juan nessy :
La batterie de vos solutions se résume à l’interdiction des paris sur les fluctuations de prix.
J’insiste en effet sur cette mesure parce qu’elle est neuve et qu’elle m’est originale. Il me semble un peu expéditif cependant de suggérer qu’elle se confond avec « la batterie de mes solutions ». Relisez en particulier,
1) ma communication au colloque Fermons le casino : comment construire une économie réelle plus juste et plus forte ?, organisé le 3 mars par le groupe socialiste du Parlement Européen, ainsi que
2) mon témoignage dans le cadre de la Commission Spéciale sur la Crise Financière, Économique et Sociale (CRIS), le 10 novembre au Parlement Européen.
Voyez en particulier mes recommandations du 3 mars :
Recommandations
Mettons fin à l’alliance sacrée entre investisseurs et dirigeants d’entreprises : elle détruit en ce moment-même le tissu social. Interdisons les stock options.
Débarrassons les banques centrales de l’idéologie monétariste (*) : les sociétés humaines ne sont pas faites de masses monétaires mais d’êtres humains. Les banques centrales ont mieux à faire que de prendre systématiquement parti pour les investisseurs et les dirigeants d’entreprises contre les salariés.
Appliquons sans tarder une politique fiscale appropriée pour augmenter les chances que le capital se trouve là où il est effectivement utile.
Fermons le casino : interdisons la cotation continue sur les marchés au comptant et à terme. Interdisons aux spéculateurs l’accès aux marchés des matières premières : interdisons les aux « non-négociants ». Permettons à ceux-ci de focaliser à nouveau leur attention sur ce que la société attend d’eux : enseigner, guérir et favoriser l’accès du public aux œuvres d’art en vue de diffuser la culture.
Encourageons les opérations d’assurance et interdisons les paris sur la fluctuation des prix.
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(*) J’ai conçu mon livre L’argent, mode d’emploi (Fayard 2009) comme une arme de guerre dans cette perspective.
281 réponses à “Les mesures que je préconise”
A Tchita
Oui et non
Si vous avez le diplôme d’aide soignant votre salaire sera plus élevé que celui d’un agent de service qui fait le même travail que vous dans la même structure.
Par contre localement le salaire brut de base d’une aide soignante peut varier de 1400 à 1800 euros par le simple fait que certaines maisons de retraite se trouvent en zones urbaines ou très proches de ces zones alors que d’autres installées en rase campagne peinent à attirer du personnel et sont donc obligées de proposer un salaire plus élevé.
Dissocier le revenu du travail est déjà fait dans la tête de beaucoup de gens, il n’y a qu’à voir le succès de toutes sortes de loteries et autres jeux à gratter!!
Reste à trouver le moyen d’effacer le fameux « tu gagneras ton pain à la sueur de ton front » sans que de nouvelles inégalités ne surgissent.
C’est drôle 🙂 : si l’on arrive effectivement à dissocier revenus et travail alors billet de banque et reconnaissance de dette retrouvent leur vraie couleur : vert chou.
Le billet de banque représente la dette qu’a la société envers l’individu : l’individu accepte de jouer (comme au Monopoly© mais dans la vraie vie) et en échange la société lui garantit de maintenir la valeur nominale du billet.
C’est triste et bête mais on n’a pas trouvé mieux. La crise ce civilisation exprime le ras-le-bol de ce jeu. C’est drôle (attention à la prononciation Paul), personne n’en parle.
Bon bout d’an.
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» Il n’y est lui [l’argent] pour rien, c’est notre système de société qui est à revoir. «
fujisan dit :
31 décembre 2009 à 00:44
Juste un rectificatif concernant ce lien ci-dessus sur Douglas: http://fr.wikipedia.org/wiki/Crédit_social
Il y est dit que le Crédit Social est une idéologie. Absolument pas. Le Crédit Social découle d’une découverte – expérimentale – , c’est l’un des points majeurs qui fait l’intérêt du Crédit Social (on peut d’ailleurs dire Argent Social, c’est plus proche de la réalité).
Douglas a passé au crible la formation des prix dans l’économie industrielle et dans l’économie de production en générale. Il n’y a aucune idéologie dans le Crédit Social car tous les éléments qui le composent relèvent de l’expérimentation de ce qui EST, d’une part, dans la production industrielle et dans la production en générale proprement dite, et d’autre part du – financement – s’y rapportant, ainsi que du financement pouvant – matériellement – s’y rapporter pour que la production et la distribution s’effectuent en « vase communiquant », ce qui n’est aucunement le cas actuellement. Ce sont les « écluses » financières qui déterminent la production ou son empêchement, même pour les besoins élémentaires. Cette production pourtant possible physiquement est actuellement déterminée par la strict « volonté » financière dont les critères sont étrangers, voire contraires en tout point aux besoins de ceux-là mêmes qui produisent et dont le pouvoir d’achat est amputé dans une proportion qu’on peut estimer à 1/3 soit autour de 34% (il y a des difféences selon les productions), et même 40% et plus selon les investigations actuelles de Magrit Kennedy, économiste et architecte aujourd’hui en activité.
@ Paul
« Comment dissocier revenus (nécessaires pour la consommation) et travail, sans créer un système à deux vitesses encore pire que le système actuel ? »
Votre question peut se résumer à ce non sens de l’économie libérale « jusqu’au boutiste » :
« Dans une civilisation libérale et orientée vers l’individualisme, combien coûte un service envers autrui (qui nécessite un « travail ») dont personne ne veut assumer le coût réel ? »
(ex : aide aux personnes sans ressources, aux personnes vieillissantes, aux handicapés physiques et mentaux et pleins d’autres exemples !).
En caricaturant à l’extrême un écrivain de science fiction pourrait suggérer une bonne réponse à votre question : L’humanité pourrait s’affranchir du travail ingrat et fatiguant par la robotique et l’automatisation à outrance. Nous en sommes qu’à l’antiquité. Il resterait du temps libre pour travailler à la compréhension des lois de la nature (des vraies lois de la physique).
A quoi sert l’argent quand un robot va rechercher de lui-même l’énergie renouvelable dont il a besoin ?
L’accumulation du capital ne doit plus servir à grand chose dans cette science fiction, la fin du capitalisme est là !
Fujisan
Vous avez aussi (et surtout, car ils sont très actifs) les défenseurs du REX ( http://www.revenu-existence.org/ ) avec Yoland Besson et son association « l’AIRE » ( http://www.revenudexistence.org/index.htm )
Etienne, pourquoi n’est-ce pas normal ? On peut le faire entre nous : je peux te prêter de l’argent et toi me donner une reconnaissance de dette en échange, et cette reconnaissance de dette ne sera pas de l’argent mais ce sera une marchandise et ça aura du coup un prix. Pourquoi ce qui serait normal entre nous ne le serait pas dès qu’il s’agit d’une banque commerciale ?
Le scandale n’est plus la « création monétaire ex nihilo par les banques commerciales » auquel tu n’as plus l’air de croire puisque tu nous dis maintenant « peu importe que l’argent soit créé par la banque centrale » mais c’est devenu soudain que l’État paie des intérêts sur sa dette. Ça n’a aucun rapport ! L’impression qui se dégage – et je ne parle pas simplement de la mienne : regarde les autres commentaires –, c’est que tu as besoin d’un « scandale quelconque » et que n’importe lequel fera l’affaire et si celui-ci ne marche plus on en trouvera bien un autre. Attention, certains me disent – et tu les vois : « Don’t feed the troll ! »
comme disait le général : nous nous sommes compris !
Il me semble que Monsieur Chouard écrit » créer de simples titres de dettes » , ce qui ne me semble rien avoir à voir avec un échange (« je peux te prêter de l’argent et toi me donner une reconnaissance de dette en échange ») .
Une dette sans échange ? Je ne suis pas sûr que ce soit encore une dette : comment est-ce que ça fonctionne ?
Paul Jorion
Je pense qu’il ne s’agit pas d’une dette sans échange. La créance (la reconnaissance de dette de l’emprunteur ) est le 1° terme de l’échange, celle de la banque le 2°. Il y a en fait deux reconnaissances de dette qui en théorie s’équilibrent: celle de l’emprunteur à sa banque (c’est une garantie qu’il lui donne, par exemple sous forme d’hypothèque), et celle de la banque: cette reconnaissance de dette bancaire qui circule en tant que monnaie bancaire, mais qui n’est évidemment pas de l’argent liquide.
Enfin, c’est ce que j’avais appris et compris en terminale…
Monsieur Jorion je vous dois beaucoup. J’en suis plein de reconnaissance.
Mais ne vous en déplaise, je ne vous prend pas pour une marchandise et j’espère que la réciproque est vraie.
A quand les contrats de mariage cotés en bourse ? Ou ce blog, tient, ce serait une idée!
Question ; Dans quelle catégorie vous rangez l’argent que Nicolas Sarkozy doit à ses fonctionnaires de police au titre des heures supplémentaires?
Cette marchandise se négocie sur quels marchés?
Ce n’est pas normal parce qu’elles en créent TROP
Paul,
Nous y voilà : tu trouves ça normal.
Et tu me demandes pourquoi ce ne serait pas normal.
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Pourquoi ce n’est pas normal que les banques privées puissent créer de simples titres de dettes transmissibles qui circulent ensuite comme si ces titres étaient « de l’argent » ?
• Parce qu’elles en créent toujours TROP, Paul,
••parce qu’elles prélèvent au passage sur la collectivité un INTÉRÊT ruineux, indu et non nécessaire,
•••et, surtout, parce que ça finit TOUJOURS en CRISE GÉNÉRALE.
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Comme PREUVE, je te renvoie aux travaux décisifs et convaincants de Clément Juglar, ceux avec lesquelles tu prétends être en « identité parfaite » d’ailleurs, et dont tu as pourtant suggéré (sans répondre ou rebondir sur le fond) que je n’en parlais que pour alimenter un scandale prédéfini…
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LA cause possiblement décisive de toutes les crises générales à répétition, ça suffit, comme raison, non ?
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Et comme motivation pour se donner de la peine, ça suffit aussi, n’est-ce pas ?
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Accuser de trollisme un des derniers qui passe ici des (centaines d’) heures à argumenter et documenter ses raisonnements du mieux qu’il peut sur la création monétaire privée et ses fausses limites, l’accuser de trollisme (de malveillance facile, en d’autres termes) sur les conseils d’un grognon qui, probablement faute de travail sur la question, ne présente lui-même aucun argument de fond et se contente de condamner à la hâte une personne « qu’il n’aime pas » en multipliant les procès d’intention expéditifs et malveillants, c’est vraiment le monde à l’envers.
Le monde à l’envers.
Les vrais trolls, ici comme ailleurs, font tout (à moindre frais, par calomnie ordinaire) pour désorganiser les débats qui pourraient mettre au jour les vrais problèmes. C’est ça qui les fait jouir, sans doute, ou c’est leur boulot, peut-être. Parce que, objectivement, ces trolls anti-débat sont bien utiles à certains, dont on peut facilement deviner qu’ils espèrent qu’on arrête de parler publiquement de la création monétaire privée. Circulez, on vous dit…
Si c’est eux que tu écoutes, Paul (il est vrai qu’ils te flattent, jamais un reproche, que des louanges, et que ce n’est sûrement pas simple pour toi d’accorder du crédit à ceux qui te critiquent parfois opiniâtrement), tu n’auras plus dans ton salon que des gens d’accord avec toi, les autres auront fui. Je crois que ce serait une erreur et que tu ne progresserais plus si tu n’étais plus entouré que de courtisans.
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Aux lecteurs du blog qui pourraient se sentir blessés par cette dernière phrase, il ne faut pas la prendre en mauvaise part : je ne dis évidemment pas que ceux qui aiment Paul sont des courtisans (j’aime moi-même lire Paul sur plein de sujets), je dis que c’est problématique de n’être jamais vraiment critiqué : il ne faut pas se débarrasser de (censurer ou chasser) nos contradicteurs obstinés (j’ai le même problème chez moi, parfois), car ce sont précisément les contradicteurs qui nous font le plus progresser.
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Tu as l’impression que je cherche un scandale à tout prix, n’importe quel scandale, dis-tu… Tu te trompes. Peux-tu l’imaginer ? Car, depuis le début, je suis sur le même problème (assez choquant, il faut le reconnaître) : à mon avis, les maîtres de la monnaie sont largement des personnes privées qui se sont mises pour l’essentiel (grâce à des institutions iniques et illégitimes) hors de portée de tout contrôle politique. Je n’ai pas changé fondamentalement d’avis (pour l’instant), même si nos riches et stimulants échanges me conduisent à voir de façon plus précise où sont les problèmes essentiels. Mais rien (sauf un procès d’intention chimiquement pur) ne te permet d’être sûr des raisons (intimes) pour lesquelles je travaille.
Le plus simple, tu sais, c’est de te représenter que j’attache beaucoup d’importance à l’organisation du monde commun (c’est fréquent chez les humains, zoon politikon), que je suis sensible à l’injustice (aux abus de pouvoir) et au malheur des faibles (j’ai peut-être trop d’empathie), et surtout que j’ai bien repéré que la maîtrise de la monnaie par des instituions impartiales est une clef décisive pour organiser un monde commun juste et pacifié. Pas besoin de m’imaginer en paranoïaque scandalophile pour me comprendre.
Par contre, tu dois bien sentir toi-même que, depuis que tu me vois en scandalophile, depuis que tu ne lis plus dans mes lignes que ce que ni n’est PAS dans mes lignes, tu n’arrives plus à me lire, Paul : l’exemple récent de Clément Juglar le montre clairement : ces travaux de Juglar sont une bombe pour notre débat sur la monnaie, un élément de preuve rare, nouveau et intéressant, à la fois pour tes travaux sur la monnaie, mais aussi pour tes travaux sur les causes des crises (passées, présente et à venir). Et au lieu de rebondir, d’approfondir, de contredire… tu me lances, sans parler sérieusement du fond, une pique ad hominem, expéditive et blessante, qui suggère que tout ça est sans importance parce que je suis de mauvaise foi (« je dis ça, selon toi, uniquement parce que je pense autre chose… »)… Mais qui est de mauvaise foi, en l’occurrence ?
Tu nous disais que notre débat avait besoin d’éléments nouveaux, que ceux-ci étaient bienvenus parce que tu refuses de tourner en rond. Soit. Mais alors, pourquoi tiens-tu Clément Juglar à l’écart de notre débat, alors qu’on n’a JAMAIS parlé ici de cet auteur auparavant (depuis deux ans) et qu’il apporte des données statistiques nombreuses et précises, des éléments nouveaux, rigoureux, fiables, univoques, qui PROUVENT le lien SYSTÉMATIQUE entre la création monétaire exagérée de la part des banques et les crises commerciales ? Pourquoi ne veux-tu pas en parler, Paul ?
Puisqu’on se décrit nos impressions mutuelles, peut-être fausses toutes les deux, tu donnes l’impression, de ton côté, ces temps-ci, de vouloir à tout prix qu’il n’y ait aucun scandale. C’est étrange. Pourquoi ne pas étudier la thèse de Juglar qui conseille précisément d’encadrer le crédit bancaire pour éviter les crises cycliques ? Pourquoi ne préconises-tu aucune mesure qui limite le pouvoir des banques ? Dans ton travail sur la monnaie, tu t’es arrêté en cours de route, tous freins bloqués. Pourquoi ?
Je crois encore que nous pouvons nous aider mutuellement à progresser.
Amicalement.
Étienne.
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Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur.
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PS : je te relis et je remarque que tu m’as dit : « Le scandale n’est plus la « création monétaire ex nihilo par les banques commerciales » auquel tu n’as plus l’air de croire puisque tu nous dis maintenant « peu importe que l’argent soit créé par la banque centrale » mais c’est devenu soudain que l’État paie des intérêts sur sa dette. Ça n’a aucun rapport ! « …
Comment ça, « aucun rapport » ?!
Soyons précis : j’ai renoncé à l’expression « ex nihilo » (dont je n’ai pas besoin pour réfléchir et qui est un point de fixation inopportun, un détail monté en épingle qui détourne l’attention de l’essentiel), mais je n’ai évidemment pas mis les banques privées hors de cause dans l’inflation du crédit, et donc de monnaie, qui précède toute les crises.
Les banques privées sont bel et bien, aujourd’hui, le moteur principal de l’expansion folle du crédit et de la monnaie scripturale mal répartie.
Avec la complicité active des Banques Centrales, qui refinancent quasiment sans limite, et l’aide d’une réglementation de moins en moins contraignante en réalité, c’est ça qui est ressorti de nos échanges et c’est un progrès dans la compréhension. OK.
Tu relies notre (déjà ancienne) concession sur l’expression « ex nihilo » à l’autre sujet qu’est la charge d’intérêts imposée par l’art. 104 (charge infiniment lourde, il faut le comprendre, au point d’aliéner les États, c’est dingue), et tu ne vois pas le rapport : mais, si l’État paie des intérêts aux agents privés à qui il s’est lui-même obligé d’emprunter (loi de 1973 en France, puis, art. 104 de Maastricht, devenu l’art. 123 du Traité de Lisbonne), principalement des banques, d’ailleurs, C’EST BIEN PARCE QU’IL A RENONCÉ À CRÉER LUI-MÊME L’ARGENT DONT IL A BESOIN, NON ?
Ce scandale-là, et c’en est un beau, perdure.
Le nierais-tu ?
Si oui, je serais très intéressé par la justification, économique et politique, que tu proposerais de cet art. 123.
Je te signale que ça fait maintenant des années que je dénonce l’art. 104 de Maastricht : ce n’est pas pour moi, comme tu dis, un nouveau scandale qui en remplace un autre dans ma bagarre : c’est un scandale qui me révolte depuis longtemps, en plus des autres.
Il y a deux ans, je dénonçais (avec Maurice Allais) « le fait que les banques commerciales privées créent quasiment librement de la monnaie privée parce que c’est ruineux en intérêts et parce que ça crée trop de pouvoir d’achat fictif et une spéculation déraisonnable qui finit toujours en crises (les arbres ne montent pas jusqu’au ciel rappelait Maurice) ».
À force de débattre et de lire, je m’aperçois que ce privilège exorbitant est bel et bien injustifiable, évidemment, mais que « le plus grave, ce sur quoi il faut concentrer son attention prioritaire, c’est qu’il y ait beaucoup trop de monnaie » (quel que soit son créateur, et c’est là que je lâche du lest parce que je voudrais qu’on avance sur l’essentiel), « excès de monnaie qui conduit toujours à la ruine après l’euphorie, et que, donc, peu importe qui crée cette monnaie expansive finalement, pourvu qu’on encadre ce crédit et la création monétaire qui va avec ».
Le rapport me semble évident : on parle toujours de la création monétaire, on parle toujours du système bancaire, on met de côté (temporairement, pour ne pas tourner à la fois en rond et à côté du problème essentiel) la controverse « sont-ce les bc ou les BC qui créent la monnaie », ou plutôt on n’utilise plus, surtout plus jamais, le mot « ex nihilo » (puisque c’est un mot apparemment maudit pour certains ; moi, je dirais simplement qu’il est ambigu, et donc possiblement trompeur, donc pas bon, mais je m’en fiche puisque j’ai plein de mots à mettre à la place), et on se concentre sur « comment reprendre le contrôle du crédit-création monétaire pour éviter la prochaine catastrophe ».
Éviter la prochaine catastrophe, c’est un rapport substantiel, entre toutes ces controverses, non ?
Enfin, pour moi, c’est le lien logique qui unit toutes ces problématiques.
Étienne.
@ Paul :
Une question :
Une fois bien compris la signification de l’interdiction sur la fluctuation des prix et la radicalité que ça engendre (soit devenir un des fossoyeurs de Wall street), est-ce que la société cotée en bourse qui m’emploie se verrait interdire de publier le cour de son action toutes les secondes ?
Je n’admet toujours pas qu’une société SARL (société autiste à responsabilité limité) puisse voir sa valeur changer en une minute : C’est indécent et totalement déconnecté de toutes formes de productions connues sur terre !
En quoi serait-il choquant pour un investisseur (un vrai) de voir la cotation des sociétés devenir mensuelle ? On coterait la valeur des entreprises au moment ou celles-ci paye les salaires et tout le monde pourrait comprendre ce référant.
Quand je vois les tableaux des financiers de la banque où je travaille, soit des graphes illustrant des cotations fluctuantes en forme de relief montagneux, demander des écrans à grande résolution pour apprécier leur gains à la seconde, j’ai la nausée, et cette certitude : Tout ceci est du vol, une arnaque légalisée par la « science économique » et ses représentants bardés de diplôme capables de nous dépouiller « au pixel près » …
Voir plus haut le message http://www.pauljorion.com/blog/?p=5861#comment-44953 qui apporte une (semi) réponse à votre question
Paul réunit sur son blog ceux qui ont la misère en horreur;(même si ma globalisation autoritaire en révulse quelques uns); bien entendu, je ne veux parler que de ceux qui adhèrent à cette « Idée »; tout le monde ayant le droit de dire ce qu’il veut;
un jeune de 25 ans, que l’on désignera comme marginal, ou sdf, vole une bouteille de bière dans un magasin et meurt, étouffé par les gardiens; ce jeune est-il né marginal ? était-il satisfait de ne pas pouvoir se payer une bouteille ? ce qui me préoccupe au plus haut point, ce sont les mécanismes par lesquels on se retrouve dans cette situation; par égoïsme, pour moi, pour mes enfants, puisqu’il semble bien que personne ne soit à l’abri; et je pense aussi à la situation de ces gardiens, dont le travail n’était peut-être pas une vocation; dans quelle situation se retrouvent-ils aujourd’hui ?
et Paul nous explique de quelle façon le système financier engendre la misère;
le système Colombani consiste donc à faire venir Paul, ouverture d’esprit oblige, mais en ne le laissant s’exprimer que le minimum, et en l’obligeant à répondre, au sujet de ses livres, sur des thèmes dont il n’est question nulle part, diminuant ainsi encore le temps consacré au fond du problème; bravo, bien joué; puisque c’était le but;
d’autres se mêlent à la conversation sur des détails, à la recherche de « reconnaissance », en fait, à la recherche d’un scandale, pour nous disqualifier; ils poussent devant eux leur bouchon, jusqu’à ce qu’il roule trop loin, et qu’on soit bien obligé de leur dire bien dans les yeux, que cette fois-ci, la ligne est franchie; pour eux ce sera scandale et indignation; la pire façon d’attirer l’attention sur eux et sur nous;
est-ce que la lutte idéologique contre ce système n’est pas déjà une tâche colossale ? faut-il donc encore que ceux qui semblent être du même côté de ce combat cherchent querelles ? ceux qui viennent avec ces intentions sont-ils bien du même combat ?
Cher auspitz georges,
Au fil de vos contributions, j’arrive à une conclusion : on se ressemble tous les 2…En tout cas, nous partageons des interrogations similaires. bon, d’accord, sur ce blog, les probabilités font que ça n’a rien d’extraordinaire.
Je souhaite à chacun(e) un joyeux réveillon
Georges,
Vous parlez de combat, de lutte idéologique contre un système : pourriez-vous préciser de quel système il s’agit et l’objectif du combat : le tuer pour le remplacer par un autre, le tuer simplement, lui enlever une épine…
Merci
@ Tchita 29 décembre 2009 à 20:57
« Si les crédits ainsi dégagés servaient à augmenter la qualité du service public, si les efforts consentis pour ces gains de productivité étaient compensés par des augmentations de salaire ou des conditions de travail plus faciles, pourquoi pas? »
Dans de nombreux endroits, les efforts à consentir ne sont pas d’ordre physique ce qui conduit à voir « des filles jeunes complètement « cassées » ainsi que le signale Louise, ils sont souvent seulement d’ordre mental quand ce n’est pas d’ordre idéologique. Trop de gens, installés dans la situation privilégiée de fonctionnaires, ne voient pas que d’autres, dans le privé doivent trimer dur pour gagner pas d’avantage rien que parce que certains de leurs concitoyens n’ont pas compris qu’il faut être compétitif dans tous les domaines y compris dans ceux qui ne sont pas directement en concurrence.
Quand nos concitoyens comprendront-ils que pour vivre avec notre niveau de vie il faut le mériter par notre productivité globale au regard de celle des autres dans les pays du monde entier. C’est d’autant plus vrai que nous n’avons pas de richesse en matières premières (énergie et métaux) et que pour les acheter, il faut bien vendre autre chose, donc être compétitifs. Plus les charges, notamment en impôts sont élevées, plus c’est difficile d’être compétitif. Idem pour les charges sociales.
Nos entreprises doivent survivre et si on les poussent trop loin elles n’ont que le recours de délocaliser leur production et licencier en France, ce qui augmente les charges sur ceux qui y travaillent encore. Pousser le raisonnement au bout conduit à imaginer un régime d’Etat de type communite qui ne produit que de l’administration. Est-ce que ça peut tenir?
Je vous présente mes meilleurs voeux et souhaite que vous puissiez vous extraire un peu, au moins mentalement, de votre monde
>judcac
Je vois que l’origine de notre désaccord est plus profonde que je ne le percevais…
Certes, les efforts sont de multiples natures. Le problème n’est pas à mon sens dans leur nature, mais dans le fait qu’ils soient toujours demandés aux même sans contre-partie. La contre partie doit donc également être multiforme. Dans le cas de Louise, le plus évident serait d’embaucher plus de personnel, donc de diminuer sa charge de travail. Vous me direz qu’il n’y a plus alors de gain de productivité (quoique, quelqu’un d’éreinté et de brisé ne travaille pas bien) mais dans ce cas précis le gain de productivité est devenu absurde car jamais redistribué.
Mmm… Qu’appelez vous privilégié? Avoir des conditions de travail plus décentes que celles du privé? Je trouve cette opposition parfaitement arbitraire car au sein du privé comme de la fonction publique, les situations sont très contrastées selon les pays, les administrations, les entreprises, les postes au sein de ces entreprises. Une infirmière est-elle privilégiée? Êtes vous privilégié par rapport à un travailleur chinois? On peut toujours trouver pire que soi. Et meilleur également, les grands patrons nous le prouvent avec maestria quand ils expliquent que leurs augmentations de salaires déjà mirobolants ne font « que » rattraper le niveau de tel ou tel pays. L’argument strictement inverse servira à expliquer pourquoi il faut délocaliser en Chine…
Ce type de raisonnement mène à deux choses:
– Un nivellement par le bas pour ceux qui sont déjà en bas, mais pas encore au fond. Faire travailler un ouvrier chinois étant plus rentable que de faire travailler un ouvrier français, ce dernier se trouve devant l’alternative suivante: être payé comme en Chine ou ne pas être payé du tout. En attendant d’être licencié, on lui aura demandé de compenser par une souffrance quotidienne (cf Louise) le fait de coûter plus cher que notre asiatique.
– Un affrontement entre des catégories d’êtres humains que l’on met artificiellement en concurrence (privé vs public, salariés d’un pays vs ceux du pays voisin, etc.). Vous pestez contre vos concitoyens qui ne veulent pas jouer le jeu de la compétitivité. Je comprends votre colère. Vous avez le sentiment d’être exploité par ceux qui ne « jouent pas le jeu », ce qui accroît mécaniquement la pression sur vos épaules. Quoi de plus énervant? Certes… Je pourrais comprendre cette attitude si en étudiant les règles de ce fameux jeu je (nous?) n’étais pas parvenu à la conclusion qu’il est intégralement pipé! Les efforts ne sont PAS répercutés sur ceux qui les consentent, ou si peu. Une chose que j’ai appris de l’histoire militaire, c’est qu’il ne faut accepter la bataille que quand vous êtes sûr de la gagner. Là c’est l’inverse, on va au casse pipe. On peut me traiter de tire au flanc, de couard et de profiteur, mais je n’accepte pas de rentrer dans ce mécanisme du toujours moins disant.
Je suis d’accord avec le constat, pas avec votre solution. Nous souffrons d’une hémorragie de capitaux qui fait que quels que soient les efforts consentis par les entreprises, les salariés et la collectivité, la part du lion revient toujours à l’actionnaire. Là est le fond du problème, pas dans la recherche ou le refus des gains de productivité. Je le répète: je n’ai rien contre le fait de faire plus avec moins, si la marge ainsi dégagée est redistribuée équitablement. Sinon, ce mécanisme n’est qu’un moyen de prendre à ceux qui produisent de la valeur pour le donner à ceux qui ont des capitaux.
Moi de même, je vous souhaite une excellente année 2010, ainsi qu’à tous ceux qui fréquentent ce blog. J’espère que nous parviendront à comprendre que nous vivons dans le même monde, mais qu’il présente bien des facettes que nous ne saisissons pas tous de la même façon.
@Tchita
Pourquoi vous arrêter au milieu du gué? C’est dommage. Si vous aviez franchi encore une étape dans votre raisonnement, vous auriez compris de vous même.
A propos des 4 catégories que je vous suggère (chômeur, malade, nourrisson, vieux) vous leur attribué une productivité indirecte, la consommation. Rien à redire sur ce point.
Cependant, il convient de préciser ensuite que la consommation n’est possible que pour les individus disposant de revenus (A ce point vous voyez peut-être déjà ou je veux en venir?). Or, si l’on considère que le revenu soit entièrement conditionné par le travail, cela revient à dire que celui qui ne travaille pas n’a pas de revenu. Et par conséquent, que la consommation lui soit inaccessible.
@jducac
La notion de mérite en cache une autre (d’inspiration religieuse), celle du sacrifice. Ce que je comprends de votre intervention pourrait se résumer à la sentence suivante (un peu pompeuse, j’en conviens): « Plutôt que le paradis pour certains, je préfère l’enfer pour tous. » Ce n’est pas une conception que je partage, je ne vous le cache pas.
Et mes plus plates excuses pour les fautes de français immondes que je laisse trainer ça et là. Ma bonne résolution pour 2010: Faire l’effort de me relire et ne plus faire confiance au seul correcteur orthographique ^^’
-> « vous leur attribuez », bien entendu.
>Dissonance
Je suis d’accord avec vous, je n’avais pas poussé mon raisonnement assez loin. J’ai négligé qu’il existe certaines catégories de population qui ne peuvent en aucun cas travailler dans le présent, le futur (chômeurs et enfants) ou le passé (retraités). Les malades chroniques, certains handicapés lourds et j’en passe ne peuvent effectivement travailler ni aujourd’hui ni demain.
Envisager le revenu comme seule gratification du travail serait donc condamner ces catégories à une intolérable indigence. Nous devons donc rejeter cette hypothèse.
Pour autant, je ne jetterai pas le bébé avec l’eau du bain. Il m’apparaît sain de conserver une certaine cohérence entre travail et revenu essentiellement pour conserver le facteur de motivation que cela engendre. Travailler plus pour gagner plus, le slogan a été employé avec un cynisme dévastateur, mais l’idée de base reste bonne. Si on gomme les distinguos entre ceux qui travaillent bien et ceux qui travaillent mal, on va vite faire pencher la balance dans le sens d’un travail a minima, préjudiciable à la société dans son ensemble.
Nous cherchons à tracer une fonction qui à un individu donné associe un revenu.
Suis-je suffisamment exhaustif en prenant en compte en entrée de ma fonction les variables suivantes:
– Sa capacité à travailler (variable qui doit être dominante lorsqu’elle est proche ou égale à zéro)
– La valeur ajoutée par son travail (variable dominante lorsque la première est suffisamment élevée).
– Le coût de la vie dans son environnement.
– Le ratio entre le plus haut et le plus bas salaire dans son environnement (variable destinée à lisser la courbe et interdire les trop fortes disparités, dominante lorsque le revenu est très élevé ou très faible)
Notez que j’exclue pour l’instant toute notion de capital investi par l’individu. A vous de me dire si c’est rédhibitoire ou non.
@ Louise ma sœur 29 décembre 2009 à 09:52
Vous êtes peut-être une de ces dames dévouées qui s’emploient à aider ma mère dans tous les actes de la vie. Je vous en remercie. Mais je vous dois plus que cela puisque vous êtes ma sœur.
Il y a dans la maison de retraite que je connais une dame qui encadre les aides soignantes et les personnes de service. Pourquoi n’auriez vous pas l’objectif d’accéder à son poste quand elle partira en retraite ou ailleurs ? Pourquoi lors d’une rencontre avec la personne qui de temps en temps doit fait le bilan de votre action, n’évoqueriez-vous pas votre désir de progresser professionnellement quitte à devoir suivre une petite formation à l’encadrement. ? Par expérience, les personnes qui manifestent le désir de progresser bénéficient de ce seul fait d’un préjugé favorable surtout si vous ne parlez pas d’emblée d’augmentation de salaire.
En évoquant cela je pense au jeune homme que j’étais en 1953 en train de servir deux machines à la fois pour l’usinage d’ébauches d’une arme de gendarmerie. C’était le plus mauvais poste de l’atelier. On empestait l’huile de coupe brûlée et on était payé en centièmes d’heure. C’était un poste normalement tenu par un OS et j’avais pourtant acquis une qualification professionnelle, mais il n’y avait pas d’autre travail. Je travaillais comme un fou pour gagner ma journée le plus vite possible et me faire ainsi un peu de « gratte » ce qui ne plaisait pas aux autres ouvriers qui craignaient que je « tue les temps » si le chef d’atelier le découvrait. Le chef d’atelier me surpris. J’étais en train de cogiter sur une feuille où il y avait un problème de math à rendre au titre des cours du soir où je m’étais inscrit.
Non seulement il ne m’a pas réprimandé, mais au contraire il m’a encouragé en me disant qu’il serait heureux si ses enfants en faisaient autant. On appelait ce monsieur « la banane » car pour ceux qui connaissent le monde ouvrier de l’époque, les surnoms étaient de rigueur sans que quiconque puisse dire d’où ils venaient. C’est à l’époque où j’étais au plus bas de l’échelle des travailleurs que j’ai pris une des décisions les plus importantes de ma vie.
Je vous présente mes vœux les plus sincères.
Etienne,
Lors d’une de tes interventions précédentes, j’avais pensé te dire que tu tournais autour du pot, qu’il y avait semble-t-il autre chose : quelque chose de plus important dont tu préfères ne pas parler. Cela n’a donc pas été nécessaire puisque dans ton plus récent message tu parles ouvertement de cette motivation secrète. Je te cite [les caractères gras sont les tiens] :
Merci de tant de franchise : ce ne sont donc pas des institutions que tu vises, ni des problèmes particuliers que tu cherches à résoudre, mais des individus spécifiques que tu traques. Je comprends maintenant pourquoi un ou plusieurs scandales te sont à ce point nécessaires : ils font partie de l’« instruction du cas » et ceci explique, comme je te le disais tout à l’heure, « L’impression qui se dégage – et je ne parle pas simplement de la mienne : regarde les autres commentaires –, c’est que tu as besoin d’un « scandale quelconque » et que n’importe lequel fera l’affaire et si celui-ci ne marche plus on en trouvera bien un autre. »
Comme tu le sais sans doute, mon blog est fondé sur une complète transparence et, à moins que tu ne nous dises dans ta prochaine intervention qui sont ces « maîtres de la monnaie », ces « personnes privées qui se sont mises pour l’essentiel (grâce à des institutions iniques et illégitimes) hors de portée de tout contrôle politique », il ne me sera malheureusement plus possible d’accueillir ici tes interventions. Je suis sûr que tu me comprendras : les blogs qui poursuivent des buts comme le tien ne peuvent malheureusement se consacrer à rien d’autre.
Je pense quand même que Monsieur Chouard cherche surtout à « montrer du doigt » les faits que les banques privées demandent des intérêts sur les reconnaissances de dettes dont nous nous servons pour nos paiements et ce droit dont elles disposent de faire devenir monnaie des reconnaissances de dettes, et qu’il souhaite que seule la monnaie centrale (l’argent, qu’il soit sous forme de billet ou de chiffres sur un compte) soit reconnu comme « vrai argent »
Bonne année 2010 à toutes et tous.
Ne vaut-il pas mieux parler au bon dieu qu’à ses saints ?
Au pape qu’à ses évêques ? Au Roi qu’à ses ministres ? Au général qu’à ses officiers ? Au parrain qu’aux porte-flingues ? Au PDG qu’à ses cadres ? Au metteur en scène qu’au souffleur ?
A ma femme qu’à notre chien ? En toute transparence… Il va de soi.
Les premiers incarnent l’entreprise et décident, les autres la servent et obéissent.
A la bourse de Nuremberg les cotations furent fluctuantes…. Mais l’idéologie Nazie fut condamné à travers ses chefs en toute transparence…. De surface.
Une dernière barbarie pour exorciser la suivante. Un voile pudique sur l’histoire.
Hiroshima mon amour et la chasse aux sorcières face à Staline et au vilain Mao qui grince des dents…. Les bouc-émissaires ont toujours un nom, les émissaires du bouc très rarement.
A défaut de noms, nous nommerons donc les futurs maîtres du N.O.M., société anonyme, Wall-street, la City, le capitalisme ultra-libérale, les multinationales,… Ou, si ça se trouve, comité centrale du parti communiste Chinois…. Pardon mondial!!!
Un nouveau maître sans nom et sans visage.
Le maître de l’auto-censure et de l’auto-contrôle .
Il ne sera plus alors utile de prendre les acteurs du blog à témoins pour défendre notre ego et notre courage chancelant.
Bonne année.
– Des noms ! Des noms ! réclamait la foule furieuse.
– Mais quels noms, voyons ? Personne n’est responsable en particulier, bien sûr.
– …
________
Paul,
D’accord, je vais te donner des noms.
Sans cela, tu aurais l’impression de laisser planer de vagues accusations paranoïdes, indigne de ton site, et d’engager ta responsabilité, en quelque sorte.
Je comprends, tu as raison.
Je donnerai des noms, donc, mais des noms d’institutions, plutôt que des noms de personnes, puisque je ne vise personne en particulier, bien sûr.
Depuis que tu me lis, attentivement je l’ai compris, tu sais que je compte seulement sur de bonnes institutions pour imposer la vertu aux acteurs, sachant bien que chaque homme recèle en lui à la fois le pire et le meilleur et qu’il est tout à fait illusoire de compter sur les hommes seuls pour rester vertueux une fois au pouvoir.
Ce que je viens d’écrire est essentiel, pour moi.
Il est donc question ici du pouvoir monétaire ; et les institutions de la République peuvent confier ce pouvoir monétaire, soit à des mains publiques, sous contrôle serré, soit à des mains privées, sous contrôle… moins serré. Et je dénonçais dans mon message de l’après-midi le fait que ce pouvoir monétaire soit largement passé entre des mains privées.
D’où mon expression « les maîtres de la monnaie », car il est clair, dans mon esprit, que la monnaie ne se maîtrise pas toute seule… et qu’il y a bien des humains charnus aux manettes, n’est-ce pas : par la force des choses, il faut que la monnaie ait des maîtres.
Qui sont donc ces humains ? Des fonctionnaires au service de l’État et agissant pour le bien public sous le contrôle vigilant des parlementaires de la République ? Que nenni, ce me semble (mais tu me contrediras si je me trompe) :
• On peut commencer par interroger les États-Unis : qui mène la barque de la création monétaire aux États-Unis ? La FED ? Bon, admettons : « Federal Reserve », ça sonne comme le nom d’un service public, fédéral c’est rassurant.
À qui appartient la FED ? (puisque ce sont souvent les propriétaires qui ont le pouvoir en ce bas monde ; pas toujours cependant, on le verra avec la BCE). À qui ? Ben, on ne sait pas vraiment. On a essayé de le savoir, sur ce blog, mais on s’est fait assez vite rappeler à l’ordre : pas touche, ça craint. Bon, mais on sait quand même que ce sont TOUS DES BANQUES PRIVÉES, n’est-ce pas ?
Donc, sans exagération, sans déformation, sans « traquer » personne, on peut dire tranquillement : « la création monétaire américaine est largement maîtrisée par des mains privées, des mains disons… privilégiées. »
Lesquelles, me demandes-tu alors ? Mais je n’en sais fichtre rien. Est-ce ce qu’on peut le savoir, d’ailleurs ? Pas sûr. Mais surtout : est-ce que c’est important de savoir qui sont ces gens, personnellement ? Je ne le crois pas. Ce qui est grave (scandaleux peut-être ?), par contre, c’est que ce soit des personnes privées qui maîtrisent la FED et donc la création monétaire américaine.
Non ?
Et ça, c’est typiquement un problème d’institutions, à mon avis. Un problème qui pourrait se régler sans avoir à donner un seul nom de personne, sans avoir à désigner le moindre « coupable » à la vindicte populaire. Il suffit de réfléchir à de bonnes institutions pour la création monétaire ; je ne demande que ça : juste un processus constituant honnête.
Trouves-tu, Paul, que ce soit là une position indéfendable ? Révoltante ? Au point de me chasser de chez toi comme un malpropre ? Ce serait un peu… disproportionné, non ?
• Prenons maintenant le cas de l’Europe. La BCE est un groupe de banques centrales, souvent publiques peut-être, pas toujours mais admettons. Ah ! Alors là, c’est différent : on ne peut pas parler de maîtres de la monnaie qui seraient des personnes privées, puisque les BC sont publiques…
Attendez un instant : l’institution nommée BCE a été dotée d’un statut qui met sa politique monétaire totalement en dehors du champ d’influence des acteurs politiques que les peuples ont élus. Aucun responsable politique ne peut aller mettre son nez dans la politique monétaire européenne. Tiens ?
Certes, ce n’est pas organisé comme la FED, mais ça craint quand même un peu, non ?
Ici, dans l’Union européenne, le croiriez-vous, les propriétaires des BC ne font pas la loi monétaire. Ils se sont expropriés eux-mêmes, ou plutôt, ils se sont privés eux-mêmes de tout pouvoir de changer une politique monétaire donnée, fixée une fois pour toute au plus haut niveau du droit. Il ne leur reste aucun droit en la matière, AUCUN ; même pas le droit d’imposer une simple rencontre avec le gouverneur de la BCE, pas la moindre pression on vous dit. Ah ?
C’est très intéressant… Et quelle politique monétaire a été ainsi institutionnalisée, figée, imposée, avant d’être mise radicalement hors contrôle ? (prendre un ton solennel SVP…) Une politique de lutte rigoureuse CONTRE L’INFLATION, ET C’EST TOUT (et puis pas touche). Toujours l’inflation ? Oui, toujours. À jamais ? À jamais. Comme c’est étrange…
Mais, Fitoussi (qui n’est pas précisément un extrémiste ni un incompétent) nous a pourtant expliqué que tous les banquiers centraux du monde savent qu’une telle politique orientée contre l’inflation se paye TOUJOURS en chômage de masse pour les plus fragiles. Tiens, tiens…
Ça, c’est curieux (mais c’est peut-être une coïncidence) : le chômage de masse ainsi constitutionnalisé ad vitam aeternam pour les peuples européens (à qui on ne le dit pas, bien sûr) est la meilleure tenaille connue pour rendre bien docile les fortes têtes et contraindre les salariés à accepter les plus bas salaires. Tiens ?
Par ailleurs, une politique monétaire axée contre l’inflation favorise fortement ceux qui ne travaillent pas et qui ne vivent que d’un magot (magot qui fond littéralement en période d’inflation). Et il n’y a pas que les petits retraités qui soient dans ce cas, évidemment. Double conséquence donc, avec une politique monétaire anti-inflation : on fait marner les travailleurs pour pas cher et on protège le magot de ceux qui ne travaillent pas…
Ces institutions européennes, au moyen d’une politique monétaire anti-inflation gravée dans le marbre, favorisent donc durablement (éternellement même si on ne fait pas la révolution) et à double titre le même genre d’acteurs que ceux qui dirigent la politique monétaire américaine…
Mais comment ont-ils fait (ceux qui y gagnent quelque chose, ils doivent bien exister n’est-ce pas ; je n’ai pas de noms, désolé) ? Ce sont les Européens qui les ont voulues, ces institutions contraires à l’intérêt du plus grand nombre ? Pas du tout. Presque aucun peuple d’Europe n’a été directement consulté et quand certains l’ont été, ces peuples ont souvent dit Non… Mais ça ne fait rien : on leur a imposé quand même ces institutions (monétaires mais pas seulement) d’une façon ou d’une autre.
Vous avez pensé « ILLÉGITIMES », si je vous ai vu le penser !
Se pourrait-il alors que les institutions européennes soient à la fois volontairement antidémocratiques (avec des élus clairement sans pouvoirs et des pouvoirs clairement non élus) et volontairement antisociales (avec un chômage institutionnalisé à tous les niveaux) ? Mais alors, sans exagération aucune, à bon droit, on pourrait dire que ces institutions seraient… INIQUES ?
J’ai trouvé une explication plausible à cette catastrophe sociale, en allant voir du côté des AUTEURS de ces institutions, mais c’est une autre histoire.
Je ne sais pas, Paul, mais si tu vois dans cette réflexion une tendance paranoïde à voir « des scandales partout », sans fondement réel, juste pour faire maladivement « la traque » de cibles « physiques » innocentes, tu as de la poussière sur les lunettes.
• Je pourrais continuer avec la Banque d’Angleterre qui fait semblant avec son nom trompeur d’être publique, alors qu’elle était privée jusqu’aux nationalisations d’après guerre et qu’elle est redevenue, elle aussi, indépendante du gouvernement en 1997, oui oui, INDÉPENDANTE ; c’est merveilleux, non ?
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Mais ce n’est pas la peine d’être plus long, je le suis déjà trop : partout dans le monde, en fait, et depuis longtemps, la création et la gestion de la monnaie ont été retirées aux responsables politiques (ou abandonnées par eux sans débat public) pour être confiées, plus ou moins subrepticement, à des acteurs privés (dont l’intérêt particulier ne se confond pas exactement avec l’intérêt général, faut-il le démontrer ?).
Ça pose toute une série de vrais petits problèmes, Paul, non ?
Alors oui, pour conclure, quand je dis : « À mon avis, les maîtres de la monnaie sont largement des personnes privées [ai-je tort ?] qui se sont mises pour l’essentiel [tu vois, je nuance](grâce à des institutions iniques et illégitimes[tu les trouves justes et légitimes, peut-être ?]) hors de portée de tout contrôle politique [c’est simplement la vérité toute nue !] », j’ai l’impression de résumer une vérité déplorable, mais une vérité quand même.
Pas de quoi fouetter un chat.
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Est-ce que la complète transparence sur laquelle se fonde ton blog se satisfait de cette réponse circonstanciée et apaisée ?
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Bourreau, encore une minute s’il vous plaît.
Étienne.
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« Il y a une guerre des classes, c’est un fait, mais c’est ma classe, celle des riches, qui mène cette guerre et nous sommes en train de la gagner. »
Warren Buffett, première fortune mondiale en 2008.
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Comme dirait Georges (Pas Auspitz mais Marchais) : « C’est un SCANDALE !!! »
Voilà-ti-pas que Warren Buffett nous rallume la lutte des classes…
Merci pour cette esquive et ces questions pertinentes Monsieur Chouard.
Ah! Les ravages du politiquement correct….
J’ai lu l’argent mode d’emploi.
Un chef d’oeuvre de pédagogie.
La monnaie scripturale n’est pas de l’argent c’est une reconnaissance de dette, un enregistrement comptable de ce que vous doit votre banque.
Le seul argent qui puisse exister dans sa définition ENTIERE c’est la monnaie fiduciaire qui n’est pas une DETTE de la banque centrale vis à vis de ceux qui possedent cette monnaie contrairement à ce que certains pensent.
Il n’existe rien d’autre que l’on puisse nommer argent et cet argent là les banques ne le fabriquent pas!
Est ce si difficile à comprendre?
Merci Monsieur Jorion pour tout!
Bonsoir,
@ JDUCAC
Votre témoignage personnel est émouvant de prime abord, j’ai cru lire sous d’autres d’oripeaux une brève histoire de mon gentil père. Votre argumentation je l’ai entendu souvent petit, à table, croyez moi ou pas ça a quasi coupé ma croissance ! Les tirades sur les fonctionnaires coulent forcément de source, je ne suis pas surpris. L’effort et la volonté de s’en sortir ça se défend, mais c’est une vision qui chez vous déforme de manière inquiétante votre rapport aux autres membres de la communauté humaine et vous donne une attitude comportementale particulière frôlant en fait la soumission. Mais je suis certain que vous vous ne percevez pas comme soumis, vous qui en êtes arrivé à la force du poignet. Votre post de 16h54 plus haut est l’archétype du frein psychologique diviseur et autosuffisant qui rend lente et incertaine toute progression dans l’apaisement des rapports humains et empêche la juste expression d’une pleine solidarité attentive à la multitude des êtres qui forme l’Humanité. Mais comme j’aime mon père, je ne vous en veux pas. Mais essayez un peu de sortir à votre tour la tête du guidon pour regarder autour de vous où nous sommes.
A tous bonne nouvelle orbite autour de notre étoile ! On est reparti pour un tour !
@ TOUS: Bonne Année 2010, Joyeuse crise !
@ Jorion: « « maîtres de la monnaie », ces « personnes privées qui se sont mises pour l’essentiel (grâce à des institutions iniques et illégitimes) hors de portée de tout contrôle politique » » = Bilderberg, CFR, trilaterale, etc… Ca « coule de source » non ? Avez vous manqué Mr Asselineau: http://www.dailymotion.com/video/xbbqux_qui-gouverne-reellement-la-france-y_news
Dommage que vous ne répondiez pas sur l’art.104, vos lecteurs aimeraient sans doute connaitre votre position sur ce point. On reste sur notre faim.
J’avais cependant une autre question et je suppose que votre qualité d’ancien banquier vous permettra de nous éclairer:
Si selon vous les banques ne créent pas d’argent mais des « moyens de paiement » (qui ne serait pas de l’argent si j’ai bien suivi, sauf dans la perception de la masse?) dans certains cas en octroyant crédit par exemple. Quelle loi ou dispositif leur permet de libeller les relevés de compte client en €uros (en d’autres termes de mélanger les € cash et les € « moyens de paiement »?
@ Van : Je vous pose la même question, ayant lu le livre de Paul Jorion, vous avez peut-être déjà la réponse:
Vous écrivez: « La monnaie scripturale n’est pas de l’argent c’est une reconnaissance de dette, un enregistrement comptable de ce que vous doit votre banque. »
> Quel est la loi (ou équivalent) qui autorise une banque privée à libeller des « enregistrement comptable de ce que vous doit votre banque » en €uros au même titre que le véritable argent BC (cash) ?
On pourrait aussi tout simplement se demander pourquoi la vraie nature du contrat type « prêt bancaire » ne stipule pas que l’on signe pour des « enregistrement comptable de ce que vous doit votre banque » et non pas de l’argent.
A quel moment le client est-il informé qu’il s’agit simplement de promesses de payer (moyen de paiement/enregistrement comptable) de l’argent que les banques n’ont pas. Du moins pour couvrir en « argent » à l’instant T plus de 12.5%(selon ratio) des promesses émises.
Etant donné que l’ensemble de la population se réfère au montant inscrit sur son relevé de compte comme étant « son argent » alors qu’il s’agit uniquement de promesses… dites moi ? ca change quoi ? Elle créée bien quelque chose la banque, des €uros BNP ou SG, ma seule question étant toujours la meme quelle loi/code leur permet cela ?
Conclusion pour réconcilier Etienne & Paul:
les banques commerciales ne créent pas d’argent mais des « promesses de payer »(moyen de paiement/enregistrement comptable) que la masse considère à tort comme « son argent ». OUI / NON ?
La grande question, en admettant que la réponse soit OUI (c’est la mienne, peut être pas celle de Paul, wait and see) reste celle de savoir si les banques prêtent ou non les « promesses de payer » qui sont comptabilisées par elle dans les comptes courants (et que la masse [des gens] considère peut être à tort comme « son argent »). Après avoir lu une intéressante démonstration, je pense que NON (mais Paul ?)
A Tchita (31 décembre à 12.05)
Oui, tout à fait, pour une Aide Soignante (AS) trois facteur entrent en ligne de compte pour déterminer sa rémunération (son « prix » en quelque sorte)
-le diplôme
-le régime de la structure (privée, fonction publique hospitalière, fonction publique territoriale)
-la densité de population susceptible d’occuper le poste
Pardon il y en a un autre c’est l’expérience dans la fonction
Au fait BONNE ANNEE à tous
A jducac
La personne qui encadre le personnel dans la maison de retraite de votre mère est une infirmière cadre de santé.
Donc une « petite » formation d’encadrement implique une formation d’infirmière!
Je viens de faire la formation d’aide soignante parce qu’elle est courte, j’avais besoin d’avoir un travail rapidement, d’autre part j’ai horreur des piqûres je ne vais donc pas en faire aux autres !
Lorsqu’une procédure a été mise en place dans un établissement par l’équipe d’encadrement, il est assez facile de la corriger si elle pose un problème, cela se fait courament les équipes discutent entre elles sur une meilleure façon de faire, on peut mettre en place une expérience temporaire, si cela se traduit par un bénéfice (pas nécessairement du temps gagné ou une meilleure productivité mais plutôt un soin de meilleure qualité pour le patient) elle est adoptée définitivement, du moins jusqu’au prochain « réajustement ».
Le document que je vous ai mis en lien est un exemple de ce qui nous tombe « d’en haut » !
On a vraiment l’impression que ce sont des extra-terrestres qui nous pondent des trucs pareils!!
Le problème vient du fait que ces textes sont souvent tout simplement inapplicables mais au moindre souci, la référence à la procédure est faite et si celle-ci n’a pas été suivie le soignant est automatiquement déclaré fautif!
Pour modifier les choses il faut être ministre ou président de la République! (le document en question vient directement du ministère de la santé!)
J’ai besoin d’un peu plus que d’une petite formation!!
En ce qui concerne la « suffisance » de certains professionnels de la santé, je n’en ai pas trop souffert, peut-être quelque infirmière ou médecin, mais rien de grave, ces personnes on les repère vite et on les évite!
Même stagiaire je n’ai jamais hésité à poser des questions aux médecins chefs de service par exemple qui m’ont toujours répondu.
L’un d’entre eux ponctua son explication d’un « je ne sais pas si ça vous parle » mais l’ayant rassuré sur le fait que « ça me parlait » il a très aimablement continué.
Louise,
Ma fille, divorcée, deux enfants en bas âge, embauchant à 7h du matin à 40 km de son domicile, a décidé que ce n’était pas une vie de lever ses bébés à 5h du mat pour un sous-SMIC qui ne permettait même pas de payer la nounou ( avant 7H, les crèches sont fermées) . Dans ces conditions apparemment impossibles elle a préparé le concours d’entrée à l’IFSI dans deux départements différents, été reçue dans les deux et a choisi celui de la ville où les loyers étaient les moins chers et où le département lui offrait un complément à sa bourse d’étudiante pour les deux enfants . Les horaires de l’IFSI lui permettaient de confier les enfants à la crèche et à l’école maternelle sans payer en plus une nounou comme avant . Pendant ses 3 ans d’études d’infirmière, elle avait à peu près le revenu d’une maman RMIste mais une vie moins dure qu’avant, sans l’obligation de se lever à 4h du matin ni de lever ses enfants à 5h . Elle a eu ensuite un CDI en clinique mais a préféré des missions d’intérim, bien mieux payées et avec la possibilité de s’arrêter à sa guise entre deux missions, dans des cabinets d’infirmières libérales pendant deux ans en attendant qu’une infirmière libérale prenne sa retraite . Maintenant elle est infirmière libérale près de Montpellier, avec du travail par-dessus la tête une semaine sur deux et pour compenser une semaine sur deux de libre à la maison . Ses revenus, charges déduites, sont LE DOUBLE DE CEUX D’UN PROFESSEUR DE LYCEE . Evidemment, la solution apparemment de facilité aurait été de choisir la formation d’aide soignante qui ne dure qu’une année, mais au bout d’un an , s’étant organisée, elle en a conclu qu’il valait mieux continuer deux ans de plus pour un avenir qui ne soit pas bloqué .
A Mianne
Moi j’ai des petits enfants, je suis grand mère! Mon age est plus proche du votre que de celui de votre fille, ensuite je ne suis pas mobile.
Le divorce de votre fille entraine pour elle la nécessité de devoir faire garder ses enfants, mais par contre lui a rendu la liberté de pouvoir s’installer ou bon lui semble.
Et comme je l’ai indiqué je ne me vois pas faire une piqûre à quelqu’un, je vois le travail des infirmières et il ne m’intéresse pas.
Je répondais à jducac qui me disait de me former pour pouvoir changer les « procédures » et « protocoles » divers qui nous empèchent de faire notre travail correctement mais ce n’est ni à mon niveau ni au niveau des infirmières, ni même au niveau des médecins que ces décisions là sont prises.
Pour pouvoir avoir une prise directe sur ces choses il me faudrait devenir ministre ou président de la République.
c’est tout de même bien triste que quelqu’un, qui organise un blog très intéressant d’abord, soit obligé d’aller se repandre chez les autres faute d’avoir réussi à animer sainement ce qu’il a mis en place; et dont l’éternelle dénonciation n’aboutit qu’à une impasse;
je me retrouve franchement dans un épisode des Simpson;
je n’en dirai donc pas plus, préférant de beaucoup la version originale;
Monsieur, Sans doute avez-vous une vie protégée qui vous laisse insensible aux galères des autres et qui vous fait aborder les questions uniquement de très haut . Tant mieux pour vous, mais cela n’autorise pas le mépris pour ceux qui sont nés sous une moins bonne étoile . Ce ne sont hélas pas toujours les mérites d’un individu qui lui font échapper à des galères de « Simpson » mais la naissance dans une famille de la classe moyenne ou privilégiée qui lui a financé ses études. Paul Jorion traite de l’humain dans un monde politico-financier qui considère l’humain comme une quantité négligeable, une simple source de profit pour les privilégiés . Ne vous en déplaise, tous les humains ont la même importance .
auspitz georges,
Vous n’avez pas répondu : http://www.pauljorion.com/blog/?p=5861#comment-47139
Quant à vos attaques contre EC, permettez : je trouve ça nul. Pour rester poli.
@George Auspiitz fils de Simp
Crise de foi ?
Je vous trouve le ton jaune pour défendre le « territoire » de Paul. N’est-il pas suffisamment bien armé intellectuellement pour se défendre tout seul?
Ne sommes nous pas dans une impasse qu’il n’est plus nécessaire de dénoncer? Bien triste constat je vous l’accorde.
Qu’est-ce qu’une institution sans constitution, et vis versa ? Paul et Étienne ne sont-il pas parfaitement complémentaires et de bonne compagnie?
Le minimum de la civilité n’est-il pas de répondre aux questions quand il vous est fait l’honneur qu’on vous les pose?
Alors, répondre, ou se répandre au fond de l’impasse?
Bienvenue « chez vous » homme fort du forum! En toute amitié je vous conseil Vichy-St-Yor.
Bonne année, mort aux bulles, et que vive la Politique sans qu’elle nous échappe! !!!
Citoyen, après la peur des noms, la peur des mots ?
A toutes et tous : bonne année.
Paul,
Vous analysez, critiquez le système économico financier. Vous cherchez quelles améliorations théoriques pourraient avoir des retombées pratiques permettant une meilleure répartition des richesses. Vous prônez dans la réflexion la prise en compte du cadre, que ne le faites-vous dans le cas de l’économie ??? Il semble que pour vous il ne soit pas possible de remettre le système économique en question : l’analyser et l’améliorer oui, mais supposer qu’il puisse exister un autre système, un autre mode de vie, un autre mode de fonctionnement pour une société, ça non ! Étonnant. Personnellement je n’accorde pas plus d’importance à un billet de banque qu’à une pièce, qu’elle soit en argent ou en or. J’avoue par contre un petit faible pour les pierres précieuses : elles sont belles et leur beauté sortie du ventre de la Pachamama a un côté magique. Alors pensez un peu le sentiment que peuvent m’inspirer une mise au point ou une querelle sur la différence entre argent et reconnaissance de dette ! Les échanges sont beaux, le débat est utile, etc., je ne le nie pas : mais uniquement dans le cadre dans lequel ces objets existent, ce qui est la moindre des choses, j’en conviens. Mais ce cadre justement, qu’en pensez-vous ? Est-il le seul et unique possible ? Pensez-vous sincèrement que le miracle de la vie, la beauté de la nature, doivent se contenter de cette partie de Monopoly© à laquelle nous jouons et que nous imposons à l’humanité entière ? Va-t-il falloir attendre d’avoir domestiqué l’économie (ou que l’espèce s’éteigne) pour enfin admettre que, finalement, ce jeu de société n’est pas si intéressant que ça, qu’en acceptant d’y participer on accepte non seulement les inégalités nécessaires à la pérennité de tout jeu mais contre lesquelles pourtant on se bat (ça occupe : ne cherchez pas, ça fait partie du jeu : il y a de la place pour tout le monde, sinon il n’aurait pas pris cette ampleur) mais, plus grave, on accepte de ne pas remettre en doute le côté divin, omnipotent, incontournable, irremplaçable, unique…du jeu.
« Mon fils, tu prends les jetons et tu joues : c’est comme ça, il n’y a pas d’alternative ». Je ne sais pas vous, mais moi, d’imaginer devoir dire ça à mon fils, ou plus lâchement le lui laisser s’en rendre compte tout seul, ça me glace le sang, j’en tremble et j’en pleure.
Comprenez-vous Paul pourquoi il est parfois difficile d’évacuer son ressentiment ?
Bonne Année.
Mon coeur et ma cervelle de père et grand père sont sensibles aux frayeurs qui vous glacent . Je les ai connues et les connaient encore . Je vous livre mon propre jugement à ce moment de ma vie :
– vous ne trouverez pas dans les lueurs de Chouard ou Jorion , LA solution . Ni la constitution économique , ni le recours au tirage au sort pour écrire la constitution , ne sont des « préalables » à un monde meilleur. Je reste ( je suis de plus en plus) persuadé qu’une constitution stricto sensu ou économique, outil essentiel d’une nation ou d’un groupe , doit pour être légitime , comprise , acceptée , appliquée par tous avec force « sacrée » , être l’acte conclusif d’une maturation large et conflictuelle ( au meilleure sens du terme ). Les lueurs apportées à ce titre par les » intellectuels » et qui sont bien entendu riches et utiles , ne doivent certainement pas leur laisser croire qu’ils incarnent la statue de la liberté éclairant le monde.
– un projet politique ,qui peut donner un peu de forces à vos espérances , reste pour moi la seule voie efficace pour avncer . Ceux qui , à mes yeux , ont seuls légitimité pour se faire sont les partis existants ou à créer . Cela implique une vertu première qui est de s’être coltiner assez longtemps à la trivialité du terrain et des citoyens dans leur vie au plus proche du réel quotidien et dans toute sa complexité . Je reconnais aussi partiellement aux syndicats cette qualité ( écoute multiple au ras des paquerettes mais avec un souci d’efficacité structurellement limité à la défense des intérêtes de leurs seuls mandants ).
– dès lors je ne prends ici et sur d’autres blogs que des analyses qui peuvent faire sens . Mais le sens final c’est moi et moi seul qui souhaite le donner , et le matérialiser en votant pour le parti qui sera le plus proche de mon inclination . A ce jour je comptabilise quatre partis susceptibles d’affiner leurs projets pour aller là où il me semble préférable d’aller . J’espère beaucoup que les choses s’enrichiront dans leurs propositions de ce qui s’écrit , ici ou ailleurs .Si possible dès avant Mars 2010 .
– Votre fils a de la chance d’avoir un père qui tremble …. mais choisit .
– ne redoutez pas vos effrois . Gardez les jusqu’au bout . Ce sont eux qui vous font homme chaque fois que vous en effacez un pour en affronter un autre .C’est plus facile quand on joue avec les autres , et qu’on noue des alliances .
Mais pour le dernier effroi , comme le chantait Brel, soyez convaincu que vous serez seul et que » … vous aurez peur , une dernière fois » .
🙂
Merci de votre réponse. J’apprécie.
Vous parlez d’une « maturation large et conflictuelle ( au meilleur sens du terme ) » : je le pense aussi. Il me semble d’ailleurs que Paul cherche également à mettre ses idées en avant à cette fin : qu’elles soient soumises à la réflexion de tous. Mais les obstacles sont nombreux : je me garderai de les citer, de peur d’avoir moi-même des noms à donner 🙂 !
Pour en revenir à mes interrogations, le projet politique ne demande qu’à exister : le nombre de personnes écoeurées par ce système ne cesse à mon avis d’augmenter sur Terre. Mais leur voix n’est pas entendue, elle n’est pas exprimée : là aussi les obstacles sont nombreux.
D’où mon étonnement lorsque le sujet est mis en avant et qu’il reste sans écho.
Bien à vous et Bonne Année.
@Fab
Je partage les même interrogations que vous. Vouloir « améliorer » le système économique, n’est-ce pas finalement le légitimer et le perpétuer jusqu’à mener l’Humanité à sa perte? Une « nuit du 4 août » juste pour édulcorer le jeu de massacre?
Je refuse aussi de considérer le capitalisme comme indépassable, d’accepter la « fin de l’Histoire » annoncée à la chute du mur par Francis Fukuyama. Nous devons trouver autre chose, nous n’avons pas le choix sauf à mener l’Humanité à sa perte. Comme l’a dit juan nessy, on n’impose pas autre chose par la force. Mais, contrairement à juan nessy, je n’attends pas des partis politiques (càd des politiciens professionels) qu’ils donnent la solution. Ni des syndicats tout simplement parce qu’ils sont codépendants, leur existance n’a de sens que dans le « jeu » tel qu’il est. LE politique (et non simplement la politique) est chose trop sérieuse pour la laisser aux seules mains des partis politiques.
http://www.objecteursdecroissance.be/
A première vue, le projet de Constitution pour l’Economie peut sembler illusoire, rester lettre morte sans application effective. Combien de « beaux » principes sont bafoués en toute impunité. Par ex. la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme interdit la torture, ce qui n’a pas empêché Abu Graib et Guantanamo de rester (largement) impunis.
Cependant, cela peut constituer un outil de sensibilisation citoyenne et porter le débat sur la place publique à l’instar du débat public à l’occasion du référendum sur le Traité de Constitution Européenne. Pour une fois qu’on leur demandait leur avis, les français ont eu l’outrecuidance de se mêler de ce qui les regarde!
Bonne année à tous 🙂
@Etienne
Vous faites œuvre de recherche et de combativité. Vous ne courbez pas l’échine en ce monde et cherchez des réponses. Parfait, bravo 😉
Cependant, il me semble que le temps n’est pas à la recherche de coupables personnifiés dans des individus ou des groupes. Il n’y a pas de coupable (ou alors, nous le sommes tous, à différents degrés), il n’y a que des êtres humains qui trouvent des réponses adaptatives à ce monde. De bonnes ou de mauvaises réponses. Il nous faut réussir à changer ce monde pour que nous n’ayons plus besoin de trouver de mauvaises réponses adaptatives. Libérer les créativités dans le sens du progrès humain et pas dans celui du profit à court terme.
Ce blog est un oasis, parfois pris d’assaut par de vieux réflexes grégaires, nous devons les refuser ces vieux réflexes car ils empêchent toute réflexion productive, ou du moins les ralentissent.
Nous avons ici le droit d’écrire des éléments de réflexion et de nous tromper. D’autres se chargent alors de mettre le doigt sur nos erreurs (de préférence de manière constructive et pacifiée, s’il vous plaît). Nous avons alors le droit d’argumenter, mais à condition d’écouter ce qu’on nous a dit. Ensuite, nous avons le droit et le devoir de changer d’avis lorsque les arguments nous ont convaincus. On peut alors passer à la suite et progresser forts de ces nouveaux éléments.
@Paul et à tous.
Il nous faudrait peut-être écrire une charte du bon usage de ce blog, en guise de bienvenue.
Une compilation synthétique des éléments sur lesquels nous avons progressé pourrait également être utile.
C’est juste une idée, qu’en pensez-vous, les uns et les autres?
Oups. Ai oublié !
Bonne et heureuse année 2010 à toutes et à tous.
Vous avez raison. Mais je crois que Etienne Chouard n’essaye pas de désigner les coupables nominativement, encore que je pense que Goldman Sacht pourrait l’être, de même que par exemple en France Valery Giscard d’Estaing avec l’article 25 de la loi du 4 janvier 1973 (Interdisant au trésor public de présenter ses propres effets à l’escompte de la Banque de France et imposant donc le financement des besoins de trésorerie de l’Etat par les banques privées), mais plus précisément les « structures législatives » qui transfèrent de facto la production monétaire (à l’exception de la monnaie centrale, l’argent) au circuit bancaire privé
A propos de l’idée de « charte »: Boooffffffff…..
Ou alors , juste comme la devise du Canard était » la liberté d’expression , contrairement à la pile Wonder , ne s’use que si l’on ne s’en sert pas » , on pourrait imaginer cette maxime d’Yvan Audouard , que j’avais un temps épinglé au dessus de mon nom sur la porte :
» Vous êtes ici chez vous, mais faîtes comme chez moi »
C’est ma femme qui l’avait finalement enlevée . Elle voulait être chez elle .
Mes Meilleurs Voeux à Tous pour 2010.
@Vincent Wallon
vous dites « …il me semble que le temps n’est pas à la recherche de coupables personnifiés dans des individus ou des groupes…. »
je ne pense vraiment pas que ce soit le propos d’E.Chouard..
il me semble ,par contre, que le temps est à une recherche LUCIDE des raisons qui plongent régulièrement nos sociétés dans des Crises aussi douloureuses à vivre pour la plupart ;
Donc, il nous faut nous donner les moyens d’identifier les mécanismes qui procèdent à l’installation de disparités insoutenables dans la situation qui est faite aux êtres qui peuplent cette planète.
c’est ainsi qu’il sera possible de définir les mesures propres à parer à ce genre de dérive.
je comprends la prudence de P.Jorion , d’E.Chouard et d’autres à personnaliser ces mécanismes en y associant l’identité de personnages qui les incarnent de près ou de loin….
l’histoire humaine nous a régulièrement montré l’injustice dont elle est capable quand on associe frustration+misère+populisme ..
il s’agit maintenant de s’interroger sur la psychologie des « hommes » en ce début de 21eme siècle , qui pour ma part (je l’apprécie tout les jours dans ma pratique) , me semblent plus à même qu’auparavant d’ interpeller l’Autre sans le désigner de suite comme un mauvais objet.
de toute façon ,nous n’avons pas grand chose à perdre à faire ce pari , car , à ne pas se donner les moyens de comprendre vraiment ce qui se passe , nous courrons tous à la catastrophe.
cordialement.
Je viens seulement de découvrir la réponse d’Etienne Chouard.. http://www.pauljorion.com/blog/?p=5861#comment-47191 coup de chance d’avoir remonté la file de commentaires. Je fais donc un voeux pour cette année: que les « réponses » aux commentaires soient supprimés (il suffit de faire un lien de citation ou de reprendre le commentaire auquel on réponds) et surtout que les commentaires apparaissent réellement dans l’ordre chronologique.
Je suis assez d’accord .
Ou alors il ne ne faut pas trop multiplier les billets .
Mais comme le dit la caissière de mon supermarché qui ne manque pas d’à propos et d’humour noir , à l’heure où ça rouspète dans la file d’attente : » il vaut mieux que ce soit vous qui m’attendiez dans le magasin que moi qui vous attende dehors sur le trottoir pour vous inciter à rentrer dans le magasin » .
Suite au message « Paul Jorion dit : 31 décembre 2009 à 18:05 », j’écris une réponse dont je ne me rappelle plus les mots exactes (des fois il m’arrive de faire une capture d’écran avant de les envoyer, mais pas cette fois-ci) mais qui disait dans l’essentiel qu’il avait tort de s’en prendre à Étienne de façon à lui imposer un ultimatum, et qu’en le faisant c’était plutôt sa crédibilité qui se trouverait affectée. Il ne l’à pas publiée, pour des raisons « relatives » que je peu comprendre, mais il l’à lu et m’a envoyé un bref commentaire faisant fonction de certification de réception.
Je ne me suis pas laissé décourager, et ma réponse à donné lieu à l’échange que je reproduis à continuation. Si je publie toute l’échange plutôt que le seul message que Paul me demande aimablement de publier, c’est parce-que je crois que le contenu de cette échange fait bien compagnie à quelques-uns des commentaires qui ont été publiés sur ce fil entretemps et nous aideraient tous à trouver une base commune à partir de laquelle bâtir un modèle qui puisse être partagé par le plus grand nombre et sur lequel essayer de trouver une sortie de crise équitable pour tous (bien qu’opposé par ceux qui y perdraient en comparution à l’évolution qu’ils souhaiteraient optimale selon leurs particuliers points de vue).
@ Étienne Chouard 1 janvier 2010 à 01:33
Cher ami, j’ai une autre hypothèse qui ne s’applique pas de façon déterministe en signalant des coupables spécifiés, soient-ils désignés par des noms propres ou des noms d’institutions. Parce-que le problème n’est pas autant signaler par des noms des coupables (la, vous poussez au désespoir le soldat qui suivait des ordres parce-que vous n’acceptez pas comme logique le fait qu’il obéissait parce-que sa vie ne valait pas un clou s’il ne le faisait pas, et vous ne lui laissez aucune autre sortie que vous tirer dessus… ce qui prouvera sans l’ombre d’une doute qu’il était coupable et en plus qu’il n’accepte pas d’être jugé « démocratiquement »), mais identifier les raisons qui poussent les gens à agir. Des raisons qui sont souvent issus de contraintes extérieures insurmontables et non de la propre volonté libre de l’individu.
Tes efforts pour définir le « Pouvoir Constituant » qui serait légitimé pour écrire une Constitution équitable pour tous, manque, tout comme la Constitution Économique ou l’intention d’interdire les paris spéculatifs sur les marchés de Paul, le point crucial d’identifier qui aurait intérêt a corrompre n’importe quelle législation, tant celles qui l’ont déjà été dans le passé (et rappelons qu’elles étaient de tous bords, pas seulement rouges, pas seulement bleues… mais toutes), comme celles qu’on pourrait mettre en place dans le futur, qui se trouvent déjà sapés en cours d’élaboration comme l’à clairement démontré le sommet climatique de Copenhague ou la législation financière qui devrait éviter dans le futur une répétition de la débâcle financière et économique qu’un vit actuellement et qui s’allonge jusqu’à ce que les contraintes qu’on aura voulu imposer soient convertis subrepticement en de nouveaux avantages compétitifs, justifiées par TINA (there is no alternative)… suite aux contraintes de la course folle. La ou je te suis sans faille c’est qu’il est dingue de laisser au soins de ceux qui se trouvent attrapés dans la course le soin d’écrire les règlements pour tout le monde, car ils écrirons ceux qui accélèreront le mieux la course en sacrifiant tout le reste.
Il ne faut pas s’en prendre aux hommes… on ne peut pas réinsérer dans la société des héroïnomanes avant de leur avoir appliqué avec succès la cure pour leur addition. Cherchons plutôt à identifier la nature de leur maladie et développons les médicaments nécessaires. Il ne sert à rien de changer de règles pour recommencer, si ce n’est en s’assurant qu’ils n’auront plus besoin de se sauter n’importe lesquelles par un impératif logique incontournable.
Je crois que ce que Paul redoute c’est qu’on impose des voies de pensée qui rendent inévitable l’épisode de la guillotine, qui est une solution simpliste et extrême, très populiste et démocratiquement opportuniste mais qui suscite par nature une telle opposition de ceux qui seraient passes par les armes qu’un bain de sang immense serait inévitable. C’est la qu’il redoute les théories de conspirations et les solutions populistes superficielles tant qu’il doit faire les choix opportuns même si cela signifie ne pas être totalement logique, éthique, conséquent et transparent. Cette dernière chose s’est vue et n’a pas manqué de susciter des réactions.
@ juan nessy 1 janvier 2010 à 16:04
Tout à fait d’accord, sauf sur un point: aucun des partis actuellement existants n’est susceptible d’être utile, et cela indépendamment de son idéologie… des qu’on tourne trop longtemps dans le montage politique actuel on s’adapte à ces contraintes. De ce fait, on devient esclave des dettes accumulées pendant les campagnes électorales passées, et on se trouve perpétuellement à genoux pour financer la prochaine. Sans une nouvelle structure et logique qui échappe à cette contrainte… aucune évolution qui nous soit favorable est possible. Une petite lueur… cela ne dépend que de nous, car les partis n’ont besoin d’acheter comme service ce que leurs membres ne peuvent ou ne veulent pas lui fournir sans dépendance d’externalités qui se paient très cher.
@ Vincent WALLON 1 janvier 2010 à 13:57
Très constructif, votre commentaire. Cependant, c’est Paul qui demandait des noms dans son « ultimatum ». J’ai déjà écrit dans mon échange avec Paul pourquoi prononcer des noms concrets est contre-productif.
Le problème avec les cartes de bon usage est que ceux qui les liraient sont ceux qui n’en auraient pas besoin. Et ensuite qu’une carte trop définie termine par réclamer l’existence d’une police et d’un judiciaire pour séparer les cheveux en deux qui accumulera des années de retard, les infracteurs vous défiant à prouver qu’ils ont croisé la ligne du permis. Cela finit toujours par l’abandon du site au trolls, parce-que on ne trouve plus le temps pour faire ce à quoi le blog était destiné, et que le reste n’a pas d’importance.
@ sentier198 1 janvier 2010 à 15:33
Vous avez lu toutes mes pensées 😉
@ cdanslair2010 1 janvier 2010 à 16:54
Oui, la formule blog n’est pas la plus optimale pour accompagner la structure des débats qui se développent. Surtout quand on n’a pas d’autre moyen que scanner manuellement tous les fils pour voir si un nouveau commentaire à été intercalé. Mais mettre en place quelque-chose d’autre n’est pas facile du tout, surtout si on doit accommoder ce qui existe déjà.
Vous savez peut-être qu’il existe une version en anglais du blog que j’avais d’ailleurs lancée simultanément en 2007, époque où j’habitais encore aux États-Unis.
L’audience du blog en français décollait rapidement, tandis que celle du blog en anglais stagnait, conduisant à ce que je m’en désintéresse, les traductions de mes papiers d’une langue dans l’autre prenant trop de temps.
La suggestion de NingúnOtro vaut cependant qu’on y réfléchisse : connaissez-vous des moyens de traduire nos billets qui soient gratuits ou presque et ne réclament pas un travail trop considérable de vérification ?
Je sais.
Le problème est comme vous dites que même si on domine plusieurs langues (moi, j’en use quatre), quand on pense tout temps dédié à autre chose, même des traductions, est du temps (trop de temps) perdu pour continuer à penser. Il faut que d’autres gens, qui trouvent ce qu’on écrit intéressant et qui sont mieux préparés et n’ont pas de priorité encore plus urgente collaborent en prenant soin des traductions. Les traductions mécaniques sont trop imprécises et ne peuvent servir que pour capter une idée très approximative. Les traductions humaines dépendent du niveau de spécialisation du traducteur. Quelques logiciels comme Tiki-Wiki (wiki + blogs + forums) permettent de gérer des traductions collaboratives ou chacun peut apporter des améliorations jusqu’à ce que une traduction définitive et acceptable soit produite. C’est à dire que tant la traduction comme la vérification sont des contributions bénévoles. Moi, j’y avais pensé comme back-office d’un réseau de publications papier locales ou chacune publierait dans sa langue locale mais qu’on s’entreaiderait pour traduire les nouvelles qui pourraient avoir un intérêt plus ample à d’autres langues selon il y aurait demande de publication. Mais cela fait partie d’une stratégie plus ample pour créer une alternative viable locale au mass-média traditionnels qui sont au service de qui on sait, une stratégie qui aurait des revenus suffisants pour payer des dépenses raisonnables, des traductions entre autres.
Je reconnais la difficulté du rapport parti /financement du parti . Une réponse partielle a été apporté en France par le financement public qui n’est pas négligeable ,même s’il a le défaut d’être une prime aux « déjà en place » . Je connais les besoins de » surfinancement » liés à un campagne nationale . Je sais aussi que ça n’est pas forcément la campagne la plus coûteuse qui a forcément le meilleur « rendement » ( les clubs de foot font d’ailleurs la même démonstration !) Paul Jorion avec 25 000 € par an démontre aussi qu’il suffit d’un petit delta pour susciter beaucoup pourvu que le discours soit en prise avec le » réel » . Je suis donc moins pessismiste que vous ,sur la capacité de plusieurs partis à faire évoluer leur discours. Il ne leur est d’ailleurs pas interdit de faire , comme Paul , appel à des contributions individuellles sans contrepartie .
Il n’est pas interdit non plus de se lancer soi même en politique sur des bases inédites . Difficile ? Ben oui , mais ça reste pour moi la seule façon supportable de prétendre porter un projet ( plutôt que « modèle » , ou « logiciel »ou autre terme dans le vent qui confondent déjà la fin et le moyen ). Ce que j’ai appelé « se coltiner le terrain » .
Sur la motivation au changement , mur ou guillotine : j’ai bien compris ( je crois ,car à imaginer on peut se tromper ) les arrières plans auxquels vous pouverz penser . Je ne sais correctement éviter les deux que par le débat et l’émergence d’un projet politique , qui évitent et l’un et l’autre . D’où mes allusions à la nécessité de la simplicité ( digne de mon petit fils ) , de l’urgence ( trois mois), du portage par les partis ( au dlà d’internet qui reste un outil de classe , des journalistes et des éditeurs ).
Au délai près , si ça foire , nous aurons et le mur et la guillotine .En français et en anglais d’ailleurs .
Hola NingúnOtro !
« Il ne faut pas s’en prendre aux hommes… on ne peut pas réinsérer dans la société des héroïnomanes avant de leur avoir appliqué avec succès la cure pour leur addition. Cherchons plutôt à identifier la nature de leur maladie et développons les médicaments nécessaires. Il ne sert à rien de changer de règles pour recommencer, si ce n’est en s’assurant qu’ils n’auront plus besoin de se sauter n’importe lesquelles par un impératif logique incontournable. »
Vous mettez des gants alors qu’Etienne n’en met pas ! Ne cherchez pas : le malade c’est l’autre. Regardez moi ! Ce système, cette société, c’est la vie. Nous n’osons (ils n’osent) pas en changer, prisonniers que nous sommes de notre cadre de pensée : et dans ce cadre précisément, les malades seraient ceux qui respecteraient le mieux les contraintes dudit cadre : compétition pour la survie diront certains, compétition pour le jeu, pour se sentir vivant penseront d’autres ? Ils sont malades mais on ne les nomme pas. Et quelle est leur maladie : celle de jouer le jeu à fond ? Sincèrement : je ne comprends pas…Il y a quelque part quelque chose qui se mord la queue.
Il y a donc des malades, des gens sains (la majorité ?) et des médecins au chevet de la société malade…Rien de bien neuf sous le soleil !
– Et pourquoi la société est-elle malade docteur ?
– Parce qu’elle a quelques travers qui produisent des individus malades et donc dangereux pour le bien-être voire peut-être même pour la survie du groupe, de la société, et il s’agit pour nous autres docteurs d’être vigilants afin de démasquer ces travers et de montrer au peuple les dangers qu’il encourt et les remèdes qui existent et doivent être utilisés afin de remettre la société sur pieds.
– Mais, docteur, j’ai comme le sentiment que les travers dont vous parlez sont précisément ce qui fait non seulement la particularité de notre société mais aussi ce qui lui permet de survivre. Aussi ne pensez-vous pas qu’il serait plus simple que l’on change de modèle de société ?
– Heu…Vois-tu, au départ, Dieu créa l’homme a son image, puis avec le temps c’est l’homme qui créa la société a son image…Comprends-tu ?
– Oui Maître, pardon, oui Docteur…
– Tu peux m’appeler Maître si tu veux…
– Oui donc Maître Docteur, et si l’homme avait changé, mais qu’il reste encore suffisamment de…comment dire…de malades disons, pour laisser penser le contraire ?
– Heu…Que…Tu veux dire…You’re talking to me ?… Vas-y, répète…
– Oui Maître Docteur, si l’homme pris individuellement, sans qu’on le mette dans une catégorie comme chinois ou africain ou français, si cet homme individuel préférait vivre dans une société totalement différente de la nôtre, où la compétition ne se ferait pas autour d’un plateau de Monopoly©, le sauriez-vous ? Vous en apercevriez-vous ?
– Alors écoute-moi bien petit : d’une, je suis Docteur en société, c’est mon métier, alors imagine un peu si un truc pareil peut m’échapper ! Dis-moi, c’est un scoop que tu tiens-là…Viens, suis-moi, on va continuer à en parler…avec des amis à moi, tu verras ils sont gentils, ils sont docteurs, comme moi, et qui c’est qui va avoir une belle chemise blanche tout neuve avec les manches qu’on attache dans le dos ? Hein ?
Bien à vous.
Vive l’esperanto 🙂
@ juan nessy 2 janvier 2010 à 10:23
Comme vous dites, le financement public est une prime aux « déjà en place ». Il à aussi le défaut d’introduire la sélectivité en jouant avec les marges d’interprétation des règles, une interprétation souvent arbitraire dont une correction en justice plus tard ne saurait défaire les effets.
La capacité de certains partis à faire évoluer leur discours ne change en rien les termes du piège financier dans lequel ils se trouvent. Le changement de discours se trouve d’ailleurs très dévalué comme argument. Regardez Obama… le bling bling du marketing électoral éblouit, mais ne change pas les contraintes réelles qui conditionnent ses actes.
Pour qu’un parti puisse capturer la confiance des électeurs autre que par la peur de la droite ou la peur de la gauche, il doit s’éloigner de ce discours bipolaire et reconstruire un cadre référentiel logique et éthique simple qui évite les culs de sac logiques des labyrinthes dans lesquels les politiciens professionnels d’aujourd’hui ont converti la politique.
On avait essayé d’élaborer les bases d’un tel parti chez Étienne Chouard pour donner une continuité à son action pour les référendums sur la Constitution Européenne dans les élections européennes, mais j’ai bien peur d’avoir été le seul à avoir compris l’importance stratégique d’une telle démarche.
Le problème de la simplicité est aigú… on ne peut faire trop simple quand l’action qu’il nous faut sert à défaire l’extrème complexité dans laquelle nous devons chercher un chemin. Il n’y à pas de solution simple synthétique qui puisse convaincre une grande majorité de citoyens sans trop d’efforts. Sauf à renoncer à l’usage d’idéologies trop souillés et à repartir sur la base d’une logique et éthique universelle perçue instinctivement comme plus équilibré que ce qui existe et donc intrinsequement acceptable parce-que beaucoup moins éloigné de ce que chacun perçoit comme décence commune. D’accord pour se coltiner le terrain, mais le réel de 2010 en avant et sans à priori vouloir atteindre des victoires pyrrhiques en prenant la chute de Wall Street comme une vengeance post-mortem de la gauche pour la chute du Mur de Berlin il y à vingt ans.
Il faudra beaucoup de débat, mais plus important que conclure tous les débats à priori ce qu’il faut c’est montrer que la voie du débat ne sera plus jamais mise à l’écart. C’est la que les citoyens pourraient anticiper qu’on ne veut pas faire de la politique sans eux, comme presque tous les autres.
@ Fab
« … et qui c’est qui va avoir une belle chemise blanche tout neuve avec les manches qu’on attache dans le dos ? Hein ? »
Vous vous rendez compte que vous portez déjà votre chemise psychiatrique à vous, et que je n’ai point besoin d’y ajouter celle que vous imaginez être la mienne?
Bonjour et bon vent aussi à ceux qui cherchent avec vous .
J’ai du mal à comprendre la fin de votre avant dernier paragraphe .
Il est certain qu’un parti à deux adhérents ça fait peu . Je ne connais pourtant pas d’autre solution pour être représentatif ( institutionnellement légitime) que de faire adhérer ( c’est dur et long et souvent décourageant ) librement à un parti , la base de ceux que l’on prétend représenter .L’autre voie , que je ne cautionne pas tant que j’ai suffisamment le sentiment de vivre en République , c’est la désobéissance dite civique . Il vaut mieux dans cette option être majoritaire de fait sinon de droit . J’ai fait partie de ceux qui ont signé pour que Chirac grâcie José Bové quand il était en prison pour six mois . Je citais alors , dans mon courte à la présidence de la République la maxime de Ciceron : « Summum jus , summa injuria » plutôt que le proverbe issu de nulle part » dura lex , sed lex « .Je sais aussi que vous accusez Bivé de forfaiture . Pas moi . Peut être parce que je dois bien avoir 30 ans de plus que vous et que je sais , en ayant parfois payé pour ça , sans doute moins durement que Bové !) qu’on n’est rien si l’on n’est pas assez de sincérement convaincus et motivés par les tripes ,pour incarner un projet nouveau . Pour s’en assurer je ne connais que le terrain , les gens comme ils sont ,là où ils sont , l’explication sans relâche , la simplicité , la modestie et le sens de la mesure ( allo Aristote ) y compris celle du temps , des alliances , du territoire pertinent , des outils -leviers ( allo Jorion , Etienne ,….) .
Il y a selon moi , une opportunité avec les régionales de mars 2010 de commencer à faire ancrer dans le terrain ( le niveau régional à une manipulation institutionnelle près de sa compétence légale ,est économiquement donc politiquement intéressant ,) des orientations et des pratiques qui vont dans le sens d’une meilleure maîtrise du citoyen de base sur l’économie , voire sur ceratins outils financiers ( je rejoins à ce propos les critiques faites au PS qui avec 20/22 présidences de régions , n’a pas été foutu depuis la denière échénéce de bâtir un horizon commun là dessus ) . Cette opportunité est selon moi d’autant plus intéressante ,qu’au mois de mai il y a en Allemagne une élection du même type dans le Land le plus peuplé ( Rhénaniedu nord -Westphalie) .
La bataille ne se gagnera pas grâce à de seules victoires en France .
Ni grâce au seul Jorion ou au seul Etienne .
On écrira les constitutions après ( au niveau européen si possible ), mais je sais que vous avez plus de craintes ( en partie justifiées ) que je ne mets d’espoir dans ce qu’il faut faire de l’Europe …élections après élections .
Il n’est pas interdit d’écrire des brouillons qui serviront de nerf et de pense bête pour ces élections ( de tous poils ) .
Hola NingúnOtro,
Vous avez mal lu : je ne vous traite pas de fou, bien loin de moi cette idée ! C’est une autre façon de présenter mon point de vue, rien de plus.
Alors, après relecture, êtes-vous capable de sortir du cadre ? Le système tel qu’il est aujourd’hui ou tel qu’il serait avec les quelques améliorations que certains veulent lui apporter ne vous semble-t-il pas superficiel ? Ou au moins ne pensez-vous pas que certains sur Terre, nombreux à mon avis, puissent le considérer comme tel ?
Bien à vous.
PS : si vous saviez à quel point il est difficile d’utiliser le clavier avec cette foutue chemise 🙂 !
@ Fab
Rassurez-vous, je n’ai nullement cru que vous me traitiez de fou. Ce que moi j’ai cru entendre dans votre mise en scène est que vous croyez que quelques-uns en s’autoproclamant docteurs cherchent à vous mettre une camisole de force. J’ai juste voulu dire que la camisole de force est déjà dans votre tête… le fait d’attendre que quelqu’un viendra vous mettre une camisole est en soi déjà une camisole. 😉
Suite à des circonstances qui se sont développés bien trop vite dans ma vie, j’ai eu l’occasion de me former des critères propres avant d’entrer dans l’usine de formatage qu’est l’éducation scolaire depuis trop longtemps… je ne me suis jamais laissé enfermer dans ce cadre duquel vous me demandez si je saurai en sortir.
Je construis mes analyses hors-cadre depuis le début. Autre chose est le fait que je tienne bien compte du dit cadre à l’heure d’évaluer comment et pourquoi pourraient agir la plupart des autres. Moi je suis dehors, mais les autres (pas tous, mais une portion statistiquement très significative) sont bien dedans et cela conditionne leurs réactions. Le système me semble très déficient et les changements que je crois nécessaires sont profonds… mais on n’a pas d’autre choix que de commencer avec la situation actuelle et de proposer des choses qui soient possibles. Si on propose directement un système complet et définitif… le changement n’est pas abordable et en plus il s’agirait d’un prêt-à-porter digne d’une dictature qui susciterait de l’opposition rien que pour cela. Non, on ne peut que proposer des pièces du puzzle, les mélanger avec des pièces apportées par d’autres, et accepter qu’on ne peut savoir quel sera l’image qui apparaitra quand le puzzle sera complet.
Je suis sur que de nombreuses personnes pensent hors cadre, mais l’action individuelle est conditionnée par la perception de l’entourage et le calcul des possibilités de résultats d’une telle action… et la, comme on ne voit guère ce que pensent les autres on est souvent paralysé parce-que on ne voit guère ASSEZ de personnes FAIRE des choses réellement utiles pour changer le monde. Si personne n’agit parce-que il ne voit pas assez de personnes actives pour conformer un collectif ou au moins assez d’agents libres pour que des initiatives qui ont besoin de plusieurs personnes puissent être mises sur pied… peut-être 100% des gens veut agir, mais personne ne voit des signaux qui lui indiquent qu’il n’est pas seul, et alors rien ne peut être fait. Il ne se lance pas, et les autres non plus.
@ juan nessy
Oui, je comprends que vous ayez des problèmes avec ce passage. Il fait référence à l’opposition gauche – droite, ou gauche – capitalisme, en personnifiant la chute du Mur de Berlin comme l’effondrement de la gauche et celui de Wall Street comme celui de la droite et du capitalisme. Il y à a mon avis deux erreurs fondamentales qu’on n’arrive pas résoudre et qui faussent toutes les observations: 1) la gauche est une idéologie, mais si la droite peut en être une le capitalisme n’est ni idéologie ni système. Le capitalisme n’est que optimisation de méthodes et il ne peut être combattu par une idéologie, car il s’adapte à n’importe quelles circonstances. 2) La définition des classes sociales de Marx est opportuniste et circonstancielle pour donner le plus de force possible au lancement du mouvement au moment ou l’industrialisation créait un lumpen-prolétariat massif. Elle n´était pas valide avant l’industrialisation, et elle ne l’est pas non plus dans l’ère post-industrielle. La gauche bloque tout possible avance en insistant à faire la différence sur la base de la définition de Marx, car des prolétaires propriétaires de leurs maisons (même si esclaves de leur hypothèque), ou avec des plans de pension privés, ou investisseurs en bourse… ne peuvent pas si facilement être mobilisés contre les propriétaires des moyens de production. Cette gauche la elle occupe un espace politique, mais elle ne fait rien utile avec. Comme vous voyez, j’ai plutôt des griefs contre la gauche. Bové, lui, je ne sais pas d’où vous tenez que j’aie une certaine attitude envers lui, autre que j’aie pu m’exprimer peut-être sur le fait qu’Étienne l’ait appuyé. Stratégiquement, il contribuait, tout comme les myriades de fractions de gauche et les partis monothématiques, à la fragmentation de l’opposition. J’aime la diversité, mais les contraintes du système électoral exigent de renoncer au moins temporellement à la fragmentation.
La stratégie passe par la simplicité des concepts de base (la logique et l’éthique) et par déconstruire la confusion, pour que chacun puisse juger personellement la rélativement meilleure pertinence de ce qu’on propose. Intrinsèquement, comme structure cohérente, et vers l’extérieur, comme outil adapté pour mettre en marche une évolution qui part les pieds bien firmes dans le merdier dans lequel nous nous trouvons et qui compte avec la logique nécessaire pour qu’un changement graduel vers quelque chose de mieux soit possible. Les utopies peuvent servir comme référence lointaine, mais leur nature immaculée n’apporte pas d’instruments pour évoluer vers elles depuis une situation ou on doit lutter contre une opposition sans cartier.
Une belle opportunité auraient été les européennes, et elle fut ratée. Maintenant, il faudrait s’y mettre tout de suite… partout. Mars 2010 est trop tôt parce-que il est impossible de lancer un mouvement indépendant dans si peu de temps. Il faut lancer le mouvement, et se présenter A TOUTES LES ÉLECTIONS des qu’il sera prêt au niveau requis dans une zone affectée par une élection (et la, je pense à toute l’Europe).
NingúnOtro,
« …on n’a pas d’autre choix que de commencer avec la situation actuelle et de proposer des choses qui soient possibles. Si on propose directement un système complet et définitif… le changement n’est pas abordable et en plus il s’agirait d’un prêt-à-porter digne d’une dictature qui susciterait de l’opposition rien que pour cela. »
Ce serait effectivement prétentieux et totalement contreproductif. Je n’exprime aucunement l’idée de proposer « directement un système complet et définitif », mais simplement de changer de cadre d’observation, de réflexion.
Faites le test, autour de vous et si vous en avez l’opportunité au sein de sociétés différentes de la nôtre : posez la question de savoir ce que pense chacun, pris individuellement, du fonctionnement de notre société. Vous verrez, et vous le savez probablement déjà de manière intuitive, le « résultat » est d’une simplicité déconcertante : société de compétition déshumanisée, dans laquelle même la compétition ne nécessite plus un contact entre individus. La système social actuel est déshumanisant et nous commettons l’erreur suivante : nous confondons le côté nécessaire de la vie en société avec La nécessité de CE système d’organisation, CE jeu de Monopoly©. Nous cherchons donc logiquement à améliorer CETTE organisation sociale par l’ajustement de ses règles, sans entendre la voix de ceux qui crient leur ras-le-bol, et sans donc oser une réflexion –rien de plus- sur ce que pourrait être un nouveau jeu. Le billet d’Emmanuel Quilgars parle de mérite : c’est une réalité et elle est dramatique : elle impose de fait l’acceptation du jeu, critiquer le jeu c’est l’accepter de fait.
Sortir du cadre d’observation ne signifie donc pas nécessairement une refonte totale et immédiate du système qui serait décidée par une minorité, et qui aurait comme vous le notez justement un arrière-goût de dictature, mais plus simplement de tenir compte du voeu que chacun pourrait formuler sur l’utilisation qu’il aimerait avoir du temps qui lui est imparti sur cette belle planète, et que, Raison oblige, nous avons oublié de considérer comme miraculeux. Bref, nous avons enterré l’homme et ses aspirations sous la société et la Raison. Et je considère comme un devoir vis à vis de son prochain, que ceux qui ont le temps et la volonté de se pencher sur ce type de questions, écoutent cet appel de détresse qui est enfoui depuis trop longtemps.
« …personne ne voit des signaux qui lui indiquent qu’il n’est pas seul, et alors rien ne peut être fait. Il ne se lance pas, et les autres non plus. »
ABSOLUMENT. Nous nous sommes laissés convaincre que la vie en société, inévitable, passait nécessairement par l’acceptation de la présente organisation sociale, par l’acceptation de ce jeu de Monopoly© qui nous a amusé un temps. Effectivement, personne ne voit les signaux du changement…et c’est bien ce qui m’inquiète !
Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait.
Nous disposons d’une organisation démocratique, largement perfectible certes –bonjour Etienne 🙂 -, qui doit nous permettre de « prendre tous les risques » ! Et je suis persuadé que de prendre cette réflexion comme base permettrait d’apercevoir des solutions nouvelles et « allant de soi » à nombre de problèmes actuels : écologie et esclavage des « peuples du Sud » par exemple.
Finirons-nous par admettre que nous n’avons pas nécessairement choisi la meilleure porte pour entrer bien comme il faut dans l’histoire… ?
Paix et amour, et bien à vous.
Nous nous trouverons donc d’accord sur la nécessité et la richesse des alliances .
Même, si comme moi vous êtes marié , nous en connaissons la difficulté et les coups de lime qu’il faut donner à son amour propre .
@ Juan nessy
« Nous nous trouverons donc d’accord sur la nécessité et la richesse des alliances. »
Cela dépends… de ceux qui pourraient faire partie de ces alliances. De mon point de vue, fonder des partis neufs pour éviter l’air contaminé des existants, et ensuite s’allier avec ceux-mêmes est un non sens parce-qu’on importerait par l’alliance ce qu’on à voulu éviter en fondant un nouveau parti. L’alliance que je vois logique est celle de la compréhension intellectuelle et la décision individuelle. Si on fonde un nouveau parti c’est pour démarrer avec les compteurs des erreurs, la corruption et la hiérarchisation des dirigeants à zéro et pour essayer de les maintenir ainsi indéfiniment. C’est la seule façon de récupérer pour la politique tous ceux qui lui tournent le dos parce-que ils se voient impuissants pour balayer dans ces étables d’Augias. On à déjà trop vu quelles sont les alliances possibles entre partis établis de longue date et qui doivent accommoder leurs cadres et les intérêts de ceux-ci dans la structure de l’alliance et les listes électorales.
L’alliance ne peut être qu’a titre individuel et comme citoyen lambda parmi d’autres citoyens lambda. Les autres partis, malades des symptômes d’endettement et de carriérisme parmi leurs cadres et leurs élus, devraient faire auto-évaluation de la situation et en arriver à la conclusion qu’il serait intéressant qu’ils ne se présentent pas pour ne pas fractionner l’électorat qui n’aurait pas d’autre alternative que de voter ou l’un, ou l’autre. Pour cette raison aussi, les élections européennes auraient été un champs d’essai plus opportun puisque cela aurait pu se faire sans sacrifier les possibilités d’avoir des élus, vu que la possibilité de les obtenir pour des partis trop petits était de toute façon presque nulle. On peut leur demander de ne pas se présenter, mais la décision est bien sur à eu de prendre… ou pas.
Je n’ai pas d’amour propre, autre que ne pas vouloir me mettre à genou quand on violente mon sens de la logique et de l’éthique. Cela fait de moi un très mauvais vassal de n’importe quelle autorité qui voudrait imposer ses raisons et points de vue en abusant d’une position de force. Je ne pourrais être marié à quelqu’un qui ne penserait pas de la même façon avec une intensité comparable, justement parce-que je n’accepterais pas que quelqu’un d’autre se mette à genou à ma place parce-qu’il aurait une attitude plus tolérante envers les principes. Pire encore, je ne veux pas avoir des enfants si je dois me contenter de les voire triturer par le système « éducatif » actuel, et cela ne facilite pas l’entente avec un représentant de l’autre sexe.
Pas de coups de lime pour moi sur des questions essentielles. Tant pis pour tout ce que cela rends impossible, je me contente du reste et le fait de pouvoir me regarder dans le miroir le matin.
Même, si comme moi vous êtes marié , nous en connaissons la difficulté et les coups de lime qu’il faut donner à son amour propre.
@ NigunOtro :
Bon courage !
Mais je préfère ma lime à votre glace . Camus , que l’on célèbre ces temps aurait dit » je préfère ma mère à la justice » .
Moi aussi .
Désolé d’insister… Il est vrai que je n’ai pas encore acheter votre livre sur l’argent, mais au regard des commentaires ci-dessus, je souhaiterais avoir une réponse à la question que j’ai posé ou la confirmation que la réponse se trouve déjà dans votre livre, ayant déjà acheté 4 ouvrages à la FNAC presque pour rien et qui au passage sont pour la plupart contradictoires sur le sujet..
Je pense être de votre avis, pour moi les banques privées ne créent pas d’argent, mais des promesses de payer. Ce qui implique si nous avons raison qu’il existe une loi, code, article ou autre dispotif légal qui autorise les banques privées à libeller/mélanger l’argent cash (Banque Centrale) ET les « moyens de paiement/promesse comptable » en €uros non ?… ou a officiellement prêter des euros, alors qu’il s’agit en réalité et comme vous le dites des « moyens de paiement/promesse comptable ».. SVP Aidez moi, je cherche depuis plusieurs jours, je ne trouve rien, est-ce dans votre livre ? Pouvez vous m’aider ? Il me manque cette pièce du puzzle !
(mon message précédent est plus haut au 1er Janvier à 01h58m)
Je veux bien vous aider mais je ne comprends pas votre question : je ne vois pas ce que vous essayez de déterminer. Toutes les opérations en euros sont par définition en euros.
Merci de m’avoir vu, lu et répondu !
Je navigue à vue entre la position d’Etienne et la votre (celle de Van également qui semble-t-il a déjà votre livre, voir toujours message précédent). J’avais d’ailleurs à votre attention et celle d’Etienne fait la proposition de consensus suivante:
les banques commerciales ne créent pas d’argent mais des « promesses de payer »(moyen de paiement/enregistrement comptable) que la masse considère à tort comme « son argent ». OUI / NON ?
C’est mon point de vue en l’état de mes lectures/recherches mais il me reste un doute sur lequel j’ai besoin d’aide car personne ne semble en mesure de me répondre à savoir:
– si les banques commerciales créent des €uros scripturale, elles peuvent les mélanger avec les €uros cash de la Banque centrale. Puisqu’il s’agit de la même monnaie. Mais ca n’est pas ma conviction.
– Maintenant si les banques commerciales ne créent pas d’€uros mais des « promesses de payer des €uros, ou moyen de paiement ou inscription comptable en euros », ce qui est ma conviction, mais alors il doit bien y avoir une loi, un article, un code, quelque chose de légal qui les autorise par exemple à libeller des relevés de compte en €uros ou à prêter des €uros quand il s’agit en réalité de « promesse de fournir des €uros BC à la demande » ?
@lenewbie: votre question n’a pas de sens. Evidemment que si l’on vous prête 100€, vous allez donner une reconnaissance de dette de 100€. Il n’y a là rien d’extraordinaire, vous l’avez sans doute déjà fait vous-même si l’on vous a un jour prêté de l’argent. Et rien ne vous empêche non plus d’essayer de revendre une reconnaissance de dette ou de l’échanger contre une autre reconnaissance de dette (c’est ce que font les banques entre elles pour solder la différence en argent réel chaque jour). Ce sont là des choses qui sont faites fréquemment, et pas seulement par les banques. On a juste décidé pour je ne sais quelle raison de compter ces reconnaissances de dettes bancaires (pas celles que le commun des mortels fait) dans la masse monétaire, ce qui a jeté la confusion dans les esprits.
(c’est ce que font les banques entre elles pour solder la différence en argent réel chaque jour)
Quand je dis ceci, en réalité c’est vous le client de la banque qui utilisez la reconnaissance de dette que la banque vous a donné pour payer des choses. Vous utilisez ainsi votre compte courant (reconnaissance de dette) pour acheter au magasin. Il faut évidemment que la banque du vendeur l’accepte. Et c’est souvent le cas, sachant que les clients de cette banque font la même chose. Chaque jour, les banques soldent ensuite la différence entre elles en argent réel.
Mais imaginez que votre banque soit en grave difficulté financière et que la banque du vendeur le sache et ne lui fasse pas confiance, eh bien elle va probablement refuser votre paiement du compte courant car elle ne sera pas sûre d’être payée en argent réel. C’est déjà arrivé. Un de mes amis qui était client chez la banque Kaupthing a fait un virement de son compte courant qui a été refusé par la banque réceptrice (Kaupthing ne faisait pourtant faillite que deux jours plus tard).
A lenewble
Heu, ce sont les règles comptables.
Chaque opération est inscrite dans les comptes concernés :
il existe différents comptes (ce sont pas les mêmes que vos relevés)
par exemple :
-des comptes « fournisseurs » (EDF pour inscrire les sommes dues puis payées à ce fournisseur)
-des comptes « clients »
-et aussi des comptes pour inscrire les sommes prétées
-et d’autres pour inscrire les sommes empruntées
chacun de ces comptes interfère avec un ou plusieurs autres comptes par l’intermédiaire des colonnes crédit et débit.
lorsque l’un de ces comptes est crédité un autre est débité et vice versa
« Fermons le casino : interdisons la cotation continue sur les marchés au comptant et à terme »
Les grands esprits se rencontrent : http://blog.mondediplo.net/2010-01-20-Instabilite-boursiere-le-fleau-de-la-cotation-en
J’ai beaucoup apprécié ce billet de M. Lordon, démystifiant la « liquidité » que les « experts » nous servent à toutes les sauces pour justifier l’injustifiable.
Paul,
A supposer que vous partagez l’analyse de M. Lordon, et sous réserve que M. Lordon l’accepte, pourriez-vous donner un écho supplémentaire à cet effort pédagogique de démystification ?
Un super article, de l’excellent Lordon: à lire!