Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Vous avez dû suivre cette affaire : un ou plusieurs hackers sont parvenus à pénétrer les archives du CRU (Climate Research Unit) à l’Université d’East Anglia à Norwich en Grande-Bretagne. Le CRU, je vous le rappelle, est un groupe de travail qui affirme avoir mis en évidence le réchauffement climatique et la responsabilité « anthropique » dans ce réchauffement.
Qu’a-t-on découvert dans ces archives ? La preuve apparemment que ce groupe a trafiqué / falsifié sa recherche. On y trouve en effet la trace de quantité de sous-entendus, de manœuvres douteuses et autres coups tordus.
Les hackers affirment qu’ils ont ainsi apporté la preuve que le réchauffement climatique et son origine anthropique sont un faux, une machination. Est-ce bien le cas ? Difficile à dire, mais probablement non : ce que l’on découvre en réalité dans ces messages piratés, c’est la pratique quotidienne des scientifiques, à savoir, et dans le désordre : « cliquisme », mauvaise foi systématique, barrage corporatiste contre les idées hétérodoxes, clientélisme, etc. etc. Rien de plus en réalité que l’ordinaire des milieux universitaires.
Durant ma carrière dans la finance, on m’a souvent dit : « Vous avez dû être choqué par la manière dont on se conduit dans les milieu des affaires ! » Et ma réponse a invariablement été : « Hélas non : c’est bien pire dans l’université ! »
Une anecdote datant d’il y a bien longtemps (1979). J’avais écrit un article où je comparais les conceptions de W.H.R. Rivers, l’un des pères fondateurs de l’anthropologie de la parenté, à celles de Claude Lévi-Strauss, sur les implications pour les cultures des contacts qu’elles ont entre elles. J’avais soumis mon texte à la seule revue d’histoire de l’anthropologie qui existait à l’époque (il s’agissait d’une revue anglophone). J’avais essuyé un refus. La lettre anonyme (une pratique courante – censée garantir l’objectivité des opinions émises !) qui me l’annonçait offrait une explication vaseuse, où se reconnaissait par ailleurs facilement le style de celui qui dominait alors la discipline « histoire de l’anthropologie » et y bénéficiait en réalité d’un quasi-monopole. L’identité de l’auteur ne faisait aucun doute pour moi et je lui écrivis directement. Je lui dis qu’il était injuste qu’il barre ainsi l’accès de la discipline à de nouveaux auteurs. Il me répondit très brièvement avec une phrase du genre : « À la guerre comme à la guerre ! » Trente ans plus tard, mon article est toujours inédit : je l’ai retrouvé dans une caisse il y a quelques semaines.
Seulement, ce genre de pratiques universitaires, quand d’autres tombent dessus accidentellement, n’apparaissent pas à leurs yeux pour ce qu’elles sont avant tout : pour de la simple bassesse, mais pour ce qu’elles sont aussi, à savoir de la malhonnêteté. Et l’on crie alors au scandale.
C’est fou ce que l’on découvre ces jours-ci de monde – et cela va de Goldman Sachs à Wall Street au CRU en East Anglia – qui ont pris un malin plaisir à creuser leur propre tombe.
Qu’on ne compte pas sur moi pour pleurer sur leur sort : bien fait pour leur pomme !
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
139 réponses à “Bien fait pour leur pomme !”
Bonjour,
Hélas sans idée de théorie du complot, c’est simplement la nature humaine.
Je crois que ce qui sort, grâce entre autre à internet, n’est que la face visible de l’iceberg.
Le futur n’est pas réjouissant avec toutes ses affaires mais la bourse, elle monte encore et encore …
Tout a une fin, je pense qu’on s’en rapproche à grands pas.
Bonjour,
article très intéressant, je vous conseille de faire de plus amples recherches sur ce que les climatologues appellent l’optimum climatique. Il s’agit d’une période très chaude au moyen âge qui a duré environ 500 ans (autour de l’an mil). Cette période a permis (entre autres choses) la colonisation du Groenland par les vikings (cette colonisation cesse d’ailleurs lorsque les températures recommencent à baisser). Ce qui est très inquiétant est que la partie courbe des températures correspondant à l’optimum climatique a vraisemblablement été supprimée par le groupe d’experts en climatologie lors du dernier somment international sur le climat, offrant aux au monde entier une courbe des températures à l’allure exponentielle.
Depuis quelques temps, certains experts (pour faire taire certaines voix discordantes) tentent de prouver que les températures lors de l’optimum climatique étaient en réalité moins élevées qu’aujourd’hui. Mais de nombreux scientifiques s’opposent toujours au discours dominant et accréditent la thèse d’un réchauffement climatique dû à l’activité solaire (particulièrement importante à l’heure actuelle comme autour de l’an mil).
Cette prise de position a deux inconvénients majeurs, ce qui a pour conséquence de la décrédibiliser:
1-Elle alimente la théorie du complot.
2-Elle est défendue par le très libéral et sulfureux Claude Allègre.
Malgré ces inconvénients, rien ne nous empêche de débattre ou de demander à Paul Jorion d’utiliser sa position pour faire connaître l’avis de scientifiques probes et compétents sur la question. Après tout, la question du réchauffement climatique est intimement liée à la crise puisqu’il est indissociable de la taxe carbone qui risque de peser sur l’économie mondiale.
JT. Gio.
Bien en phase avec vous , je me demande si certains qui ont tenté d’intervenir ici ne sont pas tentés de penser que » à la guerre comme à la guerre » n’est pas un apanage des universitaires américains .
Merci d’avoir fait référence à Claude Allègre, un scientifique qui va à l’encontre des idées reçus et qui est malheureusement trop souvent censuré par les « Mainstream Media »….
Même si on peut etre indigné sur la méthode plutôt illégale d’extorquer des correspondances privées et l’étaler sur la place publique , il y a qu’en même de quoi etre aterré par le contenu des ces mails qui montrent le comportement de certains universitaires participant au GIEC . Ils écartent systématiquement ceux qui ne vont pas dans le même sens qu’eux c’est à dire la thèse d’un réchauffement catastrophique .
Or la science évolue grace aux études et opinions critiques , et écarter les sceptiques c’est carrément faire obstacle à la science .
Evidemment , tout cela ne remet en cause le réchauffement climatique qui lui est difficilement contestable mais le fait que l’homme n’en est peut-etre pas l’unique cause . De toute manière , nous aurons tout à gagner à diminuer la pollution mais de là à hisser ce problème comme péril principal et immédiat , c’est peut-etre exagéré les choses et cela arrange bien les parasites de la finance qui ont trouvé le moyen de créer une nouvelle bulle , pour ponctionner encore davantage les richesses , celui des taxes carbones et des bourse aux échanges de CO2 .
Mais alors, comment fait on pour elever le cout de l’energie ?
(je suis pour une taxe, et non un marche de droits d emissions, cf http://www.timesonline.co.uk/tol/news/environment/article6941974.ece et l’economie non-autiste)
Un très intéressant article du climatologue Scott A. Mandia sur l’excellent site ContreInfo.
D’accord? Paul, avec votre coup de règle sur les doigts du CRU.
Mais selon Scott E. Mandia (climatologue), cité par l’excellent site ContreInfo, les égarements du Climatic Research Unit sont sans doute réels, mais ne sauraient en aucun cas remettre en cause le travail de l’ensemble des autres climatologues de la planète.
Mandia persiste et signe : « la réalité du changement climatique est incontestable ».
Il insiste : « les gaz à effet de serre sont responsables d’un mécanisme majeur du forçage du climat »
Et ajoute : « À ce jour, il n’y a pas eu une seule publication scientifique crédible montrant que le réchauffement actuel est dû à une cause naturelle et expliquant également pourquoi les concentrations records de gaz à effet de serre ne seraient pas significatives. PAS UNE. »
le taux de CO2 dans l’atmosphère n’est que 0.05%, même avec les tonnes relâchées par les humains. De plus les gaz à effet de serre sont nécessaires à la vie et le principal est la vapeur d’eau. Certains scientifiques ne contestent pas le réchauffement, ils contestent la cause du réchauffement, il y en existent qui sont tout aussi catégoriques pour affirmer que l’élévation des températures est due à l’activité solaire.
Bonjour Giovannoni.
0,05% ou, plus précisément, 390 ppm (partie pour million) aujourd’hui contre 250 ppm en l’an 1750.
Ne dites donc pas « …que 0,05% » quand il y a une telle variation ! Le CO2, les temps géologiques, c’est pas le CAC 40.
Cette teneur en CO2 est bien plus que vous ne le croyez comparée à ce qu’elle fut lors des 800 000 dernières années ; les années de Homo erectus puis de Homo sapiens.
Mais nous pouvons continuer à bruler pétrole, gaz et charbon : le CO2, c’est mortel à 10%. OUF ! Nous ne mourons pas asphyxié !
Il est intéressant de noter qu’en ce moment, une sorte de remise en question générale m’apparaît émerger, par petits bouts distincts, sur des sujets différents… comme s’il y avait une envie de remettre en question les dogmes véhiculés par les médias dont les messages trop lourds et répétitifs finissent par fatiguer une partie du cerveau qui se rebelle ?
J’ai aussi tendance à le croire. Notre côté optimiste?
Cher Monsieur
Je crois que le problème n’est pas celui du comportement de quelques universitaires vétilleux et peu honorables.
Le bruit qu’ils font est politique . Ils croient au malheur de l’humanité et par la menace et dans la précipitation, visent à faire avaliser sans discussion démocratique un appauvrissement massif de 85% des citoyens US et 70% des européens pour les placer au niveau des ouvriers chinois avant le grand bond en avant.
Ils veulent en quelque sorte mondialiser le système Khmer rouge.
Mais la planète est grande et riche de potentialités et l’homme à cette échelle encore rare. Il est vorace et paresseux, il est vrai mais malin et inventif.
La vie dont il fait partie, en particulier la vie végétale, capte le carbone du CO2 grâce à l’énergie solaire et à la chlorophylle depuis 3 milliards d’années de telle sorte qu’il ne reste plus que 1/1000 du stock initial de gaz carbonique. C’est la seule façon efficace sur terre et donc pour nous d’accumuler et de stocker de l’énergie nucléaire du soleil. Les algues nées du soleil de l’eau et du carbone du CO2 en s’enfouissant et en se décomposant sont la principale source du pétrole.
La recherche pétrolière est le stade de la cueillette de l’énergie vitale des algues. Leur culture est à notre portée et déja 30 fois plus éfficace que celle du colza.
Le vrai problème est de trouver une répartition efficace des richesses qui permette de maitriser les folies de la finance et la piètre organisation de l’économie . Notre cerveau reste notre principal problème coffre fort de notre individualisme et de nos appétits alors que nos solutions ne peuventr se dégager que d’un compromis entre tous.
Merci de vos commentaires G.Cassat
Tout le monde sait que le GIEC est corrompu et que nombre de chercheurs talentueux l’ont quitté (des mauvaises langues racontent « les plus talentueux ».
Des lors que le développement durable est devenu le parapluie protectionniste de l’Europe, ce sera de pire en pire. C’est dommage d’ailleurs, l’obscurcissement solaire est une menace bien plus dangereuse que le réchauffement climatique…
>AntoineY
L’une des raisons du départ de certains scientifiques du GIEC est tout simplement que la production du rapport de cet organisme est bénévole : les scientifiques du GIEC sont toujours financés par leur organisme de rattachement, mais il n’y a pas de compensation pour le travail fourni pour l’écriture de ce rapport, ni en terme d’argent ni en terme de temps après leur passage au GIEC ou d’accès facilité à des postes de directions.
Les scientifiques en pointe qui participent au GIEC sont donc désavantagés dans la course à la publication. Pas étonnant que les plus carriéristes le quittent…
Bravo et merci pour vos prises de position mesurées, qui nous aident à y voir clair, ou en tous les cas à chausser les bonnes montures…
Ce me semble, rien de tel n’a été dit, juste que semble-t-il certaines données n’étaient pas en accord avec l’ensemble des autres données, ce faisant et pour éviter de donner libre cours à certaines critiques et questions embarassantes, il a été décidé de ne pas sortir ces données…
Pour le reste il s’agit dans les autres messages récupérés et ils sont nombreux et portent sur plusieurs années, de critiques sur certaines personnes comme l’homme est capable de le faire.
Semble t il aussi les messages font état de refus de communication de données avec des polémistes, et pour éviter des pertes de temps, il a été décidé de ne pas prendre leurs demandes en compte…
Ce faisant si mes souvenirs sont bons, les carotages des années 80/90 indiquait que nous entrions dans une période glaciaire et nous constatons tous que c’est plutôt le contraire, quant au soleil il est actuellement dans une période de faible activité éruptive et cela se voit au téléscope…
Maintenant, nous voyons tous que les saisons sont en avance de 2 semaines, depuis de nombreuses années les sapins d’alsace poussent bien plus vite…
Habitant au havre, je peux vous dire que nous avons bcp moins de vent d’ouest que par le passé…
Ce me semble nous constatons en arctique et en antarctique que les glaces fondent en hiver, que les neiges éternelles et les glaciers reculent à grande vitesse…
Juste que ce me semble le temps change et surtout cela va très vite, maintenant si cela vous fait plaisir de croire qu’il s’agit d’un mensonge et qu’il n’y a pas péril en la demeure….
Ce qui me surprend, nous sommes dans un pays où on a inventé la notion du « principe de précaution » pourquoi ne pas tout simplement se dire que ce réchauffement est possible et que nous en somme sans doute les responsables, tout simplement car dans toute l’histoire qui est longue, jamais un réchauffement n’a été si rapide…
Et puis semble t il les anti réchauffement ont des moyens financiers importants, des scientifiques, alors pourquoi ne pas tout simplement fournir des chiffres qui démontrent que le réchauffement est naturel et que l’homme n’est pas responsable …
Ne pas croire à la version officielle n’empêche pas d’avoir des convictions écologiques et d’appliquer le principe de précaution, je vous l’accorde.
De toutes façons, même s’il s’avérait que le réchauffement climatique actuel ne soit pas principalement d’origine humaine (ce qui m’étonnerait), il reste que nous nous acheminons tout droit vers une crise majeure de l’énergie (pic pétrolier puis gazier, etc.). Et ce fait à lui tout seul implique que nous révisions massivement notre mode de vie dans le sens d’une moindre consommation des énergies fossiles et donc, ipso facto, de moindres émissions en C02.
Que l’on prenne en considération l’hypothèse de l’origine anthropique du réchauffement climatique ou que l’on se contente de prendre en considération l’imminence de la crise énergétique, cela revient à peu près au même : il s’agit d’apprendre à vivre avec moins d’énergie, puisque de toutes façons les énergies alternatives ne seront vraisemblablement pas à même de remplacer totalement les énergies fossiles (en tous cas pas avant très très longtemps, à moins que par miracle la fusion nucléaire (projet ITER, etc.) ne devienne vite praticable).
A cet égard le fait que nous soyons absolument certains ou non de l’origine anthropique du réchauffement est relativement secondaire, me semble-t-il.
Je suis bien placé pour essuyer toute la mauvaise foi des universitaires des dites « sciences » économiques!
Comme je l’ai remarqué, cette façon de tourner en dérision et de prêter des idées inexactes à un auteur pour mieux le réfuter est monnaie courante, si j’ose dire, des économistes universitaires qui ne font que ressasser jusqu’à la nausée des inepties sur l réalité économique et monétaire et la crise, tot en restant en place!
Je vous épargne le catalogue des créationnistes via la banque et les énumérateurs de M0 à Mx etc…
Voire les débiles croyants en la « neutralité » de la monnaie actuelle!
Heureusement que les marxistes ont fait faillite!
Encore que, j’ai entendu dire que les seuls lecteurs de Marx qui restent sont les PDG des multinationales pour s’instruire comment mieux « exploiter » les salariés…
Je dis que cette ignorance crasse est pire que les milliards détournés par les puissants.
Car une analyse plus fine des mécanismes capitalistes de la part des intellectuels pourrait guider les politiques et aussi l’opinion publique vers les choix qui s’imposent pour en finir « pour de vrai » avec le capitalisme!
Je vous remercie d’autant plus d’avoir l’honnêteté de me laisser m’exprimer sur votre blog!
En tout cas, le coup des lobbyistes anti-réchauffement a réussi: on n’arrête pas de lire à droite et à gauche ce genre de commentaires.
Ça n’a tout simplement pas de sens: personne ne peut falsifier la physique de ce domaine.
Sur le blog de Sylvestre Huet, il y a eu un énorme thread sur ce sujet, parasité par les « négationnistes » du changement climatique.
Je met à dessein le terme « négationniste » parce que cela procède du même mécanisme: on a une démarche d’agit prop et de FUD (Fear Uncertainty and Doubt, voir le lien suivant sur ce procédé rhétorique http://fr.wikipedia.org/wiki/Fear,_uncertainty_and_doubt) menées par des gens prétendant être sceptiques par rapport à une vérité officielle.
Or, quand on creuse, on se rends compte que ces gens se nourrissent de scandales de ce genre mais surtout, ils se basent sur des universitaires médiocres et marginalisés, souvent publiant dans des revues peu lues et peu influentes présentant de nombreuses lacunes dans leurs referees.
Vous pouvez m’objecterer peut être le cas de Paul Jorion, mais je vous répondrez que l’on est dans le domaine des sciences dures, où la mécanique usuelle du mauvais esprit et de la médiocrité de la compétition à tout crin ne peut pas durer très longtemps…
Un exemple typique est sur le site http://www.pensee-unique.fr/
Un des physicien cité, qui sert de caution intellectuelle, J-M Robitaille, est tout simplement un gars niant l’usage de la loi du corps noir de Planck sur son site personne et prétends ainsi révolutionner la Cosmologie (Pour lui le rayonnement fossile à 3°K est un artefact de mesure provenant de la Terre) et l’Astrophysique (Le Soleil est pour lui une boule liquide…). Inutile de dire que ce monsieur n’a jamais publié dans une revue sérieuse ces élucubrations et qu’il n’a jamais travaillé en Cosmologie, en Mécanique Statistique ou en Astrophysique…
Je pense que l’on a la convergence entre des idiots utiles, qui ont un ego sur dimensionné et sont donc totalement incapable de voir leurs limites intellectuelles, quelques vrai sceptiques, comme Freeman Dyson, qui me semble cependant plus poussé par un désir de distinction à tout prix qu’autre chose dans ce cas là, et de vrais salopards ultra-conservateurs, qui ont bien compris que la transition vers un monde post-carbone met en jeu leurs pouvoirs et le capitalisme…
La conclusion de l’article du site pensée unique qui prophétise un refroidissement climatique est absolument édifiante :
« En sursis d’un nouvel âge glaciaire, disais-je : Rassurons nous, cela peut-être demain mais cela peut-être dans mille ou même dix mille ans compte tenu des approximations et des erreurs inévitables de ce modèle….Par contre ce qui est pratiquement certain, c’est que cela se produira tôt ou tard… Quand ? Personne ne le sait ! »
Je suis tout à fait d’accord avec votre analyse.
Lorsque l’on parle de science il faut distinguer la communauté scientifique (composées d’hommes et de femmes, pour le moins très imparfaits) et la méthode scientifique dont une des vertus est justement de d’être auto-corrective. Les erreurs et coups tordus sont malheureusement monnaie courante, mais au final la méthode scientifique finit par faire émerger les théories les moins mauvaises.
Alors certes, il est inquiétant de constater que les recherches sur le climat sont perturbées par des manipulations, et des erreurs. Cependant dans leur globalité les connaissances et résultats produits sont fiables. Il est important de rester critique face à tout résultat scientifique, mais des manipulations avérées de quelques uns ne ne remettent pas en cause l’ensemble des résultats scientifiques.
Votre lien http://fr.wikipedia.org/wiki/Fear,_uncertainty_and_doubt
semble incorrect.
Superbe analyse ! Merci beaucoup Blob.
Une autre interrogation sur la recherche scientifique, aucun rapport mais je m’interroge sur le peu d’efforts faits en matière de cancérologie par exemple, étant donné le caractère dramatique de cette maladie…
Or, il n’y nulle part de grand plan de lutte, de grand projet commun. Des équipes cherchent dans leur coin, par exemple 1 seule équipe (il me semble) s’occupe d’une souris qui par hasard résiste au cancer… découverte vers 1997 (j’avais eu la même idée, sélectionner une souris résistante… ). Mais les autres chercheurs les laissent tranquillement travailler, sans doute ont-ils peur de les déranger. Ont-il peur de voler leur gloire, sans doute et un jour peut-être, dans 50 ans, on aura la solution.
Compte tenu du désastre en terme de santé publique que constitue cette maladie, on ne fait pas assez d’efforts, ceci n’est pas une question mais une affirmation. Et un jugement sévère sur la façon dont on laisse tomber des problèmes urgents alors que les débuts de solutions pointent leur nez.
Et pire, j’ai l’impression qu’on n’est pas très pressé de guérir le cancer. En terme de rendement capitaliste, c’est une bonne maladie, qui nécessite beaucoup de soins très chers.
Orwell et Huxley insistent dans leurs utopies respectives sur la limite imposée à la recherche pour garantir la stabilité des sociétés en équilibre.
Il y a sans doute d’autres urgences, mais celle-ci m’inquiète… par la sorte de cécité qu’elle révèle, cécité concernant le plus gros problème entre tous, au sujet duquel s’établit une sorte de sentiment d’impuissance qui permet de faire patienter indéfiniment, comme sur tout le reste. S’il y avait une solution on pourrait penser qu’il y a une solution au problème économique, à la crise, etc. Nous devons perdre espoir sur tous les fronts, tel est le « story telling » orchestré ou pas.
Clément Rosset avait écrit quelque part qu’il faudrait payer les médecins non pas pour les actes qu’ils font mais pour ceux qu’ils ne font pas ! Qui n’est pas immédiatement sensible à la logique lumineuse de cette proposition ? Dans le premier cas l’intérêt (financier) de l’hôpital et de ses agents n’est pas la guérison, dans le second, si.
L
Des solutions existent, bien plus accessibles qu’on ne s’imagine, et qui relèvent de la médecine ! Simplement cela mettrait en cause tout le système de soins autour du cancer et la recherche ainsi que les labos comme vous l’évoquez si justement.
A quand la révolution des consciences qui s’opérerait comme par rapport à la finance et à l’économie ces temps-ci et qui permettrait d’envisager autre chose que cette pensée unique en médecine qui sévit aujourd’hui ?
Les cancers sont pour une grande part environnementaux (une très grande part) les recherches à ce sujet existent, les conséquences pourraient être tirées déjà de ce point de vue. Nous ne serions pas si impuissants face à cette maladie si la lumière était braquée sur le sujet de façon bien plus honnête et bien plus scientifique. Car que penser d’une société qui cherche à protéger en ignorant (ou en feignant d’ignorer) les causes réelles et profondes d’une pathologie comme celle-là ? Que penser de ces remèdes qui à leur tour polluent ? Qui finance cette recherche ? Quels intérêts sert-elle ?
Rétablir l’équilibre est le premier objectif du médecin. Ramener à l’équilibre les systèmes (de toutes sortes je pense) quand il est encore temps est bien plus « économique » (dans un sens large) que de nous faire miroiter la trouvaille de la panacée.
Sortir de la pensée unique et s’informer permet peut être de ne pas seulement deséspérer !
>Giovanni
Il n’y a PAS d’augmentation du flux solaire: l’activité du soleil a même légèrement baissé.
Allez voir ici:
http://science.nasa.gov/headlines/y2008/30sep_blankyear.htm
La NASA manipule peut être ces données, mais il n’y a pas que elle qui fait des mesures.
Tout ce que l’on vous a raconté, c’est du FUD, histoire de vous faire douter.
Pour information, votre article date de l’année dernière (2008 a d’ailleurs été une année assez froide) et il faut savoir que le cycle solaire dure 11 ans ce qui implique qu’il y ait obligatoirement des moments sans taches solaires, même au cours des périodes de grande activité).
Le problème vient-il du fait que ces scientifiques ont intégré la com’ directement dans leurs travaux de peur de ne pas être compris par un public non-scientifique ?
Voir l’article de synthèse du Monde du 1/12 :
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/12/01/vrai-ou-faux-climategate-a-la-veille-de-copenhague-par-stephane-foucart_1274479_3232.html#ens_id=1275244
Pas d’affolement jusqu’à preuve du contraire, ou plutôt si.
Piratage informatique à très grande échelle révélant des « astuces », des anecdotes des arrières-cuisines des scientifiques. Pas de remise en cause des travaux de milliers de chercheurs et pour comble une même conclusion analogue avait été déjà annoncée par un chimiste en 1893.
Au total beaucoup de bruit pour pas grand chose.
Le monde universitaire fonctionne sur une double hypocrisie – une double imposture :
1ere imposture : le milieu ne serait régi que par les lois sui généris de ses différentes disciplines. Faux : il est soumis d’abord aux lois générales de la rhétorique – discipline transdisciplinaire – , et donc de ses artifices.
2e imposture : le milieu, de par ses règles de régulation spécifiques (son auto-régulation…) et par son statut protégé (notamment en France), ne serait pas soumis aux contraintes ordinaires de l’organisation sociale. Faux : la place de l’université, de la recherche, etc., est partie intégrante de l’organisation « capitaliste » actuelle. Autrement dit : sa prétendue « objectivité », « extériorité », est une construction idéologique au service de la domination de classe.
Ce double constat est valable d’abord et surtout pour les sciences humaines.
Personnellement cette antienne du réchauffement climatique commence à m’énerver singuliérement.A croire que le réchauffement supposé soit le seul problême environnemental dont nous ayons à souffrir.Il y a pas si longtemps nous avions des inquiétudes concernant le trou de la couche d’ozone. A tout prendre mieux vaut un réchauffement ,qu’une glaciation.Pardonnez mon indigence ,il s’agit de commentaires de mon » CRU »
Ps :merci à Giovannoni d’évoquer l’optimum médiéval et à hervé de souligner l’absurdité de cette histoire de quota de co2 .
Merci Paul pour ton cliché personnel de cette chambre noire qu’est l’Université. L’éclairage que tu apportes démontre (s’il fallait encore et toujours le faire) que le corporatisme touche aux frontières de l’absurde, là où la prétendue défense de chapelle procède de l’arbitraire et de la médiocrité.
Nous entendons dans cette approche injuste et déraisonnable, les échos du principe d’inertie de Newton, rattaché au politiquement correct. Principe qui énonce en résonance que le centre d’inertie G (l’opinion) d’un solide (les grands corps de l’État, les organisations professionnelles, les grandes entreprises, les « corporations » étudiantes etc.) soumis à un ensemble de forces (toi, moi, vous, nous) dont la somme vectorielle est nulle est soit au repos (ah ! cet immobilisme qui dévoie la contradiction, anesthésie la pensée et manipule la foule) soit animé d’un mouvement rectiligne et uniforme -le vecteur vitesse demeurant constant.
Là où ne pas admettre une hypothèse concourt à éteindre la contestation, le danger guette; Et il nous faudrait être sot, incompétent ou muselé pour oublier derrière Marcel Schwob: « Toute pensée qui dure est contradiction. Tout amour qui dure est haine. Toute sincérité qui dure est mensonge. Toute justice qui dure est injustice. »
Pour revenir sur les rouages et le nombrilisme triomphant de l’Université, je voudrais ici rappeler le pamphlet de Muriel Barbery « L’Elégance du Hérisson » qui, avec un humour à tiroirs et une charge aussi fine qu’acérée déploie autant de verve que de lucidité pour… arriver aux mêmes conclusions que Paul.
Préserver ses intérêts, voici l’activité où l’humain semble aimer déployer quelques efforts, d’autant que garder le château en demande moins que de le prendre d’assaut.
Intérêts chasse gardée, mais pas plus dans le milieu universitaire qu’ailleurs, à l’université, on pourrait juste avoir une plus grande amplitude de liberté pour le faire. Quel paradoxe.
Après quoi, les petits troubles internes éventés, exploités au delà de leur signification, donnent des arguments faux à la concurrence « idéologique », ce qui fait vraiment avancer le bateau à la godille, la boussole toujours affolée.
Sur le réchauffement climatique, le débat doit rester ouvert. Le consensus n’a pas de sens, et toutes prévisions ou projections sur l’avenir, qu’elles arrivent des uns, ou des autres, sont forcement fausses, et d’autant plus qu’elles souhaiteraient être précises.
De plus,il est bon de parfois favoriser l’émergence des idées de ses adversaires, ceci permettant de ne pas s’endormir. Tant pis pour ceux qui ne l’ont compris.
Bien mijotées sous un couvercle, ces idées travaillent aussi, remarquez. Sentez une pointe de rancoeur chez Paul, lorsqu’il pense à l’épisode, le temps qui ne se rattrape plus, semble t-il, complètement perdu, dissipé, mais qui lui file un coup de speed, renforçant peut-être sa conviction sur le prochain article à défendre.
Bonjour,
Je vous cite:
« Seulement, ce genre de pratiques universitaires, quand d’autres tombent dessus accidentellement, n’apparaissent pas à leurs yeux pour ce qu’elles sont avant tout : pour de la simple bassesse, mais pour ce qu’elles sont aussi, à savoir de la malhonnêteté. »
Cette phrase s’applique exactement ( un hasard ?) au comportement que certains ont vis-à-vis leurs crédits de recherche. Tant de la manière dont ils les obtiennent, que de la manière dont ils en « » » » »usent » » » » » ».
C’est un milieu où l’on croise rarement le professeur Tournesol et souvent le général Alcazar ( « cliquisme », mauvaise foi systématique, barrage corporatiste contre les idées hétérodoxes, clientélisme).
Merci pour ce texte Monsieur Jorion, il m’a aussi fait du bien.
Malheureusement, il faut bien reconnaître que ce type de comportement se retrouve dans tous les domaines. Tirer un profit personnel d’un savoir, d’un avoir, d’une force, d’une richesse de quelque nature qu’elle soit, enviée ou redoutée par l’autre, apparaît même aux non experts, comme une donnée commune aux animaux et aux hommes. L’objectif est de neutraliser, voire même d’éliminer l’autre, sur n’importe quel critère que l’on peut faire admettre comme valable par le plus grand nombre. C’est probablement une caractéristique commune à tous les êtres vivants et en final une loi de la nature contre laquelle on ne peut que très difficilement luter.
Les hommes qui ont développé de formidables capacités pour comprendre comment marche le monde, seront-ils capables, grâce aux valeurs humanistes qui les caractérisent, de faire mentir cette loi pour franchir les barrières colossales qui se présentent à eux ? Aborder la limitation climatique permet de traiter indirectement celle de la limitation des ressources. C’est ainsi une façon plus douce d’entrer dans le processus de privation progressive qu’impose la limitation des ressources. Le danger c’est que l’on mette en avant une cause de dérèglement qui ne soit pas la bonne et ,qu’en final, cela décrédibilise nos grands prêtres scientificopolitiques. De toute façon le futur sera bien plus difficile à vivre qu’aujourd’hui. Pour reprendre un terme employé dans les analyses de modes de défaillance et de leur criticité, (AMDEC), c’est là que se trouve la « cause racine » de la crise actuelle.
« c’est bien pire à l’université » dites-vous
Mais n’êtes vous pas universitaire?
Pas à ma connaissance.
Au temps pour moi … vous l’étiez.
O tempora! O mores!
Conclusion : des experts ? Mon cul! Juste des gougnafiers qui se vautrent dans leur fromage.
Il est vrai que depuis toujours seuls « existent » ceux qui peuvent faire la pluie et le beau temps.
Bjr,
Que le GIEC et le CRU soient corrompus, dans le monde où nous vivons, n’ étonnera personne.
Selon certains scientifiques qui parlent aujourd’hui, la part anthropique a été sur estimé de 6 et la part de la Nature a été divisée par 10. Faîtes le calcul, vous allez voir…
cependant, nul ne peut remettre en cause le changement climatique : De simples photos de glaciers au début du siècle et aujourd’hui montrent à l’évidence que, dans dans une vie d’ homme ( ce qui n’est pas long), on peut sentir ces modifications.
La bonne question serait donc : Mais alors que se passe t il ? Qui est responsable de ce changement ?
Si quelqu’ un a une réponse ( étayée bien sûr) alors là, je suis preneur…!!!
Qui est responsable du changement climatique?
Je crois que les dinosaures ont dû se poser la même question…
Après le Bug de l’an 2000, voici le réchauffement climatique du à l’homme.
Je ne veux pas entrer dans les détails ni dans les débats, mais je trouve qu’à l’échelle de la planète, c’est à mon sens prétentieux d’envisager que le réchauffement soit uniquement du à l’activité humaine. Mais pour qui nous prenons nous, nous les êtres humains, nous voilà capable de modifier le climat tout seul mais alors pourquoi ne pas le faire dans le bon sens si nous en sommes si capables ? Je doute de toute cette propagande. J’ai de vieilles photos du glacier du Rhône d’avant 1900, certaines montrent moins de glace au milieu du 19ème et plus de glace à la fin du 19ème, que dois je en conclure ??? La seule chose dont je sois sûre c’est qu’il s’agit d’une vaste opération commerciale.
D’ailleurs tout ceci n’est qu’hypocrisie, d’un côté on interdit les sacs plastiques gratuits pour sauver soit disant la planète et de l’autre on n’a jamais eu autant d’emballages plastiques pour des quantités infimes sur les rayons des grandes surfaces, si on veut réellement sauver la planète alors engageons plus de monde, stoppons les ventes comme elles se font aujourd’hui vendons tout à la coupe ou au poids dans ces bons vieux emballages papiers d’autrefois…
Nous les êtres humains sommes bien prétentieux mais cette prétention est à la hauteur de notre ignorance, comment est ce possible qu’avec toute la technologie actuelle, il y ait tellement de misère sur terre et tellement de gaspillage ???
Nous les êtres humains, pour reprendre Paul Jorion, cherchons à nous faire mousser dans le court terme comme si c’était une réponse à la condition humaine au lieu de partager cette condition humaine pour la rendre supportable…
Nous les êtres humains, sommes en définitive bien moins intelligents que le premier animal sur terre venu…car nous avons étendu notre notion de territoire à l’infini alors que nos vies, riches ou pauvres ont toutes bien une fin et que nous ne pouvons consommer plus que de besoin.
Ho la la, vous avez déclenché quoi là Paul ?
Ce site devient un site complotiste de partout ? Lui aussi ?
Que le comportement de certains qui « savent » se trouve perverti par ce savoir et surtout par les honneurs que cela procure, oui cela semble être un fait…. Hélas. Que ces mêmes ne supportent pas des avis contraires au leur, oui, cela semble aussi être un fait, re-héas
Je replace ici le site de l’école des Mines avec le cycle de JM JANCOVICI sur l’énergie et le climat pour recadrer un peu. J’aimerais que toute personne qui veut étayer la thèse du complot en la matière prenne le temps de regarder dans son intégralité les 16 heures de vidéo. Pour les pressés (ou les pas le temps), contentez-vous de la partie 3 (Le changement climatique, part naturelle et part des hommes).
Energie et changement climatique : éléments de base sur l’energie au 21e siècle
Après, la façon dont ce changement climatique est traité par nos dirigeants peut être discutée et notamment, je ne vois pas comment le traiter correctement dans un monde où le profit est la priorité absolue avant toute autre considération. Si on ajoute les changements énormes d’habitudes de consommation et le fait que nos politiques sont occupés à penser à l’élection de « dans pas longtemps » plutôt qu’à l’avenir à 5, 10, 20 ou 30 ans, ainsi qu’à la compétition économique (guerre ?) mondiale. Effectivement, il y a de quoi se poser des questions.
Le nouveau Dieu c’est peut être l’information ,avec une réception sur le mode religieux .On croit ,on ne croit pas,plus rarement on ne sait pas (rares agnostiques).Tout ce qui va au delà de 2 pommes + 2 pommes font …est sujet à caution.Il y a une perte de confiance et une vérîtable dérive paranoiaque alimentée par des histoires comme celle du CRU,par la collusion de certaines instances scientifiques avec des intérets prives (FDA,Monsanto),par l’endogamie journalistico-politique…
J’ai éclaté de rire en vous lisant.
Adorable! Vous êtes un type adorable Monsieur Jorion.
pour en rajouter dans le sens de liervol: l’homme n’est pas l’espèce dominante sur la planète, 70% de la biomasse c’est des bactéries. Pour qui nous prenons-nous? si l’homme s’autodétruit avec quelques espèces proches, la terre s’en remettra très bien. Nous ne pouvons pas sauver la planète, et on peut raisonnablement se demander si ça vaut la peine de sauver l’espèce humaine.
Toute cette idéologie sans sens du « sauver la planète » n’est que le dernier avatar de l’idéologie cartésienne du « se rendre maitres et possesseur de la nature », une forme de prométéisme naïf: nous n’avons pas et n’aurons jamais la possibilité de « posséder » la nature, même si nous pouvons apprendre à en utiliser les lois. Je doute qu’une augmentation globale de 0,012 part par million de gaz à effet de serre (seulement en partie d’origine anthropique) puisse avoir une quelconque influence sur le climat global, système chaotique et très complexe, décrit très approximativement par les modèles disponibles.
Le vrai problème: l’homme est en train de détruire le milieu naturel qui lui permet de survivre, et d’épuiser les sources d’énergie qui lui permettent son niveau de vie actuel (pic pétrolier dépassé et dangerosité de la fission nucléaire). Le reste c’est de la propagande ou de l’idéalisme mal placé.
Etonné de votre article Paul. Vous ne m’aviez pas habitué à tant d’affect dans vos jugements. Et surtout de si peu d’analyse. Vous ne vous dites pas universitaire et vous permettez de ce milieu juger par simple vengeance d’un malheureux article rejeté. Etrange de la part de quelqu’un qui, il y a peu, était rejeté de l’ »establishment » économique et financier. Vous devriez désormais savoir que les bonnes idées finissent pas s’imposer face au pouvoir.
Cette histoire du CRU révèle au grand public un fonctionnement effectivement classique et généralisé de la science. Vous avez raison sur le fond. Mais quel fonctionnement en réalité ?
Les scientifiques sont des êtres humains normaux. Ils se font aisément grisés par le pouvoir et la gloire. Les recherchent-ils ? Certains à l’évidence, la plupart non. Sauf que travailler pour ne pas publier, c’est-à-dire pour ne pas avoir une reconnaissance quelconque que son travail peut intéresser au moins une personne (le referee), c’est démotivant, frustrant, inintéressant. N’est-ce pas Paul ? N’importe quel individu cherche à être reconnu de son entourage. Dites-moi si je me trompe.
La Science a toujours été lié au pouvoir politique car a de tout temps été financée par « les Princes ». Pour faire de la recherche, il faut un minimum d’argent. Sauf que le financement par projets est une catastrophe, surtout lorsque les politiques sont trop proches du processus de sélection. Pourquoi ? Parce que nécessairement les recherches s’orientent vers les sources d’argent. Et les chercheurs qui excellent dans ce genre de système sont à la fois plus visibles et entendus. Et plus ils peuvent récolter d’argent pour leur projet, leur équipe, leur labo, plus les recherches sont dynamiques, plus la motivation grandit. Mais dynamiques ne veut pas dire totalement saines, car comme partout, la course à l’argent, à la notoriété, impliquent une course au temps et la recherche de résultats dits « spectaculaires », c’est-à-dire facile à comprendre par les scientifiques mais surtout les politiques et la société.
Parfois, les données sont réellement manipulées pour faire sensation. C’est ce qu’on appelle une fraude scientifique. Il ne faut pas en chercher ailleurs les raisons. Ce n’est pas le cas du CRU. On a toujours des données aberrantes. Par définition, elles sont minoritaires, et parfois leur aberration est comprise, donc les données sont écartées. Rien de subversif ici. Car la Science ne fonctionne pas sur les dires de quelques-uns. Croyez-moi, les bonnes données et les bons travaux finissent par percer, les mauvais sont oubliés. Les erreurs également, car les sciences ont beau être exactes elles n’en sont pas moins incertaines. Il faut parfois du temps pour que les bons travaux percent, et beaucoup de persévérance pour accumuler les preuves.
Cette histoire du CRU me renvoie imanquablement aux créationnistes. Et votre article me gène profondément car vous semblez dire que finalement les scientifiques ne valent rien, ils passent leur temps à manipuler des données, en restant dans leur tour d’ivoire (expression déresponsabilisante pour dire qu’on ne comprend rien à ce qu’ils font). Les créationnistes ont exactement les mêmes arguments que les anti-réchauffement anthropiques et les vôtres. Prenant prétexte que quelques incertitudes, de quelques désaccords et de quelques disfonctionnements, ils se contentent de dire qu’ils ont ainsi forcément raison.
Sans apporter de preuves bien entendu. C’est cela l’avantage de la science. Si vous voulez avoir vraiment raison, libre à vous, mais soyez convaincant, prouvez-le. Dans toute cette affaire, il y a une méconnaissance grossière de la nature exacte de la science en tant que culture, et surtout de l’histoire des idées scientifiques (jamais enseignées à l’école). Car la science est un tout. N’importe quelle avancée se base sur un ensemble très vaste et cohérent de connaissances, données ou concepts, en particulier obtenues par d’autres depuis des siècles. Même des génies comme Newton ou Einstein ont bénéficié des travaux des autres, de la culture et de la vision du monde de leur époque.
J’imagine souvent la Science, je veux dire l’étendue de nos connaissances plus généralement, comme une grande bulle qu’on s’efforce de faire grossir en poussant ses parois molles. Chaque scientifique essaie de pousser dans une direction. Parfois une bosse apparaît à la surface. Si cette bosse résiste au temps, aux assauts des collègues (dire que les scientifiques sont gentils et respectueux entre eux est une inepsie totale, nous avons toute liberté de dire ce que nous pensons, c’est notre métier, et nous ne nous gênons pas pour être méchants). alors la bulle entière se déforme et s’agrandit dans cette direction.
Pour revenir à cette histoire du CRU, vous pouvez toujours raser la petite bosse que cette institution à essayer de faire émerger, vous ne ferez pas éclater la bulle.
En conclusion, j’ai finalement la même idée que vous : « Bien fait pour eux ». Mais à l’encontre des pseudo-sceptiques. Car comme pour les créationnistes, ils n’ont aucune donnée, aucun argument, seulement des critiques d’un système qu’ils connaissent mal. Leur méthode les déservira, j’en suis convaincu. De plus, le fonctionnement de la Science aujourd’hui est intimement lié au fonctionnement de notre société et de notre économie. D’après ce que j’ai pu voir, ces gens-là n’ont pas trop envie que le monde change.
Au bout du compte, même si le réchauffement n’est pas totalement dû à l’activité humaine, y a-t-il quelqu’un sur Terre, et sur ce blog, pour affirmer (et prouver) qu’en continuant comme on le fait aujourd’hui, notre Planète, l’Humanité ne court strictement AUCUN risque ?
@dfraix
Je suis dans l’ensemble en accord avec votre commentaire, mais une phrase me gêne :
» Car comme pour les créationnistes, ils n’ont aucune donnée, aucun argument, seulement des critiques d’un système qu’ils connaissent mal. »
Ce qui me gêne, autant pour les créationnistes que pour les pseudo-septiques du changement climatique, c’est votre affirmation « ils n’ont aucune donnée, aucun argument ».
Ils en ont. Le problème des créationnistes est qu’ils isolent les données qui les arrangent. C’est intellectuellement malhonnête.
Par contre les détracteurs de la thèse « officielle » du changement climatique sont nettement plus subtils. Ils mettent en avant la complexité immense du système climatique, et les limites de notre connaissance. Les critiques de M. Courtillot par exemple (lien rappelé par Etienne Chouard) mettent en lumière les nombreuses incertitudes sur lesquelles est basée notre compréhension du système climatique.
Ces questions ne vous paraissent-elles pas fondées ?
@Lemar
Les politiques ont besoin de prendre de décisions, et comme le public, il a besoin de certitudes. L’esprit scientifique se nourrit de doute et de remises en question. Comment réconcilier les deux ? En fait, il n’y a pas de solution, le scientifique est obligé de se travestir un peu, beaucoup, passionnément, …. ça dépend.
Le monde est complexe, et essentiellement chaotique (impossible à prévoir). Regarder la météo, ce ne sont pas les météorologues qui sont mauvais, ni leurs modèles (qui peuvent s’améliorer), ni leurs points de mesures insuffisants, mais la complexité du système atmosphérique qui englobe la petite échelle, local, et la grande échelle, celle de la planète (le fameux papillon qui bat des ailes au Brésil et qui déclenche une tempête en Europe).
Alors voilà une analogie pour que chacun prenne une décision, les politiques et tout le monde.
Le fonctionnement de la pédale de frein d’une voiture, c’est compliquée. Incompréhensible pour beaucoup. Il y a toujours un risque que ça casse ou que la chausser soit glissante, bref l’efficacité est très incertaine. Trop compliqué à prédire.
Donc, en arrivant devant un mur à grande allure, vous vous dites quoi ? Inutile de freiner parce qu’on ne sait rien ?
Libre à vous. Moi, je freine.
Tout comme vous je freine, et depuis longtemps, mais je ne peux actionner qu’un frein sur 6 milliards ! ca ne sera pas suffisant. Le problème, on le voit sur ce blog, c’est le manque de confiance de la population dans les analyses scientifiques. Je ne suis pas d’accord avec vous lorsque vous dites « le scientifique est obligé de se travestir un peu, beaucoup, passionnément, …. ça dépend ». Si les scientifiques ont cette attitude, ils se décrédibilisent. Ce sont les politiques qui doivent prendre les décisions. Caricaturer l’information est contreproductif manifestement
Je viens de prendre connaissance d’un billet de Contreinfo qui va dans le sens de ce que dénonçait le Monde également (voir plus haut) et ma réaction a été la suivante :
Pour arrêter les déviances récentes qui tentent de nier le réchauffement une mise au point s’impose.
Les lobbies sont très puissants, au service d’intérêts partisans et usent de toutes les ruses et astuces. Il y a de toute évidence un réchauffement en cours. L’on peut chipoter sur la part de la responsabilté de l’homme (50/50, 80/20, …) mais le processus est inéluctable.
Et même, les ressources de la planète ne sont pas infinies. Ne nous cachons pas la face, ne mettons pas la tête dans le sable et soyons à l’écoute des scientifiques de la communauté internationale avant d’entendre certains francs tireurs dont l’indépendance et l’objectivité reste à démontrer.
Quoi qu’en dise les bleus il faudra décroitre au minimum les conso excessives et en accroître d’autres.
Ne pas donner c’est facile mais prendre c’est plus difficile.
Je ne suis ni scientifique ni expert, un simple autodidacte ayant cependant mené des projets à terme et souvent à termes impératifs sans droit à l’erreur, en tous cas pas la grosse. Donc je préfère la vérité des chiffres, les faits que la rhétorique stérile de certains médias.
http://www.contreinfo.info/article.php3?id_article=2924