Billet invité.
Je n’ai rien à apprendre à ceux qui travaillent en France, ou ont travaillé il y a peu, sur ce qu’est la durée légale du travail ; je ne veux que témoigner sur ce qu’a été le passage aux 35 heures, tel que je l’ai vécu, en tant que patron, artisan réparateur en électroménager, employant (exploitant) 5 salariés ; il ne s’agit pas non plus, de ma part, d’une demande de conseils en gestion, c’est pour moi de l’histoire ancienne, ayant fait faillite après 4 ans d’application de cette loi ; ce n’est pas une consolation pour moi de me dire que mon repreneur n’a mis que 2 ans pour disparaitre, alors que mon entreprise avait 18 ans d’ancienneté.
On rappelle aujourd’hui que cette loi a 10 ans ; on retrouve tout sur internet ; je ne veux parler ici que de ce que j’ai vu et vécu par le petit bout de ma lorgnette.
Pendant la campagne de 1997, il avait été largement question de partage du travail ; on ne parlait pas tellement des 35 h., qui n’étaient d’ailleurs pas une revendication des salariés ; on parlait surtout du travail à mi-temps, et on citait souvent les Pays-Bas comme exemple réussi ; en tout cas, les 35h payées 39 n’étaient pas au cœur des débats, on se doute pourquoi.
Il existait déjà une loi qui rendait possible la réduction à 35 h de la durée du travail, à la disposition des partenaires sociaux, mais qui a été très peu mise en application ; il existait aussi une autre disposition qui permettait la réduction de la durée du travail pour éviter des licenciements dans des entreprises en difficulté ; et celle-ci a plus largement été utilisée, et avec de bons résultats ; heureusement, toutes les entreprises n’ont pas été en difficulté en même temps à l’époque.
Les 35 h ont donc été généralisées par le gouvernement Jospin, en 2000, à l’ensemble des salariés, y compris la fonction publique, en vertu du principe que, face au travail, tout le monde est égal ; ce qui est, bien entendu, fondamentalement faux ; faux dans la pénibilité et les risques d’accident, faux dans le stress, faux quand dans la sidérurgie la masse salariale représente 2,5 % du CA, alors que dans les services elle dépasse 60% ; faux suivant la taille de l’entreprise, son secteur d’activité ; faux etc. Alors, j’entends bien le cœur de ceux qui chantent qu’on ne peut pas prévoir un horaire de travail pour chaque salarié ; de toute façon, dans la direction où l’on va, il faudra bien réfléchir à la question.
On a tout de même l’impression d’une loi mal fichue, concoctée par des personnes qui n’avaient aucune idée du fonctionnement de l’économie ; on rappelle, encore aujourd’hui que le débat est toujours ouvert, même à l’intérieur du Parti Socialiste, même entre les différents conseillers économiques.
En dehors du fait que je suis un imbécile et un incapable, opinion que je partage totalement, j’ai cumulé tous les handicaps ; entreprise artisanale ; 5 salariés ; le secteur des services, le dépannage électroménager ; la petite ville de province de 25 000 habitants.
Cette loi a donc créé des emplois, puisque pour accompagner les petites entreprises dans ce passage difficile, un corps de conseillers a été mis en place, rémunérés par l’Etat ; en fait, il s’agissait de chômeurs de tous horizons, bien heureux de profiter de quelques heures de rémunération ; après plusieurs réunions sur place, le rapport indiquait qu’il n’y avait aucune difficulté, si je changeais tous mes tournevis ; j’ai signé son rapport, il a été payé.
L’application de la loi dans mon entreprise s’est faite de la façon suivante : passage de 39 à 35 h, sans perte de salaire, comme la loi le prévoyait ; puis paiement de 4h supplémentaires majorées de 10%, pour remonter à 39h, compte-tenu du fait qu’il m’était impossible de servir mes clients autrement ; soit une hausse instantanée de plus de 10% de la masse salariale ; comme les salaires représentaient 60% du CA, et que ma marge était de 6%, la loi m’a tout simplement fait disparaitre ma marge, celle-ci étant la rémunération du patron ; quant à la manne financière, je n’en ai pas vu la couleur, puisque je n’étais pas capable de créer le moindre emploi.
Une fois de plus, je ne raconte pas tout ça pour qu’on m’explique à quel point je suis nul, et qu’on me dise tout ce que j’aurais dû faire ; l’affaire est close pour moi ; ça me fait simplement plaisir d’en parler à des amis.
Je ne me suis tout de même pas laissé manger tout cru ; j’ai écrit une lettre à la ministre de l’époque pour la mettre en garde sur ce qui allait se passer chez moi et dans les entreprises comme la mienne ; le Dauphiné Libéré a reproduit ce courrier et a fait un bel article ; la ministre m’a répondu ; ce qui a été l’occasion d’un autre article dans le même journal.
J’ai tout de même tenu presque 4 ans ; comme la chèvre de Monsieur Seguin ; ma semaine de travail était de 5 x 12H ; on est progressivement passé à 5,5 fois ; puis 6 fois ; puis 7 fois 12h ; j’ai dû arrêter par manque de jours à la semaine ; et aussi pour des questions familiales.
Voilà mon histoire.
En pensant que la ministre a fait sa traversée du désert en pantouflant dans l’industrie, en particulier chez Saint-Gobain, avant la victoire de son grand leader, j’ai fini par comprendre que toute cette opération n’a été qu’une alliance entre les socialistes et la finance pour mettre à terre l’artisanat, et pénétrer ce secteur d’activité ; Bouygues fabrique aujourd’hui des « maisons de maçon » ; les magasins de bricolage ont connu leur âge d’or, tous les outils et matériaux servant à différentes activités, sans en dire plus ; les chaines de restauration qui remplacent le petit bistrot ; etc. l’énumération prendrait trop de place.
Le blocage des salaires pendant plusieurs années n’a pas empêché la perte de compétitivité ; les salariés qui se sont retrouvés avec plus de temps libre, et moins d’argent, se sont démotivés ; face à la situation , les entreprises ont délocalisé vers d’autres cieux, laissant l’artisan, qui avait réussi à survivre, attaché à sa glèbe.
143 réponses à “Les 35 heures, fausse bonne idée ? par Georges Auspitz”
Je me suis souvent posé la question de la préméditation au sujet de cette loi, je n’ai pas encore d’avis arrêté cea me semble par trop machaivélique. Es-tu sur de ce que tu avances ?
je confirme, en TPE (ancien patron de TPE avec 2 salariés, 5 ans de lute contre les charges constatés d’avance et diverse taxe toute plus lourde les unes que les autres…) j’ai la même analyse : est-ce que ces 35H00 n’ont tout simplement pas été lancé pour mettre à terre les TPEs et autres artisans, et « filialiser » sous forme de pôle de service détenue par des grands groupes ce genre de métier?
Et oui les 35 heures ont surtout été demandées par les grandes entreprises en échange d’une flexibilité du travail en tous les cas une annualisation du temps de travail, une réduction du cout des heures supplémentaires, une possibilité de faire du chômage technique sans aucune contrainte ni même aucune mauvaise publicité.Les grandes entreprises ont su en profiter largement, et cerise sur le gateau les petites structures, artisants et pme ont été phagocytés.
Quelques petits patrons en ont fait les frais, ils étaient juste un intermédiaire en trop pour le grand capital et leur part est allé ailleurs. Ceci est une chose bien connue il s’agit de la concentration du capital. pour le petit salarié exploité il n’y a aucun changement il reste exploité. Ce qui est regretable c’est que bon nombre de petits patrons et d’idéologues de droite ne l’aient pas compris ou pas accepté et continuent encore aujourd’hui (même Sarko c’est un comble) d’accuser les 35 heures comme source de tous leurs maux avec en vrac les syndicats, martine Aubry, les afghans, les casquettes à l’envers, les gauchistes de Tarnac, les financiers anglo saxons, la racaille.
Il se trouve que les 35 heures sont toujours en fonction, le grand capital est évidemment d’accord pour revenir au 39 heures même aux 60 heures d’ailleurs, mais à condition de garder les avantages gagnés au passage, c-a-d annualisation du temps de travail, jours de rtt choisit par le patron, heures supp moins chère.etc…
Je comprends pas le calcul de l’auteur. Si, lors du passage au 35 h, il doit payer 4 heures supp majorées à 10%, cela ne représente pas une hausse de 10% de sa masse salariale. 4 heures représentant (à la louche) 10% de 39 heures, la hausse finale se monte à 10% de 10%, soit 1%.
En conséquence, la marge de 6% ne passe pas à 0, mais à 5. Je me trompe ? Eclairez-moi
39 heures à 10€ = 390 €
35 heures sans perte de salaire = 390€ soit 11.43€ de l’heure
4 heures supplémentaires = 4 X 11.43 X 1,10 =49,03€
39 heures reviennent donc à 390 + 49 = 439 €
439 / 390 = 1.126
merci Mickael, ça m’évite de m’énerver avec ce journaliste ; il reprend simplement le faux argumentaire de l’époque.
je ne sais pas qui est-ce que ça peut tromper ; en tout cas pas celui qui est forcé de payer.
Elles étaient MAJOREES à 10%, ce qu’il fait qu’il payait 110% les 4h de plus
Imaginons que le salaire avant était de 60 en tout (peu importe l’unité).
Avant les salariés étaient payés 60 pour 39h.
Nouvelle loi : baisse du temps de travail sans baisse des salaires.
Donc les salariés sont payés 60 pour 35h. Cependant l’auteur explique qu’il doit les faire travailler 39h pour garder ses clients, il doit donc leur payer des heures sup, qui sont majorées de 10%.
Le salaire est a peu près de 6 pour 4h (par mois) car de 60 pour environ 40h
Donc les 4 heures sup (par mois) sont payées 6 + 0.6 = 6.6
Le salaire total est donc de 60 + 6.6 = 66.6 (désolé pour les superstitieux 😉 )
Donc les 6 de marge sont passés dans les salaires.
J’abonde entièrement dans ce sens. L’idée de Martine Aubry m’avait paru biscornue à l’époque de la mise en application de la loi, qui ne répondait à aucune revendication sociale de la part des syndicats. Mais c’était un début de nivellement des salaires par le bas. On a de facto échangé du temps de travail contre du temps de « loisirs ». Ca a pu profiter à certains, mais pour la grande majorité des salariés, ça s’est traduit par une transition de la « modération salariale » à la prise dans l’engrenage du crédit. Du coté des grandes entreprises, on ne s’est finalement pas trop plaint, parce que la loi faisait accepter la notion que la réduction du temps de travail imposait deux idées: (1) la bonne affaire du passage d’une économie industrielle à une économie de « services » (je ne dis pas ça pour déplaire à Auspitz!); (2) l’accoutumance à de nouvelles diminutions du temps de travail, et, à terme, aux délocalisations, déjà largement entamées aux Etats-Unis. On connaît la suite!
Ce qui est navrant dans cette histoire, c’est qu’il puisse encore y avoir débat au sein du PS au sujet de la légitimité de la loi des 35 h. Cornaqués par leurs énarques de leaders, passe encore que les militants socialistes de l’époque se soient mépris sur les enjeux, mais qu’aujourd’hui on puisse encore défendre cette idée contre l’évidence témoigne de l’ignorance et des illusions des membres du parti en matière d’économie mondialisée!
Tout ça me remémore l’échange entre Maître Jacques et Harpagon (dans « L’Avare ») au sujet des chevaux appartenant au second. Ces chevaux sont, euh, sous-alimentés, à tel point que le premier insiste:
— … Ce sont des ombres de chevaux…
H La belle affaire, ils ne font rien.
MJ Mieux vaudrait pour eux qu’ils travaillent beaucoup et mangent de même!
Et pourtant, il ne se passe pas de jour sans qu’on nous rappelle ici ou là qu’il va devoir y avoir de la « décroissance ». Allez le dire aux maigres cultivateurs du Sahel, et vous serez bien accueillis!
Les couvertures sociales relatives aux dépenses liées à la maladie ou aux périodes de chômage tout comme les retraites, sont financées par des prélèvements sur les rémunérations.
Cela semble constituer un état de fait incontournable.
Qu’est-ce qui interdirait de fiscaliser les prélèvements sociaux ?
Ne pourrait on pas imaginer que l’impôt serve à abonder les caisses sociales ?
Même si cela demanderait un accord des divers états de l’union européenne, l’idée est elle si vide de sens pour que jamais elle soit ne serait-ce qu’évoqué?
On vante toujours les gains de productivité. Pourquoi un gain de productivité serai-t-il toujours une bonne chose ?
L’automatisation des tâches de péager, de serveur d’essence, de composteur de tickets, de caissière ou que sais-je seraient « a priori » bénéfiques. Mais pour qui? Pas à celui qui perd son job au bénéfice d’une machine. Au consommateur qui payera peut-être moins cher ce que la machine fera à la place de l’homme, à l’entreprise qui accroîtra sa marge, mais cette automatisation sera-t-elle bénéfique à la société dans son ensemble ?
Si le « souhaitable » est de consommer plus, sans doute.
Supprimer des tâches répétitives, dures, imbéciles ? Bien sûr, autant que faire se peut, mais à quel prix ?
Il y a des évidences que je ne parviens pas à percevoir comme telles.
Je crois qu’il est très difficile de faire croire que celui qui est exploité pour des tâches aussi automatiques que celles où les machines les remplacent serait content de continuer dans son labeur. Je me suis fourvoyer pendant quelques années à croire que ma caissière de supermarché se sentait fortement utile et pensait oeuvrer à l’émancipation de l’homme. Il n’en est rien.
L’objectif c’est pas de faire en sorte que 100% de la population se retrouve dans l’aliénation le plus totale, histoire d’humaniser la productivité, car c’est un non-sens. En revanche à force d’aliéner la tâche productive, jusqu’à en exclure même le travailleur, entraînera sans doute que le travail, celui des philosophes grecs qui le pensaient comme moyen d’émancipation, celui autour duquel la société se structure, ne se trouvera plus dans les espaces sociaux habituels, ne sera plus mesuré comme aujourd’hui.
Ahhh, il faut donc relire le fameux droit a la paresse, de Lafarge… on pensait deja au benefice genere par l’automatisation au 19eme siecle, alors vous pensez que des solutions ont ete inventees pour savoir qui aller en retirer profit, au vu de la situation actuelle, ca n’a pas ete le remplace!
Une alliance « objective », comme on disait antan…
Ceal ne suppose pas forcément un complot. Simplement, des gens qui ont un point de vue équivalent sur un dossier, mais pour des raisons totalement différentes.
N’oublions pas que c’est sous Mitterrand (avec Fabius, Jospin, et Strauss-Kahn) que s’est opéré le grand virage vers les privatisations.
Une alliance très très objective, vous avez entièrement raison !
Vu de mon job, cela a permis de détricoter ( partiellement, 1 er étape ) le code de travail et de rendre incontrôlable ce qui est sur la fiche de paye. Certaines entreprises ont mis en place des systèmes tellement complexes que vous ne touchez pas ce à quoi vous avez droit. Elles peuvent, grâce à ces modifications de législation faire travailler les gens la nuit et le jour. Si, Si, un exemple :
l astreinte de nuit dans l informatique.
Etre d astreinte la nuit, se faire réveiller et travailler plusieurs heures, le matin à huit heures, ils doivent être à leur poste! Je ne sais pas comment ils tiennent. Ils croient gagner un peu plus. Bon, quand on sait que le travail la nuit chez soit, sous astreinte n’est pas couvert par la législations sur les accidents du travail . . . .
Rien d étonnant à ce que ce soit Martine Aubry qui soit la promulgatrice de cette destruction des lois nous protégeant.
Son Père, Jacques Delors, n est il pas un des fondateurs de cette europe néo libérale dont on nous vante tant les mérites, et dont les bienfaits financiers nous comblent.
A Léon:
39 heures à 40 euros/h = 1560 euros/semaine
à ajouter: 4 heures à 44 euros/h = 176 euros
176/1560 = 0,1128 = 11,28 %
« Voilà mon histoire »
Et une infime partie de la mienne:
Dans une autre vie, comme charpentier de marine, j’ai assisté à la disparition de 99% des chantiers existants: c’est à dire des structures employant 5 compagnons. Et ceci en l’espace de deux ans: de 2000 à 2002.
Qu’en reste-t-il aujourd’hui, plus rien, une dizaine peut-être, celui du Guip encore, mais pour combien de temps. Remplacés par des monuments d’esbroufe comme le chantier de l’Hermione à Rochefort, sponsorisé de la poupe à la proue.
Aujourd’hui Beneteau commercialise des bateaux « dans l’esprit » alter égo des « maisons de maçon » de Bouygues.
Honnis soient les instigateurs de telles mutations qui n’avaient rien d’inéluctables.
Je pense que c’est la sociale démocratie qu’il faut incriminer.
Elle est produite par le libéralisme: Mitterand en 81, Obama en 2009.
Pour des raisons qui ne relèvent pas du complot.
Certaines élites, déploient ce rideau de fumée pour prospérer et prospérer encore.
Il devient alors nécessaire de chasser des conservateurs dépourvus d’imagination, discrédités et donc devenus encombrants.
Giscard d’Estaing ici, G.W Bush là bas.
Pas de manichéisme non plus, les élites elles aussi se déchirent.
Nous aurions pu avoir Giscard ici et Mc Cain là bas, mais pas l’inverse!
Ce qui n’est pas en contradiction avec ma première assertion.
Ce que nous avons vécu est un gâchis humain dont la sociale démocratie n’a cure.
Auspitz et Animo, l’un qui réparait des appareils ménagers, l’autre qui restaurait et construisait des bateaux en bois, circulez, il n’y a plus rien à voir.
Et nous échouons aujourd’hui, ombres de notre ombre, dans des blog mal famés.
Claude Animo,
Si mes souvenirs sont bons, je préférais votre précédent avatar.
Vous écrivez : « Pour des raisons qui ne relèvent pas du complot. Certaines élites, déploient ce rideau de fumée pour prospérer et prospérer encore. »
Si nous parlons bien de la même chose, vous parlez de complot et non pas de grand complot : qui sont alors ces élites qui déploient un rideau de fumée ?
@ Fab
« Si mes souvenirs sont bons, je préférais votre précédent avatar »
Vous aviez reconnu « L’Origine du Monde » de Courbet .
D’infinies raisons pour apprécier ce tableau et Courbet .
Intrigant d’abord: chez Lacan, ce tableau caché derrière un autre tableau ou un rideau de velours rouge, je ne sais plus exactement, était révélé au visiteur méritant. Pourquoi un tel cérémonial ?
Puis l’intérêt passe de l’œuvre à Courbet, peintre dont le souci du détail me convient parfaitement.
Dans ces détails il est possible de puiser indirectement une envie de construire et de restaurer.
Et enfin « last but not least » je trouve que l’Origine du Monde, était à sa place sur ce blog.
Passons maintenant à des choses moins agréables, mais néanmoins réelles.
« qui sont alors ces élites qui déploient un rideau de fumée ? »
Remplacer l’homme par la Machine ou la Procédure, est le moyen constant que le triptyque capitalisme, économie de marché, libéralisme, s’assigne en toutes saisons.
La rigidité de ce système, le système en fait, l’empêche d’avoir recours au vrai pragmatisme, à l’heuristique autrement dit. Il feint d’ignorer que les machines, ne sont pas productrices de richesses, alors que bien au contraire elles les dévorent.
Les élites auxquelles je fais mention sont constituées par ceux qui s’identifient activement au système.
Sachant que les fins sont constantes et que seuls les moyens varient.
Ce qui explique que les élites changent… pour que rien ne change.
Artisans, petits entrepreneurs, ouvriers, paysans, vivent dans leur chairs ces transformations délétères.
Je vous l’avais dit que ce n’était pas drôle.
Merci Mikael, donc tu confirmes. Il faudrait maintenant l’explication de l’auteur.
oui en fait vous avez raison : c’est entre + 11,2 et + 12,6. Sorry. Dur, d’où l’idée du mauvais plan anti petit-commerce. Normal : sociologiquement, les socialistes n’aiment pas les petits commerçants, supposés à droite.
quel métier ?
journaliste !
ah, oui; on n’est pas obligé de savoir compter;
LE Léon Mercadet de C+ ? (juste pour savoir)
Il est vrai que cette loi a généré une régression sociale dans beaucoup d’entreprises, privées notamment. Une totale remise en cause de l’organisation du travail avec flexibilité des horaires, des calendriers, surpression des avantages divers (poses, attentes, …). Je suis totalement en accord avec le fait que la rigueur salariale qui a suivi a démotivé énormément de gens.
Le PS a servi sa clientèle (fonction publique, entreprises ppublic, …) qui eux y ont trouvé un réel avantage, et le patronat (CNPF/MEDEF) à finalement retourné l’affaire à son avantage ou a accèléré les délocalisations.
Et les artisans ? Et bien, il n’y a personnne pour les défendre, il ne font pas de lobbying, il ne sont pas conseillés, il subissent comme la grande majorité…
Notez que Mr Jospin n’a pas convaincu aux présidentilles qui ont suivi, alors qu’il les croyait gagnées d’avance grace à son bilan social…
LA clientèle du PS dans la fonction publique, c’est avant tout le professorat, dont je ne sache pas qu’il ait jamais vu la couleur des 35h…
Les artisans ne font pas de lobbying?? et la TVA à 5.5% dans le batiement et la restauration c’est pour le plaisir?
il y a une différence entre le bâtiment et la restauration;
dans la restauration, quand le menu est à 15 E, le restaurateur empoche cette somme, et verse à l’Etat la tva; avec 5,5 %, il aura moins à reverser qu’avec 19,6%, et il espérait pouvoir garder pour lui cette différence, comme chez McDo;
dans le bâtiment, les factures sont présentées hors-taxe, et la tva se rajoute en-bas; si l’on ne rajoute que 5,5% au-lieu de 19,6, c’est le client qui économise la différence; d’ailleurs le secteur des travaux avait connu une hausse qui avait entrainé la saturation, et des délais rallongés; ce qui prouve bien que les clients avaient compris le mécanisme;
@leon
je n’ai pas fait le calcul mais il me semble que vous oubliez les 4h / semaine de production en moins à prendre en compte.
On pose quelques variables :
CH = Coût Horaire
A (augmentation dû au passage des 35h) = 39 / 35 = 11,43 %
Augmentation du coût de la production :
((35 x CH x A) + (CH x A x 10% x 4)) / 39 x CH
Equivalent à :
((39 x CH) + (CH x A x 1.1 x 4)) / 39 x CH
On simplifie : 1.1143 x 1.1 x 4 / 39 = 12,57%
Donc une augmentation du coût de la production de 12,57%.
Mais pour rebondir je suis contre les 35h. D’ailleurs je suis un partisan des 32h / semaine rémunérées 32h. Comme il aurait fallu faire les 35h rémunérées 35h et non 39h. Et interdire les heures supplémentaires (qui ne sont pas toujours rémunérées). Parce dans ce cas, cet invité aurait été obligé d’embaucher pour assumer la même production et pratiquement à iso coût (son comptable lui aurait fait payer une fiche de paie en plus, etc.).
Qu’est ce que fait une industrie quand elle produit trop et que le prix des produits baissent. Elle produit moins (on arrache les vignes, etc.). Il faut donc réduire l’offre de main d’œuvre qui est déjà abondante. Comme on ne va pas tuer des chômeurs (c’est interdit par la loi), le seul moyen d’équilibrer le marché c’est de réduire le nombre d’heures travaillées.
Donc le « travailler plus pour gagner plus » vous avez compris où ça mène je n’ai pas besoin de vous faire un dessin. Dans un contexte où l’offre est déjà surabondante, vous l’augmentez encore d’avantage et donc vous faîtes baisser le taux horaire à terme.
Au moins on sait quels intérêts il favorise ;o)
Et à ceux qui font des heures sup’ non payées, n’oubliez pas que vous donner votre temps. C’est un acte très généreux mais si vous en êtes à ce point autant le donner pour des intérêts publics et non privés.
La question des 35 heures est exemplaire.
La réduction du temps de travail fait partie des grandes avancées sociales que ce soit sous forme de congés ou de réduction de la durée hebdomadaire du travail. Elle semble logique dans la mesure où la productivité augmente constamment grâce au progrès technique et à l’énergie pas chère. Plutôt que de prétendre à inventer en permanence les « emplois » de demain, il serait tellement plus simple de partager ceux qui existent aujourd’hui. Et pourtant cette mesure était et reste inapplicable dans le système économique mondialisé actuel. Une nouvelle année 1936 est-elle imaginable ? Qu’est-il possible d’obtenir pour les travailleurs dans le cadre d’une mise en concurrence aussi féroce des pays ?
Je ne peux que partager le point de vue de Maurice Allais sur la mise en place de blocs socialement homogènes dans le cadre du commerce international.
C’était « les 35 heures, une aventure sauvage » ou « les 35 heures, la victoire de l’industrie ».
Et sinon, les 35 heures, fausse bonne idée ?
Là je facilite un peu le travail de celui qui voudrait étudier le sujet avec dans le désordre: 1) une bonne idée 2) un mensonge 3) une mauvaise idée. Enfin moi c’est comme ça que je comprends la question.
Masanabu Fukuoka dit :
Et ?
N’oublions pas que l’homme est un animal, a priori le seul, qui ait la capacité de lutter contre son intelligence par l’asservissement auto-infligé. C’est fort.
C’est l’image de ces crabes ayant une pince hyper-développée faisant un bras de fer avec leur autre patte. C’est fort.
Mais que faire de ce constat ?
En effet, c’est un idéal de vie. Le moine dans son monastère produit juste le peu dont il a besoin. Le temps qui lui reste, il le passe à aimer dieu. Masanabu Fukuoka semble n’avoir pas remarqué la valeur structurante et sociale du travail. Et si « les autres animaux gagnent leur vie en vivant » ils le font en tuant d’autres animaux pour s’en nourrir. Je préfère encore travailler que de devoir dévorer mes semblables. 🙂
Pour avoir été « aux affaires » dans cette période, je soutiens une partie de l’argumentation de l’auteur.
1/ La loi sur les 35 h est une loi bureaucratique dont les effets de la manière dont elle a été mise en oeuvre n’ont pas été anticipés.
2/ Le Medef (ne représentant réellement que les grandes entreprises) n’a défendu à aucun moment les PME, ne parlons pas des artisans/commerçants… et au lieu de faire des propositions responsables, de gestionnaires avisés, s’est comporté en opposant politique farouche, qui a perdu le rapport de forces au final.
Il y a plusieurs questions gigognes dans cette réduction du temps de travail :
1/ Historiquement les gains en productivité de la plupart des branches industrielles ont permis et pourraient permettre une réduction importante du temps de travail.
2/ Bien que les capitalistes refusent de l’admettre, c’est parce que les salariés ont un salaire suffisant et du temps pour le dépenser que l’économie tourne…
3/ Constitutionnellement, « le droit à l’emploi et le devoir de travailler » doit être garanti par l’Etat. Les privés d’emploi (le salaire étant nécessaire pour vivre, si l’on n’est pas rentier ou capitaliste) doivent donc recevoir une indemnité puisque l’Etat n’est pas en mesure de leur assurer un emploi adapté et rémunérateur. Plusieurs solutions existent donc : a/ soutenir les entreprises pour qu’elles embauchent… on a vu comment elles pratiquent (Peugeot ou Renault recevant des aides et en profitant pour faire des plans de licenciements…) b/ donner des indemnités aux privés d’emplois, les former, les aider à trouver un emploi (on voit les limites de l’exercice avec le Pôle emploi) c/ réduire le temps de travail pour le partager.
Dès lors que cette direction (c/) est choisie, il est nécessaire de la mettre en oeuvre de façon intelligente : impossible de traiter toutes les branches de la même manière en même temps, puisqu’on escompte un effet d’entraînement économique auquel il faut laisser le temps d’agir.
Impossible de traiter sur le même pied des structures qui ont des répartitions de coûts de production complètement différentes. L’exemple de la sidérurgie par rapport à une société de service est bon, personnellement à l’époque j’avais calculé que pour EDF le passage aux 35h revenait à 1,5 jour de production sur 365 jours… et pour notre SSII (service informatique) cela revenait pour 28 salariés à 20 jours de production dans l’année (pour 22 jours de production mensuelle, 75 % du CA en masse salariale, 50 % ingénieurs et bac +3)… soit 1/12e environ du CA.
A l’époque, j’avais l’occasion d’être en relation avec les sièges sociaux des entreprises du CAC40, les cadres en étaient alors aux 32h et le passage aux 35h les faisaient rigoler…
Ainsi, le Medef et la ministre auraient dû se rendre compte que la règle des 20 salariés était une absurdité bureaucratique. Il aurait fallu faire des tranches de priorité en fonction du pourcentage coût 35h / CA. Les entreprises pour lesquelles cela coûtait le moins servant d’entraînement progressif pour les autres. Un cycle vertueux aurait pu s’engager.
Enfin, au risque de paraître un peu provocateur (mais c’est nécessaire si on veut sortir des généralités consensuelles d’un bord ou de l’autre), je dirais que la bonne décision, à mon avis mais je ne suis pas le seul !, aurait été de passer aux 32 h car alors l’obligation d’une réorganisation complète du rythme de production, d’ouverture des services, de fonctionnement des entreprises, etc. aurait ouvert un vrai débat sur la place du travail dans nos vies (pourquoi travailler, pour qui, à quoi…). Et cerise sur le gâteau, en ce temps mauvais de Copenhague, cela aurait réduit les trajets domicile travail de 20 % au final… Aucune mesure n’ayant l’impact équivalent en termes de réduction d’émission de CO² et de consommation de pétrole ! Sans compter la réduction des temps d’embouteillages et du temps ainsi perdu.
J’approuve l’analyse.
Le medef nous a tous trompé ou trahi. L’inénarrable baron était (est ?) un redoutable
corporatiste, d’un égoisme forcené. Et la ministre n’a pas fait le poids au cours
de négociations à rallonge. La soit-disante compététivité ( de la France ! )
qui était le mot d’ordre des « négociateurs » n’était qu’un prétexte.
A écouter les déclarations tonitruantes du baron, j’avais l’impression qu’il sentait pouvoir
dominer une ministre. Et priver pour longtemps les socialistes l’envie de s’aventurer dans
les prérogatives des patrons du cac-quarante, où les ex-fonctionnaires sont bien
représentés.
Les négociations, soit dit en passant, n’ont rassemblées que des fonctionnaires
ou ex-fonctionnaires des cotés patronal et représentant de l’Etat.
Il est inutile d’évoquer un complot ou autre. Les « 35h » résultent de l’incompétence
et de l’égoisme bien compris. Les « petits » et certains services publics -dont les hopitaux-
ont le plus souffert d’une idée sans doute valable mais d’application aveugle et absurde.
@Daniel :
Ce sont toutes les administrations de contact avec le public ou le terrain qui ont effectivement trinqué ( et pour certaines sont mortes ou ont été privatisées ou sont en passe de l’être . Les têtes pensantes du PS n’en était pas issues .
@jean nîmes
constiutionnellement le droit à l’emploi et le devoir de travailler doivent être garantis..
Vous me rappelez les plus mauvais souvenirs de ma carrière de militant, lorsque j’était au PS : au royaume du double langage où seul comptait le discours que l’on tiendrait pour glaner des voix et peu importe la cohérence, peu importe le réel , peu importe le sens de l’Etat ( Certes il y avait JPC mais hélas il ne pesait pas lourd)
Le devoir de travailller , et le droit à l’emploi sont deux objets de nature très différentes et quand on est sérieux on ne les traite pas sur le même plan institutionnel. Encore moins pas pour faire plaisir aux électeurs ( ou aux forumeurs) .: cela donne les 35 heures
Traditionnellement seul le devoir de travailler est constitutionnel car il fixe des règles du jeu opposables à chaque citoyen (: c’est effectivement une contrainte que la République reconnaissait comme telle,. En clair chacun doit travailler poour gagner sa croute et elle donnait les moyens à chaque français de travailler ( par la formation) . Le droit à l’emploi n’est pas un droit ( on l’appelle droit-créance pour bien signifier sa nature ambigue). Il ne peut être opposable à un Etat : ce n’est qu’un objectif de politique économique . Et ce n’est pas un doit pour cette raison très simple que – l’homme n’étant pas bon – se dégraderait très vite si le droit à l’emploi était une garantie effective ( dans les conditions actuelles). Ce n’est sans doute pas la peine de faire un dessin , les pays de l’Est en ont fait la triste expérience
C’est peut être triste de faire ce constat, mais c’est comme cela :Lenine disait que les faits avaient la tête dure .Le seul droit opposable à l’Etat est la création de conditions rendant posait la recherche d’un emploi
Et si l’on veut construire quelque chose qui ressemble à de la justice, il serait peut-être temps de regarder la réalité en face et de s’interroger plutôt sur le programme politique à construire que sur les alliances ou sur les discours à tenir à chaque échéance pour plaire à l’électeur
amicalement
@ claude roche
Euh ! Je ne crois pas avoir utilisé un double langage à aucun moment de mon commentaire…
Je ne faisais que rappeler littéralement le texte du préambule de la Constitution française de 1946, repris dans celle de 1958 : « Le droit à l’emploi et le devoir de travailler » très précisément.
Dans votre élan, vous en êtes arrivés à le récrire selon vos voeux !
On ne va pas pouvoir en débattre sereinement sur cette base.
Quant aux pays de l’Est, le problème est un tantinet plus complexe, et je n’entrerai pas dans la discussion sur ce point.
Non pas que je me défile, mais justement parce que la France a montré, pendant 60 ans, qu’il était possible de faire autrement, avec des indemnisations du chômage et des solidarités collectives, des services publics à but non lucratif et un plan incitatif…
Toutes choses progressivement et systématiquement cassées par le Medef (ses ancêtres et ses alliés). Il a beau jeu de dire maintenant que tout va mal et qu’il faut réduire les indemnités de chômage et privatiser les services publics pour ouvrir des centres d’hébergement quelques nuits l’hiver, afin que ceux qui ne peuvent plus vivre dans leur caravane ou leur voiture ne meurent pas trop vite ni de manière trop visible. Une société qui aurait le souci de créer les emplois pour que chacun puisse vivre de son travail ne pourrait pas les pourvoir tous et cela réduirait considérablement toutes les pathologies qui s’étalent actuellement.
Je n’en ferai pas la liste… trop déprimant. (Quand même, une information : dans ma ville de 130000 habitants, le Resto du Coeur vient d’arrêter les inscriptions à la millième famille. Il n’a pas assez pour assurer davantage de repas, l’Europe ne fournit pas assez par le biais de la banque alimentaire… il n’y a plus de stocks de produits alimentaires à écouler… la PAC est passée par là… les cuisses de poulets sont vendues en Afrique où elles ruinent les paysans qui élevaient quelques poules pour survivre… pendant que les poulaillers industriels de Bretagne polluent les rivières … et font pousser des algues vertes toxiques… Magnifique ! et j’en oublie certainement qui auraient pu passer par Copenhague ou Sarkozy.)
« le devoir de travailler »
Brrrr.
Je dirais même plus: qu’elle horreur.
Ou c’est que je suis cruche et que je n’ai rien compris.
@jeannîmes
Bonjour , excusez un ton déplacé du à des ennuis parallèles, et merci de ces réponses qui ont au moins le mérite de la franchise et de l’étonnement.
Moi aussi je vais être franc, car la seule chose qui soit intéressante dans le phénomène « Jorion » n’est pas l’espace critique en tant que tel, mais la dimension institutionnelle qu’on lui a donné.
Or qui dit institutionnel dit réflexion liée à l’éthique ou à la morale. Ce faisant PJ a totalement décentré le débat français qui tournait en rond (avec son ‘intelligentsia’ coupée du peuple).
Pourquoi : une démarche institutionnelle est extrêmement exigente car elle doit réunir trois dimensions : la justice, une inflexion des comportements et l’adhésion du cœur du peuple. Or l’adhésion du peuple ne se fait pas à coup de propagande, mais à partir de son expérience, elle exige le réalisme dans la durée : c’est le cas de l’amendement proposé par Paul (même s’il ne saurait suffire à lui tout seul).
Ce préambule étant fait, j’ai réagi violemment et je m’en excuse à votre mail – mais je maintiens le fond . Pourquoi ?
Une institution ne se résume pas à un texte fût-il voté en masse. Il faut encore que le texte passe la barrière du temps (comme notre déclaration des droits de l’homme et les bases de la démarche républicaine, celles issues des lumières, et qui tutoie le libéralisme politique : ce sont les mêmes fondements).
Cet esprit a conquis l’Europe et s’il l’a fait, c’est qu’il lie la liberté à la responsabilité : c’est-à-dire la contribution de chacun à la communauté (le travail), et qu’il propose une règle de justice : la propriété liée au travail. Ce faisant on a fait preuve de réalisme en partant de l’idée que, laissé à lui-même – id est sans contrainte – l’homme nourrissait toutes les perversions, comme chacun pouvait s’en rendre compte en regardant la Cour. C’est pourquoi le travail est la base du lien social dans les pays européens : chacun fait ce constat, il fait partie de la culture populaire la plus profonde. On ne peut pas imaginer une constitution crédible qui fasse fi de ce « devoir de travailler’.
Certes et pour répondre à M.H. on peut toujours remettre en cause le rôle structurant du travail (on a évoqué ce point au travers Keynes). Mais il faut alors savoir que l’on renonce à tout espoir de faire triompher nos idées en Europe avant quelques bonnes générations (où les intellectuels français sont d’ailleurs devenus suspects .. )
Maintenant vous faites allusion à la constitution de 45 – la déclaration universelle dit des choses similaires – qui pose le droit à l’emploi.
Mais vous omettez de dire deux choses. D’une part – soyons sérieux – il s’agit d’un texte de compromis avec l’URSS stalinienne. Mais surtout le texte n’a pas passé l’expérience des faits, resté lettre morte (au Brésil par exemple), ou alors appliqué dans les pays de l’EST avec les désastres que l’on sait (je ne parle pas du « goulag » mais je parle du profond mouvement de décivilisation que l’économie administrée a provoqué : pour parler clair de l’injustice profonde que le système a généré, alors même qu’il n’avait que de bonnes intentions).
Si nous voulons être efficaces, nous devons regarder la réalité en face : l’expérience des pays de l’Est fait désormais partie en négatif de l’expérience européenne. Et de ce point de vue, je ne me satisfais pas de votre réponse un peu facile « je ne connais pas les pays de l’EST ».
Enfin vous terminez par une allégorie du système gaulliste à la française : et je suis prêt à vous suivre sur ce point. Oui, la preuve est faite que l’interventionnisme industriel est préférable à la politique suivie avec constance depuis les années 90.
Mais là encore nous sommes ici dans une réflexion institutionnelle et nous ne pouvons pas nous passer de l’avis profond du peuple : et que je sache, non seulement le peuple français a soutenu cette politique avec constance, depuis 90 mais nous sommes totalement isolés en Europe dans la défense des « services publics à la française », j’en sais quelque chose (seul le fond d’intervention à la Sarko est accepté, il reprend d’ailleurs une idée allemande).
Aussi je vous pose la question : plutôt qu’une posture protestataire, ne serait-il pas temps de se demander pourquoi les peuples réagissent comme cela ?
Cela serait peut être moins fun, mais plus efficace pour faire avancer nos idées. En tout cas cela a quelque chose a voir avec la justice.
Amicalement et en m’excusant de mon ton déplacé.
Tout ce qui est dit par Auspitz est peu contestable pour l’ignorant que je suis en la matière , mais quel rapport avec la crise actuelle dans le monde , dont ce blog est la matière principale ? Cette crise n’ a pas pour origine les 35h loin s’en faut .Cela dit le témoignage d’Auspitz est instructif en soi et ne peut qu’ajouter à ma perplexité sur le « monde comme il va » pour parodier Voltaire.
« La crise actuelle dans le monde » est le résultat d’un système qui a privilégié les actionnaires et les dirigeants au détriment des salariés, les contraignant à s’endetter pour survivre. A la tête d’une SSCI de 10 personnes, j’ai vécu l’épisode des 35h comme une contrainte bureaucratique déconnectée des réalités de la petite entreprise, largement méconnues des fonctionnaires militant au PS.
Pourtant, l’idée de ne pas s’abrutir au travail est fondée et la recherche d’un meilleur équilibre entre être et avoir reste plus que jamais d’actualité.
Bah parce que le travail (toute chose restant egale par ailleurs) si on trouve pas une solution pour se le partager, on va finir par se battre pour de vrai et de tous les cotés. Par ailleurs tous ceux qui bossent beaucoup aimeraient bien le faire un peu moins , y’a un besoin. Coté salarié c’était bien ; le temps de faire ses courses , de perdre son temps, de s’occuper des siens etc etc, aujourd’hui les 35h sur mon contrat c’est + de 50 facile en fait.
J’ai bien aimé ce témoignage, merci Auspitz.
mon texte pose simplement la question de la solution que l’on applique à un problème quand on n’est pas capable d’en maitriser, ou simplement comprendre, toutes les conséquences;
Il est vrai qu’ouvrir le débat sur le temps de travail, c’est un peu ouvrir la boite de pandore car on touche une des problématiques de fond de cette crise qui est bien sûr d’abord économique.
André Gorz avait bien perçu les conséquences d’une amélioration foudroyante de la productivité sur la quantité de travail disponible. Il écrit en 2007, peu avant sa mort :
« L’informatisation et la robotisation ont permis de produire des quantités croissantes de marchandises avec des quantités décroissantes de travail. Le coût du travail par unité de produit ne cesse de diminuer et le prix des produits tend à baisser. Or plus la quantité de travail, pour une production donnée, diminue, plus la valeur produite par travailleur – sa productivité – doit augmenter pour que la masse de profit réalisable ne diminue pas. On a donc cet apparent paradoxe que plus la productivité augmente, plus il faut qu’elle augmente encore pour éviter que le volume de profit ne diminue. La course à la productivité tend ainsi à s’accélérer, les effectifs employés à être réduits, la pression sur les personnels à se durcir, le niveau et la masse des salaires à diminuer. Le système évolue vers une limite interne où la production et l’investissement dans la production cessent d’être assez rentables. »
En d’autres termes, à même niveau de profit, il faut produire plus, ce qui conduit à une surproduction structurelle qui, elle-même conduit à une surconsommation structurelle et organisée. Mais quand le consommateur (qui est aussi le travailleur) peut de moins en moins acheter de produit, malgré la baisse des prix de ces produits, car le profit du capital est maintenu voire augmenté, alors tout cette mécanique infernale grince et se bloque. C’est ce qui est en train de se passer.
La loi sur les 35 heures n’a probablement pas eu que des effets positifs, probablement parce qu’elle manquait de souplesse, mais il me semble que c’est en tout cas la réduction moyen du temps de travail qui peut aider à diminuer le taux de chômage : Michel Husson estime que c’est en tous cas l’entrée en vigueur de cette loi qui a pu le faire baisser significativement (cf. http://hussonet.free.fr/mediapa9.pdf)
Il me semble que la réduction du taux de chômage que pourrait favoriser une réduction du temps de travail est importante pour plusieurs raisons.
La première c’est que les chômeurs constituent, comme disait Marx, l’armée de réserve du capital. Tant qu’il est élevé, il est clair que cela permet au patronat de maintenir les salaires à un niveau faible (avec tous les problèmes annexes que ça entraîne, notamment le recours au crédit, les défauts de payement, l’investissement dans des domaines financiers non productifs, les bulles financières, etc.). Il me praît en tous cas tout à fait vain de vouloir mettre des bornes à l’empire de la finance (à la « financiarisation de l’économie ») sans toucher à la durée du temps de travail, puisque c’est en partie PARCE QUE le temps de travail ne diminue pas (malgré les gains en productivité dus notamment aux progrès de la technologie) que le fric s’investit dans la finance non productrice de biens et de services.
La seconde, c’est que le travail (souvent idiot et abrutissant) effectué dans un contexte de chômage élevé s’accompagne d’une mise sous pression maximale de nombres de travailleurs, avec toutes les conséquences néfastes que cela entraîne sur le plan psychologique et relationnel (voir par exemple ce que Christophe Dejours écrit sur la « Souffrance en France »). Voir aussi des cas édifiants comme France-Télécom et sa vague de suicides. La violence morale que les travailleurs subissent contribue à rendre notre société violente en général, ce qui n’est pas bon. Le consumérisme comme drogue douce permettant vaille que vaille de la supporter n’est pas bon non plus en tous cas pas d’un point de vue écologique.
Alors les 35 heures ne constituent peut-être pas une bonne formule pour réduire le temps de travail moyen, mais dans ce cas, il s’agirait, à mes yeux, d’en trouver une autre, peut-être plus subtile, pour arriver à ce que l’on travaille moins. Quelques jours fériés en plus dans l’année seraient peut-être, parmi d’autres, un moyen à envisager ?
Il va de soi pour moi que de telles mesures ne devraient en tous cas pas rechigner à s’accompagner d’un certain protectionnisme par rapport aux pays pratiquant un dumping social. (voir à propos du protectionnisme, l’article intéressant de Mathieu Aurouet, Le libre-échange est un mythe nocif , sur Marianne, http://www.marianne2.fr/Le-libre-echange-est-un-mythe-nocif-1_a183052.html.
En attendant une diminution du temps de travail, on peut toujours prendre plaisir à lire ce qu’écrivait le gendre de Marx (Paul Lafargue) dans Le Droit à la Paresse….
désolé ,je ne comprends pas cette dépendance au travail …
il est souhaitable d’avoir une ou plusieurs activités mais pas forcement un travail !
l’exemple le plus extraodinairement synthétique est dans le film de terry gillian brazil : une bureaucratie tentaculaire où un un jour un malheureux, promu de la cave à un étage supérieur ,découvre le fonctionnement de cette bureaucratie ,absurde !
des types qui passent leur temps à courir apres un autre qui ne les écoute pas ,ou ces même stypes qui se battent entre eux pour un bout de bureau (une planche qui traverse le mur de deux bureaux contigus) .
la plus part des boulots actuels sont dit « de service » ,où on emploie des surdiplomés sous doués « presse boutons » à des taches que l’on pourrait encore automatiser !
la vérité est que l’on pourrait encore réduire le temps de travail sans dommage-lrelire » les 40 000 heures » de fourastié ) mais pour faire quoi ? comment occuper la vacuité d’un peuple?
le maintien du travail est surtout idéologique ,fondamentalement ça dérangerait les rentiers de droite d’avoir sur leur gauche des oisifs comme eux !
Vous devriez pourtant essayer de travailler. Vous seriez surpris de savoir à quel point cela oblige à devenir sociable.
Si tel n’était pas votre envie, je la respecte néanmoins.
Ajoutons cela: ce blog devrait être lu par beaucoup de monde et plus encore tant les interventions sont instructives : merci à M. Jorion.
Ca risque de faire beaucoup non ? Le blog a déjà connu des périodes de surchauffe.
Si vous avez gardé le contact avec lui embrassez Bobby de ma part, ça me ferait plaisir.
Les 35 heures… Partie encore émergée de l’iceberg. Il est énorme et froid. Il avance. Il fond si vite que personne n’a vu venir le statut d’auto-entrepreneur. Le monstre s’est détaché de la croûte glaciale du lucre à la révolution industrielle. À l’époque, il n’avait pas autant fondu. On pouvait même voir le salaire. Les fonctionnaires sont des branleurs. Les artisans des arnaqueurs. Il est énorme et froid. Il est là. Mon bateau est construit par Bouygues, je n’ai pas confiance.
@Jaycib
Vous dites « Et pourtant, il ne se passe pas de jour sans qu’on nous rappelle ici ou là qu’il va devoir y avoir de la « décroissance ». Allez le dire aux maigres cultivateurs du Sahel, et vous serez bien accueillis! »
C’est un point de vue intéressant, défendu par d’honorables candidats à 2012. http://www.decroissance.org/
1 décembre 2009: la croissance est de retour. Le nombre de personne bénéficiant du RSA a augmenté de 4,4% ces trois derniers mois. En 2010, un million de chômeurs arrive en fin de droits.
L’utopie de l’École de Chicago s’évanouit lentement. Tant mieux!
Si l’on veut s’en tenir à l’intention déclarée qui n’a pas de raison de ne pas être crue , il s’agissait en faisant travailler moins une base de salariés , de permettre à plus de gens de trouver du travail , considérant qu’il y avait une grand » réservoir » stable d’heures de travail à distribuer , agrémenté de l’offre d’un plus grand « temps libre » réputé meilleur .
J’étais cadre de la fonction publique à l’époque , et il ne m’a pas fallu longtemps pour dire que le PS venait de porter à la fonction publique un coup aussi dur que ceux que le gouvernement actuel lui assène .
Notons d’abord qu’à ma connaissance il n’y avait pas eu de revendication forte dans ce sens par les salariés ( sauf la CFDT ) . Beaucoup de syndicalistes avec lesquels j’ai eu à débattre pour mouliner les impacts (encore eux ) de la loi , étaient eux mêmes effarés , pour les plus aguerris , des points de blocage , de surcharges , de stress , de démotivation que nous créeions .
En fait l’approche du monde et de la notion même de travail est d’une complexité presque aussi grande que la relativité , et les résumer restrictivement , quand on veut en traiter , à la durée hebdomadaire , était l’erreur fondamentale .
Je ne sais d’ailleurs toujours pas , alors que je suis en retraite , quelle est la définition sans faille d’une heure de travail . Peut être le BIT le sait -t-il mais je n’en mettrais pas ma main au feu .
J’espère que la même erreur simplificatrice à l’extrème ne sera pas faite en 2010, quand il va être discuté d’âge de départ en retraite et calcul des retraites .
et bien moi en temps que cadre salarié j’adore les 35h ! et je trouve que c’est la seule réussite sociale des 20 dernières années, ou enfin les gains de productivité (VA) étaient un peu partagés avec les salariés ; du reste , j’ai plusieurs collègues bossant dans d’autres pays qui aimeraient bien être sous législation française…quant à l’augmentation du stress et la modification des conditions globales de travail, toutes les entreprises de tous les pays sont concernées, 35h ou pas
maintenant expliquer que les 35h ont fait disparaitre des entreprises, ok, mais avec 6% de marge c’était viable encore combien de temps ?
Je pense quand même que le responsable du gâchis (car il y a bien gâchis) c’est l’ouverture des frontières et non pas les 35 h (même si la mise en place a été foireuse pour les petits artisans).
Comme l’écrit quelqu’un que j’aime bien » les règles à dégager sont d’une simplicité folle : du chômage résultent des délocalisations elles-mêmes dues aux trop grandes différences de salaires… À partir de ce constat, ce qu’il faut entreprendre en devient tellement évident ! Il est indispensable de rétablir une légitime protection. «
L’argument a son poids mais il n’est selon moi que partiel et je crains que le débat sur le « protectionnisme « ( qui par des voies diverses n’a jamais vraiment disparu dans son principe ) ne suscite les mêmes incompréhensions ( un seul terme pour des modalités potentiellement très variées) que croissance ou décroissance et qu’il faille deux ans pour que l’on commence à chercher dans la sémantique un vocable qui n’éffarouche personne ..
Mais votre remarque illustre bien que la pelote » travail » met rapidement en branle plusieurs dossiers gigantesques qui donnent la limite d’une action strictement nationale .
Là comme ailleurs je fais plus confiance aux partenaires sociaux quand ils sont vraiment partenaires , pour avancer de façon réellement responsable .
Il n’est pas interdit à l’état français de défendre là où il le peut une vison de l’organisation mondiale ( rien de moins ) qui leur permette d’avoir un peu de grain à moudre .
Ami Auspitz, je vais avoir une réaction « à chaud » sans avoir lu les commentaires et en tant que salarié. Que je ne suis plus, mais.. ça laisse des traces.
Tout d’abord, je n’ai jamais respecté les 35-39 ou autres horaires. J’ai toujours estimé ne pas être payé pour la quantité, mais la qualité. Peut-être pour ça que je suis devenu cadre très rapidement après la fin de mes études, mais on s’en fout, ce n’est QUE mon cas personnel.
Je revois encore mon patron de société assez importante venir me voir, moi, simple ingénieur comme on en croise un peu partout. Avec un air TRES contrarié.
« Pouvez-vous me recalculer la hausse de salaire prévisible que je vais devoir verser pour l’accord 35 heures.. »
Il n’est pas allé voir le DRH, il savait que je maitrisai plus le calcul global et individuel des rémunérations de l’entreprise..
Lorsque je lui ai annoncé les chiffres, il a naturellement pâlit. « je vais devoir remonter les prix de vente de 10% »…
Nos principaux voire exclusifs clients étaient la « grande » distribution. La société, que j’ai quitté, a fermé 5 ans plus tard.
Maintenant, voyons les choses de façon plus globale (isation)
La réduction du temps de travail était AUSSI, à l’époque, une volonté de faire glisser le salarié vers une « industrie » de loisirs.
Le développement du tourisme.
Voire la possibilité de développer une activité secondaire comme ce qui se passe en Angleterre où rares sont les personnes n’ayant pas deux emplois.
Bien ou mal, je laisse chacun juger.
En attendant, je constate que la possibilité augmentée de faire des heures sup en tarif heures normales contraint le salarié à se faire exploiter bien plus. Et ceci sans embauche qui pourrait être faites.
Avant de critiquer mon commentaire, voyez tous bien que j’ai ce défaut d’être des DEUX cotés de la barrière…
Position pas forcément confortable.
Attendez, je croyais que les baisses de charges sociales devait compenser le coût des 35 h. qu’en a-t-il été?
vaste plaisanterie… réduction sur les bas salaires (smic) Réduction dite « Fillon » qui remplace la réduction Aubry II, 11 pages à lire, pour moi une manière de maintenir les salaires bas (lien http://www.urssaf.fr/profil/employeurs/chef_dentreprise_entreprise_de_travail_temporaire/vos_salaries_-_les_mesures_daide_a_lemploi/reduction_dite_fillon.pdf )
bref…
Bonsoir,
En fait, ce blog c’est un peut comme les AAA, au début on assiste, puis un jour on a envie de parler.
Voila, je suis ananahi, j’assiste à vos réunions depuis longtemps, je suis même en train de lire un livre qui parle d’argent, et ce soir, je me sent prêt à l’avouer, j’ai un problème avec l’économie, avec la finance, mais plus encore, avec les valeurs que l’on m’a enseigné…
On m’avait dit que les machines et les logiciels que j’allais concevoir aideraient les gens à réaliser des tâches pénibles, qu’elles leurs rendraient la vie plus facile, et la mienne aussi d’ailleurs… parce que au fond ce que je cherche moi, c’est pas du travail, c’est un revenu, pour vivre, pour avoir le temps, le temps de créer, d’inventer, d’apprendre, de rien faire… Alors des machines qui allaient travailler à ma place, pour moi, c’était le rêve.
Trente années ont passées, les machines sont de plus en plus sophistiquées, de plus en plus rapide, il faut toujours travailler plus dur pour les concevoir, les régler, les maintenir. Mais elles ne travaillent pas pour moi. J’en arrive même à penser qu’elles travaillent contre moi… Ou est l’erreur ? depuis les temps les plus reculés, l’homme à tenté de maitriser, de modifier, d’adapter son environnement pour se sécuriser, pour se simplifier la vie. A mon tour j’ai repris ce flambeau et je constate que nous avons aujourd’hui les moyens techniques de produire ce dont nous avons réellement besoin sans trop de peine. Nous avons même en ce moment plus de moyens qu’il n’en faut. Mais personne n’en profite réellement, ni les personnes qui perdent leur emploi à cause des machines, ni les concepteurs de machines qui travaillent toujours plus dur pour les concevoir.
Est-ce les machines qui nous désobéissent en prêtant serment à ces gens que l’on appelle capitalistes ? quand allons nous reprendre le contrôle de ces machines que nous concevons, que nous faisons fonctionner, que nous servons, pour qu’à la fin, enfin elles nous servent ?
Voila, merci de m’avoir écouté, moi qui serait tellement fier de concevoir des machines qui nous serviraient réellement…
Bien à vous
ça rejoint un commentaire que j’avais fait tendant à rappeler que le capital , dans la mesure où ( déjà depuis trente ans) la production des biens essentiels étaient assurée par les machines et beaucoup moins de salariés , ne trouvait plus assez de laine sur ce dos là . et que c’est pour ça qu’après avoir jouer le jeu de la surconsommation , fût-ce au prix de la destruction de la planète , il en était même arrivé à inventer les jeux de casino pour continuer à » faire la différence » .
On en est là .
Détruire moins la planète en consommant autrement peut rendre des emplois ( je pense à l’agriculture en particulier ) .
Tuer les jeux de casino et jouer sur la fiscalité peut permettre ,en récupérant ce qui s’entasse dans les lessiveuses ( coucou FH ) de financer ce que Jacques Attali imagine dans ses meilleurs jours cette base de « bon temps » , de temps « gratuit » ( financé en fait par le travail et l’intelligence collective ) , de temps non contraint comme il aime à le nommer .
En laissant la latitude à ceux qui trouvent leur bonheur dans leur travail de le faire au top de leurs forces .
Ce fut mon cas et je ne regrette pas ce ‘travail » que j’avais choisi à 20 ans en l’appelant « servir » . Cet idéal était aussi celui de petites mains et de cols bleux qui n’ont appris à compter leurs heures …qu’avec l’arrivée des trente cinq heures et la diminution simultanée des effectifs . Les plus généreux ont porté la surcharge correspondante jusqu’au bout , sans vouloir renoncer à leur dignité de femmes et d’hommes . D’autres sont tombés en dépression sans faire les titres des journaux .D’autres ont laissé filer .
Plus que le gâchis économique , c’est ce gâchis là que je ne suis pas prêt à pardonner .
@ ananahi
Bienvenue au club !
« Trente années ont passées, les machines sont de plus en plus sophistiquées, de plus en plus rapide, il faut toujours travailler plus dur pour les concevoir, les régler, les maintenir. Mais elles ne travaillent pas pour moi. J’en arrive même à penser qu’elles travaillent contre moi… »
C’est très clair ! Et il n’y a pas d’erreur ! Seulement un système économique qui s’est mis en place il y a quelques siècles et qui fait que le salarié voit le produit de son travail (machine ou marchandise) se dresser devant lui et plus que cela, se retourner contre lui. Ce mécanisme Karl Marx lui a donné un nom (qui est très mal compris en français) : l’aliénation. L’aliénation du travail c’est précisément cela (à partir du sens juridique d’aliénation, comme quand on dit qu’on aliène un bien, quand on le vend et qu’on n’en a plus la jouissance). Car le salarié vend sa force de travail au capitaliste et du même coup aliène le résultat de son exercice…
Mais peut-être que vous saviez cela… alors pardonnez-moi d’avoir été un peu pédant.
La mondialisation voilà l’ennemi, les 35h ont accéléré la mondialisation au lieu de la freiner.Les 35h ont fonctiooné en Allemagne dans l’automobile notamment avant d’être appliquées en France et c’est la CFDT qui réclamait ces 35h depuis 1993.
L’alliance objective elle existe bien sûr c’est pour cela que les 35h existent toujours et les RTT n’ont pas été supprimés dans les grandes entreprises.Les 35h sont les excuses toutes trouvées pour délocaliser sans état d’âme, elles ont même servi à certaines entreprises qui avaient augmenté leur temps de travail à atténuer la crise.La catastrophe naturellement c’est l’hôpital où elles ont ajouté les problèmes aux problèmes.
Après tout pendant les 30 glorieuses j’ai travaillé 45h et je suis encore là…on ne reviendra pas en arrière mais les chinois attaqueront bientôt leurs 30 glorieuses pour faire le même chemin que nous.
Certes les 35 heures ont eu un impact trés négatif sur la trésorerie des PME …
Mais le handicap majeur de notre économie c’est le niveau prohibitif des charges sociales dans ce pays !
Nous avons LE RECORD MONDIAL DES CHARGES SOCIALES SUR LES SALAIRES DES EMPLOYES NON QUALIFIES !
On ne peut donc embaucher un salarié que dans des secteurs …trés rentables et à condition que ce salarié soit lui meme performant .
Ce qui met automatiquement hors du circuit des millions de personnes qui pourraient occuper des emplois non qualifiés
(emplois délocalisés en Chine et ailleurs)
Pour motiver un salarié il faut lui donner un bon salaire net .
Le problème c’est que sur la feuille de paye ,une fois déduites charges salariales et patronales il ne reste pas grand chose par rapport aux besoins !
Il faudrait réequilibrer la fiche de paye en augmentant le salaire net et en diminuant les charges .
Bien sur ,dans cette optique , etre enfin rigoureux sur les arrets maladie indus ,le travail au noir, etc .( je rève !)
J’ai déjà entendu ça du côté de la FNTR et de l’UNOSTRA …
Les charges sociales n’existent pas. C’est une création arbitraire, bien
pratiques pour assécher les caisses d’organismes sociaux.
Ce qui est vrai, c’est la rémunération globale de travail , RGT.
La retenue totale ( différence entre RGT et salaire net) est de l’ordre de 60%.
Les salaires en France sont ‘imposés’ à 60%. Et preuve de modernisme, il s’agit
d’une retenue à la source . Il est vrai que cette somme va à des organismes
sociaux ou d’utilité sociale. Je la trouve normale.
Si vous êtes employeur et réfléchissez en terme de salaire déconnecté
des chaaâââarges, vous risquez de commettre des erreurs.
En revanche en comptant RGT, les prévisions sont bien plus faciles et fiables.
Les charges sociales sont comme les épicycles: la réalité ne change pas,
mais l’outil est lourd et inadapté.
Croire que la vie des autres est une ch..â..rge est une idée étrange.
Ce n’est qu’une opinion.
c est bien connu on est tous des fenéants en france….par contre ce qu ‘ oublie les adversaires des 35h c est que la france est l un des pays le plus productif au monde.Nous sommes touchés tres fortement par la crise et cela ne fait que commencé mais je n ai pas l impression que les 35 H nous placent dans une situations moins confortables que les autres pays occidentaux je pense a l angletterre ,les etats unis , l espagne , la grece , l irlande , l islande etc…etc..où l on tourne a 50H par semaine(uk et usa surtout) .Notre modèle social est désormais pris en exemple par les pays anglo xaxons et leur medias.Encore avant la crise je comprenais l argumantation anti 35H maintenant cela me fait sourire.Comme le dit sarkozy en 2007…. »travailler plus pour gagner plus » ou « vive les heures suplementaires » aller dire ca au nouveaux chomeurs 2 ans apres…des etudes montrent qu en réalités les 35H sont benefiques pour l economies francaises comme pour le tourisme par ex.Un journaliste anglais STEPHEN CLARK qui a vecu en France a écrit un livre celebre sur la France :TALK TO THE SNAIL ten commandments for understanding the french .il dit tout le bien des 35h pourtant le produit du monde angloxaxon. il ecrit » un rapport de l ocde montre que la productivité francaise a augmentait de 2,32 % entre 1996 ET 2002 comparé à 1,44% dans le reste de l union europeenne. »
l idee des 35h etait le partage du travail, le pb a été que le gouvernement de l epoque a laissé aux entreprises d adaptées la loi à » leur sauce »….facon bourrin.. tu fera la meme chose voire plus en 4h de moins……
il faut aussi signaler que tout le monde n est pas au 35h en france ….
@ananahi
J’avais admiré une entreprise robotisée à l’extrême , ll m’est arrivé , perfectionniste , de vouloir faire un aussi outil « robot » pointu avec toute une équipe , le robot a « dispersé » l’équipe dont il n’avait plus besoin .
Quinze ans plus tard j’ai reçu des nouvelles de mon modèle . Il avait été détruit et mon robot , aussi .
Le mot « rabot » en russe veut dire travail . Si le « travail » travaille , il prend donc du travail à l’homme
Pour le lecteur qui se pose la question du pourquoi cette question dans le blog : comment l’argent travaille aussi pour faire de l’argent sans que ce soit le fruit du travail de personne ? 40 h? 39 h ? 32 ? etc ???
Les entreprises Françaises côtées aux SBF 120 payent rééllement 8 % d’impôts.
Les TPE et les PME payent 30 % d’impôts.
Tout est clair! Non ?
Je militais en 97 pour 32h payées 32, les heures sup interdites, pour moi les 35 h étaient une aberration totale.