Par essais et erreurs
« Contrôlons la monnaie », affirment les monétaristes, « et le reste prendra soin de lui-même ». « Pas si vite ! », dit Keynes, « la monnaie peut se porter très bien dans une économie de sous-emploi. Le mécontentement social qui résulte alors du chômage est un facteur déstabilisant, encourageant même certains à prôner un autre système économique. Il faut au contraire mettre le plein-emploi au centre des préoccupations ; les autres facteurs, comme la monnaie, seront réglés ensuite ». « Peut-être », corrige Schumpeter, « mais rien ne vaut la fuite en avant technologique. L’humanité bénéficie de son progrès par un plus grand bien-être, et l’accroissement des richesses corrige tous les défauts qui pourraient apparaître ! »
Le fait est que l’on a d’un côté la production et de l’autre, la consommation, et que rien ne va si le volume de l’un et de l’autre ne sont pas les mêmes. Alors, ou bien on dit comme Jean-Baptiste Say qu’ils sont automatiquement égaux – même s’il y a malheureusement des petits délais ou des écarts dans l’ajustement nécessaire. Ou bien on prétend avoir trouvé la recette-miracle qui permet que les deux coïncideront toujours. Ou bien encore, on ajuste l’un à l’autre de force – comme en Union Soviétique – et l’on a à la fois cinq salariés par poste et rien sur les étagères des magasins.
Dans la pratique – comme l’innovation technologique chère à Schumpeter ne se commande pas – on procède par essais et erreurs. Et quand la solution de Keynes ne marche pas, on passe à celle de Friedman. Ou l’inverse.
Pourquoi cela ne marche-t-il jamais ? Parce que le système est beaucoup plus compliqué qu’on ne veut le reconnaître, et qu’il y a toujours des facteurs dont on n’a pas tenu compte, soit intentionnellement (on introduit toujours des hypothèses simplificatrices), soit par accident.
Ajuster de force n’est pas la solution mais cela veut-il dire que la méthode par essais et erreurs puisse être employée indéfiniment ? On a vu où ça mène – et avec la complexité croissante qu’a permis l’informatique, les ajustements de tirs sont de plus en plus coûteux. Pour que tout ce qui est produit soit aussi consommé, il faut que les ménages aient assez d’argent. S’il leur en manque on complète par le crédit. Là aussi on sait où ça mène : on crée des pyramides de créances, qui finissent un jour par s’écrouler– comme en 2007 aux États-Unis, et il faut alors des années pour se remettre sur pied.
Or – on le sait – il faudra de moins en moins de monde pour produire tout ce dont on a besoin. Imaginer qu’il y aura toujours en face de l’offre une demande de même volume – par l’opération du Saint Esprit – relèvera donc toujours davantage du vœu pieux. Keynes avait raison : pour que les gens ne remettent pas en question le système économique au sein duquel ils vivent, il faut qu’ils soient heureux. Pour cela, il faut assurer, disait-il, le plein emploi. Mais s’il disait cela, c’est parce que le seul moyen qu’il envisageait pour eux d’obtenir les revenus qui leur permettraient de consommer, était qu’ils travaillent. Et si l’on reprenait la question dans l’autre sens ? En partant plutôt du fait qu’il faudrait que les gens soient heureux. Et en déduisant tout le reste à partir de là : le travail, l’argent, etc. Juste pour voir !
85 réponses à “BFM Radio, le lundi 7 décembre à 10h46”
Tous les gens heureux, mais quelques uns beaucoup plus heureux que tous les autres?
Cela ne change rien. Est-ce que les cellules de la grande batterie humaine chez Matrix n’étaient pas heureux?
Juste pour voir… n’est pas assez, n’est pas sérieux.
Tout le monde considère l’emploi, donc le travail, comme indispensable. Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front. Ah! ving siècles de christianisme ça marque !
Ce que demandent les gens, ce n’est pas du travail, c’est de vivre et donc avoir des revenus. A quoi nous sert la productivité de nos travailleurs dans les entreprise si ce n’est pas réparti ?
Attention quand on utilise la notion de « bonheur », cela peut vite déboucher sur une pensée totalitaire…
Il y a « amour » aussi, qui est encore plus inquiétant !
il y a un un petit problème dans la démarche, car être heueux a notre epoque c’est pouvoir consommer. Donc le bonheur, entre paranthése, semble dépendre de l’argent et malheureusement du travail.
C’est se que semble dire Kesnes, et il semble qu’il ait eu raison. M’enfin le problème du bonheur et de la consommation depends grandement du bonheur au travail, un travailleur heureux n’aura peut besoin de consommer plus puisqu’une partie du bonheur sera deja a la source de son activité. La consommation depends donc uniquement de la frustration, pour ceux qui peuvent dépenser. M’enfin la consommation n’est qui paliatif au bonheur perdu.
Lorsque l’individu est capable de jouir au sens freudien du terme, il n’as pas besoin d’autre paliatif a partir du momment ou cette fonction est inéficase, il aura besoin de conpenser par un apport de jouissance extérieur, consommer le produit qui lui apporte du plaisir. Mais comme l’homme se lasse des objets il faut toujours de nouveau plaisir et du coup il faut consommer.
La frustration engendre la consommation, un peux pus de bonheur, dans le sens être heureux. Le bonheur de kesne, n’est que la conséquence du travail pénible qui se trouve compensé par la possibilité d’acquérir des objets stimulant le bonheur.
M’enfin frustrer le peuple c’est se garantir une croissance économique, que pourrait bien faire des gens heureux d’objet inutile et futile ?
Les économistes du monde entier ont oublié une loi, provenant d’un autre domaine du savoir mais tout aussi importante :
Rien ne se perd, rien ne se crée tout se transforme.
Chaque progrès de l’humanité à entrainé une limitation d’autonomie ou de liberté dans un autre ou pour d’autres individus (à savoir ceux qui ne bénéficiaent pas dudit progrès).
Les guerres d’Afghanistan ont au moins un mérite, c’est celui de démontrer que le système des « technologiques » càd en gros l’Occident n’est pas plus efficace- sur la durée- que le système sociétal traditionnel.
L’économiste Michel HUSSON ( http://hussonet.free.fr/ ) considère que l’idée que la croissance crée de l’emploi est un mythe. (J’en profite pour dire que je me demande toujours – j’avais posé déjà cette question précédemment dans ce forum – sur quoi se base réellement cette idée que la croissance crée de l’emploi !?).
Il affirme aussi que malgré toutes les critiques qui lui ont été faites injustement, c’est bel et bien la diminution du temps de travail qui est le plus susceptible de créer de l’emploi. Pour paraphraser Sarko, on pourrait dire « Travailler moins pour travailler plus ! ». Voici ce que dit Husson : « Si on regarde l’évolution de l’emploi dans le secteur privé depuis 30 ans (graphique ci-dessous) on constate qu’il a faiblement augmenté durant 20 ans, entre 1978 et 1997. Puis, l’emploi franchit une véritable marche d’escalier entre 1998 et 2002 qui équivaut à 1,8 million d’emplois. Depuis, la
progression de l’emploi retrouve un rythme moins rapide, et la récession a déjà annulé toutes les
créations d’emplois depuis 2002. Dans cette progression, le fait majeur est évidemment la réduction
de la durée du travail. » Voir http://hussonet.free.fr/mediapa9.pdf
Je pense,tout comme Papyjo, que nous avons tout intérêt à nous débarrasser enfin du délétère conditionnement de 20 siècles de conditionnement judéo-chrétien valorisant la souffrance et le travail. (Pour mémoire, « travailler » vient du bas-latin « tripaliare », « torturer avec un instrument constitué de trois pieux sur lequel on empalait la victime », tout un programme !).
Vive la réduction du temps de travail ! Mais peut-être s’agirait-il de l’affirmer encore plus nettement, cher Paul Jorion, non ?
Bonjour, « A quoi nous sert la productivité de nos travailleurs dans les entreprise si ce n’est pas réparti ? »
Tout simplement la grenouille qui voulait être plus grosse que le bœuf.
La seule chose que l’on peut être sur (A par la mort): Le capitalisme a gagner.
Il n’y auras pas de changement dans la douceur ou dans les idées, l’idéologie, la discutions.
L’espèce humain n’a comme solution à ses problèmes, la guerre pour détruire et re-construire, à défaut de…
Merci à vous.
Re bonjour,
Pour confirmer mes dires, la fabrications d’armes de guerre uniquement basé sur la finance adosé sur la peur de…
Mais en aucuns cas réel/justifier comme la finance qui elle même na aucuns valeur par exemple est qu’un billet bancaire se manche?
Désolé Je voulais dire se mange au sens nutritif.
Leibniz.
Par reference a la monadologie, on pourrait dire que les monades capitalistes sont des cents de monnaie (E, Dollar) puisqu’un cents est non compose, c’est une substance simple, a la rigeure comme un atome or la monadologie n,est pas l’atomisme. Dans celui-ci les atomes recoivent leur energie de l’exterieur par des tourbillons (descartes), chute (epicure), tandis que les monades sont entelechique, leur activite provient d’elles memes…
Le capital est la forme de l’union des monades capitalistes, mais ensuite il nous faut bien considerer que par opposition aux monades de Liebniz, les unite de substance simples capitalistes recoivent leur virtualite, leur synergie de l’exterieur et ceci en totalite… est-ce pour autant un atomisme ? pas tout-a fait car les tourbillons cartesiens ne sont pas la negation des atomes, il leur sont heterogene, or ici ce qui confere la force au capital est sa negation ailleurs… des unite de richesses tirent leur force de « ce qu’on ne voit » pas pour parler comme Bastiat (ce que l’on voit et ce que l4’on ne voit pas, formule celebre de cet economiste liberal). Autrement dit de meme qu’un electron ne peut aller que vers la ou il a ete arrache, pour laisser un trou, un Dollar, Euro, ne valent que parce que quelque part a ete cree simultannement un anti Dollar ou Euro. Si l’on aneanti l’anti Dollar de pauvrete correspondant, on aneanti par la meme le Dollar positif.
Un tel systeme est inacceptable au plan ethique…
L
Lisztfr:Vous nous avez habitué à des textes moins enténébrés.
Oui, j’avoue avoir décroché rapidement. Un petit éclaircissement ?
Oui, entenebres si l’on creuse trop. Leibniz est truffe d’erreurs de logique, j’y reviendrais, mais en fait son probleme est de penser les rapports entre les parties et le tout. comment les parties composent-elles un tout, qu’est ce tout et parfois il en arrive a des formules poetiques frappantes :
Il y a peut etre, dans un bloc de marbre, un lac de poissons.
Il a l’idee que les particules (monades insecables) de marbre ne sont pas plus liees entre elles que les poissons d’un lac…
De meme que hegel pqsse facilement de l’etre a dieu, de meme leibniz en arrive rapidement a l’ame, et pour lui conferer une substance indestructible et pourtant viable et utilisable pour la notion de perception il invente l’idee de pli, un pli etant donc ce qui sauve l’unite dans la variabilite… une astuce,
Bref, les textes sont beaux, leur logique un peu moins.
Pour reprendre Descartes, les atomes sont mus par des tourbillons selon un plan divin de toute eternite. Pour Leibniz les atomes (monades) participes eux memes du mouvement, puisque « tout est lie », voire le mouvement general resulte de leur activite…
Ceci juste pour situer l’electricite et la monnaie, dont l’activite ne depend pas directement d’un plan cartesien deterministe, ni d’une activite interne, mais d’une relation a l’oppose…
leur activite depend d’un negatif d’eux meme
Ceci n’est pas original mais j’etais pourtant fier de moi d’avoir invente l’anti dollar et l’anti euro 🙂
Et je voulais voir si Leibniz pouvait nous eclairer sur l’economie…
L
»les unites de substance simples capitalistes recoivent leur virtualité, leur synergie de l’exterieur et ceci en totalité ». J’ai pas dû tout comprendre mais pourquoi dîtes vous celà ?
»Leibniz est truffe d’erreurs de logique » Oh bah non ! lol, vous êtes sûr ?
@D Comme David
1. La Monade, dont nous parlons ici, n’est autre chose qu’une substance simple qui entre dans les composés; simple c’est-à-dire sans parties.
2. Et il faut qu’il y ait des substances simples, puisqu’il y a des composés; car le composé n’est autre chose qu’un amas ou aggregatum des simples.
===> Jusqu’ici, tout va bien, on ne saurait nier levidence
3. Or là où il n’y a point de parties, il n’y a ni étendue ni figure, ni divisibilité possible; et ces Monades sont les véritables atomes de la nature et en un mot les éléments des choses.
===> S’il n’y a pas d’etendue, comment construire de l’etendu a partir d’objets qui n’en ont pas ? Comment un objet sans etendue peut-il exister ?
4. II n’y a aussi point de dissolution a craindre, et il n’y a aucune manière concevable par laquelle une substance simple puisse périr naturellement
====> Erreur de logique, Kant n’est pas passe par la mais on ne peut lier analytiquement ces 2 predicats, a savoir substance simple et indestructibilite.
===========
CQFD.
» D Comme David dit :
7 décembre 2009 à 20:40
»les unites de substance simples capitalistes recoivent leur virtualité, leur synergie de l’exterieur et ceci en totalité ». J’ai pas dû tout comprendre mais pourquoi dîtes vous celà ? »
Allez avec votre argent sur la Lune, sur Mars, et vous verrez que vous ne pouvez rien en faire. Donc c’est bien quelque chose d’exterieur qui confere l’energie ( ou la synergie si l’on insiste sur aller avec, ensemble, le caractere d’agir ensemble, de se fondre dans le tout..).
1) Constat : l’unite capitaliste simple recoit sa potentialite de l’exterieur donc. Mais la meilleure analogie est celle du condensateur qui se decharge, a savoir que s’il s’agit de somme immenses qui affectent le tout (tout le condensateur, tout le systeme economique), l’energie portentielle decroit avec la decharge et donc les unites de la fin ont moins d’energie que celles du debut. Plus ont utilise le capital, moins il a d’effet et c’est vrai car l’argent qui arrive dans l’ecenomie pousse l’inflation…
2) Mais les unites de capital recoivent leur potentialite d’unites de pauvretes de meme qu’un electron ne se meut que vers un potentiel positif, dans un champs electrique. Un electron en lui meme ne va nulle part. De meme un Dollar ne va nulle part s’il n’y pas une personne qui l’accepte parce qu’elle en a besoin. On peut donc dire que ses anti dollars de pauvrete s’annulent lorsqu’elle recoit les dollars positifs. Plus elle a d’anti dollars, plus les dollars positifs la mettront en mouvement, la difference de potentiel economique etant plus grande.
Il ne s’agit ni d’atomisme ni de monades (les monades ont un aspect machine, analogues a l’ADN du vivant…), mais precisement de particules qui ne vivent que par leurs negatifs….leur existence repose sur un alter ego negatif, une ombre. Le couple forme la force, et pour creer le couple il faut creer le desequilibre, l’inegalite.
Lorsque l’on vend quelque chose, on acquiert le negatif de l’objet vendu…Lorsqu’on vend son temps, l’on achete du non temps. A ce compte il ny aurait que des achats, pas de vente.
Lorsque je vends 1 kg de bananes, j’achete egalement la faim. Des courants negatifs circulent a l’envers des courants positifs de meme qu’on peut decrire le courant electrique indifferement comme un courant d’electrons ou un courant de « trous’ dans l’autre sens.
J’echange 1 kg de bananes contre 10 E et la faim, pour tout dire. J’echange du temps/travail contre un salaire et l’absence de temps !
L
Leibniz :
Je prends aussi pour accordé que tout être créé est sujet au changement, et par conséquent la monade créée aussi, et même que ce changement est continuel dans chacune.
===> en ce cas, on ne voit pas pourquoi la monade ne saurait perir naturellement ( a force de changer ). On peut admettre qu’elle n’est pas sujette a dissolution et ne puisse perir naturellement, quoique tout soit naturel, sauf si l’on se place dans le cadre d’une metaphysique qui trace donc une limite entre naturel et surnaturel, mais si l’on peut admettre qu’elle ne peut se dissoudre et perir par parties, puisqu’elle n’en a pas, le fait qu’elle puisse changer lui permet de perir naturellement, par changement successifs…
L
@Lisztfr : les philosophes font très rarement des fautes de logique, ils l’ont inventée.
« S’il n’y a pas d’etendue, comment construire de l’etendu a partir d’objets qui n’en ont pas ? Comment un objet sans etendue peut-il exister ? »
La monade est un point mathématique, non-matériel. Elle n’a pas d’étendue et existe (du moins comme concept métaphysique).
« Erreur de logique, Kant n’est pas passe par la mais on ne peut lier analytiquement ces 2 predicats, a savoir substance simple et indestructibilite. »
Au contraire. Une substance meurt naturellement car elle contient des contradictions entre ses composants. Si elle est simple, elle ne contient aucun composant et donc aucune contradiction possible entre composants, par conséquent elle ne peut périr naturellement.
@Moi :
Mais en plus Leibniz dit que ces monades changent. Si elles changent elles peuvent perir naturellement il me semble…
Il y a toujours des fautes de logiques car les systemes metaphysiques sont tous faux, depuis l’avenement de l’experimentation, et de la demarche hypothetico deductive.
S’il ny avait pas de prob. logique on n’ecrirait pas de livres pour les resoudres, meme chose pour la morale.
La difficulte tient a lier 2 mondes, ame/matiere chez descartes, monades et composes chez leibniz, bref on ne peut pas y arriver.
Toujours mettre les doigts dans les trous, comme St Thomas. A priori, tout est faux.
L
14. L’état passager qui enveloppe et représente une multitude dans l’unité ou dans la substance simple n’est autre chose que ce qu’on appelle la Perception, qu’on doit distinguer de l’aperception ou de la conscience
===> Par le verbe « percevoir » est introduit a la marge l’idee que la monade, qui etait un grain de matiere simple depuis le debut de la monadologie, devient quelque chose qui ressemble a une ame, ou un esprit, la conscience ! Voila comment l’on passe d’une physique de bon aloi a une metaphysique douteuse, en posant le pied a l’aveuglette sur un lexique psycholgique… je n’aime pas tellement le procede. Ce « coup » etait premedite. Cependant Leibniz reste interessant… le plus interessant peut etre.
L
Je vous remercie bcp du temps que vous avez consacré à répondre à mes petites questions.
Bon faut que je relise tout et que je dorme un peu mais en attendant vite fait.
Vos raisonnements se tiennent mais c’est au départ à chaque fois que …jlève le doigt, par exemple
Je suis abasourdi d’apprendre qu’Armstrong et ses copains soient partis sans un rond alors qu’ils avaient les moyens ! (rien de rien c’est certain ? je suis sérieux). Je ne suis pas convaincu que si j’allais avec mon argent sur Mars je ne pourrais rien en faire, non pas convaincu (je suis toujours sérieux). »Les unites de substance simples capitalistes » si l’on veut utiliser ça, peuvent très bien avoir leur propre vertu j’ai envie de dire.
J’ai bien aimé aussi Leibniz, à mon avis il a plus que touché du doigt ce qu’il cherchait, il l’a plus que vu, il l’a vécu et été directement plusieurs fois d’une certaine façon, il est vraiment pas loin d’avoir tout compris, après c’est vrai que c’est superdur à expliquer aux autres. Je ne pense même pas qu’il ait écrit pour ça en 1er, c’était pas le but.
« Mais en plus Leibniz dit que ces monades changent. Si elles changent elles peuvent perir naturellement il me semble… »
La monade ne peut périr si elle est simple. La difficulté est de concevoir le changement en même temps qu’avec la simplicité de la monade. C’est une objection qu’on a fait à Leibniz et à laquelle il a juste répondu que le changement de la monade est nécessaire. Je crois qu’il ne l’a pas vraiment déduit logiquement, il le pose. Il m’est à moi aussi difficile de concevoir changement et simplicité en même temps.
Peut-être une réponse ici: la monade n’est pas un atome mais une âme (voir le lien). Malgré tout, je reste dubitatif.
Voir ici.
« Il y a toujours des fautes de logiques car les systemes metaphysiques sont tous faux, depuis l’avenement de l’experimentation, et de la demarche hypothetico deductive. »
Ce sont deux choses différentes. Un raisonnement peut être logique et parfaitement faux empiriquement. Et inversement, certains philosophes (Nietzsche par ex.) ont dit que la réalité pouvait être illogique.
Tant qu’à faire, j’ajouterais volontiers que travailler moins ne me paraît pas impliquer ipso facto une diminution de notre « niveau de vie ». Mais ce « niveau de vie » n’est sûrement pas corrélé strictement à notre « bonheur » moyen, et nous aurions tout intérêt à nous orienter vers une culture de l’être plutôt qu’à une culture de l’avoir, comme le préconisait déjà le psychanalyste américain Eric Fromm il y a plusieurs décennies. De nos jours ce la prend la forme de la »simplicité volontaire » ou encore du « minimalisme ». La Libre Belgique publie justement un article aujourd’hui sur ce thème : Eloge du minimalisme http://www.lalibre.be/societe/sciences-sante/article/547324/eloge-du-minimalisme.html
Voir aussi le livre d’Emmeline De Bouver sur la simplicité volontaire : http://www.amazon.fr/Moins-biens-plus-liens-simplicit%C3%A9/dp/2870034997/ref=sr_1_11?ie=UTF8&s=books&qid=1260184266&sr=8-11
et bien d’autres : http://www.amazon.fr/s/ref=nb_ss?__mk_fr_FR=%C5M%C5Z%D5%D1&url=search-alias%3Daps&field-keywords=simplicit%E9+volontaire&x=0&y=0
En ce qui me concerne, le manque de travail (de clients) me donne des insomnies et des maux de tête… Seul « avantage » : cela me donne le temps d’écrire dans les journaux et des blogs en ligne…
Comme beaucoup d’entre nous, ce manque de travail m’inquiète surtout pour nos enfants…
Est-ce le manque de travail ou le manque d’argent en découlant qui vous donne des insomnies ?
Vincent Wallon
Comme tous les indépendants je ne suis que payé quand je travail….
@Le marin
Bonjour, il semble que vous ayez mal perçu ma question. Elle n’était en aucun cas une attaque, elle souhaitait simplement orienter vers le fait que le paradigme que nous devons travailler pour gagner notre vie ne me semble pas juste.
En ce moment, je ne travaille pas (au sens où ce que je fais n’ai ni rémunéré ni « rémunérable » dans notre monde actuel) et pourtant, je bosse à longueur de journée et à temps plein (avec des pauses lorsque mon corps ou mon cerveau les réclament). Ce que je fais en ce moment est juste d’essayer de comprendre le monde qui m’entoure et pourquoi ça coince tant. Je n’ai absolument aucune envie en ce moment de prendre un travail au sens nutritif du terme (je peux me le permettre grâce à de maigres économies et au fait d’avoir réduit la voilure considérablement), non pas parce que je suis un fainéant, mais parce que mon envie du moment est de m’occuper des affaires de ce monde et que cela m’occupe à temps plein (certes, je pars de loin en terme de connaissance du monde).
Dans cette démarche, l’impression que j’ai est que j’en ai appris davantage sur notre monde en 2 mois qu’en 38 années.
La conclusion qui s’impose à moi est que le travail (tel que vécu et imposé de nos jours) est plus un instrument d’abrutissement et d’esclavagisme qu’un instrument de progrès humains. Évidemment, pas pour tout le monde, heureusement, mais pour une énorme majorité du monde.
Par ailleurs, dans la façon dont vous répondez, je vois poindre quelque chose qu’on voit souvent, hélas, et que nous faisons presque tous. je vous donne quelques exemples :
– un type jeune et en bonne santé dans le métro vient faire la manche pendant que vous ruminez tous les soucis de la journée à venir et les échéances de votre prêt que vous avez du mal à honorer. vous vous dites, c’te faignant !!!! Pourrait bosser tout de même !!!!
– vous vous rendez au travail tranquillement, tout guilleret, vous entrez dans le métro et PAF !!! Une grève !!!! Vous vous dites : ces salops de fonctionnaires !!!! Sont mal placés pour se plaindre !!!!!! tas de faignants !!!!
La liste des exemples pourrait être longue et la similitude que je perçois avec la façon dont vous m’avez répondu (probablement, vous sentant attaqué, ce qui n’était pas le cas encore une fois) pourrait être un truc du genre : moi, je dois bosser dur, faire des démarches commerciales, me vendre, être toujours au top parce que je suis indépendant, contrairement à ces salops de salariés ou pire de fonctionnaires qui eux sont à l’abri et payés quoiqu’ils fassent.
Encore une fois, mon analyse de votre réaction peut être fausse dans votre cas, mais on la constate souvent. Et encore une fois, n’y voyez ni une attaque, ni un jugement de valeur. Il m’est arrivé plus d’une fois d’avoir ce genre de réaction lorsque je partais bosser le matin 🙂
Or, il se trouve que je ne pense pas que nos sociétés progresserons d’un iota tant que nous réagirons de la sorte envers notre prochain
Amicalement.
Paul Jorion a écrit:
« »Pourquoi cela ne marche-t-il jamais ? Parce que le système est beaucoup plus compliqué qu’on ne veut le reconnaître, et qu’il y a toujours des facteurs dont on n’a pas tenu compte, soit intentionnellement (on introduit toujours des hypothèses simplificatrices), soit par accident. » »
Ceci est bien d’accord, mais la complexité ne doit jamais en la matière servir d’ « excuse » aux désastres qui arrivent à cause d’elle, ou malgré elle. Car il y a une conduite technique directrice à observer en matière d’économie. Quel est le but du système financier? Faire en sorte que les besoins collectifs et individuels soient contentés AU MOINDRE COÛT de ce qui peut être fait, c’est bien plus facile à effectuer que l’amélioration des rendements dans l’industrie.
En sachant qu’il y a des différences abyssales entre par exemple Haïti et la Chine, et tant d’autres exemples identiques, etc., c’est le couple emploi-revenu et un échiquier non pas mondial, erreur fatale et même létale, mais national qui est le plus courant et pratiquable (ou régional, ou plurinational, ou autre) qu’il faut considérer. Oui à la fin! N’ayons pas peur des mots normaux comme celui de protectionnisme. Un protectionnisme de moindre résistance proportionnelle aux possibilités naturelles et humaine du pays, dirigé vers le dévelopement normal et sain de toute société. Ensuite, quand on l’aura fait, on pourra se satelliser et tourner tout autour de la planète en permanence si ça nous fait plaisir, visiter les planètes pourquoi pas, mais en ayant au moins de revenus garantis minimum quelques part. Faisons des émulations de protectionnisme et remplaçons le mot concurrence par émulation, quel apaisement ce serait!. Ce serait tellement mieux de prendre en considération toutes les potentialités d’un pays et leur donner la priorité en envoyant ballader les crédos assomants et mortifères du mondialisme. Ex. la paire de chaussure sera 2 fois plus chère ici ! Mais elle procure un emploi-revenu à X personnes. Dans la proportion où l’automatisation peut entrer en lice, s’il faut des emplois à côté, les deux vont évidemment de pair.
Mais le plus important est – qu’il ne faut plus raisonner en termes d’emploi, MAIS DE REVENUS –.
Les 500 ouvriers de telle usine ont été remplacés par des machines contrôlées par 10 techniciens, mais la très bonne paie des 10 techniciens va-t-elle absorber et acheter pour la même valeur des 490 anciens salaires distribués aux anciens ouvriers licenciés?? Évidemment non! Pourquoi quand on est au chômage recherche-t-on activement à travailler? Même dans des conditions moins bonnes? Par masochisme? Mais non, c’est tout simplement pour avoir des revenus! Donc ce sont les REVENUS qui SONT LE MOTIF ET LA PRIORITÉ entre toutes à mettre sur pieds, le cap à ne JAMAIS quitter sous peine d’injustice, de misères, de révolutions et tout le cataloque trop connu!. L’industrie et l’agriculture verront leurs commandes augmenter pour la satisfaction de tous, qui dit mieux?
Je suis encore et toujours atterré de constater que produire est bien davantage compliquer que distribuer, car il y a tout l’héritage industriel obligatoire à intégrer dans la production, sans cet héritage il n’y aurait à peu près rien. Tandis
que la distribution est un jeu d’enfant à côté et c’est là que tout coince. Ceci n’est pas « gratuit » et toutes les « excuses » sont fallacieuses. C’est le système financier qui tient le clé de la distribution. C’est lui qui doit opérer cette égalité production–distribution, c’est lui qui est l’ « oxygène » du fonctionnement production->finance->distribution et non pas finance->production-> et, s’il reste quelques sous, distribution, et « si possible distribution à crédit », tout à crédit ce se- rait encore mieux… Sommes nous masochistes à vouloir rester dans ce cercle vicieux imposé par la finance et la complaisance des gouvernement?
Je convie à lire à: « Le Temps qu’il fait », les deux messages signés Rumbo le 4 décembre à 11:54 et 15:26 à ce lien:
http://www.pauljorion.com/blog/?p=5520#comments
Voilà tout à fait le genre de sujet qui me parle. Pour moi il est bien plus essentiel pour comprendre nos sociétés que les divers théories économiques citées dans le billet de Paul ; l’on doit en premier lieu s’arrêter sur les valeurs fondamentales qui définissent ce qui doit être visé individuellement et collectivement, et ce qui doit être proscrit. En l’occurence chez nous la « méritocratie quasi exclusive du travail » – ou si pas par du travail, du sacrifice…
Ce qui trahit le caractère foncièrement irrationnel de ce système de valeur (que beaucoup perçoivent comme tout aussi rationnel et incontournable que la loi sur la gravitation), c’est qu’il considère pas ou peu l’utilité du travail. Quelqu’un qui produit des armes est plus respectable qu’un SDF. Quelqu’un qui travaille à tirer des prix de grande distribution dans l’intérêt de son employeur contre celui du public est plus respecté qu’un docteur en psychologie du développement au chômage faute de poste.Et celui qui fabrique sur des ressources énergétiques limitées, par des processus polluant, des cendriers Ricard ne servant qu’un but publicitaire quand on ne manque certes pas de cendriers me semble un barycentre assez représentatif de la manière dont notre société nous occupe.
Pourtant, dans une société qui technologiquement pousse constamment à nous faire travailler moins, voire, pour reprendre le bon mot d’un ingénieur, à « remplacer les cons par des machines », le décalage entre cet absolu du travail pour être digne et les perspectives pratiques du dit travail sont le plus souvent un non-dit anxiogène particulièrement pesant en temps de crise. Dans l’énergie que mettent certains à réclamer la décroissance se trouve en creux (parfois explicitement) le souhait que la société reconnaisse que la production, donc le travail, ne sont pas l’unique absolu qui doit dominer les projets de chacun. D’ailleurs il faudrait peut-être, sur le découpage proposé par Paul, rajouter cette nuance entre travail et production. On peut produire plus avec moins de travail, c’est d’ailleurs vraisemblablement ce qui va continuer à se passer, ce qui laissera à la fois des problèmes de surproduction et de sous emploi à traiter. N’est ce pas déjà ce qui se passe ?
La réponse la plus naturelle à cette vision du travail productif comme seule contribution possible au destin de l’humanité -qui est pour moi un égarement culturel indéniable – est sans doute d’appeler à la rescousse quelques autres valeurs toujours familières et qui -bien qu’en baisse par rapport au dieu argent- restent vivaces. Des valeurs, donnant de nouvelles finalités auxquelles nous employer avec un sentiment d’utilité indispensable à notre bien être. En premier lieu, la connaissance – mais attention, pas la connaissance pour être productif, la connaissance comme fin en soit. Apprendre pour savoir, et constituer une société toujours plus éduquée, toujours plus consciente politiquement, qui élira mieux, décidera mieux. Apprendre aussi pour conserver les savoirs, qu’il s’agisse de techniques agricoles écartées pour leur efficacité inférieure mais capable de répondre à certaines crises à venir là où le tout productif peut s’avérer dramatiquement vulnérable, d’anciennes techniques de préparation des pigments d’huiles à l’heure de la tablette graphique, qui ne sera jamais aussi vive que ce que l’impression permettra, c’est à dire rien et moins que ça à coté de la peinture à l’huile, apprendre des choses déjà bien connues mais qui pourraient l’être plus, parce qu’un peu utile, tel des langues étrangères. Apprendre dans les deux sens, c’est à dire aussi enseigner, peut être à ses enfants, ou ses petits enfants, ou à des voisins, etc. Mon idée est qu’un système qui valoriserait la connaissance comme un fin et pas toujours comme un moyen verrait toute les relations entre ses membres évoluer grandement, et que de nombreuses pathologies du système actuel disparaitraient d’elles-même.
D’autant que derrière, ou à côté, ou simultanément à cette valorisation de la connaissance, peut se promouvoir la valorisation de la solidarité ou de la citoyenneté (appellons ça comme on veut…), c’est à dire assez simplement s’investir pour que « ça aille mieux » collectivement. Je peux imaginer une société dans laquelle le RSA suffit, ou suffit presque pour vivre dans des conditions décentes et dans laquelle les mairies valorisent et disposent en conséquence d’un important volontariat de main d’oeuvre pour réaliser ses projets, qu’il s’agisse d’un déseneigement exceptionnel, d’un service aux personnes agées exagérément pourvu de moyen (pour changer…), ou d’organiser des évènements exceptionnels significatifs pour les habitants d’une région et leur identité.
Pour en arriver là, il faudrait commencer par passer les barrières mentales de toutes celles et ceux qui, traumatisés probablement (mais pas prêts de le reconnaitre) par leur propre vécu du travail, considèrent que si celui-ci n’est plus une nécessité, le citoyen lambda voudra juste se la couler douce. A ceux là je réponds qu’ils ont raison si on ne fait que faire disparaitre la valeur travail sans lui substituer celles de la connaissance ou du civisme (ou d’autres, comme le fait main, l’artisanat, le beau…). Et qu’il faut probablement d’abord pousser ces deux dernières et les rendre fortes avant de relativiser celle du travail.
Mais enfin, le travail tout seul, c’est con, on le sait, on le sent, on peut même parfois le mesurer. Si nos sociétés sont incapables de se réinventer là dessus, nous mériterons bien tout ce qui en découlera – en découle déjà…
Petite anecdote:je me pointe dans un complexe cinématographique dans lequel je n’ai pas mis les pieds depuis longtemps.Je cherche désespérement les caisses et les hôtesses,un grand hall quasi-désert.Les transactions s’effectuent au sous-sol par carte-bancaire.Difficile de travailler + pour gagner + dans ses conditions là.
PS: par solidarité avec les hôtesses de caisse ,je boycotte les caisses automatiques qui s’implantent dans les hypermarchés.Qui va me coller une médaille?
Il y a quelques années, j’avais entendu Pierre Larrouturou expliquer comment était reçu son plaidoyer pour une réduction du temps de travail (la vraie réduction, par la demi-mesure ratée des 35h). Il avait le sentiment que le refus des décideurs économiques n’était pas dû à des raisons « techniques », mais à des blocages « philosophiques ».
Techniquement, il est avéré que le temps de travail effectif des personnes ayant un emploi baisse continuellement (voir par exemple les chiffres européens sur le site d’eurostat) et se situe sous les 35 heures dans les pays dits développés, y compris les USA. Cette baisse de l’employabilité due aux gains de productivité et aux limites « physiques » de la croissance est inéluctable, et toute personne un peu sensée conviendra qu’il est nécessaire d’organiser cette baisse.
Le problème est que cela revient à admettre que l’homme a devant lui du temps libre, beaucoup de temps libre. Que faire de ce temps libre ? Là viennent les grandes questions, et l’impression d’un saut dans le vide…
Est-il raisonnable de demander à nos dirigeants de se soucier du bonheur des peuples, quand ces mêmes dirigeants ne pensent qu’à une chose, en vérité :
« comment diable parvenir à diminuer le nombre de bouches à nourrir sur cette foutue planète, avant qu’il ne soit trop tard? »
(Ah, Malthus, quand tu nous tiens…!)
Brrrr….
Je retiens de ce billet , comme NigunOtro, les deux dernières lignes qui posent des questions immenses :
– qu’est ce que le bonheur ?
– la somme des bonheurs individuels , est ce le bonheur collectif ?
– La fonction du politique ( et pour moi de l’économie que je place largement au delà du tryptique capital-marché-libéralisme ) est elle bien comme je le crois ( mais je ne suis pas sur que ça soit évident pour tous) de permettre ce bonheur collectif ?
– le bonheur collectif , est ce le développement durable ( je préfère d’ailleurs le terme originel de sustenable) ?
La tonalité globale de ce billet me rappelle la tentative ( abandonnée ?) de Jacques Attali , de définir les grands concepts de ce qu’il appelait la « voie humaine » . En particulier on y proposait une autre façon de considérer le travail , le revenu et le » bon temps » .
Si le projet et ces premières bouteilles à la mer m’avaient accroché ( et m’accrochent encore avec pas mal d’autres prises ailleurs ) , je ne pouvais ( et ne peux ) les faire vraiment miennes , car un vieux reflèxe partageux me renvoie sans cesse à la nécessité que les propositions viennent d’une grand nombre de mes semblables , et que les choix soient construits et pas uniquement votés par une majorité . Quitte à prendre plus de temps .
PJ sous marin de JA ?
Le bonheur, c’est trop vague. Presque personne ne sait ce que c’est. De plus, rien de dit qu’on puisse se mettre d’accord dessus.
Je propose comme point de départ quelque de plus concret qui laisse plus de liberté.
1/ Survie : assurer logement, nourriture, santé, sécurité [militaire], éducation minimale (lire, écrire, compter), transport local
2/ Vie sociale : accès à la connaissance générale, culture, circulation régionale
3/ Liberté de circuler mondialement, d’entreprendre, de coopérer
4/ Liberté individuelle , temps libre, loisir, spiritualité, partage, fraternité, bisounours, créativité, art, recherche scientifique
Pour la partie 1/ : communisme
Pour la partie 2/ et 3/ : capitalisme
Pour la partie 4/ : libéralisme
Tenter d’appliquer un modèle à la sphère a laquelle il n’est pas destiné mène à l’échec.
On pourrait tous participer pour une partie de notre temps à une société communiste pour assurer notre survie de base (le communisme est beaucoup plus résiliant que le capitalisme pour ca, comme le montreront les années a venir).
On pourrait aussi ne pas se limiter à ce mode de fonctionnement et combiner pour le reste de notre temps un peu de capitalisme et de libéralisme.
D’une certaine manière, c’est ce qui est déjà en place, mais l’esprit borné et non nuancé des humains a vu chaque solution comme état « la » solution définitive à l’exclusion des autres au lieu de les combiner, l’une l’autre, s’enrichissant mutuellement
Finalement, c’est ce réflexe de lutte idéologiques qui aura causé la plus grande souffrance à l’homme. Et ce réflexe on peut le voir à l’oeuvre partout, en tout temps.
Ybabel -)partie 4: c’est quoi bisounours ? J’ai été voir sur google,il y a 464000 entrées…
c’est de l’humour … les bisounours c’est une série pour enfant.
Le bonheur est un état qu’on reconnait dans le regard d’autrui, à ce titre il est plus contagieux que le H1N1. Il révèle du temps toutes ses vertus, à ce titre, il est le plus proche parent de la vérité. C’est un état qualitatif,il ne peut en conséquence se quantifier, il reste relatif et nait d’un accord particulier entre le créé et la création même. Un état dont le but supérieur serait le bonheur de ses administrés ne pourrait s’inspirer que de la recherche collective et individuelle de cette alliance entre l’homme et l’univers qui le nourrit et l’a fait naître. En cherchant autour du monde, on trouve encore quelques lieux « à part » où ce lien particulier est cultivé.
Cet article (http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2009/12/05/01006-20091205ARTFIG00143–sur-la-piste-des-tresors-du-caucase-.php) en serait-il le témoin ? Qui sait ?
On commence à remettre en question le travail dans ce billet? Formidable. Il manque cependant dans plusieurs réflexions un élément pourtant difficilement contournable: Le travail est le seul moyen connu de subsistance. C’est un fait commun à l’ensemble du monde vivant, indépendamment de l’espèce considérée.
Considérant plus particulièrement les sociétés humaines modernes, il existe une chaine causale telle que:
Travail -> Argent -> Subsistance.
Aussi, la question fondamentale à se poser n’est pas tant celle de la remise en cause pure et simple du travail, qui ne saurait l’être, que de sa dé-corrélation de l’argent. Ou encore, de la dé-corrélation de l’argent de la notion de subsistance. En résumer, il s’agit de briser la chaine causale précédemment indiquée.
En d’autres termes, faut-il que l’activité d’un individu conditionne le volume d’argent dont-il dispose? Ou encore, faut-il que cet argent conditionne la capacité de subsistance de l’individu?
Mon intuition première fut, il y a une petite demi douzaine d’années, de tout bonnement supprimer le maillon intermédiaire, pour en revenir à la chaine causale connue dans tout le reste du monde vivant (excusez du peu).
A chaque évocation de cette possibilité, je me vois généralement opposer l’incrédulité manifeste de mes interlocuteurs, car pour eux, argent = subsistance. Cependant aucun n’a jamais daigné répondre à la question (naïve) suivante: Avez-vous jamais vu un rouge-gorge muni d’un porte-monnaie?
Faut-il alors revenir au modèle d’auto-subsistance? Je n’imagine pas la population des grandes villes brusquement s’occuper de potagers et de quelques poules ou lapins. Ce qui demande un travail, de toute manière. On en revient toujours à la chaine travail=subsistance. La source de ‘travail’ étant ce que l’on est capable faire. Mais la source des éléments de ‘subsistance’ n’est pas nécessairement le travail que l’on peut échanger contre cette subsistance. Et on revient à ‘argent’ qui est la source de ‘échange’. Tout ça est très intellectuel…
Un rouge-gorge non.
Un kangourou il se peut.
On cite cependant quelques cas de pies voleuses .
En fait le bonheur selon certains , pourrait être d’avoir le choix de travailler ou pas , en ayant la garantie dans tous les cas d’avoir le minimum vital de bonheur ( cf RSA , SMIC et autres sigles euphorisants ).
Bref le bonheur collectif serait à trouver en définissant le pourcentage à affecter à chacun des trois termes bien connus :
– à chacun part égal ( revenu minimum de bonheur des besoins basiques )
– à chacun selon son mérite ,
– à chacun selon ses besoins ( prestations familiales par exemple).
Le problème c’est que ça n’est pas forcément un jeu à somme constante (le gâteau , si la démographie ne s’emballe pas, augmente normalement par les richesses créees – si ce sont de vraies richesses et pas des paris de casino ) et surtout qu’il faut tomber d’accord sur les besoins basiques . Sur l’ensemble il faut aussi définir les devoirs associés , dont actuellement tout le monde semble vouloir se dédouaner .
Je ne m’attendais pas à être pris au sérieux… Peu importe.
@Gyps
« On en revient toujours à la chaine travail=subsistance. »
Précisément. Je n’ai jamais rien dit d’autre.
« Et on revient à ‘argent’ qui est la source de ‘échange’. »
Faut-il comprendre ici que vous envisagiez qu’il n’existe aucun type échange ne faisant pas intervenir d’argent? Ce serait un beau morceau de contre-vérité, et à plus d’un titre.
@juan nessy
Selon ce que vous en dites, le bonheur serait donc identifiable au pouvoir d’achat… C’est un peu court, non?
@ Dissonance ( dissonnance ?):
J’ai écrit : « le bonheur , selon certains …. » , Jacques Attali par exemple mais je l’ai peut être mal compris .
Vous avez raison de poser la question du bonheur qui ne serait pas de l’échange marchand , car un certain Berne , père de l’analyse transactionnelle, affirmait lui que tout échange est justement une transaction . Le vocabulaire lui donne parfois des arguments : elle m’est très chère , je m’enrichis à son contact , son amitié n’a pas de prix , c’est du donnant-donnant….
« Et si l’on reprenait la question dans l’autre sens ?
En partant plutôt du fait qu’il faudrait que les gens soient heureux. »
heu…j’ai comme un doute sur « le fait » de depart. De mon constat, on ne veut pas que les gens soient heureux en general, on veut etre heureux soi-meme (et/ou son entourage proche)…et plus on s’eloigne d’un groupe, plus cela devient un voeux pieux (ideologique) pour la plupart du gens.
Et dans les faits, j’ai plutot beaucoup plus observe que le bonheur des uns se construit aussi (et surtout?) du fait que d’autres nous semble plus malheureux que nous…pour prendre un exemple anodin, qui n’a jamais rigole en voyant un inconnu se prendre un gadin?…ou moins anodin, qui n’a pas vu les effets de groupe dans une cour de recreation qui s’en prenne a un souffre-douleur ?
Tout ca pour dire, que je me demande si l’on vraiment que « tous » les gens soit heureux, mais qu’au contraire on a besoin du malheur des autres pour pouvoir se definir comme heureux (meme si l’on pense ou souhaite l’inverse).
Je ne dis pas cela pour promouvoir une vision tres liberale de la chose…au contraire, j’aimerai bien comprendre d’ou vient ce mechanisme au coeur de chacun de nous ?
J’avais essaye de regarde du cote de Freud and cie, mais rien d’eclairant sur ce point… Emmanuel Todd donne d’ailleurs une ebauche d’explication de cet oublie http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Troisi%C3%A8me_Plan%C3%A8te
L’ethnocentrisme de Freud dans ces analyses, qui a privilegie le modele famillial souche qu’il a connu. C’est a dire il ne s’est interesse qu’au relation pere/fils, pere/fille, mere/fille, mere/fille….mais rien sur les rapports freres/soeurs, rapport qu’il devait « naturellement » considere comme inegaux.
Mais si l’on pouvait me donner une reference dans la psychanalyse qui evoquerai ce probleme, je suis preneur.
La psychanalyse répondrait peut être par cerveau reptilien , instinct de survie , agressivité innée . Cet » égoïsme » est sans doute une forme nécessaire d’auto-protection . Nécessaire mais , et c’est ce qui fait l’aventure de homo sapiens deux fois , pas suffisante .
Aristote déjà souvent cité avait bien déblayé le terrain en affirmant que l’homme est un » animal » ( ce qui renvoie au réservoir à instincts qui ne fait pas de morale) certes mais « social » ( ce qui renvoie à autrui , vie de groupe et plus largement écologie) .
Dans une autre approche qui m’a souvent rendu service , on parlerait de « Loi » et de « Lien » , la première posant des barrières , le second établissant des passerelles et des fluxs ( un s à flux ?). A titre personnel ou collectif , nous sommes en permanence en train de choisir et arbitrer entre ces deux tendances dont la nature ( ?) semble nous avoir pourvus , pour continuer à être là .
La question posée sur la gestion politique de cet enjeu ( survie et » bien être » ) , n’est pas selon moi de choisr une seule de ces tensions ( « forces-outils « ) , mais de savoir qui doit les mesurer , les mettre en balance , éclairer le choix et choisir en fonction d’une FIN admise par ….la majorité ( tant pis pour les cyranos ?) .
Ce qui renvoie à la notion de nation qui est un groupe où une majorité se donne une communauté de destin ( de fin) . C’est donc ce destin voulu et exprimé , généralement traduit dans une constitution , qui définit une nation et son identité . Et quand plusieurs nations écrivent le même destin projeté , même traduit dans plusieurs langues , on ne voit pas ce qui peut empêcher la naissance d’un nouveau support de réel progrès .
Aldous Huxley, Le Meilleur des Mondes
« Techniquement, il serait parfaitement simple de réduire à trois ou quatre heures la journée de travail des castes inférieures. Mais en seraient-elles plus heureuses ? Non, nullement.» (Mustapha Menier)
De plus, si les ouvriers étaient mieux payés, ils étaient « exempts de préoccupation étrangère au travail, et donc plus industrieux, par conséquent, plus productifs » (Ma vie, mon œuvre de Henry Ford).
Bonne pioche fujisan.Le travail c’est aussi du LIEN ,il n’est quà voir la déprime du nouveau retraité .
Faut-il de l’argent pour être heureux? C’est loin d’être suffisant, mais considérons un montant de revenus correspond à ce qui est nécessaire pour vivre dans un certain confort, pas dans l’aisance. Ce revenu permettrait de subvenir aux besoins élémentaires, à un minimum de loisirs et d’objets usuels et d’habiter confortablement. Je pense qu’un élément non matériel est encore nécessaire à un certain bonheur: être valorisé, servir à quelque chose. Certains trouverons cet élément dans le travail, d’autre dans les loisirs ou dans les relations,etc… Cependant la consommation des biens et services doit correspondre à une création équivalente ou supérieure dans le pays de la valeur en bien et services. Sans quoi l’on tombe dans une vie à crédit à charge des régions qui fournissent ces biens et valeurs. Comme les Etats-Unis. Ou le rentier. Il n’est pas possible, même si l’on est puissant, qu’une société survive sans produire quelques chose qui puisse servir de « monnaie » d’échange qui a une réelle valeur. Si la production en valeur dépasse le montant nécessaire de « valeur » pour vivre confortablement, on entre dans un cycle d’aisance, et même d’épargne.
A propos du monde informatique, une petite planche (que j’ai peut-être déjà proposé sur le blog?) qui résume assez fidèlement la vie d’un projet, elle est peut-être applicable au delà de ce secteur d’activités:
http://www.kelyos.fr/arbreprojet.jpg
La méthode par essais et erreurs successifs a-t-elle un rapport avec ce déroulement d’évènements? A mon sens oui.
D’expérience, je sais que la survenue d’un problème non prévu dans la conduite d’un projet tend à éloigner la réflexion des intervenants de leurs objectifs premiers, pour se concentrer sur la résolution du-dit problème. Par un effet d’accumulation, on en arrive à produire UN résultat « fonctionnel », mais qui n’a plus nécessairement grand chose à voir avec LE résultat initialement attendu.
D’ou la vague actuelle pour les méthodes agiles. On réduit les specs, le client donne son avis tout au long du processus de développement et guide les priorités du programmeur.
Évidemment, si l’on ne fixe pas d’objectif dès le départ, on ne risque pas de le manquer…
Bravo à Paul pour la « forme » radioparlée du message.
L’acteur a « mis le ton » humoristique qui convenait au dialogue Shumpeter Friedman.
En ce qui concerne la mesure du taux de bonheur il convient de remarquer que Stiglitz avait proposé à Sarkozy le nouveau PIB.
Pression Internationale de Bonheur.
Pression exprimée en Minibars.
Minutes passées au bar.
Ce sujet étant sérieux j’arrête là car j’aurais aussi à dire sur le « droit au travail » qui selon moi est une escroquerie mentale.
Le droit que nous méritons monobstant la pression politique des lobbies financiers est bien le « droit au bonheur ».
DAB.
Petite blaguounette trouvée sur econoclaste
Un économiste, un chimiste et un physicien sont échoués sur une île déserte avec comme seul moyen de survie des boîtes de conserves, mais pas d’ouvre-boîtes… Le chimiste propose : » Il n’y à qu’à les mettre dans l’eau de mer et attendre que le sel ronge le metal. « . Le physicien propose : » On les pose sous un cocotier et on attend que des noix de coco les brisent en tombant. « . L’économiste prend alors la parole : » Bon, posons notre première hypothèse : nous avons un ouvre-boîte « … Elle est de Paul A. Samuelson, prix nobel d’Economie en 1970.
« Et si l’on reprenait la question dans l’autre sens ? En partant plutôt du fait qu’il faudrait que les gens soient heureux. Et en déduisant tout le reste à partir de là : le travail, l’argent, etc. Juste pour voir ! »
http://a6.idata.over-blog.com/1/15/83/57/smiley/600px-Smiley.svg.png
1) Le travail est une nécessité. En tout cas depuis qu’Adam et Eve ont été chassés du paradis terrestre! Je n’imagine pas d’échappatoire.
2) Comment peut-on parler d’une réduction possible du temps de travail à l’échelle de la planète, alors qu’il faut tout y re(construire)? Le milliard de personnes acculées à la famine de par le monde serait bien content de travailler pour pouvoir subsister! Les membres d’une tribu amazonienne vivant dans un endroit très reculé n’appellent peut-être pas ce qu’ils font « travail », mais ils n’arrêtent pas de s’activer pour assurer leur existence. Ils s’abstiennent sans doute de tout surcroît d’activité car ils ne pratiquent pas l’accumulation superflue, mais la moindre de leurs tâches (fût-elle rituelle ou festive) constitue un travail. Le problème ne me semble pas résider dans le travail, mais dans la rupture du lien entre travail et liberté. Le travail n’est pas perçu comme l’expression d’une forme d’esclavage s’il est librement consenti. On le voit bien dans la débauche d’activité à laquelle s’adonnent nos contemporains durant leur temps « libre »: il suffit de voir le chiffre d’affaires de Bricorama ou d’autres enseignes de « do-it-yourself » pour s’en rendre compte!
3) Je ne sais pas ce qu’est le bonheur. Par contre, je crois savoir reconnaître un état de bien-être. Si j’ai suffisamment de moments de bien-être dans mon existence, je m’estime « heureux ». Ces « moments » sont très divers — ils vont de l’expérience de la convivialité (compagnie de ses enfants, repas entre copains, etc.), de la lecture d’un ouvrage jugé satisfaisant, ou de la pratique du sexe (ahum!) à la poursuite d’une activité que je juge utile, laquelle peut même être un « travail ». Paul Jorion a dit lors d’une conférence ancienne (en anglais) qu’il était tout étonné de constater que des mathématiciens frustrés dans leur recherche d’une ou de solutions à un problème donné étaient tout à fait « heureux » de poursuivre leur activité. Si ce n’est pas une forme de « bonheur par le travail », ça, je mange mon chapeau (plus exactement ma casquette)! On me rétorquera que ce ne sont pas des mineurs de fond épuisés et ostensiblement exploités et que, pour la plupart, ils ont librement choisi leur profession. Soit, mais encore?
Preuve par l’absurde (« per impossibile »), minorée voire dédaignée par Aristote: je n’ai jamais connu d’oisifs « heureux ». Certains, comme les rentiers et les gagnants d’une grosse somme au loto se donnent le change en convainquant tant eux-mêmes que leurs voisins qu’ils sont « heureux ». C’est un leurre, est-il nécessaire de le dire?
Je ne sais pas si c’est nécessaire , en tous cas c’est faux !
Signé un oisif retraité heureux et fier de l’être , surtout le matin entre 7 heure et 9 heure !
Je vais relire Erasme pour vérifier que nous sommes au moins deux .
Mais ça me rassure que vous vous trouviez bien dans le travail ( au moins pour la pérenité de ma retaite) .
Maxim de Winter: Happiness is something I know nothing about.
http://www.imdb.com/title/tt0032976/quotes
Et je ne connnais pas de salarie heureux, ils croulent sous la surcharge de travail, tous ou presque, des profs aux fonctionnaires. Chacun est heureux de partir en retraite, vacances, etc.
Vivre sans cette identite sociale conferee par le travail nous confronte a la verite, c’est a dire l’absurde. Le reste est une fiction, le travail est une fiction collective, permettant de se mettre en regle au niveau de la dette intergenerationelle.
Le bonheur est une chose, l’extase une autre, l’ivress une troisieme.
Les challenges qui en valent le peine sont ceux qu’on perd, les autres, tout le monde y arriverait. Se confronter est toujours se confronter a ce qui nous depasse. Le travail est confortable, l’oisivete non, comme l’age, la maladie, etc.
L
Précision :
j’ai été aussi très heureux pendant mon travail ( 41 ans) sauf les trois ou quatre dernières années où le corps ne suivait plus trop pour cause d’ennuis cardiaques .
J’ai connu des semaines hyperchargées ( record personnel à 114 heures de « tension »sur 7 jours consécutifs , record partagé avec une équipe de 15 personnes ) qui m’ont laissé des souvenirs de bonheur inoubliable , d’autres du même type qui ont été des cauchemars , d’autres » normales » à 50/60 heures dans les deux mêmes catégories.
Mais je n’ai encore toujours pas compris la définition d’une » heure » de travail .
Paul Lafargue, Le droit a la paresse (1883)
@ juan nessy
Rassurez-vous, une fois encore (!): je suis retraité moi-même et ne paye rien pour votre retraite. Si vous voulez dire que le travail, c’est la contrainte, alors vous vous en imposez une sacrée dose en venant sur ce blog. Vous jugez sans doute qu’il s’agit pour vous d’un « loisir », mais quelle est cette force qui vous pousse à améliorer votre savoir, sinon le plaisir anticipé de vous frotter à la difficulté d’apprendre, non seulement pour vous-même mais aussi pour pouvoir être en mesure de communiquer à autrui ce que vous avez appris lors de vos diverses tribulations? L’apprentissage est un travail, tout comme l’éducation en général, en tout cas pour l’élève (dans les années 60, l’UNEF avait même adopté comme partie essentielle de son programme de revendications l’adoption d’un pré-salaire pour les étudiants). Je remarque, s’agissant de ma personne, que je suis TRES occupé depuis ma retraite; et le que travail intellectuel que je m’efforce aujourd’hui de produire ne se distingue de celui qui l’a précédé que par le fait qu’il est « librement » consenti, alors qu’auparavant je travaillais surtout pour des crétins et ne le vivais pas très bien.
Cela dit, il ne faut rien exagérer. Je suis en ALD depuis 1980, date à laquelle j’ai été pour la première fois aux prises avec une mort imminente à laquelle je n’aurais pas pu échapper sans les traitements imparfaits alors disponibles. Pouvoir être en mesure, non seulement de ne pas m’identifier à ma condition de malade sans issue, mais encore de préserver une « activité laborieuse » pas très bien rétribuée, m’a paru être une source de liberté. Je plaignais ceux de mes compagnons de route qui n’en avaient pas la possibilité à cause d’un état de santé toujours plus problématique (je le dis sans fausse compassion: ils sont tous décédés aujourd’hui). En revanche, d’autres, jeunes chômeurs pour la plupart, ont été formés sur le tas alors que tout semblait les condamner et sont devenus aide-soignant(e)s. Ils étaient reconnaissants qu’on leur donne la liberté de travailler. Si mon commentaire ressemble à celui d’un stoïcien mal dégrossi, j’en assume la responsabilité
@ Lisztfr
Si la confrontation à la vérité, c’est l’absurde, vous êtes sans doute l’un des phénix des hôtes de nos bois existentialistes. Je ne pense pas que vous ayez vraiment réfléchi à une telle déclaration. Qu’est-ce qui explique votre présence (fréquente) sur ce blog: l’instinct grégaire? Dans ce cas, vous ne seriez guère différent des oisifs dont je conteste la prétention au « bonheur ». Grattez un peu la surface du bourgeois désoeuvré, vous trouverez vite un atrabilaire qui ne se dissimule sa vraie condition qu’en fréquentant ses semblables.
@ Jaycib:
Pardon de ne revenir que maintenant approuver votre dernier post mais à force de multiplier les inserts je ne sia plus où et quand retrouver mes chatons ( je rejoine de ce point de vue celles et ceux qui pensent qu’un déroulement bêtement chronologique des interventions avec mention du destinataire , est plus simple à consulter ) . Je ne crois pas que nous soyons en opposition sur quoi que ce soit ( jusque là !) .
Bien sûr que le travail est et devrait être valorisant . Je n’avais réagi que par rapport à votre égalité selon laquelle « oisiveté » équivaut à malheur .
On devrait toujours faire l’effort de tenter une définition des mots avant de s’étriper .
Sur ma motivation sur ce blog , à part une permanente envie de faire mon intéressant et la possibilité de dire à ma femme que j’ai mieux à faire que me plier à tout un tas de choses qui m’embête et dans lesquelles elle voudrait m’entraîner , je ne vois que le désir de tester les quelques petites vérités » que je me suis forgées et qui résistent encore au temps .
Dans le pire des cas, ça me rassure sur la haute idée que , comme tout le monde , je me fais de moi même .
Dans le meilleur , ça peut servir à d’autres pour s’épargner des chemins sans issues et les inciter à chercher plutôt les bifurcations ( j’ai déjà dit que je préférais les « rameaux » de Michel Serres ) évoquées par notre hôte .
« la monnaie peut se porter très bien dans une économie de sous-emploi »
Nous allons être presque d’accord sauf…
…si une hyper-inflation démarre…
Allemagne de 1929 à 1936.
Peut-être sera bientôt utile d’étudier ce qu’est : l’économie de guerre.
Ainsi, sous couverture déviante médiatique, la Chine et le Royaume-Uni semblent avoir eu une légère tendance à ce type de politique, ces derniers temps…
Reposer le problème en partant du fait qu’il faudrait que les gens soient heureux, revient finalement à s’interroger sur les conditions du bonheur. Non pas le bonheur individuel, mais le bonheur de tous. Ou mieux, le bonheur de chacun relié au bonheur de tous les autres. Cela ne vous fait pas penser à quelque chose, ou plutôt à quelqun cette façon d’aborder les problèmes économiques, ou dit autrement, les problèmes relatifs aux conditions matérielles d’existence ?
J’ai le sentiment que c’était précisément la façon dont le philosophe Aristote, encore lui ! — envisageait les choses. 😉
Aristote c’est par excellence le philosophe qui s’intéressait à la matérialité du monde, partait du donné sensible pour s’enquérir de la « vie bonne ». Or la vie bonne selon Aristote qu’est-ce, si ce n’est celle que l’on mène à l’horizon d’une Cité ou plus généralement , à l’horizon de toute communauté politique.
Bref, c’est remettre l’économie à la place qu’elle n’aurait jamais dû quitter, entre éthique et politique : ma vie bonne dépend de celle des autres, et réciproquement. Tout le reste est affaire de tekné, c’est à dire de moyens. Moyens qui a notre époque ont pris une place considérable si bien que nous ne pouvons nous payer le luxe de penser l’éthique et le politique ainsi que l’ économie sans penser aussi la technique, technique dont l’agent est un aspect aujourd’hui déterminant, en tant que la façon dont il circule conditionne l’existence des individus et des sociétés.
Ce qui nous mène à la démocratie, ce système par lequel les humains délibèrent quant à la meilleur façon d’envisager et de traiter les problèmes qui touchent la collectivité humaine au premier rang desquels figurent les questions relatives à la violence, à la guerre et à la paix.
Or aujourd’hui la démocratie, non seulement n’est toujours pas une institution universellement répandue, mais surtout n’est pas applicable au monde entier en tant que celui-ci serait le niveau supérieur d’une instance délibérative et souveraine dans la mesure où la délibération suppose des communautés politiques de dimensions limitées, locales. Il s’en suit que la démocratie ne peut suffire à garantir la coexistence pacifique des peuples, ou dit dit autrement, la condition de non-guerre, ce qui est le minimum du minimum si l’on pose la nécessité du bonheur.
Si l’on examine avec un regard rétrospectif l’histoire humaine depuis Aristote, on est bien obligé de constater que les limites de la démocratie ont été atteintes depuis longtemps, même si localement, au niveau des Etats-nations, elle est plus indispensable que jamais. Seulement aujourd’hui, parce que la mondialisation est passée par là, une mondialisation réalisée sous les auspices d’un capitalisme qui aura bientôt épuisé toutes les ressources de sa logique colonisatrice, la démocratie semble moins que jamais à la hauteur des enjeux. Quant aux organisations internationales elles ont le plus souvent été instrumentalisées par les vainqueurs, pour ne pas dire par la loi du plus fort. Que faut il viser alors ?
Sans nul doute une nouvelle façon de vivre ensemble, donc un nouveau système ouvert, celui qui tout à la fois tiendra compte de la diversité humaine (quel bonheur possible en effet sans culture et respect des différences !) et ne nécessitera plus une logique économique de croissance aveugle. Ce qui revient à poser une condition positive et une condition limitative. Or, s’agissant de la condition limitative, la constitution pour l’économie proposée par Paul s’avère être un excellent candidat. Qu’une application de la règle interdisant les paris sur les fluctuations des prix soit venue d’un pays peu démocratique, la Chine, est une indication de plus montrant la pertinence de cette idée de constitution de l’économie, en tant que celle-ci pourrait s’appliquer à un nombre toujours plus grand de pays, la question vouée à devenir la question la plus urgente pour tous devenant celle de la survie des peuples dans un contexte de raréfaction des ressources mobilisables. Rétroactivement, la démocratie dans les différents pays pourrait elle-même s’en trouvée renforcée, revitalisée.
Pour résumer, le bonheur, tout comme l’être, se vit et se dit de façons multiples, mais pour que cela soit possible encore faut-il certaines règles qui rendent possible cette multiplicité.
Je vous avais suivi sans trop d’efforts pour dire à peu près la même chose depuis trois ans dans d’autres blogs et sur celui ci depuis quelques semaines , jusqu’au moment où arrive la constitition pour l’économie . Objection votre honneur , en situant le cheminement de ma pensée ! :
– en 2005 pour les 60 de la DUDH , j’avais émis le souhait que sa nécessaire réécriture soit l’occasion de rédiger une » nouvelle constitution universelle » dans laquelle les peuples pourraient tous se reconnaître , une sorte de » finalité » mondiale ( en espéranto si ça peut calmer les susceptibilités ). Dans la lignée de vos désirs donc .
– le débat sur le TCE a été l’occasion ( en particulier chez Etienne Chouard ) de remettre sur le devant de la scène le caractère sacré d’une constitution ( les thèmes à aborder , les conditions de sa rédaction – pour Etienne par tirage au sort pour faire court – les conditions d’approbation ) .Il s’agissait là aussi de l’essentiel . On était aussi dans les finalités .
– la crise « éclate » et vient le tour de projets de Constitution économique .On touche là aussi à l’essentiel , car je prône également qu’il n’y a pas de distinction de finalité entre politique et économie .
Je fais à ce dernier projet le même procès d’intention qu’à celui d’Etienne Chouard , et pourtant je suis persuadé avec vous qu’ils sont aujord’hui une ardente obligation :
Sans méconnaître le poids et les vertus qu’une loi volontariste peut avoir , un texte sacré « ex ante » sera toujours pour moi un carcan pour les peuples et une limitation à leur liberté . Les seuls textes sacrés et légitimes qui vaillent ( un temps…) et qui soient réellement respectés , sont les textes » ex post » qui viennent ,en quelque sorte ,signer , une expression populaire suffisamment vaste et puissante pour être » claire » . C’est la garantie aussi d’un cliquet anti retour le plus puissant qui soit .
Je ne crois pas (plus) aux guides , même de » bonne » volonté . Je crois aux convergences sociales sur des diagnostics clairs .
Ce qui est clair pour moi c’est que le désamour pour les syndicats est de même nature que l’abstention lors des élections . ( il est d’ailleurs significatif que la participation ait augmenté quand NS a parlé de salaire et de fin de mois . On aurait aimé que ce soit CGT et FO qui en fasse une bonne raison de voter dans le camp le plus apte a prendre le sujet au sérieux )
Le capital ( avec la complicité des entrepreneurs) a privé les syndicats de grain à moudre et de traduction salariale de la reconnaissance du travail , en y substituant comme Paul l’a bien mis en exergue le crédit à l’augmentation de salaire : pourquoi se confier à des syndicats qui ne sont plus en position de négocier quoi que ce soit ?
– Le capital ( avec ou sans la complicité des entrepreneurs) a confisqué les manettes du pouvoir aux politiques en accumulant des fortunes supérieures aux PIB de pas mal d’états , et en s’emparant , via le recours obligatoires aux banques du circuit de notre argent sain . Il a fallu qu’il soit assez cupide pour en vouloir toujours plus pour qu’on comprenne où était le problème . Pourquoi voter pour des politiques qui eux aussi ne sont pas en position de négocier alors qu’on pensait encore qu’on les élisait pour établir et faire respecter la règle du jeu ?
Il n’y a plus de jeu . Une règle est donc bien nécessaire .
J’aimerais bien que ce soit le projet commun des citoyens par leurs partis ( sans montres de prix ., mais avec leurs juristes ..), des salariés par leurs syndicats , et si possible des entrepreneurs s’ils savent se défaire de leur consanguïnité capitaliste ( cf bonus , stock options , strapontins multiples ,double casquette , faux nez …); ça renvoie aussi au positionnement des PME et TPE vis à vis des grandes multinationalse et donneurs d’ordre .
Que les experts que vous êtes ici et ailleurs proposent des brouillons , c’est merveilleux ,mais de grâce ne vous substituez pas à ces forces qui sont les seules que je reconnaisse ( il y a déjà assez de cette obscénité de l’UMP qui sous traite ses textes de loi au privé ), maintenant et à l’heure de ma mort , Amen .
juan nessy
Je souscris à ce que vous dites. Je suis un citoyen comme vous.
Paul lui-même en proposant l’idée d’une constitution s’inscrit dans
une démarche citoyenne. Les débats sont ici ouverts.
L’idée même de constitution suppose de toutes façon une volonté populaire.
Nonobstant il faut bien commencer quelque part. La démocratie n’exclut pas le savoir et la connaissance.
Pour ma part j’adhère sans conditions à l’idée de l’interdiction des paris sur la variation des prix.
Cet article me paraît incontournable. C’est le noyau dur de toute constitution à venir.
Si cette mesure devait néanmoins être adoptée sans passer par le stade constitutionnel,
je ne m’en plaindrais évidemment pas.
Seulement, en la proposant sous forme constitutionnelle on indique son importance décisive.
En prenant dès aujourd’hui ce parti on implique que l’article de base est ce qui pourrait nous faire basculer
d’une conception de l’argent à une autre, avec d’immenses conséquences.
L’idée s’imposera quand nécessité fera loi.
En attendant ce qui compte c’est que l’idée fasse son chemin.
Cela fait maintenant plus d’un an que je viens sur le blog,
Mon sentiment est que l’idée fait effectivement son chemin
les réticents sont moins nombreux.
Oui le travail crée un lien social (je suis utile et reconnu dans la communauté), mais après 40 ans de salariat, je
m’occupe de reproduire des céréales anciennes pour le Tiers Monde. Entre autres trésors, j’ai en dépôt 32 grains de maïs variété « Hooker Sweet Indian », provenant de la ferme de Ira Hooker (Etat de Washington, 1930). Mon statut de retraité me permet de soigner au mieux ce maïs rare, dont le temps de germination est limité (3 à 5 ans). Je ne suis plus salarié, mais le lien utile est bien là.