Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Je me suis laissé dire qu’on décourage les citoyens de l’Union Européenne de chercher à acquérir la nationalité d’un autre pays de l’Union. À quoi bon leur dit-on, dans le nouveau contexte ?
Aussi quand je suis allé voir par curiosité le site « Grand débat sur l’identité nationale » , j’ai constaté avec plaisir qu’il n’est pas exigé que l’on soit français pour répondre à la question « Pour vous, qu’est-ce qu’être Français ? »
Les sous-thèmes recourent cependant tous au « nous ». Par exemple : « Ce qui fait notre identité nationale ». Cela voudrait dire, soit que seuls les Français auraient une opinion sur la question : « Pour vous, qu’est-ce qu’être Français ? », soit que seule l’opinion des Français sur la question intéresse ceux qui sont à l’origine du site Grand débat sur l’identité nationale.
Alors voici la question que je me pose personnellement : pourquoi ce manque d’intérêt pour l’opinion des autres sur ce que c’est « qu’être Français » ? Pense-t-on vraiment qu’il n’y aurait rien à apprendre des réponses ?
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
121 réponses à “« Grand débat sur l’identité nationale »”
La réponse est plus probablement dans le but de ce « Grand débat sur l’identité nationale » que dans un manque d’intérêt pour l’opinion des autres: il s’agit de ratisser l’électorat du front national.
Dans ce genre de problématiques, la question est moins de savoir ce que l’on est que ce que l’on veut être. Comme lors d’une élection, l’avis des autres peut être précieux mais ne s’exprime pas dans les mêmes formes que celui des intéressés. Personnellement, j’ai ait été choqué par ces Français qui faisaient « campagne » en France pour Obama avec tout l’attirail militant de drapeaux et d’autocollants, comme si le président Américain devait gouverner le monde entier.
Après, que l’on soit Français, Japonnais ou Malgache, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne chose de prendre part à ce « grand débat » dans les conditions que l’on sait.
Petite question de topologie:
C’est quoi le contraire de « identité française » ?
a) variété étrangère ?
b) dissemblance hétérogène ?
c) virus mexicain ?
d) crise systémique ?
rayer les résultats non autorisés.
Je suis déconcerté par le manque d’intérêt que suscite ce débat où que j’aille sur internet.
Peut-être que la question arrive un tantinet trop tard, et qu’elle n’est plus d’actualité.
Vous risquez d’ouvrir un fil qui est sur une pente savonneuse, méfiance 🙂
On pourrait aussi se demander aussi avant tout qu’est-ce qui fait le principe d’unité nationale, plutôt que celui d’identité.
Que pensez vous du « E pluribus unum » américain, Paul ?
Bonne idée d’avoir relancé le débat, le jour où depuis 8h jusqu’à 10h sur Fr C, l’on en débattait doctement. DU journal à la Fabrique de l’histoire.
Je n’ai entendu que des âneries (désolé, les vielles rengaines, jules ferry, jeanne d’arc, Michelet et l’école, clovis, la Révolution, la laicité…), à savoir que l’on répond à cette question sans savoir si elle admet une réponse, par exemple, je pourrais demander « que pensez-vous de Dieu » ? Eh bien dans un premier temps, se précipiter pour répondre manque le point essentiel à savoir si la question est légitime ou non. Il est malvenu de donner des qualificatifs à quelque chose sans s’être assuré que ce dont on parle existe, et relativement à quoi. Nous n’avons en tout cas aucun regard sur l’identité nationale des autres = USA, Pologne, Allemagne… (mettre « identité nationale » entre guillemets)
Ayant rediscuté de cette question avec une personne intelligente aujourd’hui :
1) L’identité n’est pas glanée dans le champ du passée, elle n’est ni octroyée du haut de l’idéal politique, ni juridique, ni Historique. Elle devrait-être aussi limpide que le fait de héler « Julie »; cette Julie en question ne se demande pas lorsque je la hèle, si voyons, je suis celle qui habite ici, qui vit avec untel, etc. Elle n’a pas d’effort mental à faire pour rassembler son identité qui menace de se dissoudre dans l’oublie à chaque instant. Comme « Gilberte » chez Proust, le nom évoque une personne, immédiatement.
2) Est-ce qu’une identité nationale existe, autrement que sous forme d’un ensemble de consensus vagues, de partage de valeurs sous forme consciente, d’une identité interchangeable et modifiable, d’un accord donné ou repris, superficiel … ? Il m’avait semblé que la Pologne connaissait une identité nationale aussi évidente que le prénom pour la personne, le mot pour la chose, le visage pour l’être, et je le crois encore, mais… cela comporte aussi des inconvénients, à savoir un enferment, et donc une répétition du même, un sclérose, qui crée des tentions avec les éléments de la société plus modernes (par ex. sur l’avortement), et une xénophobie, un nationalisme étroit…
L’identité, ce n’est pas Jules Ferry ni Clovis, c’est d’en avoir discuté ce matin sur Fr C. C’est être et non avoir, – avoir des réminiscences comme dit Céline. Il est facile de s’exciter sur des réminiscence :
:
Que de chichis puants ! C’est barbouillé d’une crasse
épaisse de symboles, et capitonné jusqu’au trognon
d’excréments artistiques que l’homme distingué va tirer
son coup… Arrive ensuite que pourra ! Bonne affaire !
Économie de ne s’exciter après tout que sur des rémi-
niscences… On les possède les réminiscences, on peut
en acheter et des belles et des splendides une fois pour
toutes des réminiscences… La vie c’est plus compliqué,
celle des formes humaines surtout. Atroce aventure. Il
n’en est pas de plus désespérée. À côté de ce vice des
formes parfaites, la cocaïne n’est qu’un passe-temps pour
chefs de gare.
Mais revenons à notre Sophie ! Sa seule présence
Voyage au bout de la nuit 473
ressemblait à une audace dans notre maison boudeuse,
craintive et louche.
==========
Merci Céline, ils s’excitent sur des réminiscences !
Jules Ferry, De Gaulle, la Tour Eiffel, ce ne sont que des fantômes en termes d’identité, et il faut accepter que l’identité française soit faible puisque liée à aucune pratique traditionnelle ni religieuse, contrairement à la Pologne et que ceci comporte des inconvénients mais aussi des avantages, en terme de liberté.
Je cite encore L.F Céline.
:
Sa seule présence ressemblait à une audace dans notre maison boudeuse, craintive et louche.
Après quelque temps de vie commune, nous étions
certes toujours heureux de la compter parmi nos infir-
mières, mais nous ne pouvions cependant nous empêcher
de redouter qu’elle se mette à déranger un jour l’ensemble
de nos infinies prudences ou prenne simplement soudain
un beau matin conscience de notre miteuse réalité…
Elle ignorait encore la somme de nos croupissants
abandons Sophie ! Une bande de ratés ! Nous l’admirions,
vivante auprès de nous, rien qu’à se lever, simplement,
venir à notre table, partir encore… Elle nous ravissait…
Et chaque fois qu’elle effectuait ces si simples gestes,
nous en éprouvions surprise et joie. Nous effectuions
comme des progrès de poésie rien qu’à l’admirer d’être
tellement belle et tellement plus inconsciente que nous.
Le rythme de sa vie jaillissait d’autres sources que les
nôtres… Rampantes pour toujours les nôtres, baveuses.
Cette force allègre, précise et douce à la fois qui
l’animait de la chevelure aux chevilles venait nous trou-
bler, nous inquiétait d’une façon charmante, mais nous
inquiétait, c’est le mot.
A Listztfr.
Elle me plait bien ta Julie ,tu peux pas me filer son numéro de téléphone.Quant à Sophie ! (Smiley)
Bel émerveillement, trouble fascinant, inquiétante séduction, comment trouver plus belle image de l’identité de notre beau pays à travers votre si poétique citation ? Voilà je pense le plus bel hommage à la justesse de la thèse de P Jorion concernant ce billet. Merci M Lisztfr pour cette très touchante, si complète, si complexe, si pertinente contribution.
Le recours à la foi nationaliste est assez fréquent en période de crise. La manoeuvre politique n’apparait pas très subtile mais elle a le mérite d’avoir souvent fonctionné. Je dis « la foi », car c’est bien d’une croyance dont il est question. C’est cette même foi qui pousse des millions de gens à travers le monde à regarder la coupe du monde de football, et, accessoirement, à s’entretuer jusqu’au dernier.
Quel peut être le dénominateur commun de pres de 60 millions d’individus ? A ce que je vois chacun à son petit avis. Et qu’est-ce que représente la nation d’un point de vue anthropologique ? Monsieur Jorion ? 🙂
Un autre post un peu plus polémique, qui a eu peu ou pas de réaction sur d’autres sites, que je laisse à votre appréciation pour la modération.
Une simple remarque, une observation sur ce que je vis au travail.
Je travaille dans un entrepôt en région parisienne, qui comme tout le monde le sait est une zone de concentration de l’immigration de ces 40 dernières années. Pendant le travail tout le monde parle français heureusement. A la pause il en est tout autrement : il y a des petits groupes qui se forment un peu partout, selon les origines ethniques ou linguistiques. Spontanément il y a des groupes ou on parle arabe, lingala, wolof, hindi, pour les langues dont j’ai entendu parler. Bien peu de personnes parlent français à vrai dire, et là on voit très bien l’aspect communautaire qui prévaut.
Bien peu d’européen de souche il faut bien le dire.
Je me demande humblement ce que penserait Martine Aubry si les réceptions d’après meeting politique ressemblait à cela entre deux petits fours et coupes de champagnes….
Ben … point de vue communication et magouille, je pense pas que c’est (serait) très différent.
Quelle différence entre langue de bois et idiome étranger? (juste la sensation d’être plus à la hauteur?)
Je connais des camerounais, des indiens, des boliviens, qui sont plus français que des français, de souche ou pas.
Etre français, c’est bien se souvenir que la déclaration des droits de l’Homme, ça existe. C’est être conscient de l’Humanité et, aujourd’hui, des immenses problèmes environnementaux affectant la Planète, qui est désormais toute petite.
Etre Français, ça ne serait pas plutôt cette tendance si caractérisante à croire que « etre Français signifie se souvenir de la Déclaration des Droits de l’Homme, être conscient de l’Humanité » etc… Autrement dit, une certaine propension nombriliste à se prendre pour le phare de la civilisation, dans les domaines les plus variés, de la politique à la littérature en passant par la cuisine?
@ Ecodouble. Si c’est ça d’être Français, ça veut dire qu’être Espagnol, Américain, Japonais ou Australien c’est d’avoir oublié que les Droits de l’Homme existent et ne pas être conscient de l’Humanité? Quant à votre être Français est être écologiste, laissez-moi rire…
@ Amsterdamois. Tout à fait d’accord avec vous. Être Français c’est vouloir donner des leçons de moral et d’excellence à tout le monde, la plupart du temps en étant très mal placé pour les donner (libertés, écologie, corruption, colonialisme, histoire récente…). La caractéristique principale des Français c’est de p… plus haut que leur c..
Bonsoir,
Au sujet de cette histoire d’identité nationale, j’ai entendu l’autre jour un message laissé sur le répondeur de l’émission “Là-bas si j’y suis” sur France Inter (émission du 16 novembre 2009), je me permets d’en retranscrire l’esprit . La personne qui s’exprime s’appelle Saïd et son sentiment me paraît très pertinent sur le sujet :
“A mon sens pour le politique, l’identité nationale c’est une chose définie par la loi que des parlementaires ont votée. Ces hommes politiques n’ont donc pas à se poser la question de savoir ce qu’est l’identité nationale puisqu’elle correspond à des critères qui sont définis par la loi républicaine. Tout possesseur de la carte d’identité nationale française est donc de fait d’identité française. Point.
Sur un plan philosophique, la question de l’identité française ne se pose pas car il s’agit d’une question d’ordre générique et pas particulier : la seule qui vaille de ce point de vue, c’est « qu’est-ce qui fait l’identité d’un être humain ?”, mais pas davantage française que serbo-croate ou wisigothe.
Donc si monsieur Besson et quelques autres avec lui se posent la question (et nous la posent par la même occasion) de savoir ce qu’est cette identité nationale, c’est qu’eux-mêmes ne respectent pas notre loi républicaine.
De plus, le fait de poser cette question sous-entend l’idée d’une classification : sous-français, français acceptable et peut-être même super-français…
Voilà ce je peux dire à propos de cette question sur l’identité nationale. Pour moi qui suis fils d’un père kabyle et d’une mère bourguignonne, la question de l’identité nationale ne se pose pas. Le problème qui se pose à moi comme à tous les humains c’est seulement de savoir quelle est ma propre identité.”
Pas convaincu que ce débat et le site internet qui en est le support soient destinés à apprendre quoi que ce soit par qui que ce soit. Du peu que j’en ai vu, cela ressemble plus à un défouloir comme on peut en voir 10 000 autres sur la toile.
Peu d’interventions construites, une procédure de modération pas très nette, la possibilité de créer autant de comptes qu’on dispose d’adresses internet différentes, bref, tous les ingrédients pour construire un débat totalement biaisé, pour ne pas dire un anti-débat.
Quant au fondement du débat lui-même, j’avoue ne pas bien le saisir. Je constate tout au plus que les poussées identitaires les plus violentes soient essentiellement le fait de compatriotes ayant ce statut de manière tout à fait involontaire: Comme le dit Le Forestier dans la chanson, « on choisit pas ses parents… Être né quelque part c’est toujours un hasard… »
De fait, je n’éprouve pas de fierté particulière à être français. D’ailleurs je n’entrevois pas de rapport qui pourrait exister entre la grandeur d’un homme et sa nationalité. Néanmoins, je n’éprouve aucune honte non plus: A ce titre je ne me sens pas le devoir d’assumer les erreurs de mes aïeux, et même de moins en moins incliné à assumer celles de mes contemporains.
En définitive le seul statut qui fasse encore sens pour moi est celui d’humain, quand cela ne me pèse pas trop. Il y a toutefois des jours ou je préfèrerais être un lama… Pouvoir cracher aux visages des importuns, quel délice ce doit être… 🙂
4 paramêtres régissent la nature, les êtres, les groupes humain, et jusqu’aux civilisations:
AIR LIBERTE (ne dis-t-on pas « libre comme l’… »)
EAU EGALITE ( « égaux comme 2 gouttes d’… »)
TERRE RESPONSABILITE (« Terre à…. » « écologie, le retout à la … »)
FEU IDENTITE ( « les ….. de l’Amour=reproduction ou la flamme du soldat inconnu par ex. »
Si l’histoire, les parlers, les cultures ont mis des siècles à cerner ces principes, avec leurs grandeurs et leurs horreurs, il va de soi qu’ils ne vont pas se laisser EXTIRPER DU RéEL aussi aisément…
N’en déplaise à d’aucuns, ces 4 principes fondamentaux se valent et sont intimement liés dans leur dynamique (comme un bec bunsen annulaire avançant sur la ligne du temps: si une des 4 flammes
périclite ou grandit démesurément, les 3 autres en sont affectées…)
Bref, on ne « débarquera » pas si facilement l’identité des débats du xxiè.siècle:
C’est un paramètre aussi honorable que la liberté, l’environnement ou l’égalité, s’il garde sa place.
(Fraternité, Solidarité, équité, etc… sont des sous-paramètres composés, des désinences)
Le 20è siècle a commencé avec la DICTATURE DE L’EGALITE qui s’est effondrée en 1989…
Les années 30 ont connu la DICTATURE DE L’IDENTITE de triste mémoire.
Aujourd’hui, avec le cahos suscité par l’ultralibéralisme nous subissons l’asymptote de
LA DICTATURE DE L’ A-LIBERTE et dans quelques décennies la DICTATURE de l(ir)RESPONSABILITE
environnementale va devoir être affrontée par nos enfants ! Le quatrième cavalier…
Pour conclure sur le sujet du jour Jaurès aurait dit « La nation est la seule richesse des pauvres »; on peut certainement par là entendre qu’on n’est jamais absolument seul devant l’adversité dans un pays protégeant les libertés, la solidarité, la sécu, pour autant qu’il ne soit pas trop culturellement & ethniquement déstructuré, type U.S.A. (cfr. Lévy Strauss sur le tard in « Tristes Septentrions » interview fin des années 90.)
Si on veut protéger en Europe et promouvoir dans le Monde la Démocratie, protéger nos Libertés,
nos concepts d’égalité durement acquis, de responsabilité environnementale, de fraternité, etc, cela ne se fera que dans le respect de nos identités familiales, nationales, culturelles, ethniques, de genre, générationnelles, linguisitiques, religieuses, humaines quoi !
D’un côté, on nous ressasse de la mondialisation … (et le nouvel ordre mondial, et le traité constitutionnel européen … )
subitement, on nous la ramène à l’identité nationale … (si l’on s’occupait de l’identité humaine, du sujet humain, de ce grand mot d’humanité ….
Ce qui serait intéressant, ce serait de constater l’écart existant entre la vision de la France et d’être français par les français eux-même et par le reste du monde. Mais je suppose que ca dépasse le cadre dudit débat. Et que de toute façon faudrait être sociologue ou anthropologue pour y porter intérêt. Et encore, peut être seulement s’il n’est pas français ?
« pourquoi ce manque d’intérêt pour l’opinion des autres sur ce que c’est « qu’être Français » ? »
Trés bonne question qui montre l’esprit « politique » de de cette campagne.
Un vrai Français ne manquera jamais une occasion de se payer la tête d’un Belge ou d’un Suisse.
C’est à ce penchant irrépressible que l’on peut identifier un authentique Gaulois de souche en écartant toutes les imitations.
haha et un Parisien (immigré de moins d’une génération) ne se privera pas de se moquer qu’un breton, d’un corse ou d’un ch’ti.
Faut-il y voir un équivalent des plaisanteries entres cousins africains?
grrrrrr fondamentalement non! ces taquineries africaines sont même un moyen de rapprochement. Alors que ces réflexes français tendent à écarter. Et ils deviennent très dangereux quand il s’agit de l’immigration.
Faux débat, pour un faux problème, agité uniquement par un certain opportunisme électoral.
Ne vous mettez pas, Mr.Jorion, dans cette ornière, votre blog nage dans d’autres eaux, heureusement…
VRAI débat justement! et qui concerne les Français tant qu’ils tiennent encore à leur aura!
C’est quoi la France?
La langue française? pas assez pour faire une vraie nation ou une puissance qui compte!
Une couleur de peau? Un béret sur la tête et une baguette?
NON! Une vraie nation progressiste et ouverte à toutes les cultures, comme vous l’aviez été.
Le monde a vraiment une meilleure opinion de vous que vos propres clichés. Vous n’imaginez pas comme le monde a besoin de vous.
Tout à fait d’accord!
A dire vrai, personnellement je suis plus intéressé par l’image qu’ont les pays étrangers de la France que par celle que d’autres français voudraient établir. Dans le premier cas, ça donne une information sur la perception qu’a le monde de notre nation, dans l’autre ça ne nous avance pas à grand chose car ce n’est pas dans ce genre de débat qu’on construit une nation ou une identité mais dans le fait de vivre ensemble…
L’image qu’ont les USA de la France, à travers les films d’hollywood que je vois grâce à mon amie (par ex « A good year » avec Marion Cottillard, R. Crow…, « Le diable s’habille en Prada » avec Meryl Streep, et Ratatouille), et qu’ont les Polonais à travers la pub pour vêtements, est celle d’un paradis romantique. Y compris W Allen véhicule dans ces films l’idée que le plus beau moment serait de vivre à Paris, et de déclarer sa flamme à sa bien aimée, sur les bords de la Seine…
Le bonheur serait de quitter la City pour cultiver la vigne dans le sud, ou de fêter Noël à Paris sous la neige..
Michel Moore dans Sicko montre la france sous un jour très positif, un couple qui marche en s’embrassant.
Les japonais adorent notre pays, et aussi la culture européenne. Ils (elles) plutôt sont nombreuses à l’école de musique de Varsovie.
Henry Miller parle de la Dordogne comme étant le paradis des français… La notion de paradis terrestre est lié à l’idée de la France, paradis touristiques et romantique surtout, et social pour M. Moore.
Sans évoquer le fait de dire « non » à la guerre en Irak qui nous a valu un immense prestige… en passe d’être perdu. Il existe aussi une image négative des français, frôlant la caricature..
Au plan intellectuel la France pose de multiples questions aux voyageurs, où se reflète encore le siècle des Lumières et son humanisme, c’est avec l’Inde l’un des lieu sur la planète où l’on espère trouver des réponses aux questions existentielles…il me semble.
« Leben wie Got in Frankreich », formule célèbre…
L’architecture parisienne a en effet de quoi édifier les esprits, elle est la manifestation la plus visible d’un idéal d’équilibre, de beauté et de grandeur, – de l’Art. Un esprit calme et classique, par rapport auquel Rome ensorcelle par son délire génial, écrasé de chaleur…
L
@Lisztfr
Comment ne pas évoquer aussi le mariage de la musique et de la littérature, Chopin, G Sand ?
D’aucuns assurent que les Français sont un peu (beaucoup?) arrogants et pédants.
Il y a d’ailleurs plusieurs niveaux : les provinciaux, par exemple, apprécient assez peu les leçons des parisiens … ce qui n’empéche pas l’esprit de clocher (voir Clochemerle, La guerre des boutons, etc.).
C’est peut-être un élément de réponse à la question de Paul?
Bonjour,
débat ne représentant aucun intérêt à mes yeux.
Depuis longtemps, je me vois comme un être parmi tant d’autres vivant sur la troisième planète du système solaire situé sur la frange extèrieure d’un des bras de notre galaxie etc….
Il serait temps pour l’espèce humaine d’élargir son esprit.
Être français, c’est déambuler dans un univers cyber-punk avec une mention « française » sur sa carte d’identité, bientôt biométrique, prochainement sous la peau.
Le code-barre, si omniprésent, aura bien sûr l’avant dernier mot !
Roçé, avec Archie Shepp: « Seul ». Bonne journée.
Je suis français « de souche » comme on dit maintenant, et personnellement, je me dit français parce que je me sens rattaché au passé de la France. Pour moi, la fameuse phrase « nos ancêtres les gaulois » a un sens. Sont français ceux qui s’y reconnaissent, pas par le sang, mais par l’idée de continuer une histoire.
Donc si on n est pas de souche on nous retire la carte d identité ?
Es que aitre souche de navé français est valable?
J’ajoute enfin que, malheureusement, être suisse, ça veut dire être adepte de la croyance de Samuel Huntington. Qu’il semblerait qu’être laïque, c’est être unis entre différentes confessions chrétienne contre les musulmans. Il semblerait que demain n’intéresse que peu de monde, beaucoup rêvent d’avant-hier. Du coup un blog qui a un onglet intitulé « inventaire pour demain » est précieux… et déstabilisant.
Mais qu’est-ce qu’être vivant? Hein?
Avez-vous voté contre la présence de minarets en Suisse ?
Je suis belge et je ne comprends pas pourquoi le thème de l’ « identité française » ne passionne que si peu de français (ici même, sur ce blog), à l’heure de la mondialisation et de la construction européenne, et des risques d’uniformité qu’elles peuvent induire.
La question se ramène à celle-ci : qu’est-ce qui tient ensemble la société française? Autre formulation : comment se fait-il qu’à travers une foule d’institutions particulières, se façonne de manière cohérente cette unité du monde social français, unité qui reste unité même dans les situations de crise ou de révolution ?
Pour reprendre une des « idées mère » de C. Castoriadis, cette unité découle d’un tissu de significations imaginaires sociales (S.I.S.) qui imprègnent toute la vie de la société française, la dirigent et l’orientent. Ce sont elles qui sont incarnées dans les institutions particulières et les animent.
Ces significations sont imaginaires, car (i) elles ne sont ni rationnelles (on ne peut pas les « construire logiquement »; elles ne correspondent pas à des « idées rationnelles »), ni réelles (on ne peut pas les dériver des choses, elles ne correspondent pas à des objets naturels) et (ii) elles procèdent de la création, de l’imagination, non pas individuelle mais de l’imaginaire social français,
Ces significations sont sociales, car elles sont partagées, participées par ce collectif anonyme, impersonnel qu’est la société française.
J’aimerais bien lire, de la plume de Français(e)s, quelles sont pour eux (elles), les S.I.S. (et les institutions correspondantes) auxquelles ils (elles) restent attachées.
Je suis né en 1947, dans une famille communiste d’instituteurs avec, donc, beaucoup d’idéalisme et certainement pas le même vécu et les mêmes réflexes que des ouvriers.
Donc, une culture internatonaliste très marquée par les luttes de libération au Vietnam, en Algérie, à Cuba, etc.
et la vénération aveugle, jusqu’en 1956, des « pays frères ».
Je ne me sens toujours pas « Européen », je suis choqué par l’attitude la France et d’une partie des Français à propos de la Turquie. Cela étant, en termes de gestion de projet, je pense qu’élargir l’Union européenne sans un système fédéral c’est garantir l’échec.
Pour revenir à votre question, je suis content de vivre en France et fier de l’attitude de nombreux Français pour la défense de valeurs de solidarité, de respect des autres.
Ma première « manif » c’était en province le 13 février 1962, après « Charonne ». Pour les Algériens combattants étaient des héros.
Je passe sur les années 70 (Vietnam, Joan Baez, Franco, …).
La dernière manif dont je suis fier pour la France est l’énorme mobilisation qui a suivi l’assassinat de Malik Oussekine, en 1986 si ma mémoire est bonne.
J’ai donc une identité plutôt idéologiquement internationaliste que proprement nationale.
Mais, si je peux me permettre, vu de l’extérieur, les Belges ne paraissent pas très unis 🙂
J’aimerais bien lire, de la plume de Français(e)s, quelles sont pour eux (elles), les S.I.S. (et les institutions correspondantes) auxquelles ils (elles) restent attachées.
*** L’amour de la France ***
J’habite au coeur de la France profonde, dans la vallée de Solignac, l’Abbaye fondée par le bon saint Eloi, grand argentier du roi Dagobert, abbaye qui a civilisé la vallée. Le paysage a été civilisé par les moines au XIIème siècle et les petites églises d’alentour sont d’un très vieux terroir. Il n’y a pas beaucoup de rapports entre cette France réelle et la France légale qui croit exister par le monopole idéologique et le terrorisme intellectuel. Ce que j’appellerai la France virtuelle…
J’aime aussi les vins et fromages, la cuisine française, les vieilles pierres et nuances ou contrastes infinis entre les régions françaises. j’aime ma langue faite pour la diplomatie et dont le chant surprend les étrangers.
Les institutions pérennes de la France sont pour moi la Chrétienté dans la tradition catholique, j’aime les liturgies ancestrales, le grégorien, la musique polyphonique religieuse du grand siècle et les valeurs éternelles qui ne sont pas l’exclusive de la France mais qu’elle partage avec les voisines avec sa coloration très particulière.
La famille , la patrie, mots qui sont provocateurs dans l’ambiance actuelle, la terre des pères. Nous sommes héritiers avant d’être citoyens. Beauté de la France des mille ans de monarchie capétienne et des deux mille ans de catholicisme. J’aime tout ce patrimoine extraordinaire qui manque aux pays neufs comme les Etats Unis, pays fils de la vieille Europe mais très pauvres en civilisation, il y faut du temps et de la sainteté. J’ai un complexe de supériorité culturel devant les pays fraîchement émancipés. la France manque à son empire colonial mal décolonisé. Je vais me faire aimer !!
La France c’est Saint Louis, Saint Vincent de Paul, Le père de Foucauld, mais aussi Pascal, Pasteur, Foch et Pétain.
Je n’ai pas besoin de la défendre, sa richesse a tellement de profondeur que ses adversaires s’épuisent à la défigurer ou à la culpabiliser.
Nous sommes singuliers avant d’être universels.
La France souffre des maux qui assaillent le monde mais Dieu lui prête une vocation éternelle, elle fait souffrir le monde quand elle sombre dans l’ignominie mais elle réconforte le monde quand elle se redresse. Sa faiblesse attriste, sa grandeur réconforte.
Elle ne laisse pas indifférent.
Je suis français, normand en limousin, catholique donc civilisé (légèrement provocateur), européen mais pas dans la prothèse mondialiste faite pour s’épuiser dans la Babel des langues et des coutumes. Légèrement ironique sur les constructions de la volonté des hommes, la Providence défaisant avec le temps ce qui ne convient pas à notre bonheur.
La France Catholique, Royale, impériale, coloniale, mère des arts, des armes et des lois. J’espère être lu comme un dinosaure rescapé dans le troisième millénaire.
C’est la France que j’aime.
Heureux, comme Dieu en France.
@niboh dit : 5 décembre 2009 à 10:07 : « Mais, si je peux me permettre, vu de l’extérieur, les Belges ne paraissent pas très unis ».
C’est bien pour cela que les belges sont beaucoup plus sensibles que les français à la question de l’identité nationale. Quoiqu’on en dise, l’identité nationale belge existe, même si elle est très conflictuelle et en grand danger de disparaître. On dit souvent, ici, qu’un flamand se sent plus proche d’un wallon que d’un néerlandais et qu’un wallon se sent plus proche d’un flamand que d’un français.
Il n’empêche ! Devant les grandes menaces d’éclatement de la Belgique, de plus en plus de belges francophones se tournent vers la France. Et c’est bien pour cela que le débat m’intéresse. Tout comme d’ailleurs, Paul Jorion, du moins je le suppose : ce n’est pas un hasard si après avoir rouler sa bosse, pendant des dizaines d’années, en Angleterre et aux USA, il ait choisi la France comme terre d’accueil, sans doute pour y finir ses jours.
Ma langue maternelle est le français et la langue française n’est pas seulement un code servant à communiquer, mais draine avec elle toute une culture. Je me sens « chez moi » à Perpignan, beaucoup plus qu’ à Overijse (commune située en Flandre, à 17 km du centre de Bruxelles, qui s’est, récemment, tristement illustrée par la dénonciation de restaurateurs parlant français à des clients francophones et présentant un menu trilingue (flamand-français-anglais)).
Voilà deux sous-sujets du débat qui devraient passionner tout Français : sa langue et sa culture, leur adoption par tous les immigrés (grâce à l’éducation et à l’enseignement) et leur rayonnement à l’étranger.
@Olivarus
J’aimerais mettre en exergue de votre belle et émouvante défense de l’amour de la France, le petit texte suivant :
« Je voudrais déclarer que je suis un « conservateur » en matière d’ontologie, car ce qui importe, pour la première fois, c’est de conserver le monde absolument comme il est. D’abord, nous pouvons regarder s’il est possible de l’améliorer. Il y a la célèbre formule de Marx : « Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde de diverses manières, ce qui importe c’est de le transformer ». Mais maintenant, elle est dépassée. Aujourd’hui, il ne suffit plus de transformer le monde ; avant tout, il faut le préserver. Ensuite, nous pourrons le transformer, beaucoup, et même d’une façon révolutionnaire. Mais avant tout, nous devons être conservateurs au sens authentique, conservateurs dans un sens qu’aucun homme qui s’affiche comme conservateur n’accepterait. » (Günther Anders »).
Grand débat sur l’identité nationale
N est pas une question mais une manipulation.
Bon je reste poli, sa m énerve a la fin.
Ne nous formalisons pas : peut-être que le «nous» dénoncé par Paul Jorion ne signifie seulement qu’on pense que les étrangers se fichent pas mal de notre débat sur ce qui est franco-français. Mais je doute beaucoup qu’on ait censuré Paul Jorion simplement parte qu’il est un belge flamand d’origine.
Encore moins sur son blog.
Charles Trenet parlant le néerlandais : the story of my life !
… ça insiste d’autant plus sur l’identiténationale, que l’on rêve de tout privatiser, tout se goinfrer,
et que l’on fait tout pour : alors, pourquoi pas l’Etat ? la nation ?
Qu’est-ce que ça veut dire quand on parle de gérer un pays comme une entreprise ?
Par exemple : entreprise France ! ça sonne bien ça, hein, ça vous met l’turbo, ça vous booste une équipe dirigeante.
ah si Ils pouvaient me licencier…
« pourquoi ce manque d’intérêt pour l’opinion des autres sur ce que c’est « qu’être Français »
»
Parce que la question n’a aucun sens du fait de sa circularité: elle contient la question qui fait l’objet du débat: pour définir les autres il faut avoir défini les uns.
C’est une question « Vache qui Rit », vous savez cette boite de fromage où l’on voit une vache qui a comme pendentif une boite de fromage où l’on voit une vache qui a comme pendentif …
« grand débat » ? Pfff…. C’est comme pour les grands ménages de printemps dont on profite pour jeter ce qui ne sert plus. Que les « Les sous-thèmes recourent cependant tous au « nous ». » ne doit pas étonner : le but est d’alimenter la machine à justifier l’exclusion.
@ Crapaud rouge
Essayez de vous décentrer : quand vous voyagez à l’éranger, ne vous est-il jamais arrivé de dire (ou de penser) » « Nous » les français, nous disons ou faisons ceci ou cela ! ».
Que le débat lancé par Sarkosi et csts soit manipulé pour des raisons bassement polititiennes ne fait aucun doute ; il n’empêche que, en soi, il puisse être passionnant.
Je réponds plutôt à André.
Vous avez raison, « nous » avons une culture scolaire et médiatique plus ou moins commune.
En revanche, je pense que « nous » avons DES cultures sociales différentes, voire opposées sur certains sujets.
Par exemple, sur la notion de service public, bien illustrée par la « votation » récente à propos de La Poste, qui s’oppose au dénigrement récurrent dans certaines catégories des « fonctionnaires ». Ces cultures sont, en outre, contradictoires. Ceux qui accusent les fonctionnaires d’être des parasites, demandent régulièrement des aides publiques pour financer l’embauche de leurs salariés. Autrement dit, ils voudraient bien que leurs salariés soients payés par l’Etat … soient fonctionnaires.
Il y a, je pense, une autre différence importante: ce ne sont pas toutes les catégories de Français qui sortent des frontières. Ceux qui sortent, dont je fais partie, ont souvent reçu une éducation familiale et secondaire basée sur la notion de « l’honnête homme » qui remonte au XVIIème siècle, sauf erreur. D’où certainement une origine de la pédanterie et de l’arrogance que j’évoquais précédemment et que, quelque part, le discours de de Villepin à l’ONU en 2003 illustre.
Pour terminer par un clin d’oeil: nous emmenons l’été notre petit fils dans un village de vacances fréquenté par beaucoup de Flamands et de Néerlandais. Il va très facilement vers les autrres, pour leur proposer de jouer. A 3 ans, il se tournait vers moi, interloqué: « Papy, je leur dis bonjour, je leur propose de jouer, mais ils ne me répondent pas ? » 🙂
@André: non, « en soi », ce « débat », qu’il soit grand ou petit du reste, ne présente pas le moindre intérêt ! Lui trouver un « intérêt », c’est tomber dans le panneau, et se préparer à juger « les autres » selon qu’ils sont « français » ou « pas français ».
René Cousinier avait, à Montmartre, déjà bien débattu à ce sujet…
Paix à son âme, et le réentendre me procure toujours un rire désormais attendri:
http://dansmonjardin.free.fr/con_pascon/01-con_ou_pas_con.mp3
@ Niboh
La défense du Service Public n’a-t-elle pas toujours fait partie de l’identité française ? Et si, aujourd’hui, il est battu en brèche, ne serait-ce pas sous l’influence pernicieuse de valeurs importées du monde anglo-saxon et étrangères à la tradition de l’Europe continentale ? Et, hélas, imposées par l’Union européenne ?
Voilà un beau thème de l’identité française à défendre dans le débat !
@André. Excusez ce délai, j’étais parti sur d’autres sujets (dont une partie de pétanque*).
La défense du Service Public.
Tout d’abord, ça ne peut avoir « toujours » fait partie de l’identité française. La notion de service public est datée (de l’ordre de 130 ans, avec l’école obligatoire ?).
Ensuite sur le terme « défense ». A mon avis, cette idée n’est pas bonne au sens où elle n’est pas positive (offensive).
Je pense que Paul vient de montrer de manière superbe comment sur un thème réactionnaire on peut opérer un « renversement dialectique » et prendre l’initiative dans la bataille des idées. J’en suis à me demander si l’intervention de Nicolas Sarkozy dans Le Monde n’est pas, en partie, sa réponse (ou celle de Henri Guaino) à Paul.
Sur le fond, je prends 2 exemples: la Sécurité sociale et l’école.
La Sécurité sociale est une réussite totale, elle a été saluée dans la presse anglophone dans le débat américain sur la protection sociale (de mémoire, un éditorialiste a dit qu’entre le système américain et le système anglais, le meilleur … est le français).
L’école, en revanche, a atteint depuis qqs dizaines d’années des limites inacceptables. Elle ne fait plus, sauf exception, que reproduire les inégalités sociales. Le sujet ne peut pas être traité en 3 lignes. Je pense que la responsabilité est collective et que malheureusement une partie trop importante des enseignants ne « défendent » pas le service public, mais d’abord leur situation.
*) la pétanque: voilà une activité identitaire française.
@André, service public, suite
Vu de ma place, il existe une différence fondamentale dans la gouvernance de la sécurité sociale et celle de l’école.
Pour la sécurité sociale (partie maladie), il y a les usagers (bénéficiaires), un système de gestion (URSSAF, Caisses maladie) et des opérateurs (médecins, hopitaux, etc.). Les rôles sont bien séparés entre gestionnaires et opérateurs, aucun n’est « propriétaire » du système, d’autant que les syndicats de salariés rappellent régulièrement que les cotisations assises sur les salaires appartiennent en dernier ressort aux salariés.
Pour l’école, il y a bien sûr les usagers (enfants, ados, et leurs familles). En revanche, il y a une grande confusion entre les opérateurs (les enseignants*) et le pilotage, notamment sur la définition des objectifs. Le fait que l’école, publique ou privée d’ailleurs, soit financée par le budget de l’Etat ne facilite pas la clarification des rôles. D’autant qu’en France (mais pas ailleurs?) l’impôt n’est pas considéré en général comme une contribution au bien commun, mais plutôt comme une charge non justifiée. La démagogie et la défense des intérêts des plus riches y est pour qq chose.
*) ce qui ne veut pas dire que leur point de vue de professionnels n’ait pas une valeur spécifique.
Elargissons la question : « pourquoi ce manque d’intérêt pour l’opinion des autres sur ce que c’est « qu’être Français » ?’ de la façon suivante : pourquoi ce manque d’intérêt pour l’opinion des autres ? On peut alors répondre : parce que « les autres » sont, de manière générale, ceux dont l’opinion n’intéresse pas. On pourrait presque en faire une définition de ce qu’on appelle « les autres ».