Billet invité.
NOUVELLE ECHAPPATOIRE VERS LE HAUT
Le FMI s’essaye depuis quelques mois à son nouveau rôle, attribué par le G20 de Londres. Notamment lorsqu’il s’efforce au langage de la vérité, froissant parfois des ailes au passage, expliquant alors sur tous les tons et dans toutes les occasions que le redémarrage de l’économie ne sera pas possible tant que la situation du secteur bancaire ne sera pas assainie. Il vient de franchir un nouveau pas en annonçant la distribution à ses 186 Etats membres, dès la fin de ce mois et au prorata de leurs droits de tirage spéciaux, de 283 milliards de dollars de DTS (1).
Cela ressemble fort, à y regarder de plus près, à une échappatoire de plus. Comme s’il s’agissait de prendre le relais des mesures de création monétaire des banques centrales, car c’en est aussi une, afin de les soutenir à leur tour. C’est en effet le calme plat sur le front des banques centrales, la BoE britannique faisant exception en venant d’augmenter de 125 milliards de livres son programme d’achat d’actifs. Car la Fed prolonge son propre programme de 300 milliards de dollars jusqu’à octobre prochain, mais sans l’augmenter (il lui reste 90 milliards à engager), tandis que le Trésor US, afin lui aussi de contribuer à rassurer les investisseurs en T-bonds, annonce qu’il va émettre des TIPS indexés sur l’inflation (2). La BCE, bloquée sur ce terrain par les Allemands, ne bouge pas d’un cil et s’en tient à ses 60 milliards d’euros initiaux d’achats d’actifs, arrachés de haute lutte. Les banques centrales sont désormais figées dans leur attitude et multiplient les vocalises pour occuper leur terrain, passées d’abord de mesures « conventionnelles » à celles qui ne sont pas, ayant finalement rencontré dans l’utilisation de ces dernières des limites qu’elles ne peuvent pas franchir (contredisant dans les faits la fiction de leur indépendance vis à vis des Etats, ces derniers ayant tracé ces limites). Elles en sont aujourd’hui réduites au rôle d’animateurs et de pourvoyeurs financiers du marché interbancaire, dans lequel elles sont installées à demeure.
La question s’est déjà trouvée posée, dans cette chronique, de savoir quel recours les banques centrales pourraient avoir, le jour où elles se trouveraient démunies. Une première réponse vient d’être apportée par le FMI. Poursuivant, à son propre compte et dans le droit fil des décisions du G20 de Londres, la distribution de liquidités, mais cette fois-ci en faveur des Etats et non pas du système bancaire comme le font les banques centrales. Si l’on comprend bien la situation, on vient de monter d’un échelon : après que les banques centrales se soient substituées aux banques pour animer le marché interbancaire, le FMI s’engage dans le soutien des banques centrales et de leurs actionnaires (généralement les Etats, sauf dans le cas de la Fed).
Mais l’on peut s’interroger sur la portée de cette nouvelle mesure spectaculaire, une fois admis qu’elle va au passage soulager un peu les pays les plus pauvres ainsi que les « émergents », ce que ne manque pas de souligner le FMI, qui sait avoir dans ce domaine beaucoup à se faire pardonner. Car, pour les autres pays, cette dotation en DTS sera comme une grosse goutte d’eau dans la citerne de leurs besoins. Par ailleurs, même si l’émetteur change, le résultat va être le même : on va rajouter des liquidités aux liquidités, dans ce qui est un gigantesque panier percé. Au risque, plus tard, de ne pas parvenir à les récupérer à temps et à générer une forte inflation, ce qui est la crainte majeure des investisseurs, qui leur fait plébisciter comme candidat à la succession de Ben Bernanke à la présidence de la Fed… le même Ben Bernanke, après que ce dernier ait adressé les messages qu’il fallait à cet effet à qui de droit.
Les largesses du FMI (car les allocations de DTS ne sont pas remboursables) « compteront comme actifs de réserve, agissant comme un coussin de liquidités à faible coût pour les pays à faibles revenus et des marchés émergents et réduisant le besoin d’une constitution de réserves excessive » (communiqué du FMI). En d’autres termes, elles amélioreront les bilans des banques centrales, qui en ont bien besoin, après avoir généreusement accueilli autant d’actifs toxiques en contrepartie. Elles soulageront de ce point de vue leurs actionnaires (les Etats) qui n’auront pas besoin de remettre dans l’immédiat au pot. Elles pourront aussi être échangées contre des devises, soulageant les monnaies, ou enfin être cédées pour solder un déficit de balance des paiements. Voilà ce que l’on trouve pour les accommoder dans le grand livre des petites cuisines des Etats, au chapitre des DTS.
Ces aides vont également venir à point nommé pour les Etats, placés devant le choix d’engager de nouveaux plans de relance, dont les financements sont problématiques, les précédents ayant produit leurs effets provisoires (on le remarque actuellement avec ces petits sursauts enregistrés ici ou là, devant lesquels certains commentateurs jouent les badauds et s’exclament en chœur comme lors des feux d’artifice réussis). Le débat à propos de nouvelles mesures a été lancé aux Etats-Unis, pour retomber en raison de la réforme de la santé ; il ne va pas manquer de l’être en Europe. La machine n’est pas repartie, la plupart des analystes ont révisé leur alphabet et en sont au « W », il ne reste plus grand chose derrière.
Tous les indicateurs économiques continuent d’être alarmants pour qui veut être lucide. Aux Etats-Unis, si l’on prend en compte la nouvelle montée du nombre des demandes d’allocation chômage, la baisse de la vente au détail et l’accroissement des procédures de saisie immobilières. Tandis qu’en Europe, les modestes hausses du PIB de la RFA et de la France ne font illusion que pour les gouvernements qui veulent y voir le bien fondé de leur politique, le premier face à une échéance électorale, soufflant un peu avant les nouvelles bourrasques de la rentrée. Evitant soigneusement de livrer le calcul du coût du point de croissance pour les finances de l’Etat qu’ils représentent. Se demandant quelles nouvelles mesures ils vont bien pouvoir annoncer, après cette prime à la casse qui a fait fureur dans tous les pays occidentaux, Etats-Unis compris.
Quel sera le derniers recours auquel pourra plus tard s’adresser le FMI ? On peut s’attendre à ce que cette question sans réponse soit la prochaine posée, à force de monter à chaque fois d’un cran et de finir par se retrouver sur le dernier barreau de l’échelle. Le prochain dossier qui devra être largement ouvert porte sur sa couverture un titre en majuscules rouges : « réforme du système monétaire international ».
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(1) DTS veut dire « droit de tirage spéciaux »: c’est l’instrument de réserve du FMI, assis initialement sur l’or, puis sur un panier de devises : dollar, euro, yen et livre sterling.
(2) TIPS : Treasury Inflation-Protected Securities », c’est à dire dire « obligations du Trésor protégées de l’inflation ». Ce sont des obligations américaines indexées sur l’inflation.
60 réponses à “L’actualité de la crise : Nouvelle échappatoire vers le haut, par François Leclerc”
Bonjour M. Leclerc,
DTS, TIPS, pourriez-vous rappeler ce que ça signifie ?
Merci, bonne journée.
Pardon pour le jargon !
En anglais, tips signifie tuyau (pour les courses, les vacances, etc…), mais là cela signifie « Treasury Inflation-Protected Securities », c’est à dire dire « obligations du Trésor protégées de l’inflation ». Ce sont des obligations américaines indexées sur l’inflation.
DTS veut dire « droit de tirage spéciaux »: c’est l’instrument de réserve du FMI, assis initialement sur l’or, puis sur un panier de devises : dollar, euro, yen et livre sterling.
Si vous voulez en savoir plus :
http://www.imf.org/external/np/exr/facts/fre/sdrf.html
à François Leclerc,
Pas de mal, merci pour vos précisions.
Le lien que vous proposez dit : The specified request cannot be executed from current Application Pool…
dommage, mais j’ai déjà beaucoup à apprendre en suivant ce satané blog ( ‘_’ )
Voici le bon lien :
http://www.imf.org/external/np/exr/facts/fre/sdrf.htm
ah, merci beaucoup !
Pour paraphraser :
« Nous sommes au bord du gouffre et nous allons faire un grand pas en avant »
François Leclerc écrit : » on va rajouter des liquidités aux liquidités, dans ce qui est un gigantesque panier percé. Au risque, plus tard, de ne pas parvenir à les récupérer à temps et à générer une forte inflation. »
Générer une forte inflation.
Et si c’était ça, le but ?
Et si c’était ça, le moyen qu’avaient choisi les dirigeants politiques des Etats occidentaux pour se débarrasser de leurs dettes ?
Une inflation à deux chiffres, c’est un bon moyen de régler le problème de la dette des Etats.
Rien ne permet aujourd’hui de penser qu’un tel choix caché a été fait. Tout au contraire, les milieux d’affaire expriment clairement leur crainte de l’apparition d’une inflation et demandent aux gouvernements (et aux banques centrales) de ne pas prendre de mesures qui pourraient la favoriser.
C’est ce qui explique que les gouvernements n’ont le choix qu’entre la peste et le choléra: une création monétaire génératrice potentielle d’une inflation à éviter et une dette publique insupportable. Voilà leur impasse.
@ François Leclerc
question de néophyte :
en fait, pourquoi la dette de l’Etat ne peut-elle augmenter ?
@ Sylvie
La dette peut augmenter, tant que les obligations émises pour la financer trouvent preneur. Cela peut impliquer d’accepter des taux plus élevés. Conséquences : un surenchérissement du service de la dette dans le budget des Etats, d’autant que les opérations de refinancement (une fois les obligations arrivées à maturité, c’est à dire à échéance) coûtent alors elles aussi plus cher qu’initialement. Les Etats gèrent en permanence leur dette.
Il y a déjà un « Betov », sur ECCE ?
Si oui, je demande sa mise à mort, pour que je puisse m’inscrire. 🙂
J’ai rencontré le même problème. Je pense que notre avatar généré automatiquement nous empêche de nous inscrire. Mais je n’ai pas la solution…
Inflation ou déflation?
Je vous invite à lire cet excellent billet :
http://blogduglobe.wordpress.com/2009/04/27/inflation-ou-deflation-point-sur-leconomie-americaine-1ere-partie/
C’est un caillou dans la marre des inflationnistes…
Ne pas confondre l’augmentation du prix des matières premières du aux traders et l’inflation…
http://blog.crottaz-finance.ch/?p=2711
Au final, le résultat sera de toute façon le même pour le citoyen lambda, il payera!
@ François Leclerc
1 Ces DTS distribués par le FMI, c’est de l’argent créé ex nihilo, c’est à dire des billet de Monopoly non ??
2 Quel est le rôle de la Banque Mondiale ??
1/ Le FMI a effet la capacité de créer de la monnaie, les DTS, qu’il a historiquement peu utilisée, les américains n’y étant pas favorables.
2/ Banque mondiale:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Banque_mondiale
http://www.banquemondiale.org/
bjr
François Leclerc écrit : » C’est ce qui explique que les gouvernements n’ont le choix qu’entre la peste et le choléra: une création monétaire génératrice potentielle d’une inflation à éviter et une dette publique insupportable. »
J’ai l’impression qu’ils choisiront la création monétaire génératrice d’inflation. Je parierais même que dans leur tête, ils ont déjà fait ce choix. On verra bien.
Non, tout ceci est aussi une sortie de la monnaie dette. Pour une bonne raison, c’est la première fois, depuis bien longtemps, qu’on crée une monnaie définitive.
C’est un élément déterminant.
Vos analyses ainsi d’ailleurs que celles de P.jorion ,vont tellement à contre-courant de toutes celles véhiculées par « les experts » de tous poils, qu’elles ne manquent pas de m’interpeller.
J’y souscrit personnellement, totalement .
Mais alors ,Quid de l’énorme manipulation dont sont victimes tous ceux que ne lisent pas ce blog ? ? ?
Citation de Icon:
« Au final, le résultat sera de toute façon le même pour le citoyen lambda, il payera! »
Il paie déjà. De plus, certaines personnes de part le monde, dont des enfants, depuis des décennies, l’ont déjà payé de leur vie et ce n’est pas fini.
Euh…
Je parlais de pognon, pas plus!
Je suis un optimiste, je pense que ça va rocker pendant quelques années, mais c’est la résultante de toute crise sérieuse: un peu de voitures en flammes, peut être quelques grandes villes à sac aussi(comme Paris, entourée par un nombre incalculable de cités où les lois sont abolies), mais il faudra bien continuer à vivre après le défoulement, et je ne pense pas qu’on aille jusqu’à mourir pendant cette crise… Du moins en masse…
Laissons le vaccin de la grippe s’occuper de ça!
😉
Bonjour Icon,
Quelles lois sont-elles abolies, dans ce nombre incalculable de cités entourant Paris ?
Non, tu lances un troll ou je n’y connais plus rien…
Les lois de la République ont été supplantées par les lois locales!
http://blog.charentelibre.com/journal/index.php?2009/08/13/3638-brice-hortefeux-vole-au-secours-du-maire-de-royan
ou encore l’incendie de Sevran, dans un immeuble HLM squatté par les dealers qui avaient pignon sur rue?
ou bien encore la flippe des autorités face aux jeunes:
http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/08/11/nuit-d-observation-a-bagnolet-apres-la-mort-d-un-jeune-en-moto_1227528_3224.html
T’en veux d’autres?
Là, ça m’a pris 20 secs, mais je peux passer 2 minutes si tu n’y arrives pas!
Je parle de tous ces lieux où la police ne pense même plus à mettre les pieds, ces lieux où un accident de scooter fait les titres du 20 heures parce qu’on sait par avance que ça va dégénérer, de tous ces lieux d’où tu ressors en slip si tu ne connais personne, ou si tu ne viens pas chopper de la drogue…
A moins que l’on ne vive pas dans le même monde!
Tu veux te rassurer? Recherches sur YouTube ou DailyMotion le mot MOB et vois comment tout peut arriver en très peu de temps!
Icon,
Les cités ne sont pas peuplées que de trafiquants, voleurs, voyous et autres épouvantails.
En ce qui concerne les lois de la République, elles ont tendance ces derniers temps à proliférer bizarrement
et à la manière des trolls si on les laisse faire…à étouffer le droit.
C’est un risque à prendre.
Merci d’avoir répondu.
Domini, je ne dis absolument pas que la banlieue est un repère de trafiquants, je dis seulement que si une infime partie de la banlieue se ligue, celle sans foi ni loi, c’est plié pour Paris.
En ce qui concerne les lois, je suis malheureusement sur la même ligne que toi…
La génération Woddstock au pouvoir nous prive de tout ce dont eux ont profité! Il est temps qu’autre chose émerge, car il est certain que de me faire diriger par des retraités qui ont profité d’un système élaboré par leurs parents, et qui sera payé par leurs enfants (MOI!!) et leurs petits enfants, je ne supporte plus.
@François,
Merci encore pour vos billets…Une petite question…concernant votre chute, la réforme du système monétaire international n’est-elle pas déjà en marche ?
Les chinois ont clairement exprimé leur volonté de la fin du dollar comme monnaie de réserve, appuyés en cela par les russes et les brésiliens.
Vous serait-il possible de nous expliquer en quoi cela est déterminant pour la suite de « la crise » ?
Je ne comprends pas bien la position des chinois, pendant des années ils acceptent de financer la croissance à crédit des USA en achetant leurs T-Bonds.
Ce qui leur permet par ailleurs d’inonder le marché mondial de leurs produits cheap (dans ts les sens du terme).
Avec la crise, ils se retrouvent avec des tonnes de dollars, dont ils essaient visiblement de se débarrasser…et demandent une nouvelle régle du jeu…
Envisagent-ils sérieusement la chute de cette monnaie ?
Les américains peuvent-ils seulement imaginer perdre leur statut impérial ?
Merci des éclaircissement que vous pourrez apporter, tout cela est très technique et donc difficilement intelligible …
@ François Leclerc
Bonjour
A la suite des questions de Ghost Dog,
Est-il possible que la chine puissent envisager de perdre une partie de ses avoirs en Dollars pour voir chuter l’empire américain, après tout une guerre économique couterait toujours moins cher que la version militaire.
Pour revenir à votre article
Les DTS du FMI sont-ils de la création de monnaie ex nihilo c’est à dire des billets de Monopoly ?
A quoi sert la banque mondiale dans les circonstances actuelles
Merci pour vos articles et vos réponses
salutations
Vaste sujet !
Oui, de fait, la réforme du SMI est engagée, mais elle n’a pas formellement débuté. Il y a un côté course de lenteur dans cette affaire. Car les deux principaux protagonistes sont pris dans un piège qu’ils ont creusé en commun et dont il faudrait qu’ils sortent ensemble.
Maintenant qu’elle s’est tardivement rendu compte du danger, la Chine n’a pas intérêt à brusquer les choses et à ainsi dévaloriser ses propres réserves. Les Etats-Unis ont de leur côté un extrême besoin que la Chine continue d’acheter ses obligations d’Etat.
Le désengagement, sauf accident de parcours, doit donc être mutuel, négocié et surtout très progressif. Les Chinois ont été très clairs à ce sujet, mais les Américains jouent avec le feu et le savent, c’est pourquoi ils ont n’accroissent pas leur politique d’achat d’actifs par la Fed et promettent qu’ils vont contenir leur déficit. Comment vont-ils y parvenir ?
Les Chinois s’engagent progressivement dans une autre politique, afin de ne pas accroître leurs réserves en dollar plus qu’il nécessaire pour éviter une crise, achètent des matières premières, favorisent des accords commerciaux bilatéraux excluant l’utilisation du dollar, etc… Ils montrent la voie. Mais ils rencontrent un autre problème, face à la chute de leurs exportations, qui tiraient leur croissance: comment développer leur marché intérieur ?
Enfin, il est clair qu’à l’arrivée de ce processus, dont les étapes et les rythmes ne sont pas maitrisés, le dollar perdra son statut actuel de monnaie de réserve. Et avec celui-ci, les Etats-Unis perdreront l’un des instruments de leur prééminence. Le SMI devra être réorganisé sur d’autres bases.
En raison de la crise actuelle, les évènements peuvent aller plus vite que prévu, et que les deux principaux protagonistes de ce jeu ne le voudraient.
L’épicentre de la crise actuelle du capitalisme sont les Etats-Unis. Il ne s’agit nullement d’une crise qui frapperait chacun d’une manière égale. Les risques que portent cette crise sont infiniment plus graves pour les EU que pour l’Europe continentale (UK excepté sans doute), le Japon ou la Chine. D’abord parceque la crise d’endettement étasunienne est absolument sans commune mesure avec celle de l’Europe ou de l’Asie, ensuite parceque cette crise finira par remettre en question l’identité même des Etats-Unis tels qu’ils ont été fondés au 18 ième siècle. Son existence est peut-être même en question dans sa forme actuelle. Les Etasuniens n’ont aujourd’hui plus de branches auxquelles se cramponner.
La crise c’est d’abord celle de ce pays-laboratoire qui a prétendu incarner une civilisation puis un « empire » (l’empire de Wall Mart ?).
Un découplage se produira tôt ou tard entre la situation étasunienne et celle du « rest of the world ». Alors que la crise continuera de s’appronfondir de Washington à Seattle, elle se stabilisera en Europe continentale. Il est interessant d’observer à quel moment ce découplage aura lieu.
je vous trouve bien optimiste, la situation européenne n’est guère enviable.
Faillite possible de la Grande Bretagne et de l’Irlande
Islande c’est déjà fait, pays Baltes également
Suède mal en point
Espagne mal partie
ex pays de l’est pas terrible non plus
Désire de scission en Italie et en Belgique
La suisse (Europe géographique) très malmenée par les décisions américaine sur le secret bancaire
Ukraine et Géorgie conflits latent avec la Russie
Dans cet inventaire à la Prévert j’en ai surement oublié, bref le tableau n’est guère plus brillant me semble t-il
Commentaire interessant, la Californie sera peut etre la premiere a envisager la secession.
@ BOB
Vous oubliez dans la liste la Californie, cet état avait envisagé (je ne sais pas ce qu’il en est aujourd’hui) de congédier des milliers de fonctionnaires, (Civil servants) des infirmiers, des pompiers en passant pas la case prison où seraient libérés des milliers de prisonniers…ce pour renflouer un peu les caisses. Reportage vu il y a quelques semaines.
bonjour, je suis ce blog depuis quelques mois maintenant, J’y adhère personnellement d’autant que je suis régulièrement les infos sur le site europe2020. org qui avait lui aussi anticipé cette crise depuis 2006. Cequi me choque actuellement, c’est cette propagande des médias qui annonce une fin proche de cette crise!! ce sont les mêmes d’ailleurs qui n’ont rien vu venir !! A mon compte depuis plusieurs années (commerçant), je suis toujours à la recherche d’information qui me permet d’anticiper la gestion de mon entreprise.Voyant arriver la catastrophe l’année dernière, j’ai réussi à me constituer une trèsorerie plus que positive. L’ensemble des politiques, médias, économistes myopes, ne nous envoient pas les bons signaux alors qu’ils connaissent parfaitement la situation. Je considére cette désinformation comme un « dol » volontaire de leur part!! ma question est simple:
quels conseils pouvez vous donner à l’ensemble des indépendants pour ces mois à venir?
cordialement
Je partage votre vécu et votre ressenti. Dans cette crise historique, personne ne peut vraiment nous conseiller. Il faut être encore plus prudent que d’habitude, mais se dire que ça ne suffira probablement pas. Je pense souvent à la mère de Napoléon …
Je ne suis pas sûr d’avoir bien compris le fonctionnement des DTS, mais si c’est ce que je crois alors le Centrafrique peut par exemple se voir allouer une somme en différentes monnaies qui composent le panier de devise au prorata de sa contribution.
1/ Au moins l’influence sur le change entre les principales monnaies est atténuée ou je m’abuse ? Sur quel mode de calcul ?
2/ Par ailleurs Je trouve quand même surprenant que la BCE ou la FED acceptent un tel jeu sur leur monnaie hors de leur fait !?
Il y a vote au FMI pour cela ? Ou c’est DSK entre deux (préposées aux) photocopies qui le décide tout seul comme un grand ?
C’est une décision du G20, entérinée en juillet par le conseil d’administration du FMI !
Les banques centrales sont dans un processus permanent de coopération. Par exemple, elles achètent des T-bonds américains en masse pour soutenir le dollar. Elles ont entre elles des accords de swap monétaires pour les mêmes raisons.
Par ailleurs, le panier de devises des DTS est réévalué tous les 5 ans.
@ martin gemx28 14 août 2009 à 17:28
Je ne suis ni commerçant ni économiste. Prenez mon conseil comme un simple avis.
Vous avez très bien fait de reconstituer votre trésorerie, par exemple en ne reconstituant pas vos stocks. C’est ce que beaucoup ont fait et c’est pour cela que les liquidités sont abondantes mais immobiles, que le chômage augmente parce que les producteurs n’ont pas de commandes et que tout le monde attend de voir venir la suite.
Si, pour faire travailler vos liquidités, vous envisagez d’être actif en bourse par de rapides allers-retours, ce qui permet de faire de très bons coups avec les produits dérivés, prenez un bon conseil auprès d’un trader. Il y en a de très performants dans les grandes banques, mais soyez prudent.
Dans l’attente d’une reprise (en 2012 parait-il) il faut tenir en limitant ses dépenses, ce qui n’est pas bon pour l’économie. Mais comment faire autrement ?
@ FL
Les économistes n’ont pas encore révisé l’alphabet… grec : on pourrait bien avoir un développement en « êta » : ï¨ (apparemment le blog de Paul n’accepte pas le grec : aurait-il renié Aristote ?) 🙂
Je présume que vous faites référence à la minuscule de « êta »…
283 milliard $ / 186 Etats = 1.814 millions $ . Moins de 2 milliards, en moyenne, par Etats:
c’est dérisoire. Cette « distribution » a-t-elle été sollicitée par tous les pays ?
Le FMI se comporte en père fouettard du capitalisme -et en commissaire à l’orthodoxie-
chaque fois qu’il en a l’ occasion.
Ses exhortations sont toujours réduire les déficits en baissant les salaires et les retraites;
et privatiser en détruisant les services publiques , et en général porter atteinte aux acquis sociaux. Ses exhortations sont des ordres dont l’application est surveillée par des missions couteuses.
Il l’a fait récemment dans les pays baltes avec des baisses de salaires et de retraites
non négligeables, et différenciés- baisse maximale pour les salaires féminins et moindre
pour les gardiens de l’ordre.
L’Amérique de Sud s’était libérée à grands frais des distorsions induites par le FMI et cela avait
pris un goût de victoire populaire.
Cette action du FMI n’a-t-elle pas pour but de remettre en selle les vieux réflexes punitifs et
inquisitoriaux réservés aux déviants-dont ne sont naturellement pas les USA.
@ Tous
Sur le site,du matin au soir on nous relate faits et analyses ,propositions ,questionnements.
Ces noms qui apparaissent de façon récurrente ( Bernanke ,Paulson etc…) sont effectivement dans les coups (‘(mauvais) ,mais ils y sont !
J’aimerais,avec d’autres,nombreux connaître les avis(P. JORION , F. LECLERC….Tous ceux qui connaissent…)
David Rothkopf : « La Caste » (mars 2009)
Je découvre là des litanies de gens qui ,selon Rothkopf,dirigent ou presque,la planéte et nos quotidiens dans tous les domaines ??? ( On compte environ 6000***Personnages de tous gabarits )
N.B = d’où mon paragraphe mal dit et donc mal compris à propos de démographie (hier ,commentaires du texte sur RTBF )
Merci
[…] Blog de Paul Jorion » L'actualité de la crise : Nouvelle … […]
autre remarque :
les loyers ont encore augmenté ce mois de juillet, alors qu’ils sont souvent déjà exorbitant en proportion des salaires, (et idem des honoraires des syndics et co …)
@ Cécile
Adressez vous ( adhérer c’est bien aussi ,même en Copro) à l’A.R.C* (association des Responsables de Copropriété)
Nous connaissons bien (et l’ARC nous soutient) les quelques copropriétaires-bailleurs qui ont les montants+ charges un peu lourdes (business are business)
Un coup de siréne d’alerte aussi vers la F.N.A.I.M* _
Tout va bien dans la reprise.
La Colonial bank vient de fermer hier avec ses 346 agences!
Commentaire intéressant ici sur une étude visant à démontrer le caractère irremplaçable de la titrisation de certains (gros…) risques en matière de réassurance.
Vous êtes trop pessimiste ! Ecoutez ce que disait Albert Préjean en son temps :
http://www.dailymotion.com/relevance/search/la+crise+est+finie/video/x9fghs_albert-prejean-la-crise-est-finie_music
Quel grand prédicateur ! Mais parfois, de cycle en cycle, la vie devient contrariante. Et les 100% de rendement font du mauvais sang !
38,5 milliards de dollars de commissions chargées par les banques américaines sur les plus démunis en 2009.
Quand je vous disais que je ne crois pas un seul instant à un sursaut moral des banques américaines, je ne croyais pas si bien dire. On comprend mieux maintenant pourquoi ces banques s’opposent de toutes les manières possibles à la création d’une agence qui va protéger les consommateurs contre les divers abus de leurs banquiers et financiers.
L’information est sortie à la fin de la semaine dernière. Les données émanent de Doebs services, qui est une entreprise de recherche des plus sérieuses, relayées par le Financial Times. Pour l’année 2009, les banques américaines vont « charger » des commissions en tous genres à leurs clients pour un montant de plus de $ 38,5 milliards, et 90 % de ces commissions ont été payées par 10 % de leurs clients les moins favorisés.
Coincées par la réforme des cartes de crédit qui les empêchent de continuer leurs pratiques usuraires, les banques commerciales américaines ont développé une vraie panoplie de commissions supplémentaires pour toute forme de retard ou de dépassement de compte. Ce genre de mesures affecte surtout les clients en difficultés de paiement dans cette crise économique. Ce n’est pas le principe qui est en cause, mais la manière dont les amendes sont hors de proportion par rapport aux dépassements.
Sans vergogne, elles grugent leurs clients avant que la Federal Reserve ne propose et applique des règles plus contraignantes pour les commissions sur dépassements.
Les banquiers se rendent-ils comptent à quel point ce jeu de chat et de souris avec les autorités et le public abiment leur image ? Et ce n’est pas qu’aux Etats-Unis : même en Nouvelle Zélande, la fureur contre ces commissions a forcé le gouvernement à intervenir.
Toutes les grandes banques sont logées à la même enseigne. A la Bank of America, si vous êtes en dépassement de six dollars, il vous en coutera 35 en amendes. Elle a le culot de dire, non pas qu’elle va revoir ses conditions, mais qu’elle va s’assurer qu’elles soient plus prévisibles !
Les grandes banques, JP Morgan, Citi, Bank of America et Wells Fargo sont en moyenne dix dollars au-dessus du secteur comme amende de dépassement. La justification ? Les grandes banques ne connaissent pas aussi bien leur clients que les banques plus locales…Cynisme ou inconscience ?
Et après cela, elles se plaindront de l’augmentation des réglementations et contrôles. Ce sont leurs propres abus qui sont une invitation à serrer la vis.
http://finance.blog.lemonde.fr/2009/08/14/385-milliards-de-commissions-chargees-par-les-banques-americaines-sur-les-plus-demunis-en-2009/
Quand on lit cet article, on est perplexe devant l’immobilité du peuple étatsunien. Comment se fait-il que les citoyens américains acceptent ce genre de situation ?
Comment se fait-il qu’il n’y ait pas de banques caillassées aux Etats-Unis ?
Comment se fait-il qu’il n’y ait pas d’émeutes devant les banques aux Etats-Unis ?
« Coincées par la réforme des cartes de crédit qui les empêchent de continuer leurs pratiques usuraires, les banques commerciales américaines ont développé une vraie panoplie de commissions supplémentaires pour toute forme de retard ou de dépassement de compte. Ce genre de mesures affecte surtout les clients en difficultés de paiement dans cette crise économique. Ce n’est pas le principe qui est en cause, mais la manière dont les amendes sont hors de proportion par rapport aux dépassements. »
C’était déjà le cas lorsque j’y étais (15 ans) dans les années 80 -90…..ce n’est pas nouveau.
Une des banques ayant passé haut la main le stress test vient de faire faillite.
http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=0fd3907b5839cb0340235df3f58235a9
dommage, le logo était d’un goût… en bleu, une sorte de quartier de lune goitreux,
et en creux, un profil d’oiseau entre blanche colombe et faucon…
C’est le repreneur BB&T, qui avait passé les stress tests et non pas le repris, en faillite, Colonial Bank !
Cela dit, la situation des banques régionales américaines continue en effet d’être très préoccupante: elles continuent de tomber comme des mouches.
Le système bancaire américain parvient à gérer cette situation, la FDIC garantissant les dépôts. Cette dernière a déjà du demander aux banques d’accroître leur participation financière, afin qu’elle puisse faire face à ses engagements. Quid de la suite des opérations ?
« C’est le repreneur BB&T, qui avait passé les stress tests et non pas le repris, en faillite, Colonial Bank ! »
Exact, autant pour moi, j’ai lu trop vite.
@ BA
La situation n’est guère différente en France.
Première étape, annulation des facilités de découvert sur carte de crédit.
Deuxième étape, rejet systématique de tous les paiements à découvert, avec commissions dépassant parfois le montant du débit (une commission par opération à découvert). Ça chiffre très très vite.
Troisième étape, menace de fichage banque de France si la régularisation n’intervient pas sous trente jours.
La réactivité et la créativité de la banque pour maintenir la tête sous l’eau de ses clients, est incroyable. (pour être complet, j’avais un crédit immobilier hypothécaire chez eux)
Sans la famille et les amis, j’étais mort.
Ce que je décris là, je l’ai vécu an 1990, avec la Banque Populaire ( la bien nommée )
Concernant les révoltes, il y en a dans les pays pauvres, il faut croire qu’ils sont plus combatifs ou simplement qu’ils n’ont plus rien à perdre. Patience cela ne devrait plus tarder chez nous, à voir l’impudence et la morgue de ces gens, je me demande souvent si ce n’est pas ce qu’ils recherchent.
Un site intéressant sur ce sujet : Des nouvelles du front http://dndf.org/
Mille mercis pour ce lien.
no guts, they won’t…JUMP
non, ne sautez pas, dites-nous
Bonjour,
Pour anticiper la crise, nous avions écrit il y a trois ans : « Plan B : changer le gouvernance européenne ». Nous signifie cinq membres du Forum permanent de la société civile. Peu de personnes nous ont entendu, moins encore nous ont écouté.
Nous travaillons depuis plus de deux ans sur les concepts de « biens communs » et de « droits collectifs ». En ce qui concerne les Biens communs et les Droits collectifs, je modère cette rubrique sur le site http://www.europe-maintenant.org. Vous pouvez aussi vous rendre sur le site du Forum permanent de la société civile : http://www.forum-civil-society.org. Vous y trouverez la Déclaration de Castellina à ce propos. Ce sujet fera l’objet d’un colloque « Think-tank » le 19 octobre au Comité économique et social européen à Bruxelles. Nous comptons poursuivre la réflexion durant les présidences suédoise, espagnole et belge à l’Union européenne et éventuellement tenir une grande conférence pour définir un nouveau pacte sociétal inter-générationnel qui jetterait les bases de gestion des Biens communs et définirait les Droits collectifs. Nous pensons que la société moderne a trop insisté sur les biens marchands et les Droits individuels. Il s’agit en quelque sorte de trouver un « sens » (dans l’optique « faire sens ») post-moderne pour la citoyenneté européenne cosmopolite : construire une « éthique » pour le XXIème siècle.
Cordialement,
Daniel Spoel
@M. Spoel. C’est bien, après avoir été un grand défenseur du défunt projet de TCE, de s’intéresser enfin aux droits collectifs.