’ai moins d’enfants, je consomme moins, mais… J’ai le droit de vivre là ou je suis né, près des miens, dans mon biotope. Si je crée plus, je gagne plus, je jouis d’un vrai confort et même du luxe mais ce n’est pas une rente dynastique éternelle. J’ai, bien sûr, le droit d’aider ceux que j’aime dans une certaine mesure. Personne ne s’évanouit ?
Tout cela est compatible avec une dose de libéralisme quoique les grands programmes, la recherche de pointe, l’instruction, soient depuis toujours l’apanage des états seuls capables d’investir beaucoup d’argent sur du très long terme. Enfin l’enrichissement est permis s’il est réalisé sans magouilles. Pas d’objection ?
Pour le reste nous avons eu de sages accords commerciaux et financiers qui de part le passé n’ont pas trop mal fonctionné. Il suffisait de ne pas tout foutre en l’air même s’il était possible d’améliorer certains trucs. La blague selon laquelle il fallait mondialiser sans se protéger à vécu. En un mot on s’est fait prendre pour des cons.
Maintenant qu’on a bien identifiés les fauteurs de trouble, on doit pouvoir enfin leur mettre un fil à la patte. Comme il existe des bonheurs simples, il existe également des choix simples pour les conforter. Prévoyez une bonne paire de couilles, rien de plus.
Imaginez !!!! dernière minute !!!!
La banque BONALOI redirige ses capitaux vers la conception de nouveaux modes de transport et réinvestit l’argent qu’elle destinait aux traders, dans la recherche et la distributions de primes motivantes aux plus talentueux de ses savants.!!!
On a le droit de rêver….
Est-ce la même personne qui a écrit ce texte magnifique ET qui approuve le discours du nègre de notre président à Copenhague ? 🙂
Deux cadeaux :
Le discours d’Hugo Chavez à Copenhague (proposé par EC) : http://www.dailymotion.com/video/xbjmk0_chavez-a-copenhague-12-soustitre-fr_news
Le site : http://www.viande.info/ (notez que je ne mentionne même plus les conséquences énormes pour l’humanité…ça a l’air de n’intéresser personne !)
Allez, mais ris christ, masse.
PS : je rappelle le sens du mot nègre comme utilisé ci-avant : écrivain qui n’est pas bien entré dans l’histoire.
Fab
Je crois que Paul a ses raisons. Il est sincère mais il se situe sur un plan bien précis quand il exprime une approbation toute relative à un simple discours. Vous avez entendu comme moi l’émission de France culture d’hier. Lorsque Paul a cité les noms de Sarkozy et Brown cela avait une signification tout à fait particulière. Et vous vous souvenez sans doute ensuite de la réaction du dit Casanova, acculé à battre retraite. Paul depuis son petit studio de radio à Vannes en citant ces deux noms avait mis son contradicteur en difficulté car la teneur de certains propos tenus par ces personnalités va dans le sens des thèses défendues par Paul. Or l’on sait très bien que dans la pratique ces personnalités ne donnent pas suite à leurs ambitieuses déclarations d’intention, agissant au contraire selon les principes cardinaux mis en avant par Casanova, ceux de la concurrence et de l’homo oeconomicus.
@Pierre-Yves D.
Prendre les personnes aux mots est une idée habile et intelligente. Et pourtant : que serait un combat sans le désir de cohérence de Fab ? Que serait Noël sans cette innocence qui, sans débat et sans stratégie, départage la vérité du mensonge ? celui qui parle sans conséquence de celui qui parle au prix de sa vie ?
Martine Mounier
L’un n’empêche pas l’autre. Paul est cohérent lorsqu’il cite Sarkozy et Brown qui se sont fendus d’un article dans le Wall Street Journal pour demander que soit mis un frein à la spéculation, ce qu’il préconise justement avec l’interdiction des paris sur la fluctuation des prix. C’est ce qu’on appelle une prise à témoins. Je n’y vois pour ma part aucune compromission, Paul a déjà à plusieurs reprises déjà dit ce qu’il pensait des politiques effectivement appliquées et surtout non appliquées par Sarkozy. Et puis citer Sarkozy et Brown a aussi un coté très ironique dans la façon dont c’est amené !
Ne soyons pas trop puritains. Il fut un époque où l’art de l’éloquence avait ses lettres de noblesse. Paul a ce don de la parole, ne boudons pas notre plaisir. Nos adversaire ne nous font pas de cadeaux, pourquoi devrions-nous faire les enfants de coeur ? Il y a la vérité mais la manière de dire les choses a son importance.
Je ne suis pas certain, qu’au point où nous en sommes, il soit nécessaire de risquer sa vie pour faire avancer les idées que Paul met en avant.
Auriez-vous préféré un duel à l’ancienne, en bonne et due forme, au petit matin, opposant les sieurs Jorion et Casanova, avec prise de risque pour le coup maximal ? 😉
@Pierre Yves D.
«Je ne suis pas certain, qu’au point où nous en sommes, il soit nécessaire de risquer sa vie pour faire avancer les idées que Paul met en avant.»
Je crois au contraire qu’il est impératif de distinguer ceux qui prennent des risques – et dans cette catégorie, même sans épée, ce que je regrette fort ;), j’inclus évidemment Paul Jorion – et les autres.
Et ce, d’autant qu’on s’ingénie à nous faire croire que plus personne aujourd’hui ne prend de risques vitaux à défendre des idées.
Ceci étant dit, je regardais plus exactement du côté du dosage.
Dosage entre la stratégie de la « prise à témoin », pour reprendre votre expression, et la dénonciation ô combien nécessaire selon moi de la parole légère et sans implication.
Tant le combat qui nous occupe est à mon sens aussi le combat du Verbe – toujours Noël… – contre les (beaux) discours.
Je n’ai évidemment jamais parlé de compromission. Et j’aime toujours beaucoup votre manière de défendre avec votre écriture claire Paul Jorion.
Prendre des risques, oui, mais au bon moment et à bon escient. Chose qu’il appartient à chacun d’apprécier selon les circonstances et en fonction de ses capacités et possibilités.
Une question de dosage comme vous dites.
Ce à quoi je pensais surtout c’est au risque inutile, qui sur le coup peut être symboliquement gratifiant, flatte l’âme du héros,
mais est voué à l’échec, s’avère suicidaire et/ou contreproductif. Comme dit un proverbe chinois : « Ce n’est pas en tirant sur les jeunes pousses de bambou qu’elles pousseront plus vite. » Il faut laisser les choses mûrir tout en se réservant la possibilité de porter l’estocade quand il faut ! La chiquenaude dirait Paul 😉
Pour le reste je vous suis sur toute la ligne. 🙂
Pierre-Yves D.,
Avez-vous vu la face de citron jaune dans mon message ci-dessus ?
Je ne mets en doute ni les raisons, ni la sincérité, ni encore la cohérence de Paul Jorion ! Je reviens simplement à cette approche humaine qui me préoccupe : elle m’apparaît plus clairement dans le présent billet que dans l’approbation du discours de NS à Copenhague, mais je parviens néanmoins à imaginer que le « but » poursuivi est le même.
Ce qui me préoccupe et m’inquiète donc : j’ai peur qu’en mettant en avant systématiquement des symptômes du mal-être que je ressens actuellement « un peu partout dans le monde », la crise de civilisation, on se contente au final de traiter les symptômes. En oubliant le malade. Actuellement deux symptômes sont clairement visibles : la crise économique et la crise écologique.
La crise économique : je mets de côté les idées que j’avais présentées sur les dangers de « déconstruction désordonnée » de l’application généralisée d’une mesure telle que l’interdiction des paris sur l’évolution des prix. Il reste cependant la peur que ceux qui décideraient de l’application d’une telle mesure ne s’en contentent, et plus grave, que NOUS nous en contentions.
La crise écologique : même remarque ! La grippe aviaire était un signal : nous avons perdu une bonne part de notre humanité en cultivant des poulets comme s’il s’agissait d’un agrégat de matières alimentaires de synthèse. Quelle a été notre réponse ? Quelle sera notre réponse définitive face à la crise du cochon ? Un vaccin et ça repart ?
J’ai effectivement écouté l’émission de France culture. Ce Casanova a l’air de connaître son métier de journaliste 🙂 : il a permis à son invité de montrer ses qualités, c’est d’une rare politesse et ça tient du sacrifice journalistique ! Nombreux devaient être les auditeurs qui avaient le même type d’a-priori que ce Monsieur, et qui grâce à son sacrifice et au talent de son invité ont pu se rendre compte que leur erreur de compréhension n’était pas superficielle ou récente mais qu’elle découlait de mauvaises bases : n’est-ce pas le but recherché ? Objectif atteint donc !
Vous le dites très bien en parlant de déclarations d’intention qui n’engagent que ceux qui y croient, alors comment être sûrs qu’en remettant un vaccin entre les mains des décideurs ils ne se contenteront pas de l’agiter pour mieux sauver leurs principes cardinaux ? Même question pour nous : si nous ne voyons que les symptômes, si seuls ces symptômes sont mis en avant, quelle autre possibilité avons-nous que de nous satisfaire du vaccin ?
Bonnes Fêtes en tous cas, en espérant que l’on continue à célébrer l’esprit de Noël pendant encore six mois : c’est décidé, l’année prochaine on commence les préparatifs vers la fin juin !
PS : « Pour le reste je vous suis sur toute la ligne. » (Diego Maradona)
la main invisible qu’ils disaient !
fallait vraiment croire au père Noël… qui serait une ordure, à spéculer sur l’or dur.
Joyeuses fêtes, à ceux qui peuvent, c’est la devise en or, carry trade oblige…
Parlant de la main invisible, Jean Luc MELENCHON a eu un bon mot lors de son discours de conclusion de la convention nationale du parti de gauche.
[…] la main invisible, surtout dans votre portefeuille, […]
@ Vincent
alors cette main invisible ne serait pas (de) gauche, si elle l’était, elle serait « mal à droite » …
m’enfin !
en tout cas, ce texte sera, pour nous tous, un véritable cadeau de Noël ;
merci ;
Très fort ce billet. J’aime beaucoup. Ou comment dire avec des mots simples que la concurrence, ce principe au coeur de notre système économique, n’est après tout qu’une simple option anti-philosophique qui a pris les apparences d’une vérité révélée avec le concours d’une science qui n’en est pas une et à l’aune de laquelle toutes affaires humaines se trouvent (mal)traitées.
J’aime bien cette réflexion car elle n’impose pas l’idée qu’il y aurait une nature humaine absolument bonne ou mauvaise.
Elle lie l’humanité à un passé tout en l’ouvrant sur un à venir qui pourrait faire advenir ce qui dans la civilisation — l’économie — n’a pas encore été humanisé.
Elle montre que l’idée que nous nous faisons de la nature humaine dépend beaucoup des idées dominantes en circulation, lesquelles depuis deux ou trois siècles donnent une image figée et purement naturaliste de l’humain quand il s’agit d’économie.
Or aujourd’hui c’est la science économique qui est la science reine de nos sociétés, celle qui détermine effectivement les finalités de toutes les autres sciences et activités humaines. C’est cette construction qu’il faut réduire en pièces, déconstruire pour penser et faire autre chose. C’est me semble-t-il toute l’ambition du « Projet Jorion & co » !
« la concurrence, ce principe au coeur de notre système économique, n’est après tout qu’une simple option anti-philosophique »
Pourquoi anti-philosophique? Le concept de la libre concurrence est bien philosophique, c’est l’évolution de la physique des passions qui était très à la mode à l’époque de Hobbes. Plus largement, c’est l’atomisme appliqué à l’étude des humains et l’économie ne fait que singer la physique depuis le début. Libre concurrence et atomisme sont étroitement liés et il faudra sans doute remettre sérieusement en cause le deuxième pour se débarasser du premier. Je crois que Paul Jorion l’a bien compris (je lis en ce moment « comment la vérité et la réalité… » et il me semble que cela va dans ce sens).
Pour se débarasser de la féodalité (sabre et goupillon), il a fallu chambouler toute la vision du monde de notre société. Je pense qu’on ne peut espérer dépasser le capitalisme sans attaquer à la racine ce nouveau goupillon qu’est la science galiléenne.
Très bon texte de Paul en effet.
Je viens d’achever la lecture d’un ouvrage de Christian de Duve (Prix Nobel de médecine) Génétique du Péché originel.
Voici la 4ème de couverture :
Cet ouvrage m’a offert une piste sur l’explication de la fameuse nature humaine que je refuse de voir comme on le dit trop souvent qu’il est normal que l’on se tape dessus en permanence et que c’est ainsi…
Vous me direz, si c’est génétique alors… y’a rien à faire !!!!! Eh bien non, heureusement, une autre découverte récente de la science est un phénomène épigéntique qui se nomme la plasticité du cerveau. Grossièrement, contrairement à ce que nous pensions, les cellules cérébrales ne sont pas figées dans une sorte de capital initial qui va ensuite en se dégradant. Des stimuli initient des connexions synaptiques en permanence.
Évidemment, si ces stimuli sont les programmes de TF1 à dose forcée, je doute fort de la qualité des connexions synaptiques nouvellement créées, si cela en crée…
Il existe donc un moyen d’infléchir cette fameuse nature humaine.
On rejoint ici la possibilité de remplacer notre sacro-sainte concurrence à tout prix par la coopération et cela, pas seulement pour les générations à venir si tant est que nous modifions les organisations scolaires et les orientions vers la coopération plutôt que vers la concurrence.
Moi,
Du point de vue de l’histoire de la philosophie ce que vous dites est tout à fait exact.
A vrai dire je pensais à l’étymologie du mot philosophie : amour de la sagesse.
Aux siècles passés et en particulier au XVIII ème siècle ce qui passait pour un amour de la sagesse
ne peut raisonnablement plus l’être. Bref, cette physique des passions est une philosophie en voie de fossilisation
ou alors c’est l’espèce humaine qui se fossilisera elle-même.
Une philosophie qui a perdu son actualité, sa pertinence n’en est plus vraiment une.
Pour moi la philosophie qui compte c’est celle qui est à même de penser le monde contemporain et de lui trouver un avenir possible et désirable.
Je vous concède qu’il n’est pas inutile de se référer à l’histoire de la philosophie pour créer de nouveaux concepts.
Pierre-Yves, Moi
Il est vrai que rares ont les philosophes aussi pessimistes sur la nature humaine que Hobbes ou Mandeville (mais était-ce des philosiophes ou déjà des économistes? ). Mais comme Moi (enfin, …Lui, le 2ème intervenant ) j’aurais dit « concurrence par principe = anti-humanisme » .
Pour revenir au débat sur France-Culture où Paul a dû affronter le pas du tout séduisant Casanova, il en est qui pensent que Rousseau était, contrairement à ce que certains disent, peu optimiste et qu’il a seulement proposé, pour empêcher les humains de s’entretuer, de remplacer le « tyran gendarme » par le « peuple souverain gendarme ». C’est bien mieux mais c’est vrai que son contrat social est destiné à brider les appétits excessifs de certains…
Pierre-Yves D., Alain A : C’est assez embêtant (en vue d’un débat), je suis encore d’accord avec vous. 🙂
@simplesanstete: effectivement, c’est pas du gâteau. Pas sûr de comprendre ce que je lis. En ce qui me concerne, je vois la science mathématique comme une nouvelle religion (pythagoricienne), pas comme le diable. 🙂
@simplesanstete
En effet, « Comment la… » c’est pas « L’argent …. » mais je vais m’accrocher, je sens que je vais y trouver quelques réponses aux questions que je me pose…
Je lis également en ce moment un ouvrage très intéressant et que je recommande chaudement.
Dans la lignée de la défense aux discours de Sarko (ce qui fera plaisir à ybabel 🙂 et à d’autres).
Il s’agit de « Petit cours d’autodéfense intellectuelle » de Normand BAILLARGEON aux éditions LUX.
Bonjour Paul,
C’est un très joli billet, que je pense efficace. Il porte avec grâce une sorte d’évidence, et vous touchez au coeur du malaise de l’époque.
Cela mériterait sans doute une diffusion plus large que BFM Radio et le Blog…
La brève citation suivante est tirée d’un article de George Orwell, publié le 24 décembre 1943, qui compare l’effet « bonheur » produit par Dickens quand il décrit une scène de Noël à la platitude produite par les description utopiques de la vie parfaite. Il constate que le paradis fait bien moins rêver que les rares moments de joie de notre vie si imparfaite. Il en retire l’idée que l’objectif à viser est la fraternité:
ORWELL, Georges, Les socialistes peuvent-ils être heureux? article publié originellement dans le quotidien « Tribune » le 24 décembre 1943, et qu’on peut lire en traduction française aux pages 234 – 235 de:
ORWELL, Georges, Écrits politiques (1928 – 1949), Marseille, Agone, 2009, ISBN 978-2-7489-0084-2
Dans un autre article, publié peu après la 2e guerre, Orwell recense un certain nombre d’écrivains. Et il y a une petite place pour un certain von Hayek, qu’il range dans la catégorie « pessimiste et conservateur ». J’ai d’ailleurs appris en lisant ces lignes que l’expression « révolution conservatrice » avait déjà été employée avant la guerre par des gens qui la souhaitaient… A propos de von Hayek, voici ce que dit Orwell:
@ iGor milhit
ii
Merci de citer George Orwell qu’ont cantonne un peu facilement à son roman 1984. Il avait une certaine clairvoyance des choses. Il fait mal à pas mal de monde, si non comment expliquer qu’aucune rue ne porte son nom !
Et que la concurrence pour salutaire qu’elle paraisse du point de vue du consommateur est une arme tueuse entre concurrents.
Casser les prix = « prendre » des parts de marché.
Tuer la conurrence à terme afin de restaurer des surmarges.
Le « win-win » autre utopie de clowns.
Au sujet d’Orwell, il était membre important de la Sté Fabienne.
Les superbobos de l’époque dont les intentions sont discutables pour le moins.
@ TARTAR
Un bobo qui a été au front de la guerre contre Franco tout en étant dans un mouvement marxiste antistalinien (POUM), n’est pas un bobo inintéressant. Mais vous êtes sûr pour la fabian society?
Fabian Society : ce n’est jamais mentionné pour Orwell.
@Tartar
Pourquoi cette méfiance vis-à-vis de la Société Fabienne ? Partagez-vous la façon de voir de Léon Trotsky qui considérait que tout anticapitaliste (1) qui n’était pas issu de la classe ouvrière était à priori un suspect ? S’il est vrai qu’un « socialiste » issu d’un « bonne famille » garde souvent un habitus agaçant (je le sais: je suis fils de parents ouvriers), ça n’empêche pas d’en faire un allié objectif. Attention donc au terme « bobos », inventés par des gens de droite pour disqualifier des gens qui, comme vous et moi peut-être » n’utilisent pas leurs bagage et position sociale pour s’enrichir encore plus et encore plus et préfèrent goûter à certains plaisirs peu coûteux et pratiquer une certaine solidarité sociale.
Pour ce qui est de Orwell, il serait plutôt d’accord avec Trotsky et l’on a parfois dit que 1984 serait une satyre tant du stalinisme que le la société idéale des Fabiens…
(1) Pour un « Fabien », l’ennemi est le capitalisme : il importe d’en saper les bases par des réformes progressives qui rapprocheront le moment où un dernier effort, baptisé « révolutionnaire », permettra de parvenir à la société « socialiste » (Encyclopeadia Universalis)
Alain A : Tartar a raison.
Je ne connais personne qui ne puisse dire qu’il comprend certains autres sans avoir lui-même vécu la même situation.
Sauf les « psychologues » qui ont l’impression de pouvoir dire à quelqu’un se qu’il doit faire tout simplement parce qu’ils l’ont lu dans des livres.
Et ceci s’applique à toute les situations qu’un humain peut vivre.
Et si nous ne reprenions que l’aspect argent, je suis issu d’une famille fortunée. Dont je me suis dissocié et me suis donc retrouvé pauvre. Pour devenir par moi-même riche. (de là à parler de virus famillial…)
Le pire est que le même shéma s’est reproduit avec mes enfants… qui sont en train de devenir aussi riches.
Mais mon histoire personnelle ne compte pas.
Ce qui compte, est que nous pouvons, mes enfants comme moi, facilement avoir et comprendre des amis pauvres. Financièrement parlant.
Car la richesse humaine ne se calcule pas en dollars… Sauf aux US.
il semblait même qu’Orwell était plutôt « ironique » vis à vis du Fabianisme…qui a donné le Labour Party actuel..
voir:
http://findarticles.com/p/articles/mi_m1571/is_49_17/ai_81790763/
@Yvan: « Pour devenir par moi-même riche. »
J’ai remarqué autour de moi que certains qui pensaient être devenus riches par eux-mêmes avaient bénéficié de l’héritage culturel et relationnel légué par leurs parents (par exemple: des études dans des écoles très cotées, payées par les parents ou le sens des affaires en regardant faire son père), voire même d’un petit coup de pouce financier au bon moment (un prêt par exemple, ou ne serait-ce que la certitude de ne jamais finir clodo, ce qui aide psychologiquement à prendre des risques). Je ne dis pas que c’est votre cas (je ne vous connais pas) mais que j’ai souvent rencontré des pseudo-self made men. Et les études sociologiques corroborent mon expérience personnelle.
Les vrais self made men existent mais ils sont rares (maximum 5 à 10% des « riches »).
Parfois les coïncidences… Un article fort intéressant sur Orwell et son idée de « décence ordinaire ».
On peut lire cela dans Bruce Bégout : « Les exemples de l’indécence sociale sont multiples, quotidiens, gigantesques ».
Réflexions fort intéréssantes surtout dans le contexte d’alors,à ce propos il est également édifiant de relire les écrits de s.weil(la philosophe pas l’ex ministre)sur l’origine de l’assevissement des nations.Ceci dit:la fraternité?inaccessible comme l’écrivait Solejnitsyne plutot que de brandir d’improbables slogans sur l’amour que l’on doit à son prochain,contentons nous de batir un monde ou le respect de chacun puisse etre garanti.La sécurité avant le reste en quelque sorte.Il semble qu’un des aspects du malaise actuel soit de essentir la distortion de plus en plus évidente entre des menaces croissantes et l’abandon des élites ce qui compromet cette sécurité.La montée des rejets xénophobes est toujours la marque référence de ces angoisses.Déjà en 1938 la science devait sauver la paix et la valeur des échanges commerciaux mondiaux atteignait les chiffres d’avant la crise.Il ne faut pas tout confondre,les chiffres ne sont que des chiffres,ce qui compte c’est l’état moral des sociétés et le niveau des peurs,des manques et des pénuries.En ce sens,nous somes entrés dans une phase dangereuse.
mes excuses pour l’erreur de syntaxe…
Le vol et le don sont à ce point tabous que la matrice économique pyramidale a dû les ritualiser, respectivement en droit de la propriété privée et en débauche de vanité type Noël: le papy orgiaque de coca-cola ne s’est jamais posé la question du partage concernant les 364 jours restants.
Rien n’incite dans cet « esprit de Noël » à l’érudition ou à la tempérance. J’aimerai pouvoir l’ignorer, mais il me saute à la gorge à chaque coin de rue, et me lorgne de chaque balcon.
Que sommes-nous, armés de notre seule gentillesse, face au poids d’une telle tradition?
@Fab,
J’ai moi-même dans un autre post relever cette apparente contradiction…Puis j’ai réfléchi. Réfléchi à ce que j’ai lu de notre hôte sur ce blog et dans ses ouvrages.
J’ai envisagé la contradiction sous un autre angle…Et si en fait sa sincérité ne faisait aucun doute dans ce présent billet mais était en fait toute relative quant à sa pseudo- approbation du discours « sarkosyste » ?
Je crois que le débat sur France-Culture abonde aussi en ce sens…
Il ne s’agit pas pour moi ici de perdre tout esprit critique, seulement de souligner que remettre en cause l’intégrité de notre hôte ne me semble absolument pas étayé.
l’engagement, les convictions et la sincérité de Paul ne sont pour ma part plus une source d’interrogation.
Nous sommes certainement en désaccord sur quelques points…mais là n’est pas l’essentiel.
l’essentiel est la constitution pour l’économie et l’interdiction des paris sur la fluctuation des prix.
Continuons à exprimer nos désaccords ou interrogations mais ne perdons pas de vue l’essentiel !
Bonne fêtes à vous et à tous !
Jesus , fruit de la nativité et de relations étranges entre Marie et un ange coquin , avait bien tenté de chasser les marchands du temple mais ils sont revenus le dimanche à l’heure de la messe .
C’est pour ça que je ne fréquente ni jésus , ni les temples de la consommation .
Ma mulier-oeconomica est d’accord .
Bonjour, qu’est-ce qui caractérise la Noël? La famille, comme réponse standard.
Encore faut-il en avoir une.
En 2006, je me souviens, j’avais eu une réponse assez enfoireuse sur la question. Malgré certains événements qu’il faudrait réactualiser, cela n’a pas vraiment changé.
http://vanrinsg.hautetfort.com/archive/2006/12/17/le-pere-noel-n-en-a-rien-a-cirer.html
Désolé par avance si la suite paraît un peu égocentrique (ce n’est pas le but !).
En écoutant votre chronique, j’ai eu l’impression de m’entendre, à la fois au niveau du propos (le passage de l’ignorance à la pseudo-science économique comme fondement à l’égoïsme) et des termes employés.
A ceci près toutefois que ma vision de la concurrence est moins négative, puisque je l’entends comme synonyme potentiel d’émulation, donc pas forcément néfaste. Mais ce type de nuance est sans doute incasable dans une chronique de 5 minutes…
Keep up the good job anyway !
P.S.: la Banque Centrale devrait changer d’objectif, refourguer la stabilité des prix à l’autorité de la concurrence, et se voir confier la « recherche permanente de l’esprit de Noël ».
Bonjour,
P. Jorion vous demandez « Où sont les temps bénis où il allait de soi que le « juste prix » était celui où le marchand exerçait sa retenue dans la recherche du profit ? ».
Mais est-ce que ces temps ont déjà existé ?
Oui. Au Moyen-Age, la notion de « juste prix » prévalait sur le tout profit.
http://www.pauljorion.com/blog/?p=153
http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F13729-1-1.php
Je cite: « On considère actuellement que les corporations purent naître grâce aux franchises urbaines, dont certaines dispositions échappaient à l’ordre féodal (Villes neuves ). A côté des raisons matérielles qui passèrent longtemps pour décisives, des motifs religieux, éthiques et juridiques jouèrent un rôle important, puisque la communauté corporative offrait une protection à ses membres et les obligeait à s’entraider. Le but n’était pas de maximiser les profits, mais de garantir le minimum vital. Partant de l’idée que le maître en son atelier devait seulement chercher à assurer son existence, on fixait les prix et les salaires, le niveau de production et le nombre maximal de compagnons par atelier; on interdisait l’accaparement des matières premières, pour que chacun puisse se fournir sur le marché. Cette vision médiévale du travail, du juste prix et du juste salaire, source de limitations et de contrôles, fut tantôt considérée comme un frein au développement par les partisans du libéralisme économique et par les marxistes, tantôt perçue avec nostalgie comme une sorte de sagesse sobre et prémoderne. »
Purgatoire et contexte économique du Moyen Âge
@fujisan: le Purgatoire fut donc la porte ouverte aux démons de l’Enfer. Intéressant. 🙂
Bien d’accord…
une petite contribution pour un but semblable…
Un jour perdu des mémoires,
la figure du marchand se répandit.
Un jour perdu des livres d’histoire,
les gouvernants négligèrent les dangers de l’envie.
Platon l’avait pourtant écrit,
la monnaie infecte la Cité,
en limiter l’usage est une nécessité.
Mais qu’attendre des politiques
qui espèrent en leurs boutiques
taxer le magot sans grande peine.
La suite est logique,
c’est l’histoire d’une gangrène,
c’est le récit du profit
le profit à tout prix.
Epris de gains, le marchand ne se contenta plus
de subvenir aux besoins vitaux;
répondre à ceux, plus accessoires,
des nantis apporte plus de richesses et de gloire.
Et s’il faut oublier les premiers
pour satisfaire les seconds
qu’à cela ne tienne.
Epris de croissance, le marchand ne se contenta plus
des besoins simples et naturels,
il gagna à en susciter de plus artificiels
Epris d’argent et bouffi d’orgueil,
Il finira par tuer terre et mer
sans constater qu’un portefeuille
ne lui offrira bientôt qu’un immense cercueil.
Laurent ROBERT WANG
@stefan
Ces temps bénis se vivent tout simplement dans la saine pratique qui veut que si je souhaite retrouver mon acheteur pour de nouveau faire une nouvelle affaire ensemble , je ne dois pas « l’étrangler » et réciproquement l’acheteur n’a pas trop d’intérêt à étrangler son ou ses vendeurs , en plus ça se sait . Ce n’était donc pas votre pratique ? faites des voeux et écoutez Paul Jorion , mieux entendez le .
Bonjour,
J’ai entendu Monsieur Casanova parler de populisme social, (au temps 37′ de l’émission) de laxisme monétaire et financier des États-Unis, de crise des subprimes, de crédit au logement.
Simultanément, enfin presque, je lis dans la lettre de MoneyWeek du 9/12, ceci :
« Les revenus des employés américains, corrigés de l’inflation officielle, stagnent depuis 1980 à 275 $ par semaine, selon le très officiel Bureau of Labor Statistics. Déprimant, mais si on les corrige selon le calcul d’indice des prix non trafiqué (sans le fameux effet qualité), le résultat devient pathétique : on passe de 275 $ à moins de 100 $ ».
Ne pas redistribuer « correctement » les fruits du travail, substituer à une juste redistribution un système de crédit i-nique est un calcul … machiavélique. Les gens empruntent, j’imagine qu’un sentiment de culpabilité lié à une information insuffisante ou carrément manipulée limite sérieusement toute capacité de réaction.
Mon premier décroissant de Noël.
Aucun achat.
Zero cadeau.
Trop de tout dans les boutiques du Quartier Latin.
Trop de zombies en quête du présent à offrir à un proche qui a déjà tout…et qui se demande déjà à qui le fourguer vu que c’est made in China.
Après tout cela fera sans-doute un heureux de seconde main.
Allez je vais me forcer.
Et c’est ainsi que je serai grand et redeviendrai un bon citoyen TVAble.
Eh ben non!
Quelqu’un pourrait-il me confirmer une information que je vois passer par DEUX fois.
Soit, que le Père Noël aurait été construit de toute pièce par cocacola…???
Dans le différentiel des croyances, il semble en effet que saint nicolas se soit fait voler la vedette.
Que Santa Claus (américanisation du néerlandais « Sinterklaas », façon dont les enfants hollandais prononcent « Sint Nicolaas ») soit une invention de Coca Cola est une « légende urbaine ».
L’article sur Santa Claus dans Wikipedia en anglais est très complet. J’en cite une partie :
Cliquez pour agrandir.
Je vous trouve bien crédules.
Le père Noël n’existe pas et Santa pas plus.
Ce sont les parents qui mettent les cadeaux dans les petits souliers.
Ce qui n’est pas une légende urbaine, d’après ce que j’en sais, c’est la couleur des vêtements de St Nicolas, traditionnellement verts, qui serait passée au rouge et blanc suite à l’action publicitaire du vendeur de sodas, comme le suggère ce site:
http://www.noel-vert.com/pere-noel.php
L’illustration de Nast est terrifiante : j’adore !
A Tartar 17h 48
Encore de la désinformation, de la déconstruction post-soixante huitarde,tu m’empécheras pas de faire ma lettre…
+1 pour ce que dit Dissonance. Coca-Cola n’a pas inventé le personnage de Santa Claus (qui est la transformation de Saint-Nicolas) mais il a canonisé son apparence (rouge et blanc, traineau, chapeau à pompon, etc). Le Père Noël tel qu’il nous apparaît maintenant est donc bien en quelque sorte l’invention de Coca-Cola. Si on présentait aux gamins le Santa Claus tel qu’il était représenté au tout début, ils ne le reconnaîtraient pas.
@TARTAR « Ce sont les parents qui mettent les cadeaux dans les petits souliers. »
Avez-vous le moindre début de commencement de preuve de ce que vous avancez ?!
La thèse est audacieuse !
🙂
Plus prosaïquement le père noël incarne l’idée du don désinteressé.
Pour les enfants il est un archétype, c’est pourquoi certains se mettent à pleurer lorsqu’ils posent sur ses genoux pour la photo. C’est leur réaction lorsqu’ils sont mis en présence d’un archétype…parait-il.
@Tartar
On lit vraiment n’importe quoi sur Internet!
Encore la théorie du complot! Négationniste!
Merci Collègue Jorion.
Dans la série néanmoins Père Noël, voilà les enfants qui cherchent encore une chaussure bien remplie de billets :
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2009/12/21/un-projet-immobilier-allemand-brave-la-crise-a-dubai_1283802_3218.html
« Malgré les difficultés financières de Dubaï, le promoteur allemand Kleindienst Group garde confiance : il a annoncé la construction, lundi 21 décembre, de ce qui s’avérera le premier complexe des trois cents îles artificielles du projet « The World » du géant immobilier Nakheel, dont les pertes ont justement creusé la dette de l’émirat. »
Si ceux qui pensaient que tout ceci n’était pas un rêve, ils vont être déçus…
Très beau texte Paul, merci, vraiment. Cette limpidité est d’autant plus belle que le constat est cru. Les hommes, en ce moment, ne connaissent du soleil que leur prore ombre.
Joyeuses fêtes et Noël aussi (c’est mon anniversaire à Noël; enfant on m’offrait un Kdo pour noël ET mon anniversaire, je détestais ça… 🙂 )
Ton blog est précieux, garde le bien, amitiés.
« enfant on m’offrait un Kdo pour noël ET mon anniversaire, je détestais ça… »
Y’a pire. Naître un 29 février par exemple. 🙂
Je voudrais attirer l’attention sur Marie-Josée Mondzain, qui a tenu un discours courageux ce midi sur Fr Cl, en appelant à l’action face à un gouvernement autiste, en parlant même de nouvelle forme de dictature.
http://www.fabriquedesens.net/D-autres-regards-sur-la-crise-avec,221
Pourquoi ? Parce que c’est insidieux, parce que c’est un pouvoir qui n’a pas pris le pouvoir de façon policière, militaire, par coup d’état ou révolution. C’est un pouvoir qui s’instaure insidieusement en envahissant le monde social, quotidien, par l’ensemble des industries de médias et de communication, et que le résultat est que cette crise qui est dite « économique, financière, éventuellement sociale », parce que la crise économique et financière engendre la misère sociale, et bien du coup, on n’entend pas suffisamment que c’est une crise de la confiscation et de l’anéantissement de toutes les fonctions politiques. C’est-à-dire que c’est un effondrement de la vie politique et le grand corps malade, on a envie de le restaurer, évidemment en ne redonnant pas vie à la politique puisque ce grand corps est habité par des non-sujets, des non-citoyens, des gens qui, comme vous, moi et bien d’autres, nos amis, nos voisins, et quiconque, se disent de toutes les façons, on ne peut rien faire, On ne peut rien faire.
Antoine Mercier : Alors on peut dire que c’est la crise du système qui a consisté à confisquer le politique au profit d’une économie naturelle.
Marie-Josée Mondzain : Et en disant économie naturelle, un peu malade, on va la soigner, on va trouver des médicaments. Et puis comme les médicaments sont évidemment travaillés par l’injustice, l’iniquité et l’abus de pouvoir qui caractérise cette dictature insidieuse, eh bien chaque fois que quelque part ça se met à bouger, on descend dans la rue, on dit « non », on se réunit, Internet offre quand même les moyens de faire savoir quand on n’est pas content, alors le dictateur recule un petit peu, 8 jours sur ceci, 15 jours sur cela, puis réapparaît ailleurs et ce qu’on nous a…
Antoine Mercier : Là, vous ne parler pas de Nicolas Sarkozy ?
Marie-Josée Mondzain : Je ne parle de personne, cette dictature n’a pas de nom.
Antoine Mercier : Il faut préciser parce que…
Marie-Josée Mondzain : cette dictature n’a pas de nom. Elle ne porte même pas un nom propre. Sarkozy, s’il fallait le nommer, n’est qu’une petite vis et un rouage dans ce tissu d’effondrement politique, et d’ailleurs il a accédé au pouvoir par des moyens médiatiques, des agences de communications, qui ont servi d’ailleurs à tous les candidats, malheureusement, dans la course à cette fonction suprême, et qui n’ont pas donné un pouvoir politique.
Je viens de lire cet entretien. Quelques réflexions:
Marie-Josée Mondzain me semble avoir une vision quelque peu angéliste du président Obama, tandis que par ailleurs son analyse soit incisive et percutante. Comme si elle n’avait pas réalisé que le bonhomme soit tout autant inscrit dans le système qu’elle décrit (ou décrie).
Outre ce petit point de désaccord, elle définit à mon sens de manière fort juste la nature systémique de cette crise et ses propriétés: Notamment celle que beaucoup tendent à refuser, à savoir que chaque participant au système en porte sa part de responsabilité: On ne peut à la fois collaborer (ouh le vilain mot) au fonctionnement délétère du modèle, autrement dit le pérenniser, tout en reportant la faute sur « autre chose » (les instances de pouvoir entre autres). Pour reprendre la terminologie de Mme Mondzain, les consommateurs, les travailleurs sont des rouages de la machine infernale au même titre que Mr Sarkosy.
Ce qui me fait rebondir sur une idée qui me travaille depuis quelques temps: Les syndicats et les associations de consommateurs n’observent-ils pas une convergence d’intérêts de très loin supérieure à leurs éventuelles divergences, dans la mesure ou ne peut consommer que celui qui travaille, et ne travaille que celui qui veut consommer?
Merci de nous avoir permis de connaître le discours de M.J.Monzain.
La manipulation qui règne en maître dans le comportement de certains, apparait de manière criante, tant dans votre contribution que dans la mise en scène de l’interview.
Le thème de l’entretien est la crise.
La sélection que vous avez faite dans les propos de cette dame n’est pas anodine, non elle est orientée.
Pas sur le thème essentiel du discours, la crise, mais sur le nom de notre président sur lequel se focalise votre sélection. La roublardise de l’intervieweur est grossière puisqu’il dit qu’il ne s’agit pas de lui en le citant et l’interviewée de confirmer en citant quand même son nom et en lui donnant un rôle de petite vis…(vice).
Elle continue en évoquant « les moyens » de son accès au pouvoir au lieu de dire qu’il a été élu démocratiquement.
Voilà une belle « Fabrique de sens »
Que faut-il penser de cela?
Il y a dans notre pays des intentions déstabilisatrices manifestes chez certains qui l’expriment sur un service publique. Il n’y a pas que France Culture qui le fasse. Ça n’est pas déguisé quand cette dame dit :
« Il tient à nous maintenant de créer, partout où nous sommes, un état sismique de mobilisation, de déstabilisation, d’information, permettant de faire savoir ici et là, et le plus loin possible, que nous refusons, nous sommes encore capables de dire non, nous sommes encore capables de rire, nous sommes encore capables de prendre des risques, les forces du courage ne sont pas mortes »
J’approuve Paul quand il refuse de rentrer dans la critique systématique de notre président. En faisant ainsi, il se situe au dessus de ces basses œuvres auxquelles se livrent des gens dont l’objectif est d’être contre celui et ceux qui sont légalement en charge de conduire les affaires de notre pays.
J’approuve Paul quand il retient les propos positifs de notre président même si leurs aspirations politiques ne sont pas identiques.
J’approuve Paul quand il évite d’être désagréable avec l’homme que son pays d’accueil a choisi comme président. Paul sait se conduire comme un homme reconnaissant à son pays d’accueil, comme tout homme digne de ce nom doit savoir le faire.
La situation est grave et ça n’est pas opportun d’y rajouter le désordre dans un seul but : celui d’abattre ceux qui font de leur mieux pour remplir la mission confiée pour 5 ans par le peuple. Il s’agit de la survie de l’humanité, et les chances d’y arriver sans drame, nécessitent surtout une attitude positive de chacun.
Je prône le rassemblement plutôt que de souhaiter le chaos et la dislocation nationale qui, antidémocratique nuirait à notre pays, et d’abord aux plus faibles qu’on veut manipuler.
@jducac
C’est vrai quoi, mon bon Monsieur, ce belgo-américain, qui est si bien accueilli en France, doit savoir se tenir. Lui au moins semble reconnaissant et poli avec les notables indigènes mais il est des intervenants sur ce blog qui se permettent de critiquer « celui et ceux qui sont légalement en charge de conduire les affaires de notre pays ». La démocratie est bien laxiste avec des troublions qui nous apportent la chienlit.
Votre intervention devrait être mise en exergue du débat sur l’identité nationale, débat si adroitement lancé par l’impéro-président bien aimé…
@JduCAC,
Vous posez là une question esssentielle quant à la finalités et aux moyens de transformation sociales. Paul décrit dans « la crise du capitalisme » la prise de conscience nécessaire, d’abord individuelle puis collective que suppose tout changement des structures sociales.
Certains comme vous, dès que l’on décrit nos structures sociales pour ce qu’elles sont, c’est-à-dire un système de domination où la seule violence légitime est exercé par le l’Etat, crie à l’agitation, à la déstabilisation (franchement JduCac, je ne sais pas si c’est générationnel, mais en vous lisant j’ai le sentiment d’être plongée dans France de Pompidou !).
Je ne sais pas où vous vivez mais allez vous ballader à Paris en ce moment, et tentez d’exercer vos droits , par exemple en faisant simplement remarquer à la police que la violence exercée à l’encontre de certaines personnes est disproportionnée.
Vous vous retrouverez fissa dans un panier à salade, en garde à vue pour outrage ! Elle est belle votre démocratie !
Allez puisque c’est Noël, une spéciale dédicace pour vous, grandpa !
Come mothers and fathers
Throughout the land
And don’t criticize
What you can’t understand
Your sons and your daughters
Are beyond your command
Your old road is
Rapidly agin’.
Please get out of the new one
If you can’t lend your hand
For the times they are a-changin’.
Moi je suis pour le rassemblement devant le ( ou les ) président(s) , et non pas derrière .
Les derniers rendez vous internationaux ont d’ailleurs bien montré que lorsque il n’y a pas de forces sociales suffisamment convergentes ( rassemblées) les individus , fussent-ils présidents ne pèsent pas grand chose . Ce qui me rassure plutôt .
Le chef n’est à suivre que lorsque le mandat qui lui est donné est clair . Nicolas Sarkozy ,élu dans la confusion des genres , après un duel entre deux chefs de rayon de supermarché , par 45 % des français sur la motivation de la peur d’autrui et des meilleures fins de mois , doit faire ( comme aurait du le faire celle qui n’a pas été élue à sa place et pour des raisons similaires) la démonstration qu’il laisse le rassemblement populaire ( en cours , je l’espère et inspiré en partie par ce qui se dit ici ) se grossir et se définir , et dans le meilleur des cas s’en faire alors le porte parole actif .Sauf accélération brutale , il y aura une bonne façon de savoir où l’on en est aux prochaines régionales qui selon moi devraient avoir un grille de lecture non seulement nationale ( ce qui à mon goùt serait trop pauvre ) mais mondiale en ce qui concerne les perspectives choisies .
« Le pouvoir , dans son acception la plus digne , légitme et efficace , n’est que l’état de plus grande dépendance où l’on se trouve à l’égard d’autrui » ( Tolstoï , Guerre et paix . Un peu revisisté par mes soins )
N’était-ce pas Edgar Faure qui disait aussi : » Que voulez vous , je suis leur chef , il faut bien que je les suive . »
La balle est dans NOTRE camp .
Le 11/09 dernier, suite à un de vos commentaires qui n’était probablement pas des plus amènes (que je ne puis retrouver depuis l’incident ayant affecté le blog de Paul) je vous avais répondu ceci :
« Je condamne la violence, le racisme et le sectarisme. Honnêtement, vous ne pouvez pas montrer le contraire. Par contre, je suis sensible aux problèmes qui se posent au monde d’aujourd’hui et notamment dans mon pays. J’ai en particulier dit ci-dessus, comment je décodais les messages que sont pour moi les feux de poubelles, et certains messages de rap. De mon temps on chantait plus souvent l’amour que la haine et la violence et on ne brûlait pas couramment les poubelles ni les voitures. Je pense que ceux qui le font ne sont pas heureux, qu’ils expriment un malaise et qu’il faut les aider à en sortir. D’autres encouragent la violence. Ca n’est pas ma façon de voir les choses. C’est pourquoi je m’efforce de favoriser le dialogue pour tendre vers un rapprochement des perceptions dans le respect de la vision de chacun. Je prétends que notre devoir à tous c’est de tout faire pour nous rapprocher tous où que nous soyons quelle que soit notre couleur de peau, notre origine sociale, notre religion, nos options politiques ou philosophiques. Argumentons, développons nos idées pour mieux les faire comprendre au lieu de rembarrer l’autre par une formule qui vise à rompre le dialogue. Ceux qui cherchent à diviser n’oeuvrent pas au bien de l’humanité. Que chacun se regarde avant de jeter la pierre aux autres. »
Je note que vous reprenez le dialogue et m’en voyez ravi. Trois mois après cette déclaration, je n’ai pas changé d’avis et, vanité de ma part, je me dis que le débat national voulu par le gouvernement résulte peut-être un peu de ce que j’avais exprimé alors. Il n’y a pas que ma perception qui compte et puisque vous évoquez la police et les années Pompidou, voyez ce que j’ai dit dans http://www.pauljorion.com/blog/?p=4157#comment-37295 et dans les posts suivants. Je suis toujours ouvert à la discussion courtoise, positive, utile au rapprochement avec tout le monde.
@TARTAR « Ce sont les parents qui mettent les cadeaux dans les petits souliers. »
En tout cas si ce que tu dis est vrai coco, le papier que tu vas écrire là dessus, c’est de la dynamite. De quoi faire sauter le gouvernement au minimum.
Je regrette, je ne tiens pas à m’étendre sur ce sujet.
J’ai pris contact avec mon avocat qui m’a conseillé la prudence.
Sollicité par quelques stations de radio j’ai refusé 7 interviews.
Sauf à France culture pardevant JC Casanova…mais je resterai assez évasif et ne m’exprimerai qu’à demi-mot.
En ce qui concerne le sujet je détiens quelques preuves irréfutables.
Le père Noël est un homme.
Il dit « merde » quand il se prend les pieds dans le tapis et se vautre dans le sapin.
Il a la voix de mon papa quand il se fâche avec M’man la nuit.
Alors?
@TARTAR: vos preuves n’en sont pas. Chez moi le Père Noël n’a pas la voix de votre papa. Il est donc très possible que vous ayez à faire avec un imposteur.
Qu’avez-vous à répondre à cela, hein?
puisqu’on parle de courage, et que l’on distingue ceux qui s’engagent de ceux qui sont spectateurs, je proposerais que chacun intervienne à visage découvert, sous sa véritable identité, dans la mesure où cela ne lui nuit pas par ailleurs;
toute les dictatures se nourrissent de la peur, mais bien souvent, celle-ci a d’abord été fabriquée par la population elle-même, et en a fait cadeau au dictateur;
ce blog n’a rien de répréhensible; nous n’avons donc rien à cacher, sauf pour ceux qui ont à craindre pour leur emploi ou leur entourage;
sauf si nous estimons, déjà, que l’expression d’une pensée minoritaire ou différente a déjà quitté la sphère de la liberté d’expression;
celui qui craint la répression la prépare;
une autre façon de crier » au loup » ;
Je suis favorable au vrai nom exposé dans les blogs.
Il se trouve que certains ont choisi un surnom ou un avatar (tar) quand ce fut la mode sur les fora il y a 10 ans.
Par correction vis à vis d’éventuels coblogueurs visitant d’autres sites et afin de rester eux-mêmes ils gardent ces noms bizarres.
Par ailleurs de même que les robots sniffeurs de nos « préférences » nous occasionnent du spam commercial ,il se peut bien que ces mêmes engins stockent nos opinions (analyses contextuelles) quelque part dans des mémoires plus sociétales…au cas où.
Sans en faire une fixette, je pense que c’est réel.
Je suis totalement opposé à ce que l’on expose sa vraie identité. L’anonymat permet une certaine liberté de ton et d’esprit, il permet de parler en oubliant le rôle social qu’implique l’état civil (et les rapports de forces qui vont avec). C’est aussi pourquoi le vote démocratique est anonyme et non à main levée.
C’est cet anonymat qui fait d’internet cet espace de liberté et qui gêne bien fort les gouvernants (qui font tout pour faciliter l’identification des intervenants).
Trés juste @auspitz, moi je m’appelle pierre Crépeau….
Comme sur mon adresse mail obligatoire, mon numéro IP, Le fichier de mon routeur, Pages Blanches, EDF, GDF, ENIM, STIX …. La liste nous caractérise et nous individualise. Je suis vivant, j’ai un nom!
De la première lettre au père noël, escroquerie première et futur discréditation parentale assurée et assumée, en passant par la découverte de la sexualité, jusqu’à mon futur numéro matricule à la morgue et les codes barres de mes abattis, partout, je dit bien partout j’ai laissé des traces plus surement qu’un chien qui marque son territoire…..
N’est-il pas étrange que le pouvoir se plaigne du soit-disant anonymat sur le net ???? Comme pour le père noël, l’important c’est d’y croire.
Vous criez donc « au loup au beau milieu d’un bal-masqué (Ohé,Ohé)….. Vous en avez de bonnes, Auspitz !
En ce qui me concerne Anella m’a habillé d’un « charmant pictogram » auquel je me suis fait…. Il change quand on change la musique…
et puis Pierre je trouve que ça va bien avec Paul.
Le votre vous va bien. Où vont se nicher nos affects !!!!
Que penser du citoyen de bonne compagnie qui se lèverait au milieu du forum en hurlant : « Poètes, vos papiers »
Je lui répondrai ; « Monsieur, prénommez vous. »
merci Paul,
pour ce petit texte malicieux, mais ô combien synthétique de notre époque assoiffée de profit immédiat.
Permettez que que je le fasse connaître à tous ceux qui me tiennent à cœur avec mes traditionnels (et insipides…) bon vœux pour Noël et l’an neuf..
J’aime bien ce blog parce que grâce à Paul on peut envisager les choses avec beaucoup de recul.
Quand on évoque « une représentation de l’homme dont la nature profonde est viscéralement incompatible avec la générosité » c’est qu’on se rend compte que tout concourt à nous éloigner de notre véritable humanité.
Comme je ne me sens pas encore capable d’intervenir longuement et comme j’aime moi aussi prendre beaucoup de recul, je termine par une question sulfureuse:
– Comment voulez-vous que les hommes progressent alors qu’ils ont à notre époque moderne accepté l’idée que la
vie vient de la matière ( idée qui tire vers le bas en faisant de nous des bêtes )
alors qu’il vaudrait mieux envisager que la matière vient de la vie ( idée qui tire vers le haut en faisant de nous des
humains ) ?
PS – Pour ceux qui aiment lire entre les lignes et qui envisageraient de me tacler je rappelle que même à notre
époque « moderne » la majorité des 7 milliards seront sans doute de mon avis et que si on se tourne vers les
penseurs du passé c’est pareil.
« idée qui tire vers le bas en faisant de nous des bêtes »
Je n’ai pas bien compris comment vous passez de « la vie vient de la matière » à « cela fait de nous des bêtes ». Les bêtes ne sont pas vivantes? La matière est bestiale (et méchante)? Autre chose qui m’échappe?
Je ne comprends pas plus en quoi si la matière vient de la vie cela « tire vers le haut et fait de nous des humains ».
Pouvez-vous détailler le syllogisme derrière toutes ces conclusions?
@ gélaf 22 décembre 2009 à 13:38
Je crois vous comprendre. Vous souhaitez que l’homme puisse se libérer de la matière et ne plus être qu’esprit (pourquoi pas saint de préférence)
C’est peut être notre destinée. Nous sommes entrés dans le monde du virtuel, qui n’est que le reflet du réel ou de l’imaginaire. D’ailleurs c’est prouvé scientifiquement notre esprit arrive à modifier la matière :
http://www.lesmotsontunsens.com/esprit-modifie-agit-matiere-distance-global-consciousness-project-6115
Il y a derrière ça d’énormes possibilités de création d’emploi de gourous sur terre. Il suffit de faire croire à un nombre de personnes correspondant à la masse critique nécessaire, et de leurs dire qu’en se concentrant tous dans la même direction en même temps ils peuvent se transformer en pur esprit et regagner Sirius.
C’est peut-être ce qui est arrivé aux chevaliers du temple solaire. Les égoïstes ils sont partis seuls et nous ont laissés avec nos problèmes. Si la masse critique est de 7 milliards, il suffit d’attendre quelques années et nous quitterons tous ensembles cette planète où nous avons des difficultés à vivre à cause de notre matérialisme et de nos divisions.
Au sujet du « juste prix » voici une diatribe justifiée contre le « low cost ».
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Une formule magique capable de concevoir la même voiture, la même robe, le même billet d’avion, la même boîte de céréales ou la même opération chirurgicale pour deux fois, trois fois, voire dix fois moins cher. Les consommateurs suivent, les industriels jubilent. En réalité, le low cost se traduit le plus souvent par une logique folle de réduction des coûts au détriment de la qualité des produits, des conditions de travail des salariés, des emplois, de la santé et de la sécurité des consommateurs.
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in
http://www.polemia.com/article.php?id=2590
Très bien mais alors la théorie psychanalytique partage TOUTES les prémisses de psychologie morale qu’on reproche aux thèses monétaristes. Elle est fondamentalement aliénante, au même titre que la seconde. Ce qu’avaient bien vu au demeurant Deleuze (Anti-Oedipe et Mille-Plateaux) et Foucault (Histoire de la sexualité).
Une critique du paradigme de l’homo economicus devrait se doubler, en toute rigueur, d’une critique non seulement de la psychanalyse mais également de ce courant issu de l’anthropologie qui pose à la racine de toute société/individu une espèce de violence originelle que les « institutions » auraient justement pour but de « canaliser ». On aura beau dire que dans le premier cas on recherche une forme de maîtrise alors que dans le second on laisse libre cours à l’hubris déchainée, il reste que dans les deux cas on soutiendra que Noêl ne peut avoir lieu toute l’année parce-qu’on pose qu’avant toute chose l’homme est fondamentalement mû par un désir d’auto-conservation. Le matérialisme, quelle que soit sa forme (naturalisation des faits mentaux par la psychologie et la psychanalise, réductionnisme neurobiologique, thèse d’un développement nécessaire et rationnel de l’histoire ou enracinement des idées dans les conditions matérielles de leur production…) ne peut mener qu’à une forme d’ »aliénation ».
Antoine Y
La façon dont Paul appréhende démocratie et constitution pour l’économie à venir ne permet pas de conclure qu’il se situe dans une perspective purement déterministe puisqu’il parle d’invention à leur sujet. Si il y a invention cela signifie que l’humanité s’invente elle-même au fur et à mesure qu’elle avance en « age ». Les sus-dites institutions sont donc des émergences — culturelles — au sein d’un donné humain physique et biologique. Partant, la démocratie régule plus qu’elle ne canalise la violence, ce qui se traduit par des transformations multiples pour la société dans son ensemble et les personnes qui la constituent. L’idée de violence canalisée renvoie à quelque chose que l’on dévie, or ce n’est pas de cela qu’il s’agit. L’institution du bouc émissaire est une violence déviée (pour reprendre le premier stade du schéma anthropologique religieux de Girard) tandis que dans l’institution du politique la violence recule au profit d’une humanité capable de s’associer en de vastes communautés politiques.
D’autre part la réflexion de Paul en philosophie des sciences montre qu’il y a des modèles dont la validité s’avère lorsqu’il correspondent à une réalité, réalité qui n’est pas supposée unique mais plurielle car surdéterminée par un réel. Entre parenthèses, n’oublions pas que Paul s’est intéressé à Lacan, lequel parle aussi du réel, ce qui me permet de dire que votre approche de la psychanalyse est un peu réductionniste.
Ce réel en tant que condition de possibilité de réalités multiples donnant lieu à des explications différenciées avec leurs effets pratiques eux-mêmes différenciés n’est-ce pas un type de matérialisme un peu particulier ? Il me semble que ce matérialisme ouvre justement pour l’humanité le champ des possibles. Il ne débouche sur une croyance religieuse ni ne l’exclut a priori. Le cas de la philosophie d’Aristote ou de Platon est révélateur à cet égard. Les pères de l’Eglise s’étaient nourris de pensée aristotélicienne de même que de grands scientifiques tout en adoptant une conception matérialiste du monde pouvaient se revendiquer de croyance chrétienne.
Je pense que l’on a trop tendance à confondre matérialisme et positivisme. On peut tout à fait soutenir une conception matérialiste qui laisse une place à l’indéterminé, celui-ci permettant d’échapper au dogmatisme et de lutter contre les processus d’aliénation.
L’aliénation n’est d’ailleurs pas forcément attachée à une « philosophie » particulière : toute philosophie continue sa vie par delà le contexte qui l’a vue naître, si bien qu’il peut arriver que l’idée qui fut d’abord libératrice devient à cause d’une compréhension nouvelle, un autre usage, le vecteur d’une aliénation dans un autre contexte. Je précise encore que l’indéterminé est lui-même toujours transitoire : les termes dans lesquels nous appréhendons le réel — en tant que question métaphysique — sont eux-mêmes conditionnés par le donné historique.
juan nessy dit :
22 décembre 2009 à 13:54
j’approuve totalement ce texte;
il communique de l’espoir à ceux qui en manque;
j’espère que tout le monde l’aura compris;
Extrait du Télépro dans lequel l’auteur de « Oscar et la dame rose », Eric-Emanuel Schmitt jouait le rédacteur en chef.
« Noël, c’est la lumière au milieu des ténèbres ».
Il déplore le Noël païen. « Non, peut-être » que dirait un enfoiré bruxellois comme moi. Il a d’ailleurs reçu par l’intermédiaire du journal, un réponse dont je n’attends pas de réponse. Je continue:
« Ce qui l’inspire, c’est l’anniversaire qui est célébré. Il déteste la fiction du Père Noël comme un abus de confiance des parents envers leurs enfants. »
« Mentir aux enfants, c’est grave pour l’enfant, » dit-il. N’est-ce pas se mentir, en parents, ajouterais-je.
Mais il aime les lumières des lumières au sens mystique…. Noel une fête religieuse, anniversaire de vie.
L’imposteur serait celui qui confond la croyance et le savoir. Sino, on ne peut pas vivre sans certitude provisoire, sans croyance.
Sa solitude, il la passera en famille à Noël.
N’est-ce pas une fausse solitude?