Billet invité.
J’ai fini la lecture de votre livre !
Je confirme pour dire qu’il est très bien. J’espère qu’il réveillera les économistes attachés et adeptes de la confusion entre « argent » et « reconnaissance de dette ».
Votre dernier passage sur la « dimensionnalité » de la monnaie apporte le fait que l’ordre monétaire, qui génère toujours l’intérêt, même faible et même proposé selon des règles plus « convenables », à savoir dans la production en obtenant un partage entre capitaliste et entrepreneur tout en produisant une « croissance », car l’argent est correctement investi – et sans les trop fréquents abus dans la consommation et la spéculation – va tout de même dans le mur ! Car l’insolvabilité qu’engendre ce système est mathématiquement inéluctable ! Cela est encore vrai pour des intérêts très faibles et même nuls ! Vous signalez le côté physique de cet événement ! Par ailleurs, vous rendez hommage, en fin de votre ouvrage, à certaines de vos sources, notamment Emile Zola.
Pour ma part, j’ai regretté que vous ayez, tout en ayant souligné dans la discussion des solutions proposées, souligné la grande « subtilité » de la solution de Gesell, pas davantage médité et retenu sa solution !
Il me semble y avoir deux raisons essentielles.
1) La première, vous semblez craindre que la monnaie dite « fondante » incite à une sorte de « pousse » à la consommation, car cette monnaie qui perd de la substance en fonction du seul temps qui passe, c’est en effet son principe, pourrait inciter à des achats inutiles et à une fuite en avant de la consommation ! Je vous ai déjà démontré que cette analyse est radicalement fausse, car, bien au contraire, celui qui se trouverait dans une telle situation d’avoir de la « richesse à gaspiller, à perdre », autrement dit le capitaliste, n’a certainement pas cette mentalité-là. Au contraire, il chercherait plutôt à acquérir des actifs durables, des terres, des valeurs industrielles, des placements financiers rentables ou, à défaut, qui maintiennent la valeur et donc l’épargne en question ! Car, dans le nouveau contexte où la rétention liquide ne peut plus fonctionner comme moyen de retirer de la monnaie circulante, il est sensible que la seule possibilité de transférer sa richesse d’aujourd’hui dans le futur sans subir la fonte ou, mieux, en réalisant des gains de valeur liés aux actifs qui ont des chances de s’apprécier (ou pas), restera le vrai moteur de l’épargne de précaution que tout un chacun envisage dès que ses revenus lui permettent.
En clair, le fait de rester positionné sur les « nouvelles valeurs refuge » aura pour effet de réduire substantiellement les mouvements boursiers et les transactions immobilières, car les mouvements spéculatifs cesseraient très très vite. Car vous savez bien que ces mouvements, quelle que soit leur sophistication par le biais des achats/vente à terme ou non, nécessitent toujours et encore les passage par la « réalisation » pour transformer les gains virtuels en gains réels. Et dans un contexte où l’argent, devenu « fondant », devient lui-même un risque réel et assez sérieux, les mouvements spéculatifs se calmeront plus sûrement qu’avec une taxe « Tobin ». La taxe Tobin pourrait tout à fait être proposée « en plus » pour compléter ce système. De plus, certainement, il faudra taxer davantage la propriété foncière, car seule une taxe suffisante « oblige » les propriétaires à faire un usage économique optimal de la terre dans le but de produire suffisamment de richesses à distribuer (notamment avec l’aide d’une telle taxe).
Pour les matières premières pour lesquelles vous signalez les fortes fluctuations spéculatives si nuisibles à l’économie, il s’appliquera aussi, comme pour les actions et autres actifs financiers, le fait que les aller-retour entre la matière première achetée avec de seules visées spéculatives et sa revente avec profit « oblige » ensuite les spéculateur/profiteur déjà à trouver un acheteur au prix qu’il exige, et s’il y parvient, de se repositionner aussitôt, sans quoi, les gains obtenus menacent de lui « fondre » entre les mains. Et puisque tous les spéculateurs seront confrontés à cette réalité nouvelle, il y a fort à parier que ce marché, tout comme le marché boursier et immobilier, se calmerait plutôt, permettant une stabilisation assez sensible sur le front des investissements industrielles qui pourront se faire désormais avec bien moins de risques financiers. Cela contribuera à stabiliser sensiblement les échanges économiques.
Je rappelle, enfin, que dite « fonte » n’aboutit pas, selon la proposition de Gesell, à une réduction de la masse monétaire circulante de l’ordre de 5% annuels par exemple, car Gesell précise chaque fois que cette masse doit toujours être « compensée » par autant d’émission de billets nouveaux, par exemple en dotant l’État de ces sommes ou alors, chaque nouveau- né ! Imaginons une masse circulante de 12 milliards (j’ignore le chiffres réels pour la France), cela produirait une « fonte » annuelle à 5% de 60 millions, et, pour 600 000 naissances, cela verserait à chaque nouveau-né, comme cadeau de bienvenue en ce monde dangereux, la somme de 1000 !
Cela aurait alors le côté festif qui convient à une telle réforme et maintiendrait constante la masse circulante!
Par ailleurs, même sans croissance économique (croissance nulle du PIB), cette monnaie circule constamment et ne pourra plus aggraver les écarts de richesse qui croissent, comme vous le montrez dans votre dernier chapitre avec la dimensionnalité de la monnaie et qu’Helmut Creutz place sur une courbe exponentielle selon la loi bien connue des intérêts et des intérêts composés (les intérêts qui s’ajoutent au capital tous les ans produisant des intérêts à leur tour).
2) Vous objectez, d’une façon effectivement pertinente sans doute, que ce coup d’arrêt ainsi généré de l’auto-accumulation du capital et, symétriquement, des dettes, serait « un peu lent », et que les fortunés trouveraient certainement une parade comment s’y soustraire ! Il faut alors dire comment ! Il ne faut pas s’interdire, non plus, que l’État doit veiller quand même au bon déroulement d’un tel changement en informant la population plus convenablement. Il ne faut pas s’interdire non plus, de réfléchir sur des nouvelles lois à appliquer à l’héritage !
Dans ce contexte, je rappelle que le principal « paradis fiscal » n’est pas l’évasion des placements sous de meilleurs cieux actuellement, mais simplement le fait de se réfugier dans la rétention liquide comme le montre Helmut Creutz dans un texte récent.
Par ailleurs, l’épargne deviendra bien plus disponible pour les investissements nécessaires, car les épargnants ne pourront faire autrement que de proposer tous leurs surplus, seule façon, pour eux, de sauver ce qui peut l’être ! C’est par ce biais-là, vous l’admettez, que les taux d’intérêt de crédit, tout comme les taux d’intérêt d’épargne, s’approcheront rapidement de zéro, comme cela doit être ! Le taux « négatif » sur la monnaie liquide se transmettra indubitablement aussi aux comptes courants bancaires, et cela incitera suffisamment les épargnants, pour y échapper, à chercher des placements d’épargne, car le fait de récupérer intégralement son capital à la sortie constituera une incitation tout à fait équivalente en faveur de l’épargne que la promesse actuelle d’intérêts.
Toute inflation aura disparu, ainsi que toute déflation, car la banque centrale a à gérer une masse circulante rigoureusement stable (grâce à cette « fonte » toujours compensée !), moyennant quoi, le raisonnement quantitatif peut s’appliquer à la formation des prix : P= M*V où V est constante et maximale à tout moment ! Le projet gesellien réalise donc bien « l’euthanasie lente du rentier » que Keynes appelle de ses vœux.
Par ailleurs, avec un système monétaire où toute l’épargne doit se réinvestir constamment dans l’investissement (et par ce biais-là à la consommation via les salaires distribués), le chômage se résorbera rapidement, car tout ce que le marché produit trouvera rapidement preneur nécessairement, car l’attente par rétention monétaire, qui est la forme la plus radicale de la spéculation (speculare = attendre pour voir ce qui se passe), disparaîtra instantanément!
L’élévation des salaires, couplée à la disparition de la charge des intérêts des dettes, fera que la redistribution plus « équitable » des richesses se réaliserait assez naturellement à partir de là, et cela est aussi la conséquence logique du fait que les grandes fortunes décroîtront dans un même mouvement.
Autre conséquence : l’argent cherchant toujours le meilleur « rendement », cela resterait vrai en régime de monnaie fondante, aura pour effet que les zones du monde où il y a encore beaucoup de « retard », où les populations manquent de tout, deviendront les zones les plus attractives pour les investisseurs, car, là, les taux d’intérêt se maintiendront au niveau des taux de profit productifs avant de baisser bien après les pays développés où l’efficacité marginale du capital (productif) est déjà faible. Sans pour autant nous « condamner » à aucun chômage d’aucune sorte, car cette monnaie fait bien demande inconditionnellement et ne pourra jamais se soustraire à la circulation ! L’aide au développement, tout comme une politique écologique et sociale véritablement crédibles ne seront envisageables qu’après la réforme gesellienne !
Car n’oublions pas que le destin des biens et services est bien celui d’être évacués au fur et à mesure de leur apparition sur le marché, à la différence de la monnaie qui, « marchandise spéciale », doit y rester indéfiniment !
Cela m’avait incité à produire un schéma sur lequel la production/consommation suit un mouvement linéaire en touchant, sur un mode tangentiel (contingent ?) le circuit de l’argent qui lui, doit toujours être bouclé!
A propos de la « dimensionnalité » : il faut insister, à mon sens, comme dans l’exemple de la « dame de Condé » (expérience mentale), sur le fait que l’argent est toujours à un seul endroit à la fois, et qu’il ne s’agit donc pas seulement que sa « quantité est conservée », ce qui est évident à mon sens, mais aussi qu’il doit être constamment en mouvement (circulaire !).
Il me semble que votre livre prépare assez bien les esprits à une réforme de type gesellien, si, toutefois, nous souhaitons une évolution démocratique et la préservation de la paix civile. On peut faire appel à la « solidarité » désormais nécessaire entre les hommes pour y parvenir, mais je crois davantage aux nécessités techniques ! Car même si on peut vous croire que les dirigeants des banques centrales sont complices et de connivence avec la haute finance parasitaire, il est sensible que la situation actuelle, où la prochaine crise systémique pointe son nez avant fin 2009 – j’ai lu dans Le Monde que les défaillances des crédits immobiliers atteignent maintenant les 10% des encours – il se pourrait, qu’une monnaie dite fondante, que j’appelle anticrise, pourrait devenir une simple nécessité de survie, que les banquiers centraux perçoivent sans aucun doute!
Et s’ils envisagent la réforme gesellienne comme transitoire, on s’apercevra qu’un retour en arrière serait bien problématique et difficilement acceptable.
Merci encore, bien à vous, jf
111 réponses à “« L’argent, mode d’emploi » : un commentaire, par Johannes Finckh”
@ Johannes Finckh :
J’aurais plutôt dit : des frais de non-circulation car Gesell combattait l’inactivité de la monnaie, assimilés aux frais de stockage, de conservation.
Frais de circulation ou frais de stockage: il s’agit de « facturer » le temps qui passe, car tous les objets de fabrication humaine subissent l’usure du temps ou le coût du temps!
La monnaie actuelle fait « exception » quant au coût du temps qui passe, et c’est cet avantage décisif qui se paye sous forme d’intérêts! C’est cela, comme l’écrit Jorion, l’origine du « rapport de force » favorable au capitaliste!
En pratique, de toute façon, la fonte peut avoir plusieurs formes ou se pratiquer selon diverses méthodes:
tirage au sort de certains billet remplacés alors par des nouveaux moyennant frais, remplcement prévu annuel etc.
Au fond il s’agit d’obtenir une « fonte » de M0 de l’ordre de 4 ou 5 % annuels en moyenne, car l’objectf principal de cette mesure est:
rendre la thésaurisation risquée pour la monnaie émise pour circuler et pour opérer les transacions, c’est tout.
C’est pourquoi, on peut dire que les grosses coupures sont destinées au stockage!, alors, si cela fait plaisir à oncle picsou de se baigner dans une piscine de billets de 500 euros!
A l’arrivée, la fonte de masse doit toujours être compensée par autant de billets nouveaux, évidemment!
En fait, nous assisterons avant tout à une meilleure conservation du pouvoir d’achat de la monnaie qu’actuellement, ce n’est pas là le moindre des effets paradoxaux obtenus avec la monnaie fondante!
Car, effectivement, la politique des prix de la BC visera une stabilité complète de l’indice des prix.
Ceci veut bien dire que la valeur d la monnaie sea mieux préservée en régime de monnaie fondante qu’actuellement!
Etonnant, non?
Autre point:
On peut peut-être aussi parier que la « fonte » pourra, avec le temps, être réduite en dessous de 4%, car la monnaie fondante, et contrairement à la conviction, sur ce point fausse, de Jorion, la monnaie fondante pousse vers le DURABLE!
Et si les biens durables sont largement privilégiés, cela implique que l’usure moyenne du temps est moindre que dans une société de consommation du tout jetable!
Réduire dès lors légèrement le taux de « fonte » serait alors une mesure de bon sens!
De toute façon, cela s’observerait par le fait que les placements d’épargne afficheraient un taux d’intérêt négatif!
Je rappelle que l’épargne doit « épargner » de la fonte!
Dans tous les cas, le régime de la « monnaie fondante » permettra des ajustement très fins et très réactifs au niveau de la BC!
Etonnant, non?
Il y aura ainsi, avec la monnaie fondante, une véritable « révolution culturelle » dans les têtes, tout le monde pensera, cela sera son intérêt, écologique et durable!
Etonnant,non?
Monsieur Finckh
Pour mieux comprendre la monnaie moderne à travers d’autres yeux que ceux d’un homme de la fin du 19° siècle, vous devriez quand même lire le document de la Banque de France dont le lien a été donné plus haut par Etienne Chouard
Vous y liriez notamment :
– Création monétaire
Opération aboutissant à produire une quantité nouvelle de monnaie. Le crédit est un mode de création monétaire : il fait apparaître sur un compte une somme qui n’existait pas auparavant.
– Crédit
Opération par laquelle une banque (les banques représentant la majorité des organismes de crédit) ajoute une certaine somme sur le compte de l’un de ses clients. En contrepartie, celui-ci s’engage à rembourser le capital et un certain montant d’intérêts selon des modalités convenues. Le terme de crédit décrit à la fois ce qui est un prêt pour la banque et un emprunt pour son client.
– Masse monétaire
Ensemble constitué par les disponibilités monétaires (billets, pièces et comptes à vue) et tous les placements facilement convertibles en argent liquide, sans risque important de perte en capital comme les comptes sur livrets, les comptes à terme* ou les OPCVM monétaires*,
– Monnaie de banque centrale/Monnaie centrale
C’est la monnaie émise par une banque centrale*. Une partie est destinée au public ; ce sont les billets. L’autre partie, qu’on appelle « monnaie centrale », est destinée uniquement aux établissements de crédit : en France, ce sont les comptes que les banques détiennent auprès de la Banque de France, et qui permettent leurs paiements réciproques.
– Monnaie fiduciaire
Par opposition à la monnaie en métal précieux dont la valeur tient à la matière même du métal des pièces, les billets de banque avaient à l’origine une valeur fiduciaire, c’est-à-dire reposant sur la confiance {du latin fiducia). La banque émettrice était tenue alors à tout moment de les rembourser en or, obligation aui a aujourd’hui disparu, La monnaie fiduciaire comprend les billets et les pièces.
– Monnaie scripturale
Dépôt sur un compte à vue, assorti, en général, de la mise à disposition d’un carnet de chèques, mais qui permet également l’utilisation de moyens de paiement variés, par exemple les cartes bancaires.
Pour que ce soit plus clair, le recopie un peu plus largement ce fascicule vulgarisateur de la base minimale à connaitre sur la création de monnaie par les banques commerciales
La création monétaire* par les banques commerciales, par le biais du crédit*, n’est pas indépendante de la quantité de monnaie que la banque centrale est elle-même prête à offrir aux banques commerciales. Cette « monnaie centrale*», ou base monétaire, est composée de deux éléments qui apparaissent au passif du bilan de la banque : les billets en circulation dans l’économie d’une part, les comptes de dépôt des banques commerciales auprès de !a banque centrale d’autre part. Ces dépôts des banques commerciales auprès de la banque centrale, analogues au compte courant d’un particulier auprès de sa banque, sont appelés les réserves.
Les banques commerciales ont besoin de monnaie de banque centrale sous forme scripturale (réserves) pour deux raisons :
• tout d’abord, pour régler à la banque centrale les billets qu’elles détiennent pour faire face aux retraits du public, Ainsi, les retraits de billets aux guichets des banques commerciales par le public imposent aux banques commerciales de se tourner vers la banque centrale pour obtenir de nouveaux billets, en contrepartie d’une diminution équivalente du montant de leur compte à la banque centrale ;
• ensuite, pour régler chaque jour le solde de leurs opérations interbancaires ; la monnaie de la banque centrale est le moyen ultime de règlement entre banques, ce qui revient à dire que la banque centrale est la banque des banques.
Pour être sûres de pouvoir faire face à leurs obligations quotidiennes vis-à-vis des autres banques, les banques doivent donc veiller à maintenir une somme minimale sur leur compte à la banque centrale, pour effectuer un règlement si besoin est.
Pour maintenir sa situation de trésorerie en équilibre, chaque banque doit donc faire appel quotidiennement au marché interbancaire* où elle emprunte ou prête chaque jour de la monnaie à d’autres banques commerciales, ou à la banque centrale. Ces emprunts entre banques ayant un coût (le taux de l’intérêt au jour le jour sur le marché interbancaire), les banques sont naturellement incitées à surveiller le solde de leur compte auprès de la banque centrale.
Enfin, dans la zone euro* comme dans de nombreux pays ou zones monétaires, les banques commerciales sont obligées de conserver un certain montant de réserves, indépendamment de ce qu’elles auraient voulu conserver spontanément auprès de la banque centrale : ce sont les réserves obligatoires dont le montant, fluctuant, dépend en particulier de l’encours des dépôts collectés par chaque banque commerciale. Dans la zone euro, les réserves sont rémunérées. Cette obligation de constitution de réserves contribue à créer une demande permanente de monnaie de banque centrale de la part des banques commerciales.
Dans la zone euro, le montant des réserves obligatoires pour l’ensemble du système bancaire s’est élevé en moyenne à 211 milliards d’euros en 2008. Le montant total des réserves détenues par les banques commerciales auprès du Système européen de banques centrales* était, comme c’est généralement le cas, légèrement supérieur.
Comprendre comment fonctionne (au 21° siècle) le système monétaire vous éviterait peut être d’écrire des « sottises » comme celle là
– On invente, on se contorsionne, on invente M1 (monnaie fiduciaire + réserves obligatoires sous forme de compte de dépôt des banques auprès de la Banque centrale). M1 c’est la monnaie fiduciaire + les dépôts à vue scripturaux de l’ensemble de la clientèle » rien à voir avec de quelconques réserves auprès de la Banque Centrale … allez donc jeter un coup d’oeil sur le schéma http://monnaie.wikispaces.com/Agrégats )
Pourquoi ne vous posez vous pas la question une fais pour toutes de savoir d’où vient la monnaie scripturale ?
Paulo m’écrit ceci, en raison de sa bonne foi, je lui réponds point par point:
Monsieur Finckh
Pour mieux comprendre la monnaie moderne à travers d’autres yeux que ceux d’un homme de la fin du 19° siècle, vous devriez quand même lire le document de la Banque de France dont le lien a été donné plus haut par Etienne Chouard
Vous y liriez notamment :
1)- Création monétaire
Opération aboutissant à produire une quantité nouvelle de monnaie. Le crédit est un mode de création monétaire : il fait apparaître sur un compte une somme qui n’existait pas auparavant.
JF: Je lis cette affirmation évidemment, mais elle peut être gravée dans le marbre, elle ne deviendra toujours pas vrai! Le crédit « fait apparaître sur un ompte une somme qui n’existait pas auparavant », cela veut dire que ce mêm crédit « fait disparaître en même temps cette même somme sur d’autres comptes et énère aini des créances sur l’emprunteur! Créance + dette = 0.
2)- Crédit
Opération par laquelle une banque (les banques représentant la majorité des organismes de crédit) ajoute une certaine somme sur le compte de l’un de ses clients. En contrepartie, celui-ci s’engage à rembourser le capital et un certain montant d’intérêts selon des modalités convenues. Le terme de crédit décrit à la fois ce qui est un prêt pour la banque et un emprunt pour son client.
JF: cette supposée création implique ainsi, selon ce document même, une exigence de la banque envers l’emprunteur, autrement dit, la banque a bien un « compte » ouvert auprès de son emprunteur jusqu’au remborsement final. La créance de la banque est toujours identique à la dette de l’emprunteur. Pour aller plus loin, si le débiteur fait défaut, la banque aura bien un problème, elle ne ourra certainement pas faire comme si rien ne s’était passé, elle « »passe de provisions », comme on dit, autrement dit, elle se couvre ailleurs.
Sinon, tout le monde s’en foutrait de Dubaï, et emprunter n’importe quoi pour financer n’importe quoi ferait sens!
3)- Masse monétaire
Ensemble constitué par les disponibilités monétaires (billets, pièces et comptes à vue) et tous les placements facilement convertibles en argent liquide, sans risque important de perte en capital comme les comptes sur livrets, les comptes à terme* ou les OPCVM monétaires*,
JF: Cette définition ne fait pas sens! Je la connais et la récuse évidemment!
Les billets et pièces sont bien de la « masse monétaire » au sens où ils circulent et achètent effectivement!
Mais là, il convient de distinguer plus subtilement entre « monnaie émise » et « monnaie circulante ».
En effet, les grosses coupures ne circulent pas, mais sont bien émises!
Quant aux comptes courants (l’essentiel de M1), l’usage même des virements bancaires pour payer réduira d’autant l’usage de M0, car les banques rendent les billets à la BC, car « acheter » des billets à la BC leur coûte, les rendre leur rapporte donc! C’est pourquoi les banques nous incitent à utiliser les techniques bancaires de paiement, en plus, cela leur rapport via les « frais de gestion des comptes ». En tout cas, cela n’augmente en rien la masse circulante au sens où cela permettrait d’augmenter le pouvoir d’achat! Il reste que les banques prêtent une partie de dépôts à vue pour couvrir des découverts d’autres, mais cela coûte les « agios », conformément aux risques que prend ainsi la banque! Et la banque sait d’expérience que certains laissent de fortes sommes sur les dépôts à vue, et cela représente un prêt gratuit du articulier au bénéfice de la banque!
Quant aux autres « placements faciement convertibles », soyons sérieux! Si j’ai à placer de l’argent (à épargner), cela veut bien dire que je ne le dépense pas, sinon, les mots n’ont pas de sens! Et, en fait, je prête ainsi la somme à la banque qui prête cette même somme à l’emprunteur qui dépensera en plus ce que l’épargnant dépensera en moins! Encore une fois, cet argent ne peut être simultanément disponible pour les deux, épargnant et emprunteur, et encore moins pour les trois: épargnant, banque et emprunteur! Et cela n’augmente en rien la masse monétaire au sens du pouvoir d’achat disponible! Subsumer cela en M2, puis, en ajoutant l’épargne longue, en M3, fait plaisir aux professeurs d’université, mais cela ne correspond à absolument rien d’utilisable dans aucune pratique uotidienne! En mathématiques, cela revient à additionner pommes et poires, et nous apprenons en cours élémentaire que cela est interdit!
Le « facilement monétisable » n’est pas du « monétisé! »
4)- Monnaie de banque centrale/Monnaie centrale
C’est la monnaie émise par une banque centrale*. Une partie est destinée au public ; ce sont les billets. L’autre partie, qu’on appelle « monnaie centrale », est destinée uniquement aux établissements de crédit : en France, ce sont les comptes que les banques détiennent auprès de la Banque de France, et qui permettent leurs paiements réciproques.
JF: définition correcte évidemment!
5)- Monnaie fiduciaire
Par opposition à la monnaie en métal précieux dont la valeur tient à la matière même du métal des pièces, les billets de banque avaient à l’origine une valeur fiduciaire, c’est-à-dire reposant sur la confiance {du latin fiducia). La banque émettrice était tenue alors à tout moment de les rembourser en or, obligation aui a aujourd’hui disparu, La monnaie fiduciaire comprend les billets et les pièces.
JF: pas de problème avec ce cours d’histoire!
6)- Monnaie scripturale
Dépôt sur un compte à vue, assorti, en général, de la mise à disposition d’un carnet de chèques, mais qui permet également l’utilisation de moyens de paiement variés, par exemple les cartes bancaires.
JF: Pas de problème jusque là, sauf que j’ajoute que l’usage du compte réduit très fortement l’usage (et donc la circulation) des pièces et billets. Il n’empêche, le titulaire du compte courant (de la dit monnaie scripturale!) ne peut pas et ne va pas utileser la carte bancaire pour payer tout en rtirant du liquide au DAB, la banque ne marchera pas! Essayez!
7)Pour que ce soit plus clair, je recopie un peu plus largement ce fascicule vulgarisateur de la base minimale à connaitre sur la création de monnaie par les banques commerciales:
La création monétaire* par les banques commerciales, par le biais du crédit*, n’est pas indépendante de la quantité de monnaie que la banque centrale est elle-même prête à offrir aux banques commerciales. Cette « monnaie centrale*», ou base monétaire, est composée de deux éléments qui apparaissent au passif du bilan de la banque : les billets en circulation dans l’économie d’une part, les comptes de dépôt des banques commerciales auprès de !a banque centrale d’autre part. Ces dépôts des banques commerciales auprès de la banque centrale, analogues au compte courant d’un particulier auprès de sa banque, sont appelés les réserves.
Les banques commerciales ont besoin de monnaie de banque centrale sous forme scripturale (réserves) pour deux raisons :
• tout d’abord, pour régler à la banque centrale les billets qu’elles détiennent pour faire face aux retraits du public, Ainsi, les retraits de billets aux guichets des banques commerciales par le public imposent aux banques commerciales de se tourner vers la banque centrale pour obtenir de nouveaux billets, en contrepartie d’une diminution équivalente du montant de leur compte à la banque centrale ;
• ensuite, pour régler chaque jour le solde de leurs opérations interbancaires ; la monnaie de la banque centrale est le moyen ultime de règlement entre banques, ce qui revient à dire que la banque centrale est la banque des banques.
Pour être sûres de pouvoir faire face à leurs obligations quotidiennes vis-à-vis des autres banques, les banques doivent donc veiller à maintenir une somme minimale sur leur compte à la banque centrale, pour effectuer un règlement si besoin est.
Pour maintenir sa situation de trésorerie en équilibre, chaque banque doit donc faire appel quotidiennement au marché interbancaire* où elle emprunte ou prête chaque jour de la monnaie à d’autres banques commerciales, ou à la banque centrale. Ces emprunts entre banques ayant un coût (le taux de l’intérêt au jour le jour sur le marché interbancaire), les banques sont naturellement incitées à surveiller le solde de leur compte auprès de la banque centrale.
Enfin, dans la zone euro* comme dans de nombreux pays ou zones monétaires, les banques commerciales sont obligées de conserver un certain montant de réserves, indépendamment de ce qu’elles auraient voulu conserver spontanément auprès de la banque centrale : ce sont les réserves obligatoires dont le montant, fluctuant, dépend en particulier de l’encours des dépôts collectés par chaque banque commerciale. Dans la zone euro, les réserves sont rémunérées. Cette obligation de constitution de réserves contribue à créer une demande permanente de monnaie de banque centrale de la part des banques commerciales.
Dans la zone euro, le montant des réserves obligatoires pour l’ensemble du système bancaire s’est élevé en moyenne à 211 milliards d’euros en 2008. Le montant total des réserves détenues par les banques commerciales auprès du Système européen de banques centrales* était, comme c’est généralement le cas, légèrement supérieur.
Comprendre comment fonctionne (au 21° siècle) le système monétaire vous éviterait peut être d’écrire des « sottises » comme celle là
– On invente, on se contorsionne, on invente M1 (monnaie fiduciaire + réserves obligatoires sous forme de compte de dépôt des banques auprès de la Banque centrale). M1 c’est la monnaie fiduciaire + les dépôts à vue scripturaux de l’ensemble de la clientèle » rien à voir avec de quelconques réserves auprès de la Banque Centrale … allez donc jeter un coup d’oeil sur le schéma http://monnaie.wikispaces.com/Agrégats )
Pourquoi ne vous posez vous pas la question une fais pour toutes de savoir d’où vient la monnaie scripturale ?
JF: Je pose et y ai répondu ici: la monnaie scripturale réduit l’usage de M0! Car les banues aiment récuper la monnaie centrales pour la placer à la BC, comme c’est bien exposé ici!
Il reste que ces techniques de mise en circulation de la monnaie par la BC via les banques, sous forme fiduciaire ou sous forme scripturale est une chose dictée par les « besoins de liquide » de l’économie, afin que tout fonctionne.
Mais les réserves fractionnaires n’ont rien à voir avec la capacité de crédit d’une banque!
Les réserves fractionnaires obligatoires font partie es instruments de contrôle de la quantité de monnaie centrale à émettre, c’est tout!
La banque prête ce que l’on lui prête, et elle le fera encore avec des réserves fractionnaires de 0%! Nous ne sortons pas de là
Mais tant que nous lisons, même sous la plume des « professeurs », que les banques prêteraient par exmple pour 12 fois le montant de leurs réserves fractionnaires, autrement dit, les 8% « de Bâle » génèreraient les 100% des crédits actuels, ces professeurs prouvent leur totale incompétence!
Eh bien non, la multiplication des petits pains n’a pas lieu! Je ne peux prêter que ce que je reçois, cela s’applique aussi aux banques!
« Donner ce qu l’on n’a pas », c’est aimer, disait Lacan!
Il est vrai que « prête » aux banques un pouvoir qu’elles n’ont pas, et c’est bien pourquoi les banquiers « en profitent » et se mettent plein les poches!
@JF
« ……Il y aura ainsi, avec la monnaie fondante, une véritable « révolution culturelle » dans les têtes, tout le monde pensera, cela sera son intérêt, écologique et durable! »…..
c’est étonnant votre façon de voir les choses….il est bien certain que pour sortir de l’enchainement de crises auxquelles nous assistons , une révolution culturelle est nécessaire , révolution qui ne se décrète pas , mais perlabore dans la tète de tous les individus concernés par la désorganisation sociale en cause…
que de nouveaux tabous puissent être intégrés dans nos dispositifs « légaux » va demander aux hommes qui peuplent cette terre une sacré remise en question de leur psychologie , qui pourra ++ENSUITE+++ aboutir à des organisations politiques ,économiques (interdit de la spéculation à court terme,de la thésaurisation (avec monnaie « fondante » si vous voulez)),sociales…
il n’en demeure pas moins que cette « révolution culturelle » est un préalable…je crains que consacrer trop d’énergie aux modalités post-révolutionnaires nous égare et nous fasse perdre le sens de la hiérarchie des priorités.
cordialement
et , pour aller plus avant dans mon propos , je dirais que ,vraisemblablement, les échecs des processus dit « révolutionnaires » des 19-20eme siécles viennent de ce que sans doute ils ont anticipés des organisations sociales avant l’émergence du mouvement social , appliquant d’emblée les recettes préalablement élaborées sans trop tenir compte des aspirations sociales des populations se « découvrant » dans le processus révolutionnaire en cours…
pourquoi « plaquer » des procès avant que , confrontés comme souvent à la violence de la situation sociale,les hommes ne se donnent les moyens d’élaborer , un fois pris conscience de leur puissance politique, une organisation sociale correspondante aux nouvelles attentes qu’il est , bien sur , impossible d’anticiper avant qu’elles ne s’expriment….
……je peux préciser un peu plus si nécessaire…
Merci à sentier 198 de sa prise de position éclairée!
Evidemment, la « révolution culturelle » que j’envisage n’a rien à voir avec celle de Mao qui n’organisait qu’un génocide!
Vous me donnez raison, il me semble!
Ceci dit, les « préalables » pour une telle réforme, les geselliens les proposent depuis plus de cent ans déjà sans beaucoup de succès.
Pour la « psychologie, vous avez tout à fait raison!
Il se trouve que la pensée dominante ne peut pas « penser la monnaie » autrement comme une donnée immuable!
Ce que je montre, tout comme déjà Silvio Gesell et ses meilleurs élèves, et Jorion le montre aussi, ainsi que Keynes, c’est qu’une nouvelle monnaie est possible, il suffit de l’émettre! Just do it!
Yes we can!
Cecla implique, évidemment, que les « puissants », qui ont très certainement compris l’enjeu de cette réforme, puissent être « vaincus » intellectuellement, et cela est bien à la portée de tout un chacun!
Naturellement, il faudrait imaginer un enseignement de l’économie qui ne serait plus inféodée à la logique monétare actuelle!
Non, la monnaie n’est pas une donnée immuable mais une invention humaine, et elle peut être pensée autrement! La monnaie dite « fondante » notamment!
Comme me dit mon père bien souvent: « les économistes ne peuvent être idiots à ce point pour ne pas comprendre cela! » Le fait est que mes thèses, aussi justes qu’elles puissent être, il me semble que mes démonstrations sont impeccables, en tout cas, je n’ai pas reçu de raisonnements qui pourraient me contrer réellement pour l’instant, obtiendraient des mauvaises notes à la fac, non pas parce cela serait faux d’une quelconque façon, mais parce que cela n’est pas habituel pour ceux qui pensent selon la superstition de la monnaie fétichisée telle qu’elle est actuellement!
La monnaie actuelle est bien le veau d’or biblique!
« Ceci dit, les « préalables » pour une telle réforme, les geselliens les proposent depuis plus de cent ans déjà sans beaucoup de succès. »
vous faites allusion à quels « préalables » exactement ?
par ailleurs, je ne pense pas vous donner « raison » , car je ne partage pas votre façon de présenter la solution à notre situation actuelle en se focalisant sur cette réforme de la monnaie « fondante ».
il y a plus qu’un travail intellectuel à faire pour y arriver…les résistances sont psychologiques et demandent à être travaillée à ce niveau…c’est cette irrationalité qu’il s’agit d’aborder…nous avons forgé des outils pour cela.
il est à craindre qu’une hyper-intellectualisation (un surcodage symbolique) ne paralyse ce travail de perlaboration qui est à l’oeuvre ,depuis longtemps,dans nos sociétés , mais ,restant refoulé, ne produit aucun effet apparent (comme les propositions Geselliennes) , pour l’instant.
il s’agit effectivement pour l’homme de créer « ex-nihilo » les paradigmes nécessaires à sa survie..
de ce coté là , je sais qu’il en a été historiquement capable à plusieurs reprises.
donc, mon point de vue est qu’il n’existe pas actuellement dans l’imaginaire humain de méthodologie organisationnelle capable de gérer l’absence de compréhension dont tout le monde fait preuve face à la situation actuelle.
la priorité est donc de réfléchir et mettre en place les dispositifs d’aide à la « production » de concepts « révolutionnant » le rapport à l’autre , les modalités d’application (organisations sociales , économiques) en découleront facilement , après +++…
il me semble nécessaire de se garder de vouloir maitriser la suite…. cela risque d’empêcher tout le processus d’une révolution « culturelle » en amont , comme cela s’est peut-être produit à la fin des années 1960 ….
Monsieur Finckh
Le boulanger fabrique du pain, les banques fabriquent de la monnaie de crédit. Les banques sont des firmes qui produisent de la monnaie (Sylvie Diatkine)
Laissez moi citer aussi Dominique Plihon, que je crois un meilleur expert que vous (excusez moi)
Sauf que le crédit n’est pas monnaie, mais une reconnaissance de dette de la part de l’emprunteur ou une créance de la part du prêteur!
Et, au niveau des achats, c’est l’emprunteur qui achète en se substituant au prêteur (épargnant)! Le crédit ne fait donc rien acheter « en plus »!
Je maintiens qu’il ne saurait y avoir « création de monnaie nouvelle par ce biais-là – sauf à « contraindre » la banque centrale en cas de risque systémique…
Votre citation de Dominique Pilhon:
1) la création monétaire est le privilège des banques : celles-ci créent de la monnaie en « monétisant » leurs créances et en émettant des dettes qui ont la particularité d’être acceptées comme moyens de paiement.
JF: Oui, parce que les banques disposent de dépôts surabondants au point qu’elles peuvent toujours payer leurs engagements, car elles ne doivent rendre ces dépôts qu’à terme quand il s’agit de sommes importantes.
Dans tous ces exposés, les termes contractuels de terme et d’échéance, autrement dit le temps comme tel, est toujours négligé. Les experts raisonnement d’une fdaçon statique et oublient que la monnaie n’existe que de sa circulation dans le temps et dans l’espace!
2) La plupart du temps, les créances bancaires correspondent à des crédits : il s’agit de la monnaie de crédit, créée ex nihilo par les banques à l’occasion de leurs prêts.
JF: Cette affirmation du « ex nihilo » n’est fondée sur aucune loi, aucune disposition réglementaire! Elles n’est, de plus, aucunement affirmée ou admise par les banques elles-mêmes, cela n’existe tout simplement pas! C’est du NIHIL! Nichts, nada, rien!Nothing! Comment le dire encore! Prouvez-moi comment cela existerait, citez-moi un seul règlement légal qui validerait cela! Les banques ne prêtent que ce qu’elles obtiennent elles-mêmes sous forme de dépôts ou via des prêts interbancaire, ou alors, excetionnelement par une dotation par la BC le souvent en échange de gages et des condtions de remboursement draconiennes! pourquoien serait-il autrement et pourquoi l’emprunteur serait-il, sinon tenu de rembourser et pourquoi les débiteurs défaillants (cf Madoff, les subprimes, Dubaï) seraient alors un problème?
Affirmer que les banques « fabriquent de la monnaie de crédit comme les boulangers fabriquent du pain »: sans farine, pas de pain, sans épargne, pas de crédits!
Ce n’est pas parce les experts ressassent jusqu’à la nausée le « ex nihilo » que cela existe à ce niveau!
3) On verra plus loin (p. 64) que la monétisation de leurs créances par les banques ne se limite pas aux crédits bancaires, mais peut également concerner des créances détenues par les banques sous forme de titres financiers (actions, obligations).
Jf: la « monétisation »! En voilà encore un autre vilain mot! La monétisation n’est jamais autre chose que la VENTE d’un actif en échange d’argent! Cela suppose un prix et un acheteur. Parler de monétisation, sauf à admettre qu’une maison peut se dématérialiser pour se rematérialiser en billets de banque ou en « monnaie scripturale », cela n’existe pas!
4) L’évolution de la masse monétaire résulte du décalage entre la création et la destruction de monnaie lié aux opérations de prêt et de remboursement (de même que la population évolue en fonction de la différence entre naissances et décès).
JF: Ce qui se « crée » peuis se « détruit », c’est la dette contractée par l’emprunteur, au même rythme que la créance de la banque! Ceci est vrai individellement, collectivement, ce sont en général de nouveaux prêts qui se substituent à ceux qui s’éteignent peu à peu grâce au travail des emprunteurs! Collectivement encore, nous assistons plutôt à une croissance dans le temps, et même à une croissance exponentielle, de toutes les dettes d’un côté et de l’épargne en face, toujours au même rythme! la somme des deux est toujours nulle! La raison de cette croissance est la mécanique des intérêts et des intérêts composés!
5)Dans une économie en croissance, dépenses et recettes des agents économiques progressent ainsi que leurs besoins de financement, ce qui amène une augmentation de la monnaie de crédit, les nouveaux crédits étant supérieurs aux anciens crédits venant à échéance ;
JF: Oui, et cette « pousse à la croissance » est liée au surtravail des travailleurs obligés de payer les intérêts en plus s’ils veulent se désendetter! Le capitalisme porte ainsi en lui une diabolique mécanique de devoir croître, sans quoi, la paix sociale est gravement en danger, comme actuellement!
Il est vrai aussi que la banque centrale en remet au pot, car le volume accru des transactions nécessite un accroissement de M0, sans quoi, nous aurions des évolutions déflationnistes. Et comme elle sait qu’une inflation nulle vire très vite à la déflation, la banque centrale tente de viser une « fourchette inflationniste » de 2% environ, sans y parvenir très bien, car elle n’a guère de prise sur la vitesse de circulation monéaire!
Conclusion: Le rôle des banques est celui qu’il toujours été, rien de plus: faire l’intermédiaire entre emprunteurs et créanciers (épargnants), et c’est ce service, fort utile, qu’elle se fait payer (marge bncaire).
Dominique Pilhon est robablement un excellent expert, et c’est bien cela qui est consternant! Je ne suis pas expert, mais je suis un adepte, comme Paul Jorion, du fait que « les quantités se conservent »! (excusez-moi)
« Ce que je montre, tout comme déjà Silvio Gesell et ses meilleurs élèves, et Jorion le montre aussi, ainsi que Keynes, c’est qu’une nouvelle monnaie est possible, il suffit de l’émettre! Just do it! »
Vous pouvez me donner une référence d’un écrit de Keynes à ce sujet.. je n’ai pas souvenir d’avoir lu qu’il proposait une monnaie fondante.
Ce que vous écrivez est révélateur de l’enseignement universitaire! Les professeurs ne citeront certainement pas ces pages-là de Keynes, pourtant parfaitement publiées depuis 1936.
Lisez la « théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie », par exmple dans sa traduction française, pbp pp. 348 – 353 : le sous chapitre VI dans le livre VI, numéroté 23. aussi dans la table des matières et intitulé aussi:
« notes sur le mercantilisme, les lois contre l’usure, la monnaie estampillée, et les théories de la sous-consommation »
Keynes a un jugement plutôt favorbale sur Gesell, bien des parties de la théorie générale son carrément pompées sur l’ouvrage de Gesell!
Mais Keynes n’a pas, tout « expert » qu’il était, tout pigé! Quand il affirme que « d’autres objets pourraient se substituer à la monnaie et servir de thésaurisation », il rate véritablement l’enjeu de la question, car, évidemment, comme je l’ai exposé, les agents vont acquérir d’autres bien durables, et même que cela sera largement favorisé par la monnaie dite fondante (ou « estampillée »), il reste que la monnaie reste ainsi parfaitement circulante, est c’est ce qui est l’effet recherché! la monnaie dite fondante stabilise la conjoncture, les prix et l’économie dans son esemble comme aucune autre mesure ne l’est jamais capable de le faire!
Je recommence donc pour Fujisan qui m’écrit ceci:
1) il me cite:
JF dit :
En clair, ce que le déposant dépense en moins, l’emprunteur le dépense en plus, il n’y a pas, là, de création de monnaie, car cela impliquerait que la monnaie épargnée serait comptée comme susceptible d’être dépensée par l’épargnant et par l’emprunteur en même temps, ce qui n’est jamais le cas!
Si la banque doit réstituer à l’épargnant le dépôt, elle devra obtenir, via une autre source (d’autres épargnants de la banque ou en empruntant l’épargne collectée par d’autres banques via le marché interbancaire!) ces sommes.
1)Fujisan répond:
Tout de suite les grands mots JAMAIS. Pas de manichéisme SVP.
Un simple contre exemple pour infimer votre assertion péremptoire:
M. X touche son salaire de 1000 € et le dépose à la banque B.
La banque B prête 1000 € à M. Y qui les dépense au magasin M qui a lui-même son compte à la même banque B.
M. X dépense ses 1000 € au même magasin M qui a lui-même son compte à la même banque B.
M. X et M. Y ont tous les deux dépensé 1000 €, le magasin M a touché 2000 €.
Tous ont leur compte bancaire à la même banque B. Pas une seul cent n’est sorti de la banque B qui n’a donc pas eu besoin de refinancer quoi que ce soit à l’extérieur. Il y a bien eu augmentation du pouvoir d’achat immédiat (prêt de 1000 € à M. Y).
Vous me direz peut-être que le magasin M devra payer ses fournisseurs et employés, mais s’ils ont tous leurs comptes ouverts auprès de la même banque B ? De même l’employeur de X peut lui aussi avoir un compte auprès de la banque B.
JF réponds, à partir de ce même exempe!
Si X déense ses 1000 euros, cela implique que la banque a sorti ces 1000 euros et pour X et pour Y!
Et ces 2000 euros se retrouvent en caisse au magasain ou sur son copte à la banque B.
Autrement dit, la banque B doit 2000 euros au magasin, et Y doit 1000 euros à la banque. X est hors jeu désormais!
Mais la banque B doit, le soir même compenser! Elle peut le faire pour une telle somme avec les dépôts de ses autres clients, je n’en doute pas. Et ces 1000 euros supplémentaires ne sont certainement pas « créés » par la banque!
2) Vous dites bien « Si la banque doit réstituer à l’épargnant le dépôt » donc vous admettez vous-même que ce n’est pas toujours le cas, mais uniquement quand l’argent sort effectivement de la banque B à la demande du déposant. Dans ce cas, et dans ce cas uniquement, la banque devra alors effectivement « trouver » l’argent ailleurs. Mais quand la monnaie ne fait que passer d’un compte client à l’autre au sein de la même banque, il n’y a pas besoin « trouver » l’argent ailleurs puisqu’il ne sort pas de la banque.
Jf: oui un argent qui n’est pas demandé n’a pas besoin d’être trouvé! Il reste alors la créance du magasin ouverte ainsi que la dette de la banque. Autrement dit, en ne « réalisant pas », le magasin fait crédit à la banque pour 1000 euros! Où est le mystère?
3) Bien sûr, en cas de crise bancaire, les déposants font moins confiance à leur banque et vont retirer leur dépôts en espèces ou les transférer à une autre banque plus sûre.
Bien sûr, pour une banque spécialisée dans l’immobiler où la banque prète à LT, elle devra « trouver » l’argent ailleurs avec une échéance équivalente et/ou avec refinancement régulier puisque les rentrées des prêts précédement octroyés ne sont pas suffisantes pour assurer l’auto fiancement des nouveaux prêts.
Bien sûr vous trouverez d’autres cas particuliers où la banque devra « trouver » l’argent ailleurs, mais ne faites pas une généralité de cas particuliers. Il n’en reste pas moins vrai qu’en temps « normal » pour des grandes banques universelles avec une part de marché importante, une partie non négligeable des prêts octroyés reste ou revient au sein de la même banque sans en sortir. Je ne prétends pas que c’est toujours le cas, mais ne prétendez pas non plus que ce n’est jamais le cas.
jf: oui,bien sûr, j’affirme simplement que les créanciers de la banque, à savoir les épargnants (le magasin dans cet exemple) n’achètent pas à la hauter de leurs avoirs, et ce sont bien les emprunteurs qui se substituent à eux!
Dans l’énumération des « cas particuliers », vous confirmez cela parfaitement.
J’affirme encore qu’une transaction est achevée quand elle est entièrement payée, sinon, il subsiste des dettes et des créances, mais ce sont, en fait, les prêteurs qui ont ainsi avancé des biens et des services aux empruntteurs en échange d’une reconnaissance de dette.
Si vous prenez les hotels dans le déserts de Dubaï, il est clair que leur coûteuse construction avait bien été financée par des investisseurs qui, pendant ce temps-là, ont moins investi ailleurs. Et comme ils ne vont pas récupérer le capital avancé, ils auront un « big problem »!
Peut-être vous et moi, car les grandes banques s’y sont exposées, et en « passant » ensuite des provisions pour des milliards, elles auront du mal à financer des choses plus utiles ailleurs!
Si les banques doivent alors « monétiser », c’est-à-dire vendre des actifs « toxiques » ou pas, il est certain que les prix de ces actifs baisseront, c’est la loi meme du marché des capitaux. Autrement dit, les détenteurs d’actifs, d’actions par exemple, vont se retrouver avec des actifs dépréciés pour au moins la hauteur de la débacle subie à Dubaï, sinon plus, en raison d’une éventuelle panique!
Alors, dire que de la monnaie aurait été créée popur construire des hotels dans le sable n’est pas vrai au départ!
A l’arrivéé, j’ai su que Dubaï doit vendre des T-bonds américains, cela implique que les T-bonds baisseront dans le monde entier, saus si le Fed les achète avec des dollars tout neufs!
Mais ce que cela impliquera pour le dollar, je vous laisse le trouver tout seul!
Cela revient à dire que la seule création monétaire est et reste centrale!
1) JF dit: « Si X déense ses 1000 euros, cela implique que la banque a sorti ces 1000 euros et pour X et pour Y! »
Et non justement, les 2000 € dépensés em même temps par X et Y ne sont pas sortis de la banque, puisque dans mon exemple ils y restent (sur le compte du magasin à la même banque).
JF dit: « Et ces 2000 euros se retrouvent en caisse au magasain ou sur son copte à la banque B.
Autrement dit, la banque B doit 2000 euros au magasin, et Y doit 1000 euros à la banque. X est hors jeu désormais! »
Tout à fait d’accord, vous avez bien suivi…
JF dit: « Mais la banque B doit, le soir même compenser! Elle peut le faire pour une telle somme avec les dépôts de ses autres clients, je n’en doute pas. Et ces 1000 euros supplémentaires ne sont certainement pas « créés » par la banque! »
Avec 1000 € d’apport, 2000 € ont été dépensés. Deux fois plus, zut alors !
Oui, la banque doit maintenant 2000 € au magasin, mais je ne peux vous suivre quand vous appelez cela une épargne du magasin. Le jour même de la vente, le magasin n’a pas eu le temps de décider s’il va réellement épargner ou par exemple dépenser ses 2000 € pour payer ses fournisseurs ou employés.
Et ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. La banque ne crée pas d’argent, mais du pouvoir d’achat immédiat pour l’emprunteur, charge à lui de rembourser (avec intérêts) plus tard et donc de réduire son futur pouvoir d’achat.
2) JF dit: « Il reste alors la créance du magasin ouverte ainsi que la dette de la banque. Autrement dit, en ne « réalisant pas », le magasin fait crédit à la banque pour 1000 euros! Où est le mystère? »
Aucun mystère. Sauf que je ne peux vous suivre quand vous considérez les 2000 € en dépôts du magasin comme une épargne volontaire. C’est involontairement et par la force des choses que le magasin « prête » gratuitement les 2000 € déposés à la banque. Il n’a tout simplement pas le choix juste après le paiement de ses clients.
Je refuse absolument la simultanéité de la « dépense », car la banque ne dispose plus du prêt de X quand X utilise sa créance, autrement dit, le prêt pour Y vient nécessairement d’autres dépôts.
Et ces autres déposants ont produit des biens et services pour ces mêmes 1000 euros (sans dute ailleurs) que Y peut obtenir du magasin!
En clair, et en considérant les marchandises écoulées, il ne pouvait y avoir création monétaire d’aucune sorte à aucun moment, car, sinon, les 2000 euros auraient dû se partager des marchandises valant (préalablement) 1000 euros, autrement dit, le prix aurait doublé (inflation).
Le fait est, nous sommes d’accord, que l’argent ne sort pas de la banque, n’existe même pas, car le jeu des créances suffit tout à fait!
Cela prouve aussi que la monnaie dite scripturale ou électronique remplace les billets et les pièces souvent (pas toujours), nous sommes encore d’accord.
Mais, contrairement aux apparences, cela n’augmente en rien le revenu disponible ni les volumes susceptibles d’être achetés ni la masse monétaire. Si Y peut vivre à crédit, cela implique que d’autres vivent en dessous de leurs moyens (en ayant des comptes courants positifs!). Je ne sortiri jamaisde ce raisonnement, le banquier non plus, vous pouvez me croire!
Sauf pour construire des hotels dans le désert de dubaï, mais alors, ce sont des constructions (investissements) en moins ici!
L’efficacité des circuits bancaires restreint la quantité liquide nécessaire en circulation, car les banques rendent bien les excédents des dépôts liquides à la banque centrale, cela leur rapporte, et M0 diminue.
Si vous croyez aux propriétés « quantiques » d’une présence simultanée d’une créance de 1000 uros en deux endroits à la fois, votre cas, comme celui de beaucoup d’économistes, serait desespéré.
Cela voudrait dre que vous n’admettez plus la simple arithmétique!
Je peux comprendre aussi qu’il est inutile de débattre encore dans ce cas!
Vous m’aviez pourtant semblé plus sensé que d’autres blogueurs ici!
JF dit: Je refuse absolument la simultanéité de la « dépense », car la banque ne dispose plus du prêt de X quand X utilise sa créance, autrement dit, le prêt pour Y vient nécessairement d’autres dépôts.
En effet, cela vient d’un autre dépôt, en l’occurence du dépôt à vue du magasin à la même banque. Mais ce dépôt à ceci de particulier que le magasin est obligé de « prêter » cette monnaie à la banque, il n’a tout simplement pas d’autre choix à cet instant. Il y a simple transfert du compte de X (ou Y) vers le compte du magasin dans la même banque. La monnaie ne sortant pas de la banque, celle-ci dois pas le trouver l’argent ailleurs. CQFD.
Je reconnais que c’est un exemple simpliste, en particulier puisque la banque ne peut deviner avec certitude quelle sera la banque où le vendeur sera forcé de redéposer la monnaie dépensée par l’emprunteur. Mais sur une période plus longue, en considérant l’ensemble des prêts accordés par l’ensemble des banques sur cette période et les parts de marchés des différents réseaux bancaires, une partie non négligable des sommes prêtées par une grande banque universelle lui reviennent en dépôt, avant même qu’aucun emprunteur n’ait remboursé le premier centime.
JF dit: En clair, et en considérant les marchandises écoulées, il ne pouvait y avoir création monétaire d’aucune sorte à aucun moment, car, sinon, les 2000 euros auraient dû se partager des marchandises valant (préalablement) 1000 euros, autrement dit, le prix aurait doublé (inflation).
MDR 🙂 Vous croyez réellement à cette fable ?
JF dit: Mais, contrairement aux apparences, cela n’augmente en rien le revenu disponible ni les volumes susceptibles d’être achetés ni la masse monétaire. Si Y peut vivre à crédit, cela implique que d’autres vivent en dessous de leurs moyens (en ayant des comptes courants positifs!). Je ne sortiri jamaisde ce raisonnement, le banquier non plus, vous pouvez me croire!
Moi non plus, sauf concernant la masse monétaire (M1) et la dynamique du « bon » crédit qui permet à une entreprise d’investir afin d’augmenter les futurs « volumes susceptibles d’être achetés ». Vous oubliez aussi que les « volumes susceptibles d’être achetés » peuvent ne pas être des marchandises mais des services ou des biens sur mesure « crées » à la demande et « consommés » immédiatement, comme par exemple un emprunt pour une opération chirurgicale qui ne peut évidemment préexister et que vous ne pouvez évidemment revendre! Et puis, au lieu de dire « vivre en dessous de ses moyens » je dirais plutôt « avoir trop de monnaie à ne savoir qu’en faire ».
Ironiquement nous sommes d’accord sur le fond. Mais je considère un prêt comme une augmentation de pouvoir d’achat immédiat des emprunteurs contre une promesse de diminution du pouvoir d’achat futur des mêmes emprunteurs. Je ne peux accepter votre affirmation que tous les crédits accordés sont toujours en toute circonstance financés par une diminution de pouvoir d’achat pour les déposants préexistants, ce qui impliquerait d’ailleurs que la monnaie de BC n’augmenterait jamais (exception faite de paniques bancaires).
Je vous laisse aussi méditer sur l’apologue de la Dame de Condé. Non pas quand la Dame de Condé arrive au village, mais avant son arrivée. Que s’est-il passé pour que les différents commerçants produisent des « volumes susceptibles d’être achetés » ? A-t-il fallu de l’argent pour produire ces biens et services ? Tiens donc, ne serait-ce pas des créances et dettes commerciales ? Mais si les différents commerçants avaient emprunté auprès d’une banque afin de financer leurs achats, ne serait-ce pas du crédit/dette bancaire ? Quelle différence dans ce cas (à part ces fichus intérêts) ?
JF dit: Le fait est, nous sommes d’accord, que l’argent ne sort pas de la banque, n’existe même pas, car le jeu des créances suffit tout à fait!
…
Si vous croyez aux propriétés « quantiques » d’une présence simultanée d’une créance de 1000 uros en deux endroits à la fois, votre cas, comme celui de beaucoup d’économistes, serait desespéré.
Pour finir par une note d’humour, je laisse aux physiciens le soin de débattre pour savoir si ce qui « n’existe même pas » a des propriétés quantiques et peut se trouver « en deux endroits à la fois » 😉
Un nouveau paradigme
Je remercie Messieurs Liétar et Magnol pour leurs remarques à propos de mes approches nouvelles de l’économie politique.
Ils ont raison, en effet. Ce que j’ai pu avancer autour de la monnaie anticrise procède d’un discours nouveau.
L’activité humaine n’est pas, comme nous le pensons souvent, à fonder sur le profit. Nous sommes plutôt confrontés au fait que tout ce qui est créé par l’activité humaine, à savoir tous les biens et services, sont marqués par l’usure du temps. La vie elle-même est ainsi. Elle ne fait que passer.
A ce moment-là, l’activité humaine ne peut que reproduire et prolonger. La création humaine elle-même n’a rien d’éternel. Les monuments historiques sont les ruines du temps qui passe.
Dans ce contexte, il n’est plus soutenable qu’un bien capital, et surtout la monnaie, serait un objet qui résisterait à l’usure du temps.
La monnaie, initialement faite d’or, serait l’objet comme tel qui, une fois créée, resterait présent au monde dans sa matérialité inchangée. Le fait d’utiliser les pièces ou billets ou les comptes courants ne changent rien à la nature matérielle définie comme inchangée dans le temps de la monnaie.
Le problème d’une inflation (hausse de prix, donc dépréciation de la valeur monétaire) constitue un mécanisme correctif peu satisfaisant en raison des distorsions et injustices qu’elle engendre. Ce point devra être abordé ailleurs pour recevoir une réponse plus complète.
Il est sensible que les dysfonctionnements systémiques de l’ordre économique viennent de là ! Car il s’agit, à l’occasion de toute transaction, de rendre équivalent un produit périssable (bien ou service) avec un objet non périssable (la monnaie actuelle).
La réforme de la monnaie dite « fondante » fonde un paradigme nouveau, celui que l’activité économique n’est, en vérité, pas générée par le profit, mais par la recherche d’une transformation de toutes les chose, avantageuse si possible vers plus de survie et plus de richesse et de diversité.
Des richesses supplémentaires n’impliquent pas plus de profit nécessairement dès lors qu’il s’agit de biens partagés et redistribués à tous.
Dans la même veine, on ne peut pas opposer épargne et consommation, car plus d’épargne implique plus de dettes, au niveau collectif, la somme est toujours nulle !
Si les américains consomment donc moins, cela ne veut absolument pas dire qu’ils épargnent plus, car leur production et donc leurs salaires distribués auront diminué d’autant.
Et si par hasard ils devaient revenir à des excédents commerciaux avec le reste du monde, cela impliquerait que le reste du monde désépargne pour désendetter les américains qui, du coup, produiront davantage.
Au temps pour moi, Keynes en a bien parlé, mais j’écrivais » je n’ai pas souvenir d’avoir lu qu’il proposait une monnaie fondante. Manifestement Keynes ne soutiens pas beaucoup cette idée de monnaie fondante .
Il écrit d’ailleurs
Donc je vous accorde que Keynes soutint, du bout des lèvres, la proposition de Gesell.
Ceci dit j’ai beaucoup ri en lisant ceci sous la plume de Keynes, en pensant à vous
Cher Paulo, les citations que vous donnez, ur mes indications, je les connais évidemment par coeur! Cela confirme la lecture approximative que Keynes faisait de Gesll, sa mauvaise foi et son goût de « piller » les idées!
Prenons point par point, je vous le démontre très facilement en confrontant les deux textes!
Vous citez donc Keynes:
1) Cette théorie présente toutefois un grave défaut. Gesell démontre que c’est uniquement parce qu’il existe un taux d’intérêt de la monnaie qu’on peut obtenir un revenu en prêtant des stocks de marchandises. Son dialogue entre Robinson Crusoé et un étranger (1) est une excellente parabole économique –une des meilleures qu’on ait écrites à l’appui de cette affirmation. Mais, une fois qu’il a donné la raison pour laquelle le taux d’intérêt de la monnaie, à la différence de la plupart des taux d’intérêt de marchandises, ne peut être négatif, il ne voit nullement la nécessité de dire pourquoi ce taux d’intérêt est positif, et il ne parvient pas à expliquer pourquoi ce n’est pas le rendement du capital productif qui gouverne le taux d’intérêt de la monnaie (comme le soutient l’école classique). Car la notion de préférence pour la liquidité lui a échappé. Il n’a construit qu’à moitié la théorie du taux de l’intérêt.
jf: Il est difficile d’être plus injuste et grossier avec Gesell! Tout dans son ouvrage « l’ordre économique naturel » montre et expose précisément pourquoi le taux monétaire réel est positif. Il en forge même le concept de « Urzins » = « intérêt fondamental ». Très précisément, et à de nombreuses occurences dans son livre, il expose pourquoi ce est toujours positif. lisez-le si vous ne me croyez pas! Pour résumer, la principale raison qu’il donne est le fait que la monnaie reste la VALEUR REFUGE ULTIME. Si tous les biens et services sont soumis à l’usure du temps, il en va autrement avec la monnaie qui est instituée avec le privilège de rester nominalement inaltérable! Je ne reviens par sur le problème de l’or qui me semble dépassé même par les économistes qui ne svent pas encore pourquoi il est dépassé – Keynes le savait et l’écrivait.
En tout cas, cette particularité de la monnaie de pouvoi se retirer quand ses cnditions d’intérêt ne sont pas satisfaites instaure, comme écrit Jorion aussi, un rapport de forces définitivement favorable au capital monétaire.
J’irai plus dans le détail si vous le souhaitez, mais il est certain que l’autorité d’un Keynes, faux ami donc, a fait que les chercheurs se sont détournés de l’apport de Gesell sans vérifier eux-mêmes!
2) C’est sûrement à cause de ses lacunes que la théorie de Gesell n’a guère retenu l’attention des milieux universitaires.
[…]
jf: C’est sûrement à cause des lacunes de … Keynes … et d’une certaine mauvaise foi! que les universitaires s’en sont détournés! Il est sensible que Keynes n’aimait pas partager la « gloire » et le mérite d’avoir résolu certaines questions. Surtout venant d’un autodidacte comme Gesell.
3)L’idée sur laquelle repose la monnaie estampillée est juste. Il est possible qu’on trouve le moyen de l’appliquer sur une échelle restreinte. Mais elle soulève de nombreuses difficultés que Gesell a ignorées. Il n’avait pas compris en particulier que la monnaie n’est pas la seule richesse assortie d’une prime de liquidité, qu’il n’y a qu’une différence de degré entre elle et beaucoup d’autres articles, et qu’elle tire son importance du fait qu’elle a une prime de liquidité plus forte qu’aucun autre article. Si les billets en circulation devaient être privés de leur prime de liquidité, toute une série de succédanés viendrait prendre leur place, monnaie de banque, créances à vue, monnaies étrangères, pierreries, métaux précieux dans leur ensemble, etc. A certaines époques, ce fut sans doute, comme nous l’avons indiqué précédemment, le goût de la propriété foncière, abstraction faite de son rendement, qui contribua à maintenir l’élévation de l’intérêt – dans le système de Gesell ce phénomène serait rendu impossible par la nationalisation des terres.
jf: je vous ai déjà évoqué ce point dans monprécedent envoi. Mais cette critique très très faible et d’une crasse incompétence de la part de Keynes, ne tient pas un instant!
Comme je l’expose à longueur de mes envois, c’est précisément le fait de libérer la monnaie toujours et encore de la possibilité d’être THESAURISEE qui fait que le problème de sa circulation stable et INCONDITIONNELLE est résolu.
Aucune autre thésaurisation, que ce soit l’or, les matières premières ou même les terres, ne pourra causer un dommage comparable à la thésaurisation de la monnaie même, avec quoi l’économie comme telle est constamment soumise au chantage capitaliste! On ne peut qu’être favorable pour une limitation des autres spéculations autour des denrées essentielles comme les terres ou le pétrole etc., mais il convient de noter que la « réalisation » de toute spéculation passe toujours et encore par la case « monnaie », nécessairement.
Donc, au moment où la monnaie elle-même ne pourra plus être « objet de collection pour elle-même », ne pourra plus être le fétiche qu’elle est, il me semble que les autres spéculations seront déjà devenues autrement hasardeuses, car tous ceux qui se « réfugient » dans les biens durables – effet recherché par la monnaie fondante – resteront bien plus acheteurs que vendeurs, et les aller-retours nécessaires pour spéculer pourraient se révéler très très risqués pour ceux qui s’y essayent en régime de monnaie fondante!
4)Paulo reconnaît donc:
Donc je vous accorde que Keynes soutint, du bout des lèvres, la proposition de Gesell.
jf: oui, c’est comme vous écrivez! Il soutient, confisque le message, le dénature légèrement, moyennant quoi, sa mauvaise foi fait que le texte de Gesell comme tel reste méconnu!
5)Paulo découvre ceci
Ceci dit j’ai beaucoup ri en lisant ceci sous la plume de Keynes, en pensant à vous:
(Keynes)
En avril 1919 Gesell entra dans l’éphémère Soviet de Bavière comme Ministre des Finances et fut ultérieurement traduit devant une cour martiale. Il passa les dix dernières années de sa vie à Berlin et en Suisse et se consacra à la propagande. Attirant à lui la ferveur quasi religieuse dont Henry George avait jadis été l’objet, Gesell devint le prophète vénéré d’un culte groupant à travers le monde des milliers de disciples. Le premier congrès international de la Ligue Suisse et Allemande pour l’affranchissement du sol et de la monnaie et des associations analogues existant en de nombreux pays se tint à B aie en 1923.
jf:C’est tout à fait exact effectivement, mais je dirai que la nouveauté que Gesell avait apporté à son époque est restée en bonne partie lettre morte, car cela est radicalement nouveau.
Si vous n’avez pas encore le livre de Gesell, je vous l’enverrai dans sa traduction française, gratis et à mes frais!
Il est aussi téléchargeable.
Pour conclure, il me semble que des passages entiers de la théorie générale, aussi la notion de « l’euthanasie lente du rentier », sont clairement inspirés par Silvio Gesell, mais Keynes contribue au fait que Gesell doit être « tu » pour tuer dans l’oeuf toute issue possible du capitalisme!
Suis-je un de ses « milliers de disciples? » Eh bien, si nous étions plus nombreux, cela ferait plus de bruit!
Lettre adressée par Helmut Creutz, spécialiste de l’analyse monétaire (orientation gesellienne), aux grands quotidiens allemands, publiée le 16 octobre 2008 dans la Süddeutsche Zeitung), traduction française par Johannes Finckh, Bordeaux
Les causes déclenchantes et les arrière-fonds de ces événements, à savoir l’accroissement surdimensionné des fortunes financières, n’ont été mentionnés à aucun endroit dans la Süddeutsche Zeitung (ndt.: quotidien de Munich à diffusion nationale en Allemagne), en dépit de toute l’exhaustivité des excellents rapports et commentaires publiés au sujet de la crise financière et bancaire . Ainsi les fortunes financières ont, par exemple en Allemagne doublé tous les dix ans depuis 1950, et elles ont donc été multipliées -soustraction faite de l’inflation- jusqu’en 2005 par 45, tandis que le PIB national réel n’a été multiplié « que » par huit! Ou, autrement dit: Au début des années 50, le montant des fortunes financières se situait à deux tiers du PINB, et elles ont, entre temps, atteint le le facteur multiple de 3,2 du PIB (actuel). Du fait des ces evolutions différentielles, il fallait, jusque dans les années 60, encore attendre souvent longtemps le versement des crédits, et ceux-ci seulement par fractions mensuelles. Depuis, la situation s’est inversée: Puisque les fortunes monétaires constamment croissantes ne pouvaient plus être placées sur les marchés normaux, les banques se voyaient toujours davantage contraintes, depuis la fin des années 80, des placer les avoirs des épargnants d’une façon spéculative et de plus en plus risquée, c’est-à-dire avec des méthodes affairistes auxquelles nous devons les problèmes des marchés financiers d’aujourd’hui.
Le fonctionnement de l’accroissement des ces fortunes financières se lit dans le rapport de Nikolaus Piper à propos des derniers placements de l’investisseur américain Warren Buffet qui vient d’acheter chez Goldmann Sachs des actions pour 5 Milliards de dollars: Le « dividende garanti de 10% » négocié à cette occasion fera crître cet investissement en dix ans à environ 13 Milliards de dollars, donc à plus que deux fois et demi! Du fait de cette « autoalimentation des fortunes financières », comme la Bundesbank décrivait déjà la situation en 1993, les effondrements boursiers, bancaires et financiers se suivront à un rythme toujours plus rapide. Les rapports sur les contrastes entre richesse et pauvreté deviendront de plus en plus criants et – sans aucune considération pour l’environnement – les appels à davantage de croissance se feront de plus en plus insistants.
Bien que la destruction partielle de ces masses de fortune – qui vagabondent autour du monde et qui rechechent toujours encore leur autoalimentation – soit problématique et lourde de conséquences : cela reste néanmoins encore plus supportable que la dernière éventualité d’une destruction inflationniste via les endettements publiques, les dépenses militaires et des guerres! Malheureusement, cette alternative radicale de l’autodestruction recommence à se dessiner – sauf si on pouvait enfin avoir l’idée de mettre un terme enfin à cet effet tumoral d’autogrossissement dans notre système monétaire.
en clair: il faut la monnaie fondante!, cqfd
Les paradis fiscaux
Nos dirigeants veulent croire ou font semblant de croire qu’en s’attaquant aux paradis fiscaux dans le monde – et l’immense majorité des citoyens ne peuvent qu’approuver qu’ils soient supprimés dans l’objectif d’une harmonisation européenne et même mondiale des règles du jeu- on pourrait « civiliser » le capitalisme! cela y participe sans doute, même si c’est loin d’être acquis, évidemment…
Or, en plus de ces paradis fiscaux territorialisés, il y a un autre « paradis », universel celui-là!
Ce paradis s’appelle: la fuite dans la liquidité ou la « trappe aux liquidités »(Keynes) grande ouverte depuis l’avènement de la crise systémique actuelle!
En effet, tous ceux qui le peuvent, vendent à tout va leur titres dits « toxiques », mais pas seulement, et se gardent des liquidités monétaires de plus en plus importantes;pour ce faire, ils saisissent chaque nouvelle mesure d’injection liquide décidée par les banques centrales (par nécessité pour tenter d’éviter le blocage entre les banques =crise de confiance) pour se retirer un peu plus du jeu et pour attendre.
Nous assisterons, c’est prévisible, à des retraits liquides (en billets) dès que la crise de confiance s’étendra encore;
naturellement, les dirigeants le voient aussi, et c’est pourquoi ils veulent s’engager aussi loin dans la garantie de tous les dépôts bancaires…
Est-ce suffisant? on sait déjà que le marché des coffre-forts est florissant de par le monde – ceci constitue un début de réponse apporté par ceux qui se méfient, de plus en plus nombreux;
Là encore, seule la monnaie dite « fondante », une monnaie qui supporte le coût de sa détention liquide pourra réellement y remédier et passer outre la crise de confiance actuelle! Et ce sans inflation et sans crise économique!
JF
Je n’ai pas vu votre réponse à la question de Fujisan « Quelle est alors selon votre terminologie toute personnelle cette chose qui se trouve déposée en banque et qui sert de moyen de paiement le plus courant? Dit autrement, quand on paie par virement bancaire ou par chèque, on paie avec quoi selon vous?
L’aurai-je manquée?
Si, j’ai bien répondu à Fujisan!
Je vous reproduis la réponse ici:
Je refuse absolument la simultanéité de la « dépense », car la banque ne dispose plus du prêt de X quand X utilise sa créance, autrement dit, le prêt pour Y vient nécessairement d’autres dépôts.
Et ces autres déposants ont produit des biens et services pour ces mêmes 1000 euros (sans dute ailleurs) que Y peut obtenir du magasin!
En clair, et en considérant les marchandises écoulées, il ne pouvait y avoir création monétaire d’aucune sorte à aucun moment, car, sinon, les 2000 euros auraient dû se partager des marchandises valant (préalablement) 1000 euros, autrement dit, le prix aurait doublé (inflation).
Le fait est, nous sommes d’accord, que l’argent ne sort pas de la banque, n’existe même pas, car le jeu des créances suffit tout à fait!
Cela prouve aussi que la monnaie dite scripturale ou électronique remplace les billets et les pièces souvent (pas toujours), nous sommes encore d’accord.
Mais, contrairement aux apparences, cela n’augmente en rien le revenu disponible ni les volumes susceptibles d’être achetés ni la masse monétaire. Si Y peut vivre à crédit, cela implique que d’autres vivent en dessous de leurs moyens (en ayant des comptes courants positifs!). Je ne sortiri jamaisde ce raisonnement, le banquier non plus, vous pouvez me croire!
Sauf pour construire des hotels dans le désert de dubaï, mais alors, ce sont des constructions (investissements) en moins ici!
L’efficacité des circuits bancaires restreint la quantité liquide nécessaire en circulation, car les banques rendent bien les excédents des dépôts liquides à la banque centrale, cela leur rapporte, et M0 diminue.
Si vous croyez aux propriétés « quantiques » d’une présence simultanée d’une créance de 1000 euros en deux endroits à la fois, votre cas, comme celui de beaucoup d’économistes, serait desespéré.
Cela voudrait dire que vous n’admettez plus la simple arithmétique!
Je peux comprendre aussi qu’il est inutile de débattre encore dans ce cas!
Vous m’aviez pourtant semblé plus sensé que d’autres blogueurs ici!
J’avais aussi, un moment donné, essayé de théoriser en supprimant « mentalement » tout usage du numéraire.
J’en avais déduit que ce sont strictement les revenus distribués, par exemple mensuellement, qui détermine ce qui ferait alors office de « masse monétaire » pour autant que cela represente ce qui fait effectivement demande. Et là aussi, il ne saurait y avoir de « création monétaire via le crédit bancaire », car ce qui est prêté, je me répète, représente ce que le prêteur ne dépense pas, sinon, il ne prêterait pas! Et l’emprunteur se substitue donc au prêteur pour débarrasser le marché des biens et services dûment « produits » (ou accaparés ou confisqués, en tout cas détenus) préalablement par les prêteurs (épargnants). S’il en était autrement, l’inflation serait galopante, ce qui n’est pas le cas.
En plus, tout aussi évidemment, l’idée d’un remboursement aux banques, donc aux « prêteurs des banques » que sont les déposants, n’aurait aucun sens!
De quelque côté que l’on prenne le problème, dès que l’on pense l’économie en circuit monétaire où la monnaie, quelle que soit sa forme, est appelée à rester éternellement sur le marché, l’exigence de sa stabilité, en tout cas compte tenu d’une période de l’ordre d’un mois, et de sa disponibilité toujours renouvelée est incontournable.
L’augmentation de la masse (M0) procède de la banque centrale qui est tenue de veiller aux prix stables (autant que possible…) et qui doit accompagner une éventuelle croissance en émettant du numéraire nouveau ou en dotant les banques de plus de monnaie bancaire centrale.
Je rappelle, comme j’ai théorisé aussi ailleurs, le mouvement de la monnaie est circulaire en opérant un nombre théoriquement illimité de transactions, tandis que l’écoulement des biens et services est toujours linéaire:
Un bien ou service apparaît sur le marché avec le seul but d’en disparaître dans la consommation.
Alors, malheureusement, s’il n’ y a décidément aucun moyen de faire admettre ce raisonnement, tout simplement parce que l’éconime universitaire continue à ne rien expliquer à rien avec son délire de la « cration monétaire via le crédit bancaire », mille fois ressassé jusqu’à la nausée, alors autant arrêter le débat!
Il me semble que nous en sommes là!
S’il n’y a pas de changement radical de certains paradigmes pour rendre enfin la « science » économique un tant soit peu respectable et cohérente, il faut bien abandonner ce fatras délirant!
Aucun économiste soumis aux délires créationnistes n’expliquera jamis rien de sensé sur la crise, aucun ne pouvait rien prévoir de la crise, et ils l’avouent en plus!
Pourtant, aucun n’a perdu son poste pour ainsi continuer à débiter ses moulins à prières qui n’expliquent strictement rien!
Si l’écnomie va dans le mur, c’est que la monnaie ne satisfait pas à l’exigence d’une circulation satisfaisante!
JF
Vous avez l’art de répondre à coté de la question. La question de Fujisan était pourtant claire et la réponse devrait tenir en une phrase (où plutôt en un mot)
Barrer les mots inutiles ou rajouter le bon… 🙂 :
« Quand je paye avec un chèque je paye avec de la monnaie bancaire, de la monnaie scripturale , de l’argent scriptural, une reconnaissance de dette de ces s….. de banquiers, de l’argent qui appartient à un autre, je ne paye jamais par chèque, je ne sais pas, «
@ Paulo
Ces questions ont déjà été longuement débattues… et résolues, sur ce blog : consultez les billets dans la rubrique « Monnaie ».
Monnaie fondante comment ça peut marcher au niveau local ?
Quelle que soit la méthode d’introduction de la mf, elle prouvera instantanément sa supériorité par rapport à la monnaie actuelle en circulant bien plus efficacement, car elle est faite pour cela et rien que pour cela!
Il lui faut cependant conférer le complet pouvoir libératoire et l’obligation d’acceptation qui caractérise l’euro actuellement pour que la partie soit jouable.
On pourra ainsi imaginer une municipalité lançant un programme social (d’aide à la personne par exemple) ou de réparation d’équipements publics entièrement pré financés en monnaie fondante, par exemple, la masse salariale de 20 personnes pour un mois.
Les revenus en euros « fondants », en liquide par simplicité, constitueraient un apport net de pouvoir d’achat dans la commune.
Evidemment, au niveau central, il y aurait de réajustements à prévoir, en tout cas au bout de quelques semaines, mais nous verrons cela…et j’y répondrai plus tard.
En attendant, et puisque ces 20 salaires seront payés en mf et que cette monnaie est en mesure de tout acheter, elle diffusera rapidement et partout et finira dans les banques. Les banques seront amenées à les ramener à la municipalité émettrice qui créditera aux banques ces mêmes sommes – et elle pourra ainsi payer à nouveau les salaires pour le mois suivant…
Comme indiqué, tout retard de retour des billets coûtera au détenteur 0,5% de la valeur faciale du billet à verser dans les caisses de la municipalité émettrice, seule habilitée à réactualiser les billets en les timbrant ou en les tamponnant.
Une telle monnaie circulera rapidement et réalisera un nombre de transactions bien plus important que la monnaie traditionnelle, et cela est bien le premier objectif visé!
Petit détail: les banques prêteront à la municipalité émettrice les montants de billets ramenés sans intérêt, car cela leur évitera le coût de timbrage ou du tampon, autrement dit, elles ont intérêt à ramener vite ces billets et sans frais pour la municipalité.
Au cas où les billets reviendraient avant la fin du mois écoulé, les caisses de la municipalité pourront les remettre en circulation aussitôt, pour les recevoir à nouveau avant la fin du mois et financer ainsi davantage – au prix d’un endettement sans intérêts qui pourra rapidement permettre aussi, par ce biais-là, le rachat d’une ancienne dette alourdie des intérêts bancaires! d’où un allègement de la charge de la dette publique, ne néo-endettement ne supporte pas d’intérêts.
Quelle est la limite de ce système?
Elle doit être conventionnelle au sens où la quantité autorisée de mf devra être strictement encadrée en volume, car la monnaie émise serait autrement inflationniste…
Au cas où la municipalité ne récupérerait pas la totalité des billets fondants dans le mois, il faudra qu’elle soit autorisée à émettre suffisamment de monnaie supplémentaire pour garantir les salaires des mois suivants.
En effet, on peut prendre le pari que cette monnaie supplémentaire est exactement la quantité nécessaire pour maintenir l’expérience en équilibre et viable…
Les billets lui reviendront de toute façon peu après et produiront la taxe faciale de 0,5% mensuels (en cas de retour retardé seulement!).
Au bout d’un an, les billets tamponnés 12 fois par le maire seront remplacés par des billets nouveaux selon le même principe…
Quelle est, au-delà de la surprenante nouveauté d’une telle expérience, la découverte qui soutient tout cela ?
1) La valeur d’une monnaie est ce qu’elle peut acheter!
2) En cas de prix stables, il n’y a aucune raison de limiter la monnaie circulante dès lors qu’elle peut être émise sans générer des intérêts; il est cependant évident que l’indice des prix devra devenir la boussole de l’émission monétaire, à l’exclusion de tout autre.
3) C’est bien l’intérêt de la monnaie actuelle qui, en générant « le poids de la dette » qui est la cause de l’instabilité du capitalisme
4) Et cet intérêt est généré par la monnaie traditionnelle à cause du fait que les billets émis ne sont pas « fondants » mais censés « éternels »
5) La rapidité de circulation de la monnaie fondante imposera une limite à son émission, toujours pour éviter l’inflation.
Monnaie fondante comment ça marche déjà maintenant au niveau local ?
Voir par exemple le SOL en France, le Chiemgauer en Allemagne, et plus généralement les monnaies complémentaires étudiées et promues par Bernard Lietaer.
Bonjour,
Sur la demande de Paul Jorion, je copie-colle ici le contenu d’un mail que je lui ai envoyé après lecture du livre « L’argent, mode d’emploi » :
Je suis un des fidèles lecteurs de votre blog, et j’avais un peu participé aux discussions sur la monnaie, au début, avant qu’elles soient envahies, rendant la conversation plus difficile à suivre et plus superficielle. Je me contente maintenant des billets… 😉
En fait, j’aimerais vous remercier pour votre livre « L’argent, mode d’emploi ». Je l’ai attendu et je ne regrette pas, je viens en effet d’en terminer la lecture. Vous apportez des réponses à des choses qui me laissaient perplexes depuis des années, notamment grâce aux parties sur le Gerolstein et la dimensionnalité de la monnaie. J’oscillais entre la tentation de la « création de monnaie par les banques commerciales » (mais pas « ex nihilo », quand même, n’exagérons rien…) et le constat que non, décidément, non les reconnaissances de dettes et la monnaie, ce n’était pas la même chose. Sur votre blog, j’avais évoqué une « multiplication de la monnaie » à la façon d’un Jésus-Christ multipliant les pains et les poissons… c’était le meilleur compromis que j’avais trouvé. Mais là, j’ai l’impression d’avancer. .. !
Vous semblez dire que ce n’est qu’un début… je me réjouis de la suite !
En fait, j’aurais aussi envie de vous transmettre quelques remarques, souvent de détail, mais je sais que vous en ferez bon usage. Alors, les voici :
– Au début du livre, vous parlez à deux reprises de « monnaie bancaire » et il s’avère par la suite qu’il s’agit des reconnaissances de dettes. Ne serait-il pas mieux de renoncer purement et simplement à cette expression ?
– A la page 96, tout en haut, vous appelez croissance le surplus productif. Cela doit être une distraction car, pour qu’il y ait croissance, la production ne suffit pas… il faudrait une augmentation de la production.
– Aux pages 132 et 133, vous faites une présentation, me semble-t-il, un peu caricaturale de l’individualisme méthodologique. Pour ce que j’ai pu lire de ses tenants, ils ne nient pas toute dimension collective, mais la comprennent à partir d’initiatives individuelles. En tout cas chez Boudon, par exemple. Ce n’est pas que je souhaiterais soutenir l’individualisme méthodologique, mais je le trouve un peu brocardé ici…
– A la page 140, je me vois obligé de rappeler que le gruyère n’a pas de trous !!! C’est une confusion très fréquente, notamment en France. C’est l’emmental (sans h !) qui est connu pour ses énormes trous. Le gruyère n’a que très rarement de tous petits trous. Si vous n’avez goûté que celui avec des trous, il faut absolument goûter le « vrai » gruyère qui est bien meilleur !!!
– A la page 142, « l’oubli » de Casimir me laisse un peu sur ma faim. En fait, je l’imagine plutôt en train d’acheter quelque chose à quelqu’un d’autre qui lui déposera la somme sur un compte en banque, en se considérant comme propriétaire de la somme. Franchement, c’est oubli me chiffonne… Mon scénario de l’achat et du nouveau déposant est-il impossible ? Cela ne me semble pas le cas, et risque effectivement de compliquer quelque peu la démonstration.
– Dans la partie sur le comté de Gerolstein, étant donné l’année choisie de 1853, je m’attendrais plutôt à de la monnaie métallique (argent-métal, peut-être or) qu’à des billets imprimés. Que se passerait-il avec ce scénario si la banque ne pouvait justement pas « imprimer », mais devait s’approvisionner en monnaie métallique. Cela empêche-t-il les stratégies bancaires du Gerolstein ?
– Le choix du nom du banquier « Münze » est presque décevant… j’aurais préféré « Währung ». Cela aurait mieux collé !
– A la page 233, vous évoquez avec le dollar la seule devise restée ancrée à l’or. En fait, il y en avait aussi une autre (en tout cas une) : le franc suisse, et ce jusqu’en 1999, date de la rénovation de la constitution fédérale. Ce cas mériterait d’ailleurs d’être étudié plus à fond, car il n’est pas exclu que cette décision ait été prise sous la pression du FMI et des Etats-Unis. Suite à l’affaire des « fonds juifs dans les banques suisses », le gouvernement avait proposé de créer une fondation d’aide à des victimes internationales en investissant pour cela le bénéfice attendu de la vente de la moitié (!) des réserves d’or de la banque nationale suisse, soit 1300 tonnes ! Cette idée de fondation avait été présentée comme un effort de compensation de la part des autorit&eacu te;s suisses. Or, ce qui s’est passé par la suite est intéressant : le projet de fondation a été refusé en votation populaire et personne n’a pipé mot, ni aux Etats-Unis ni ailleurs…. comme si c’était le deuxième terme de l’équation, la vente de l’or qui importait surtout…. Je crois que Ferdinand Lips a écrit sur ce sujet.
– Votre livre est un effort très intéressant de clarification du fonctionnement de l’argent (pour éviter monnaie). J’ai l’impression qu’il serait intéressant d’y ajouter un moyen de mieux pouvoir se représenter la chose. Je pense en particulier à l’idée de la dimensionalité qui est présentée théoriquement. Ce qui serait fantastique serait de pouvoir réaliser une sorte de « cartographie » du système financier qui permettrait cette représentation en finesse et avec des chiffres.
Voilà. Ce ne sont évidemment que les remarques d’un simple lecteur, accessoirement enseignant d’économie dont la préoccupation est plus pédagogique que de recherche fondamentale. Mais cela oblige à l’expression concrète… et votre livre m’aide beaucoup sur ce terrain-là.
Il ne me reste plus qu’à ajouter mes meilleures salutations à ce message.
Daniel Schöni Bartoli
Prilly, Suisse
Cher Daniel Schöni Bartoli, merci pour vos précisions!
Etant suisse, vous avez certainement entendu parler de Silvio Gesell dont je rappelle constamment le souvenir!
à Paulo, et puisque vous ne voulez pas comprendre en écrivant que réponds à côté!
Non, je ne réponds pas à côté, l’argent n’est jamais utilisé deux fois en même temps, mais un nombre illimité de fois successvement! Il est encaissé, puis décaissé, enregistré sur un compte puis débité, toujours dans des opérations successives, pas en deux endroits en même temps, cela ne se peut pas, c’est quand même évident!
Quand je paye par chèque, la banque paye pour moi si j’ai le compte provisionné, sinon, elle ne paye pas, c’est tout!
Et si la banque fait faillite entre temps, elle ne paye pas, c’est tout!
La « solidarité de place » fait que d’autres banques s’y substituent … jusqu’à une certaine limite, j’imagine!
En tout cas, laissez tomber, soit vous admettez l’arithmétique, soit pas!
Je ne peux pas dépenser deux fois un seul revenu, la banque non plus, personne, d’ailleurs!
C’est tellement évident pour qu’il n’y ait que les universitaires pour ne pas l’admettre!
Paul Jorion a raison, la question est parfaitement résolue par les gens de bonne volonté et de bon sens!
Je rappelle, si les économistes continuent à vouloir tout embrouiller, c’est bien cela qui est grave.
Une telle escroquerie intellectuelle est pire que tous les milliards accaparés par les capitalistes.
Les capitalistes profitent de cette faillite morale et intellectuelle, des universitaires, de la gauche dans son ensemble!
La remise en cause du système nécessite surtout du courage et le désir de sortir des chemins rebattus et ressassés jusqu’à la nausée!
Un sous est un sous!
@Johannes Finckh : Oui, bien sûr !
Et d’ailleurs, les partisans de Gesell ont laissé un souvenir actif avec la banque WIR qui fonctionne toujours dans la Confédération. 😉
Je réponds à Daniel : s’il est vrai que la mémoire de la fondation du WIR est conservée par les géselliens, par contre la brochure-anniversaire « 50 ans Cercle économique WIR » éditée à cette occasion en 1984 ne fait plus mention des conditions de sa création.
Page 13 : Le cercle économique – société coopérative WIR – Une rétrospective historique, Directeur Emil Stutz, Cercle économique-société coopérative WIR, Bâle :
« De même que la manière de fonctionner du système de décompte WIR à l »époque et de nos jours ne fera pas l’objet de cette évocation du passé. »
C’est dommage ! Un lecteur suisse du blog de Paul pourrait-il nous éclairer ?
JF
Pouvez vous m’expliquer pourquoi vous avez plus confiance dans un bout de papier (un billet de banque) que dans une reconnaissance de dette d’une banque commerciale (votre compte courant), qui plus est garanti par l’État à hauteur de 70000 €?
L’important n’est-il pas le pouvoir d’achat plutôt que le chiffre inscrit sur un papier ?
la confiance est bien la clé de tout, évidemment, pas de doute!
Il reste que je vous expose des choses un peu plus compliqués, simples pour moi, apparemment, pas pour vous!
Je répète simplement que l’on ne dépense pas un même revenu deux fois en même temps. Et la banque ne peut pas à la fois payer ce que le titulaire du compte dépense lui-même et le prêter à un autre, c’est tout!
Réponse aux objections contre la monnaie fondante
1) pourquoi cette question sur le fonctionnement et la nature même de la monnaie (un semblant?) ne fait-elle jamais débat depuis la « théorie générale de la monnaie » de Keynes?
2) pourquoi la monnaie peut-elle à ce point brusquement faire défaut quand la « confiance » est entamée?
3) pourquoi la monnaie se retire-t-elle toujours davantage à mesure que les autorités renflouent?
4) où va cette masse liquide?
J’ai répondu qu’il y a un « trou noir » dans le système!
J’ai répondu que le principal « paradis fiscal » est constitué par les accumulations liquides privées auxquelles s’ajoutent les avoirs liquides déposés dans les banques tant que ces dépôts sont « garantis ». Garantis par quoi?…
J’ai répondu aussi qu’il convient de dégeler ces liquidités, et je ne voit aucun autre moyen que l’ »antigel » constitué par la monnaie fondante!
En effet, c’est seulement si la détention liquide cesse d’être sans risque (la trappe aux liquidités keynesienne, encore appelé « préférence pour la liquidité ») pour ceux qui les constituent que l’économie repartira!
Le « nouveau bretton woods » souhaité par Sarkozy&co n’aura aucune chance de fonctionner si cette question continue d’être occultée!
La suppression des autres paradis fiscaux serait évidemment salutaire, mais cela ne ferait qu’accélérer les mouvements de thésaurisation et génèrerait des mouvement déflationnistes incontrôlables si on ne s’attaque pas en même temps à la question même de ce qui rend à ce point gratifiant le fait de détenir du liquide!
Pour « renoncer » à la détention liquide, le « prix » de la monnaie deviendra de plus en plus extravagant au fur et à mesure que la croissance économique disparaîtra et au fur et à mesure que le risque d’insolvabilité des sur-endettés s’accentuera!
Ce « prix » élevé, à savoir le taux d’intérêt réel sera déjà élevé à 1 ou 0% en période déflationniste!
Car déflation veut dire: la valeur en terme de pouvoir d’achat de la monnaie liquide augmente sensiblement. Donc, même à 0%, le placement liquide sera une excellente affaire « sans risque » pour ceux qui ont retiré leurs billes en provoquant la baisse générale des biens capitaux (actions, sol, obligations, etc…)
Pour contrer un tel phénomène, il faut changer de système monétaire, et seule une monnaie à « durée de vie » limitée, fondante à mesure que le temps passe pourra exercer la pression nécessaire ( et suffisante) qui fera revenir les investisseurs sur les marchés des capitaux et de l’investissement productif !
Cher Paul,
C’est bien, s’il est acquis que les banques ne créent effectivement pas un centime via le crédit – ce qui est évident!, dans ce cas votre livre est déjà une révolution culturelle pour les « sciences » économiques! Bravo
Vous connaisse les travaux d’Helmut Creutz et aussi le livre de Silvio Gesell que vous mentionnez et louez même dans votre livre. Nous avons eu quelques échanges à ce sujet aussi. Voir aussi mon « billet invité » du 22 ovembre 2009.
Il me semble, cependant que l’interdiction de la fluctuation des prix, aussi sympathique que cela puisse être, cela n’empêchera pas la principale spéculation qui est constituée par le retrait pur et simple du capital financier sur des positions très liquides ou carrément vers le retrait de grosses sommes liquides du circuit, générant ainsi une pression déflationniste. Je vous ai envoyé le texte d’Helmut Creutz d’octobre 2009, où il illustre que près de 90% de l’argent liquide (en valeur, et notamment les grosses coupures), sont bel et bien hors circuit!
Une telle situation, conformément au rapport de force favorable au détenteur de capitaux et défavorable à l’emprunteur, cause bien l’intérêt de l’argent, comme vous le signalez bien sûr!
Or, tant que nous aurons ce système, avec ou sans spéculation, ce système va dans le mur, car la mécanique seule des intérêts et des intérêts composés suffit à cela!
Les écarts entre fortunés et endettés ne peuvent que se creuser et ne peuvent que causer d’autres crises d’insolvabilité – qui s’annoncent déjà. Cf Dubaï.
Aucune injection d’argent liquide d’ »en haut » ne pourra plus empêcher cela!
Et c’est bien pourquoi, j’insiste, le pas suivant sera bien une réforme de type gesellien, à savoir le lancement d’une monaie anticrise (fondante, comme on dit improprement). Car je précise que rien ne fond réellement en régime de monnaie dite fondante, car les quantités seront conservées comme vous le souhaitez, Gesell prévoyait sans aucune ambiguité possible que les sommes fondues devront être rajoutées en continu par l’institut d’émission (la banque centrale). Et les prix moyen doivent rester stables.
Et ceci n’est que justice, car le capital détenu sous formùe liquide DOIT fondre pour être conforme le plus possible à la marchandise « spéciale » qu’est l’argent selon ce que vous articulez dans votre livre.
A savoir une « marchandise restant toujours sur le marché » pour opérer des transactions, en nombre en principe illimité comme l’indique aussi votre notion de dimensionnalité de la monnaie que je peux parfaitement accepter.
Pour que l’argent soit véritablement porteur de cette dimensionnalité, à savoir pour qu’il fasse le plus de détours possibles via de très nombreuses transactions, il fadra bien que sa course soit ininterrompue, autrement dit, son usager doit le passer le plus possible plus loin.
Cela ne dit pas, contrairement à ce que vous redoutez, qu’il faut nécessairement toujours acheter, même n’importe quoi, cela dit simplement que je dois me séparer du billet dans le délai entre la prochaine date de « fonte », disons dans un mois, et je pourrai opérer cette séparation, quand je n’ai rien de particulier à acheter, aussi bien en portant le billet à la banque en échange d’une « reconnaissance de dette », comme vous écrivez si bien, autrement dit, en épargnant.
A charge de la banque de maintenir alors l’argent en circulation, ce qui est bien sa raison d’être, son métier déjà maintennt, étant bien l’intermédiaire entre créanciers (épargnants) et emprunteurs (débiteurs).
Au besoin en ne me versant plus d’intérêts et en me garantissant simplement l’avantage d’échapper ainsi à la fonte!
La banque devra et pourra dès lors aussi baisser les taux d’intérêt pour ses emprunteurs, car elle pourra préserver sa marge nécessaire.
C’est alors seulement qu’une lente logique de désendettement général pourra être initiée!
Et ‘économie réellement stabilisée, même en dehors de toute logique de croissance!
De plus, cette monnaie constamment et régulièrement circulante supprimera rapidement toute possibilité de chômage, car elle organisera toujours le parfait écoulement de tous les biens et services via le désendettemet du plus grand nombre dont le pouvoir s’accroîtra d’autant.
Atre point: ce seront bien les biens durables qui seront privilégiés par les consommateurs en régime de monnaie anticrise, car cela sera un moyen élégant de se préserver aussi contre la « fonte ». En clair, une politique écologiquement responsable ne va qu’avec la monnaie anticrise, pas sans elle!
Ce que je souhaite c’est qu’il y ait un grand nombre de personnes, dont vous, qui puissent soutenir cela, car le château de sable du désert d’Arabie qu’est le capitalisme tient encore plus debout à cause des économistes si défaillants dans leur ensemble qu’à cause des richesses confisquées de la petite miorité!
Si le monde intellectuel et universitaire pouvait basculer et produire un discours nouveau pour contrer le capitalisme autrement plus efficacement que le funeste marxisme, nous pourrions parfaitement emporter le morceau!
La défaite de la science économique est à ce point totale que seuls ceux qui se tenaient en marge des économistes établis, comme vous (moi aussi) pouvaient prévoir cette grosse crise comme un événement inéluctable.
Est-ce que des économistes nullissimes avaient été « sanctionnés » pour leur incapacité d’éclairer les pouvoirs publics? Nullement, pas plus que les traders qui continuent d’être grassement gratifiés comme s’il ne passait rien!
Bonjour M. Jorion,
J’ai lu le chapitre sur Silvio Gesell dans votre livre et franchement vous faites là une preuve d’un bonne analyse. En système alternative quelque part protéger par une système existent ce n’est pas une preuve que la système alternative peut exister a ces propres jambes.
L’expérimente reste intéressant, mais probablement la logique Gesell est probablement trop basée sur la consommation, pas beaucoup différent dans l’actuelle croyance de hélicoptère Ben.
Tiens, en postant un commentaire sur cet article, Peter Hoopman l’a fait revenir sur le devant de la scène. Relisant ce beau plaidoyer pour la monnaie fondante, je trouve que cette solution a au moins le mérite de traiter d’un problème de fond : faire circuler la monnaie. Las ! Je doute qu’elle gêne l’accumulation des profits : celle-ci pourra continuer sous formes de titres divers et variés, les capitalistes ne pouvant, de toute façon, placer tous leurs avoirs dans des choses matérielles.
Je ne suis pas d’accord avec le début : « Votre dernier passage sur la « dimensionnalité » de la monnaie (…) va tout de même dans le mur ! » : non, cette théorie n’est pas assez développée pour qu’on puisse dire ça. Pour appréhender la valeur, la « dimension temps » est incontournable, un jour on en parlera comme d’une évidence. Mais c’est aux antipodes de la pensée économique actuelle si je songe, par exemple, à la théorie de la « substittuabilité » d’Allais qui conduit à situer la valeur uniquement dans le présent. C’est bien parce que l’économie n’arrive pas à appréhender le temps que l’on va de crise en crise.