Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Dans vingt ans, avec le recul, on considérera la crise qui débuta en 2007 comme la première grande bataille de la guerre sino-américaine. Si l’on veut se convaincre que la Chine est en passe de gagner, il suffit de lire les communiqués de presse accompagnant le déplacement de Mr. Obama en Chine.
Résumons ici le plus important d’entre eux : la Chine dispose désormais d’armes balistiques permettant d’atteindre des navires naviguant à moins de 1 500 kilomètres de ses côtes. Cinq porte-avions, sur les onze que compte la flotte américaine, tombent dans cette catégorie. Il faudra qu’ils aillent désormais naviguer ailleurs.
Les autres communiqués évoquent Mr. Obama discourant des droits de l’homme, tandis que le visage de Mr. Jintao reste de marbre. Ou, inversement, Mr. Jintao évoquant l’urgence pour les États–Unis de remettre leur finance en ordre, de surveiller le dollar et d’arrêter de faire la même erreur que le Japon en 1997 en maintenant le taux court à un niveau trop bas – et Mr. Obama écoutant sans sourciller.
Pourquoi Mr. Obama frémirait-il d’ailleurs ? ses économistes ont fait la preuve par neuf que les États–Unis n’ont aucune responsabilité dans la crise : tout vient de la sous-évaluation du yuan. La crise a une origine m.o.n.é.t.a.i.r.e. Qu’on se le dise ! Ce n’est pas Mr. Bernanke à la tête de la Fed qui le démentira : il doit son impressionnante carrière, financière aussi bien qu’académique, au fait d’avoir démontré que la crise de 1929 – pas plus d’ailleurs que celle de 2007 – n’avait un quelconque rapport avec l’abominable disparité qui existait aux États–Unis dans la distribution du patrimoine, ni avec la spéculation effrénée – foncière et boursière – qui caractérise pourtant les deux périodes. Non, dans un cas comme dans l’autre, la crise était due à un problème m.o.n.é.t.a.i.r.e.
La Chine savait que l’Amérique, à la gâchette facile, ne verrait pas d’un bon œil la montée en puissance qu’entraînerait nécessairement sa révolution industrielle, devenue enfin possible à la fin du XXe siècle. Alors, il fallait s’en faire une amie – du moins pour un temps. Les salariés américains ne recevaient plus assez d’argent de leurs employeurs ? Qu’à cela ne tienne : la Chine les aiderait à obtenir du crédit : elle achèterait tant de RMBS (Residential Mortgage–Backed Securities) que les taux long terme baisseraient à ce point que même les Américains les plus pauvres pourraient s’acheter des maisons, que le prix de ces maisons flamberait et qu’avec les plus-values réalisées – sur la revente ou sur le refinancement du crédit – les ménages américains achèteraient jusqu’à plus soif des produits Made in China.
« Fais de la force de ton adversaire, sa faiblesse ! » Le gros lourdaud se précipite vers vous ? Une légère esquive et, d’une chiquenaude, vous l’envoyez s’écraser contre le mur. Les arts martiaux sans doute, mais aussi le jeu de Gô : l’encerclement par une multiplication de positions favorables. La bulle immobilière se poursuit aux États–Unis ? La Chine y gagne. La bulle crève ? L’Amérique y perd. Qu’on ne me dise pas que personne en Chine n’y avait pensé !
On n’est peut-être plus communiste en Chine, mais on y lit toujours Marx : le Grand Soir du capitalisme n’y est pas considéré comme une fable. Mais que la Chine fasse attention : si Grand Soir il y a, il vaut pour tous les capitalismes : pour les récents comme pour les anciens. Et ni la spéculation immobilière à Pékin ni la bourse de Shanghai ne sont à l’abri.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
134 réponses à “La guerre sino-américaine”
Paul, comment concevez-vous la fin du capitalisme dans le monde occidental et qu’est-ce qu’il y aura après ?
« Paul, conduisez-nous vers la lumière », dirait Dieudonné. 🙂
À Betov,
Vous êtes la lumière. Lol.
hors sujet, mais d’actualité cruelle; un article publié ce matin dans la tribune :
Le surendettement des ménages français en très forte hausse
Selon Le Parisien, qui cite la Banque de France, le nombre de ménages surendettés a atteint 162.171 sur les trois premiers trimestres de 2009, contre 137.842 sur la même période de 2008. Le crédit « revolving » en est souvent la cause.
Le nombre de ménages surendettés ayant engagé des procédures de demande d’aide a atteint 162.171 sur les trois premiers trimestres de 2009, contre 137.842 sur la même période de 2008, selon le journal Le Parisien de ce mercredi, qui cite la Banque de France. Les situations sont de plus en plus graves, puisque la procédure exceptionnelle de « rétablissement personnel », qui consiste à vendre la totalité du patrimoine d’un ménage en contrepartie de l’effacement des dettes, a été déclenchée 32.000 fois déjà cette année contre 25.000 durant la même période un an plus tôt.
La moyenne de surendettement atteint 40.000 euros par dossier en France, contre une somme deux fois moindre en Allemagne et 18.000 euros en Belgique.
Le phénomène s’est développé notamment depuis les années 1980 en France, avec l’usage très large du crédit à la consommation par les banques, sous des formes aujourd’hui contestées comme le « revolving ».
Cette pratique consiste à mettre à disposition des sommes importantes en échange de taux de rémunération très élevés. Le gouvernement a refusé d’interdire cette pratique en octobre, Christine Lagarde expliquant qu’elle créait des emplois. A été lancé simplement un projet d’encadrement léger des pratiques bancaires qui doit être examiné en 2010.
latribune.fr
Merci
Comme aux US on voit en France des journaux financiers critiques et des journalistes de plus en plus « courageux ».
C’est que la peur augmente…
J’ai quelques questions (peut être bête) qui me travaillent depuis quelques années : peut-on prédire l’arrivée de l’inflation à deux chiffres dans nos économies occidentales? c’est pour quand le grand soir? Pourquoi les banques centrales indiennes, chinoises et aussi la banque de France achètent de l’or (les conteparties des prêts faits aux banques sont-ils si pourris que ça? Merci d’éclairer mes doutes de jeunes professeur de ses.
Je ne peut malheureusement que vous répondre à la deuxième question ( je crois que les achats d’or se comprennent d’eux mêmes)
Cette crise n’entraînera ni grand soir, ni révolution : peut-être des mouvements violents sans lendemain. C’est d’ailleurs ce que vous expliquerait M Besancenot s’il était sérieux : « le grand soir » ne peut arriver que si existe une perspective un minimum cohérente fût-elle imaginaire.
Or le fait est que cette perspective d’évolution n’existe pas; et ce n’est pas la floraison des discours anti-capitaliste qui y apportera quelque chose, contrairement à ce qu’on croit. Et pour cette raison simple qu’Hegel expliquerait mieux que moi : un anticapitaliste est in fine un ardent défenseur du système qu’il prétend combattre, car sans capitalisme son discours n’aurait plus aucun sens !
D’où l’intérêt irremplaçable de ce site qui se situe sur un positionnement tout à fait différent ; mais il y a loin de la coupe aux lèvres !
Effectivement non, les chinois n’importent pas que les billets ils importent les bulles aussi.
Et au même titre que la crise est le fait d’un excès d’épargne asiatique, les deux bulles chinoises sont exclusivement le fait de la politique monétaire des américains. Ces deux pays ont finalement beaucoup en commun 🙂
http://www.nakedcapitalism.com/2009/11/should-america-kowtow-to-china.html
Mais je n’imagine pas les américains se prosterner d’ailleurs ce n’est pas américains VS chinois, c’est ploutocrates des deux pays VS leurs classes respectivement moyennes et pauvres.
La dessus les riches américains et les riches chinois n’auront aucuns problèmes pour s’entendre, quelque soit le nom que porte le système.
A quelle sorte de « guerre » faite vous référence? On peut imaginer beaucoup de variations sur ce thème; disons, de la guerre des mots à la guerre atomique.
@A:
« Paul, comment concevez-vous la fin du capitalisme dans le monde occidental et qu’est-ce qu’il y aura après ? »
Heu…C’est toute la question…
Et c’est juste parce qu’il n’y a actuellement aucune réponse possible à cette question, que les choses donnent l’impression d’aller à peu près « bien » tout en continuant d’aller de plus en plus mal…
Toutes les hypothèses sont, comme on dit, « sur la table »…autour de cette table: un grand silence…
Wittgenstein disait: « Ce dont on ne peut parler, il faut le taire ».
Nous y voilà!
La chine a planifié sa montée en puissance depuis longtemps….ça c’est clair
Les BRIC l’accompagnent dailleurs!
Par contre, sa spéculation effrénée et sa forte orientation vers les exportations en font sa force…..
Comment se fait il que la chine puisse croitre de 9% quand le recul du commerce mondial est si grand : tout le monde diminue ses achats dans le monde, par contre la chine vend plus??????
On nous dit pas tout!!!
Le Renminbi étant arrimé au Dollar, rien d’étonnant à ces 9%, ni à ce que ce soit l’Europe qui paye.
n’oublions tout de même pas que les « statistiques » chinoises ont toujours été sérieusement critiquées. déjà que les nôtres ne sont pas terrible !!!!
de plus, on fait dire ce que l’on veut aux chiffres.
enfin, il convient toujours de replacer la publication de statistique dans l’environnement économique, politique etc ….
Cedric.
Dans les BRIC, l’Inde est souvent en désaccord avec la Chine. Et armée par les US. Il se pourrait que l’axe se résume à un BRC. (ce qui est déjà une sacrée force)
Si, on nous dit tout. Mais il faut trouver l’information.
Les déversements de liquidités en Chine font comme partout ailleurs : ils gonflent artificiellement le PIB, mais ne profitent pas à l’économie réelle.
Ils « bullent », comme tout le monde.
>Comment se fait il que la chine puisse croitre de 9% quand le recul du commerce >mondial est si grand : tout le monde diminue ses achats dans le monde, par contre la >chine vend plus??????
Tout simplement parce que les statistiques Chinoises sont grossièrement faussées par un mélange assez étonnant de culture stalinienne (toujours présenter de bons chiffres, même s’ils sont aberrants), de management par la carotte (si les fonctionnaires ne fournissent pas de « bonnes » statistiques, ils n’ont pas de carrières) et de confucianisme (qui fait que l’on ne critique pas le Chef en face), qui permet d’inventer une croissance à 9% sans création d’emplois en nombre suffisant (la Chine connaît un manque terrible d’emplois, même pour les jeunes diplômés.)
@ Paul
Pour la première fois vous faites allusion à l’aspect « militaire » éventuel des relations sino-américaines.
Etes-vous inquiet à ce point?
L’animal US est blessé, serait-il sujet à diversion ou à pratiquer l’attaque préventive pour masquer son déshonneur?
Je pense bien sûr à l’influence improuvable (?) d’une faction neo-cons associée au CMI.
Hello, ami haché.
Oui, Paul a raison. Car les tensions sont de plus en plus vives et n’ont aucune raison de diminuer.
Et il faut suivre aussi de façon objective (et non comme Dedefensa) les scissions en cours au sein du gouvernements US, et SURTOUT, les milliardaires du pays qui diversifient leur patrimoine ainsi que des personnages connus (économistes, journalistes, stars en tout genre,…) qui critiquent ouvertement le gouvernement. Seulement UN an aprés sa constitution.
Les dernières élections locales aussi, qui sont gagnées par des opposants à la caste en place, et sont largement…populistes.
Ca bout, là-bas.
Ainsi, allez dire à un Américain quelconque, aprés tant d’années pendant lesquelles ont lui a rabaché qu’il était maître du monde et qu’il doit accepter de se plier à ce qu’il considère être une « sous-nation »…
Ils l’ont sec. Si j’ose dire.
Notre avenir le meilleur semble donc être le principe de base de la Suisse… : neutres.
See you soon. Et si on se voit pas : on s’écrit.
“Small is beautiful, but big is powerful”
Le gouvernement américain utilise de l’argent qu’il n’a pas pour éponger les dettes de fraudeurs financiers (investir dans le passé) pendant que la Chine utilise de l’argent qu’elle a pour s’acheter du pétrole (investir dans le futur). L’individu US s’achète des armes car il n’a plus confiance en un système qu’il voit s’effondrer pendant que les minorités chinoises guettent les brèches dans l’appareil pour revendiquer des droits élémentaires.
La fin du pouvoir d’achat des US (fin du pétrodollar et du dollar) et les limites physiques imposée à la Chine et au Monde (population en croissance et déplétion des ressources) seront les éléments clés sur l’avenir de ces deux pays ‘Too Big to Fail’. Il est possible que ces deux pays soient en fait ‘Too Big to Live’.
Je me permets d’appuyer et de prolonger la question de A. : comment concevons-nous la fin du capitalisme et qu’est-ce qu’il y aura après ?
(http://www.pauljorion.com/blog/?p=4959#comment-41085)
Le capitalisme libéral est l’enfant du pétrole.
Nous ne vivons pas la fin du capitalisme, mais la fin du pétrole.
La production de brut stagne depuis 5 ans maintenant.
La suite est facile à deviner : retour au 18ème ou 19ème siècle, avec entre temps retour au niveau de populations soutenable à l’époque (sans agriculture industrielle), et donc, la courbe de l’énergie étant liée a la courbe démographique, je vous laisse imaginer les « méthodes » pour y parvenir, sachant que un des facteurs principaux sera, dans la déliquescence générale, celle de « l’hygiène » (le premier coût qu’on peut réduire, c’est les ordures) et donc le retour des pandémies.
@ybabel: C’est effectivement ce qui nous attend si nous ne nous débarrassons pas du capitalisme. Celui-ci ne pourra survivre qu’en sacrifiant la démocratie. Je préfère pour ma part espérer que nous vivons bel et bien les dernières années du capitalisme, tout en étant bien conscient que c’est loin d’être gagné.
@ybabel
Pour compléter ce que vous dites :
La fin du pétrole ne veut pas dire que l’on retourne vers le moyen age. Deux raisons à ca :
– même limitées, les énergies renouvelables existent, et peuvent faire une différence.
– la densité de population aujourd’hui est bien trop grande pour permettre ce mode de vie
Extrait de Without the Hot Air, librement téléchargeable de David Mc Kay
( http://www.inference.phy.cam.ac.uk/withouthotair/c18/page_108.shtml
et http://www.inference.phy.cam.ac.uk/sustainable/book/tex/sewtha.pdf)
Bio-powered Europe
Sometimes people ask me “surely we used to live on renewables just fine,
before the Industrial Revolution?” Yes, but don’t forget that two things
were different then: lifestyles, and population densities.
Turning the clock back more than 400 years, Europe lived almost en-
tirely on sustainable sources: mainly wood and crops, augmented by a little
wind power, tidal power, and water power. It’s been estimated that the
average person’s lifestyle consumed a power of 20 kWh per day. The wood
used per person was 4 kg per day, which required 1 hectare (10 000 m2) of
forest per person. The area of land per person in Europe in the 1700s was
52 000 m2. In the regions with highest population density, the area per per-
son was 17 500 m2 of arable land, pastures, and woods. Today the area of
Britain per person is just 4000 m2, so even if we reverted to the lifestyle of
the Middle Ages and completely forested the country, we could no longer
live sustainably here. Our population density is far too high.
Lemar, les énergies renouvelables sont pratiquement illimitées. Et c’est bien ça le pire.
@Betov
En théorie vous avez raison, en pratique … j’en doute.
Qui accepterait que la moitié du territoire, la majeure partie des côtes soit exclusivement consacrés à la « production » d’énergie renouvelable ? Même les écologistes se battent contre des projets éoliens sous prétexte qu’ils abîment le paysage, alors que rapportée à notre consommation énergétique totale, la production d’énergie éolienne à cette échelle reste absolument marginale.
Pour le moment: Pas de réponse . (pas de réponse possible…C’est beaucoup trop tôt.)
Les énergies renouvelables oui, mais un rapide calcul montre qu’elles ne fournissent pas le même ordre de grandeur d’énergie que le pétrole. (A supposer qu’on puisse faire la transition entre les 2 industries sans avoir besoin de la première … ce qui est loin d’être le cas)
Donc il faudra renoncer a une grande partie … de notre « confort » / mode de vie et aussi … 🙁 de la population 🙁
@Ybabel
« La lutte contre la nature est sans espoir, et pourtant elle sera poursuivie jusqu’à la fin »
« Le maître du monde est en train de devenir l’esclave de la machine qui le force à passer par où elle veut. Abattu, le triomphateur est battu par le char »
« Le luxe aujourd’hui habituel dont bénéficie, par rapport au coolie, le travailleur blanc sera sa perte. »
in Spengler: l’homme et la technique 1931
Voir: http://agora.qc.ca/reftext.nsf/Documents/Technique–La_conception_de_Spengler_par_Jacques_Dufresne
Le pétrole est sans aucun doute une manifestation de notre culture occidentale, mais les visions du monde peuvent changer de façon très soudaines et inopinées (dans le cas de civilisation, de façon souvent violente aussi: http://www.mondialisation.ca/index.php?context=viewArticle&code=MAR20091119&articleId=16186)
Ybabel,
Votre message du 18 à 10:54 : les conditions d’hygiène et de traitement des ordures que vous décrivez concernent actuellement une grande partie de la population mondiale
A propos de l’aspect militaire, je voudrais ressortir des extraits d’un article de Courrier International ( n 737 – 16 déc. 2004), article écrit par Wang Jian – Membre de la Société de macroéconomie de Chine (qui ne représente pas nécessairement l’avis du gouvernement Chinois, mais allons savoir?…)
l’évidence du besoin énergétique de la chine et de l’inde ne peut être remis en question.
il est bien évident que les tensions sur le marché des matières première sera énorme.
cette situation me fait penser à la celle des habitant que l’île de pâques qui, manquant de ressources se sont entretués avec des cas de cannibalisme avérés.
seront nous aussi idiot ?
Le plus simple est donc de considérer que la Chine ne comptera jamais 1.6 milliards d’individus.
Les démographes commettent les mêmes erreurs que les économistes.
Quelle durée va prendre la fin du capitalisme ?
Yvan dit:
« Laisser tomber un vrai lingot et un faux sur un sol en béton,… »
C’est vrai, moi je m’amuse à ça tous les matins, au petit-déjeûner…Qu’est-ce qu’on se marre ! ;-))
Très bonne question, la seule qui vaille.
Et l’autre est de savoir comment ça arrivera, ou encore de savoir si les banquiers et la bourse peuvent vivre sans économie réelle, avec une économie « zombie » comme on dit récemment. La disparition de l’économie classique entraînera l’émergence de pouvoirs locaux dont l’économie sera locale (mafia, conseil régional, etc) La disparition de l’économie globale est la disparition du pouvoir central.
Les économistes n’ont pas assez d’imagination pour voir ce qui est en jeu, que la société va se réorganiser sans eux, et en dehors des pouvoirs classiques. Que ces pouvoirs locaux soient démocratiques, rien ne le garantit…
Dans la chaos qui en manquera pas d’arriver, j’imagine très bien les citoyens se rendre à la mairie, se regrouper autour du maire ou d’une autre figure et s’organiser au niveau de la commune pour survivre.
Il ne faut pas se leurrer, ils n’arriveront pas à sauver le monde.
Concernant le Go, sa philosophie est identique à celle des échecs et autres arts de la guerre : ne dévoiler ses plans que lorsqu’il est trop tard. Le go est plus intéressé par l’espace que par les pièces de l’adversaire…
Pierrot.. j’aurais dû préciser.
J’ai travaillé en bijouterie. Option contrôle de gestion et organisation de production.
Le premier lingot que l’on a dans les mains est « impressionnant ». Puis, ils deviennent de simples presses-papiers de 2 kilos…
Judicieux commentaire, Lisztfr. (est-ce que ça se prononce?)
Par contre, sauver le monde…???
Vous devez rêvez, là.
Il s’agira de sauver sa peau. Et ce sera déjà pas mal à l’échelle de sa ville, car permettra :
1) de retrouver des valeurs de solidarité.
2) de lier des liens réels avec des personnes de confiance.
Et cela n’a pas de prix. (dhollarment, je parle)
à Father Greed,
d’accord avec vous, et la terre ne portera peut-être pas 9 milliard d’individus en 2050 ou je ne sais plus combien.. C’est comme dans la nature, même les espèces les plus invasives doivent finir par s’ajuster à la ressource, et au territoire ! L’espèce humaine est peut-être dans une phase d’expansion, au détriment des autres, mais faudra bien qu’elle fasse avec la réalité de son milieu. Et on ne le fera même pas exprès.
« la Chine dispose désormais d’armes balistiques permettant d’atteindre des navires naviguant à moins de 1 500 kilomètres de ses côtes. Cinq porte-avions, sur les onze que compte la flotte américaine, tombent dans cette catégorie. »
Là encore, nous observons les effets de cette révolution épistémologique qui pris naissance au début du XXème siècle.
Cette révolution nous a désinhibés, psychologiquement puis matériellement. Prolongement d’une révolution industrielle, avec une intelligence partagée en plus.
Conséquemment, la puissance avec laquelle nos capacités naïves à inférer peuvent désormais s’incarner concrètement, ont permis à la Chine, sous certaines conditions, d’atteindre l’objectif de disposer d’armes balistiques en à peu près dix ans. (Bloomberg via ContreInfo).
Les conditions auxquelles je fais allusion portent sur la non-complexité (au sens mathématique du terme) du problème à résoudre.
Dans la même lignée, je ne vois pas ce qui empêchera l’Iran de se doter de l’arme nucléaire.
Prenons a contrario le programme d’avions de combats JSF, Joint Strike Fighter , engagé par l’administration américaine il y a plus d’une décennie. Ce programme est complexe (toujours au sens mathématique du terme) et semble, aujourd’hui, se trouver dans une situation critique. Comme feu le BMDE, ce système anti-missiles que les USA voulaient installer en Tchéquie et en Pologne.
On pourrait conclure, en parodiant Archimède, qu’avec une méthode, il est désormais possible de soulever le monde.
Vu le niveau d’arnaque « colossal » atteint par les astuces de <> je me demande si on peut ajouter foi à l’histoire des lingots et barres d’or fin:
« fourrés au tungstène »…
Il semblerait que la Chine en ait mangé…ce serait perdre gravement la face…
Le poids atomique du tungstene est égal à celui de l’or, il suffit de plaquer or des lingots de ce métal…bénéfice colossal.
C’est dur à faire il faut être équipé, mais c’est à la portée d’une banque ou d’un cartel.
http://fofoa.blogspot.com/2009/11/is-dollar-good-as-tungsten.html
Euh ? Poids atomique du tungstène : 74 ; de l’or : 79.
c’est la masse volumique qui compte, elles sont en effet assez proches, mais différentes.
tungstene = 19 300 kg/m3
or = 19 250 kg/m3
Hhmm.. non.
En effet, les titres de possession d’or sont faux. Car déjà, vous êtes certain de ne posséder au maximum que 95% d’or réel.
Cette rumeur s’appuie sur ça.
Essayer de vendre un faux lingot est par contre, un risque bien trop grand : ils sonnent différemment.
Laisser tomber un vrai lingot et un faux sur un sol en béton, vous verrez : le bruit est complètement différent.
Le tungstène sonne « sec » et rebondit, car beaucoup plus dur.
>c’est la masse volumique qui compte, elles sont en effet assez proches, mais différentes.
>tungstene = 19 300 kg/m3
>or = 19 250 kg/m3
Donc, differentes d’un quart de pourcent. C’est peu. Avec un balance de precision ca peut etre decele, mais si les petits malins ont laisse un trou dans leur tungstene pour amener la masse d’un lingot a ce qu’elle devrait etre en or pur, c’est indecelable par pesee. Comment constate-t-on ce genre de fraude? Radiographie? Numero de serie non repertorie, ou redondant?
Autant pour moi Messieurs, masse volumique, merci Lemar.
Il suffit de laisser qq bulles dans le tungstène et de plaquer en vrai or pour satisfaire la banque d’Angleterre.
Je ne suis pas capable de vérifier si le tungstène sonne plus sec, c’est Yvan qui possède des lingots des deux qualités.
Si c’est un hoax, il fera juste du buzz…
Si c’est vrai çà fera boom.
Je ne porterais pas trop de crédit à cette info, si j’étais vous.
Car même en imaginant de laisser une couche d’or suffisante pour que le tungstène ne soit pas détectable avec, pas exemple, un simple coup de marteau, il suffit :
– prendre des lingots par échantillonnage suffisant.
– les percer de part en part ou les passer à la presse car l’or est ductile.
La présence de tungstène apparaîtrait immédiatement.
Maintenant, que Fort Knox soit rempli de tungstène peint en jaune, là, je ne vois absolument pas comment cela pourrait être vérifiable.
Déjà qu’il faut attendre qu’une banque fasse faillite pour connaître un tant soit peu les valeur réelle de ses actifs…
Et encore, voyez l’autopsie de Lehman qui prendra le plus longtemps possible.
Passage de pouvoir, je fais des images, un gâteau de la terre que nous nous partagions entre pays occidentaux, disons 1 milliards à participer au festin….
L’arrivée des pays du Bric, c’est disons 1 milliard de plus et potentiellement 2 milliards de plus à vouloir du gâteau…
En théorie le gâteau n’est pas extensible même si d’aucuns pensent que l’on peut accroître notre consommation grâce à la science…donc en théorie notre part du gâteau doit diminuer quoiqu’il arrive et nous ne sommes pas prêts et ce me semble les USA encore moins que les autres….
Si maintenant on dit que le gâteau peut se réduire, matières 1ères, eau – pétrole – nourriture par exemple, qui aura le gâteau…
Ce me semble la Chine est devenue l’usine du monde, avec les licenciements, les prè-retraites, les fermetures d’usines, les pays occidentaux ont perdu non seulement les usines mais aussi leur capacité à assumer toutes les productions industrielles…
Le peak de pétrole est atteint, le gaz, le charbon cachent ce fait, demain le prix du pétrole va monter, inéluctablement, il restera alors à la Chine de réévaluer le Yuan pour payer ce pétrole, nous occidentaux devront accepter cela car nous n’avons plus les usines, le transfert du gâteau sera alors automatique…
Reste que le peak atteint, il y aura raréfaction du pétrole, nous entrerons donc dans la guerre pour le pétrole…
Quant à savoir si il y a encore du pétrole à trouver, c’est vrai, nous oublions seulement de dire que lorsque l’on parle de prix de l’extraction du pétrole, on devra bientôt commencer à parler du coût d’extraction du litre de pétrole exprimé non en dollars mais en litre de pétrole et là, le discours changera…
Lorsque l’on verra que pour aller chercher un litre de pétrole au fond de la mer ou dans les schistes bitumineux du canada il faut mettre plus d’un litre de pétrole pour en récupérer un, alors on s’apercevra que nous sommes depuis 2 siècles non dans la société industrielle mais dans la sté du pétrole…et alors nous prendrons conscience du problème posé à nos enfants…
Reste que nous devrons tjs nous nourrir et nous protéger, le commerce mondial c’est 20% du commerce total, nos stés surconsomment et vont devoir cesser les gâchis….
La question est qu’actuellement nos stés ne prennent pas le chemin de cette évolution et c’est cela qui fait mal…
La crise financière est la possibilité pour les USA de garder une forme de pouvoir, le Japon avait accepté une réévaluation en 95 qui avait amené leur décadence, les chinois le savent…..en fait les USA n’ont plus de production de richesse, à travers la finance ils pensent avoir trouvé une nouvelle source de pétrole et de richesse…
Ma vision de la finance est des banques est particulière, notre sté a donné aux banques un pouvoir qu’elles ne devraient pas avoir, en fait lorsque vous n’avez plus de richesses ou n’en créez plus, vous essayez de garder le pouvoir, la banque est un pouvoir, la richesse c’est ce qui est créé avec l’argent, les banques ne créent pas de richesses, elles multiplient les billets, en ce sens la banque crée de la monnaie, c’est comme dieu qui a créé les petits pains….qui peut croire qu’on peut créer des petits pains….un vaste sujet de conversation au demeurant car mon avis qu’il y a deux crises actuellement, la financière et la vraie crise du commerce mondial et de la création de richesse, la vraie, tu mets des matières 1ères à un bout de la chaîne et à l’autre bout tu récupéres un produit avec de la valeur…et une vraie plus value….les chinois ont compris, ils achètent le monde…
Bref le pétrole décidera du moment de la guerre …
Simpliste comme discours bien évidemment, car tous nous essayerons de moins souffrir que le voisin, en croissance le partage est compliqué, nous le voyons actuellement, mais en décroissance….voilà ce que nous allons devoir apprendre, la décroissance…
ou du moins une économie plus raisonnée et sans doute plus régionale et locale du fait de la difficulté et du coût des échanges mondialisés
> Si vous regardez la courbe de production pétrolière pendant les 30 glorieuses vous avez une exponentielle parfaite. La courbe de production des 30 piteuses est quant à elle linéaire, c’est déjà la fin de l’accélération de la croissance. Y aura-t-il encore des historiens pour donner un nom aux 30 prochaines années ? Et quels historiens ? Des historiens au prise d’un pouvoir dictatorial dont le but sera diaboliser les comportements du 20ème siècle pour tenter à vendre une sobriété imposée par la réalité !
> La seule énergie qui compte c’est l’énergie nette. Vous faites très bien de pointer du doigt cette notion. L’EROEI est le terme adéquat (Energy Return On Energy Invested). Parallèlement, il y a la notion de « The Net Energy Cliff. »
> En croissance, nous nous sommes endettés comme jamais… Qu’attendre dans ce cas de notre gestion de la décroissance ?
La première question posée par le passage du pic pétrolier est celle du débit d’énergie désormais disponible. Ce débit va définitivement baisser si aucune alternative n’est mise en place. Il faut aussi savoir que le « pic Hubbert » de l’uranium est très proche http://travail-chomage.site.voila.fr/energie/fin_uranium.htm et que le salut ne viendra pas du nucléaire par fission.
La deuxième question posée par le pic pétrolier est celle du « taux d’énergie nette ». Cela veut dire : « combien faut il dépenser de watts pour produire un kilowatt » ? Après le pic pétrolier le taux d’énergie nette va rapidement baisser : les forages très profonds en mer ou sous le pole seront bien moins rentables que les puits en Irak.
Le pic du pétrole brut conventionnel est passé en 2005 selon l’ASPO et le pic du pétrole « tous liquides » est passé en 2008. Toutes ces choses se savent depuis longtemps http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2888 Cela veut dire que l’on a perdu un temps précieux permettant de se mettre à l’abri. Tout cela a permis à certains de « poursuivre les bonnes affaires » et de laisser « la facture » aux générations futures. Le problème c’est que le futur semble arriver très vite.
Le taux d’énergie nette est la ligne de front principale.
Tout ça est bel et bon, mais juste une petite remarque un peu basique.
Aujourd’hui, et probablement dans 10 ou 20 ou 30 ans encore, faire la guerre consomme une énorme quantité de pétrole. Comment alors se lancer dans une aventure de ce genre qui sera forcément difficile et longue et ceci dans un temps où le pétrole sera le butin convoité?
De même, acheter des terres ou des matières premières dans des lieux situés loin de son pré carré et les rapatrier nécéssitera aussi de grandes quantités de pétrole qui justement…
Aller, un petit exercice d’anticipation « optimiste »: et si le futur (prochain?) épuisement des réserves pétrolières allait plutôt dans le sens d’une « dé-mondialisation »?
Ouais, bon…
Thomas,
vous avez raison, tous les scénarios sont ouverts. Pourquoi devrions-nous systématiquement nous ranger derrière les hypothèses
les plus catastrophistes. N’est-ce pas aussi dans l’intérêt des puissants de que conforter l’idée qu’il n’y a pas d’issue possible à la crise que celle qu’ils voudraient nous imposer ? C’est ce qu’elle appelle la stratégie du choc pour un capitalisme du désastre.
Penser au pire n’a d’intérêt que si l’on propose une antithèse.
Nous pourrions assister à un « détricotage » de la mondialisation, comme le fait remarquer J.-F. Werrrebrouck, faute
de « munitions » énergétiques, financières, c’est moi qui traduis.
Werrebrouck, à propos, introduit dans son dernier article paru dans Contreinfo, une idée intéressante, à savoir que les Etats se retrouvant in fine en état de banqueroute, pourraient prendre la décision de répudier leurs dettes.
Le retour de la politique en somme.
@ Thomas – 18 novembre 2009 à 14:13
Sauf que les missiles ne sont pas propulsés au pétrole et même sans aller jusque là, l’homme n’a pas attendu d’avoir du pétrole pour se faire la guerre.
Les relations sino-américaines sont comme la cuisine chinoise : douce-amère…
Avant de regarder vers le futur et de vouloir lever le voile de la prédiction il faut pouvoir faire un état des lieux le plus complet possible. Ici et à ce stade, il faut remercier Paul Jorion et François Leclerc ainsi que leurs invités qui par leurs analyses éclairent justement ce qui reste souvent en retrait ou volontairement caché, ainsi que tous les mécanismes complexes de fonctionnement qui ne sont pas disponibles à chacun. Pour rester dans le cadre du billet, il faut peut-être rappeler que la stratégie est un des points fort de la culture chinoise et que bien avant le prussien Clausewitz et la phase historique de la contre-révolution, la culture chinoise se passionnait de penser aux conduites stratégiques. Voir :
http://www.amazon.fr/gp/product/2743612320/ref=dp_proddesc_1?ie=UTF8&n=301061
et qu’il doit rester de cette forte tradition une réflexion et une pratique qui va peser dans les relations internationales. On le perçoit déjà sur le continent africain où la Chine passe des accords de coopération en vue de ses approvisionnements et pour le long terme…
Je pense qu’il faudrait regarder aussi attentivement les zones de dislocations et comment vont se forger de nouvelles alliances et au profit de qui et en ce qui nous concerne la zone européenne, la société occidentale.
J’ai vu et suivi avec surprise une émission trés auto-polissée sur FR3 qui est riche par les questions qu’elle soulève. Piéces à conviction, l’évasion fiscale.
http://programmes.france3.fr/pieces-a-conviction/58633390-fr.php
A suivre.
« Dieu ne peut conduire ce temps à son terme que par les douleurs, puisque ce temps n’est qu’une larme de Dieu. »
(Louis-Claude de Saint-Martin, 1743-1803)
Heeu.. pardon Pablo, mais quel dieu…??
Car sachant que chaque religion a le sien, je m’y perd souvent.
@ Yvan
Le Dieu inconnaissable des mystiques de toutes les religions – souvent brûlés par les théologiens de ces mêmes religions (tous les dieux des religions sont faux, parce que humains, trop humains).
Certes. Vous vouliez parler du dollar.
Veuillez m’absoudre de cette faute somme toute légère de la part d’un humain n’ayant pas besoin d’un dieu, car ayant trop souvent été confronté à la mort, ni d’un besoin d’argent, par simple capacité à en gagner de façon honnête, juste avec ses capacités qui lui suffisent et semblent reconnues.
Bonjour,
Le rapport de force entre la Chine et les US n’aboutira jamais à une guerre…
Mais nous allons voir prochainement, par l »effet domino dans les relations politiques
entre les pays que c’est l’Inde qui est visée par la Chine (depuis longtemps déjà).
Les chinois ont déjà commencés la stratégie de l’encerclement par une multiplication de positions favorables
autour de l’Inde…
Les US et l’Europe sont dans le même bateau (Qui a dit Titanic!)
Et pensent que leurs « Soft Power » est suffisant 🙂
A suivre…
J’évoquai les tensions entre la Chine et l’Inde plus haut.
Or, il se trouve que l’Inde est soutenue par les US. L’avenir du monde se fera par les accords/désaccords entre US/Chine/Russie.
L’Inde est bien peu face aux trois autres.
Une confrontation Chine/Etats-Unis est hautement improbable en effet. Les Etats-Unis n’ont ni le ressort psychologique ni les moyens matériels de s’en prendre à la Chine. Le « technologisme » de l’armée étasunienne ne doit pas faire illusion. Hollywood est une fabrique de chimères.
A titre d’illustration, en ce moment en Afghanistan, sur le terrain, le rapport entre effectifs de la coalition (troupes régulières afghannes comprises) et troupes talibannes est de 8 contre 1. Pour 1 taliban 8 « coalisés » (Etasuniens, supplétifs de l’OTAN et soldats de Karzaï). Un pays de cette taille incapable de venir à bout de la résistance irakienne et de la rébellion talibanne ne représente une menace pour aucune puissance moyenne. Il ne reste à cette armée que la possibilité de frappes terroristes contre de petits Etats faiblement armés (Ex attaque de l’ex Yougoslavie en 1999/2000, les 500.000 civils irakiens morts du fait de l’invasion de leur pays, les 4 millions de civils vietnamiens morts sous les bombes du « pays de la liberté » dans les années 70, etc…).
Enfin, la mentalité belliqueuse (guerres d’agression et d’invasion au nom de l’Occident) est d’abord une donnée de la psychologie néocon. Ni la Chine ni la Russie (et encore moins l’Inde) ne partagent cette propension lamentable.
PJ a raison de rappeler que c’est la Chine qui a inventé le jeu de go. Au go est vainqueur celui qui vit mieux que l’autre (agrandir sa zone de goban c’est mieux vivre, cet agrandissement se faisant par délimitation des zones de l’adversaire, voire par son étouffement). Au go, nul besoin de tuer l’autre pour gagner. Aux échecs, tuer l’autre est le but même du jeu.
Je reconnais la justesse de votre commentaire. Mais…
Et si (…?) les dirigeants chinois étaient d’anciens joueurs de Go devenus tout bêtement de simples capitalistes, comme vous et moi..???
Je pense un peu comme toi Yvan, j’ai l’impression que les riches chinois et leurs jeunesses ont pris goût à cette société de consommation.
La Chine et les USA sont condamnés à s’entendre, puisque tous les deux sont piégés par le système:
« Le week-end dernier, à Singapour, le président Obama a annoncé à la foule qu’il ferait en sorte que Ben Bernanke reste à distance de ses hélicoptères. Les Chinois sont les plus gros détenteurs de bons du Trésor US au monde. Les Japonais sont deuxièmes. A eux deux ils financent une bonne partie des dépenses actuelles des Etats-Unis. Naturellement, le président des Etats-Unis a très envie que les liquidités continuent d’affluer. Il a donc dû rassurer les plus gros créanciers de son pays en leur disant que leurs prêts aux Etats-Unis seraient remboursés en bon ordre… et en bonne devise.
La Chine à elle seule possède 2 300 milliards de dollars en réserve, la plupart en billets verts. Evidemment, les Chinois veulent se diversifier pour se débarrasser du dollar. Mais ils sont pris à leur propre piège. S’ils se détournent du dollar, ils amoindrissent sa valeur, et donc la valeur de leurs propres réserves. Qui plus est, les Etats-Unis sont encore le client numéro un de la Chine. Ils ont besoin de vendre aux Américains. Et pour ça ils doivent empêcher leur devise de trop augmenter contre le dollar. Un yuan plus élevé rendrait leurs produits plus chers comparés à ceux des autres exportateurs.
Donc, le cycle infernal continue. L’Amérique crée les dollars. Les étrangers les acceptent comme s’ils avaient de la valeur. Et ils auront de la valeur, du moins tant qu’ils les accepteront. »
Bill Bonner http://www.la-chronique-agora.com/articles/20091118-2287.html
Boukovski : 18 novembre 2009 à 15:13
Je vous trouve bien optimiste quant à la mentalité non belliqueuse de la Chine.
Cette grande nation vieille de plusieurs millénaires avait, bien avant l’apparition du capitalisme en Grande Bretagne vers 1750, tous les atouts en main pour devenir le premier pays industrialisé de la planète … sauf le régime poilitique adéquat.
C’est dire que la Chine veut prendre sa revanche sur l’histoire après des siécles de marasmes internes et d’humiliations externes : à l’évidence, elle veut devenir la première puissance économique, scientifique, politique et militaire de la Planète, d’ici plusieurs dizaines d’années, et atteindre le niveau de vie occidental.
Or, pour son grand malheur (et, peut-être, pour le bonheur (tout relatif) des autres nations), IL EST TROP TARD.
L’expansion chinoise va, nécessairement, rencontrer deux sortes de limite :
+ Les limites délimitant les grandes zones d’influence politico-économico-stratégique des premiers venus dans l’aventure industrielle (essentiellement les USA, l’Europe et le Japon),
+ Et, surtout, les limites de l’aventure humaine, que nous imposent, la raréfaction des ressources (énergie, matières premières, eau etc…), la surpopulation, le réchauffement climatique et la dégradation de l’environnement.
Toute la question est, dès lors, de savoir, quelle pourrait bien être la réaction d’une grande puissance, consciente d’être le dernier venu dans le concert des Nations, dans des conditions sociales-historiques jamais rencontrées par aucun autre vieux pays industrialisé, et consciente du « mur » qu’elle n’a pas construit, dont les premiers venus ont largement profité avant elle et qui pourrait arrêter son élan,
La Chine n’a le choix qu’entre deux réactions:
+ ne pas franchir « la ligne rouge » tracée par les deux limites dont question ci-dessus et trouver des accomodements raisonnables avec les autres puissances, pour sauver la planète.
+ ou la franchir et ouvrir la boîte de Pandore
Comme l’histoire est imprévisible, il impossible, pour l’heure, de prédire quel chemin empruntera la Chine. Mais les tendances actuelles ne laissent rien présager de bon. J’espère me tromper!
@ André
L’histoire telle qu’on la connaît ne montre aucun bellicisme particulier du côté chinois.
La guerre économique mondiale pour l’accaparement des matières premières, de l’énergie, des terres arables, de l’eau … a déjà commencé et ses protagonistes ne sont pas les seuls USA et Chine.
Des reconfigurations géostratégiques sont déjà en train d’émerger sur tous les continents (voir la politique néo-colonialiste de la Chine en Afrique).
Ce qui est particulièrement inquiétant, c’est qu’il suffirait qu’une étincelle imprévisible tombe dans un lieu sensible quelconque, pour engendrer un conflit armé, très difficile à contenir.
Pensons à une des causes de la Première guerre mondiale : l’Allemagne était sur le point de surpasser la Grande-Bretagne sur le plan économique.
L’Allemagne avait même dans beaucoup de secteurs surpassé la Grande-Bretagne. Mais ce n’est pas la Grande-Bretagne qui a provoqué le Premier conflit mondial. On sait aujourd’hui que c’est l’Allemagne qui a voulu et délibérément déclenché la première déflagration.
@Boukovski
C’est ce que dit l’histoire officielle de vos livres ? L’orgueil de l’Allemagne, et de ses militaires ? J’adore ce » On sait … »
Et à quoi servent les actions secrètes s’il vous plaît, sinon déclencher des conflits là où en aurait besoin. La première guerre mondiale ralentit l’activité, et une unité politique, sur le continent Européen. Qui limite les dégâts, qui en sont les bénéficiaires ?
Vous voulez racontez comment les choses se sont passées exactement ? Allez lire vous-même les archives, et ensuite venez nous faire un compte rendu, vous serez plus convaincant qu’avec votre affirmation bien trop sûre d’elle-même.
« Je vais vous expliquer le responsabilité du déclenchement de la première guerre mondiale … et aussi de la deuxième pendant que j’y suis … «
@ Barbe-toute-bleue
L’excellent ouvrage de David Fromkin « Le dernier été de l’Europe – Qui a provoqué la Première Guerre Mondiale? » Grasset – 2004.
Un bon travail d’historien, reçu comme tel, comportant à la fois une mise en perspective et un travail sur les archives (autrichiennes, allemandes et serbes principalement). La conclusion est sans appel. 390 p
@ Barbe-toute-bleue
Quant aux actions secrètes… Bien sûr, elles sont nombreuses mais elles sont soumises au même principe de contingence et d’incertitude que les actions publiques. Ce n’est pas parce qu’une société secrète fomente quelque action que cette action, une fois réalisée, produira les effets qu’on attendait d’elle.
@Boukovski,
Ce n’est pas votre hypothèse que je conteste là. Quoique.
Et là, pareil, vous citez « un » livre comme référence absolue. D’autres auraient dit la bible.
Ce que je conteste c’est votre : « on sait que … « . D’ailleurs le cran au dessus aurait été « tout le monde sait bien que… »
Or pour ce qui concerne des guerres de cette ampleur, je vous incite plutôt à employer des guillemets.
En prolongeant l’argumentation de Simon Johnson dans le domaine géopolitique, il semblerait — en pensant de façon linéaire — que nous allons tout droit vers une guerre entre oligarchies, à première vue entre l’américaine et la chinoise. Mais je ne vois pas comment un tel conflit militaire pourrait être dans l’intérêt des Chinois, qui savent faire preuve de patience. Si les membres du PCC ont lu Marx avec autant d’attention que Paul semble le penser, ils concluront sûrement qu’il vaut mieux attendre que les Américains aient bu le calice jusqu’à la lie, notamment par le biais d’un effondrement du dollar. Si l’on ajoute les déclarations récentes de DSK (concernant un nouveau système monétaire basé sur les droits de tirage spéciaux aménagés par le FMI (mais financés par qui?), le projet de banque centrale entre les divers pays du Golfe persique (Iran excepté), l’éloignement progressif de l’UE — méprisée pour l’instant par l’administration Obama, au grand dam de nos oligarchies européennes — par rapport aux Etats-Unis, un regroupement monétaire entre non-Américains n’est pas à exclure, d’autant que les Japonais donnent des signes de vouloir se délier de leur alliance de fait avec les USA depuis la IIème guerre mondiale.
Mais une fois que les Américains auront conclu que leur hégémonie économique ne peut être maintenue — elle ne repose plus que sur des chiffons de papier –, on ne ne peut pas exclure que leur primitivisme psychologique dominant, face à un monde qui ne croirait plus en leur rôle de nation phare, les conduise à saisir le moindre prétexte pour « lâcher les chevaux » de leurs moyens d’action militaires, encore très supérieurs à ceux de n’importe quelle autre puissance. Je suis personnellement convaincu qu’il y a pas mal de gens au Pentagone qui envisagent un tel scénario en cas de faillite de la domination financière américaine.
L’inconnue, c’est la Russie, mais je vois bien Poutine proposant un « deal » aux Chinois: laissez-nous extraire du pôle nord tout le pétrole qu’il recèle, nous vous en ferons profiter, vous autant que les Européens, et en échange, nous entrerons dans votre jeu, si nécessaire en vous faisant bénéficier de notre parapluie nucléaire. Il ne s’agirait naturellement que d’une « alliance » provisoire, un peu comme le pacte entre Staline et Hitler.
Le problème de ce scénario grossier est qu’il ne tient pas compte de deux facteurs, l’un d’ores et déjà très réel: celui de l’accélération du changement climatique; l’autre de plus en plus crédible: celui d’une nouvelle guerre civile américaine faisant suite non seulement à l’effondrement économique et financier des Etats-Unis, mais aussi à l’écroulement de toutes les promesses de maintien de l’hégémonie des USA qu’a pu prononcer Obama depuis le début de sa campagne présidentielle.
J’arrête de spéculer ainsi, c’est trop déprimant!
@ Jaycib « J’arrête de spéculer ainsi, c’est trop déprimant! »
Surtout que quand on étudie l’Histoire en général et les prophéties en particulier on se rend compte que 99,99 % sont fausses et que presque personne voit venir les choses. Spéculer sur l’avenir est très utile pour savoir ce qui NE VA PAS arriver. Si vous voulez vous amuser lisez les livres où des « experts » prévoyaient le monde 50 ou 100 ans après. L’Histoire a toujours eu beaucoup plus d’imagination que l’être humain…
PS: je ne pense pas être d’accord avec Ordjoun, du moins en ce qui concerne la rivalité à couteaux tirés entre la Chine et l’Inde. Si la roupie indienne est intégrée au nouveau système monétaire, je ne vois pas quel intérêt géostratégique la Chine aurait à affronter l’Inde directement…
@ Pablo75
Les spéculations et les « scénarios » possibles sont essentiellement le fait des officines américaines (Rand Corporation, Hudson Institute, etc.). J’essaie de me mettre dans leur peau, ce qui n’est jamais facile pour un pacifiste! Il faut se souvenir que ces scénarios se sont parfois concrétisés selon les « plans » des officines. Ex.: le bombardement incendiaire de Tokyo à la fin de la IIème guerre mondiale, qui avait été planifié par la Rand comme moyen de forcer le gouvernement japonais à capituler. Ca n’a pas marché, comme on sait. La seule option ensuite disponible, disait la Rand, c’était celle du bombardement nucléaire. L’administration américaine s’est conformée à cette vision des choses parce qu’on ne voulait pas envisager l’alternative (invasion du Japon), qui aurait coûté trop cher en vies humaines du côté américain.
Je suis d’accord avec vous qu’on ne peut jamais prédire l’histoire. Mais il ne s’agit pas de cela dans le cas présent. La question posée est: que vont faire les Etats-Unis dans le court terme, et qui « réfléchit » aux options disponibles dans leur camp?
Il y a des tas de scénarios qui restent inexploités, notamment celui de Laurent Murawiec (un Français ex-membre du mouvement LaRouche) qui prétend, au sein de la Rand, que l’ennemi fondamental des USA est l’Arabie saoudite (et ses salafistes irrédentistes). Il y en a beaucoup d’autres que je ne connais pas, notamment en ce qui concerne la Russie, dont on se méfie toujours beaucoup à Washington. Mais ça ne veut pas dire qu’ils n’existent pas, même s’ils ne se réalisent jamais!
A mon sens, il n’est pas totalement vain d’imaginer ce qui va se passer entre la Chine et les USA, car le problème est posé ici et maintenant. Ce que je crains le plus, c’est une évolution radicalement agressive de la population américaine. Si la droite dure devait l’emporter sur Obama, ou influencer lourdement un parti Républicain revenant au pouvoir, nous ne serions pas très éloignés de la situation de guerre civile que j’évoque. Il est difficile d’imaginer la quantité de haine aveugle qui habite les adversaires du président. Comme la politique étrangère d’Obama est littéralement en lambeaux, on ne peut exclure un scénario du pire. Cela dit, le pire n’est jamais sûr. En tout cas, c’est ce que j’espère.
Quand je lis les craintes de certains quant à l’évolution des relations sino-américaines, je ne peux m’empêcher de penser au scénario du « Secret de l’Espadon », cette BD écrite entre 1946 et 1950 par Edgar P. Jacobs. http://www.leconcombre.com/bax/new/img32/secret-de-l-espadon-page-1.jpg Ce qui est frappant est non seulement la peur du « péril jaune », très ngrande à cette époque mais aussi les lieux où se jouent les préliminaires de l’affrontement final: Afghanistan, Pakistan, Tibet. Il n’y a décidément pas que le modèle de l’avion supersonique imaginé par Jacobs qui ait été prémonitoire.
Par ailleurs, actif au sein de l’Institut Européen de Recherche sur la Politique de l’eau, je viens de terminer la relecture et les corrections d’un rapport sur la situation hydrique de la Chine. Et là, je peux affirmer que la limite à la croissance chinoise ne sera ni le manque de pétrole, ni celui d’un autre matière première stratégique mais bien celle de l’eau. Malgré des travaux titanesques (commencés i y a plus de 2.000 ans), la démographie et l’industrialisation galopantes font que le manque d’eau dans les plaines centrales, trop peuplées, devient très grand. Autour du château d’eau qu’est l’Himalaya, la Chine à commencé à capter et à détourner les eaux du Brahamapoutre, du Mékong, de l’Amour Daria ou de l’Ily, ce qui ne lui fait pas que des amis dans la dizaine de pays voisins ainsi asséchés. Mais cela ne va pas assez vite pour étancher la soif gigantesque du pays. Si conflit il doit y avoir, il ne sera pas entre la Chine et les USA mais entre la Chine et ses voisins. Le Xingiang et le Tibet sont les réceptacles actuels de l’expansion démographique chinoise (malgré la limitation des naissances) mais si l’Empire du Milieu veut poursuivre sa croissance (très capitaliste), il devra déborder. Vietnam, Laos, Birmanie, Bangladesh, Kazakstan… voire Inde, ont du souci à se faire…
à Alain A. : j’espère que vous pourrez faire part d’une synthèse de votre étude aux lecteurs de ce blog ?
L’Himalaya château d’eau : la fonte des glaciers, en raréfiant cette ressources, ne fera qu’aviver les conflits
Voir par exemple : http://www.developpementdurablelejournal.com/spip.php?article5406
Je pense souvent aussi au « secret de l’espadon » qui était devenu une fable improbable même au temps ou Peyrefitte écrivit « quand la Chine s’éveillera »…et peut aujourd’hui faire de nouveau un beau scénario de film cata..
Étonnant, mister A, que vous n’ayez pas relayer aussi que 43% des barrages chinois comportent des fissures visibles qui font dire à des organisations terroristes qu’ils pourraient s’écrouler à tout instant.
Etant anal-ytique, je vois surtout que nous sommes débordés par un flux d’informations dont il est de plus en plus difficile de distinguer le vrai du faux.
En parlant d’eau, citez vos sources.
@Yvan
Non seulement certains barrages sont fissurés mais certains se sont effondrés, avec des victimes qui se sont comptées par milliers. Mais en Chine, la vie humaine n’a pas la même valeur qu’en démocraties occidentales. D’ailleurs les grands travaux dont je parle (et qui ne se limitent pas au barrage des trois Gorges dont on parle plus que d’autres, je ne sais pourquoi) impliquent des déplacements de populations qui se comptent en 2 millions par ici et 4 millions par là. Ces chiffres sont difficiles à concevoir chez nous, tout comme l’acceptation des personnes ainsi déracinées et ruinées.
@tous
Pour ceux que le dossier eau intéresse je donnerai la référence du rapport Chine dès que publié, rapport qui lui-même s’abreuve à des centaines de sources locales et internationales.
Bonsoir à tous,
@Alain A :
Je ne peux que souscrire entièrement à votre analyse.
@Jaycib :
(USA) « lâcher les chevaux » de leurs moyens d’action militaires
Re: Encore faut-il avoir de la nourriture pour ces chevaux….
Bref les US (tout seul)ont-ils encore le pouvoir financier de faire une GRANDE guerre ?
(Mais toute règle a sont exception = l’Iran!)
Les US risquent de s’effondrer tout seul comme et aussi vite que le World Trade Center.
@ Ordjoun
Vous êtes sans doute trop jeune pour avoir vécu la période où l’on parlait couramment de ‘megadeath’ dans les couloirs du Pentagone: une frappe nucléaire stratégique « préventive » sur l’ex-URSS. Ca ne coûte pas très cher, puisque l’effet est immédiat! (Je ne parle pas d’un conflit strictement « régional » comme une hypothétique frappe sur l’Iran.) Le problème est que la population américaine ne croit pas actuellement à une menace militaire de la Chine, car elle a été conditionnée pour la lutte contre le terrorisme. Généralement, avec une guerre de quasi-extinction, il faut que l’opinion soit soigneusement préparée à l’accepter. Evidemment, au train où vont les choses, on peut tout anticiper!
« Portant des guirlandes et des vêtements divins, oint de parfums célestes, le Dieu des miracles, le Dieu infini, se manifesta la face tournée de toutes parts. Si la splendeur de mille soleils éclatait à la fois dans les cieux, cela serait comparable au rayonnement de ce grand être. »
Onzième dialogue de la Bhagavad-Gîtâ évoqué par R Oppenheimer au sujet de son expérimentation.
Bon…Ben heureusement qu’il y a le foot ce soir.
Avec un peu de chance les rixes d’après matches (France-Irlande pas trop mais Algérie Egypte oui) vont diminuer fortement la démographie galopante…
Enfin une bonne nouvelle.
Erm?
Mercredi 18 novembre 2009 :
Etats-Unis : des nouvelles de l’économie réelle.
En octobre 2009, les permis de construire ont chuté de 4 %.
En octobre 2009, les mises en chantier ont plongé de 10,6 %.
Sur les 12 derniers mois, les permis de construire ont chuté de 24,3 %.
Sur les 12 derniers mois, les mises en chantier se sont effondrées de 30,7 %.
Message transmis à ceux qui croient encore les bourrages de crânes de la propagande médiatique.
Message transmis aux gogos qui croient que la récession est finie.
Message transmis aux naïfs qui croient que la reprise est là.
Message transmis aux adeptes de la méthode Coué.
Message transmis à madame la marquise Christine Lagarde.
http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?num=d3b27fd69973bbbecb67be5edccd67b3
Juste une petite remarque, M. Jorion : si vous écrivez «Mr. Jintao», vous devriez aussi écrire «Mr. Barack». Les noms chinois commencent par le nom de famille. Mao Zedong, c’était M. Mao, pas M. Zedong.
On se pose beaucoup de questions sur la fin du capitalisme ; et sous ce nom, on désigne le système dans lequel nous vivons ; et je trouve que cette façon de s’exprimer bloque notre réflexion et notre approche nécessaire de nos contemporains qui n’arrivent pas à imaginer une autre chose ; sur ce blog, le vocabulaire a beaucoup d’importance ; d’un commun accord, nous ne parlons plus de l’Amérique pour désigner les Etats-Unis ;
Il y a bien longtemps que les gens fabriquent des objets et se les échangent ;
Certains datent la première expérience de capitalisme dans la république de Venise ;
Nous vivons une période de financiarisation à l’extrême, dont nous ne voulons plus ; qui de toute façon s’est écroulée d’elle-même ; c’est bien de cela dont il est question ; mais il n’est pas sûr que nous sortions du capitalisme pendant la nuit du 4 août, d’un seul coup ; il y aura donc processus, évolution ; pendant ce temps, les gens continueront à fabriquer des objets et à les échanger ; à quel moment aurons-nous quitté le capitalisme ?
Si nous voulons nous adresser à la population, et recueillir son adhésion et soutien, nous devrons clarifier notre vocabulaire sur cette notion ;
@Auspitz
Je suis occupé à lire un livre passionnant, « L’origine du capitalisme » par Ellen Meiskins Wood (Ed Lux/Humanités). Cette politologue canadienne montre que, contrairement à ce qu’on essaie de nous faire croire, le capitalisme n’était pas en germe dans toutes les sociétés où des marchandises s’échangeaient mais qu’il est né une seule fois dans l’Histoire de l’humanité, d’une conjonction socio-juridico-politique très spécifique qui s’est présentée en Angleterre vers 1700/1750. Mais, évidemment, Ellen Wood met en évidence les réelles spécificités du capitalisme qui ne sont pas d’avoir une société avec un marché libre mais d’avoir une société DE marché où tous les acteurs sont dépendants d’un marché et obligés par la concurrence de maximiser leurs profits via la course à la baisse des coûts de production obtenue par (1) une course aux technologies nouvelles plus rentables et (2) la baisse du coût du travail grâce à la diminution des salaires.
N’est ce pas un peu une révolution copernicienne de se dire que, comme la vie sur Terre, le capitalisme aurait pu ne pas apparaître, et qu’il n’a y a pas de « méchants » qui l’ont voulu mais des circonstances historiques qui l’ont imposé à tous, à leur corps défendant ?
@ Auspitz
Il est dans la nature même du capitalisme d’être excessif. Sa logique est prédatrice et colonisatrice.
Le capital en est l’instrument.
La financiarisation résulte de déséquilibres que l’on constate toujours
dont le plus notable est l’iinégal partage des richesses. Or le capitalisme fonctionne toujours sur un principe inégalitaire.
Je crains que de ne pas appeler les choses par leur nom on ne donne de faux espoirs à ceux qui espèrent ou croient encore possible un simple rafistolage du système.
Pour compléter ce que dit Alain A :
On peut lire aussi La Grande transformation de Karl Polanyi, où il est expliqué que le capitalisme et son développement supposaient des des Etats, des institutions, sans lesquels aucune société de marché n’aurait pu se constituer. Plus près de nous, J.K. Galbraith, qui se qualifiait pourtant lui-même de libéral, montre dans l’Etat industriel que les firmes fonctionnent comme de vraies administrations qui dépendent elles-mêmes des administrations des Etats et des infrastructures que ceux-ci mettent à leur disposition.
Le capitalisme est un phénomène social, où politique, sciences, techniques, religion, philosophie, ont leur part.
Il faut toujours le rappeler, c’était peut-être d’ailleurs le sens de votre remarque que de dire que le capitalisme n’est pas seulement un système économique au sens étroit du terme. C’est donc l’ensemble de la société qu’il faut repenser.
Alain A. : Certains, comme Braudel, placent l’origine du capitalisme à la Renaissance. Pouvez-vous svp nous expliquer comment cette auteure choisit plutôt le XVIIIè s anglais?
Il se peut que je me trompe…
Soit les peuples émancipés reprennent les rênes et appliquent les alternatives nécessaires pour les besoins vitaux du plus grand nombre sans défoncer la planète lors d’une coopération humble et transparente internationale. Soit les profiteurs réussissent à faire bouffer de gré ou de force toutes les couleuvres possibles aux peuples afin d’atteindre le bord du précipice où une alliance serait inévitable entres différentes forces armées qui verra le jour histoire de continuer la « restructuration » dont on voit les désastres. Un nouveau gouvernement militaire mondial ? Ainsi, la minorité bourgeoise pourrait garder ses pouvoirs dans une ambiance et un état de la planète que je n’ose décrire. A l’heure actuelle, la Chine c’est : le pire du capitalisme lié au pire du Stalinisme. A moins que la Terre ne s’exprime avant histoire de nous faire aboutir plus vite au socialisme ou à la barbarie du XXIe siècle. Y a-t-il une autre voie ?
Sans doute convient-il de donner le coup de gouvernail qui redresserait la barque… Sinon en effet se conformer aux principes de spiritualité, et, puisque Paul nous invite souvent en Amérique, pourquoi ne pas évoquer la femme mystérieuse qui, vêtue de peaux de daims descendit sur la terre pour apparaitre à deux Sioux ? Elle fit don à celui qui crut en elle d’un calumet afin, qu’en fumant la pipe, se rattachent à lui toutes les choses de l’univers. Après lui avoir délivré son enseignement et comment il devenait aigle par le symbole de son totem, la femme céleste conclut:
« En moi sont les quatre ages. Je pars à présent, mais mon âme sera avec ton peuple au cours de chacun de ces ages et, à leur fin, je reviendrai ».
Paul, reste-t-il des Sioux en Amérique ?