L’actualité de la crise : Une crise toujours sans fonds, par François Leclerc

Billet invité.

UNE CRISE TOUJOURS SANS FONDS

Au fil des jours, les éclairages successifs que l’on recueille de cette crise concourent pour mettre en évidence que l’on n’en voit toujours pas le fond. Mais avant d’en énumérer quelques aspects, il peut être utile de planter le décor du nouvel acte qui s’annonce et de citer Paul Krugman. Estimant que deux ans seraient encore nécessaires afin d’en sortir, il a assorti ses nouveaux propos, qui pourraient apparaître optimistes, de considérations qui le sont nettement moins.

« Comment s’en sort-on (de la crise) ? La réponse technique est : Dieu seul le sait. Nous manquons terriblement de modèles », a-t-il en effet reconnu. Poursuivant : « Dans le passé, des pays pouvaient se redresser rapidement grâce à leurs exportations, mais à moins de trouver une autre planète pour y exporter, nous ne pouvons pas avoir un redressement économique porté par les exportations dans ce contexte de crise financière mondiale, ce qui signifie que nous sommes dans une situation grave ». Ni la consommation, ni les investissements des entreprises et dans l’immobilier ne vont non plus pouvoir tenir ce rôle, remarque-t-il. Son propos prenant toute sa saveur lorsqu’il explique : « Nous ne savons pas quelles mesures pourraient fonctionner, nous devons donc toutes les essayer ». Puis, lorsqu’il conclut : « D’une certaine façon, la manière dont nous avons agi pour éviter une complète répétition de la Grande dépression a eu un inconvénient : nous avons probablement sauvé l’économie trop tôt, avant qu’une volonté politique en faveur d’une réforme fondamentale ait été suffisamment forte pour susciter des changements. En d’autres termes, je crains bien que tout recommence dans un avenir pas très lointain ».

Faisons un rapide tour d’horizon. Il a dernièrement été relevé que si les méga-banques pouvaient se prévaloir de résultats financiers impressionnants, la situation du secteur bancaire américain était des plus disparate, les banques régionales tombant comme des mouches (72 à ce jour depuis le début de l’année). Standard and Poor’s, dans son dernier rapport sectoriel, vient de bousculer cette analyse, annonçant « des pressions persistantes dans le cycle du crédit » pour les grandes banques américaines, précisant que « les pertes associés aux non remboursements pourraient continuer de grimper au cours des prochains trimestres », chiffrant même en dizaines de milliards de dollars le montant des provisions à venir. De nombreux analystes continuent en effet de craindre l’explosion des taux de défaut dans deux secteurs très importants du crédit, celui des cartes ainsi que celui de l’immobilier commercial. Les résultats de la banque d’investissement vont-ils pouvoir, à ce compte-là, continuer à contrebalancer si facilement les déficits de la banque de crédit ? Laissons provisoirement le mot de la fin à ce sujet à Cesare de Novellis, analyste chez Meeschaert New York, qui remarquait dernièrement : « l’Administration Obama est partie avec l’idée de réformer le système financier, mais pour l’instant elle a seulement réussi à éponger les pertes des grandes banques »…

De New York à Tokyo et de Londres à Francfort et à Paris, les marchés boursiers ont retrouvé leurs niveaux de l’automne dernier, après la faillite en septembre de Lehman Brothers. Mais les professionnels ne chantent pas victoire pour autant. Christian Parisot, courtier chez Aurel, exprime la prudence dont font preuve nombre de ses collègues, en remarquant que « la reprise, c’est un vrai enclenchement de croissance qu’on n’a pas dans les statistiques. On va un peu vite, parce qu’il y a des signes encourageants, mais il reste la question de la consommation ». D’autres courtiers considèrent que ce que l’on va connaître l’année prochaine reste une totale inconnue, soit prolongement de la dynamique actuelle, soit brutal arrêt de celle-ci, en raison du renchérissement prévisible des cours des matières premières, de la baisse du dollar, de l’accroissement des déficits publics et, surtout, de la préoccupante bulle du marché boursier chinois qui continue d’enfler. Même la finance n’est pas assurée de son sort. Tout au plus, le scénario de l’effondrement du système est désormais écarté dans les milieux boursiers.

Si l’on en vient à la situation économique, la situation est dans certains secteurs clé souvent très difficile, lorsque l’on ne s’en tient plus à des indices généraux qui le masquent, ou bien à des anticipations qui reflètent plus des souhaits que des réalités. En voici deux exemples précis. Dans l’un des pays européens les plus touchés par la crise, l’Espagne, qu’en est-il de son fleuron, l’immobilier ? 997.000 logements vides, aux deux tiers achevés, étaient invendus fin 2008. Selon une étude de BBVA, le stock est désormais de 1,2 million d’unités (pour 46 millions d’habitants). Les promoteurs vendent, quand ils le peuvent, à prix coûtant pour arrêter de payer les intérêts aux banques. Il est prévu que les prix de l’immobilier baissent en moyenne de 30%, rendant comme aux Etats-Unis encore plus difficile la renégociation des emprunts bancaires par les particuliers, alors que le chômage a atteint des sommets. Second exemple : aux Etats-Unis, la « prime à la casse » favorisant l’achat d’une nouvelle voiture a connu un tel succès que le Sénat a du, dans l’urgence, voter deux milliards de dollars de crédit supplémentaires afin de poursuivre ce programme. L’industrie automobile en profite, l’indice de la consommation va en bénéficier au troisième trimestre. Mais les analystes expriment leur scepticisme sur les effets de cette mesure, en faveur de l’industrie automobile, car elle ne fait qu’accélérer le rythme des ventes qui auraient eu lieu de toute façon et sera sans lendemain.

Lorsque l’on considère non plus des secteurs mais des pays particulièrement atteints, le même constat préoccupant peut être opéré. Neuf grandes banques européennes ayant des filiales en Roumanie (des banques nationales précédemment rachetées), qui représentent 70% du marché bancaire du pays, viennent ainsi de prendre l’engagement de ne pas s’en désengager et de reconstituer leurs fonds propres, afin qu’ils atteignent 10% du montant des prêts qu’elles ont consenti. Cet engagement des banques a été la condition mise par le FMI, l’Union européenne, la Banque Mondiale et la BERD au déblocage de la seconde tranche d’un prêt conjoint de 20 milliards d’euros. On observe les montages financiers complexes qui doivent être mis sur pied pour éviter la faillite des Etats les plus faibles de l’Europe de l’Est, ainsi que les conséquences en chaîne que celle-ci aurait. Autre exemple mais à l’Ouest, celui de l’Irlande, dont il a été calculé que la bulle immobilière représente un tiers du PIB du pays. Le gouvernement irlandais vient de décider la création d’une bad bank, intitulée NAMA (National Asset Management Agency). Les fonds publics vont être mis à contribution pour acheter aux banques leurs actifs toxiques, et l’on attend avec un grand intérêt la valeur à laquelle ils vont être acquis, la décote qui va être décidée, puisque c’est sur cette question que tous les dispositifs de ce genre butent, à commenter par celui du PPIP (partenariat public-privé) du Trésor américain, désormais enterré. Selon Brian Lenihan, le ministre des finances irlandais, qui pour l’instant tourne autour du pot, la NAMA ne prendra pas comme référence « les prix immobiliers et les attentes de leur évolution sur lesquels étaient fondées les décisions d’octroyer les prêts ». Elle fixera « un prix raisonnable en tenant compte d’une perspective à plus long terme du marché immobilier ». Selon le Irish Times, qui commente ces propos, la décision finale sera « un acte d’équilibriste, afin de valoriser les prêts de manière réaliste, sans acculer pour autant les banques à des pertes telles qu’elles n’auraient d’autre choix que d’être nationalisées, une issue que le gouvernement est déterminé à éviter ». A suivre.

Pour poursuivre avec une histoire édifiante relative à la situation bancaire, au Royaume-Uni, on suit en attendant avec intérêt comment LBG (Lloyds Banking Group), nationalisée à hauteur de 43%, est à la manœuvre et cherche à tirer son épingle du jeu sans régler ses gigantesques problèmes. La banque a l’intention de lever sur le marché quelques 15 milliards de livres, afin de réduire sa participation au plan gouvernemental de protection contre les actifs toxiques. Il était en effet prévu que l’Etat allait monter sa couverture contre les pertes potentielles de la banque à hauteur de 90% de 260 milliards de livres de ces actifs, en échange d’une progression au capital, pour atteindre 60% de celui-ci (le mécanisme prévoyant qu’une franchise de 25 milliards de livres restait supportée par la banque). LBG cherche désormais à ce que la participation de l’Etat reste en dessous de la barre des 50%, en réduisant de moitié le montant des actifs devant être couverts par l’Etat grâce à une augmentation de ses fonds propres résultant d’une levée de capitaux privés. Le beurre et l’argent du beurre !

Dans ce contexte pour le moins contrasté et incertain, quel va être le moteur de la relance dont le retour nous est annoncé ? Il n’y a en réalité pas de réponse à cette question, les regards continuant de se tourner faute de mieux, et à tort, vers la Chine. Car c’est elle qui, seule ou presque, sort du rouge la croissance mondiale globale, affichant selon des statistiques à la fiabilité non démontrée des ventes de détail en hausse, des records de prêts bancaires qui sont par contre eux établis, ainsi qu’un marché boursier en plein spectaculaire emballement. De nombreuses voix s’élèvent de plus en plus pour mettre en garde ceux qui espèrent dans un nouveau miracle. Nouriel Roubini a résumé en une phrase lapidaire sa longue récente analyse: « La Chine ne peut pas être la locomotive de la croissance mondiale ». Car, quand bien même le gouvernement chinois parviendrait-il à accroître très rapidement la consommation intérieure, ce qui reste à voir, le grand gagnant en serait la Chine elle-même, car les biens de consommation ne représentent que 12,5% des importations du pays. Ce sont pour l’essentiel les pays d’Amérique latine, ainsi que l’Australie, qui en profiteraient, selon les économistes familiers avec la situation économique chinoise, ces pays étant exportateurs de ressources brutes vers la Chine. Mais, pire encore, les fonds gouvernementaux du plan de relance, ainsi que les prêts accordés par les banques, servent en fait surtout à stimuler le marché boursier et à nourrir le marché immobilier, plutôt que de soutenir l’économie réelle. D’inquiétantes bulles sont en train de se créer, montrant que les élèves capitalistes chinois ont appris la leçon de leurs maîtres américains, et que, peut-être, ils sont même en train de les dépasser. De nombreux éléments existent en effet, qui montrent que non seulement la croissance chinoise n’est pas le remède attendu, mais qu’elle porte en elle les germes d’une crise financière et économique de plus.

A qui ou à quoi se vouer, dans ces conditions ? Leszek Balcerowicz, le gourou polonais de l’économie de marché, persiste et signe. Il préconise un « conservatisme budgétaire », venant de déclarer à l’AFP que seules des coupes drastiques dans les dépenses publiques permettront de sortir de la crise. « Si vous choisissez la stratégie politiquement plus difficile consistant à accélérer les réformes de l’Etat providence, alors vous avez une chance d’éviter un ralentissement ». Poursuivant sur sa lancée, « Il y a une idée largement répandue selon laquelle la raison de la crise actuelle provient du libre marché, je pense que cela est dans l’ensemble faux ». Comme il est réconfortant d’entendre ceux qui conservent dans cette crise leurs certitudes, envers et contre tout !

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111 réponses à “L’actualité de la crise : Une crise toujours sans fonds, par François Leclerc”

  1. Avatar de LIONEL

    I really hate to pop anyone’s bubble, but–oh, why try to hide it, I love popping bubbles, especially stock market, credit and housing bubbles. According to the standard-issue financial pundits (SIFPs), the stock market is not only in a new Bull Market but it’s heading higher this month–S&P 500 is shooting to 1,200, guaranteed.

    Before you join the euphoria, please consider these 10 sharp bubble-popping pins:

    1. Structural unemployment is skyrocketing. Job Losses Moderate:

    But structural unemployment worsened. The number of people who’ve been out of work longer than six months soared by a record 584,000 to 5 million, accounting for more than a third of all unemployment for the first time on record.

    « Structural » is a polite way of saying there won’t be any jobs for the long-term unemployed this year, next year, or the year after that.

    2. The jobless rate declined because the work force shrank. This is typical smoke-and-mirrors statistics, courtesy of your Federal government: as people lose extended unemployment benefits, they are classified as « discouraged » and are no longer counted in the « headline » unemployment number.

    Unemployment fell by 267,000 to 14.5 million, while employment fell by 155,000. The labor force declined by 422,000, which means the jobless rate declined because people dropped out of the work force, not because they got jobs. The employment-participation rate fell from 65.7% to 65.5%.

    3. Everyone seems to have forgotten we need to create 250,000 jobs a month just to stay even with population growth. So while « only » 250,000 jobs were lost last month–never mind a big chunk of employment was linked to the « cash for clunkers » giveaway–that means we’re still 500,000 jobs short of a return to a rising employment scenario.

    4. The interest on all the debt the nation is taking on to bail out bankers and « stimulate » the dead credit-bubble model will place a drag on growth far into the future. At the end of March of 2009, Bloomberg reported that, « The U.S. government and the Federal Reserve have spent, lent or committed $12.8 trillion, an amount that approaches the value of everything produced in the country last year. » This amount « works out to $42,105 for every man, woman and child in the U.S. and 14 times the $899.8 billion of currency in circulation. The nation’s gross domestic product was $14.2 trillion in 2008.

    Even with today’s dirt-cheap interest rates, the government spends over $400 billion on interest. Another couple hundred billion and we’ll be paying more for interest than we are for Defense or Medicare.

    5. Interest rates are set to double. A funny thing happened on the way to borrowing « free money » in the trillions; there isn’t enough free money around for everyone to borrow unlimited amounts of it. So there’s actually more demand for surplus cash than there is supply of surplus cash. That sets up a supply-demand imbalance which leads to higher costs of borrowing. Nothing fancy here–even the Fed economists understand this:

    Seeking Alpha

    In a 2003 paper, Thomas Laubach, the US Federal Reserve’s senior economist, calculated the impact on long-term interest rates of rising fiscal deficits and soaring national debt The study is damning because Mr Laubach was the Fed’s economist at the time, going on to become its senior economist between 2005 and 2008, when he stepped down. As a result, the doubling in rates is the US central bank’s own prediction. +3.5% because of rising deficit.

    That would imply a sharp rise in the interest payments mentioned above; suddenly, the positive feedback/runaway debt scenario looks not just plausible but inevitable: interest on the national debt rises to $650 billion, equal to the Pentagon/Intelligence and Social Security budgets. As tax revenues plummet then the only way to pay the interest is to borrow more, increasing the interest due.

    Repeat annually until insolvency/default. Recall that the stimulus deficit is 13% of the entire U.S. GDP; 5% is widely considered unsustainable; Argentina defaulted when its deficit hit 3% of GDP.

    6. Tax revenues are tanking. Government revenue is at its lowest level since the Depression, and most states are on the verge of bankruptcy. Tax revenues cannot be manipulated like unemployment and thus tax revenues and sales taxes are far more accurate measures of economic activity than other metrics.

    Raising taxes is politically risky (see « insurrection » and « throw the bums out ») so what’s the only way to continue funding runaway spending? Print and borrow–which raises interest rates.

    7. Normal accounting and reporting rules have been suspended. The U.S. financial markets are still a hall of mirrors; mark-to-market is still a pipe-dream; mark-to-fantasy reigns supreme as the easiest way to prop up insolvent banks’ balance sheets.

    8. Commercial Real Estate is spiraling round the drain. Even mark-to-fantasy might not save banks when the tsunami of bad CRE loans hits in the coming months. Anyone want a faded-glory, half-empty, money-losing mall or three?

    9. Consumers are retrenching generationally, not for a few months. Consumer credit (revolving and non-revolving) dropped at a 4.9% annualized rate in June, double the expected pace, indicating consumers continue retrenching and saving. Total outstanding consumer credit in June was $2,485 billion, $70 billion less than the $2,556 billion in June of 2008.

    In the long years of bogus « prosperity, » consumer credit grew every month like clockwork. $70 billion isn’t much, but it’s the start of a trend which essentially dooms consumer-based, over-leveraged economies like the U.S. to years or decades of (at best) meager growth.

    10. Residential housing is not healed; it’s still bleeding profusely. Nearly half of U.S. mortgages seen underwater by 2011. No collateral (as in, no housing equity) means consumers cannot borrow more money, even if interest remains at absurdly low rates (and it won’t).

    Lagniappe pin: healthcare « reform » will not lower healthcare costs by any measurable degree. At 16% or 17% of the entire U.S. GDP, healthcare (a.K.a. sick-care) will remain in essence a stupendous tax on the few remaining productive sectors of the U.S. economy.

    Recession over, and stock market ready to boom on rising sales and profits? Color me skeptical; 10 or 11 pins are about to be pushed into the latest bubble and we’ll see how thick that Bullish membrane really is

  2. Avatar de LeClownBlanc+Auguste
    LeClownBlanc+Auguste

    4% versus 100%
    Est-ce une question économique (LeClownBlanc) ou politique (Auguste)

  3. Avatar de kertugal
    kertugal

    Intéressant de noter la phrase de Krugman qui estime : le monde a échappé à « … une grande dépression 2.0 … ».

    Lorsque l’on sait que le web 2.0 résume le concept du web social, la dépression 2.0 signifierait-elle une dépression du réseau social mondial ? Veut-il ici évoquer la horde de nouveaux chômeurs désormais transportée au temps de la dépense frénétique d’allocations suivant une orientation providentielle ?

    On sent que la récupération lancinante du désormais fameux leitmotiv « 2.0 », directement issu de la sortie de bulle internet 2001-2004, signale la reprise dispersée qui nous attend ces prochains mois.

    Assisterons-nous à une vague de fusions meetic des grands ensembles financiers ? Devons-nous chercher sur facebook des indices de reprise en suivant les ‘poke’ nos plus valeureux traders ? Pierre, Paul, Jacques et les autres nous feront-t-ils l’honneur d’un ‘twit’ lors du retour des jours heureux ?

  4. Avatar de Beaufou
    Beaufou

    Tout le monde semble se tourner maintenant vers une decennie perdue, ce que Loic Abadie annoncait il y a quelques mois avec « la deflation arrive ».
    Que faisons nous des millions d’Americains endettes et des millions d’Americains sans emplois pendant dix ans?
    Les dettes nationales et le revenu des Etats en taxes ne permettront pas au systeme de survivre dix annees de disette.
    Et quand les bulles Chinoises et Americaines degonflent au mois de septembre/octobre?

  5. Avatar de Le Yéti

    A propos de la Chine, voici un extrait éclairant d’une dépêche Associated Press, parue ce 11 août à 5h22 :

    « La baisse des exportations chinoises s’est accélérée en juillet, moins 22,9% sur un an, comme celle des importations, en recul de 14,9%, reflétant le recul de la demande des consommateurs.

    La contraction des échanges commerciaux est pire qu’en juin, d’après l’agence des douanes chinoises. »

  6. Avatar de Anatine Shan
    Anatine Shan

    Il ne reste qu’à imaginer un monde pour l’après.

  7. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    @ F.Leclerc
    « Il y a une idée largement répandue selon laquelle la raison de la crise actuelle provient du libre marché, je pense que cela est dans l’ensemble faux ». Leszek Balcerowicz

    Il y a aussi une idée largement répandue chez les libéraux les plus atteints selon laquelle les responsables ce sont toujours les autres mais jamais nous les premiers ou à moitié nous sommes tant plus vertueux à voir sur les marchés.

  8. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    « la croissance chinoise n’est pas le remède attendu, mais qu’elle porte en elle les germes d’une crise financière et économique de plus. »

    Si seulement la croissance chinoise reposait sur une meilleure condition humaine au travail, hélas ce n’est pas toujours mieux vu sur les chaines de télévision chinoises, pauvres gens alors pensez donc pour le reste…

  9. Avatar de JJJ
    JJJ

    °François Leclerc

    Je fonds à la lecture de votre titre : une récession se caractérise toujours par un manque de fonds (pour le plus grand nombre, du moins). Mais sans doute voulez-vous dire que l’on n’en voit singulièrement pas le fond, à moins que vous envisagiez un double-fond pour justifier le pluriel ? 

    1. Avatar de François Leclerc
      François Leclerc

      Le « s » était bien intentionnel, mais j’aurai pu l’expliciter. Cf. ma réponse à Stef_Paris :

      Une opération vérité devra bien intervenir un jour, mais ni les banques ni les pouvoirs publics ne semblent en mesure de la financer. C’est pour cette raison que ces très grosses miettes sont cachées sous le tapis, en attendant d’hypothétiques jours meilleurs.

  10. Avatar de JJJ
    JJJ

    🙂 bien sûr !

  11. Avatar de Louise
    Louise

    « mais à moins de trouver une autre planète pour y exporter, »

    C’est ce que j’ai déjà dit il y a quelque temps sur ce blog, notre planète est un vase clos.

    Ce monsieur semble s’en être enfin aperçu, mais pour le moment il ne va pas plus loin, ce qui est dommage, mais peut être à-il peur des conséquences induites par cette constatation ?

    A savoir :

    -une économie basée sur une croissance infinie est non viable, suicidaire et criminelle à la fois dans un tel monde

    -la captation de richesse par quelques uns est non viable, suicidaire et criminelle à la fois

    Pour faire croître l’économie et s’enrichir ils ont poussé le système jusqu’au bout en imposant le crédit et en fonctionnant sur un système de dettes, mais pour que cela continue, il faut sans cesse trouver de nouveaux marchés, de nouveaux financements, donc de nouvelles dettes, pour cela ils ont tout mondialisé, mais aujourd’hui ils ne peuvent aller plus loin parce qu’il n’y a PAS DE PLUS LOIN !!!

    Ils ont mangé tout le gâteau!

    A l’heure actuelle le montant total de toutes les dettes est tellement faramineux que la seule solution pour s’en sortir serait d’injecter une telle masse de monnaie que celle-ci perdrait toute valeur, et par conséquence réduirait leur richesse; ils ne veulent donc pas de çà, accrochés comme ils le sont à elles comme des coquillages à leur rocher !!

    Mais cette solution n’aurait qu’un temps puisqu’ils repartiraient illico dans les mêmes dérives pour reconstituer la valeur de leurs avoirs.

    Il faut donc déclarer ce système comme non viable, suicidaire et criminel.

    Remettre les compteurs à zéro, puisque de toute façon personne ne peut plus rembourser personne.

    Et repartir sur de nouvelles bases.

    1. Avatar de Jérémie
      Jérémie

      « Il faut donc déclarer ce système comme non viable, suicidaire et criminel. »

      Tant que le système nous permet de gagner beaucoup d’argent nous le jugeons pas du tout criminel, tyrannique.
      http://zone-7.net/sommes_nous_gouvernes_par_des_psychopathes/index.html

    2. Avatar de innocent
      innocent

      L’occasion de cette remise à zéro est passée …
      cela aurait du se faire le 2 Février 2000 à 2h … cela aurait été plus joli et efficace que ce gag du bug An2000

    3. Avatar de jducac
      jducac

      Tout a fait d’accord avec vous.
      La croissance sur notre terre, notre espace limité, a atteint ses limites pour de multiples raisons (énergétiques, démographiques, ressources minérales, écologiques…)
      Il faut donc passer d’un processus de croissance qui permettait l’endettement, sorte de pari pratiquement toujours gagnant sur les possibilités du futur, à un processus de stagnation, voire de décroissance. Mais les paris sur le futur risquent alors d’être plus souvent perdants que gagnants. Survivre à très long terme, c’est le mieux que l’humanité puisse espérer.
      Il va donc falloir se serrer la ceinture et survivre en réduisant notre niveau de vie. Tous ceux qui en ont pris conscience sentent bien que ce sera difficile à vivre, d’autant plus que l’on réside dans un pays développé et que l’on dispose de moyens limités. Une solution pour amoindrir la réduction du niveau de vie, pendant un certain temps, consiste à puiser dans des réserves. Encore faut-il en avoir et si l’on en a, mieux vaut s’employer à les accroître tant qu’il est encore possible. En faisant cela on ne favorise pas du tout la relance de l’économie. Nous en sommes-là actuellement.
      Ceux qui possèdent des actifs dont la rentabilité future est grandement hypothéquée par une perspective de stagnation ou de décroissance, préfèrent les liquider quitte à ce que leurs liquidités se dévaluent sous l’effet de l’inflation car il leur en restera toujours plus qu’a ceux qui n’auront pas su ou pu prendre leurs précautions.

      Vous dites qu’il faut « remettre les compteurs à zéro puisque plus personne ne peut plus rembourser personne».

      Vous pensez peut être à une annulation générale des dettes.
      Si l’on se place dans la situation de ceux qui ont des dettes ou qui n’ont pas fait de réserves, les cigales en somme, ce serait effectivement agréable.
      Il n’en serait pas du tout de même pour les modestes fourmis qui ont su réfréner leurs pulsions de consommation pour faire des économies et qui se verraient privées du remboursement de ce qu’elles ont prêté. Je connais beaucoup de petites gens, vertueuses comme les fourmis, qui n’ont pas consommé plus que le raisonnable et qui n’apprécieraient pas une telle mesure.

      Il y a d’autres personnes qui, en préservant beaucoup d’hectares de forêt primitive pour leur usage propre, des fourmis en somme, ont œuvré pour la préservation à long terme de l’humanité. Elles n’apprécient pas non plus qu’on vienne leur prendre ce qu’elles ont mis en réserve, pour les transformer en vastes domaines agricoles afin de nourrir ces cigales qui habitent les pays développés.

      Où est la morale de l’histoire dans tout cela ?

      Paul Jorion a bien lancé une file sur ce sujet avec « l’Amoralité et l’immoralité » mais elle ne me semble pas avoir beaucoup inspiré ses lecteurs dont la plupart ont préféré botter en touche. C’est pourtant-là qu’est la cause première des maux qui nous assaillent.

    4. Avatar de Mike

      Je suis entièrement d’accord avec vous, mais bien entendu ils y a des nuances.
      Vous dites: « Ils ont mangé tout le gâteau! », et si nous disions « nous avons mangé tout le gâteau!!!
      Que nous le voulions ou non, nous avons participé au festin.
      Je pense qu’on arrêtera pas le capitalisme en le réformant, mais en mettant quelque chose d’autre de réellement durable à côté de lui.
      A mes yeux, la première chose à faire est d’abolir l’intérêt financier et le remplacer par l’intérêt de la productivité des ressources, entre d’autre termes, investir dans le durable pour réaliser des économies de ressources avec les quelles nous pourront réaliser autre chose.
      Comment faire? Là, I don’t know, je pense qu’on a plus qu’assayer chacun dans son coin ou en grouppe de réaliser des projets qui vont dans ce sens.

    5. Avatar de Bob
      Bob

      @ Mike

      Le capitalisme ne tolère rien à coté de lui.
      En France et ailleurs il y avait des entreprises publiques, au nom de la sacrosainte concurrence non faussée, Exit les entreprises publiques.
      Résultat : des monopoles privées, formés en cartel sans concurrence.

      Ou était le problème de maintenir des entreprises publiques, avec des objectifs différents et des entreprises privées, il y aurai eu une vraie concurrence, donc moins de profits pour le privé.
      Petite anecdote, une directive Européenne impose à EDF de perdre des parts de marché en France pour laisser de la place à ses concurrents. Problème, les Français ne veulent pas changer d’opérateur

    6. Avatar de Bob
      Bob

      et bien EDF risque de se voir appliquer des pénalités de la part de Bruxelles !!!
      Parce que ses clients lui sont resté fidèle….Ubuesque

    7. Avatar de jeannot14
      jeannot14

      Le peuple souverain déclare, l’Euro Français n’a plus de valeur.

      La somme totale de tous ces Euros sera réinjectée et concrétisée par une nouvelle monnaie.

      Tous les avoirs jusqu’à concurrence de, ( X à déterminer par un conseil national de crise genre CNR ), seront
      recrédités dans la nouvelle monnaie.

      Les crédits seront à rembourser dans la nouvelle monnaie, les trops cigales ne seront plus propriétaires mais
      conserveront l’usage de leur « bien » contre loyer, après avis « CNC ».

      Les entreprises du CAC 40 sont nationalisées.

      Adopte le principe de l’Allocation Universelle suivant les modalités à convenir. Voir

      http://WWW.allocationuniverselle.com

      L’état doit mettre en oeuvre tous les moyens pour que chaque citoyen soit au minimum auto suffisant en énergie

  12. Avatar de bernard
    bernard

    Echec du G20=Grosse orgie des bancaires avec la bénédiction des politiques!
    Au fait!quelles la valeur (REELLE)d’un dérivé de dérivés?

  13. Avatar de Bob
    Bob

    Monsieur Krugman estime que deux ans sont encore nécessaires pour sortir de la crise, mais n’a aucunes idées de la façon d’en sortir ?!? Cela devient de la pensée magique.
    Ensuite il préconise de tout essayer ?!? A un moment il faut prendre une décision et s’y tenir sinon toute initiative reste velléitaire et ne mène nulle part…
    Il aurait été plus honnête de déclarer carrément qu’il ne comprenait rien à ce merdier ( ce qu’il avoue en filigrane ).

    Le seul point avec lequel je suis d’accord c’est lorsqu’il déclare qu’on a peut être sauvé l’économie trop tôt avant qu’une volonté politique ait été suffisamment forte pour susciter des changements profonds du système.
    Nous sommes dans un situation de  » drôle de guerre  » ou chacun s’attend à une reprise des hostilités et retiens son souffle.
    La question étant de savoir combien de temps cela peut encore durer.

    1. Avatar de Bob
      Bob

      Sur le site contre info
      Une interview de M. Krugman du 03.07.2009 en anglais

      http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2776

  14. Avatar de luyssen franck
    luyssen franck

    « « De nombreux éléments existent en effet, qui montrent que non seulement la croissance chinoise n’est pas le remède attendu, mais qu’elle porte en elle les germes d’une crise financière et économique de plus »
    Je suis toujours étonné de constater à quel point nos élites sont capables d’anticiper les crises chez les autres, mais incapables d’en entrevoir les prémices chez elles. Certes, il y a eu capitalisation d’expérience suite a la crise de 2008, notre acuité s’en trouvant par principe améliorée. Mais je doute fortement des vertus pédagogique des crises car ce raisonnement aurait du s’appliquer aussi a celle qu’on est en train de vivre.
    Comme dit Mr Jorion, c’est une question de point de vue, au sens quasi-géographique du terme. Je pense que la question de la direction du regard importe aussi.

  15. Avatar de Stef_Paris
    Stef_Paris

    Merci pour cet article fort intéressant, allant à contre-courant du choeur unanime de nos chers hommes/femmes politiques et de la affidés des médias dominants. Il est effectivement curieux de ne jamais (ou très rarement) entendre une telle analyse et de telles interrogations dans la presse ou les médias généralistes ou spécialisés. Heureusement, il nous reste les blogs vigilants et indépendants.

    Une question tout de même sur le fond de votre article : si j’ai tout compris, la situation du système bancaire/financier n’est pas assainie, la règlementation n’a pas changé, les pratiques n’ont pas variés (à part dans les discours), les bulles n’ont pas toutes explosées, voire même se reconstituent (ex : en Chine) —–> Y-aura t’il une autre explosion/implosion d’une partie du système financier global (par exemple : une dégringolade encore plus fort de l’immobilier US, ou une opération vérité dans les comptes des grandes banques US et/ou européennes, ou encore un krach de la bourse chinoise) ??

    Avez-vous des pistes de réponses ?

    1. Avatar de François Leclerc
      François Leclerc

      Les facteurs d’un éventuel rebondissement de la crise financière ont été à de nombreuses reprises identifiés sur ce blog. Dans le secteur des prêts hypothécaires américains, résidentiels ou commerciaux. Ainsi que dans tous les secteurs du crédit bancaire, dont celui des cartes de crédit, ou bien des LBO (rachat des entreprises à crédit).

      Deux phénomènes distincts peuvent y contribuer: la poursuite du dégonflement de la bulle immobilière, en fonction de la nature des prêts et de leurs échéanciers de remboursement, ainsi que les conséquences de la crise économique, du chômage et de la baisse des revenus des ménages d’un côté, de la baisse du chiffre d’affaire des entreprises de l’autre.

      Le panorama ne serait pas complet s’il n’était pas fait état des quantités pharamineuses d’actifs toujours détenus par les institutions financières, illiquides (invendables) et dont la valeur de marché n’est plus prise en compte dans les bilans, grâce au changement des normes comptables. Une opération vérité devra bien intervenir un jour, mais ni les banques ni les pouvoirs publics ne semblent en mesure de la financer. C’est pour cette raison que ces très grosses miettes sont cachées sous le tapis, en attendant d’hypothétiques jours meilleurs.

    2. Avatar de Bob
      Bob

      @ François Leclerc

      Hier sur un autre fil, j’évoquais un article de solidarité et progrès évoquant le fait que la FASB souhaiterait revenir au principe mark to market pour le bilan des entreprise américaines et ce dès fin septembre (fin de l’exercice fiscale US)?!?
      Cependant restant très circonspect au sujet des infos de ce site, j’aimerai savoir si quelqu’un peut corroborer cette information.
      Car si tel est le cas, alors on va soulever le tapis dès fin septembre début octobre et là on va les voir les grosses miettes !!!

      [http://solidariteetprogres.org/article5642.html]

  16. Avatar de Le Yéti

    Chine (suite)

    Marrant, quelques trois heures après Associated Press (cf. mon commentaire précédent), l’AFP y va de sa dépêche perso sur le commerce extérieur chinois de juillet. Et on lit :

    « Cependant, ce chiffre représente une hausse de 10,4% par rapport au mois de juin, indiquant une certaine reprise, a précisé le communiqué des Douanes. »

    C’est-à-dire exactement l’inverse de ce que la même agence des douanes chinoise déclarait selon Associated Press !

  17. Avatar de Olivier P
    Olivier P

    Concernant la situation actuelle, on peut en tout cas relever la lucidité dont fait preuve Jacques Attali sur son blog :

    « Là est l’essentiel : aucun pouvoir, aucun contre-pouvoir, n’a plus la moindre influence sérieuse sur le cours des
    événements, parce que l’humanité s’est laissée déborder par les systèmes qu’elle a créés, à commencer par le marché. Et les théories du complot sont avant tout la manifestation de l’impuissance de l’humanité face à son destin.
    Il faudrait donc avoir le courage, aujourd’hui, de s’attaquer aux règles du jeu, et non aux joueurs, si l’on veut éviter que la partie tourne au carnage. »

    Continuons à nous attaquer aux règles du jeu!

    1. Avatar de Bob
      Bob

      Attali est un caméléon, il change d’idées au gré des évènements, il y a à peine deux ans il présentait son plan (a prendre ou à laisser) au contenu plus que libéral pour venir nous dire aujourd’hui que l’état doit reprendre la main et fixer les règles.
      A moins d’être schizophrène, difficile à suivre le bonhomme, un jour on peut se sentir en total désaccord avec ses analyses et le lendemain les trouver pertinentes! A sa décharge, il n’est pas le seul dans ce cas…

    2. Avatar de Pierre
      Pierre

      Tant que les complots resteront théoriques dans l’esprit des gens de bonne compagnie que fréquente Jacques…

      économie réel (nous, en paix) = économie souterraine (eux, en guerre) en volumes estimés, tout du moins avant la crise.

      Quand on perd au casino, Yaka s’adresser à la direction pour changer les règles de la roulette…
      Al Caponne n’était pas un fin connaisseur en ingégnèrie financière, mais sont arithmétique était simple : 1+1=1 si t’es pas daccord… PAN!
      Qui contrôle les tuyaux, et surtout les robinets? Notre justice s’arrête à la porte de Clearstream… La machine à laver
      Merci à Denis Robert de nous avoir éclairé sur ce point dans ses bouquins… Il a depuis jeté l’éponge.
      http://www.ladominationdumonde.blogspot.com/

  18. Avatar de quidam
    quidam

    belle lucidité, J Attali met sur le compte de l’humanité entière son rôle dans le débordement ,
    bien joué

    faut arrêter de nous prendre pour des guignols

  19. Avatar de A.
    A.

    La réponse est connue depuis presque un siècle :

    Friedrich Engels a dit un jour : « La société bourgeoise est placée devant un dilemme : ou bien passage au socialisme ou rechute dans la barbarie. » Mais que signifie donc une « rechute dans la barbarie » au degré de civilisation que nous connaissons en Europe aujourd’hui ? Jusqu’ici nous avons lu ces paroles sans y réfléchir et nous les avons répétées sans en pressentir la terrible gravité. Jetons un coup d’oeil autour de nous en ce moment même, et nous comprendrons ce que signifie une rechute de la société bourgeoise dans la barbarie. Le triomphe de l’impérialisme aboutit à l’anéantissement de la civilisation – sporadiquement pendant la durée d’une guerre moderne et définitivement si la période des guerres mondiales qui débute maintenant devait se poursuivre sans entraves jusque dans ses dernières conséquences. C’est exactement ce que Friedrich Engels avait prédit, une génération avant nous, voici quarante ans. Nous sommes placés aujourd’hui devant ce choix : ou bien triomphe de l’impérialisme et décadence de toute civilisation, avec pour conséquences, comme dans la Rome antique, le dépeuplement, la désolation, la dégénérescence, un grand cimetière ; ou bien victoire du socialisme, c’est-à-dire de la lutte consciente du prolétariat international contre l’impérialisme et contre sa méthode d’action : la guerre. C’est là un dilemme de l’histoire du monde, un ou bien – ou bien encore indécis dont les plateaux balancent devant la décision du prolétariat conscient. Le prolétariat doit jeter résolument dans la balance le glaive de son combat révolutionnaire : l’avenir de la civilisation et de l’humanité en dépendent. Au cours de cette guerre, l’impérialisme a remporté la victoire. En faisant peser de tout son poids le glaive sanglant de l’assassinat des peuples, il a fait pencher la balance du côté de l’abime, de la désolation et de la honte. Tout ce fardeau de honte et de désolation ne sera contrebalancé que si, au milieu de la guerre, nous savons retirer de la guerre la leçon qu’elle contient, si le prolétariat parvient à se ressaisir et s’il cesse de jouer le rôle d’un esclave manipulé par les classes dirigeantes pour devenir le maître de son propre destin.

    (Rosa Luxemburg)

    1. Avatar de Enrique
      Enrique

      « (…)si le prolétariat parvient à se ressaisir et s’il cesse de jouer le rôle d’un esclave manipulé par les classes dirigeantes pour devenir le maître de son propre destin. » (Rosa Luxemburg)

      Dans la bouche ou sous la plume d’un(e) marxiste, cela sonne creux. D’ailleurs, le prolératiat ce ne sont pas les individus et la maîtrise de son propre destin n’a jamais été bien vue par les marxiste pour qui il faut une élite dirigeante qui dise comment il faut faire.

      Franchement à choisir, je préfère Michel Bakhounine ou Joseph Proudhon. Mais, nous sommes à une époque où il est nécessaire de trouver une solution à la question sociale même si des références au passé sont indispensables. Il faudra trouver nos propres solutions et pas seulement celles d’intellectuels aussi brillants soient-ils.

  20. Avatar de A.
    A.

    Suite du précédent :

    Un avatar moderne de cette barbarie qu’évoque Luxemburg : les enragés réactionnaires qui luttent contre l’instauration d’une couverture sociale aux E-U avec des arguments d’une vilénie abyssale.

    1. Avatar de Betov
      Betov

      il t’a peut-être échappé, qu’à l’heure actuelle, il n’existe, sur terre, aucun mouvement politique qu’on pourrait nommer « socialiste ». La dernière fois que quelque chose s’est passé, c’était, récemment, en Argentine, et, à ma grande surprise, ceux-là même qui participaient au mouvement des usines sans patrons, n’ont même pas semblé savoir l’importance cruciale de ce qu’ils faisaient, ni même le nom de ce type de mouvement pourtant parfaitement répertorié dans l’histoire.

  21. Avatar de Karluss

    Leszek Balcerowicz… les grosses ficelles reviennent en surface, la mauvaise foi caractérisée, l’accusation systématique et primaire envers les plus défavorisés qui seraient en train de piller un trésor ; honte à de tels propos ! Les plus pauvres et les plus démunis, les chômeurs deviendraient le parfait bouc émissaire à qui faire porter le chapeau, toujours les mêmes salades !
    autant vomir, nous avons largement dépassé le stade de l’écoeurement.

    1. Avatar de A.
      A.

      Leszek Balcerowicz fait partie de cette clique d’idéologues officiels. Il est le pendant capitaliste des anciens propagandistes staliniens. Leur croyance, loin de se distinguer, se ressemble.

  22. Avatar de jducac
    jducac

    @ Louise
    11 août 2009 à 09:22
    Ma réponse datée du 11/08 à 11h46 vous était destinée mais ne s’est pas placée là où je l’attendais.

  23. Avatar de peuimporte
    peuimporte

    L’article est excellent, mais voudriez-vous citer vos sources, Mr Leclerc ? Où Mr Krugman a-t-il dit tout ce que vous mettez entre guillemets. Ce n’est qu’un détail bien sûr, mais il a son importance…

    1. Avatar de François Leclerc
      François Leclerc

      Volontiers, il s’agit d’une conférence de Paul Krugman prononcée le 10 octobre à Kuala Lumpur (Malaisie), dont les agences de presse internationales ont rendu compte.

      Afin d’éviter d’alourdir les textes, je ne donne généralement pas la source quand il s’agit des agences de presse (Reuters, AP, Bloomberg et AFP), d’autant que j’utilise souvent plusieurs d’entre elles pour un même sujet.

  24. Avatar de Stubborn
    Stubborn

    Damn !! Une attaque d’affreux gravatars a eu lieu pendant mon absence sur le blog de Paul Jorion – qui ressemble ce matin à un forum d’écogeeks – alors qu’hier encore, entre moi et moi, j’en louais la foncière sobriété. Les néo-pères ont parfois de ces idées… 😉

  25. Avatar de Tigue
    Tigue

    Il reste du sang dans la bête. Les vampires salivent déjà, il n y a plus qu’ a ouvrir les fenêtres pour les faire entrer dans la maison, eux qui attendent dans les paradis fiscaux a l abri des impôts.
    Qui va ouvrir la fenêtre, pour quel motif ? Un motif du genre « la France a besoin de ces liquidités, amnistions ces fraudeurs, et laissons entrer et se servir »

    http://www.lemonde.fr/opinions/chronique/2009/08/10/des-barrages-tres-convoites-mais-indispensables-pour-un-reseau-electrique-intelligent_1227159_3232.html

  26. Avatar de madar michael

    Le problème de cette crise « économique globale » est bien que nos « politiques » sont complètement en dehors du réel.
    La crise du politique, on en parle depuis des années mais je n’en vois toujours pas le fond non plus.

  27. Avatar de Vincent Porel
    Vincent Porel

    MR Krugman colporte comme à son habitude des âneries. (un bémol à colporte, il pourrait bien très en être l’auteur).

    Si je le comprends bien, le système souffre de la finitude de la planète, finitude qui lui interdit un nouveau marché ou exporter.
    Petit détail, la planète n’a plus les moyens d’offrir ces biens et services pour les hommes aux-mêmes à commencer par le pétrole.
    Il omet bien sûr de parler de l’immense responsabilité US avec ses guerres, ses agences de conotations et sa fausse monnaie². (Nos banquiers sont tous sauf des anges, ils étaient au courant mais ne voulaient/pouvaient ? pas voir)

    Je me répète mais la nomenclatura choisit décidément bien ses prix nobels.

    @ Mr Leclerc.

    Sauf votre respect, je m’autorise une petite critique: une fois ça repartira une fois ça repartira pas selon vos billets et j’imagine votre humeur.
    Amha vous nous faites du Attali vous ne prenez pas de risque.

    Ca ne repartira pas aux US mais les banquiers et consorts qui profitent plus que jamais de ce système feront tous pour le maintenir en (sur)vie.
    Les banquiers asiatiques, européens… voleront (volent déja) à leurs secours, la sphère financière opère une extraordinaire campagne de desinformation à laquelle sa capacité de Deni semble même lui permettre de croire.

    Et puis un jour…?? Ce jour peut-être loin (2 ans). Je ne sais pas si l’Europe aura su mettre un firewall.

    *Pour ce qui concerne les banques US et les « actifs », peu importe le mark to model ou le mark to myth, des grosses (BoA, Citi, les GSE (qui sont déja continuellement à court de cash)…) seront nécessairement à cours de liquidités si la Fed ne monétise pas ces « actifs »; et la on parle de moins de 6 mois.

    Si l’une d’elle fait faillite le système est mort.
    J’en conclus que la Fed cessera de publier son bilan (auquelle viennent se rajouter les bons du trésor dont plus personne ne veut) quand il commencera à faire peur. Faisant du dolar une fausse monnaie^3.

    Entre Mad Max et « donnez nous un chef » le desordre choisira.

    PS: les soldats Ryan, Gonzales… pourraient bien s’inviter à cette petite sauterie, les maison de leurs proches ne sont pas nécessairement à l’abri de la saisie.

    1. Avatar de Betov
      Betov

      « Amha vous nous faites du Attali vous ne prenez pas de risque.  »

      Hihi ! C’est vexant, mais c’est ce que je pensais sans oser le dire (je suis poli, moi, mossieur !) 🙂

    2. Avatar de François Leclerc
      François Leclerc

      Je n’ai cessé, depuis que j’ai entrepris cette chronique, d’écrire que je ne savais pas ce qui allait se passer. De ce point de vue, je vous donne raison, je ne prends évidemment pas de risque !

      Je suis également assez circonspect devant les points de vue définitifs.

      Mais autorisez-vous les critiques !

  28. Avatar de François Jéru
    François Jéru

    Je vous invite à suivre ce lien 4% versus 100%
    Visiblement l’enjeu ne serait ni économique (…) ou ni politique (…).
    Selon vous, quel est-il ? cet enjeu. Il est _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

    1. Avatar de domini CB
      domini CB

      fantasmatique ?

    2. Avatar de François Jéru
      François Jéru

      à domini CB. C’était bien d’essayer. Merci. Ce qualitatif n’est-il pas trop à multiples sens contradictoires ?
      [1] Qui relève du fantasme ? NON.
      Le calcul est le plein réel factuel depuis un siècle et davantage. L’illustration concrète par LeClownBlanc est le parfait contraire d’une vision par un rouble des facultés mentales (vision illusoire ou hallucination)
      [2] Qui présente un caractère irréel ? OUI, c’est vrai, mais …
      … le mot « irréel » suggère aussi « faux » alors que c’est bien REEL (contraire d’irrél).

      Pourquoi 99.99% des emprunteurs (et les autres) font l’autruche ?
      LA TETE BIEN DANS LE SABLE ~~~~~
      ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ y compris sur ce blog-forum, depuis des mois,
      y compris les animateurs P. Jorion , F. Leclerc, JP Vignal ?

    3. Avatar de Paul Jorion

      Pourquoi 99.99% des emprunteurs (et les autres) font l’autruche ? LA TETE BIEN DANS LE SABLE ~~~~~ ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ y compris sur ce blog-forum, depuis des mois, y compris les animateurs P. Jorion , F. Leclerc, JP Vignal ?

      Je ne suis pas emprunteur de quoi que ce soit. Qu’est-ce que vous essayez de dire ?

    4. Avatar de Auguste
      Auguste

      emprunteurs et les autres : déposants-prêteurs (rouscailleurs ou placides), éditeurs de presse écrite ou blogs, journalistes payés ou pigistes bénévoles, conservateurs pauvres ou riches et protorévolutionnaires, conseillers de prince ou du prince, jeunes coqs ou vieux chevaux, fidèles au Dogme ou opportunistes, courtisanes ou saintes humanitaires. [ma femme me dit que mes listes sont topujours trop longues que je pourrais raccourcir].
      N’hésitez pas, je vous tends la perche : plaisantez (avec art; vous y réussisez à merveille) sur la dernière phrase entre crochets, cela vous évitera de répondre à la question, en acceptant de vous placer dans la liste.
      Sans rancune aucune. C’est juste « fantasmatique » au sens « irréel bien réel », invraisemblable mais vrai

    5. Avatar de Paul Jorion

      Bon, vous vous exercez avant le lancement de votre propre blog, on l’a compris. Vous voulez être sûr que nous irons y voir ?

      Allez, c’est promis !

    6. Avatar de François Jéru
      François Jéru

      Ce ne sera pas un blog, ça ne mène visiblemnt à rien, sauf à l’évidence — I M P O R T A N T E – de faire prendre conscience à quelques uns de la nécessité d’autre chose en parallèle, incontournable pour aller quelque part. Je n’exclus nullement votre blog dans le paysage, bien au contraire. Vous plaisez. Faut-il en dire davantage quand on voit l’effet de leucoMessages aux vertus foisonnantes dont ce dernier « 4% versus 100% » ? Chacun ses finalités et ses méthodes. La vôtre demeure un mystère.

    7. Avatar de CF
      CF

      politique

    8. Avatar de CF
      CF

      pigeonnesque

    9. Avatar de iGor milhit

      désolé, je fais avec ce que je sais : psychédélique.

    10. Avatar de domini CB
      domini CB

      psycholavomatique ?

    11. Avatar de NuageBlanc
      NuageBlanc

      oui, PSYCHEDELIQUE dans son sens étymologique grec
      de ‘Psyche’, la psychée et de ‘delos’, visible, clair … qui signifie « révélateur du plus-ou-moins-de-chaos des dynamiques cérébrales », c’est-à-dire
      un MYSTERE comme celui, répété, des évitements incompréhensibles de Monsieur Jorion

      Vu l’importance du délit et l’apathie générale
      99.99% TETES-DANS-LE-SABLE ou … ?? … (mystère)
      … CROYANCES ABSOLUES AILLEURS ici et là
      … Maquillages et Camouflages pour d’autres (0.01%)
      … Irréflexion générale et suivisme aveugle dans les business schools et groupes de banque-assurance

      PIGEONNESQUE, c’est vrai et clair … un peu trop gentil et compréhensif ? Non ?
      « se faire pigeonné » ne serait-ce pas plutôt pour une babiole.
      Un peu comme « ESCROQUERIE INOMMABLE » quand c’est plus grave ?
      vous n’auriez-pas ?

      Comme les politiques n’y pensent pas, sauf peut-être à Bercy-Budget (et encore ce n’est pas sûr)
      Comme les protoalternatifs (ou supposés tels) s’en foutent ou ne comprennent pas ou portent leur attention ailleurs
      disons PAS POLITIQUE
      définitivement PAS POLITIQUE
      plutôt … non ? …dans le genre
      « MOTIF à INSURRECTION » (dans l’hypothèse où … etc. précautions d’usage) ou
      « SEQUESTRATION des PARLEMENTAIRES du G20 » jusqu’à obtentenir gain de cause
      (toujours avec les propos d’apaisement requis … dans l’hypothèse où … après toutes les sommations indispensables … pendant plusieurs mois … avec toute la déférence qui va bien etc. (à compléter) dans le calme, sans faire encourir de risque à quiconque, etc.

      Que disent (pas que pensent) … Que disent les animateurs P.Jorion, F.Leclerc, JP Vignal ?

    12. Avatar de iGor milhit

      Pourquoi 99.99% des emprunteurs (et les autres) font l’autruche ?
      LA TETE BIEN DANS LE SABLE

      pourquoi? parce que « résistance au changement »
      même la course à la nouveauté dans un sens et pas dans les autres est une forme de résistance au changement
      avec x coups de morphing (et un bon sevrage de morphine) de l’autruche et sa tête de rose des sables on en fait quoi?
      un albatros? qui taquine les nuages, mais sur le plancher des vaches, c’est pas brillant
      il vole il vole et pendant ce temps au sol le banquier rumine l’air de rien et vole le beau planeur à coups de 4%-100%
      ou alors un pigeon? 99,99% de pigeons qui se mettent à délivrer des messages, à transformer les messages, à changer le lénifiant en critique, des pigeons qui tentent de ne pas se faire dindon de la farce ni farce du dindon
      ou alors en corneille? c’est bien les corneilles, très intelligents, solidaires, acharnées, peur de rien ou presque, surtout très bonne mémoire, mais trop clanique les corneilles, plus communautariste que la clique des normaux (mâleblanhétéroentre30et40anspasprolo)
      ou une poule avec des dents, histoire de mordre un peu?

    13. Avatar de jacques
      jacques

      Il est lysergique avec le D du hasard et de la nécessité . Quid des tableaux promis il y a quelque temps ? Auriez-vous pris une autre poudre, celle d’escampette?

  29. Avatar de A.
    A.

    @ Enrique

    Luxemburg appartenait à une frange de leaders socialistes très lucides sur la nature de ce qui serait appelé le capitalisme bureaucratique des Etats dits « communistes »

    @Bertov

    Comme le pense certainement Enrique (sans toutefois l’écrire), dès que l’on instaure une organisation, elle tourne toujours à l’olligarchie. Les partis sociaux-démocrates européens sont actuellement le refuge d’une partie de la nouvelle aristocratie et certainement pas chez eux que l’on trouvera une alternative.

  30. Avatar de Serge Demoulin

    Bonjour Paul,

    Il n’y a pas longtemps lors d’une émission enregistrée dont on doit pourvoir retrouver le lien sur votre blog, vous disiez, si je me souviens bien, qu’il ne fallait pas critiquer la Chine car c’était probablement elle qui allait nous sortir de la crise.

    Aujourd’hui, manifestement, si je vous comprends bien, vous avez changé d’opinion et vous ne semblez plus croire à cette option ?

    Cordialement

    1. Avatar de Mikael EON
      Mikael EON

      C’est Paul Jorion qui s’exprimait sur France Inter si ma mémoire est bonne. Je n’ai pas lu cette opinion sous le clavier de F. Leclerc.

    2. Avatar de Paul Jorion

      Mikael EON a raison, ce billet-ci est signé de François Leclerc. Ce blog ne représente pas une opinion unifiée entre les divers intervenants, chacun y parle en son nom. Je fais le point sur la Chine de temps à autres, vous m’encouragez à le faire dans les jours qui viennent.

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