L’actualité de la crise: « les choses ne redeviendront pas comme avant », par François Leclerc

Billet invité

« LES CHOSES NE REDEVIENDRONT PAS COMME AVANT »

Mario Draghi ne fait pas beaucoup parler de lui mais n’est pas pour autant n’importe qui ! Gouverneur de la Banque d’Italie, c’est également le président du Conseil de stabilité financière (CSF), à qui le G20 a confié dans les flonflons d’importantes responsabilités en matière de régulation financière mondiale. Il est aussi parfois présenté comme le successeur de Jean-Claude Trichet à la tête de la BCE. A Rome, jeudi dernier, il a lâché un lapidaire « les choses ne reviendront pas comme avant », dans l’intention d’anéantir l’espoir plus ou moins caché de tous les acteurs du marché financier. Rajoutant, pour être bien compris : « Il n’est pas souhaitable que cela arrive ». Sans expliciter son propos, dans la grande tradition des banquiers centraux. Ne pouvant faire état de la réalité de leur pouvoir, leurs décisions étant le plus souvent confidentielles, ceux-ci s’efforcent en effet de donner de cette manière une portée à leur propos. Cultivant le mystère, comme les médecins d’autrefois, détenteurs d’un savoir qu’ils ne partagent pas, membres d’une confrérie d’initiés dans un monde qui prétend à la transparence.

Ils redescendent pourtant parfois sur terre, ces banquiers centraux, pour reconnaître qu’ils sont comme nous dans la plus totale des incertitudes. A propos de la situation actuelle de l’économie mondiale, Mario Draghi a ainsi constaté qu’elle « avait recommencé à croître (…) même si c’est à un niveau modeste et de façon hétérogène selon les zones ». Mais, si la « chute s’est arrêtée », a-t-il ajouté, « nous sommes moins surs qu’une reprise durable, qui ne s’appuie pas uniquement sur le soutien extraordinaire des politiques économiques, ait effectivement démarré ».

Lui faisant écho, la Banque du Japon (BoJ) a vendredi dernier prédit encore au moins trois ans de déflation à venir pour le pays, dans le cadre d’un « commencement de redressement de l’économie » aboutissant à une faible croissance du PIB : +1,5% d’envisagé en 2010 et 2011. La BoJ a annoncé qu’elle allait progressivement mettre fin à sa batterie de mesures anti-crise, commençant par arrêter ses achats de billets de trésorerie et d’obligations aux entreprises. On constate cependant qu’elle poursuit ses mesures de soutien aux banques, décidant même de se montrer moins regardante sur la qualité des titres apportés en garantie des prêts qu’elle accorde, car cela « joue un rôle important pour faciliter le financement des entreprises ». Ce qui revient en réalité à être relevée de sa position de première ligne pour être postée en seconde. Le comité de politique monétaire maintenant par ailleurs son taux directeur à 0,10%, clé du dispositif qui reste inchangée. Nous ne sommes toujours pas à la veille d’un retour à la normale.

Ce n’est pas plus le cas aux Etats-Unis, où il est fait grand cas de la sortie de la récession et d’un taux de croissance de 3,5% en rythme annuel au troisième trimestre de cette année. Un pic qui n’est pourtant pas destinée à se reproduire, directement lié aux mesures de soutien gouvernementales en vigueur (787 milliards de dollars sur trois ans), dont il est annoncé qu’elles ne seront pas suivies d’un plan supplémentaire de relance en bonne et due forme. A l’exception toutefois d’une prolongation des allocations chômage dans les Etats les plus touchés, qui pourrait être prochainement annoncée, et d’un crédit d’impôt pour les PME, principales pourvoyeuses d’emploi. Ainsi que de la prolongation des efforts très soutenus entrepris, sans grand succès jusqu’à ce jour, en vue de stabiliser le marché de l’immobilier.

Timothy Geithner, secrétaire d’Etat au Trésor, a averti que le pays devait désormais vivre selon ses moyens (sans en tirer clairement les conséquences), et vient encore une fois de mettre en garde contre le danger d’un arrêt prématuré du soutien de l’Etat à l’économie. Faute de mieux à annoncer, estimant lors de son allocution hebdomadaire à la radio que « nous allons dans la bonne direction », Barack Obama a mis l’accent, non pas sur la baisse du chômage, car celui-ci continue de croître, mais sur le fait qu’il aurait pu augmenter davantage sans les mesures prises par son administration (un million d’emploi de « crées et sauvés », annonce-t-il). La Fed, de son côté, à averti que la croissance prévisible n’allait pas permettre de faire baisser « sensiblement » le chômage. Le revenu des ménages continuant de diminuer, les chiffres de la consommation sont quant à eux inévitablement à la baisse.

« Devant nous, la route est chaotique et les incertitudes très importantes ». C’est Jean-Claude Trichet, président de la BCE, qui a fait cet avertissement sur les antennes de la radio d’information française BFM, mercredi dernier. S’adressant aux banques, il les a exhortées, employant une formule suprenante, « à faire leur travail, leur devoir d’Etat (…) qui est de financer l’économie ». Les incitant aussi incité à faire des affaires : « Renforcez-vous en mettant de côté une partie substantielle de vos profits pour renforcer vos bilans », ce qui valait promesse de continuer à leur fournir les liquidités à bas prix. Rainer Brüderle, le nouveau ministre libéral de l’économie Allemand s’est de son côté installé dans ses nouvelles fonctions en déclarant : « Je vais dialoguer avec les banques, leur rappeler leur responsabilité et réclamer qu’elles jouent leur rôle dans la guérison de l’économie », rappelant comme si cela n’allait pas de soi que « les banques doivent avant tout contribuer à régler la pénurie de crédit ». Cette attitude n’a pas donné de résultats particulièrement probants jusqu’à maintenant, et on peut penser qu’il en sera ainsi tant que les banques n’auront pas réglé leurs petits problèmes de bilan. La question est : « combien de temps cela va-t-il prendre ? » La réponse est : « on n’en sait rien ! ».

On en est en effet toujours là, rien n’a bougé de ce point de vue ou presque, la crise du crédit n’est toujours pas résolue. Elle ne peut que brider les timides sorties de la récession qui sont annoncées en Europe. Selon les chiffres de la BCE, le crédit aux particuliers et entreprises privées s’est contracté de 0,3% sur un an, selon une donnée encore provisoire, compte tenu notamment du durcissement des conditions mises à son accès. L’heure n’est plus aux explications alambiquées selon lesquelles la faiblesse de la demande était à l’origine de la contraction du crédit. La conséquence de cette situation dont on ne voit pas le bout est que certains pays européens, comme l’Allemagne et la France, affichent bien leur sortie de la récession, mais que les interrogations demeurent sur la pérennité de cette situation, une fois que les aides publiques dispensées dans ces pays auront cessé de produire leurs effets. Quant à la Grande-Bretagne, il fallait apprécier l’ironie avec laquelle Willem Buiter consacrait son récent billet à l’annonce que celle-ci était sortie au troisième trimestre de la récession, son PIB ayant connu, suivant une estimation provisoire demandant à être confirmée, un accroissement chiffré à +0,2% : « Les économistes et ceux qui les écoutent passent beaucoup trop de temps à observer les données, leur traitement, leur transformation et leur analyse statistique sans vraiment trop comprendre la façon dont les données sont produites… ». Signifiant qu’il est des chiffres qui ne le sont pas.

Reflet d’une compréhension de la profondeur de la crise, mais plus certainement encore du besoin qu’il éprouve de montrer à ses administrés qu’il agit, Gordon Brown, le premier ministre britannique, vient de s’adresser à son homologue Suédois, Fredrik Reinfledt, qui préside actuellement l’Union européenne. Il lui a proposé que soit retenu pour les années à venir, comme une « nouvelle, explicite et urgente mission économique », l’objectif de la création de 10 millions de nouveaux emplois, dont deux d’entre eux dans l’industrie verte. Comme si la tâche était hors de la portée d’un seul Etat et qu’il fallait s’y mettre à tous pour obtenir des résultats tangibles, sans qu’il soit dit comment y parvenir, faute de le savoir.

Le premier ministre avait peut-être pris connaissance des dernières données publiées par Eurostat (Office européen des statistiques), qui ne concernent pourtant que la zone euro. Le chômage continue d’y augmenter et les prix à la consommation de reculer. En septembre, la zone euro comptait 15,324 millions de chômeurs officiellement recensés. Les prix à la consommation ont reculé en octobre pour le cinquième mois d’affilée, de 0,1% sur un an, sans que la déflation qui correspond à cette valeur négative soit reconnue, en raison du différentiel du prix du pétrole sur un an. A cause aussi de la portée symbolique qu’aurait cet aveu, qui renverrait à l’impuissance des gouvernements. C’est que l’on soucie de l’état de l’opinion publique, faute d’agir efficacement sur le reste.

Les résultats d’un sondage Eurobaromètre réalisé première quinzaine de septembre auprès de 27.000 citoyens de toute l’Union européenne viennent d’être publiés à Bruxelles. Ils donnent une image impressionnante de la perception de la situation sociale. 84% des Européens, selon celui-ci, jugent en effet que la pauvreté s’est accrue dans leur pays au cours des trois dernières années, même s’ils ne pensent pas courir personnellement le risque de devenir pauvres. Si les habitants des pays de l’Est contribuent particulièrement, sans surprise, à ce pourcentage élevé, bien que les résultats pays par pays montrent qu’ils ne sont pas de loin les seuls. Plus de 90% des Roumains, des Bulgares et des Hongrois pensent en effet que la pauvreté est répandue. Mais les Français sont de cet avis pour 86% d’entre eux. Viennent ensuite, par ordre décroissant, Les Belges et les Italiens (75%),les Allemands (72%), les Britanniques (66%) et les Espagnols (66%). Le chômage élevé, les salaires insuffisants et la faiblesse des prestations sociales et des retraites arrivent en tête des raisons qui expliquent cette inquiétude à propos de montée de la pauvreté.

Ce très rapide panorama serait incomplet si la question des déficits publics n’était pas évoquée. C’est l’Allemagne qui donne l’occasion de le faire. Le projet du nouveau gouvernement allemand de baisses massives d’impôts vacille déjà. 20 milliards d’allégements fiscaux devaient intervenir dès 2010, au terme de laborieuses négociations au sein de la coalition, dans le cadre d’une grande réforme fiscale. Avec comme conséquence de faire exploser la dette publique. Sans attendre, les 16 Länder allemands, même ceux qui sont dirigés par la droite allemande, ont annoncé leur refus de suivre le gouvernement sur cette voie, car ils se trouveraient en première ligne et devraient assumer des coupes claires dans leurs budgets. Le nouveau ministre des finances, Wolfgang Schaüble, a du en prendre acte. Tout en déclarant : « Nous voulons mettre en oeuvre la réforme fiscale comme elle figure dans notre programme », il a reconnu qu’« il dépend bien sûr des Länder que nous y arrivions », annonçant un premier retard de mise en application des baisses d’impôts, pour l’instant repoussées à mi-2010.

Il est possible de manger son chapeau et de renoncer à ses promesses électorales de baisse des impôts. Mais la question suivante est bien plus redoutable et ne va pas manquer de se poser, en Allemagne comme dans tous les pays européens : comment tailler dans les budgets publics et notamment dans le filet de protection social sans susciter de vives réactions ? Cela sera le prochain chapitre de la crise, car le pari du retour de la croissance ne peut être fait que par ceux qui croient que cela va redevenir comme avant. Ou bien qui prennent les chiffres pour argent comptant, sans chercher à comprendre ce qui se cache derrière eux… Que vaut et que peut-on attendre d’un PIB en hausse intégrant les résultats de « l’industrie financière » ?

Partager :

43 réponses à “L’actualité de la crise: « les choses ne redeviendront pas comme avant », par François Leclerc”

  1. Avatar de filàlinge
    filàlinge

    au dernier paragraphe du texte, j’ajouterai que l’exercice s’avère aussi difficile que pour un caméleon de se mouvoir sur une tapis persan.

  2. Avatar de Uncle Fab
    Uncle Fab

    Mario Draghi trvaillait chez Goldman Sachs jusqu’en 2005 selon LEAP.
    Compte tenu des services que cette banques a rendu aux américains, dans le doute pourrait-on éviter de citer un présumé coupable, merci l’Europe a déja assez de problèmes comme cela.

  3. Avatar de xavier 37
    xavier 37

    Incohèrences, mensonges et impuissance.
    Comme le gouvernement allemand peut il promettre des baisses d’impot massives et du déficit alors que c’est en passe de devenir anticonstitutionnel en Allemagne ?
    Comment, G Brown premier ministre de la très libèrale et très peu europhile Angleterre, peut-il envisager la creation d’emploi par la seule volonté des gouvernements européens ?
    Comment Mr Sarkozy promet des milllions aux agriculteurs alors que la France est déja condamnée pour subventions illégales par la commision européenne ?
    La politique est entrain de crever de la « com »!
    Les solutions ? Lire Mrs Jorion, Sapir, Todd, Lordon… ,
    Mais les politiques ont ils le temps de lire, d’écouter, de réfléchir ? Non, ils communiquent !

  4. Avatar de Francois Leclerc
    Francois Leclerc

    Cela n’a pas tardé: Wolfgang Schaüble, ministre des finances, annonce le report à la prochaine législature de la réforme fiscale, au profit de corrections limitées. Voilà une expression claire des marges de manoeuvre du gouvernement Allemand, telles qu’il les estime lui-même.

  5. Avatar de yvan
    yvan

    Excellent panorama, Monsieur Leclerc. Et c’est effectivement une situation générale qu’il faut toujours considérer. Mondialisation oblige.
    Mondialisation, justement…
    Qui poussera chaque état a vouloir se mettre en concurrence avec les autres comme tout bon paradis fiscal.
    Accompagné d’un protectionnisme obligatoire.

    Sinon, il me semble que les politiques sont maintenant un peu coincés d’avoir annoncé une reprise…

    Mais ce n’est pas le plus important. Le changement de gouvernance mondiale ne se fera pas sans heurt. Mais là, j’enfonce des portes ouvertes.

  6. Avatar de Francois Leclerc
    Francois Leclerc

    Nouvel épisode du sauvetage économique des pays de l’Est. Thomas Mirow, président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), va étendre le champ d’action de la banque. Après avoir activement participé au sauvetage des banques des pays de l’Est, généralement filiales de celles de l’Ouest, elle va soutenir les entreprises en leur fournissant du crédit. Les banques n’en ont en effet pas les moyens, leurs maisons-mères ayant rapatrié d’importants capitaux pour leurs besoins propres.

  7. Avatar de Erwan Quilgars

    La proposition de Brown est intéressante – une sorte d’absurde fuite en avant europhile avant de devoir rendre l’an prochain les clefs de Downing Street aux Tories. Lesquels Tories d’ailleurs persévèrent tout aussi absurdement dans leur délire europhobe pour dissimuler le fait que, pas plus que les travaillistes, ils n’ont d’idée pour faire repartir la machine.
    A part ça, Evans-Pritchard est officiellement devenu fou. Le 21 octobre, sur son blog, il nous annonçait triomphalement que le dollar allait rester la monnaie de réserve pour tout le siècle. (Apparemment, seul un reste de prudence lui a interdit de faire des prédictions pour le XXIIe siècle). Le plus rigolo était les raisons invoquées : “At the end of the day, America is a unified nation forged by wars, under the rule of law, with a (largely) unifying language and patriotic creed, and one of the oldest and most deeply-rooted democracies in the world.” Incroyable comment un Anglais peut encore réciter aujourd’hui un tel credo américaniste alors que tout part à vau-l’eau !
    L’un de ses grands chevaux de bataille monétaires, c’est de dire que les Anglais ont eu raison de ne pas adopter l’euro, et d’expliquer combien la dépréciation de la livre est bénéfique pour le pays. Dans un de ses articles récents, il se félicitait même que cela ait favorisé le tourisme à Londres cet été. J’attends avec impatience le moment où il va nous dire que la chute de la livre booste les exportations de cheddar et propulse le Royaume-Uni au premier rang des pays fromagers !…
    Cela dit, on peut se demander si, pour le pays, le cheddar n’est pas mieux que le secteur financier. Au moins, ça peut nourrir des gens.

    1. Avatar de Claude ROCHE

      Excusez moi de vous reprendre, mais je ne vous suis pas du tout sur ce point.
      Car si vous pensez que nous sommes dans une crise durable et violente (personnellement, je me borne à peser le pour et le contrre ), alors vous devriez prendre ce que dit M Evans-Prichard au sérieux
      Effectivement à la fin des fins c’est la cohésion de la communauté politique qui fera « la différence « et qui permet tra à une nation de s’en sortir .
      De ce point de vue, je ne sais pas si les l’argument de Evans  » america is an unfied nation » est vrai car c’est la première fois que les américains affrontent une crise dont ils sont vraiment responsables.. mais c’est une idée à prendre d’autant plus en considération qu’elle vaut aussi pour nous. Sommes nous une nation solide ? – et l’ Europe est-elle une communauté de nations solide ? ). Je n’en mettrai pas ma main au feu, tant nous sortons de décennies d’autodénigrement, de « schadenfreude » où le mot même d’intérêt national vous déconsidérait dans un débat public.
      Et tant nous semblons toujours dans l’attente eschatologique d’un « grand soir » où « tous les pauvres s’y mettront « pour « faire table rase du passé »
      amicalement

  8. Avatar de Marco68
    Marco68

    L’heure de vérité approche en cette fin d’année 2009.
    Depuis la chute de Lehmann le système est mort,et il
    n’y aura pas de sauvetage possible malgré toute les
    gesticulations des dirigeants financiers ou politiques.
    Nous pouvons tous nous  » préparer » a des lendemains
    difficiles et espérons le a redécouvrir la solidarité.

    1. Avatar de Erwan Quilgars

      @Claude Roche

      Je pense qu’Evans-Pritchard est complètement dans le déni, et que ce déni est largement partagé chez les Tories qui vont arriver au pouvoir l’an prochain. Quel déni ? Le rôle de la financiarisation de l’économie – et partant les inégalités de revenus, l’endettement, les effets de levier, la spéculation, etc., qu’elle génère – dans l’effondrement actuel. Pour eux (je simplifie bien sûr), le problème est la mauvaise gestion de l’Etat par les travaillistes – mais absolument pas, par exemple, la conséquence des politiques initiées par Thatcher…
      Pour se rassurer sur le cours du monde, Evans-Pritchard et d’autres ont recours à des images d’Epinal, comme la citation que j’ai rapportée, qui recyclent simplement le thème de la supériorité civilisationnelle des Etats-Unis. A mon sens, aujourd’hui, les Etats-Unis ne sont ni une nation unie (cf. débat sur les soins de santé, mouvement Tea Party, etc.) ni une démocratie solide (élection de Bush en 2000, poids des lobbys au Congrès, etc.), sans même parler de tous les problèmes sociaux qui sapent complètement les ressorts de l’American Dream.
      Sans doute, la situation en Europe n’est pas brillante non plus, mais d’une certaine manière on chute de moins haut. D’autre part, le fait saillant de la crise actuelle est la façon dont toutes les parties du monde (Europe et Etats-Unis exceptés), pensent l’après-crise et se restructurent en conséquence, selon des logiques régionales. C’est particulièrement vrai en Asie, mais aussi au Moyen-Orient et en Amérique latine. Ils le font d’autant plus facilement que la financiarisation de l’économie « made in USA » ou « made in England » n’est jamais pour eux qu’un produit d’importation et non pas un référent idéologique constitutif de leur projet national. Autrement dit : les Chinois et les autres ne font plus confiance aux Anglo-Saxons pour diriger l’économie mondiale – et sur ce point ils ont raison, que leur « civilisation » soit ou non inférieure à celle des Etats-Unis.
      Apparemment, il n’y a encore que quelques Occidentaux (comme Evans-Pritchard) pour croire que tout repartira comme avant : ça n’arriva pas, comme le montre le billet de François Leclerc. Et parmi les victimes de la crise, il y aura le dollar (et la livre sterling), qui bien sûr ne disparaîtra pas de la surface de la terre, mais dont le rôle ne peut être que singulièrement diminué.

  9. Avatar de LhommeDebout
    LhommeDebout

    Je ne vois pas trop comment on pourra effectivement arranger la situation des finances publiques et privées sur le long terme…

    Au point où en est la situation, je crois qu’on peut parier sur une future répudiation de l’ensemble des dettes : nul n’acceptera une stagnation de l’économie (ni une détérioration longue des prestations sociales) sur une période de plus d’une décennie.
    Les gens en auront tous simplement marre si leur avenir se borne à rembourser une dette dont ils ne sont majoritairement pas responsables… Et je doute que les politiciens les plus accrochés au pouvoir acceptent de le rendre sans tirer les ultimes cartouches.

    Nous ne sommes sans doute pas arrivé au bout de nos surprises.

  10. Avatar de Olivier Béru

    Bonjour

    pour ceux qui aiment la monnaie (je profite de l’occasion pour conseiller vivement l’achat du livre de Paul, L’Argent, mode d’emploi – extraordinaire !), des infos fraiches de la banque de France :

    http://www.banque-france.fr/fr/stat_conjoncture/telechar/stat_mone/agregat_1.pdf

    Le 27 octobre 2009
    En septembre, le taux de croissance annuel des engagements monétaires des IFM françaises vis-à-vis des résidents continue de diminuer et devient négatif (- 1,2 %, après 0,0 %), pour la première fois depuis avril 1997.

    Le ralentissement touche ce mois-ci les dépôts à vue (3,0 %, après 4,0 %) et se poursuit pour les autres dépôts à court terme (0,4 %, après 1,3 %), qu’il s’agisse des comptes sur livret (8,2 %, après 9,0 %) ou des dépôts à terme de moins de deux ans (- 20,5 %, après – 19,6 %).

    La contraction de l’encours des instruments négociables s’amplifie (- 6,6 %, après – 4,7 %) : l’accentuation du repli des titres de créance à moins de 2 ans (- 56,6 %, après – 50,5 %) et la nouvelle baisse du taux de croissance des pensions (1,3 %, après 5,5 %) ne sont que partiellement compensées par la légère remontée de celui des titres d’OPCVM monétaires (12,7 %, après 11,6 %).

    Au total, la contraction de la « contribution française à M3 » s’accentue nettement (- 3,4 %, après – 2,1 %).

    Bref, M3 diminue fortement – elle est même sur 3 mois, sur une tendance annuelle de – 8 %…

  11. Avatar de Olivier Béru

    Ah, au fait, sur ce second document :

    http://www.banque-france.fr/fr/stat_conjoncture/telechar/stat_mone/monetab2.pdf

    Tableau 2, les évolutions des agrégats monétaires…. C’est parfaitement linéaire depuis 12 mois.

    Vous l’interprétez comment ?

  12. Avatar de BA
    BA

    Dimanche 1er novembre :

    Aux Etats-Unis, la banque la plus importante pour les prêts aux Petites et Moyennes Entreprises s’appelle CIT. Aujourd’hui, CIT a fait faillite.

    Lisez cet article :

    Le groupe financier américain CIT, acteur incontournable du financement des PME américaines, a annoncé dimanche qu’il se mettait sous la protection de la loi sur les faillites (Chapter 11).

    « Le Conseil d’administration a approuvé la proposition de déposer volontairement un dossier au tribunal des faillites du district sud de New York », indique le groupe dans un communiqué.

    Les actifs de CIT étant évalués à 71 milliards de dollars, il s’agit de la cinquième plus grosse faillite de l’histoire des Etats-Unis, après celles de Lehman Brothers (2008), Washington Mutual (2008), WolrdCom (2002) et General Motors (2008). (Source : boursorama.com)

    Voici les dernières nouvelles de l’économie réelle (je dis bien : l’économie réelle, pas l’économie des menteurs et des joueurs de pipeau) :

    1- Le revenu disponible réel des ménages américains a baissé en septembre pour le quatrième mois d’affilée.

    2- Les dépenses de consommation des Américains ont diminué de 0,5 % en septembre.

    3- « USA : malgré la reprise, l’économie reste encore très dépendante de l’Etat. Les chiffres publiés vendredi 30 octobre par le Secrétariat au Commerce montrent que le revenu disponible réel des ménages a baissé en septembre pour le quatrième mois d’affilée, et que les Américains préfèrent épargner plutôt que dépenser, accréditant le pronostic des analystes selon lequel la consommation, qui a apporté 2,36 points de croissance au troisième trimestre, risque de replonger sur la fin de l’année. » (Source : france-info.com )

    4- « Les autorités américaines ont fermé vendredi 30 octobre neuf banques, un record pour une seule journée depuis le début de la crise financière. Cette opération porte à 115 le nombre de banques mises en faillite depuis le 1er janvier 2009, soit le plus haut niveau annuel depuis 1992. Les analystes s’attendent à ce que d’autres surviennent encore d’ici la fin de l’année. » (Source : Reuters)

    Message transmis aux fanatiques de la méthode Coué.

    Message transmis aux naïfs qui croient que « La récession est finie ».

    Message transmis à madame la marquise Christine Lagarde.

    Message transmis à Obama qui disait samedi 31 octobre : « Aujourd’hui, je suis ravi de pouvoir vous offrir des meilleures nouvelles qui, tout en n’étant pas une cause de réjouissance, font penser que nous allons dans la bonne direction. »

    Message transmis aux journalistes, aux éditorialistes, aux commentateurs qui refusent de voir la réalité telle qu’elle est.

  13. Avatar de LoLo

    CIT, la banque des PME, s’est placée sous la protection de l’article 11 (=faillite) ce week-end. 71 milliards de dollars d’actifs. Cinquième plus grosse faillite après, par ordre décroissant, Lehman Brothers, Washington Mutual, WolrdCom (2002) et General Motors…
    Ceci s’ajoutant à toutes les nouvelles de votre post, M. Leclerc, et à celles données dans les commentaires…
    On entre probablement dans une nouvelle période de prises de conscience et donc, pour les contrer, d’inventions de nouvelles balivernes qu’il faudra de nouveau dégonfler, etc.
    Merci pour votre inlassable travail de décorticage ; nous en aurons besoin plus que jamais.

    1. Avatar de yvan
      yvan

      http://www.latribune.fr/entreprises/banques-finance/banque/20091102trib000439377/cit-la-banque-americaine-des-pme-en-depot-de-bilan.html

      « Ce groupe centenaire compte environ un million de clients aux Etats-Unis et sa mise en faillite, si elle était attendue depuis des mois et ne devrait avoir qu’un impact limité sur les marchés, risque d’aggraver la contraction du crédit et de peser sur l’économie réelle. »

      Jusqu’où devront-ils aller, on se le demande. Quel sera, pour vous, le prochain écroulement…???

  14. Avatar de Petit-Boutien
    Petit-Boutien

    Mario Draghi, ex vice-président pour l’Europe de Sachs In Gold.
    Mario Draghi,
    alias Luc Cifer,
    alias le Diable s’habille en Prada

  15. Avatar de Ursulus fustus
    Ursulus fustus

    J’ai presque pitié de ces guignoles de politiciens!
    Qu’elle impossible tâche que la leur, relancer une économie qui ne peut physiquement pas l’être! Parce qu’avec le pic pétrolier dans le rétroviseur (et celui de plusieurs autre ressources dans l’air du temps) c’est une tâche que même le grand Hercule ne pourrait relever. Le civis romanus Marius Dragius dit vrai «Les choses ne reviendront pas comme avant»!

    Héhéhé 🙂

    1. Avatar de Lobscure
      Lobscure

      « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font »… 🙂

  16. Avatar de Jean-Philippe
    Jean-Philippe

    100% d’accord avec votre conclusion Mr. Leclerc « Cela sera le prochain chapitre de la crise, car le pari du retour de la croissance ne peut être fait que par ceux qui croient que cela va redevenir comme avant ». Le chapitre pour 2010 ne sera non pas sur le retour hypothétique d’une croissance largement basée sur des performances financières mais social. Ceci dit c’est plutôt inquiétant. Avec des Etats endettés jusqu’au cou et un chômage de masse je me demande si nous ne sommes pas en train de semer les graines de nouvelles guerres civiles. C’est peut-être pour le chapitre suivant… Bon je dramatise un peu car pour l’instant il n’y a pas de grands troubles sociaux au niveau des pays développés mais cela ne préfiqure-t-il pas le calme avant la tempête?

  17. Avatar de Ordjoun

    Bonjour à tous,
    Désolé pour ce petit « hors sujet »…
    Je viens de lire un article sur Slate:
    http://www.slate.fr/story/12317/bonus-banques-traders-wall-street
    où il est dit:

    « Goldman a une liste de 14 principes »

    Quelqu’un aurait-il cette liste complète ?

    Autre chose:
    Quelqu’un pourrait-il mettre sur Youtube les vidéos de Paul Jorion
    Au moins les dernières car avec Seemic je ne peux pas les visionner.

    Merci (X2) !

    Cordialement,
    Ordjoun

  18. Avatar de cording
    cording

    Le conformisme a la peau dure surtout chez nos élites qui ont tant de mal à remettre en question leurs dogmes ultralibéraux: baisses d’impôts, réduction de la dépense publique même quand c’est la seule qui soutient l’activité économique, monnaie forte à tout prix même en cas de récéssion et quand l’euro s’apprécie parce que les US en faisant baisser le dollar comme depuis 1971 nous livre une guerre économique sans merci. De toute façon les critères de Maastricht et le Pacte de stabilité et de croissance sont enfoncés pour longtemps. Les élites pensent le monde qui se fait avec une guerre de retard, nous avons changé d’époque mais elles ne veulent pas le voir. A l’heure du 20iè anniversaire de la chute du Mur de Berlin c’est le tour du capitalisme américain d’entrer en crise en entrainant le reste du monde dans un cortège de malheur mais nous n’avons pas de Gorbatchev pour dire que le capitalisme-roi est nu!

  19. Avatar de Olivier Béru

    Question : Vous avez vu qu’il y a eu la 115ème faillite de banque aux USA

    On a l’historique depuis 2008 ici :

    http://www.ritholtz.com/blog/wp-content/uploads/2009/11/10-30-09-Bank-Failures.gif

    Mais j’ai une question : quand on regarde l’historique depuis 1934

    http://www.pro-at.com/modules/fckeditor/UserFiles/image/Roque/2008_12_14/1_FDIC.jpg

    on voit que la crise 1988-1990 était bien plus destructrice.

    Pourquoi la situation est-elle plus grave aujourd’hui qu’en 1988 ? Est ce parce que les faillites touchaient alors de petits établissements, et docn el spertes étaient plus faibles (je n’ai pas trouvé l’historique des pertes) ?

    On a la liste ici :

    http://www2.fdic.gov/hsob/HSOBSummaryRpt.asp?BegYear=1934&EndYear=2009&State=1

    1. Avatar de Paul Jorion

      Je vais vous répondre par un billet.

    2. Avatar de jacques
      jacques

      Il faut regarder ce que l’endettement global public+banques+état représente en pourcentage du Pib .En 88, ce rapport était dans la moyenne des trente dernières années.Aujord’hui, je vous laisse le soin des adjectifs….

  20. Avatar de Auguste
    Auguste

    à François Leclerc, auteur du billet
    En référence à vos deux derniers paragraphes,
    stratégiques


    Le nouveau ministre des finances, Wolfgang Schaüble, (…) déclara :

    « Nous voulons mettre en oeuvre la réforme fiscale comme elle figure dans notre programme » (…et reconnut…)
    « il dépend bien sûr des Länder que nous y arrivions » (…)

    Les Länder n’ont pas grand chose de commun avec les Régions Ducales de France (Aquitaine, Bourgogne,…)
    ni avec les Départements Napoléoniens.
          sangsue
    Il n’empêche; les topBanques y voient des lieux à dettes existantes et dettes potentielles
    toujours bons à mettre davantage sous tutelle pour pouvoir mieux les endetter
    tout en anesthésiant les débiteurs;
    c’est tout l’art des sangsues en rainforests et eaux troubles, l’art des parasites.
    [ rainforest – pluviométrie entre 1750 et 2000 mm par an.

    anesthésier, affaiblir }} vampiriser {{ pomper

    Entre Banquiers Ventraux … de Francfort, Bâle, Dover, Paris-BergèresEnFolies, Mussolini,
    le mot d’ordre est semblable.

    Le régalien central nous mange dans la main.
    les provinces ducales doivent demeurer en pleine allégeance, obéir, noyées sous les dettes

    L’émancipation à l’encontre de l’hydre (pourvoyeuse d’air salé humide de pirate à sangsues)
    ne peut provenir que du « LOCAL », la partie la plus éloignée
    du RESEAU BRI du RESEAU EUROCLEAR; elle est moins bordée et canalisée
    br>
    Pour les « meneurs-du-jeu » le danger est nul de la part des collectivités régaliennes territoriales.
    Celles-ci ne rêvent que d’être davantage subventionnées et de dépenser davantage
    En outre, elles sont sous la coupe des REGIONS FURTIVES
    voulues par les quatre topCréanciers privés de BRI+Euroclear(London+Brussels)+fednewyork

    La parole des gouvernements à Francfort-Berlin et Paris ne vaut pas un clou
    C’est pourquoi, l’interrogation ci-après de François Leclerc soulève d’autres questions

    Il est possible de manger son chapeau et de renoncer à ses promesses électorales de baisse des impôts.
    Mais la question suivante est bien plus redoutable et ne va pas manquer de se poser, en Allemagne comme dans tous les pays européens :
    comment tailler dans les budgets publics et notamment dans le filet de protection sociale sans susciter de vives réactions ?

    Ces réactions ne présentent aucun danger pour les sangsues
    et leurs seides, les régaleurs
    Pourquoi ?
    [1]   99.99% des gens ont une vision totalement fausse du Réel
    [2]   En outre, plus des deux tiers de la population vit aux crochets de l’Etat, directement ou indirectement
    par les budgets d’aide sociale ou d’aménagement-accompagnement,
    y compris les professions dites « libérales » telles que
    architectes (HLM, Services publics), conseils en bilans de compétences, dentistes, firmes privées de formation, médecins, pharmaciens, etc.
    comment dire ? addiction sans imagination ?
    manque de vitalité pour voir autrement que par la bouche de la Noblesse Impériale ?
    La culture ambiante est celle de ces deux méchantes filles de la marâtre
    Si ma mémoire est bonne, leurs propos crachaient vipères et crapauds.

    La populace ne voit — on le comprend — qu’une issue : les créanciers de l’Etat
    c.a.d. topMegaBanksters et autres sangsues.
    Sur 1000 personnes autour de vous, combien en connaissez-vous n’ayant qu’un désir
    « Que ça revienne comme en 2006-2007 » ?
    998 ? 999 ?

    Cela sera le prochain chapitre de la crise, car
    le pari du retour de la croissance ne peut être fait que par ceux qui croient que cela va redevenir comme avant.
    Ou bien qui prennent les chiffres pour argent comptant, sans chercher à comprendre ce qui se cache derrière eux…
    Que vaut et que peut-on attendre d’un PIB en hausse intégrant les résultats de « l’industrie financière » ?

    La réponse à la dernière question ?

    – Ces résultats de la fausse industrie des dynastOgres,
    créanciers furtifs (exempts d’impôt) des topMegabanques,
    d’ailleurs opposés aux banques de taille moyenne,
    participent à l’enfumage des 99.99%
    trop heureux d’être autruches,
    trop heureux que la dette puisse être à 1600 milliards € l’an prochain
    … autruches têtes dans le sable sur le fait que cette dette insoutenable sera alors
    à 75% aux mains de créanciers étrangers furtifs (à nationalités multiples et folles capacités prédatrices
    technologies, PME, patrimoines, terres, ressources, minorités de contrôle, obligations convertibles, etc.).

    – 99.99% des citoyen(ne)s, depuis le boulanger jusqu’au policier,
    sont indifférents à la question de Fr. Leclerc (ne l’ont pas même lue
    ne savent pas même que ce blog existe, … )

    En conclusion, les « vives réactions » sont sans aucune espèce d’importance
    le bruit dans la rue sera maté et châtié;
    cela occupera des millions de téléspectateurs;
    Les peureux et ignorants, nombreux, applaudiront devant l’action des forces de police
    tout profit pour les charlatans et/ou escrocs

    Les « vives réactions » mènent nulle part; c’est comme les slogans
    ou un soufflet qui sort du four
    Néanmoins, je reste très optimiste et bien les pieds-au-sol
    L’émancipation est plus proche que le 8 janvier 2008
    L’émancipation conduisant à renverser — parrtiellement — la BRI et les banquiers centraux (pour une part)
    sera encore plus proche en janvier 2011

    Très bonne journée
    Cordialement.

    1. Avatar de yvan
      yvan

      Et… pourquoi janvier 2011..???
      (je suis curieux, mais… la comparaison que l’on peut faire avec 1929 montre à la fois une accélération mais AUSSI une amplification. Donc, le temps a pour moi, une importance non négligeable)

    2. Avatar de TARTAR
      TARTAR

      @Auguste & Clown Blanc
      Comment dire ?
      J’ai passé le week-end avec un « homme d’affaires » PME 30 salariés, un autre 5 salariés, un huissier et un notaire.
      La crise ils la perçoivent bien par la chute des CA ou la recrudescence des dépôts de bilans.
      Mais ils ne veulent pas entamer une conversation sur leur avenir économique…
      Cà ne les intéresse pas…
      Ils « travaillent » …
      Ils ne causent pas aux pessimistes de mon genre.
      Stratégie de fuite (Laborit) ou légèreté je ne les comprend pas.

    3. Avatar de D Comme David
      D Comme David

      Là où je comprends (presque tout cette fois) je partage.
      Merci pour les 2 nouveaux mots à mon vocabulaire  »seide » et  »régaleur » je n’arriverai jamais à les replacer c’est génial.
      8 janvier 2008 …Politique de civilisation ? je ne trouve pas mieux pour l’instant.

  21. Avatar de Volhynien
    Volhynien

    Certaines directions de banques commerciales de premier plan, en France, estiment probable (mais non certain) le déclenchement d’une seconde crise de liquidités entre banques. C’est quelque chose qui est désormais intégré dans les scénarios auxquels elles se préparent (mais avec infiniment moins de marges de manoeuvre qu’en 2008). La durée probable de la crise en cours est maintenant revue à 5 ans à compter de 2009.

  22. Avatar de les skis au zoo freinent

    quand on voit les graphiques sur le blog de birolli ,on a l’impressionn que ce n’est pas cyclique ,que l’économie fontionne plutot en cadence qu’en rythme : en accordeon ! des pulsations ou des modulations de fréquence plutot qu’une hystérésis.

    en plus , les oscillations d’amplitude montrent que la bourse (y compris la spéculation) est un jeu à somme nulle .

    peut etre faut il utiliser « la schizo-analyse » de Deleuze pour comprendre l’irrationnel de la finance ,il y a dans « l’introduction à la schizoanalyse » un passage tres interessant sur les flux monétaires qu’il compare aux flux (désirs) des machines désirantes (humains).

    1. Avatar de Lisztfr
      Lisztfr

      Je ne vois pas pourquoi la bourse est un jeu à somme nulle, étant donné que tout y est psychologique (anticipation sur des développements possibles, etc).
      Or lorsqu’on aime, on ne peut pas dire que la somme des affects est nulle, elle est positive. Donc la richesse est créée à partir de l’euphorie, la somme nominale est bel et bien positive, jusqu’au désamour, qui est un jeu à somme négative. je t’aime, moi non plus…

      La rumeur crée la richesse en bourse. Cette rumeur ne coute rien à lancer, on voit bien que la richesse est crée sans perte aucune, il suffit de faire croire… et l’action monte. Sur un marché spéculatif donc, comment calculer ce qui est perdu, ce qui est gagné ? Ce n’est rien de plus tangible qu’une histoire d’amour… la bourse est un convertisseur analogique/digital, quantifiant des estimations sociales, historiques, métaphysiques, en chiffres. Baromètre moral du monde.

      Ainsi ce qui a été perdu depuis le début de la crise, est-ce autre chose que de l’amour propre, de la spéculation, du sentiment ?

      L

  23. Avatar de Auguste
    Auguste

    DynastBanker1 à Banker2

    Faisons affaire à 2
    Discretos, je te file ce lot de pertes çi, lot_M, bien camouflé entre trois sandwichs
    On n’est pas prêt de le trouver immédiatement.
    Tu vires ici dans ma banque ton lot d’opérations à bénéfices programmés, lot_B

    5_sur_5
    Au plus haut prix concevable, je fais nationaliser ma banque (2)
    à pertes camouflées,
    et, sans effort, on partage à 40-40 ( solde: Congrès,…)
    le gain sur lot B (bonus), lot M (malus) et, en outre, le prix de la nationalisation
    Les taxpayers s’offrent toutes les pertes … les couillons ! ok ah$ah$

    Votre exemple ? c’est lequel ?

  24. Avatar de LeClownBlanc
    LeClownBlanc

    à Volhynien [13:25]
    Dites aux statèges de votre banque que leur prévision est fausse.
    Avant 5 ans, le monde bancaire aura radicalement changé, au moins pour ce qui est de la banque aux particuliers et aux entreprises non cotées sur les grandes places financières.
    Quant à l’or il ne vaudra plus que son poids symbolique à fabriquer des breloques décoratives
    ou bien du métal nécessaire à l’électonique de pointe; rien d’autre.

  25. Avatar de Boukovski
    Boukovski

    Conjoncture francaise. PUBLICITE : Recul « violent » du marché au S1 2009.

    Selon Philippe Legendre, Directeur délégué de l’Institut de recherche et d’études publicitaires (Irep), le marché publicitaire français a enregistré au cours du S1 2009 un recul « plus violent et plus fort que tout ce qu’on a connu auparavant ». Globalement, le marché publicitaire a perdu sur cette période 915 M Euro, avec des recettes nettes des media qui ont chuté de 18,1% à 4,139 Mds Euro. Une fois n’est pas coutume, tous les medias sont concernés : la télévision (-19,4% à 1,467 Md Euro), l’affichage (-14,7% à 554 M Euro), la radio (-14,7% à 268 M Euro), la presse magazine (-18,4% à 563 M Euro), la presse quotidienne nationale (-24,8% à 134 M Euro), la presse quotidienne régionale (-11,8% à 488 M Euro), les gratuits (-28,7% à 398 M Euro) et l’Internet (-7% à 242 M Euro hors liens sponsorisés, qui continuent eux à croître).

  26. Avatar de bob dexter
    bob dexter

    il y a véritablement nombre d’éléments intéréssants sur votre blog et matière à réflexion la plus large possible.en tant qu’élu local et concerné à la marge et un peu plus par des questions immédiates je voudrais vous demander comment il est possible que l’économie américaine en pleine banqueroute puisse encore donner le change? que des comtés entiers,des municipalités,des états soient encessation de paiement licencient leurs agents comme aux pires moments de l’après 1929 et que l’information ne passe pas.peur du vide?chinois pas prets?crainte de guerre civile?
    Ce qui est sur c’est que les américains entretiennent sans discontinuer une économie de guerre depuis 1945(allemagne,grèce,corée,vietnam,grenade,panama,afghanistan,irak)qu’ils sont soumis aux exigences de leur lobby militaire puissament relayée par des réseaux financiers et politiques et malheur à ceux qui entendent déroger à la règle meme s’ils sont issus du sérail(frères kennedy).Quelle va etre la demande aux usa face à la banqueroute?alors que l’engagement en afghanistan coute déjà des sommes phénoménales comment ne pas craindre l’annonce d’une nouvelle croisade et si l’on s’en réfère à l’excellent docu de w.karel sur 1929,la sortie de crise de l’économie a été la conséquence directe de la décision de passer à une production de guerre.plus prosaiquement je voudrais signaler que les budgets de certaines collectivités territoriales sont impossibles à boucler pou 2010 et ce sans compter sur la suppression de la taxe professionnelle à venir que la crise n’empeche pas les politiques de s’obstiner sur la lancée de 20 ans de poltiques fiscales iniques et dangereuses et qu’on vient juste de se rendre compte qu’il manque 10 à 15 points de pib dans la part salariale(partis aux iles vierges ou à la bourse de macao) qui seraient bien utiles aujourd’hui ne serait ce que parce que les ménages sont meilleurs gestionnaires que les banquiers et que plus le pognon s’évapore et moins l’impot ne rentre et moins il y a de redistrisbution et d’investissement efficace et donc plus de chomage etc…mécanisme récéssif dans lequel nous nous trouvons.pour en sortir taxer la rente et le capital mettre à l’amende le spéculateur mais il y a cet élément de l’ordre de la pulsion irrationnelle,pulsion de toute puissance,d’aveuglement icarien,pulsion freudienne de mort qui fait que on ne touche à rien pour l’instant.mais encore quid des usa?

    1. Avatar de Claude Animo
      Claude Animo

      Il est possible de répondre point par point à chacune des questions que vous posez.
      Mais mieux encore cependant, les considérations développées par Jean Claude Werrebrouck dans cet article permettent d’imaginer ce que risque d’être la situation à venir et ainsi de comprendre pourquoi « l’économie américaine en pleine banqueroute puisse encore donner le change »

  27. Avatar de Claude ROCHE

    @Erwan Quilgars
    Merci mille fois de cette réponse .
    J’aimerais bien continuer cette conversation en allant un peu plus loin (car ce qui m’intéresse au fond c’est la capacité des Européens à re-penser par eux-mêmes).
    Mais je ne sais comment le faire : n’est-ce pas là détourner la vocation du blog ?
    amicalement

  28. Avatar de charles
    charles

    Signaler à l’attention de F.Leclerc cette analyse de P.Artus sur les banques centrales:

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=49335

    Quand on lit les propos de M.Draghi et de JC Trichet et les résultats de la Banque d’Angleterre avec le QE ( la ligne de
    pensée en Grande-Bretagne étant comme nous ne sommes pas sortis de la récession, il faut continuer l’injection
    de liquidités-sic ) on peut s’interroger-je garde toujours en tete le chiffre du recul de 0,3% sur un an du crédit aux
    ‘privés’dans l’Eurozone-sur la validité de l’analyse faite par les Princes,i.e la position des directeurs de banques centrales, comme vous les avez rebaptisé, et se dire que les choses ne redeviendront pas comme avant ni pour nous ni pour eux…La meme réfléxion pour ‘l’oracle’ A.Evans-Pritchard dont la ligne de pensée récente est celle d’avant

  29. Avatar de johannes finckh

    Une fois de plus, un tel texte trahit toute la perplexité des banquiers centraux et aussi des gouvernements face à cette situation qui, en dépit des injections liquides à volonté de la part des banques centrales, ne démarre décidément pas.
    On demande aux banques de financer, via le crédit, l’économie.
    Or, si elles ne le font pas, c’est bien parce que les épargnants ne leur font qu’une confiance limitée et gardent eux-mêmes des proportions croissantes de leurs liquidités hors circuit ou non disponibles pour des crédits dont beaucoup d’entreprises ne veulent même pas.
    Cette mise hors circuit est bien une forme de thésaurisation dont Helmut Creutz nous rappelle qu’elle affecte désormais 90% de la monnaie centrale émise! Donc non disponibles pour desp rêts, car, je le rappelle la thésaurisation est à distinguer radicalement de l’épargne en banque. La monnaie thésaurisée cesse d’être utile économiquement pour tout le temps que dure sa mise en coffre.
    Les entreprises qui ont besoin de crédits sont en quasi faillite, donc les banques ne veulent pas leur prêter malgré les exhortations d’ »en haut », les autres s’en passent volontiers, car on investit actuellement moins que le taux de renouvellement de capital fixe, d’où l’ambiance de décroissance et même de déflation.
    Un chiffre sera intéressant de connaître dans ce contexte : Quels sont les montants d’intérêts versés aux épargnants par les banques ainsi que celui des intérêts perçus auprès des emprunteurs.
    Je rappelle que ces montants sont en augmentation constante jusqu’en 2007.
    Par contre, en 2008, ils ont commencé à baisser, ce qui prouveque les dépôts d’épargne, et, partant, les volumes de crédits, et plus encore les taux d’intérêts, ont baissé.
    Selon ce que je prévois dans ce contexte, cette baisse se poursuivra en 2009, et tout cela ne fait que renforcer le climat déflationniste malgré l’inflation « en bulle » des actifs financiers.

    Pour changer cela, il faudra quand même finir par entrevoir que la monnaie telle qu’elle est avec son statut de VALEUR REFUGE ULTIME est bien pour quelque chose dans cette impuissance des banques centrales à la faire circuler.
    Si les banques centrales émettent bien cette monnaie « pour qu’elle circule », eh bien, nous constatons qu’elle circule de plus en plus mal!
    Autrement dit, les banques centrales n’ont pas les moyens de faire la politique monétaire qu’elles souhaitent pourtant faire!
    Qu’on me dise comment en sortir autrement que par une monnaie qui circule en toute circonstance en raison de son caractère « fondant »! J’insiste bien sur le fait que cela peut être fait et doit être fait sans affecter le volume circulant, car les banques centrales seraient évidemment tenues de restaurer le volume « fondant » en continu.
    Les choses sont peut-être mieux à comparer à un organisme vivant qui doit en permanence restaurer les cellules en fin de vie par de nouvelles, afin de maintenir l’homéostase.
    Et cette circulation forcée, obtenue par la « monnaie vive », stabiliserait en même temps la demande effective et améliorerait bien entendu les perspectives des entreprises, devenant solvables et susceptibles de prendre un crédit, devenu moins cher du fait des taux d’intérêts de plus en plus bas grâce, là en encore, à la monnaie « vive ».
    Peut-être, une telle image d’une monnaie vivante, mourante et se reproduisante serait plus convaincante?

Contact

Contactez Paul Jorion

Commentaires récents

  1. @Hervey « Le principe est un concept philosophique polysémique qui désigne ou bien une source, un fondement, une vérité première d’idées…

Articles récents

Catégories

Archives

Tags

Allemagne Aristote BCE Bourse Brexit capitalisme ChatGPT Chine Confinement Coronavirus Covid-19 dette dette publique Donald Trump Emmanuel Macron Espagne Etats-Unis Europe extinction du genre humain FMI France Grands Modèles de Langage Grèce intelligence artificielle interdiction des paris sur les fluctuations de prix Italie Japon Joe Biden John Maynard Keynes Karl Marx pandémie Portugal psychanalyse robotisation Royaume-Uni Russie réchauffement climatique Réfugiés spéculation Thomas Piketty Ukraine ultralibéralisme Vladimir Poutine zone euro « Le dernier qui s'en va éteint la lumière »

Meta