Tout le monde n’aura pas lu l’article qui m’était consacré dans L’écho, samedi dernier. Ne serait-ce parce que c’est une journal belge. Alors voici ces trois grandes pages, qui m’ont offert l’occasion de m’expliquer de manière un peu plus détaillée que ce n’est le cas d’habitude dans la presse.
Vision latérale sur la crise
L’argent, mode d’emploi
Créateur d’un modèle économique pour lui-même
6 réponses à “L’Écho, samedi 14 novembre 2009 (suite)”
»On devient vite accro à Paul Jorion.
Est-ce l’originalité des idées? La forme du discours? L’adéquation
entre ses thèmes de prédilection et notre période
où foisonnent les désillusions et les questionnements ? »
Il y a aussi pour moi en tous les cas , le rythme et le nombre de publications sur ce blog.
Paul, François j’admire votre régularité ; à faire palir l’armée des »professionnels ».
Il est bien vrai comme vous le soulignez si justement que le Capital est la forme archaïque de l’Argent et que le capitaliste peut avoir quelques illusions sur le pouvoir de l’argent grace auquel il pense pouvoir tout acheter et c’est pourquoi l’économie fut il y longtemps comprise comme une science de l’enrichissement.
Dans la poche d’un pauvre et c’est ainsi que je comprends ce que vous dites, l’argent est rareté et même illimitation de la rareté. L’argent sous sa forme moderne est le Salaire , l’économie politique en effet part du point de vue de ceux qui ont de l’argent et donc des illusions que la rareté qui est l’essence même de l’argent peut s’accroitre indéfiniment. Pour le capitaliste la rareté est sacrée, c’est même ce qu’il entend par richesse car la richesse du commerçant sous entend la pauvreté pour tous les autres . Le salarié – et aujourd’hui ceux ci représente la presque totalité des hommes – expérimente lui cette rareté effective de l’argent,l’argent sans les illusions que donne le Capital, l’argent pauvre, la rareté qui augmente . Quand son maître était méchant l’esclave pouvait nommer sa souffrance, le salarié lui est voué soit a ne rien comprendre et c’est ce à quoi on assiste aujourd’hui, le monde est un immense carreau du temple ou alors à comprendre que l’argent n’est pas seulement une chose ou une marchandise mais un rapport social c’est à dire une idée dans toute les têtes, une institution.
« L’argent sous sa forme moderne est le Salaire ».
Pas exactement, kabouli. Pour le pauvre, l’argent est le salaire, les diverses aides et allocations, et, bientôt, le salaire minimum universel, qui mettra un terme à l’humanité. Pour le dominant social, l’argent est la fortune personnelle, dont la courbe exponentielle dépasse allègrement la courbe naturelle des compétences.
C’est pourquoi la notion de « salaire » est inappropriée et pourquoi une limitation des salaires serait une idée absurde et dénuée d’efficacité.
Bonne interview, de qualité. La photo de la deuxième page est excellente je trouve.
Le journaliste de L’écho connaît bien son sujet ou le bonhomme en question, ou les deux.
Vraiment de la belle ouvrage ! Pour qui n’aurait jamais entendu parler de Paul Jorion la présentation est excellentissime :
le projet intellectuel novateur mûri de longue date et dont la diffusion semble désormais irrésistible y est restitué dans toute sa portée et sa désarmante simplicité.
Le portrait de Saskia Vanderstichele est génial.