Je fus l’invité de Jean-Marie Colombani et de Jean-Claude Casanova. On a parlé de l’année qui s’achève, de « L’argent, mode d’emploi » et de « Comment la vérité et la réalité furent inventées ».
Ci-dessous, un résumé. Le podcast en entier se trouve lui ici.
229 réponses à “France Culture, « La rumeur du monde », samedi 19 décembre de 12h45 à 13h30”
Excusez-moi de poser cela ici mais je viens d’y songer seulement maintenant:
Le fait que la Chine ait décidé de mettre en œuvre une mesure dont vous avez fait votre meilleur cheval de bataille, à savoir l’interdiction des paris sur les variations de prix, n’est-elle pas la pire nouvelle à laquelle vous pouviez vous attendre?
Quel personnel politique désireux de rallier à sa cause une majorité pourrait se permettre d’annoncer publiquement: « Nous allons suivre la Chine en matière de politique financière »?
Ne pensez-vous pas qu’il susciterait immédiatement une levée de bouclier générale du seul fait de l’évocation de ces termes « suivre la Chine », indépendamment de la pertinence (supposée) de la mesure?
En d’autres termes, le verrou idéologique à l’encontre de la politique chinoise n’est-il pas si important que toute mesure appliquée chez eux en soit automatiquement disqualifiée chez nous, « par principe »?
J’ai regardé cette histoire d’interdiction de paris sur les prix much ado about nothing.
Les officiels chinois étaient juste en colère car certains de leurs opérateurs ont spéculé plus qu’à leurs tours avec l’argent du parti en souscrivant à des produits structurés made in occident.
Il ne s’agit finalement pas du tout d’interdire les paris sur les prix rien n’a été fait sauf de refuser de payer certaines ardoises à des banques occidentales.
Les chinois se content donc d’aboyer comme ils le font avec la monnaie de singe dont-ils se plaignent très officiellement mais qu’ils rachètent pourtant à tour de bras.
Ce sont de très grands parieurs ils ne vont pas se priver du casino géant. Si ils avaient des vélléités en ce sens ils commenceraient par fermer la bourse chinoise dont je ne saisi pas bien l’utilité dans une économie à moitié administrée mais j’imagine que les millionaires locaux (dont beaucoup sont très probablement encartés) n’ont absolument pas envie que ça arrive.
L’élite chinoise est aussi faite d’hommes avides il faut arrêter de ne les prendre que pour des héros.
Une petite reflexion sur la supposée préméditation des chinois sur le 10 ans US pour pousser les banques américaines à prêter n’importe comment (comme le suppose Mr Jorion). Une explication plus simple est sans doute meilleur.
Dans les années 2000, le 2 ans US servait des rendements misérables. Les chinois comme tous les autres pays asiatiques accusant un excédent commerciale chronique se sont donc tous simplement reportés sur les plus longues échéances servant de meilleurs rendements y compris les GSE (les chinois avaient quelques centaines de milliards $ de Freddie machin et de Fanny truc).
Les chinois pas plus que les japonais ne jouaient donc au Go, ils cherchaient tous simplement le meilleur rendement/risque possible et ne sont donc heureusement pas si machiavéliques que Mr Jorion le suppose 🙂
@ Iunderstand…
Ce que vous affirmez dans votre premier post n’est pas tout à fait exact: toutes les agences et branches des banques occidentales en Chine ont été interdites de négoce de produits financiers dérivés, quels qu’ils soient. Le patron de Calyon à Shanghai s’en est même plaint à la presse en disant que l’activité de sa banque était aujourd’hui réduite à l’achat et à la vente de produits financiers tout simples (« plain vanilla ») (Source: Les Echos et le Financial Times). Il faut se souvenir que Calyon est la filiale du Crédit Agricole et du Crédit Lyonnais spécialisée dans le négoce de produits financiers sophistiqués et la « banque privée ».
@ Jaycib.
Merci pour l’information & shame on me ! Je m’étais contenté de l’article ou il était fait allusion à des chinois en colère pour une histoire de produits structurés incomprehensibles.
Auriez-vous l’article ou il est fait mention des propos du dirigeant de calyon ?
Merci.
La fin de l’année est la période idéale pour s’interroger sur nous-mêmes.
Malgré les connaissances et le niveau intellectuel de beaucoup parmi nous, j’ai des doutes quant à notre réel pouvoir d’influence sur les dirigeants, et par conséquent sur les décisions prises.
Je regrette particulièrement que des gouvernements soi-disant démocratiques outrepassent largement l’opinion de leur population, y compris celle de ses « intellectuels » indépendants. Je peux malheureusement en donner de nombreux exemples : la décision de certains pays de partir en guerre contre l’Irak alors que plus de 90% de leur population était contre ; la construction européenne, qui se fait sans débats et sans consultation populaire…
Je constate en même temps une tendance des dirigeants à refuser de donner du travail aux esprits indépendants et à préférer engager des gens d’une capacité intellectuelle moindre mais soumis et obéissants… Alors, dans de telles conditions, est-il encore utile de continuer à se battre pour une cause, quelle qu’elle soit ?…
Ne vaut-il finalement pas mieux s’atteler à concentrer sans aucun scrupule un maximum de fric et de pouvoir comme eux, au lieu de faire des études…
Tu as sans doute raison, la garde pretorienne du système est encore en place et va continuer à sévir mais le billet de médiapart reporté par Mr Jorion laisse entrevoir une petite lueur d’espoir.
A « Le marin », « Malgré les connaissances et le niveau intellectuel de beaucoup parmi nous, j’ai des doutes quant à notre réel pouvoir d’influence sur les dirigeants, et par conséquent sur les décisions prises. »
Justement, c’est la force d’Internet, tant qu’il restera accessible et libre, des blogs comme celui-ci peuvent donner une autre approche et sensibiliser les populations à ces approches, les rendre plus informées, plus critiques et voter en conséquence.
Sensibiliser les populations à l’écologie, indépendamment des médias, des politiques.
@ Le marin
Votre fatalisme me fait penser que vous êtes sans doute au stade « dépression » de Elisabeth Kübler-Ross. Dépassez le stade « dépression » pour arriver à « l’acceptation ».
N’oubliez pas que la démocratie (même imparfaite), les droits et libertés, les avancées sociales… étaient choses inadmissibles et impensables en leurs temps pour ceux qui en profitaient.
« Le progrès n’est que l’accomplissement des utopies. » Oscar Wilde
« Lorsqu’on rêve tout seul, ce n’est qu’un rêve alors que lorsqu’on rêve à plusieurs c’est déjà une réalité. L’utopie partagée, c’est le ressort de l’Histoire. » Elder Camara
« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. » Albert Einstein
« Si tu refuses ton propre combat, on fera de toi le combattant d’une cause qui n’est pas la tienne. » Jean Rostand
« Sois le changement que tu veux voir dans le monde. » Mohandas Karamchand Gandhi
@fujisan
« dépression » n’est pas le bon mot mais bien « déception », un peu comme Angela Davis… : mais ne vous inquiétez pas, je suis toujours aussi combatif…(ce qui ne veut pas dire que j’ai toujours raison ou que je crois posséder la vérité absolue…)
Casanova pas content !
Excellent, excellent.
Ah ça ! Vous entendre assimiler J-C Casanova à un propagandiste des politiques ultra-conservatrices est un plaisir d’autant plus raffiné qu’il fut si longtemps différé.
merci
lou
Alors là, c’est la bagarre du fin connaisseur du monde bancaire et imaginatif Paul Jorion contre le psycho-rigide bardé de ses diplômes et convictiions néo-libérales Jean-Claude Casanova !!! (un auditeur de l’Eldo – Dijon)
Discussion avec un orthodoxe de l’économie libérale… qui affirme que la croissance pour l’année prochaine sera positive.
Jean-Claude Casanova
Différent à propos de la crise de 1929. Le Newdeal a-t-il été efficace ou non ? QUi possède une bonne analyse de la question ?
bien sur l’année 2010 sera positive tout les économistes s’accordent, c’est l’évidence même! 🙂
Jean-Claude Casanova est un dinosaure, ce n’est pas nouveau…
Je me disais aussi avant l’émission – et c’est mal… je m’auto-flagelle immédiatement – que ça allait sentir l’uri…
Pour faire face à Casanova, ils se font rares. Pour le faire avec brio et raison, encore moins. Fascinant « choc frontal », vous vous êtes conduit comme un maître en la matière.
Merci à Lou pour sa formule bien frappée.
Au final Casanova nous la joue petit pied, en parlant de la phase d’adaptation aux inventions.
Vous l’avez « tué » au plan des idées !
Bonjour,
J’ai coupé l’écoute de cette émission écoeurante :
Casanova n’est pas un animateur mais un propagandiste militant qui veut clouer le bec ou louanger selon SON opinion.
Un Casanova odieux dans ses infantilisation et dérision de l’interlocuteur avec qui il se retrouve en desaccord.
Un bon point : avoir besoin de cette attitude souligne la vacuité de ses thèses et l’indéfendable campagne médiatique qu’il mène, alors je me tourne vers les textes de la main même de Paul Jorion et des analystes tels que lui. Ce qui me permet de découvrir ce site, au moins cette émission a servi à cela !!!
Courage à tous !
EM
Bravo Monsieur JORION !
Cette émission était très belle et vos répliques savoureuses… mais vous vous y attendiez, n’est-ce pas ?
Probablement marquez-vous un changement irréversible de la compréhension économique du monde et par là même, le nouveau paradigme proche de la contestation écologique ?
Quelle est votre position sur l’écologisme ?
J-C Casanova, à court d’arguments, réduit à lancer un proces en incompétence absolument gratuit et infondé: son agressivité est bien la preuve que P. Jorion a ébranlé son discours. D’ailleurs par la suite, on l’a senti gêné, comme s’il avait compris que ses petits coups de pieds dans les tibias dignes d’une cour de récréation, risquaient de le faire apparaitre pour ce qu’il est: un ultra-lib borné suffisant et susceptible.
Casanova avait 2 arguments massue : 800 économistes ont signé le texte révisant la lecture des faits de la crise de 1929, selon lequel l’influence du Newdeal était moindre. Rappelons donc qu’une première phase de l’analyse avait estimé que le ND avait été efficace, puis une seconde bien plus tardive en était venue à une conclusion inverse, ce à quoi P Jorion ajoute que le ND a été saboté par la Chambre du Commerce d’extrème-droite des USA (mots très forts et je dirais, jamais entendus dans cette émission qui s’appelle « la rumeur du monde »), cette Chambre étant toujours active et nuisible de nos jours… ! A ce moment-là Casanova a sorti son argument massue des 800 économistes, une petite armée un peu surréaliste, sans doute en costume d’épée comme l’Académie, peut-être même vaccinés ? Qui peut lutter contre une telle masse, mais ai-je bien entendu ?
Ce à quoi Camus ajouterait, Un homme courageux est une majorité (ref. nécessaire).
[…] Esprits du dernier ordre
Qui, n’étant bons à rien, cherchez sur tout à mordre.
Croyez-vous que vos dents impriment leurs outrages
Sur tant de beaux ouvrages ?
Ils sont pour vous d’airain, d’acier, de diamant.
exergue:
» La city ne sera pas de cet avis »
Le cri spontané du conservatisme irrémissible.
Dans le patois de ma petite région, ceux qui font preuve de paresse intellectuelle
sont nommés « feignants de la tronche ».
En se plaçant du point de vue de la popularisation de vos idées, j’ai été déçu
par cette confrontation que rien n’obligeait. Les animateurs n’ont pas montrés
qu’ils l’avaient préparées. L’un d’entre eux a fait preuve d’une agressivité
qu’il aurait dû percevoir comme superficielle. Elle ne blessait que lui et son acolyte.
Bref, le « chose » apparaît comme un guet-apens dont vous vous êtes sorti au mieux.
Rien à voir avec le festival d’intelligence donné aux matins de France Culture.
J’aimerais beaucoup que vous nous donniez votre avis sur ce qui s’est passé.
La première fois en tout cas qu’il vous est opposé dans une émission où vous êtes invité parmi toutes celles que j’ai pu entendre quelqu’un qui ne vous approuve visiblement pas et en rien ! Jusqu’à être limite insultant ! Genre condescendant, toi le p’tit anthropologue de mes deux et vous traitant presque d’amirateur d’Hitler…
Pas inintéressant et vraiment jouissif de voir le Casanova aussi remonté dans une des deux émissions de France-Cul hautement centristes avec celle du dimanche, de celles où tout le monde d’habitude s’approuve mutuellement et s’auto-congratule en des consensus écoeurants et dégoulinants de ce fascisme rampant qu’on appelle ultra-libéralisme.
Bravo et merci Paul Jorion pour ce petit plaisir rare que vous nous avez offert là.
Je propose comme next target « l’Esprit Public » pour une petite et pénible bavette autour d’un pastaga ou deux pour nos alcolos pas anonymes, la bande à meyer-bourlanges-gallo-wiegel ?
Ras-le-bol !
100 % d’accord.
Mon seul triste plaisir n’est-ce pas ce sera de voir toutes leurs prévisions démenties au fil des mois, leur doctrines rompues et anéanties, leur monde intellectuel partir en lambeaux. Les « MATHS » comme dit Nathan dans son blog, et comme un enfant peu le voir, prédisent le contraire de leur modèle… Et à mon avis même ce que propose P. Jorion est encore insuffisant sur le fond, même si c’est le début d’une entame au pouvoir des banques, et donc un pas dans la bonne direction.
Peut-être qu’on peut « attraper du temps » par diverses procédés et tricheries avec l’orthodoxie capitaliste mais pas beaucoup car les salaires représentent environs 65% de la VA, donc la consommation ne dépassera pas cette valeur, ou très peu. Par conséquent une déflation de -10% comme en 1930 ne parait pas de l’ordre de l’impossible, selon moi, au cours des prochaines années.
Voir :
Steve Keen (qui a prédit la crise en 2005). J’ai fait une recherche sur Keen dans le blog de P Jorion, dont un seul résultat remonte à 2008 dans une discussion sur la monnaie. Ce n’est pas faire du prosélytisme exagéré que de rappeler cet excellent blog :
http://www.debtdeflation.com/blogs/
Avec Nathan :
http://economicedge.blogspot.com/
Il me semble que Colombani favorise Casanova.
Malgré tout victoire par KO en fin d’emission.
« Il me semble que Colombani favorise Casanova. »
Logique… il est indiqué « La rumeur du monde par Jean-Marie Colombani et Jean-Claude Casanova ». Et d’ailleurs, Casanova parle en général plus longtemps que Colombani – qui joue le rôle d’animateur. C’est le genre d’émission de et pour pépères et mémères à tisane et coussins roses – où le consensus mou est la règle. Il n’est pas question de manque d’intelligence mais de bêtise, au sens que Flaubert lui donnait. Merci à Paul Jorion d’avoir mis les pieds sur la table et fait tomber thé et petits fours.
Colombani c’est l’homme des médias qui s’adjoint un expert habilité par l’élite en la personne de Casanova ; je pense que cette émission avait pour but de jeter le discrédit sur la figure de Paul Jorion. En règle général, l’invité vient parler sur un thème dont il est spécialiste ; ce samedi l’invité et le thème se confondaient. Et vu le déroulé des événements avec d’entrée de jeu une entame agressive et insidieusement humiliante, enfin se voulant telle, de la part de Casanova, on ne peut que nourrir quelque hypothèse allant dans ce sens. Colombaniu était làà en perfide M. Loyal, assisté de son dogue allemand en charge de malmener l’invité-victime qu’il avait pour mission d’exécuter. Je m’autorise à parler d’exécution, terme connoté d’une violence certaine eu regard à la teneur des attaques ad hominem portées par le sicaire de service. Compte-tenu de ces conditions pour le moins hostiles, car nous n’étions plus là je le redis dans un débat d’idées mais dans une entreprise de démolition sur la base d’un procès en disqualification, Paul Jorion s’en est assez bien sorti à mon sens… En tout cas il ne s’est pas laissé marcher sur les pieds tout en restant lui dans les limites de la correction qui sied à un débat d’idées où doivent s’échanger des arguments et non pas des avanies !
(suite du premier commentaire) Contrairement à ce que j’ai affirmé dans le commentaire précédent, il arrive de temps à autre qu’une personnalité soit invitée dans le cadre d’un grand entretein, exercice auquel Paul Jorion était la 4e personnalité conviée à s’adonner. Avant lui il y avait eu Mona Ozouf, Elie Cohen et Edouard Balladur. ce n’est pas faire uinjure à Paul Jorion que de préciser que sa présence en ce lieu était beaucoup plus inattendue que celle de ses trois prédécesseurs qui peuvent être considérés comme faisant partie du cercle fermé des élites françaises adoubées à un titre ou à un autre par le système. Paul Jorion lui en dépit de ses titres et références présente un profil bcp plus atypiques et indépendants. D’où ma surprise quant j’ai appris par l’intermédiaire de son blogue qu’il allait se voir offrir une tribune de référence relativement prestigieuse, qu’on apprécie ou pas. et pour tout vous dire, je fus moins surpris du ton employé par Casanova, lequel venait corroborer ma surprise initiale : comme je ne pouvais m’empêcher de le soupçonner, malheureusement, Paul Jorion n’était pas un invité comme les autres dans l’esprit des animateurs de l’émission. La liberté de ton de JC Casanova conforte ce soupçon.
http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/rumeur/archives.php
Cher oncle Paul ,
Quant à moi, j’ai écouté l’émission jusqu’au bout (@E.Muva). Je me demandais si c’était pénible pour vous. Je vous sentais un peu énervé. Mais vous n’avez pas perdu votre flegme ni votre présence d’esprit (votre longue fréquentation des Africains, je suppose). Quelle vipère ce Casanova. Il était piqué au vif ! Que lui avez-vous donc fait que nous ne voyions pas (des grimaces) ? Quels sont ses intérêts, qui le paye ?
Ce fut argument d’autorité sur argument d’autorité. Tel livre (lequel ?) fait huit cent pages. Que pouvez vous prétendre contre un livre qui fait huit cents pages. Telles statistiques montrent que… (quelles statistiques ?), Ce sont les spéculateurs qui permettent l’existence des marchés à terme. Pourquoi? etc.
Mais vous l’avez laminé. Contrairement à lui vous avez cité toutes vos sources avec précision. Je suis bien d’accord avec Martin, ci-dessus.
Courage et sincères salutations.
JP Voyer
ah oui, l’argument des spéculateurs fut immensément drôle. On ne doit pas s’en prendre aux spéculateurs car l’étymologie du mot le place au-dessus de tout soupçon !
Au sujet de ce que j’ai ressenti comme une apologie de la Chine:
La Chine est compromettante. A trop l’idéaliser, vous risquez de vous retrouver
devant un crime massif dont ses dirigeants étaient coutumiers, et rien n’indique
une pacification démocratique.
Devant l’action des dirigeant chinois, il faut bien distinguer la valeur d’exemple
de certaine de leur décisions et l’état actuel de leur politique que rien ne permet
d’approuver.
Je voudrais juste signaler la clarté auditive et remercier France culture de la tenue du débat, car on peut se faire une idée juste des positions de JC Casanova et de P.Jorion.
Sur le fond, on a pu percevoir que les dogmes en économie ont la vie dure, et qu’il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir………….!
Il faut distinguer l’incapacité de « voir » et le militantisme dont c’est la stratégie de nier envers et contre toute objectivité…
Casanova est de ceux-là : défendre une structure de société malgré l’indéfendable, car il en tire la dose de flatterie qui lui est nécessaire pour se croire quelqu’un…
EM
Je ne peux que revenir vous feliciter . Démasquer Casanova de son role de loobiiste libéral et le provoquer a la faute (entropologue!) c’est tres fort .
Les libéraux sur les médias font le forcing (finkeltruc et Enthoven qui parlent de complotisme pour des gens comme Bourdieu!)
Bien le calme. tres bien !
Cet échange sur France Culture n’est pas anodin.
1. J’ai compris en lisant Paul Krugman depuis une dizaine d’années que les connaissances sur le New Deal sont loin de faire l’objet d’un consensus des spécialistes. En revanche elles font sans doute l’objet d’une réécriture de l’histoire comme vous l’avez indiqué.
2. En outre, j’ai clairement entendu une forme de légèreté de la part de Daniel Casanova. Les références de votre interlocuteur sur Rousseau, clairement décalées par rapport au sujet de la discussion (votre ouvrage L’argent mode d’emploi) montrent qu’il n’est parfois plus besoin d’être précis quand il s’agit de contrer des idées nouvelles.
3. J’ai aussi entendu une forme accérée d’agressivité à votre égard dans ces références à votre début de parcourt professionnel. Enfermer son interlocuteur dans ces origines ne révèlent rien de positif non plus.
4. Le caractère centriste de cette émission et son ton plutôt neutre habituellement n’est plus de mise face à la contestation de la sagesse conventionnelle. Les auditeurs qui ne vous on pas lu et ne connaissent pas suffisamment l’histoire et les mécanismes de l’économie politique en ont fait les frais.
5. Au moment de la chute de Lehman, la parole s’était libérée avec comme point fort les paroles de Greenspan lors des « hearings » au parlement américain.
6. C’est inquiétant de constater que cela est déjà du passé et que ceux qui ont la parole n’ont pas encore basculé vers la compréhension des phénomènes. Sans doute ne percoivent-ils pas encore ce qui peut advenir de nos économies.
7. Malheureusement, ceux qui n’ont d’autres choix cherchent des explications et ils vont être très nombreux.
8. Si les gens capables de comprendre et dans lesquels la société a investi n’ont pas décidé de leur en donner c’est que les intérêts de ceux qui ont la parole et de ceux qui ne l’ont pas aparaissent désormais inconciliables.
9. J’espère que crescendo d’agressivité de la part de Daniel Casanova révèle seulement une mauvaise passe et non pas une tendance de fond mais j’ai de plus en plus de mal à la croire et cela ne me rend pas optimiste.
10. Merci pour vos ouvrages, votre blog, vos prises de parole. C’est une connaissance très concrète au profit de ceux qui vous lisent et vous écoutent.
A bientôt, j’espère.
@ centriste.
Qualifier cette émission, et les propagandistes aux manettes, de « centriste »
est une blague, une erreur, un non-sens.
La « chose » est n’importe quoi à droite ou au-dessus de Gengis-Kan, mais
pas « centriste ».
Attachons-nous à voir les qualités « professionnelles »:
elles ne sont pas loin d’être déplorables.
Les qualités humaines des 2 propagandistes sont minces :
agressivité, légèreté, tribalisme et copinage ( pour d’autres écoutes sporadiques de leur émission), emphase décalée -Rousseau restera dans les anthologie-, etc…
Les ‘centristes’ doivent de retourner dans leurs tombes.
Il est bon et rassurant qu’une idéologie obsolète soit défendue par un tel repoussoir…
Merci d’avoir brillamment rivé son clou à l’insupportable Casanova. Une question cependant : ne serait-il pas temps, au vu de ses résultats pour les pays européens, de réexaminer nos dogmes sur les mérites du libre-échange ? Certes, le protectionnisme a propagé la crise de pays à pays dans les années d’avant-guerre. Mais le libre-échange imposé par Delors et Lamy aux gouvernements sociaux-démocrates européens a permis aux multinationales américaines de transférer vers la Chine les capitaux et les techniques qui faisaient la force de l’Occident en supprimant chez nous les emplois qui en vivaient. Pouvons-nous raisonnablement espérer que la Chine saura modérer sa puissance ? Ce qu’elle fait en Afrique – au Soudan ou en Guinée – n’incite pas croire qu’elle nous prépare un monde meilleur.
Merci Paul Jorion pour avoir gardé votre sang-froid face à la suffisance de J.-C. Casanova donneur de leçons. Mais j’aimerais vous demander une bibliographie de base pour contrer l’interprétation dominante, que Casanova a confirmée, selon laquelle la guerre 39-45 est due principalement à la montée du protectionnisme pour lutter contre la crise des années 20. Pascal Lamy en fait son premier argument pour promouvoir une libéralisation toujours plus grande des échanges, comme je l’ai entendu le répéter le 30 novembre à Genève lors de la Conférence ministérielle de l’OMC et j’aimerais bien l’interpeller là-dessus. La seule critique que j’ai trouvée est celle de Jacques Sapir. Mais vous avez fait allusion à plusieurs critiques faites aux Etats-Unis même au début des années 30. Merci de me les transmettre et je pense que cela intéressera beaucoup d’autres.
Cordialement
JB
En effet, moi aussi je serais très intéressé par une biographie sur ce thème, car l’argument de Lamy paraît « moralement » inattaquable, péremptoire ; or il y a certainement moyen de » l’interpeller là-dessus », comme vous dites.
Dans « la grande transformation », de K Polanyi, vous trouverez de nombreux éléments sur la manière dont les états, et plus généralement la société ont résisté tout au long du 19e et jusqu’au début du 20e à l’apparition d’une société de marché, c’est à dire à l’extension de la logique de marché à ces « marchandises » particulières que sont l’emploi, la terre et la monnaie.
Polanyi montre notamment comment le fascisme et le nationalisme qui précédent et annoncent la 2de guerre peuvent s’interpréter comme une réaction au mouvement de libéralisation des échanges qui tentait de se reprendre son essor après la première guerre – sans faire bien sur l’apologie du fascisme ! En d’autres termes, le libéralisme ne peut servir de remède au nationalisme, puisqu’il en est une des causes. Le livre de Polanyi n’est pas dénué de paradoxes, mais en tout cas très riche d’informations sur les pbm que vous soulevez et la résistance au libre-échangisme.
Par ailleurs, pour un point de vue anthropologique – et donc pas du tout économique – sur l’émergence du nazisme en allemagne, je vous engage à consulter les ouvrages passionnants d’Emmanuel Todd (« l’invention de l’europe » : les pages sur l’allemagne). Todd développe aussi un argumentaire assez solide contre la doctrine libre échangiste en se référant lui-même, en matière économique, à Friedrich List (par exemple dans « l’illusion économique » ) : l’idée de base étant que tous les grands succès économiques, y compris en tant de paix, s’obtiennent en ayant recours à un certain degré de protectionnisme : d’où il apparaît clairement que le protectionnisme peut conduire aussi bien à la prospérité et à la paix qu’à autre chose – les causes de la guerre sont ailleurs.
Encore une chose : il me semble qu’en mettant dans la balance les immenses tensions géopolitiques dues à l’épuisement des ressources, le réchauffement climatique ou l’interdépendance alimentaire des états, il y a largement de quoi contrer, sur son terrain (la guerre et la paix), l’argumentation de l’OMC.
Là dessus, consultez par exemple le dernier rapport éloquent du PNUD, « Climate Change as a security risk » :
http://www.wbgu.de/wbgu_jg2007_engl.html.
J’espère que cela vous aura aidé même si je suis parti un peu dans tous les sens 🙂
Bien à vous,
Gwynplaine
Bravo Paul Jorion ! Vous vous êtes fort bien défendu lors de ce traquenard en butte à deux bandits aux comportements différents mais deux couteaux du système qu’il faut changer.
J’ai remarqué que c’est à la toute dernière reprise que vous avez non pas convaincu mais battu votre adversaire principal Cazanova en évoquant un possible ralliement à vos thèses du Monsieur Brun de Londres et de notre Escartefigue. Cette pointure de service a l’oreille fine et tout d’un coup (vous avez pu en être surpris) l’échine beaucoup plus souple lorsqu’on évoque certains noms qui ont chez lui quelque résonance. Excellent valet, ce serviteur, dans la tradition somptuaire des républiques.
Vous a-t-il demandé de lui dédicacer votre ouvrage « Comment la vérité et la réalité furent inventées »?
Si, si, j’insiste. Dites-nous tout.
Chaud le débat, il y avait de l’électricité dans l’air!
Après s’être fourvoyé avec Rousseau et à court d’arguments, ce Docteur ès Sciences Eco a fait étalage de ses trop nombreuses lectures pour tenter de vous décridibiliser. C’est petit…
Un bon point : vous avez fini tout de même par tomber d’accord pour interdire l’accès des marchés des MP aux non-négociants.
20/12 /2009 @fujisan 19 décembre 2009 à 15:01
Je vous suis à 100% dans cette appréciation. La grande force de Paul réside à mon humble avis dans le fait
1- qu’il s’est fait sa propre « philosophie » sur le sujet notamment parce qu’il y l’a travaillée afin d’accéder à l’essence des choses
2- qu’il a accumulé une grande culture sur le sujet et qu’il s’en sert non pour défendre la doctrine ou l’idéologie de tel ou tel, mais afin de montrer qu’il est suffisamment armé pour défendre ses idées sans avoir besoin de s’abaisser à la violence dans les échanges
3- qu’il est fondamentalement un humaniste et de ce fait tout à fait capable d’être un fédérateur, un rassembleur de tous ceux qui cherchent à œuvrer positivement pour que nous nous en sortions tous ensembles, même s’il y a entre nous tous de grands très grand écarts d’approche.
Au sujet de son billet « Les mesures que je préconise » je vous ai répondu. Est-ce que ce je dis est inexact ? Si oui, dites-moi où je falsifie la réalité ou la vérité. (Je n’ai pas encore lu le bouquin de Paul sur ce sujet).
http://www.pauljorion.com/blog/?p=5861#comment-45596
Bonjour,
Je me suis lancé dans une recherche sur Internet à la suite de l’incroyable scène sonore que vient de nous faire
un « vénérable professeur pétri de modération » Jean-Claude Casanova.
Une perte de contrôle lamentable dont j’ai essayé de comprendre les raisons.
Je découvre un Casanova à la tête d’une revue soutenant des relations atlantistes néo-conservatrices.
http://ipr.univ-paris1.fr/spip.php?article36
Et le lièvre qu’a soulevé Paul Jorion sur la Chambre de Commerce américaine, foyer d’extrême-droite, et ses incidences sur le plan de redressement initié par Roosevelt après la crise de 1929, a faillit déclencher des injures de J.C. Casanova.
Sans aucun démenti relié à une source sérieuse, juste une affirmation sur l’existence d’un « ensemble sérieux d’historiens » .
La sèche totale.
Tiens-tiens le vénérable professeur Casanova descendu au même rang qu’un néo-con de la dernière campagne présidentielle américaine… Un masque de respectabilité est tombé.
Je vais voir les choses moins sérieuses sur le groupe de Bildelberg et autre « Trilatérale » :
Tapez Jean-Claude Casanova + trilatérale dans la fenêtre et que voyez-vous ? Quelle célébrité ! Usurpée ou non ?
Je ne crois pas qu’il soit nécessaire de faire de Casanova un comploteur pour réfuter ses affirmations.
Casanova n’est pas forcément de mauvaise foi, il est seulement conservateur de l’ordre existant, une personne incapable de vouloir et de concevoir un monde où la compétition ne serait plus le principe moteur.
Il dit seulement de façon virulente — ce qui n’aide pas à constituer un débat approfondi — ce que beaucoup d’économistes et de penseurs bon teint assènent avec le plus grand calme.
Casanova n’a pas joué un rôle de journaliste mais s’est comporté en contradicteur monopolisant le temps de parole. Paul a dû exposer ses thèses de façon lapidaire en tranchant dans le vif, peut être au détriment de la pédagogie.
Mais les auditeurs ne sont pas des imbéciles, ils feront eux-mêmes le tri, iront voir sur le site de France culture le résumé des livres.
Le message est passé à un autre niveau, plus dialectique, au sens hégelien du terme. Deux visions du monde qui s’affrontaient.
Les infos ci-dessus rendent plus compréhensible les raisons du discours de Casanova. Ce doit être un de ces anticommunistes (peut-être sincère) qui s’est jeté dans les bras du libéralisme et qui est donc devenu un communicateur officieux de ces officines. Il est intéressant de voir combien le discours des néolibéraux est uniforme, bien rodé (le couplet sur Rousseau est sorti hors de propos mais il est de toute évidence préparé et répété de longue date) mais de plus en plus difficile dans les circonstances actuelles et vu la diffusion large des idéaux alternatifs.
Contrairement à d’autres, je n’ai pas ressenti une victoire nette de Paul aux points. Face à cette voix de basse impérieuse et agressive (sans en avoir l’air), le débit de Paul a été plus rapide que d’habitude. On sentait son énervement (légitime), voire sa colère. C’était bien un piège mais si Paul n’a pas été aussi bon que d’habitude c’est parce qu’il a répondu à Casanova et oublié que son message doit s’adresser aux auditeurs et pas au contradicteur. Mais quand Paul sera calme face à la mauvaise foi, répondra à côté des questions pour placer son mémento préparé, il sera devenu un vrai politicien et on l’aimera moins sur ce blog…
Merci jean-marie colombani d’avoir invité paul jorion . Ce qui nous a enfin permis d’entendre un jean-paul casanova tendu et même énervé ; révélant ainsi ses véritables valeurs au delà du ton toujours lénifiant .
est-ce que nous ne supporterions plus des propos franchement ultra-libéraux sur une radio respectable ? Si c’est le cas, c’est quand même très bon signe, vous ne trouvez pas ? N’étant pas coutumière de l’émission, j’avoue que je me suis demandée si j’étais bien sur F Culture quand j’ai entendu cette apologie de la spéculation. Mon sang n’a fait qu’un tour. Et moi aussi j’ai admiré l’apparence de votre calme et que vous ne cessiez pas de penser à vos auditeurs. Merci pour tout votre travail.
il ne faut plus accepter ce genre d’émission où le contradicteur parle plus que l’invité;
Colombani s’est couvert de honte;
Belle émission, choc frontal en effet, je ne connais pas ce J.C Casanova mais il ne sort pas grandi par la médiocrité de ses arguments ni par ses attaques personnelles. Comment peut-on le laisser autant s’exprimer ?