Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Certains se plaignent de ce que je me cantonne à la formule blog : que je me contente de rédiger des billets « contemplatifs ». D’autres ou les mêmes se plaignent aussi quand mes billets ne restent pas strictement focalisés sur la crise économique et financière. J’ai réaffirmé au fil des ans que ce blog était consacré à l’ensemble de mes préoccupations intellectuelles (c’est toujours visible tout en haut : « Anthropologie, économie, sciences cognitives, philosophie ») mais quand je publie par exemple un billet relatif à l’histoire de la physique, l’indignation est à son comble devant ma trahison d’« un blog consacré à l’économie » (voire consacré uniquement à la Bourse dans l’esprit de – je l’espère – une minorité !) Pire encore, quand je consacre – comme j’ai l’habitude de le faire – un billet à une chanson où à un chanteur, je vois apparaître dans les commentaires des appels à ce que l’on me pende haut et court pour introduire ainsi des diversions non seulement coupables mais quasiment criminelles dans le contexte actuel.
Il faudrait donc que j’appelle plutôt à l’action.
Or j’ai appelé à l’action, il y aura deux ans le mois prochain, dans une tribune du journal Le Monde. J’ai appelé à une constitution et j’ai renouvelé cet appel dans d’autres journaux ainsi que dans des entretiens. On trouve aussi une version plus longue de mon appel dans mon livre L’implosion. La finance contre l’économie. Ce que révèle et annonce la crise des subprimes (2008), aux pages 311 à 322.
Le point focal de mon appel à une constitution est l’interdiction des paris relatifs à l’évolution d’un prix. C’est clair, c’est net, cela opère une coupe claire immédiate en interdisant certains produits financiers à certains acteurs. Cela n’interdit pas les produits dérivés, cela n’interdit pas même les maudits CDS (credit-default swaps), non, cela change simplement fondamentalement la nature du capitalisme pour en faire tout autre chose.
On m’oppose à cela deux choses : on me dit « Vous voulez interdire la spéculation, or tout le monde spécule ! » Et quand je demande d’expliquer ce que cela veut dire, que « tout le monde spécule », on me répond en m’offrant une définition de la spéculation essentiellement centrée sur la rêverie métaphysique : « c’est parier que les choses seront plutôt comme ceci qu’autrement ». Non : ce n’est pas de cela que je parle. Je parle des paris relatifs à l’évolution d’un prix, impliquant deux parieurs, dont l’un gagnera le pari et l’autre le perdra. Ce n’est pas très compliqué.
On me dit aussi « Votre interdiction pourra aisément être contournée ! » Ce n’est pas vrai. Mon interdiction pourra aisément être contournée si elle est inscrite dans un règlement ou dans une loi, qui contiendra autant de failles qu’elle comptera de mots. Mais pas s’il s’agit de l’article d’une constitution dont il faut respecter aussi bien l’esprit que la formulation explicite. Et c’est pourquoi je parle toujours de cette proposition comme sertie dans une constitution pour l’économie.
Ce que je dis là, depuis deux ans, tout le monde s’en fout. Ce n’est pas que le sujet n’inquiète pas : le mois dernier, Mrs. Gordon Brown et Nicolas Sarkozy ont exprimé leur crainte qu’une reprise éventuelle soit tuée dan l’œuf par une spéculation sur le prix du pétrole. J’ai répondu, « Messieurs Brown et Sarkozy, la solution est dans l’interdiction des paris relatifs à l’évolution d’un prix, et il n’y en a pas d’autres ».
Alors, si vous êtes en mal d’action, aidez-moi : soutenez la proposition d’interdiction des paris relatifs à l’évolution d’un prix. Ça paraît peu de choses mais le monde en serait changé. J’entends souvent parler ces jours-ci de pendre les banquiers, mais croyez-moi, les banquiers préféreraient de loin être pendus que de voir une telle mesure adoptée ! (à un niveau constitutionnel, je précise).
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
130 réponses à “Un appel à l’action ? En voici un !”
D’accord pour passer à l’action.
Mais ça consiste en quoi de passer à l’action ?
– Créer une associsation pour recueiilir des fonds ?
– Aller voir nos députés pour leur prendre la tête ? (a défaut de guillotiner les banquiers, on pourrait d’ailleurs commencer par leur prendre la tête 🙂 )
– Lancer une pétition ?
Allez faire un tour sur ECCE et apportez votre modeste contribution, c’est déjà de l’action.
Si il y avait autant de contributions sur le projet de constitution économique qu’il n’y en a sur ce blog, elle serait peut-être en bonne voie de finalisation et pourrait être diffusée largement afin d’inspirer qui sait des partis progressistes en mal de projets économiques ou tout simplement de vision de ce qu’est l’économie.
@ Bob : c’est quoi, ECCE, à part un site gay-lesbien ?
Merci de préciser, voire de donner un lien !
Alexandria
ECCE (Espace Collaboratif vers une Constitution pour l’Économie)
C’est un wiki ou chacun peu apporter sa contribution.
Pour y accéder voir sur la droite dans la rubrique Blogroll
L’Esprit des lois…
Esprit es-tu là? Les tables rondes du casino tournent encore. Retourner, contourner, détourner… Le spirituel.
Où en est la constitution de la cinquième république ? Qu’en pense le conseil constitutionnel ? Qu’en penserait le général ?
Merci monsieur Jorion de régler pour aujourd’hui, celui de la constitution européenne… Le congrès a voté. A qui nous nous adressons, pour débattre de vos propositions salvatrices? A la rue ? Au vainqueur de l’euromillion ?
J’ai posé la question à mon député : Comme pour son vote au congrès, il s’est abstenu de me répondre.
Ce sont les grands événements qui font les grands hommes, si votre député est aussi médiocre que le mien, aucune importance le vent de l’histoire se chargera de le renvoyer dans le néant qu’il n’aurait jamais du quitter.
C’est à nous simple citoyen de dire STOP! VOICI CE QUE NOUS VOULONS!!!
Nous devons nous faire entendre, et pour cela il faut un projet, partagé, réfléchi, réalisable.
Ce projet, c’est à nous de l’élaborer!!!
Je lis des interventions vraiment très pertinentes sur ce blog, très brillantes, j’ai mis longtemps avant d’intervenir tant mes propos me paraissaient insignifiants au regard de certaines analyses.
Mais à quoi sert toute cette intelligence si elle n’est pas au service d’une noble cause.
Beaucoup craignent le retour de la barbarie, regardent l’avenir dans le rétroviseur de l’histoire, Pour moi c’est du sado masochisme. Ni plus ni moins. Si nous ne voulons pas revivre les tragédies du passé, nous devons prendre notre destin en main et proposer des solutions.
J’ai posté sur ECCE il y a deux jours……..j’attends!!!!
C’est agréable de livrer ses commentaires à chaud sur ce blog, c’est encore plus stimulant intellectuellement de s’emparer d’une problématique particulière et d’essayer d’y répondre d’une manière satisfaisante et compréhensible, essayer et vous verrez…..
@ Bob
« Nous devons nous faire entendre » Si on commencait par s’entendre? Je suis a peu pres certain que personne ne s’entend sur la signification de paris relatifs à l’évolution d’un prix, impliquant deux parieurs, dont l’un gagnera le pari et l’autre le perdra . Par exemple, Je ne sais pas ce que ce serait un pari sans un gagnant et un perdant.
J’ai propose qu’il nous donne quelques exemples precis pour nous eviter de speculer dans la confusion la plus totale. Soyons patient.
Je lis depuis quelques semaines votre excellent blog (avec souvent d’excellents commentaires, ce qui est plutot rare !)
Je soutiens tout à fait votre proposition.
Mais cela dit, je vois mal comment faire passer ce genre de proposition, quand on voit que notre pays et l’europe légifère à contre sens de l’opinion des citoyens (exemples : pesticides, ogm, nucléaire, guerres extérieures….)
Il serait sans doute plus simple de pendre les banquiers ! 😉 Ca n’aurait aucun effet non plus mais ferait de belles images 🙂
Ma grand-mère m’a appris qu’il ne fallait pas jouer avec la nourriture, qu’il ne fallait pas jouer avec l’argent, que le jeu était un vice…
C’est ma grand-mère qui m’a appris à jouer aux dames… Et mon grand-père à l’homme. Un échec!
Trois commentaires :
1. Tenir un blog est une action, qui prend du temps et qui se suffit à elle-même – en l’occurrence ici proposer des réflexions sur l’économie (et d’autres sujets) et organiser un débat autour de ces réflexions.
2. Ecrire des livres, rédiger des articles pour les journaux, aller sur les plateaux de TV ou de radio sont également des actions (réflexion, information, sensibilisation du public).
3. Maintenant qu’un « appel à l’action » a été formulé explicitement (« Interdiction des paris relatifs à l’évolution des prix »), ceux qui le désirent peuvent s’emparer de l’idée et créer une association pour la promouvoir auprès du public et des hommes politiques, comme ATTAC l’a fait avec la taxe Tobin. Paul Jorion n’est pas tenu de se transformer lui-même en leader associatif, syndical ou politique : du reste, comment ferait-il alors pour tenir son blog ?
Résolution Attac Wallonie-Bruxelles sur la crise
1. Réglementations (nécessaires, mais insuffisantes)
Interdiction de sociétés visant la spéculation financière ainsi que d’opérations de titrisation qui permettent de dissimuler les risques.
Interdiction des ventes à découvert et des produits dérivés de gré à gré.
…
AMHA Sans doute trop radical pour être même considéré par les autorités.
Une piste: le lobbying et le harcelement par mail
Il suffit de voir ce qu’a été capable de faire la quadrature du net concernant Hadopi. C’est remarquable. La quadrature c’est quelques personne qui appellent les citoyens à harceler ses députés pour qu’il prennent en considération leur vue. Il leur a suffit de mettre en ligne les adresses mail de tous les députés avec un texte type faisant des propositions argumentées. Les gens ont suivi, certains députés ont daigné répondre (dont le mien) et peu à peu la machine s’est mise en place. Certes le projet est plus ou moins passé, mais de quelle manière! Il est en fait presque mort et à l’inverse c’est tout le débat sur la licence globale qui a été réenclenché. Faites confiance au groupe socialiste (quoi que nous en pensions certainement tous!) ils sont capables de faire de l’obstruction et il en restera quelque chose: la naissance d’un débat.
http://www.laquadrature.net/fr
http://www.laquadrature.net/wiki/Memoire_politique
http://www.laquadrature.net/wiki/Deputes_par_departement
@Paul
Nous ne sommes pas encore tombés assez bas, pour que la solution (dont la votre) devienne une évidence à nos chers hommes politiques.
En plus, les « banquiers » vont faire leurs lobyings pour éviter une telle décision.
Cette solution s’imposera quand les « banquiers » et les hommes politiques n’auront plus le choix.
Les gens qui veulent que l’économie n’ont qu’a cliqué sur la Catégorie Economie avec 772 articles actuellement.
> mais croyez-moi, les banquiers préféreraient de loin être pendus que de voir une telle mesure adoptée
hahaha 😀
La bourse ou la vie ?
Euh … je choisis la vie personnellement.
Dans l’absolu, je ne pense pas qu’il soit possible d’interdire toute forme de spéculation mais davantage l’encadrer. Investir c’est spéculer sur les gains futur.
Je ne sais pas pourquoi mais cette anologie « investir = spéculer » ne me plait pas du tout, et me semble même erronée. Ça fleure bon la sémantique néo-libérale, non ?
@Bouboune
il y a quelques différences mineures entre la spéculation et l’investissement classique. La spéculation est le court terme, le haut risque et la forme du haut retour d’investissement, où les investissements normaux sont surtout pour de plus longues périodes. L’investissement spéculatif n’est pas recommandé aux investisseurs moins expérimentés avec ce haut niveau de risque.
« interdiction des paris relatifs à l’évolution d’un prix, constitution de l’économie », voilà deux excellents idées! S.V.P donnez nous le modus operandi pour vous aider .
Coucou, me revoilou !
Pour info, voici UNE action qui vaut ce qu’elle vaut mais qui a le mérite d’exister.
C’est la petition internationale lancée le 11 aout par l’ancien ministre , Paul Quilés, en prevision du futur G20, demandant, notamment, le controle des bonus des traders et le plafonnement de leurs revenus.
http://paul.quiles.over-blog.com/article-34805644.html
Si quelques comparses de ce blog sont prets à passer à l’action pour lancer une pétition concernant la proposition de Paul : « interdiction des paris relatifs à l’évolution d’un prix », je suis des votres.
J’ai bien tenté d’en parler mais je me suis fait renvoyé dans les cordes. Pourtant oui, cela peut être intéressant. Il faut s’appuyer sur ce genre d’initiatives
Olivier, entendons nous bien.
je dis bien que la petition de Quilés vaut ce qu’elle vaut, sous entendu ne vaut pas tripette, mais à le mérite d’exister . Bien sur, ça ne reglera en rien le probléme de fond.
C’est la proposition de Paul (Jorion et non Quilés) qui est essentielle.
» je parle des paris relatifs à l’évolution d’un prix, impliquant deux parieurs, dont l’un gagnera le pari et l’autre le perdra. Ce n’est pas très compliqué. »
D’ accord, mais autant interdire la compétition, les appels d’offre, le moins disant, la valeur ajouté, les vainqueurs…
« Seul ceux qui ont joué, ont gagné à l’euromillion !!! »
Vous demandez un pur changement de paradigme, et ceux à l’échelle de la planète…
La drogue, le trafic d’organe, d’armes, d’esclaves sont déjà interdits. L’interdit crée toujours un marché parallèle antidémocratique.
C’est en quoi le « marché » est par essence « diabolique ». Un homme libre n’a plus d’ombres. Le soleil cogne aujourd’hui.
Mais on manque de lumière… Trop de putes sur le marché de l’Amour.
C’est bien.
Voici l’idée.
Mais le texte ?
La proposition rédigée ou la pétition que l’on peu faire circuler pour recueillir ces millions d’adhésions qui donneront à penser et peut être même à réfléchir aux princes qui nous gouvernent,elle reste coincée là dans une plume que je voudrais tenir. Mais trop inculte en certaines matières, je ne puis faire que signer et faire circuler, mais à cela je m’engage.
j’ai moi-meme exploré divers modèles « ethiques et solidaires » alternatifs et j’en revient toujours à celui de la finance islamique qui a de très nombreuses similitudes avec les regles du christianisme. La spéculation y est expressement interdite et la transaction est toujours tripartite, impliquant l’investisseur que ce soit en cas de hausse mais aussi de baisse de prix de l’investissement. Il existe donc tout un corpus de pratiques et d’outils apte à prendre la place de notre capitalisme à bout de souffle sans en passer par une complête metanoia. Cela aura plus de chance de passer la ligne maginot du systeme financier en la contournant habilement. Je suis étonné de voir que personne n’évoque cette piste prometteuse pour un changement type billard à trois bandes…
Chris
C’est la solution la plus simple à mettre en place, et ça a le mérite d’avoir un vécu et des résultats.
Malgré tout, cela n’a pas permis de stopper la spéculation immobilière dans les pays du golfe, mais a limité les conséquences de la crise financière pour ces banques (et encore, certains fonds ont patis de la chute boursière: la détention d’actions étant autorisée).
Par contre, va falloir changer le nom, parce que Islamique, c’est comme Communiste ou Socialisme aux USA : ça passe pas-)
Vous avez raison, il n’y a pas d’exploitation ni d’abus dans les pays qui appliquent ce système. C’est le meilleur des mondes. Il n’y a ni riches ni pauvres.
Pour vous consoler, sachez que l’université Paris IX-Dauphine ouvre en novembre prochain un master 2 « finance islamique ». La France espère ainsi attirer 100 milliards de dollars d’ici 2020 (voir Libération du 11/08/09) d’investissement en provenance des pays du Golfe.
Interdisons la burka financière et les barbouzes politiciennes : que nos chars foncent sur Clearstream.!!! Annexons le Luxembourg !!!
Ce ne fut pas Valmy, ce ne fut pas Arcole,… Mais le Waterloo de Denis Robert.
Tout le monde veut bien la fin de la spéculation mais personne ne veut des religions chrétienne ou musulmane qui seules sont en effet les garantes de cet interdiction. Notre monde ne veut pas limiter la liberté et celle de jouer avec l’argent en est une fondamentale. Seule les religions et encore pas toutes se sont insurgées contre un monde livré à l’anarchie monétaire.
Une remarque en passant, la finance islamique interdit aussi les intérêts … en principe.
Mais peut-être est-ce hypocrite?
«Vous prenez plaisir à établir des lois,
Mais vous prenez un plaisir plus grand encore à les transgresser» – Khalil Gibran “Le Prophète »
Lisez le livre d’Helmut Creutz : Le syndrome de la monnaie, paru aux éditions Economica. Creutz y décrit ce qu’est la finance islamique : à défaut d’intérêts, le préteur prend une participation dans l’entreprise qui a besoin de son aide et exige un retour sur investissement. Ce type d’investissement n’a rien de charitable et est aussi contraignant que le prêt à intérêts.
Je m excuse auprès des intervenants auxquels je n’ai pas répondu dans un précédent billet (« moi », « ghost dog » et d’autres). Je le ferai dès que j’aurai un peu de temps libres dans le topic consacré. Je ne fais que « passer ».
Pour ce qui est de « Mais pas s’il s’agit de l’article d’une constitution dont il faut respecter aussi bien l’esprit que la formulation explicite », il faudrait revenir sur deux siècles de science juridique catastrophiques (comparer « le cas « Hercule » développé par R. Dworkin avec la profondeur des débats qui opposaient judaïsme rabbinique et karaisme quant à ce que signifie « ajouter » ou « retrancher » à la « Loi »). Il faudrait également revenir sur l’approche de la sociologie du droit centrée sur la « règle » plutôt que sur l’ »institution » (ce que réclamait déjà avec force Hauriou, s’appuyant sur Bergson et Thomas d’Aquin). En ligne de mire c’est la totalité des conditions démocratiques d’imputatibilité de la responsabilité qui sont à revoir (évidemment comme d’hab, n conceptions de la démocratie = n conditions d’imputabilité de la responsabilité).
Concernant l’idée de « spéculation », ce serait bien si tu pouvais nous faire une espèce d’études de cas exemplaires, en expliquant à chaque fois s’il y a ou non selon toi spéculation et pourquoi. Parce que même si on devine ou tu veux en venir, ça reste assez flou dans le détail… En fait les chances de pouvoir justifier l’intégration d’une telle règle au « bloc de constitutionnalité des lois » en dépendent étroitement.
J’en profite pour dire deux mots sur l’ »action » et ses modalités.
Je vois qu’on confond souvent ici « influence » et « lobbying » (y compris sur dedefensa.org). Le lobbying relève de la « com », et en particulier de la com en direction des décideurs, le plus souvent des décideurs institutionnels. Bien que la marge soit étroite le lobbying n’est pas de jure de la corruption. L’influence est une toute autre sphère, qui peut impliquer la com, et donc le lobbying, mais qui ne s’y réduit pas. Elle implique perception management, social engeneering, et d’autres techniques issues du monde du renseignement et des « psyops ». Il va de soi que ces méthodes sont parfaitement adaptées à la démocratie de masse et sont bien plus efficaces que les méthodes de revendication/contestation « traditionnelles ».
Ainsi un acteur du secteur ne se demanderait pas « quel type de think tank/structure créer » ou « comment rendre telle ou telle proposition plus audible sur l’espace public? » (ça c’est un point de vue de lobbyiste) mais par exemple « comment instrumentaliser la guerre que se livrent dès à présent les grandes puissances entre-elles pour faire tomber telle ou telle institution bancaire, qui par effet de dominos, etc etc, affectera telle ou telle autre établissement bancaire/décideur… et ceci tout en restant caché (c’est à dire en faisant faire son boulot par d’autres, par exemple). Posez les pions sur la table Paul. Quels sont vos alliés/adversaires potentiels? Qui est neutre? Et ce sur chaque échiquier: sociétal, économique, politique… Quelles alliances nouer? Quelles alliance casser? Comment? Dans quel ordre? Quels conflits interbancaires sont exploitables? Ect ect…
Je suis bien placé pour savoir que ce n’est pas là l’état d’esprit du chercheur mais après tout Socrate lui-même était un maître de guerre réputé avant que de devenir philosophe. Et ce n’était certes pas un hasard.
Paul face à la conspiration du réel. Ce n’est pas là l’état d’esprit du chercheur?
Bravo, je vous prend comme général… Bonnes remarques!
Mais pas pour la campagne d’Attali : « instrumentaliser la guerre que se livrent dès à présent les grandes puissances entre-elles, tout en restant caché (c’est à dire en faisant faire son boulot par d’autres, par exemple) »
Pourquoi supprimer la spéculation alors que ça rapporte tant à quelques uns ?
Et le patron américain le mieux payé est…: :
le PDG du fonds d’investissements Blackstone, Stephen Schwarzman, the winner, qui a empoché quelque 702 millions de dollars en 2008. C’est ce qu’indique l’organisme de recherche la Corporate Library dans une étude. Palmarès de ces patrons dont la fortune n’a pas souffert de la crise.
Interdire les paris sur les prix dans un environnement entierement informatise revient a interdire l’informatique ce n’est donc pas possible. Toutes nos activites de gestion sont des paris sur les prix, exemple tres simple, la vente des billets d’avion ou de train en fonction des paris sur le remplissage en fonction des dates ou de l’activite economique. Interdire les paris sur les prix revient a detruire l’economie actuelle. La grande distribution, autre exemple. Son modele economique repose entierement sur la gestion de sa tresorerie, les clients paient cash et le distributeur a 90 jours. Pour que regne l’etat de droit il faut trouver autre chose, car le vrai probleme c’est l’abscence d’etat de droit. En matiere de speculation financiere il faut retablir le glass steagall act et l’imposer mondialement, il faut limiter momdialement et drastiquement les remunerations des traders, il faut que la finance redevienne une activite ennuyeuse, on peut inventer une fiscalite mondiale pour les revenus de ses activites, mais on ne peut pas interdire les paris sur les prix, dernier exemple, en interdisant les paris sur les prix et donc sur l’avenir on casse tous les marches immobiliers et on rend le logement social obligatoire, on se retrouve avec des economies totalement administrees. A terme on instaure de nouveaux protectionismes, de nouveaux nationalismes. On a eu deux guerres mondiales pour ces raisons, est-ce vraiment raisonnable de recommencer?
Les techniques d’optimisation auxquelles vous faites allusion peuvent être regroupées sous le nom générique de Yield Management. Leur généralisation est relativement récente. L’économie s’est développée très bien sans elles.
Je ne suis pas certain que le touriste lambda A qui paye son billet d’avion Paris New-York 2500$ en s’y prenant 2 semaines à l’avance et se retrouve assis du touriste lambda B qui paye son même billet 500$ pour l’avoir réservé 1 mois et demi à l’avance, soit forcément d’accord sur l’intérêt suprême à conserver ces modes de fonctionnement.
Pouvez-vous élaborer sur l’interdiction des paris sur les prix qui rend le logement social obligatoire?
Pouvez-vous me donner une définition du mot pari tel que vous l’utilisez ici ?
Si vous êtes obligé d’utiliser le mot « spéculation » dans votre définition, ayez la gentillesse de le définir aussi.
Il s’agit d’interdire les paris sur l’évolution d’un prix, ce pari ayant pour finalité de créer de l’argent à partir de rien.
Le pari visant à se protéger d’une évolution afin de stabiliser un prix n’a pas du tout cette vocation spéculative (instruments de couverture). Ceci dit, en pratique, le contrôle n’est pas toujours évident.
Exemple. Beaucoup d’entreprises importatrices se couvrent de l’évolution défavorable du rapport devise/monnaie nationale par des achats à terme (elles protègent ainsi leurs marges). Si l’opération est causée par une importation c’est une opération de couverture. Il suffit simplement que cette importation n’ait pas lieu pour une raison ou une autre pour que cette même opération devienne automatiquement une opération spéculative.
Il suffirait alors de vérifier que ce lien entre le besoin de couverture/protection et la réalisation du pari est toujours présent. Cela ne semble pas insurmontable. On fait bien plus contraignant en matière de contrôle et de réglementation.
Idem pour les warrants. Interdire de les négocier sur le marché secondaire c’est à coup sûr faire disparaître une source de profit considérable pour les salles de marché des banques. Compte tenu du rapport de force actuel il s’agit là d’une décision politique bien plus qu’économique…
Je suis pour car l’argumentation est facile, la présentation de la règle est claire et son application sera efficace, si ce n’est dévastatrice !. C’est l’arrêt de mort de la « planète finance ». C’est, pour le dire autrement, une guerre déclarée à la financiarisation de l’économie. Mais l’adversaire est extrêmement puissant et sans beaucoup de scrupules. Il faudra être très courageux….. 🙂
Naturellement, quand on écrit « interdire les paris sur l’évolution d’un prix » « prix » recouvre également « devise ». Le carry-trade mérite lui aussi de passer à la trappe.
Dernière chose et pas des moindres, la promotion de cette idée au niveau national permettrait de mettre chacun devant ses responsabilités, les hommes politiques tout particulièrement.
Là, vous auriez un débat vraiment interessant et « porteur de sens » !
Boukovsky,
C’est tout à fait ça ! Merci !
@Boukovski
« Il suffirait alors de vérifier que ce lien entre le besoin de couverture/protection et la réalisation du pari est toujours présent. »
Cela semble tout de même assez lourd quand on connaît le volume journalier des opérations de couvertures …
Cependant je m’interroge, et celui qui fait acte de contrepartie à cette couverture, lui il pari ou doit-il aussi couvrir une opération ?
Plus généralement M. Jorion, l’argument généralement répliqué à cette interdiction de la spéculation c’est la liquidité du marché. Comment resolvez-vous ce problème de liquidité s’il n’y a plus de spéculation.
J’y ai déjà répondu dans Spéculation et liquidité. Le prix des matières premières (IV).
Pourquoi s’arrêter en si bon chemin?
Il faut exiger l’interdiction des paradis fiscaux et le contrôle des chambres de compensation.
Quand Denis Robert montrait Clearstream L’imbécile regardait Villepin.
Si nous voulons contrôler les mouvements de capitaux et une régulation efficace, il faut absolument supprimer ces trous noirs de la finance et contrôler les tuyaux.
@ Phyrezo.
Quand on sait le travail de contrôle colossal que les banques réalisent pour leurs opérations…. Sur un plan pratique, il suffirait d’opérer par sondage puis de sanctionner.
Ce qui pose problème en réalité c’est que cette manière très particulière de créer de la liquidité (qui n’est pas de la richesse) est aujourd’hui parfaitement rentrée dans les moeurs financières, institutionnalisée et paraît à beaucoup comme allant tout à fait de soi. C’est pourtant bien de ces paris déconnectés de toute nécessité réellement économique que naissent les bulles.
Dans le cas d’un achat à terme la contrepartie sera simplement un autre agent économique, un exportateur par exemple, qui aura besoin de fixer son prix de vente aujourd’hui pour une vente qui aura lieu, par exemple dans 3 mois. C’est le « marché, la « salle » en l’occurence, qui en concertation avec les autres salles de marché des banques de la place fera rencontrer cette demande (de fixation d’un prix) à cette offre (de fixation d’un prix) lorsque les deux coincident.
Si cette mesure prenait un jour valeur constitutionnelle aux Etats-Unis ce serait ni plus ni moins que le déclencheur d’un effondrement gravitationnel du système financier étasunien. C’est une belle idée, astucieuse. Quelque chose me dit que beaucoup de gens vont s’attacher à la tuer dans l’oeuf.
En écho à mon :
@ Phyrezo
Sur une opération de couverture.
http://www.volle.com/opinion/change.htm
Merci pour cette réponse, je m’empresse de lire le post.
@Boukovski « Plus généralement M. Jorion, l’argument généralement répliqué à cette interdiction de la spéculation c’est la liquidité du marché. » J’ai apporte des remarques ici : http://www.pauljorion.com/blog/?p=680#comment-37844 et ici:
En quoi ceci « Les spéculateurs qui ne sont pas rapidement éliminés ont donc tendance à se retrouver groupés sur un seul versant du marché : celui – acheteur ou vendeur – en train de gagner, » implique cela : « ce qui veut dire que la liquidité qu’ils sont censés procurer n’est pas »?
Si la demande de A augmente au temps t, effectivement, il sera impossible de trouver un vendeur au prix p[t-1], sauf a proposer un prix plus eleve, p[t] > p[t-1], c’est dailleurs comme cela que le fosse entre l’offre et la demande est cense se resorber…
« Le fait que ce soit leur comportement moutonnier qui est à la source de cette inflation ne constitue pas à leurs yeux une objection recevable » Pour qu’il y ait comportement moutonnier, il faut un troupeau et dans ce cas il y a, sauf element extraordinaire, de la liquidite.
Je prefere pour ma part, parler de non-liquidite lorsqu’il y si peu d’intervenants sur un marche que pour trouver un acheteur, il faut un prix de vente bas, et un vendeur, un prix d’achat eleve. Est-il demontre que la fourchette, le bid-ask spread, soit large dans les marche futures de matieres premieres?
A mon sens les comportements moutonniers ci-dessus sont a rapprocher du phenomene de bulle. Ce phenomene de bulle est lui meme accuse par la possibilite de parier avec de l’argent que l’on ne possede pas, soit par l’emprunt, soit, par le truchement de produits derives sans collateral suffisant. Le probleme de liquidite me semble assez annexe.
Je suis d’accord pour soutenir cette proposition. Je signe où ?
N’écoutez pas ces gens qui manquent de légerté, d’humour qui sont secs et tristes. Oui, la vie se chante et si ça vous plaît de faire un billet sur ce type de sujet pourquoi pas.
Quant à l’action, il ne faut rien attendre des politiques. Ils sont là pour sauver le système jusqu’au bout ou le « réformer » si possible pour le faire tenir un peu plus. Pour ça, il faut un projet politique. Il n’est pas encore défini sur ce blog. Beaucoup sont d’accord pour dire ce qui ne va pas. Mais que faut-il faire ? Il y a moins de propositions.
« Ils [les politiques] sont là pour sauver le système jusqu’au bout. »
Il y aura donc un bout au delà duquel le système ne sera plus « sauvable » (solvable ?). Ce n’est qu’à l’issue de ce bout f[r]a[c]tal que les propositions de Paul, entre autres, feront loi.
@Enrique
C’est quoi « les politiques »? Vous parlez comme si « les politiques » étaient une espèce particulière (est-ce celle qui selon vous prend les décisions politiques?). Vivez-vous dans une dictature de droit divin où « les politiques » se reproduisent de père en fils? Ou bien vivez-vous dans un démocratie où « les politiques » sont élus par les « non politiques »? Bien sur, dans ce genre de système, la majorité de nos contemporains sont des victimes abusées par des malins qui leur disent, notamment « Tous pourris, à mettre dans le même sac (panier de crabes) » et ce pour conduire les « non politiques » à ne pas réfléchir et à les mettre en cause.
Tiens, mais n’est-ce pas ce que vous dites par « Il ne faut rien attendre ses politiques »? Suis donc pas d’accord et vous propose de dire plutôt ; « Ne vous laissez pas berner par CERTAINS politiques qui ont tout intérêt à sauver le système ».
Essayons d’éviter les généralisations, rassurantes mais fausses et démotivantes…
@Alain A. : je ne crois pas beaucoup aux sauveurs parmi les politiciens, ni plus généralement aux actions individuelles. Il y en a d’honnêtes mais le système est aussi verrouillé qu’en Iran. Regardez Obama, je le crois honnête mais il ne peut pas faire grand chose d’autre qu’essayer de sauver le système. La pression des structures est trop forte. Seule une pression populaire forte peut changer la donne mais ce n’est pas dans les urnes qu’elle serait efficace, du moins pas directement et pas nécessairement.
Prenons un cas concret: qu’est-ce qui a changé le plus la société française au cours des dernières décennies? Réponse: mai 68. Pas l’élection de Mitterand (dont ce n’était d’ailleurs qu’un effet de mai 68).
Et auparavant? La guerre de 40.
Et avant? La crise de 29 et le mécontentement prolétaire qui s’en est suivi et qui a amené ensuite le Front Populaire au pouvoir.
Et avant? La Révolution russe de 1917.
Etc.
Les urnes arrivent toujours après…
Car enfin, une fois élus, comment oblige-t-on les politiques à tenir parole? (même lorsqu’ils sont sincères, ils sont désarmés sans pression populaire qui s’oppose à la pression de la structure en place)
« Or, de tels cycles se rencontrent également dans la nature livrée à elle–même : ils caractérisent en particulier l’interaction spontanée des populations de prédateurs et de proies. Les rapports naturels ne laissent en présence que des vainqueurs en petit nombre face à des multitudes de vaincus et c’est de cette manière que notre économie fonctionne aussi. » (Tribune du Monde).
J’ai du mal à saisir comment Paul Jorion est passé de cette formulation, à laquelle je souscris pleinement, à cette histoire d’interdiction des paris sur un prix (comme si tout achat et toute vente d’action n’était pas, par définition, un paris sur l’évolution d’un prix…). Je cherche… Il semble vouloir dire « sur certains produits sensibles »… Comme si la folie humaine avait besoin de supports privilégiés.
@ Betov
La souscription d’une augmentation de capital, donc l’achat d’actions sur le marché primaire, n’est pas une spéculation sur le prix de l’action mais une spéculation sur la croissance, et le succés, de l’entreprise qui a émis ces actions. La contrepartie à la plus-value que vous retirez en revendant un jour ces actions, si l’affaire a bien évolué, est la richesse créée par l’entreprise et non une plus-value financière.
Et donc (puisque Rome n’a pas été bâtie en un jour), les paris les plus explicitement dégueulasses et à interdire en premier lieu sont les paris à la baisse ou « ventes à découvert »‘. Au plus fort de la crise, ces paris ont été interdits dans certains secteurs sensibles et puis remis progressivement en route. La vitesse avec laquelle les ventes à découvert sont à nouveau autorisées exprime assez proportionnellement la soumission de chaque pays aux intérêts des capitalistes prédateurs. Une étude détaillée ne serait pas sans intérêt géopolitique…
La seule action possible est l’action politique … tout le reste n’est que bla bla!
Alors, adressez-vous directement aux politiques, mais leur dire » interdiction des paris relatifs à l’évolution d’un prix. » est tout à fait insuffisant. et en plus, à mon sens, c’est ne atteinte incroyable à la liberté individuelle (pourquoi ne pas interdire le Loto ou le PMU ?)
J’ai dû manquer quelques épisodes: késako ECCE?
Cliquez sur « ECCE » dans la colonne de droite, rubrique « Blogroll ».
Pour lancer une petition, Paul pourrez s’inscrire sur http://www.mesopinions.com/ la créer et puis on pourrait tous la signer et puis la faire passer a tous ceux qu’on connait et pis hop effet boule de neige et hop 6 milliards de signataires au moins et hop Jorion ministre des finance et hop ……
Tant que la plupart des lecteurs de ce blog ne comprennent pas ce que le mot « pari » veut dire – même quand j’en offre une définition dans mon billet (et dans tous ceux qui l’ont précédé) –, c’est prématuré.
@PJ Pourriez vous s’il vous plait donner quelques cas de figures precis pour distinguer ce est un « pari relatif a l’evolution des prix » de ce qui ne l’est pas? Peut etre que Mr Hall pourrait servir de point de depart?
I- Mr Hall et les dirigeants de Citibank jouent a un jeu ou [miser gros] prime sur [miser juste] parce qu’il sont interesses a la hausse, et comparativement peu a la baisse. Or quelqu’un doit bien subir ces pertes:
i) En premiere ligne ce sont les detenteurs de l’action Citibank, reduite a une poignee de centimes.
ii) Par contagion systemique, ce sont ensuite tous les detenteurs d’actions, les capitalistes, du petit retraite de Floride jusqu’a la riche heritiere qui se fournit chez Fauchon.
iii) Enfin, la collectivite, se voit obligee de sauver les banques, avec des consequences economiques et sociales devastatrices.
En passant on peut noter que les detenteurs de dette sont proteges a tous les stades, ce qui est conforme au droit pour i) et ii), mais le droit ne prevoit pas iii). Ce qui conduit certains (NNT) de promouvoir une conversion de la dette en action. Appeller la collectivite a proteger les crediteurs n’est pas la pratique en regime de croisiere (Chapter 11).
Quand a prevenir +tot que guerir, dans le monde Glass-Steagall, Citibank aurait ete une banque commerciale. Mr Hall aurait du trouver du travail ailleurs, par exemple Lehman Brothers (banque d’investissement), avec un capital reserve a etre investi (l’argent de l’heritiere), non cense etre protege (les depots), et donc en quantite bcp plus limite. Meme si Mr Hall mettait son genie a faire couler Lehman, il est bcp – probable qu’elle entraine Citi dant son sillage parce que Citi n’aurait pas d’engagements importants avec celle-ci.
Ce probleme la ne precede t-il pas le « pari relatif a l’evolution des prix » ?
II- Dans le cas ideal ou Mr Hall gere l’argent des autres comme le sien, ce qui n’est pas le cas, Mr Hall ferait-il des paris sans une capacite credible a analyser les donnees de reserves de petroles, les enjeux strategiques au moyen orient, etc?
Lorsqu’une hausse du prix anticipe une diminution des reserves de petrole (ne serait-ce que par une annonce de l’OPEP), la collectivite n’est pas servie en le sachant tot plutot que tard? S’agit-il du meme type de pari que le « pari relatif a l’evolution des prix »?
III – Le profil de risque tronque de Mr Hall, se reproduit dans le contexte de l’economie reelle a cause des stock options avec lesquels on interesse les patrons. Ici encore, le haut management est favorise, au depend de l’interet du capitaliste, a long terme. En particulier les stock options et autres remunerations de court terme incitent a une politique de terres brulees, y compris les delocalisations, et participe a la creation de bulles financieres. En quoi est-ce que interdire les « pari relatif a l’evolution des prix » supprime ce probleme ?
J’aime pas le truc-muche hideux a cote de mon nom !!!!!!!!!!! comment jpeux lchanger grrrrrrrr !!!!!!!!!
Explication ici.
Nouveau Gravatar ??
Scaringella, merci de votre question qui m’a permis de creer mon propre Gravatar.
Eureka, j’y suis arivée et dieu sait que je ne suis pas douée à ce jeu là 🙂
« Ce n’est pas le chemin qui est difficile, c’est le difficile qui est le chemin. » Kierkegaard
« La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d’homme… » Camus
Il y aura toujours quelqu’un pour dire que c’est impossible. Mais il ne sera pas dit que nous n’aurons rien essayé. Il est temps de retrouver le goût du sang et de la lutte, d’adhérer à une cause que l’on sait juste mais toujours imparfaite… C’est pourquoi je soutiens votre proposition.
Une autre pourrait être…
« …il fallait déjà un travail idéologique intense pour faire accepter que le rapport entre le salaire ouvrier moyen et le salaire patronal fût passé de 1 pour 30 à 1 pour 300, variation qui, dans les équations morales-libérales du mérite, ne peut avoir que d’autre signification que la soudaine multiplication par dix du mérite relatif patronal… »
…revenir à un rapport plus justifié.
» Soyons réaliste, demandons l’impossible !! » Déjà, en 68… Ils en rêvaient, Sonny l’a fait. Le gouffre n’est que virtuel… N’ayez crainte !
Et alors?
« Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genou. »
J’imagine que vous faîtes partie de ces contempteurs pavloviens de Mai 68 que le monde comme il va satisfait amplement, conservateurs véritables ou, dans le meilleur des cas – comme vous semblez vous situer légèrement au-dessus de la mêlée -, rossetiens conséquents…
rossetiens conséquents… (?)
Soyons réalistes verywell ! J’imagine que votre caractère est impossible mais que votre jugement à mon égard est peu réaliste .
…revenir à un rapport plus justifié. De l’humour que diable!
@ captainsky
Ce que vous énumérez ne relève pas je crois de ce que Paul appelle « spéculation ». Ceci montre par contre qu’il est important de réaliser cette casuistique que j’évoque plus haut.
Imposer mondialement le « glass steagall act » et une « fiscalité mondiale »: ben voyons… et comment allez vous vous y prendre… sans recourir aux armes???
Quant à l’association « protectionnisme » / « guerre mondiale »… Vous pensez que les choses ont changé? Non mais réveillez-vous… Qui a inventé le libéralisme marchand? A quel moment ? Pourquoi ? Le libéralisme est la forme que prend au XIXe la stratégie de conquête impériale de l’Angleterre qui veut concrétiser son avance technologique sur ses concurrents continentaux. Rien de plus. Rien de moins. Ensuite le libéralisme financier prend la relève comme forme de domination néo-coloniale. Ce n’est pas pour rien que la crise menace ni plus ni moins que l’Empire britannique lui-même, qui vacille sur ses fondations. Les anglais sont foutus s’ils perdent leurs zones d’influence traditionnelles. Tout le monde le sait. Et tout le monde veut se nourrir sur la bête qui agonise. Dans ce contexte, attaquez vous aux paradis fiscaux des anglais pour voir, qui sont tout ce qui leur reste… je sens qu’on va bien rigoler.
Bref cette association « protectionisme »/ »guerre » ne veut rien dire du tout. Encore une tarte à la crème qu’il va falloir désapprendre.
sans recourir aux armes???
Le glass steagall act a été adopté en 1933 sans recourir aux armes.
Le grand père Bush a tout de même tenté un coup d’état… Merci à l’armée de ne pas avoir suivi.
Pour mieux comprendre:
1) si j’achète maintenant une action et que je la revends dans une semaine, est-ce de la spéculation? (Note: c’est un deal à trois personnes et pas à deux parieurs comme dans la définition de Paul Jorion)
2) si je suis négociant en pétrole, si j’achète un baril de pétrole à un producteur et que je le revends dans une semaine à un consommateur, est-ce de la spéculation?
3) si j’achète une option sur la différence de prix entre l’électricité et le gaz au propriétaire d’une centrale électrique au gaz, suis-je en train de spéculer? (la complication vient du fait qu’une centrale électrique au gaz est essentiellement une telle option, puisque le producteur réalise un bénéfice quand le prix de l’électricité est plus élevé que le prix du gaz divisé par le rendement de la centrale. Le producteur est donc un vendeur « naturel » d’une telle option).
Les réponses que Paul Jorion apporterait à ces questions ne me semblent pas évidentes du tout.
Et je rejoins donc Antoine pour demander à Paul de clarifier sa pensée là-dessus.
@ Mathieu
1) Si vous achetez une action aujourd’hui pour la revendre dans une semaine, vous n’êtes pas un investisseur mais un spéculateur. L’activité de l’entreprise sous-sous-jacente vous étant indifférent seul la différence de cours vous intéresse.
2) Si votre rôle se limite à acheter et à revendre sans aucuns services (Raffinage, transport, livraison) vous êtes encore un spéculateur. L’acheteur final et le producteur pourraient certainement conclure la transaction dans de meilleurs conditions pour eux deux.
3) On achète pas une option sur la différence entre gaz et électricité, on joue l’un à la baisse et l’autre à la hausse
c’est de la spéculation pure.
Par contre si vous voulez vous couvrir du risque d’augmentation ou de baisse du prix de l’électricité que vous allez réellement acheter et consommer, c’est de la couverture de risque.
@bob (je ne suis pas sûr que mon commentaire apparaîtra après celui de bob)
sur 1) si au moment où j’achète l’action, je compte la garder longtemps, puis je change d’avis et je la vends une semaine plus tard, quid? La règle est donc équivalente à ne pas pouvoir revendre avant une certaine échéance? Un genre de « taxe tobin sur le marché des actions » aurait le même genre d’effet.
sur 3) on vent et on achète des « spark spreads » qui sont précisément des options sur des différences de prix entre électricité et gaz (j’ai été trader chez Suez). Ce que je voulais dire, c’est que pour le propriétaire d’une centrale de production d’électricité à partir de gaz (qui transforme donc du gaz en électricité), il est naturel de vendre une telle option, car elle représente quasi exactement son profil de risque (c’est l’équivalent pour un producteur de gaz de vendre son gaz à prix fixe, ce que veut certainement autoriser Paul Jorion). Et il est impossible de répliquer la vente d’une telle option en prenant des positions uniquement sur les marchés du gaz et de l’électricité séparément.
Mon point est précisément que lorsque vous exercez une activité un tant soit peu compliquée, il est difficile de dire si vous « spéculez » et si vous vendez ce que vous produisez.
@ Mathieu
Bonsoir
Concernant les actions, si au moment de l’achat on sait qu’on ne pourra pas revendre avant une certaine échéance et qu’on sera obligé de les payer, on écarte de facto tout intérêt pour les spéculateurs, quand à l’investisseur, cela l’oblige à se montrer prudent avant de prendre une position. Dans le même esprit, la vente à découvert devrait également être interdite.
Je ne connaissais pas les spark spreads désolé. J’imagine cependant qu’il y a possibilité de corréler la couverture avec la production réelle. Charge aux autorités de marchés de vérifier, que le producteur d’électricité ne se transforme pas en courtier façon Enron et d’écarter ceux qui n’ont rien à faire sur ce marché.
« Je parle des paris relatifs à l’évolution d’un prix, impliquant deux parieurs, dont l’un gagnera le pari et l’autre le perdra. Ce n’est pas très compliqué. »
Effectivement, Paul Jorion, ce n’est pas très compliqué. Je peux même vous dire que quiconque a joué en bourse, une fois dans sa vie, le sait parfaitement. Désolé, mais dire que les gens ne comprennent pas ce que vous voulez dire n’appelle qu’à une conclusion et une seule: Vous vous êtes mal expliqué. (Enfin… moi, quand on ne comprend pas ce que je dis, c’est ce que j’en conclus).
« D’autres ou les mêmes se plaignent aussi quand mes billets ne restent pas strictement focalisés sur la crise économique et financière. »
@Paul Jorion: Désolé pour mon commentaire décalé, mais ce qui me plait dans votre blog c’est justement cette ambition de d’aborder différents savoirs, différents points de vue avec pertinence.
« Ça paraît peu de choses mais le monde en serait changé. »
Votre proposition va dans le bon sens, c’est un premier pas raisonnable.
IL N’EST PAS NORMAL QUE LES BANQUIERS SE TIENNENT AU DESSUS DES LOIS, DES SAGES.
Parce qu’on entend plus guère aucun artisan d’un métier quelconque chez eux, on n’entend plus guère le bruit de la meule, parce que toutes les nations ont été séduites par leurs combines, cela va très très mal finir pour beaucoup…
« J’entends souvent parler ces jours-ci de pendre les banquiers, mais croyez-moi, les banquiers préféreraient de loin être pendus que de voir une telle mesure adoptée ! »
Les gens devenant trop riches, sans règles, sans lois, ayant trop de pouvoir ne font bien évidemment pas le bien des peuples de leur prochain, sauf par pure propagande de plus se maintenir en place, quelle désolation morale quand bien même la terre serait de plus en plus à feu et à sang, toujours et encore pour des richesses.
« On m’oppose à cela deux choses : on me dit « Vous voulez interdire la spéculation, or tout le monde spécule ! »
Quel bien bête argument ! Comme pareillement la chute d’un grand caillou tombant subitement du Ciel du jour au lendemain ? A quand des mesures spécialement faites pour eux ? Le monde entre peu à peu dans la plus longue récession de son histoire, la grande dépression économique tant redouté par les grands dévoyés de ce monde !
Ils ne comprennent toujours rien à rien !
Peut-être y a-t-il un malentendu ? Le « moyen d’action » préconisé par Paul Jorion (la constitution pour l’économie) vise une classe d’intellectuels qui se cherchent, et qui pourraient éventuellement influer sur des politiques; mais ce que veulent pas mal des commentateurs du blog, c’est un mot d’ordre (qu’est-ce qu’on fait dans l’ici et maintenant ?). En l’absence de troupes déjà organisées, un mot d’ordre (encore faudrait-il savoir lequel) n’a que peu d’effet. Ni en France, ni en Belgique, ni ailleurs, je ne vois de partis politiques ou de mouvements plus ou moins rassembleurs susceptibles de faire leur le projet de constitution pour l’économie. Mais il n’existe à mon sens aucune alternative à son appel : on peut espérer que, par une sorte d’effet de diffusion générale, son idée se propage graduellement au sein d’une « élite » pensante, et que le principe s’étende à une série de cercles se chevauchant les uns les autres, imprégnant ainsi tous les pores de la société. Il semblerait que ce processus ne puisse se développer qu’à (très) long terme, mais la crise de civilisation que nous connaissons aujourd’hui risque de rapprocher considérablement les échéances.
Dans l’immédiat, il me paraît nécessaire de jeter les bases d’une « institution » (club, convention) dans le monde réel, aussi peu nombreuse soit-elle au départ. C’est en partant de ce noyau qu’on pourrait envisager quels « mots d’ordre » adresser, et à qui.