Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Le fait de parler en public me permet de tester quelques idées que j’ai lancées dans mes billets et dans mes livres et de constater ce à quoi mes auditeurs accrochent sans difficulté ces jours-ci, ce qui les convainc, ce à propos de quoi ils ont envie d’en entendre davantage, en un mot, ce qu’ils comprennent très bien sans qu’il faille leur faire un grand dessin.
* Une reconnaissance de dette n’est pas de l’argent : sa valeur se situe quelque part entre le montant qui est dû et, dans le pire des cas : zéro. D’après ce que j’observe des résumés que je lis dans la presse de mon livre « L’argent, mode d’emploi » (Fayard 2009), cette différence essentielle semble être le principal enseignement que les lecteurs retiennent. On en tire aussi facilement la conclusion que compenser la baisse des salaires en rendant le crédit plus aisé, ce n’est pas vraiment « permettre aux gens d’avoir plus d’argent ».
* Dans le même ordre d’idée : le fait qu’il est beaucoup plus facile de comprendre ce que c’est que le capital quand on se place du point de vue de celui qui a de l’argent en « pas assez » – qui sait fort bien qu’il faudra non seulement le rembourser un jour mais aussi que son utilisation se fait payer très cher en intérêts qu’il faudra verser –, que quand on se place du point de vue de celui qui a de l’argent en « beaucoup trop » et pour qui le capital c’est quelque chose qui grossit miraculeusement quand on le « place » (les économistes se sont spontanément identifiés avec ce camp-là à partir du milieu du XIXe siècle – un ralliement qui explique probablement beaucoup de choses).
* Les gens à qui je m’adresse comprennent toujours très bien de quoi je parle quand j’évoque la spéculation (aucune voix ne s’est encore élevée d’une salle pour me dire qu’« Après tout, tout le monde spécule, puisque « spéculer », ça veut simplement dire « rêvasser à l’avenir » »). Et quand je parle d’interdire les paris sur les fluctuations de prix, en ajoutant que c’est essentiel, je ne souffre plus du handicap de devoir ajouter aussitôt : « C’est assez compliqué à expliquer… », puisque je peux maintenant dire : « Les Chinois ont très bien compris de quoi il s’agit puisqu’ils appliquent désormais cette mesure et, vu le rapport de force actuel dans le monde, ils sont en passe d’imposer cette interdiction à tous ceux qui voudraient traiter avec eux ».
* Ceux de mes auditeurs qui ont eu l’occasion de voir mon passage à Parlons net sur France Info le 5 juin, se souviennent que j’avais provoqué la perplexité générale quand j’avait dit : « Ne riez pas de la Chine ! C’est elle qui nous sauvera tous dans dix ans ! » Cette perplexité ne se verrait plus aujourd’hui. Ceux qui ont vu cette émission se souviendront aussi de mon geste de la main dessinant dans l’air un « W », avec la seconde branche tombant très bas : j’évoquais ce que serait le profil de l’économie à partir de 2007. Il suffit depuis quelques jours de prononcer le mot « Dubaï » pour que la silhouette de ce « W » vienne hanter les mémoires.
* Enfin, mes auditeurs comprennent très bien que la « crise des subprimes » ce n’est ni le « peak oil », ni la décroissance, ni un tas d’autre choses, mais ils comprennent également que ce n’est pas une crise « de type classique » précisément parce que ces autres éléments constituent un nouveau contexte qui n’est pas près de disparaître de lui-même. Ils comprennent du coup que cette crise-ci est gravissime parce que c’est l’avenir de notre espèce qui se joue cette fois à une échéance de cent ans. Après ces débats publics, nous prenons en général un repas ou un pot ensemble et la question que j’entends alors, c’est celle-ci : « Est-ce que ce serait une telle perte si l’homme disparaissait ? » Que la réponse soit « oui » ou « non » à cette question, le fait qu’on se la pose maintenant en dit long.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
98 réponses à “Deux ou trois choses que je n’ai plus de mal à faire comprendre”
Je trouve amusant que l’interdiction des paris sur les fluctuations de prix ne soit jamais explicitée. Ne sachant pas ce que cette expression signifie, je considérerai juste la position chinoise. De quoi s’agit-il ? Simplement de mettre les bâtons dans les roues aux excès spéculatifs (informatiques) . Evidemment une chose intelligente, qui limite la folie, mais en aucun cas un remède à la dominance sociale. On pourrait, de même, interdire le BX4, qui choque le pékin, que cela ne ferait pas un riche de moins. Le pouvoir de nuisance du riche reste intact. Baratin.
… « jamais explicitée », vous devriez ajouter : « dans le cadre de ma conception où aucune explication ne devrait jamais dépasser un paragraphe ». Si vous étiez prêt à enfreindre vos principes, vous pourriez toujours lire avec profit ce billet-ci, entre autres : Une constitution pour l’économie : un exemple.
@Paul:
Rien d’autre qu’une tentative de remettre le capitalisme à l’endroit. Ce qui passe totalement à côté du problème, en ciblant les excès du système, et non sa cause. La cause est exactement la même depuis trois millénaires, au moins. C’est la très vieille histoire du John à la charrue et du John à l’épée. Puisque la guillotine est passée de mode, un anthropologue se devrait de comprendre que tous les système sont, en principe, viables, à la seule et unique condition de ne pas permettre à une haute noblesse de prendre le pouvoir. A partir du moment où les « John à la charrue » autorisent l’existence des « John à l’épée », peu importe les garde-fous: Le pire est toujours garanti par les lois de l’entropie.
« Le pouvoir de nuisance du riche » : Comme c’est beau. On dirait un haïku.
« un anthropologue se devrait de comprendre que tous les système sont, en principe, viables, à la seule et unique condition de ne pas permettre à une haute noblesse de prendre le pouvoir. »
Betow, pouvez-vous me citer un cas de système viable? Il doit y en avoir dans l’actualité, par définition (puisqu’ils sont viables, et pas les autres).
@Moi: Tous.
* Le capitalisme serait viable avec un simple plafonnement des fortunes personnelles sur 5 millions d’euros, ce qui est collectif restant obligatoirement collectif. Privatisons les laboratoires pharmaceutiques, et il est évident qu’on doit nécessairement aboutir à la grippe Sanofi ou a la grippe Bakster.
* Le communisme aurait été viable simplement en autorisant l’initiative personnelle. N’importe quel idiot qui va à Cuba sait ce qui va et ce qui ne va pas.
* La royauté de droit divin, aussi absurde soit-elle, gérée avec humilité et bienveillance, est viable. Le Royaume du Boutan en est un exemple.
Le système n’est pas le problème. On peut en changer quand on veut ou quand il s’effondre. Le problème, au changement de système, est qu’on ne peut pas espérer le remplacer par quelque chose de meilleur, sans comprendre les fondements du précédant. Il y a un an, je pensais que l’absence totale d’alternative politique préfigurait une prise de conscience de la dominance sociale. Aujourd’hui, je sais que je me suis trompé. Il n’y aura pas de prise de conscience. Il ne peut pas y en avoir.
J’écoutais récemment la répétition d’un orchestre Balte. Le sujet était fascinant pour moi, parce que je connaissait mal cette musique, et que j’accorde une importance historique gigantesque à la mentalité nordique (aux racines de l’épopée Celte…). Jusqu’au moment où je me suis rendu compte que la chef d’orchestre s’adressait aux musiciens… EN ANGLAIS !!!
Je me suis alors dit que je m’était encore trompé, récemment, en annonçant la fin du monde pour cause de salaire universel: La fin du monde a déjà eu lieu.
Betov, vous m’avez mal compris, je vous demande des cas réels, pas des cas imaginés. Donc, parmi vos exemples qui sont viables, il n’y a que le royaume du Boutan. Et maintenant, je ne sais pas s’il faut vous prendre au sérieux.
@ Moi…
Vous avez eu de la part de Betov la réponse correcte: tous sont viables du moment qu’il n’y ait pas de « John à l’épée »
Ce que vous n’arrivez pas à comprendre, c’est qu’il ne peut point y avoir d’exemple pratique, par définition, tant que « John à l’épée » existe… et comme celui-ci existe bel et bien et y va de tout son pouvoir à éviter d’être extinct…
1000 systèmes n’importe comment de différents, ou poussons le vers sa limite anarchiste… 6.000 millions de systèmes différents, peuvent coexister sans problème, tant que ce soient des systèmes opérés par des « John à la charrue ». Tolerez l’existence d’un seul, je dis bien un seul système géré par un « John à l’épée »… et AUCUN des systemes n’est plus viable, même pas celui de ce « John à l’épée ».
Il faut donc promouvoir la disparition de ce « John à l’épée » pour pouvoir aboutir à une situation ou il n’aura plus besoin de resurgir.
C’est conditio sine qua non pour que le futur soit possible.
Si NigùnOtro veut jouer les Arthur , je me refuse à être Lancelot . Merlin , peut être .
Mais mon propre récit se veut plus complexe et ouvert ,voire sans fin .
L’avenir n’est à personne et la vieillesse nous appartient .
@NingúnOtro : « tous sont viables du moment qu’il n’y ait pas de « John à l’épée » »
Nous n’avons pas la même définition du mot « viable ». Si un système est viable, il persistera dès son apparition. Si un système n’est pas viable, il s’éteindra peu de temps après son apparition. Donc, au bout d’un certain temps, il ne devrait exister que des systèmes viables (ou du moins une majorité car des systèmes continuent à apparaître) puisque les autres disparaissent au fur et à mesure. C’est pure logique.
Dire que si un seul système avec « John à l’épée » rend les autres systèmes non viables, c’est trouver une hypothèse ad hoc à ce constat gênant pour le présupposé de départ que ce sont les seuls systèmes réels. Hypothèse ad hoc qui ne remplit même pas son but car si un système est viable, il est viable, peu importe les autres systèmes. Si les autres systèmes le gênent, c’est qu’il était non viable, par définition.
Il est plus juste de penser que le système AVEC « John à l’épée » est le seul viable. Cela colle avec la constatation que ce sont les seuls systèmes qui existent et que lorsque les rares systèmes avec uniquement « John à la charrue » apparaissent, ils ne font pas long feu.
@ Moi… Vous n’allez une fois de plus jusqu’au bout de votre propre logique. C’est cela, ou c’est que votre définition de « viable » est vraiment exotique.
Libre à vous d’argumenter pour en venir au bout que seul un système qui intègre « John à l’épée » serait viable. Puis je vous demander un exemple pratique? Ce n’est pas ce système-ci avec « John à l’épée » inclus… vu que cela fait un bout de temps qu’on discute justement du fait qu’il va inexorablement dans le mur. Vous avez un autre système avec un « John à l’épée à nous proposer? Ah, le chaos du laissez-faire ou du rien faire peut être plus persistent qu’un système, mais en soi, il n’est pas un système. TINA… c’est la persistance de la manque de système, et cela peut arranger quelques-uns, surtout les « Johns à l’épée ». Pourvu que cela dure, qu’ils se disent, c’est le seul système qui nous garantit que nous mangerons moins de merde que tous les autres gens.
« Ce n’est pas ce système-ci avec « John à l’épée » inclus… vu que cela fait un bout de temps qu’on discute justement du fait qu’il va inexorablement dans le mur. »
Tous les systèmes vont dans le mur, tôt ou tard. Ce qui fait leur viabilité, c’est leur durée de vie plus ou moins longue.
Et je n’ai pas dit que le système avec un « John à l’épée » était meilleur d’un point de vue moral, ou qu’il ne fallait pas essayer de changer les choses. Je réfute juste cette notion de « viabilité » qu’avançait Betov, ce n’est pas à partir de là que l’on justifie l’anarchisme, au contraire.
Ce qui semble le plus « naturel » jusqu’à présent aux sociétés humaines c’est un système avec « John à l’épée », mais la nature évolue.
La deuxième crise financière arrive.
Accrochez-vous.
Les Bourses de Dubaï et d’Abou Dhabi en chute libre à l’ouverture.
Les Bourses de Dubaï et Abou Dhabi étaient en chute libre lundi, premier jour ouvrable depuis la crise de la dette de Dubaï.
Une heure après le début des échanges, la Bourse de Dubaï avait reculé de 7,19 %, alors que celle d’Abou Dhabi baissait de 8,09 %.
Selon le règlement intérieur des deux places, les transactions sont suspendues si la baisse excède 10 %.
http://www.romandie.com/ats/news/091130073301.cbu1n5zf.asp
Bonjour,
Une question : La chute du capitalisme est elle du à la cupidité ou l idiotie ?
Je n ose dire mon opinion, mais je n en pense pas moins.
Hyoo
À l’idiotie de la cupidité… 😉
@ Paul Jorion :
Bon …Ben y a encore du boulot et de la simplicité à mettre dans tout ça si vous voulez convaincre et entraîner les masses laborieuses .
Voilà un billet dont le titre était trop optimiste et il va falloir revoir à la baisse d’au moins une unité ,le nombre de choses que vous n’avez plus de mal à faire comprendre . Il faudra peut être bien en venir aux démonstrations générales condensées en un paragraphe (répété), car c’est la condition pour être entendu . Tous ceux qui se sont présentés à une élection vous le confirmeront .
Sinon l’adhésion majoritaire (ou plutôt l’émotion majoritaire qui propulse un groupe ) ne sera possible que sous la contrainte des impasses . A mon goût l’histoire montre que dans ce cas , ce ne sont jamais ceux qui souffrent des impasses qui s’en sortent le mieux .
ça n’est pas la terre qui est basse , c’est nous qui en sommes loin .
PS : en cherchant « dette » dans mon dictionnaire préféré , j’ai trouvé cette citation de Molière (l’étourdi) :
« Les dettes d’aujourd’hui, quelque soin qu’on emploie,
Sont comme les enfants que l’on conçoit en joie ,
Et dont avecque peine on fait l’accouchement.
L’argent dans une bourse entre agréablement;
Mais le terme venu que nous devons le rendre,
C’est lors que les douleurs commencent à nous prendre . »
Comme dette s’y trouve également coincée entre » détruit » et » détumescence » , j’en ai conclu que nous étions bien là à la charnière entre catastrophe et plaisir .
Dette ou ne pas dette ? Grisgi or not grisbi ? That is the question not yet obvious for everybody .
(je ne sais pas encore faire de l’esprit en chinois et le regrette bien ).
« …les économistes se sont spontanément identifiés avec ce camp-là à partir du milieu du XIXe siècle… »
Vous ne placez pas Marx dans cette catégorie, je suppose. (Le premier livre du Capital fut publié en 1867.)
Pourquoi dit-on: qui paye ses dettes s’enrichit ??
@ Paul Jorion
J’ai lu votre livre « l’Argent mode d’emploi » et approuve vos positions sur de très nombreux points. Néanmoins je me sens obligé de vous faire part de ma déception sur quelques points essentiels à mes yeux, surtout quand vous les soulignez en les reprenant dans des billets tels que celui-ci.
En énonçant : « comprendre ce qu’est le capital » quand on n’en n’a « pas assez » ou alors « beaucoup trop » vous occultez ce qui, à mon avis, fait l’essence même du capital. Un capital c’est un bien, un avoir, une réserve qui résulte d’une absence de consommation. C’est souvent un surplus mis de côté en vue d’un besoin futur ou pour compenser un manque susceptible d’apparaître. Or, pour qu’un surplus apparaisse, surtout quand on a peu de moyens, quand on est au bas de l’échelle, il faut faire preuve de très grands efforts sur soi pour s’obliger à ne pas tout consommer dès que l’on a acquis un peu de ce qui, en l’économisant, peu devenir du capital. Je connais de très petites gens qui sans être devenues riches et sans attendre de l’assistance des autres ont su se constituer un petit capital rien qu’en ayant un comportement vertueux à base d’effort sur soi. Où sont ceux qui prônent cette voie ? La voie de l’effort sur soi avant de demander un effort aux autres.
Certes, et c’est bien plus porteur, on peut dire que si le surplus n’apparaît pas de lui-même, c’est parce que le « système », c’est-à-dire les autres, vous en ont privé. C’est malheureusement ce que certains milieux, dont beaucoup ont des visées politiques, laissent entendre au plus grand nombre de ceux qui n’en ont « pas assez » en vue de tendre au renversement du système. Quel gâchis en perspective pour qu’en final, les plus malins, les plus puissants de cette nouvelle donne reconstituent un monde d’inégalité comme l’histoire en a donné de maints exemples.
A mon avis, la solution qui s’impose si l’on souhaite le salut de l’humanité, consiste à prêcher l’instauration de comportements individuels et collectifs vertueux que les courants dominants ont tant mis à mal depuis 40 ans. Ne croyez surtout pas que je veuille une nouvelle fois stigmatiser mai 68. Ce serait inutile et contre productif. Au contraire il faut admettre que si les slogans tels que « jouissons sans entrave » ou « il est interdit d’interdire » ont apporté, pris dans un sens très large, une part de bienfaits pour l’expression de soi, ils n’ont par contre pas du tout contribué à développer un effort de retenue dans les comportements individuels et collectifs. C’est ainsi. Cela fait partie de notre histoire collective qui évolue avec des hauts et des bas et qu’il nous faut assumer, car nous en sommes collectivement responsables. Après avoir prôné il y a 40 ans la levée des interdits, il faut quand même admettre que demander aujourd’hui l’instauration de mesures de réglementation et d’interdiction en tout genre (y compris pour les paris) constitue un revirement majeur. Cela mériterait au moins d’être reconnu collectivement. Ce serait une première marque d’un effort sur soi qui permettrait de placer tout le monde en devoir de faire un examen de conscience.
Une telle démarche, très respectable parce qu’emprunte d’humilité, pourrait placer ceux qui en ont « beaucoup trop », les riches, de devoir faire eux aussi un effort sur eux-mêmes pour modérer leur tendance à ne pas en laisser davantage pour les autres. Pour être plus sûr d’y parvenir il faut certainement, là aussi, ne pas mettre en exergue le comportement condamnable de quelques pervers (page 113) au lieu de tendre à présenter les riches comme de mauvaises personnes.
Je suis convaincu que l’avenir des hommes ne pourra venir que d’un juste partage des efforts de tous permettant à chacun (riche ou pauvre) d’être vertueux et donc meilleur à l’égard des autres présents ou futurs. Il me semble que tout ce qui tend à les opposer ne peut qu’ajouter des difficultés à la résolution du problème qui se pose à nous tous aujourd’hui.
Si le salut passe par le prêche , je sens que le laïc que je suis va chercher d’autres issues !
@juan nessy
D’accord, vous n’appréciez pas le prêche. Mais que prônez-vous pour traiter les sujets que j’évoque ?
Ave JduCac , morituri te salutant !
Précision initiale : je ne me sens pas une vocation de Jesus Christ salvateur.
Faut il alors pour assurer la » bonne conservation en vie » ( salus-salutis) de l’espèce avoir recours à une planche de salut , un comité de salut public , écrire en de nombreux ouvrages les bonnes mesures de salut public , avoir recours à l’armée du salut ?
Lorsque j’étais intelligent ( c’est à dire entre 15 et 18 ans ) et en recherche philosophique sur la raison de vivre , j’avais écrit sur papier canson et au rotring ( quelle galère , ça bavait de partout ) au dessus de mon bureau de taupin : » survivre et vivre avec le plus grand npmbre possible , dans les meilleures conditions psychiques et matérielles possibles , le plus longtemps possible . »
ça ne prône et traite pas grand chose de vos « sujets » me direz vous .
Je ne suis pas sur d’avoir bien repèré les sujets en question hormis la recherche du salut . Si c’est bien ça , en l’état je me contente de dire avec Taine ( mais avec prudence car l’extrapolation hâtive peut être totalitaire ) et avec Mauriac :
« Devant l’idée du salut public , les intérêts et les caprices de l’individu se sont éffacés » pour l’un et
« Ce n’est point du dehors qu’une jeune âme peut espérer quelque secours. Le salut est au dedans d’elle même » , pour l’autre .
Si l’on veut bien se souvenir avec Montesquieu que la vertu est la condition de la démocratie ( car chacun y est responsable d’une parcelle de pouvoir sur le groupe ), la solution est donc simple : La vertu . De gré ou de force ,! Pour raboter sensiblement les sommets et remonter les creux , et les mettre à niveau de devoirs et donc de droits .
De gré ou de force , ça renvoie à la discussion , à l’engagement politique et associatif , au vote , au droit de manifester .
Salut et fraternité à vous !
@jducac: « Or, pour qu’un surplus apparaisse, surtout quand on a peu de moyens, quand on est au bas de l’échelle, il faut faire preuve de très grands efforts sur soi pour s’obliger à ne pas tout consommer dès que l’on a acquis un peu de ce qui, en l’économisant, peu devenir du capital. »
Vous faites bien d’ajouter « surtout quand on a peu de moyens » (et donc qu’on ne deviendra jamais capitaliste). J’imagine bien Bill Gates (ou Buffet ou Rockefeller), se privant de viande les vendredi dans sa modeste demeure pour pouvoir augmenter son capital pour les vieux jours. 🙂
Vous avez une image du capitaliste qui vient d’Epinal (ou d’un film américain).
1) Paul écrit « Une reconnaissance de dette n’est pas de l’argent »
2) Moi écrit (en partant d’une phrase de NingúnOtro )
»
« une reconnaissance de dette est bien de l’argent, et vous le reconnaissez vous-même en lui attribuant une valeur. » :
Cette phrase est absurde. Avoir une valeur (un prix) n’implique évidemment pas que c’est de l’argent. Sans quoi tout ce qui a une valeur serait de l’argent.
»
Effectivement, une reconnaissance de dette n’est pas de l’argent, du moins l’argent sonnant et trébuchant qui a cours légal. Cependant rien n’empêche de penser que l’argent lui même, celui qui a cours légal , est, au fond, une reconnaissance de dette qui circule. Bien entendant puisque nous ne sommes plus en système gagé sur l’or, il n’existe pas de support de dernier recours à cet argent/monnaie.
Donc, une reconnaissance de dette qui circule sans avoir cours forcé , voit sa valeur fluctuer entre zéro et sa valeur nominale, certes. Car elle suppose une opération de conversion en une monnaie sous-sous-jacente de force supérieure. Il y a un risque.
L’argent monnaie est la forme ultime la plus puissante avant la conversion en produit ou service, qui est sa seule justification. C’est une reconnaissance de dette pourtant , à la fois dans l’imaginaire (beaucoup s’imaginent que l’argent voit sa valeur assise sur une valeur réelle ou sur un engagement d’une institution transcendante) , et dans la réalité juridique également , quelle que soit la façon dont l’argent se « duplique ».
On peut même dire que l’argent lui-même a presque une valeur différente suivant son support : l’argent sur mon compte à vue [ et pour lequel mon relevé de compte n’est pas une reconnaissance de dette de la banque envers moi, puisque je ne le lui ai pas prêté , mais je l’y ai déposé ], a en fait une valeur un peu moindre que le billet de banque que j’ai dans ma poche.
Mais toute argent/monnaie le plus puissant que soit le billet de banque, il reste que lorsque la confiance le quitte, « sa valeur » le quittera également .
Bref Moi a tort parce que son analyse est trop courte.
Enfin une analyse qui reflète mes pensées.
L’argent n’est certes pas reconnaissance de dettes en périodes de crise intense. Mais pendant les 60 dernières années cela a été le cas? Et ces le pourquoi nous en sommes là! CQFD
« Cependant rien n’empêche de penser que l’argent lui même, celui qui a cours légal , est, au fond, une reconnaissance de dette qui circule. »
Non, l’argent n’est pas une reconnaissance de dette. Ni au fond, ni pas au fond. L’argent vaut pour lui-même, nous avons un rapport immédiat à lui, il ne nécessite pas un tiers qui lui donnera sa valeur.
Paul Jorion a déjà répondu à cela en long et en large et il le fait encore très bien dans son livre « l’argent mode d’emploi ». Question analyse trop courte (et confusion), je pense que c’est la vôtre.
Par exemple, vous mélangez tout dans des phrases du genre « l’argent sur mon compte à vue […] a en fait une valeur un peu moindre que le billet de banque que j’ai dans ma poche ». L’argent qui est sur votre compte à vue est dans la poche du banquier et il n’a pas moindre valeur. Ce qui a moindre valeur c’est la reconnaissance de dette que vous avez reçue de votre banque en échange du précédemment vôtre argent. Dire que vous n’avez pas prêté cet argent à la banque mais « déposé » ne rime à rien (sauf peut-être à vous rassurer?).
Moi qui n’est qu’une femme , pas de chameau ni de chèvre , je me demande finalement si j’ai de l’argent , même si je suis sur de ne pas avoir de dette , sauf vis à vis de mes parents et de la société qui m’ont éduqué mais ils ne me demandent pas de rembourser . Il semble par contre que je transmets sans l’avoir vraiment vu venir ni souihaiter une dette à mes enfants et petits enfants . Je ne peux que leur conseiller de ne pas règler cette dette et de s’organiser en coopérative pour assurer leurs propres besoins vitaux . J’espère en tous cas que mon boulanger , mon boucher et mes petits producteurs de fruits et légumes vont garder confiance dans l’euro car sinon ça va devenir difficile . L’idéal serait que la grippe H1N1 n’extermine que les prêteurs et ceux qui paient l’ISF .
Vous n’avez pas une femme, pas plus que cette femme ne vous a . Vous êtes des individus libres et égaux, sans aucune relation de propriété .
@Miannne :
On est bien d’accord et j’aurais du éviter de faire de la vulgarisation économique à trois bandes sur le dos des femmes . M’enfin , on se refait pas . Les chameaux n’ont pas réagi et ma femme qui lit par dessus mon épaule et qui me connaît mieux que vous rigole encore .
Je n’ai pas de nouvelle de la chèvre .
Bise !
C’est le pourquoi… pardon….
moi qui n’ai qu’une femme ….!
J’ai beau aspirer à un idéal démocratique, l’étendue des obstacles – à commencer par une masse de citoyens politiquement analphabètes, de cette incompétence politique qui constituait une objection majeure de l’aristocrate Platon au principe du pouvoir au peuple – me fait dire que finalement, le concept de despotisme éclairé n’était point absurde.
Malheureusement, le despote que les Français se sont donné est tout sauf éclairé. Rolex !er n’est point roi-philosophe, aucun doute là-dessus, ses motivations n’ont rien à voir avec l’intérêt commun.
Pour revenir à la question centrale de ce qu’est la monnaie, l’insistance que je peux avoir sur le statut spécial de la monnaie fiduciaire, cela vient d’une autre observation que je n’ai pas encore exposée et qui apportera, je l’espère, un éclairage nouveau!
0) Tout d’abord, ce n’est pas la monnaie qui est à la base, mais le fait que l’être humain travaille et doit ensuite partager le fruit du travail! Jusque là, tout le monde suit.
1) Ensuite, l’invention de la monnaie, ancienne et toujours nouvelle, a radicalement changé les rapports humains. Pour étendre cette réflexion à la nature même de l’être humain, on peut dire que le fait que l’être humain parle, le « parlêtre » de Lacan, change tout.
Par analogie, j’affirme (Lacan le dit aussi, d’ailleurs, mais peu importe ici!) que le signe monétaire est le « signifiant à tout faire », qu’il organise comme rien d’autre la société comme telle. Aujourd’hui, on peut affirmer, selon moi, que l’économie est monétaire ou n’est pas! On peut encore dire que les divergences sociales sont solubles quand elles sont « monnayables », c’est-à-dire quand on peut mettre de la monnaie (d’échange) sur la table. Par ailleurs, la monnaie est d’état ou n’est pas, car sa crédibilité dépend de ce que tous l’acceptent! D’où, pour l’essentiel, les difficultés de la monnaie locale tant qu’aucune autorité crédible ne la cautionne!
Dans le quotidien des échanges économiques, nous « parlons » euro ou alors, cela ne compte pas! Ou dollar, etc…
A partir de ce moment-là, on peut dire, d’une façon lapidaire, que la monnaie n’existe que l’instant où elle est sur la table!
Tant que le billet est dans ma poche ou, plus loin, tant que la somme est créditée sur mon DAV, l’échange n’est pas réalisé, et il est impossible de savoir quand et où il va avoir lieu!
En toute rigueur, la monnaie n’est monnaie que l’instant de l’échange pour devenir un objet l’instant d’après.
Il me semble que c’est cette réalité-là qui fait qu’il est à ce point difficile, pour beaucoup, de définir ce qui est monnaie et ce qui n’est pas monnaie!
Pour radicaliser encore, la monnaie est échangeante ou n’est pas! En même temps, elle a un caractère « permanent »
Juste avant l’acte de l’échange, c’est un trésor précieux, et juste après aussi! Pour les comptes bancaires, y compris les DAV, cela reste des promesses de monnaie non réalisées! Même si l’échange de ces promesses est souvent satisfaisant.
Mais je ne souhaite pas plus que cela insister sur ce point du débat pour avancer, car, à mon sens, cela est tout à fait secondaire pour saisir ce qu’est la monnaie et s’éclairera mieux dans la suite.
Cette logique binaire qui fait que l’objet monnaie est à la fois un objet qui passe de main en main et que l’on thésaurise plus ou moins indéfiniement (que l’on cache!) comporte en elle-même toute la difficulté de ce qu’il y a à saisir!
2)Considérant le monde des biens et services offerts (que j’appellerai marchandise pour ce débat qui suit) en échange de la demande incarnée par la monnaie au moment de l’échange, nous constatons les faits suivants:
La marchandise apparaît sur le marché, y reste le temps d’être vendue, puis disparaît, en principe, à tout jamais, via la consommation et la destruction. Autrement dit, nous n’avons pas, comme pour la monnaie, une réapparition sur le marché.
3) J’ai déduit, d’abord, que le mouvement de la monnaie pourrait alors être qualifié de circulaire, un mouvement de réapparition, fréquente ou rare, sur le marché, pour opérer l’écoulement de la marchandise engagé ainsi dans un mouvement linéaire de la production vers la consommation. Selon cette approche, c’est le point de rencontre de la monnaie circulante avec la ligne droite effectuée par la marchandise, autrement dit, le point où la tangente touche le cercle pour s’en éloigner à nouveau qui peut être considéré comme le moment de l’échange.
4)Cette image assez simple permet de déduire que le mouvement circulaire de la monnaie, quand il est régulier et constant, quand la rotation du cercle s’effectue toujours à la même allure, opérera l’écoulement de la marchandise d’une façon constante. Et quand, par contre, ce mouvement circulaire est dérangé, ralentit, l’écoulement de la marchandise ralentit à son tour! Inversement, une accélération du circuit produit une accélération de l’écoulement de la marchandise.
Ce changement du mouvement circulaire est décrit aussi comme la « vitesse de circulation » (ou de transaction) de la monnaie.
5)On peut, sans peine, étendre cette image à tout ce que la monnaie achète, y compris les biens d’équipement, les maisons, etc…
6) Il y a un autre élément qui frappe dans cette image: la réapparition continuelle de la monnaie sans rien perdre de son pouvoir échangeant (hors inflation ou déflation pour le moment) lui confère un singulier pouvoir! En effet, ce pouvoir d’achat constant, cette bonne résistence au temps qui passe, tranche singulièrement avec la mauvaise résistence au temps qui passe qui affecte la marchandise. La marchandise est engagéé, dès qu’elle est produite pour le marché (imaginons des fraises par exemple, ou un journal quotidien), dans une course contre la montre! Si elle n’est pas échangée pour être consommée, elle se « consomme » toute seule et sur place! Cela s’applique même aux biens durables, à l’exception,sans doute, de l’or des diamants et de la terre en principe, ainsi que quelques autres articles particulièrement « durables ». Mais pour l’essentiel des marchandises, le principe de l’usure du temps s’applique. Pour les biens d’équipement et les maisons, cela s’appelle « amortissement », voire « obsolescence » parfois, en tout cas, ce sont des événements qui ne frappent en rien le signe monétaire.
7)En cela, d’ailleurs, le signe monétaire se révèle être un objet (ou un « signifiant ») bien particulier, à savoir un objet qui n’est pas « atteint » par le temps qui passe! Cette qualité est certainement un héritage de la monnaie or qui, du fait que l’or résiste bien au temps qui passe, a donné le modèle et le cadre règlementaire à la monnaie telle qu’elle est. Cet objet, de fabrication humaine et absolument primordial dans le fonctionnement économique, a ainsi un comportement et un fonctionnement pour le moins baroque! Un objet d’échange qui résiste au temps qui passe!
8) Il résulte de ce caractère baroque de la monnaie des conséquences:
*sa résistence au temps qui passe lui confère un pouvoir qui lui permet, à sa guise, de retarder les échanges, autrement dit, la monnaie se retire plus ou moins longtemps de son mouvement circulaire, en fonction de ce que décide son détenteur. Le ralentissement, via des thésaurisations, est parfois à ce point massif que l’on doit parler alors de véritables modifications de la monnaie circulante (M0) que la BC compense comme elle peut par une émission supplémentaire, car, sinon, nous assiterions à une déflation violente!
*Le détenteur agit ainsi parce que cette façon de faire lui confère un avantage et un pouvoir: celui de la maîtrise du temps qui passe, en tout cas face au producteur de marchandise qui ressent toujours une « urgence » à vendre!
*L’intérêt monétaire net, une fonction stricte du temps, est ainsi la racine même du système capitaliste!
9)Il s’ensuit aussi qu’il suffirait de construire une monnaie qui résiste moins bien au temps pour trouver une sortie du capitalisme et de la crise systémique dans laquelle nous sommes.
10)Le pouvoir capitaliste de cette monnaie se transmet, via les banques, chargés de remettre la monnaie dans le circuit, à l’épargne, puis au crédit et puis à tout ce qui se constitue comme capital!
11)Si je dis toujours que les banques ne créent pas de monnaie, cela vient de cela aussi: elles sont largement occupées, déjà, à remettre la monnaie dans le circuit en collectant l’épargne et à éviter ainsi des thésaurisations massives, afin de maintenir le circuit monétaire fonctionnel!
Elles ne créent pas de la monnaie, car cela contredirait radicalement le fonctionnement circulaire de la monnaie. Elles ne l’affirment d’ailleurs nullement!
Si les chinois se prononcent pour l’interdiction des paris sur les variations des prix, n’est ce pas dans une certaine mesure pour limiter la flambée prévisible des prix sur les matières premières, dont ils ont si besoin pour leur développement, du fait de leur raréfaction accélérée (particulièrement les minerais métalliques)?
@ juan nessy 30 novembre 2009 à 19:13
A manier ainsi l’ironie et la dérision, vous me donnez l’impression d’être mal à l’aise avec les sujets que j’évoque. Si c’est le cas, alors pardonnez-moi de les avoir abordés.
Vous auriez pu aussi, pour répliquer dans la même couleur que celle que vous avez voulu donner à mon intervention, évoquer cette formule qu’on attribue à A. Malraux « le 21ème siècle sera religieux (spirituel) ou ne sera pas ». Cela dit, je trouve que l’on fait un peut trop référence à ce qu’ont pensé les grands auteurs. Cela me gêne un peu, non parce que je suis très loin de pouvoir rivaliser avec certains puits de savoir, mais parce que cela ne permet pas de savoir ce que pense réellement l’autre. J’ai l’impression parfois, qu’il crée ainsi un brouillage de manière à ne pas livrer sa propre pensée, à moins qu’il n’en ait pas et qu’il se contente de traiter scolairement le sujet abordé.
Quant au salut de l’humanité, je n’évoquais rien d’autre qu’une issue bénéfique pour la santé physique et mentale des hommes sur cette planète ; leur survie. Pour tout dire, votre réponse m’a néanmoins donné beaucoup d’espoir non en un dieu mais en l’homme. En effet, avant de parler des droits, vous avez cité le mot devoir. C’est bien par ce mot là, à mon avis, que s’ouvre la voie du salut.
Bien cordialement.
Pour l’ironie , c’est en fait une tare innée qui me poursuit depuis la maternelle . En première des lycées , un professeur de philo avait écrit en dessous d’une bonne note de devoir : vous maniez assez bien l’ironie ,mais attention c’est une arme dangereuse ( à double tranchant comme la double hâche minoenne ) . Il avait tout à fait raison comme il m’est arrivé de le constater dans un débat acerbe avec un ministre du travail en exercice qui n’appréciait pas qu’on le mette en boîte sans qu’il trouve réplique . Mais bon , il est mort ( je crois) et je suis toujours là .
Pour les citations , je veux vous dire sincérement que ce n’est pas pour moi un écran facile , mais la simple reconnaisance que des femmes et des hommes m’ont précédé et ont exprimé mieux que je ne saurais le réécrire certaines de mes convictions ( ou choses apprises ) . Je ne les cite que parce qu’ils ont su dire en trois mots riches , ce que je me noierais à délayer en une page . Ma seule règle est de les citer à propos ( j’espère ) .
Pour « le salut de l’humanité » , nous sommes surement dans la même humanité tous deux ,et sans doute dans la même vision du salut .Mais laissez moi mon ironie , qui ne veut être que de l’esprit moqueur …sinon je meurs .
Pour le devoir : » Pour éponger ses dettes , il ne faut pas ménager sa sueur. »
« Une reconnaissance de dette n’est pas de l’argent. »
En effet celui qui possède de l’argent est créancier de la société et peut choisir librement son débiteur qui ne peut refuser l’argent contre le bien qu’il vend. En revanche celui qui possède un dette est le créancier d’une seule personne et nul tiers n’est obligé d’accepter cette reconnaissance comme moyen de paiement. Et la défaillance de la société est infiniment moins probable que celle d’un débiteur particulier.
En pratique, le système de réserve fractionnaire et le système financier mondial actuel dans son ensemble n’ont de sens que si une reconnaissance de dette est de l’argent. Les règles prudentielles, les modèles mathématiques,… étaient sensés le garantir contre les défaillances et garantir cette égalité en pratique, faisant des quelques rares défaillances des exceptions imperceptibles.
En fait je crois que les architectes du système financier actuel n’ont jamais voulu que cette obligation morale ne mette un frein à leur avidité et elle ne devait jamais leur empêcher de s’approprier les richesses des producteurs, c’est à dire des entrepreneurs et des prolétaires. Grâce à ce parasitage de la société leur richesse crut tant qu’ils ne continrent plus leur arrogance et leur témérité. Faisant sauter une à une toute les sécurités ils tuèrent en fait la poule aux oeufs d’or.
Telle est la situation actuelle, la crise que l’on vit.
L’avenir passe par un nouveau système monétaire où l’industrie financière n’est plus utile et donc n’existe plus !
Bravo, Laurent S, vous avez presque raison!
Sauf sur le statut des réserves fractionnaires.
Ces réserves fractionnaires, pour préciser, existent pour introduire un peu de souplesse dans le très court terme entre les banques. Dès le lendemain, les banques devront les réconstituer, et leur usage leur coûte plus cher que le marché interbancaire.
En aucun cas, les réserves fractionnaires ne seront utilisés pour accorder des crédits aux particuliers.
Tout ce qui sert pour les crédits provient donc de l’épargne!
@johannes finckh
Dans wikipédia (http://fr.wikipedia.org/wiki/Cr%C3%A9ation_mon%C3%A9taire) on parle de système de réserve fractionnaire qui est matérialisé concrètement par les réserves obligatoires. Je reconnais volontiers tout abus de langage n’étant pas assez assidu sur la question et n’ayant pas encore de trouvé de mentor à suivre aveuglément. Mais j’espère que cela ne nous empêche pas de nous comprendre.
Je pense toujours comme Etienne Chouard et Rumbo et Maurice Allais, que les banques privées créent de la monnaie. Pour reprendre les termes élégants de Wikipédia elles le font en émettant des créances sur elles-mêmes. A strictement parler comme vous et Paul ce n’est pas de la vraie monnaie. (Encore que je ne sois plus certains que vous admettez que les banques prêtent de l’argent qu’elles n’ont pas même dans les dépôts de leurs clients). On est bien d’accord pour dire que c’est de la fausse monnaie. Ce que je reproche à cette vision stricte et que premièrement cette monnaie dette représente en fait la quasi-totalité de la monnaie qui circule et que donc il est difficile de qualifier d’ersatz ce qui a remplacé l’original. Le deuxième point est que cette « fausseté » n’est pas niée par les institutions financières, elle est voulue, et elles ont initialement dicté des règles pour que cette « fausseté » fonctionne aussi bien qu’un système de réserve pleine. On ne peut donc parler de faux argent lorsqu’on en légalise et réglemente l’usage.
On ne peut parler de faux argent que d’un point de vue moral (ce n’est pas normal de confier la création monétaire au privé) et surtout parce que la crise actuelle montre que ce système a failli ou tout au moins a été totalement dévoyé.
C’est en se plaçant de ces points de vue que l’on peut légitimement dire qu’une reconnaissance de dette n’est pas de l’argent. Mais si on se place à l’intérieur de système financier alors cette affirmation n’a aucun sens puisqu’il a été construit pour rendre l’égalité dette-argent effective.
Ceci étant dit je ne voudrais pas réveiller un vieux débat. Je préfère m’attacher aux solutions ou à l’analyse de la chute.
@ Paul Jorion – chine – interdiction les paris sur les fluctuations de prix
« Les Chinois ont très bien compris de quoi il s’agit puisqu’ils appliquent désormais cette mesure et, vu le rapport de force actuel dans le monde, ils sont en passe d’imposer cette interdiction à tous ceux qui voudraient traiter avec eux ».
Reuters 27.11.09 – la Chine réfléchit à la question de l’application de cette mesure en 2010…
Les bourses de Shanghai, Shenzhen et Hong Kong fonctionnent normalement, non?
Merci
Quel rapport ?