Billet invité.
ATTEINT EN PLEIN COEUR
Les projecteurs s’éteignent progressivement sur Dubai, mais l’alerte aura été chaude. C’est ce qui en sera retenu en attendant la prochaine, les candidatures ne manquant pas pour la susciter. De nouvelles plaies financières, s’ajoutant aux précédentes, vont devoir être pansées à l’abri des regards. Les banques britanniques, qui n’en avaient pas besoin, s’avérant les plus exposées du monde occidental. Le Royaume-Uni figurant de plus en plus sur la liste qui s’allonge des pays particulièrement à problème.
Avec fracas, le Japon vient de se manifester à son tour, ayant replongé dans la déflation, subissant de plein fouet la faiblesse renouvelée d’un dollar surenchérissant le yen et faisant obstacle aux exportations. Le pays a du recourir massivement et dans l’urgence à la création monétaire via sa banque centrale (l’équivalent de 77 milliards d’euros). Afin de financer un nouveau plan de relance gouvernemental, ainsi que soulager un système bancaire déjà gorgé d’obligations publiques, notoirement caractérisé par une énorme carence en fonds propres. En résumé : la BoJ (Bank of Japan) sauve les banques qui financent l’Etat. Mais rien n’y fait jusque là.
Hier c’était l’Allemagne, première puissance économique européenne, qui envoyait ses signaux inquiétants. Aujourd’hui, c’est le Japon, deuxième puissance mondiale. Il n’y a donc pas que les petits pays, plus vulnérables, qui connaissent d’inextricables situations. C’est au coeur de ses mécanismes que le système est atteint. S’il en fallait une illustration de plus, il suffirait de se référer aux conclusions d’une étude d’impact du Comité de Bâle (cette émanation de la Banque des règlements internationaux), selon laquelle les banques vont devoir, en moyenne, tripler leurs fonds propres afin de faire face à leurs risques, en application des nouvelles normes prudentielles du Comité, dont les recommandations ont été dans leurs grandes lignes formulées en juillet dernier. C’est gigantesque, à la mesure des problèmes qui doivent être résolus, et va créer aux banques de très sérieuses difficultés afin d’y parvenir. Avec le risque qu’il soit fait appel aux petits génies de la finance afin de remplir formellement ces nouvelles obligations, expliquant aussi l’acharnement des banques sur ce dossier pour s’y dérober.
Aux Etats-Unis, le Trésor a demandé la semaine dernière aux banques ayant fait l’objet des célèbres stress tests, et n’ayant pas déjà remboursé les fonds du TARP dont elles ont bénéficié, d’y procéder. Pouvant faire croire que l’administration raclait les fonds de tiroir, en raison du déficit public. En réalité, il s’agit d’obliger les banques en question à se recapitaliser, car elles y renâclent, alors qu’elles vont rencontrer de nouvelles épreuves. Il semblerait en effet, d’après les analystes, que le Tier One (la catégorie des fonds propres servant à calculer le ratio de solvabilité des banques) deviendrait totalement insuffisant, ces fonds remboursés, alors que le Trésor voudrait que le ratio monte à 12%. Pour mémoire, 8% était jusqu’alors la norme considérée comme acceptable.
Jon Greenlee, directeur adjoint du service de la supervision et de la régulation bancaires de la Fed, vient de déclarer que « Les pertes liées aux activités de prêt des établissements bancaires continuent d’augmenter et les banques font face à un risque important d’augmentation des créances non recouvrables étant donné les perspectives pour la production et l’emploi ». Par ailleurs, le taux de défaut sur les crédit hypothécaires commerciaux monte inexorablement. Selon Real Estate Econometrics, celui-ci est passé au troisième trimestre de 2,88 à 3,40 %. Doublant en l’espace d’un an, alors que 80 % des prêts arrivent à maturité dans les deux prochaines années. Durant le trimestre écoulé, les incidents de payement et de défaut correspondaient à une enveloppe de crédits de 50,3 milliards de dollars. Du côté des prêts immobiliers résidentiels, la situation n’est pas plus brillante. Le programme public de soutien financier à la renégociation des termes des emprunts, de 27,4 milliards de dollars, est loin d’avoir obtenu les résultats attendus, pour un faisceau de raisons dues à la complexité du marché hypothécaire immobilier, ainsi qu’à l’inadéquation des mesures elles-mêmes. Les banques et les organismes prêteurs sont montrés du doigt par le Trésor, mais l’ensemble des nouvelles mesures annoncées afin d’accroître fortement le nombre de ménages bénéficiant de ce programme devra faire ses preuves, les résultats déjà obtenus n’incitant pas à l’optimisme.
Alors que montent partout en puissance les pressions en faveur de l’adoption de plans de résorption des déficits publics, la BCE s’apprête à annoncer un premier ménage au sein du catalogue des aides financières dont les banques bénéficient. Avec beaucoup de publicité, mais également avec de grandes précautions. Car elle chemine sur une étroite ligne de crête, souhaitant réduire sa contribution au gonflement de la bulle financière qui résulte de l’activité des banques, sans avoir le moyen de tirer de sous les pieds de celles-ci le tapis leur permettant de rester debout. Avec, au bout du chemin, un autre danger. Celui que les banques diminuent leurs achats d’obligations d’Etat, ce qui aurait pour immédiate conséquence d’en augmenter les taux sur le marché. Car, si les deux bulles d’actifs privés et publics sont distinctes de par l’origine de leurs émetteurs, les acheteurs sont les mêmes. Les Etats considérés comme à risque pourraient alors en faire les premiers les frais, créant les conditions de nouveaux retentissants défauts, aux conséquences en chaîne cette fois-ci nettement plus imprévisibles.
Le cas de la Grèce revient à ce propos souvent dans les commentaires, l’interrogation portant alors sur l’attitude qu’adopteraient les pays de la zone euro en cas de défaillance. Le temps des déclarations du précédent ministre des finances allemand, affirmant qu’aucun pays de la zone euro ne serait abandonné à son propre sort, semble bien révolu. Mais le chacun pour soi est-il tenable, au-delà de certaines limites ?
On voit que tous les aspects de la crise financière se combinent pour en rendre le dénouement particulièrement problématique. Spectre des dépréciations à venir dans le système financier, poursuite réaffirmée du credit crunch, obstacle grandissant de l’accroissement des besoins en fonds propres des banques, déséquilibre profond et durable du système monétaire international, gonflement impétueux de deux nouvelles dangereuses bulles financières…
A défaut de connaître le début du commencement d’une solution, cette situation contribue à faire évoluer les esprits, mais d’une manière que l’on ne pourra s’empêcher de considérer comme dérisoire, malgré tout. Car les réactions portent bien d’avantage sur la manière d’éviter ou de gérer au mieux la prochaine crise que sur celle qui permettrait de sortir de l’actuelle. Comme si les dés étaient jetés et qu’il n’y avait plus rien à faire (ou, pour la version optimiste de moins en moins souvent rencontrée, que les choses allaient rentrer dans l’ordre).
Si, aux Etats-Unis, le débat se cristallise sur la meilleure manière de résoudre dans l’avenir le cas des établissement TBTF (trop gros pour ne pas être sauvés), ou bien à propos du rôle que la Fed pourrait être ou non amenée à jouer dans le futur dispositif de régulation, en Europe, c’est la taxe financière qui tient la corde. Adair Turner, président de la FSA, l’autorité des marchés britannique, vient de réaffirmer à Paris que « ce ne sont pas les institutions qui ont failli, mais la théorie d’auto-régulation des marchés », estimant en conséquence que « Nous ne devons pas exclure l’éventualité d’une taxe sur les transactions financières ». A ses côtés, le Français Jean-Pierre Jouyet, président de l’Autorité des Marchés Financiers a appuyé cette idée, considérant que cette taxe n’évitera pas « la spéculation ni les mouvements à court terme, mais procurera des réserves utiles en cas de nouvelles faillites – aussi bien privées que publiques – et des nouvelles ressources utiles de financement ». Le FMI vient de réaffirmer, par la bouche de John Lipsky, son directeur général adjoint, qu’il y réfléchissait.
Christine Lagarde, ministre de l’économie et des finances, et Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères viennent de donner, dans une contribution au Monde, la nette impression de chercher à allumer un contre-feu (ce qui vaut reconnaissance de l’existence du feu !). La taxe qu’ils proposent a pour objectif de financer une cause noble, ne pouvant donc être mise en question : le développement des pays qui ne le sont pas. Elle serait indolore, ce qui est précisément ce qu’il faut éviter. A hauteur de 0,005 %, qui ne perturberait pas les transactions financières, est-il bien précisé, alors que l’objet d’une taxe de ce type est de les restreindre. Cette proposition s’inscrit en droite ligne avec les campagnes de diversions précédentes, à propos des paradis fiscaux et des bonus des banquiers. Elle n’exprime pas une politique, mais une stratégie de communication.
Cette crise aura décidément au moins le mérite de faire sortir de terre la réalité des mécanismes du capitalisme financier. A la faveur de la discussion à l’Assemblée d’un amendement au projet de loi de finances rectificative pour 2009, un autre mécanisme de routine émerge de la discrétion qui l’entoure habituellement. Il s’agit des prix de transfert que pratiquent dans la quasi impunité les sociétés transnationales, afin d’optimiser leurs charges fiscales (lire : d’échapper à l’impôt sur les sociétés). Cette pratique a des incidences financières sur le budget de l’Etat nettement plus importantes que l’évasion fiscale des particuliers, stigmatisée pour mieux masquer cette zone d’ombre de la finance fantôme autrement importante. Où l’on s’aperçoit que les déficits publics pourraient ne pas être ce qu’ils sont, de même manière que l’on comprend, avec une taxe sur les transactions financières, comment les flux financiers spéculatifs pourraient être réduits, alimentant un fonds à la disposition des pouvoirs publics.
Le capitalisme financier additionne décidément les paradoxes. La répartition inégale de la richesse qu’il accélère entre en contradiction avec le rôle majeur que joue la consommation des particuliers dans l’activité économique. L’atteinte aux recettes fiscales des Etats et les déficits accrus qui en découlent restreignent leur rôle de prêteur de dernier ressort. Reste comme clé de voûte à ce fragile édifice les banques centrales, de plus en plus inopérantes en raison de la masse toujours grandissante des capitaux qui circulent de places financières en paradis fiscaux.
61 réponses à “L’actualité de la crise: atteint en plein coeur, par François Leclerc”
Merci Monsieur Leclerc pour cet édito particuliérement pessimiste qui contraste avec le rally boursier de ce jour + 2.60 % à la bourse de Paris (dans des volumes faibles il est vrai). « Les volumes sont faibles depuis plusieurs séances car « la plupart des gérants ont clôturé leurs comptes » pour 2009 afin de sécuriser les gains enregistrés cette année, a indiqué un vendeur d’actions parisien ayant requis l’anonymat. » Je sais ce que voulez répondre : il n’y pas de corrélation entre les cours de la bourse et l’économie réelle.C’est quand même assez énervant. A croire que le capitalime ne sert qu’à créer des bulles au bénéfice d’une poignée d’acteurs.
Signe des temps : les cadres supérieurs de Goldman Sachs s’achètent des armes
Excellent article, merci François Leclerc.
La taxe Tobin est une « mesurette »: La BCE sera bien obligée, poussée par les États de l’UE, d’arriver à la seule mesure non conventionnelle qui vaille la peine: permettre aux banques centrales des États membres la monétisation directe de leur dette (en particulier les OAT pour la France), seul moyen d’éviter de payer des intérêts au secteur privé détenteurs actuels des capitaux (des intérêts à hauteur de 3 airbus A 380 par semaine, excusez du peu, rien que pour la France).
Même pour Patrick Artus cette solution semble envisageable : http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=48836
A titre de complément d’informations pour les amis du courant Werrebrouck:
The new Iceland? Greece fights to rein in debt http://www.guardian.co.uk/business/2009/nov/30/greece-iceland-debt
In Wake of Dubai, Trying to Predict the Next Crisis http://www.nytimes.com/2009/12/01/business/global/01debt.html?
Quant aux conclusions du Comité de Bale, elles vont venir toper contre le Comité de surveillance du risque systémique mis en place à Bruxelles, et le ‘mcguffin’, le groupe de travail émanant des ‘travaux du G20’, emmené par un sous-gouverneur de la Banque d’Angleterre, groupe de travail dédié aux rysques systémiques transfrontières-ca ferait beaucoup rire Haroun Tazieff- dont nous avons découvert l’existence lors de la publication de la liste
des 30 entités tranfrontières porteuses de ‘risques systémiques’, ce à quoi il faut ajouter les déclarations de Botin en Espagne, à celles d’Ackermann en Allemagne.Donc, l’échéance 2010 sera sans nul doute 2012, ‘winded down’.D’ailleurs,à titre de comparaison, faisant suite à la nationalisation Fortis Nederland ABN AMRO,le ministère des Finances néerlandais a fixé comme date butoir pour la cession de l’ensemble 2012.Vous avez mille fois raison de dénoncer les méfaits de ces mini-stratégies de communication, pathétique dans le cas de la tribune du Monde-bientot la pétition ? -autant que l’effet de manche japonais, qui n’augure rien de majeur du deuxième volet de la politique économique, annoncé pour cette semaine. Enfumages qui compliquent encore la faible visibilité
La seule chose de stable, comme l’annoncait aujourd’hui Eurostat, c’est le chomage: 9,8% en Europe. Le vrai paradoxe scandaleux est celui-là. Pour paraphraser B.Clinton: ït’s the finance, stupid !
Bravo pour la dénonciation de l’enfumage avec les bonus des traders et la future vignette financière pour le tiers-monde.La ou il y a du gras a récupérer , c’est dans le syphonage des marges pour échapper à l’impot par les sociétés offshore dépendant des mutinationales y compris des banques.Vu le petit nombre et la qualité des controleurs de Bercy,on présuppose que ces multinationales font preuve de tact et de mesure………..défense de rire.
@ François Leclerc
On parle tous les jours de besoins de financement des états et des gros établissements financiers. Au vu de la surprise (pour certains) qu’a suscitée la demande d’ajournement du remboursement d’obligations de Dubai World, je suis à la recherche des informations suivantes :
– a-t-on une idée des sommes empruntées chaque mois par les grands états ?
– a-t-on une idée du pourcentage de « fausses souscriptions » (celles que les états font à elles-mêmes par leur banque centrale) ?
– a-t-on une idée des sommes que doivent rembourser les grands états ?
merci
P.S. il serait peut-être intéressant de mettre une section FAQ sur le site.
Vous me posez une colle !
Je ne sais pas où trouver de tels agrégats. Peut-être à la BRI, mais il faudrait aller fouiller dans leurs montagnes de tableaux ! Mais je peux vous donner le montant des adjudications de bons du Trésor de l’AFT (Agence France Trésor) d’octobre 2009, à titre d’ordre de grandeur: 18,043 milliards d’euros.
Par ailleurs, le montant des achats d’obligation d’Etat par une banque centrale est à priori public. Mais ce chiffre n’est pas nécessairement significatif, car il prend pas en compte les achats effectuées par des banques privées grâce à des fonds empruntés à cette même banque centrale…
L’idée d’une rubrique FAQ est excellente: je pose les questions, vous fournissez les réponses !
« fausses souscriptions »
En ce qui concerne la zone euro, c’est zéro
Aucun État de l’UE n’a le droit d’emprunter à sa Banque Centrale, ce qui faisait d’ailleurs poser cette question à Jacques Sapir » pourquoi la Banque Centrale Européenne prête-t-elle à 1% aux banques alors que le gouvernement doit emprunter à 3,51% ? » ( http://tinyurl.com/y8z7ab5 )
J’ignore si les anglais ont dérogé à cette règle (et comment, s’ils l’ont fait)
La dette française « au sens de Maastrisch » (dette des administrations publiques ) est de 1428 G€ fin juin 2009 … celle dont on nous parle sans arrêt. Mais le renouvellement est bien de l’ordre de celui annoncé par François Leclerc
Les grands Etats payent des intérêts sur la totalité de leur dette… il suffit d’appliquer les taux des obligations à long terme pour connaitre les remboursements moyens. Mais chaque pays de la zone euro ne subit pas les même taux d’intérêts ; la différence est sensible (de l’ordre de 50%) entre l’Allemagne et la Grèce.
Quand je pense qu’il y a quelques années, on nous bourrait le crâne avec « la sagesse des marchés ». Mais quelle connerie !
Il semble que nous soyons témoins, acteurs, soumis, confrontés : tout en même temps
peut-être mais globalement en tout cas, à des heures très sévères qui resteront si elle existe encore,
dans l’Histoire qui dira et nommera celles et ceux qui auront choisi le courage et les éclaircissements
plutôt que les manigances et les simagrées.
Un article exceptionnel :
Le financement de la dette souveraine des USA : du Bernard Madoff ?
http://criseusa.blog.lemonde.fr/2009/11/30/le-financement-de-la-dette-souveraine-des-usa-du-bernard-madoff/
Lorsque la Banque Centrale prête directement à l’État (la FED au Trésor US par exemple) , il y a une dette qu’il n’y a pas urgence ou même nécessité à rembourser… mais l’avantage est qu’il n’y a pas, in fine, d’intérêts à payer.
Ce qui « plombe » la France par exemple, ce n’est pas la dette en soi, mais le milliard d’euro d’intérêts qu’il faut payer chaque semaine.
Je pense que les protagonistes de la financièrisation totalitaire feront tout pour maintenir le système tel qu’il existe actuellement. Ils sont équipés pour. De plus, la classe politique leur sert comme intermédiaire pour manipuler le public. En cas de résistance, il suffirait de faire pression (chantage) sur les administrations. Au Royaume Uni par exemple, 6,409 millions d’emplois dépendent de la finance, seulement 2,611 millions de la production. Aucun gouvernement souhaite une montée du chômage.
Excellent article!!
Concernant les prix de transfert (un véritable scandale) on peut à mon avis soupconner la complicité des états.
Extrait d’un de mes anciens post sur les prix de transfert:
Beaucoup de personnes ne sont pas au courant du rôle des paradis fiscaux et le limite souvent à une échappatoire financière pour les criminels, la mafia… alors que les paradis fiscaux sont « utilisés » par pratiquement toutes les multinationales ! Il faut savoir qu’elles ne sont pas tenues de tenir une comptabilité de leurs « flux financiers » à travers les différents pays. Quand une multinationale sise dans un pays A veut vendre de la marchandise à un pays B, elle va d’abord (sur papier) vendre la marchandise à un pays C (un paradis fiscal) à un prix bien en-dessous du marché (peu ou pas d’impôts à payer dans le pays A). La marchandise est alors vendue du pays C (paradis fiscal) au prix du marché (prix normal) au pays B .Tout le bénéfice a ainsi été réalisé dans le paradis fiscal où il n’y pas d’impôts à payer… conséquence : près d’un trillion de $ échappe au fisc au niveau mondial chaque année. Il n’y a aucun contrôle en ce qui concerne la distribution de ces bénéfices. Alors, il ne faut pas s étonner que le nombre de milliardaires augmente. Vu le soi-disant peu de bénéfices, certaines multinationales vont même jusqu’à demander des aides d’état, imposer des restructurations aux ouvriers…. Et bien sûr, l’impôt non récolté auprès d’elles, le fisc va le chercher auprès des contribuables ordinaires (les classes moyennes) sous une forme ou l’autre… Et chaque fois qu’une demande de règlementation est introduite au niveau européen, elle est rejetée…
J’aimerais bien comprendre quels véritables intérêts ont tous les gouvernements du monde (riches et émergents) à laisser les multinationales vampiriser les Etats par cette pratique des prix de transferts, d’autant qu’il me semble avoir lu qu’elle représente une part très importante des échanges commerciaux mondiaux (80%?).
QQui empêche qu’un accord mondial (voire Européen) soit difficile à obtenir pour le réguler ou l’interdire? ça doit se voir (par qui?) quand même lorsqu’une transaction affiche un prix 3 ou 4 fois inférieur au prix du marché.
Le problème n’est pas que les multinationales cherchent à gagner de l’argent sur le dos des Etats (c’est leur programme source!) le problème c’est qu’elles y parviennent si facilement : le problème est l’absence d’intervention du politique, et un tel refus d’agir vaut action délibérée. Alors, conclusion : les gouvernement collaborent très activement à l’affaiblissement des Etats.
Sans doute faut-il s’interroger sur le statut des Etats eux-mêmes. Sur le fait qu’ils sont partie prenante du même système que les compagnies transnationales. Qui représentent-ils, in fine ?
C’est le système et son fonctionnement qui doit être analysé, dans toutes ses composantes. Après tout, c’est quoi le capitalisme financier ?
@ultec
Je trouve votre question .. particulièrement pertinente. Car il arrive un moment où cela ne sert pas à grand chose de se gargariser sur les complicités d’un tel ou d’un tel. Je vais tenter d’y répondre de façon lapidaire. On sait à peu près comment fonctionnent les banques commerciales mais on oublie souvent comment fonctionnent els Etats
L’état est un système institué, et en période de crise il agit en fonction de sa logique institutionnelle et non pas en fonction de la volonté d’un tel ou d’un tel
Or les logiques institutionnelles sont différentes en Europe et aux Etats unis.
L’Etat américain est constitutionnellement différent du notre il accepte le lobbying des acteurs économiques et il n’a pas garanti l’indépendance des partis. De plus l’Etat est construit pour aller très vite dans la direction de l’executif . Dans ces conditions les USA ont pris le risque d’un phénomène d’influence abusive – des acteurs financiers en l’occurrence – et c’est ce qui occasionne les débats aux USA rapportés par Leclerc . Ceci dit les USA ne sont pas une dictature et l’issue des débats ne fait structement aucun doute au moins à court terme : on va chercher à mettre la FED sous contrôle (qu’on arrive à lutter contre l’opacité de la finance est une autre chose !)
Mais chez nous on ne peut pas parler d’un système commun entre l’etat et les banques (idée qui historiquement est située à l’extrême droite, d’ailleurs) Ainsi l’état allemand – petit- contrepoids à la logique amércaine agit en fonction de la stabilité de la monnaie qui est au coeur de sa loi fondamentale ( d’où les avertissements répétés d’A Merkel qu’on surinterprète ici comme de la faiblesse) . En tension face à cette logique institutionelle il y a la logique d’intérêt national (garder une position de force dans le système financier), assez visible chez Lagarde / sarkozy Mais il s’agit d’une tension politique classique, comme il y en a beaucoup d’autres : les gouvernements sont encore libres d’agir (cf la nomination de Barnier qui est manifestement le fruit d’une ‘entente préalable’ Sarkozy – Merkel .)
De même la BCE est indépendante : indépendante cela ne veut pas dire que Trichet mène la politique qui lui plaît, mais qu’il est mis dans une position telle qu’il ne peut que défendre la stabilité de la monnaie . Et vous noterez que personne n’a réussi sérieusement à prendre en défaut son intégrité
Maintenant vous pouvez dire que la direction suivie par les gouvernents n’apporte aucune solution au problème posé (et je vous suivrais facilement ). mais là ce qu’il faut incriminer ce sont les idées : c’est à dire les programmes et les visions politiques qui les nourrissent. En bon français tant sakozy que Merkel sont « à poils » , sans capacité d’explication sérieuse de la part de la théorie économique
amicalemeny
Salut François, salut à tous,
Concernant les prix de transfert on peut se référer à l’excellente émission d’Elise Lucet : Pièces à conviction dont la dernière livraison traite , entre autre, de ce sujet.
J’en profite pour rendre hommage à la qualité du travail de cette journaliste, dont l’émission d’investigation tranche avec la propagande généralisée des mass-media.
http://programmes.france3.fr/pieces-a-conviction/58633390-fr.php
(On remarquera que le tiers-mondain Kouchner, interpellé par le reporter concernant les prix de transfert…ne sait même pas ce que c’est !!!).
(l’itw d’Eva Joly qui clôture le sujet vaut son pesant de cahouètes !)
Sinon pour ceux que cela intéresse aussi, l’émission traitant du nucléaire en France est assez passionnante, un brin surréaliste !
http://programmes.france3.fr/pieces-a-conviction/51415247-fr.php
Excellente journée à tous.
A cote de la complicité, on peut parler plus surement d’incompétence,de manque de formation et de savoir-faire avec les prix de transfert.Tout cela aboutit à de l’abus de biens du contribuable qui est l’assureur en dernier recours des états.Une petite pensée pour les contribuables anglais et grecs!
@ Claude Roche
« En tension face à cette logique institutionelle il y a la logique d’intérêt national (garder une position de force dans le système financier), assez visible chez Lagarde / sarkozy »
Quelle idée vous faites vous de l’intérêt national ?
Pour simplifier, deux positions extrêmes, celle qui s’appuie sur la France et ses valeurs, celle qui parle aux français et pour eux. Il va de soi que la position idéale serait d’avoir un pied sur chacune d’elles. Ce n’est pas du tout le cas chez Lagarde/Sarkosy. C’est trés visible.
Le marin dit :
2 décembre 2009 à 00:41 : « »Et chaque fois qu’une demande de règlementation est introduite au niveau européen, elle est rejetée… » ».
Le Traité de Lisbonne vient d’entrer en vigueur hier. Il autorise les citoyens européens à lancer des pétitions proposant des décisions. Ne faudrait-il pas faire jouer, au plus vite, cette possibilité pour tenter d’interdire, en Europe, les prix de transfert et de faire passer d’autres réformes radicales, telles celles défendues dans le projet de constitution pour l’économie (interdire les paris sur les fluctuations de prix, interdire l’accès aux marchés des matières premières à ceux qui n’ont rien à y faire, sauf spéculer etc..).
Je n’ignore pas que ces initiatives risquent de ne pas passer l’obstacle de la Commission Européenne. Néanmoins, à condition qu’elle fassent l’objet d’une campagne de presse de grande et minutieuse ampleur, elle peuvent avoir un retentissement public mondial, bien plus considérable qu’un blog.
Mon commentaire pourrait d’ailleurs figurer dans « L’inventaire pour demain » de François.
@ hervey
je n’ai pas compris votre alternative en termes de valeurs , mais je vous réponds quand même
Il ne s’agit pas ici de MON idée de l’intérêt national , mais de celle que se font nos dirigeants.
Globalement j’observe que la structure de l’Etat français – comme celle des autres européens d’ailleurs – met les acteurs dans une posture globalisante qui leur interdit d’être partisan.! En d’autres termes lesdirigeants agissent selon la conception dominante de l’intérêt national (s’écartant souvent de celle de leur parti) .
Cette conception est facile à comprendre elle se résume à un mot d’ordre : l’emploi et la croissance à tout prix ( dans le cadre engagements écologiques de la France) .: sincèrement c’est comme cela que le gouvernement agit , et c’est d’ailleurs comme cela que les socialistes agiraient s’ils étaient au pouvoir . D’où l’importance de leurs croyances en matière de théorie économique :
Maintenant ce n’est pas forcément ma conception, ni la vôtre d’après ce que je comprends : personnellement, je ne suis pas pour la croissance à tout prix . Mais outre que mon point de vue personnel a peu d’importance dans l’affaire, l’enjeu de ce débat est de comprendre comment fonctionne l’Etat. Et notamment que l’on se sorte de cette mise en accusation permanente des hommes politiques qui ne mène à rien : notre Etat est très civilisé , c’est un point de force sur lequel on doit s’appuyer
amicalement
est-ce qu’il n’y aurait pas de cela à voir avec un poker menteur ??? ( on pourrait dire « poly-pourri » )
Vraiment très clair comme article et vraiment éclairant.
Merci.
C’est mi-décembre que la BoJ devrait lancer son opération de prêts massifs aux établissements financiers, dont les caractéristiques sont les suivantes : enveloppe de 10.000 milliards de yen (77 milliards d’euros), durée des prêts : 3 mois, taux : 0,1%. La BoJ précise qu’ils seront renouvelés par périodes de trois mois successives autant de fois que cela sera nécessaire.
Deux remarques découlent de ces caractéristiques.
1/ En application de cette politique de création monétaire, la banque centrale devient le moteur financier direct de l’économie japonaise, en lieu et place des banques et des pouvoirs publics.
2/ Elle va prendre en dépôt, en contrepartie de ses prêts, les obligations émises par l’Etat japonais pour financer sa dette, précédemment acquises par les banques.
Comment appeler cette forme inédite de capitalisme ?
… une très bonne chose 🙂
Il n’y là rien de bien nouveau
La Banque centrale agit en fonction de ce qu’on pense être l’intérêt de la Nation.
Comme la politique a basculé à Gauche au Japon, la banque suit …
amicalement
On ferait bien de faire pareil…
elle s’appelle « le socialisme »…!
« […] les banques vont devoir, en moyenne, tripler leurs fonds propres afin de faire face à leurs risques »
Par quels mécanismes les banques pourraient-elles échapper à une recommandation qu’elles estiment néfaste ?
Quelles sont les instances pouvant transformer cette recommandation en obligation ?
Toute la question est de savoir comment le ratio de solvabilité est calculé, qu’est-ce qui est pris en compte au sein de ce qui est règlementairement considéré comme « fonds propres »; et, à l’opposé, comment sont calculés les engagements…
Les Etats-Unis n’appliquent toujours pas les dispositions dites de « Bâle II », de la même manière que de nombreuses dispositions comptables américaines sont encore dissemblables des Européennes, après qu’ils soient parvenus à imposer leurs conceptions en Europe et en Asie. Ils sont hors juridiction, dans la pratique, de l’organisme international réglementaire en cette matière, l’IASB (ils ont le leur en propre).
Le Royaume-Uni s’efforce de préserver au maximum la liberté d’action de la City, en arguant du fait de la nécessité d’un puissant pôle financier Européen, jouant sur le danger de « délocalisation » de celui-ci en cas d’adoption de règles trop contraignantes.
Il en ressort que:
1/ La finance est mondialisée mais ses règles ne le sont pas.
2/ Un des enjeux des mesures de régulation en cours d’élaboration est qu’elles soient à l’arrivée homogènes.
3/ C’est la mesure la moins contraignante qui l’emporte nécessairement dans ce système.
3/ L’existence de juridictions non coopératives, de hedge funds non soumis à contrôle, de produits financiers négociés de gré à gré, tout cela limite fortement la portée de ces mesures.
Toutefois, les banques vont néanmoins devoir accroître et « durcir » leurs fonds propres. Mais la portée de ce renforcement de leur solvabilité potentielle n’est en rien garant de celle-ci.
Bonjour,
je propose une taxe sur la spéculation ajoutée (TSA). Avec l’argent de la taxe on aura aussi en plus la traçabilité du produit … par ces temps de mondialisation ça peut être utile (cf le teck de birmanie, et autre rapt et autres marchandises « sales »)
Payé par les importateurs, et tout les intermédiaires qu’ils soient virtuels (trader devant son ordinateur pour faire court)ou bien le bon gros grossiste qui gére ses fournisseurs et l’aval.
Voilà: à chaque changement de propriétaire d’une marchandise 1 % de taxe. Pour le cacao qui change en moyenne 70 fois de propriétaire entre le producteur et le consommateur ça va un peu réguler le marché et remettre au centre du marché les producteurs.
Si la monnaie devait être fondante, les matiéres premiéres; manipulées comme de la monnaie; doivent aussi devenir fondante pour nos joueurs de monopoly.
Excusez moi je viens de me taper de gros bol de vrais chocolat VanHouten, 1l in the stomach yeaaaah! ça booste.
Les solutions sont là mais qui n’en veux pas , …. c’est pas les citoyens en tout cas.
Bonne journée.
@Paulo
Merci pour ces infos.
Le besoin de comprendre se fait jour mais… ne changera probablement rien aux évènements, si l’on continue sur cette lancée. Plus la crise avance et plus nous produisons de l’explication, et peut-être que chacun ferait mieux d’écrire un roman sur la crise ou autre sujet qui le préoccupe. Comme « les raisins de la colère » par ex. Peut-être qu’il manque cette forme littéraire en ce moment, dans cet informe de la crise…
Nous avons comme symptôme la tendance à produire de l’explication, c’est clair. De l’angoisse à la théorie, tel est le trajet qui me rappelle le titre d’un livre… : « De l’angoisse à la méthode ».
Nécessité de ne pas tourner en rond, se demander si la forme explicative ne doit pas être contournée/complétée par une forme plus créative… voire par l’action politique. La crise ne va pas assez vite pour notre appétit de neuf…
L’explication diverse et les circonstances atténuantes… appliquées au passé ne changent pas ce passé. Le future antérieur ne même nulle part, et le présent fait du surplace.
L
Pas assez vite…
Mais tout de même beaucoup plus vite qu’en 1929. Et, de plus, la crise de 29 a été arrêtée par la guerre mondiale.
Est-ce que quelqu’un aurait des informations sur la durée et la façon dont s’est déroulée celle de 1873, par ailleurs???
Grâce à l’Euro fort, Daimler delocalisera sa production de mercedes de l’Allemagne uax USA d’ici 2014.
Bonjour;
Quelques mots concernant diverses interventions ,notamment les commentaires de messieurs Leclerc er Roche.
Ce que s’apprête à faire la banque centrale du japon est sans doute la première forme d’un processus de répudiation de la dette. D’autres vont probablement émerger, et il faut faire confiance aux acteurs: la violence de la crise dopera les imaginations. Mais dire que désormais les banques centrales peuvent financer sans limite les trésors à taux zéro, c’est bien répudier l’endettement public.
S’agissant du statut des Etats, les choses sont simples si l’on admet que l’Etat est une extériorité générale par rapport à tous les acteurs, extériorité aussi importante que le clou et la ficelle qui soutient un tableau dans un musée. Il se trouve qu’historiquement des personnes privées sont venues occuper la place de l’extériorité: prophéte, chef de guerre, roi…etc. Avec le temps ces personnes privées validant un intérêt privé sont devenues en démocratie des entrepreuneurs politiques à qui l’on achète sur la marché politique (élections) de la contrainte publique propre à satisfaire d’autres intérêts privés. Dans une telle perspective, offreurs de contraintes publiques et demandeurs de ces mêmes contraintes utilisent l’extériorité (l’Etat) à des fins exclusivement privées. L’entrepreneur politique vend de la contrainte publique ( de la régulation financière dans ce qui nous intéresse, par exemple un code monétaire et financier français de 1800 pages) en espérant conquérir le pouvoir ou le conserver. L’acheteur, les banques, pour ce qui nous intéresse, veut obtenir sur le marché politique une régulation qui lui est profitable. C’est en ce sens que la loi est toujours un produit politique offert et acheté par des acteurs valorisant des intérêts privés. Bien évidemment, l’histoire des hommes, depuis la naissance du politique, nous amène à se représenter les choses autrement. Cela s’appelle idéologie. Et parmi ces idéologies il en est une qui est devenu centrale: la théorie économique que j’appelle volontier la théologie de la modernité. Voilà ce que je crois être la nature de l’Etat et de sa production c’est à dire le corps de règles en vigueur. Les entrepreneurs politiques sont dans la théologie et sont probablement d’une grande hônnéteté lorqu’ils se trouvent aux prises avec la crise. Maintenant, ils vivent probablement une révolution copernicienne difficile à avaler…tout ce que l’on peut faire c’est essayer de les éclairer tout enn sachant que la théologie de l’économie restera efficace ..pour combien de temps?
Bien à vous.
Jean Claude Werrebrouck. lacrisedesannees2010.com
@jean-claude werrebrouck: j’aimerais que vous puissiez nous expliquer en quoi la décision de la BOJ est différente
de la politique de la BCE, sinon son montant, 77 mds d’euros et sa durée, politique de la BCE qui s’est révelée etre un cuisant’échec Et face à ce marché de la contrainte publique, autre nouveau concept intéressant, que vous nous décrivez, comment analysez vous le Bundesfonds allemand, dont l’augmentation de 100 à 115 mds vient d’etre confirmée aujourd’hui , et sa première vocation de prets aux entreprises, soit sous la forme de prets bancaires garantis pour un montant de 10 mds, soit sous la forme de prets directs de l’Etat aux entreprises, à une échelle plus importante que l’ICO en Espagne ? Un acte de théologie de la part de Mme Merkel, entrepreneur politique, ou un acte politique, la réponse à une situation d’urgence, le refus de preter des banques allemandes, un acte de lucidité politique face à une urgence qui compromet la reprise économique allemande, ayant obtenu aujourd’hui les premiers engagements de crédit de la part des Sparkasse et de la Commerzbank, sous la menace d’une régulation expresse diligentée par le Ministère de l’Economie ?
« Sarkozy ébranle la confiance dans l’UE, selon les banquiers britanniques »
« Si quelqu’un, dans le projet européen, s’imagine une minute qu’il est capable de renverser les années d’efforts qu’il a fallu pour faire du Royaume-Uni le centre financier du monde, il se trompe malheureusement », a-t-elle [Angela Knight, directrice générale de la British Banker’s Association] lancé. « Il y a en jeu ici au moins un demi-million d’emplois et des recettes fiscales qui contribueront plus que tout à reconstituer les finances du pays après cette récession », a-t-elle ajouté.
http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=fed3b9f28b8bec929e146fbdfc321fec
Sans doute encore une belle mise en scène…
Et aussi:
« La City se déchaîne contre Nicolas Sarkozy »
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2009/12/03/04016-20091203ARTFIG00003-la-city-se-dechaine-contre-nicolas-sarkozy-.php
(Tout ça à cause d’une demi-vérité de Sarkozy: «La crise est venue de la dérive d’un modèle anglo-saxon : je veux pour le monde la victoire du modèle européen, qui n’a rien à voir avec les excès du capitalisme financier.»)
@ verywell
Vous semblez être bien sûr de vous .. il manifeste pourtant une belle constance le père Sarko.
Ou croyez vous que l’on puisse aller vers l’intégration européenne en faisant l’économie d’un conflit avec les anglais ?
amicalement
« L’UE parvient à un accord sur la supervision financière »
http://fr.finance.yahoo.com/actualites/l-ue-parvient-un-accord-sur-la-supervision-financire-reuters_molt-d7087c17fefa.html?x=0
Selon De Tijd, la réunion Ecofin a accouché de trois ESA’s (European supervisory authorities) qui remplaceront les trois
comités précédemment en charge de la supervision des banques, les assureurs et les marchés financiers, et auront
une forme d’autorité sur les dossiers transfrontaliers.
Finalement, ce mécanisme et les contradictions si bien illustrées par M Leclerc sont à relier à la notion de monnaie dite « fondante » car, ce qui transparait en filigrane, c’est la solidité du socle monétaire qui, à l’image de la banquise touchée par le réchauffement climatique, se dilue tandis que la multitude en prévoit les effets, et que les dirigeants, portés provisoirement par cette même multitude, se perdent en verbiages, rencontres, débats, conférences, consensus, annonces, optimisme modéré, plus ou moins de durable au terme développement etc..
Bonsoir,
AU sujet des prix de transfert. Je comprends que la multinationale du pays A fait une grosse marge en passant par un paradis C qui vend au pays B, après avoir « virtuellement » acheté à prix très bas la marchandise au pays A. Mais ce que je ne vois pas, c’est le circuit de l’argent. En effet, le prix de la vente, « l’argent frais », ne peut pas retourner du paradis C vers A pour rétribuer Pierre Paul ou Jacques qui travaillent au siège social du pays A. Car sinon le fisc de A taxerait. Il y a quelque chose qui m’échappe, une pièce du puzzle…
Pourquoi voulez-vous que la marge soit rapatriée ? Elle serait effectivement taxée et le coup serait raté ! Tout le but de l’opération est précisément de la réaliser là où elle l’est le moins soumise à l’impôt. Permettant de faire un coup double, car elle est alors fructifiable dans le monde de l’ombre de la finance, en jouant au grand casino.
Donc en quelque sorte, la bourse et les produits financiers joueraient le rôle de « machine à laver », les capitaux étant investis à partir d’une officine quelconque située dans un de ces paradis ?
excellent article!
Cependant, le problème des banques centrales, « clé de voûte du système », est qu’elles n’ont plus les moyens d’impulser ce qu’elles souhaitent impulser, à savoir la circulation monétaire!
Elles ont beau émettre toujours davantage de liquidités, celles-ci ne circuleront guère, à cause des débiteurs insolvables!
Toutes ces masses émises disparaissent aussitôt dans la thésaurisation comme le prouve le Japon depuis bientôt 20 ans! où, malgré une émission de numéraire sans aucune limite, aucune inflation n’est en vue actuellement!
Même chose en Allemagne, où Helmut Creutz, en analysant les données de la Bundesbank de juin 2009, montre que 90%(!) de la monnaie liquide (en valeur et notamment les grosses coupures de 500 et de 200 euros) ne circulent pas du tout!
Même chose un peu partout dans le monde!
Cela indique que les banques centrales n’ont tout simplement plus la main pour faire circuler ce qu’elles émettent!
Ces problèmes seraient solubles en une nuit avec la monnaie anticrise (fondante)!
Je ne comprends pas pourquoi les économistes professionnels ne se saisissent pas de cela!
Evidemment, cela « embêterait un peu » le grand capital en réduisant et même en annulant à terme la rente capitaliste, mais la stabilisation obtenue et leurs réserves feraient qu’ils s’en tireraient finalement à bon compte tout en désendettant peu à peu tout le système – ce qui le stabiliserait instantanément!
Traduction de Johannes Finckh, Bordeaux:
Helmut Creutz : Qui thésaurise aujourd’hui de la monnaie ?
Suppositions et faits
Article paru dans « Humane Wirtschaft n°6, 2009 (nov/déc 2009), pp 6-9
On connaît la notion de la « thésaurisation » le plus souvent seulement dans les temps anciens, dans les contes et les traditions qui relatent les mises en trésor de la monnaie, des collections dans des coffres ferrés et sécurisés par des cadenas. Et aujourd’hui, on déterre encore des vases en argile dans lesquels on tentait de préserver ses trésors monétaires à travers les époques. Quand on en parle cependant dans des conférences, on ne récolte souvent que des mouvements de tête incrédules.
Les thésaurisations dans le passé
Par la collection de la monnaie, moyen de l’échange et du paiement, on voulait autrefois conserver d’une façon sûre sa richesse, la protéger contre le vol et la guerre. Le fait restait pratiquement ignoré qu’on affaiblissait, avec de telles collections, la circulation monétaire et donc le commerce et les transactions. On ignorait aussi que ce sont les déclins économiques précisément liés à ces thésaurisations de monnaie qui conduisaient aux campagnes de pillage et de guerre contre lesquelles on tentait de se protéger.
Un renouveau économique, après de tels déclins, se produisait le plus souvent seulement par la découverte d’or et d’argent ou après la conquête de trésors d’or et d’argent d’autres pays. Dans les cas extrêmes, il se produisait même des pertes de pouvoir d’achat inflationnistes des pièces, quand bien même celles-ci étaient faites d’argent ou d’or pur ! Inversement, les limitations des thésaurisations de monnaie, et même sans accroissement de sa quantité, conduisaient à une circulation monétaire sans perturbation et ainsi – même dans les cas d’une monnaie de peu de valeur propre – à une économie florissante. Il en était ainsi par exemple du temps des bractéates, ces minces pièces de monnaie émises localement par les seigneurs dont la validité avait été, à intervalles réguliers ou irréguliers, « révoquée » et dont l’échange avait été grevé de frais.
Alors qu’on ressentait ces frais de change confiscatoires toujours comme irritants et porteurs de pertes, on ne saluait cependant guère les effets pourtant positifs à moyen et à long terme de cette monnaie. Dans quelle mesure les bractéates stimulaient cependant l’économie, cela est démontré par la véritable explosion des fondations de villes entre le 12ème et le 14ème siècle et dont nous admirons encore aujourd’hui les constructions. Le professeur d’histoire Heinz Stoob, qui étudia les évolutions des villes sur le long terme en Allemagne, a indiqué pour ces siècles un accroissement des fondations de villes trois à quatre fois au dessus des chiffres moyens des mille dernières années Il n’est encore guère admis aujourd’hui que cette animation des constructions des villes était avant tout la conséquence de la monnaie bractéate assurée de sa circulation. Alors que ces enchaînements sont faciles à expliquer : La monnaie libérée de la plaie de la thésaurisation était dépensée régulièrement, afin d’être soustraite aux frais de change confiscatoires à venir ; et elle était prêtée sans intérêts ou seulement avec peu d’intérêts, car l’emprunteur devait supporter le risque du change !
La thésaurisation aujourd’hui
La thésaurisation de la monnaie en or et en argent d’autrefois, qui portait sa valeur en quelque sorte en elle-même, peut se comprendre encore. Mais que quelqu’un collectionne, de nos jours, la monnaie en papier dont la valeur matérielle est sans importance, semble, par contre, moins imaginable et conduit de ce fait à cette première question : Qui donc thésaurise encore de la monnaie ? Car si on met de côté les butins de vols, il n’y aurait guère quelqu’un qui enterrerait une caisse remplie de billets d’Euros. Surtout pas quand il s’agit de monnaie provenant d’un revenu de travail.
Et pourtant, la thésaurisation est encore aujourd’hui un grand problème. Car, pour stabiliser son pouvoir d’achat, la monnaie faisant demande devra être ajustée en volume aux offres du marché. Quand cet ajustement et cette constance du circuit de la demande sont interrompus, il y aura des biens invendus, moyennant quoi les offrants seront privés de possibilités de demander à leur tour des prestations et de payer ainsi le travail d’autres ! Chaque billet retenu ne cause pas seulement une interruption unique de l’échange monnaie/marchandise, mais produit chaque fois une chaîne de telles interruptions des processus d’échange. Par la dépense et la transmission régulières de sa monnaie obtenue, chacun participe au fait que l’activité économique reste fonctionnelle et – à côté de son emploi personnel – que son revenu personnel perdure !
Certes, il est aujourd’hui simple pour les banques d’émission de remplacer les billets thésaurisés avec du papier et de l’encre colorée. Mais le dosage correct de la quantité émise, tel que la baisse ou la hausse des prix soient évités, reste – comme nous le savons de la pratique depuis des décennies – aujourd’hui impossible. Ceci est surtout le cas dans les situations où la monnaie thésaurisée, et entre temps remplacée par des émissions nouvelles, est à nouveau réinjectée dans le circuit de la demande !
Les ordres de grandeur des thésaurisations aujourd’hui
Du fait de l’usage anonyme de la monnaie, le volume des thésaurisations de la monnaie ne peut être constaté qu’approximativement et au moyen de sondages échantillonnés ou de comparaisons avec d’autres grandeurs et évolutions. C’est la « quantité de monnaie circulante » qui se compose de billets et de pièces en dehors des banques et qui était, par exemple fin 2008, de 195 milliards d’euros. Mais cette quantité désignée comme « circulante » n’avait – du fait de la part thésaurisée qui y est contenue et qui croît continuellement ! – que peu de rapport avec la quantité réellement circulante et faisant activement demande.
Alors que ces parts thésaurisées dans la quantité de monnaie avaient, encore dans les années 1980, considérées par la Bundesbank comme une bagatelle – probablement avec raison -, une étude effectuée au milieu des années 1990 montrait que 30à 40% de la monnaie émise avait disparue à l’étranger, surtout dans les pays de l’ex-bloc de l’est et les balkans. Et les banquiers évaluaient déjà à l’époque que les montants thésaurisés dans le pays auraient atteinte une grandeur équivalente.
Que ces estimations n’étaient pas fantaisistes est démontré par le change des DM en Euros fin 2001. Ceci montre la figure 1, dans laquelle sont représentées les évolutions des billets de banque en Allemagne depuis 1985, pour les plus petites, les moyennes et les plus grosses coupures. Il est surtout net dans quelle mesure ce sont les grosses coupures qui ont crû. Rien qu’entre 1985 et 1996, leur volume a triplé, alors que les petites coupures, qui dominent la demande de détail, croissaient seulement d’un facteur 1,7 en suivant, à peu de choses près, la croissance économique.
Le fait qu’après 1996, après l’annonce du change prévu, l’accroissement des grosses et moyennes coupures fut stoppé sans qu’il y ait eu de problèmes de pénurie plaide en faveur de leur usage éloigné du marché. Cela devient encore plus flagrant lors de la réduction à un tiers des grosses coupures dans l’année précédant le changement de monnaie ! Et aussi, la réduction de toute la quantité de monnaie de moitié avant le change n’avait aucune conséquence pour le commerce !
Une partie des billets allant au-delà du besoin effectif avait été sans doute, avant le change, remise sur les comptes à vue. L’essentiel des grosses coupures avaient été certainement échangé en liquide contre des francs suisses et des dollars US, bien qu’il n’y ait, comme plus grosse coupure dans la monnaie américaine, que des billets de 100 dollars.
Il est typique aussi que, après le change, les stocks légèrement réduits des petites coupures avaient été rapidement restaurés. On prenait son temps pour les grosses coupures : Seulement trois années après, on atteignait le niveau de 1999 ; depuis, l’accroissement est rapide. En 2008, on atteignait à nouveau la tendance fortement croissante dessinée en pointillés prolongeant la tendance 1985-1996 (figure1) ; tendance qui sera, dans les années à venir, nettement accentuée.
Dans le rapport mensuel de juin 2009, la Bundesbank publiait une seconde étude, plus volumineuse, sur l’usage des notes émise par elle, où elle confirme cette évolution et les enseignements lors de l’échange des DM contre des Euros :
« L’accroissement énorme de la circulation des billets en Allemagne dans les premières années après l’introduction de l’Euro ne devrait pas … a priori être inféré à un besoin accru de moyens de paiement, mais à d’autres facteurs. Il en est ainsi avant tout de la reconstitution des thésaurisations à l’intérieur et à l’extérieur de la zone Euro.»
Et, concernant l’accroissement rapide après la fin 2001, il est noté d’une façon lapidaire :
« L’accroissement particulièrement fort de la circulation des billets de banque en Allemagne dans les premières années après l’introduction de l’Euro est en corrélation étroite avec la dissolution des thésaurisation en DM précédant le change. »
Alors que les thésaurisations de monnaie avaient été encore problématisées dans les premières décennies après guerre, aussi par les banques d’émission dans leurs conséquences concrètes, elles semblent entre temps – aussi pour la banque d’émission allemande par ailleurs si soucieuse de stabilité – être une chose allant de soi !
Comparaisons internationales
La figure 2 montre que la détention de grosses coupures, qui est en relation étroite avec la thésaurisation de la monnaie, n’est pas seulement un phénomène dans l’espace DM et maintenant Euro. Sont comparés ici les parts des billets, selon les coupures grandes et petites, en Allemagne et en Suisse de l’année 2000 avec les volumes allemands en Euros de 2008. Alors qu’on observe à nouveau l’identité pour les part allemandes, la part des coupures de 1000 FS constituait déjà depuis dix ans, en valeur, plus que la moitié de la monnaie émise de ce pays alpin ! Et ceci avait ses raisons, même si personne ne s’en pose la question à quoi cela sert ni qui les reçues et les a entreposées dans les caves des banques suisses ! Cette question n’est pas davantage posée en Allemagne ! Sans égard pour les états de fait cachés derrière cela ni pour les conséquences possibles des ces thésaurisations constamment croissantes, les banques d’émission des Euros satisfont la demande sans limite – et parlent en même temps de la stabilité du pouvoir d’achat.
Les banques centrales sont tout à fait conscientes qu’elles favorisent avec ces émissions illimitées des agissements criminels. Bien qu’elles rejetteraient un tel reproche loin d’elles, elles l’avouent indirectement et parfois aussi directement. On a ainsi expliqué, il y a deux ans, l’accroissement particulièrement important des billets de 500 Euros en Espagne, qui y atteignent déjà la moitié en valeur de la monnaie circulante, par les longues côtes par lesquelles s’effectuent l’essentiel des importations de drogues vers l’Europe ! De même, il a été indiqué qu’il est largement habituel en Espagne d’effectuer les affaires immobilières chez le notaire « sous la table », moyennant quoi les grosses coupures s’avèreraient utiles pour de telles façons de frauder le fisc ! Le fait que les grosses coupures représentent pratiquement une aide pour de tels délits reste toujours refoulé dans le public.
Même la Bundesbank – pour qui la notion de thésaurisation était encore un terme étranger, sans même parler de l’usage criminel – écrit dans son rapport mensuel de juin 2009 comme allant de soi :
« La monnaie liquide peut être détenue aussi pour des motivations qui ne sont pas de nature légale… du fait de son caractère anonyme. La monnaie liquide qui n’est pas détenue ou utilisée pour des motivations honnêtes ne sert pas à la thésaurisation mais est aussi une part des encaisses de transaction, par exemple dans le domaine du travail au noir ou du trafic de drogue. »
Quelques lignes plus loin, est noté dans ce même rapport que la part nécessaire pour les encaisses de transaction normales en Allemagne n’est plus qu’un dixième de la « circulation des billets de banque » émis ! Et on en calcule approximativement les autres grandeurs comme suit :
« Si on suppose un besoin pour les encaisses de transaction de l’ordre de 10% des billets circulants et suppose une demande étrangère de 25 à 35%, il reste pour la thésaurisation la part du lion de 55 à 65%. »
A la question « qui thésaurise aujourd’hui encore de la monnaie et combien cela serait-il ? », il ne peut être répondu qu’en disant que, dans notre situation encore à peu près ordonnée, il n’y a jamais eu autant de monnaie thésaurisée qu’aujourd’hui ! Les taux d’intérêt bas de ces dix dernières années y contribuent pour une bonne part, et ceux-ci sont en lien avec les taux faibles d’inflation. Les corrélations existantes entre les taux d’inflation et d’intérêt d’un côté et les thésaurisations de monnaie de l’autre sont montrées sur la figure 3 pour la période entre 1960 et 1995 : A chaque poussée des coûts de la vie et des intérêts, les détentions liquides baissent, et inversement, les détentions liquides et les thésaurisations croissent avec la baisse des taux d’intérêt.
Que faut-il faire ?
La monnaie est assurément un bien public. Les biens publics sont caractérisés par le fait que chacun peut les utiliser dans les mêmes conditions et personne ne doit les bloquer.
Ceci est sensible sur une route où le blocage est puni en conséquence. Pour la monnaie, ce blocage est non seulement permis, mais directement facilité par la mise à disposition gratuite d’un nombre illimité de billets toujours plus grands ! Cela signifie que l’on agit comme un office des routes qui, avec l’accroissement des blocages élargit les routes ! Et si on part de la pratique actuelle des banques qui évitent les blocages de monnaie par des fortes rétributions d’intérêts, on pourrait aussi penser que l’office des routes pourrait s’épargner l’élargissement des routes en offrant des primes de déblocage !
Ce qui, plus sérieusement, serait à faire et qui seul pourrait garantir la stabilité de la monnaie est fort simple : On devrait faire en sorte que la monnaie émise reste en circulation et ne puisse être retenue dans un but spéculatif ! Tout comme pour les bractéates au moyen âge, cela serait faisable avec une taxe sur la détention monétaire. Avec une « taxe à la détention » (carrying costs), comme Keynes les appelait en suivant les découvertes de Silvio Gesell. Une telle taxe des blocages de la monnaie maintiendrait fluide la circulation monétaire un peu comme les amendes appliquées aux blocages routiers maintiennent le trafic. Et, grâce au fait que cela permettra aussi de limiter l’émission monétaire au niveau économiquement nécessaire, cela permettra aux banques d’émission de gérer la quantité de monnaie libre de toute inflation !
Je comprends, comment à une certaine époque, la thésaurisation pouvait jouer un rôle funeste. Dans le cas d’économies fermées, par exemple.
Mais qu’en est-il aujourd’hui, avec un système financier mondialisé ? N’assiste-t-on pas à des fuites de monnaies vers d’autres pays, cas des délocalisations par exemple.
Cette fuite de capitaux, qui prive la zone d’origine de moyens financiers, n’est-elle pas l’équivalent d’une thésaurisation ?
Au lieu de planquer sa lessiveuse pleine de billets au fond du jardin, on va la planquer quelque part en Chine. Bien malin qui pourra la retrouver.
Si donc tel était le cas, comment empêcher cette nouvelle forme de thésaurisation ?
Qui thésaurize de la monnaie?
Il n’y à qu’un acteur sur la scène pour le faire: celui qui à une dette dans cette monnaie! Il le fait même parce-que il croît être plus malin que les autres… Une dette de 1.000 milliards de dollars, emprunté quand le dollar achetait le monde, reste une dette de 1.000 milliards de dollars, même si quand on la rembourse ces dollars n’achètent même pas l’allumette pour y mettre le feu.
Le seul intéressé dans une monnaie particulière aujourd’hui… est celui qui peut liquider sa dette avec ce tas de papier quand celui-ci ne vaudra plus rien, c’est celui qui à un preneur captif. Tous les autres préfèrent acheter des actifs stratégiques non-monétaires.