Billet invité.
L’INSTABILITE DES MARCHES EST-ELLE UNE FATALITE ?
J’ai lu avec intérêt le commentaire de Marianne à propos du passage de Paul Jorion sur France Inter aux côtés de Jacques Attali. Je trouve formidable que deux personnes qui ont leur crédibilité disent clairement que la crise actuelle n’est pas vraiment une crise du libéralisme et de l’économie de marché qui, quand elle est « fluide », reste suivant la formule célèbre, le moins mauvais des systèmes économiques, mais résulte essentiellement d’une dérive sans précédent du système financier qui, au lieu de servir l’économie réelle, la pille et la rançonne sans vergogne, poussant même l’indécence jusqu’à se verser des bonus sur les sommes mendiées auprès des contribuables pour compenser ses folies.
Elle est aussi la conséquence presque mécanique, d’une part d’une confiance naïve et perverse dans l’efficacité de la soi-disant main magique du marché, qui conduit forcement au monopole ou, au mieux, aux oligopoles visqueux de nos cours d’économie. La croyance « corolaire » des politiques dans le fait que la maximisation du profit de chaque entreprise peut servir l’intérêt collectif, et les privatisations/confiscations de services jadis publics qu’elle a entrainées, n’ont bien sûr rien arrangé. L’optimisation des gains individuels n’est pas incompatible avec l’intérêt général, mais ce dernier ne peut être servi que lorsqu’il existe des règles qui limitent la liberté d’action des acteurs de base lorsque la poursuite de leur intérêt personnel dessert l’intérêt général. Les organismes biologiques fonctionnent de cette façon et peuvent gérer l’incroyable complexité qu’est un être vivant sans y consacrer trop de leurs précieuses ressources. Il devrait être évident pour des gens de bon sens et de bonne volonté que quand on décide que la règle d’or globale du système devient de fait la maximisation du profit financier « local », le système ne peut que finir par imploser dans une terrible foire d’empoigne.
Concernant la spéculation, il serait sans doute opportun d’essayer de mieux comprendre le lien entre « l’instantanéité » croissante des marchés que permettent les NTIC, et l’instabilité structurelle des cours. Il est en effet fort probable que la création du village financier mondial, qui travaille de plus en plus en instantané 24/24 et 7/7, constitue la source principale de l’hyperinstabilité des marchés. Les opérateurs dominants, les financiers contrepartistes, – tout comme la masse des petits joueurs/investisseurs qui spéculent sur Internet –, étant rémunérés sur les écarts de cours et/ou le nombre de transactions, ont une tendance naturelle à multiplier les transactions dès que les cours bougent. Les réactions étant instantanées, les dérives sont très rapides, et ne peuvent que s’amplifier, chacun espérant gagner toujours plus, – ou compenser ses pertes –, quand les écarts s’amplifient. Si les contrepartistes étaient des « assureurs », – si possibles paritaires, comme l’étaient jadis les caisses de stabilisation de certains produits tropicaux –, et rémunérés quand le prix est stable, cette instantanéité des marchés pourrait à l’inverse être mise à profit pour ramener très vite les prix au point d’équilibre, comme le font les commandes électroniques des avions modernes instables « by design » tels que le Rafale.
Le débat n’est pas anodin: le monde réel a besoin de stabilité et de visibilité pour opérer à son efficacité maximum, alors que le monde financier a besoin de mouvement brownien pour bien vivre. La solution ne peut donc être que politique, et si possible globale, il faut le dire. Mais sans se faire trop d’illusions sur ce point : la fraude et le parasitisme font partie de nos modes de fonctionnement, et ont souvent, d’ailleurs, un rôle de régulation socialement utile.
63 réponses à “L’instabilité des marchés est-elle une fatalité ? par Jean-Paul Vignal”
Confier à Monsieur Dassault la charge de synchroniser le monde « réel » ( je pense que l’auteur a voulu dire monde de « l’économie réelle. »..) et le monde financier , me parait une idée risquée, même si la mission ne serait sans doute pas pour lui déplaire !
Sur le fond , c’est plutôt la fameuse question de la « régulation » ou de la réappropriation démocratique de la vie économique par la puissance publique , qui me semble poser .
Un pari raisonnablement optimiste : c’est le sens de l’histoire .
Peut-on dire que l’économie de marché est le moins mauvais des systèmes économiques, comme Winston Chruchill disait que « la démocratie est le pire des régimes à l’exception de tous les autres » ?
Voilà encore une conception de l’économie de plus qui mériterait que l’on s’y attarde. Comme s’il suffisait, par voie de conséquence, de supprimer la spéculation, cette « dérive » qui pille l’économie réelle, pour reprendre les termes de Jean-Paul Vignal, pour que tout aille presque pour le mieux (dans le meilleur des mondes).
Faut-il aussi facilement nous résoudre à entériner ce que d’autres ont qualifié de fin de l’histoire ?
Les deux systèmes sont tout simplement arrivés au bout de ce qu’ils pouvaient produire. Et l’épouvantail du terrible intermède du « socialisme bureaucratique » (que l’on peut appeler de bien des manières, ce qui ne change en rien qu’il a irrémédiablement failli) ne suffit pas à démontrer le contraire.
Cela ne signifie pas évidemment, ni que leur succession est trouvée, ni qu’elle est inéluctable. Cela peut vouloir dire que la démocratie politique ne pourra progresser que si elle s’accompagne de la démocratie économique…
Préconiser de s’accomoder du « moins mauvais », est-ce bien raisonnable ?
Où l’on en revient de nouveau à cette joyeuse équivoque qu’a lancée Paul Jorion il y a quelques temps en parlant de « mort du capitalisme » quand il entendait uniquement mort du de lu « capitalisme financier » ou plus court « mort du financier ».
J’en finis par oublier ce qu’on appelle « capitalisme » au juste et tant qu’à faire « libéralisme ». J’avais cru jusque là qu’il s’agissait de marché, de privatisation des moyens de production, de liberté d’entreprendre. Ce genre de choses.
Pourtant Paul Jorion d’autre part identifie bien trois classes, à savoir les actionnaires (c’est à dire les grosses feignasses du système ou « nouveaux nobles »), les entrepreneurs (c’est à dire les « capitalistes » justement), et la classe ouvrière (la masse bête et méchante).
NB: Les commentaires entre parenthèses sont de moi.
Quant à introduire une nuance entre capitalisme et libéralisme, alors là je suis réellement paumé. Et depuis que le petit chat est mort, je me sens de moins en moins social-démocrate.
J’espère que Paul voudra bien excuser mes pitreries, et éclaircir de nouveau ma pauvre lampe de tempête. Car votre assertion d’alors quant à la « mort du capitalisme » reste pour le moins obscur à mon sens.
« Mais sans se faire trop d’illusions sur ce point (…) » : ça vaut mieux, en effet, et sur les autres aussi. Que le système puisse s’autoréguler, « comme (…) le Rafale« , c’est précisément la sauce qu’on nous fait avaler depuis 3 décennies. Problème: « les prixne sont jamais au point d’équilibre, pas plus qu’un Rafale ne tient en l’air immobile. Peut-on voir un « lien entre « l’instantanéité » croissante des marchés que permettent les NTIC, et l’instabilité structurelle des cours ? Mais à l’époque de la crise de 29, le mot ordinateur n’existait même pas, et les marchés ont néanmoins prouvé leur instabilité structurelle. Admettons enfin que « le monde réel [trouve] stabilité et visibilité pour opérer à son efficacité maximum, qu’en fera-t-il ? Il produira, consommera et spéculera. Fera des riches et des pauvres, des vainqueurs et des vaincus, des exploiteurs et des exploités. Finalement, rien de notable dans cet article.
l’extrait:
» Mais sans se faire trop d’illusions sur ce point : la fraude et le parasitisme font partie de nos modes de fonctionnement,
et ont souvent, d’ailleurs, un rôle de régulation socialement utile. »
contient deux affirmations l’une est contestable, l’autre est fausse.
1)- « la fraude et le parasitisme font partie de nos modes de fonctionnement » est tout bonnement faux.
Dans quel monde vivez-vous ? A moins que les mots aient perdus leur sens.
La fraude est à bon droit combattue, condamnée, rejetée. La fraude tue une société (commerciale), tue la Société,
interdit l’amour, pollue les rapport sociaux. La fraude est mortelle à tous points de vue.
La « fraude » est concevable comme moyen de combat contre un ennemi légitime
mais il ne s’agit pas de fraude au sens propre., juste une erreur de référence.
Le parasitisme fait à peu près la même chose. Le parasitisme n’a rien à voir avec la symbiose.
Pas la peine de faire dans le subtil. Nous ne devons pas vivre dans le même monde et je ne veux
pas vivre dans le vôtre, actuel ou modelé selon ces vues.
2)- [la fraude et le parasitisme] ont souvent, d’ailleurs, un rôle de régulation socialement utile »:
Grotesque et révoltant.
Soit je n’ai rien compris, soit c’est une blague.
Ce n’est même pas du cynisme réaliste.
» Mais sans se faire trop d’illusions sur ce point » : Ce n’est pas une description valable d’une société
qui n’est pas a l’exemple d’un monde financier moralement malade.
Si de telles distorsions devaient être généralisées et acceptées sans réaction, la vie
même serait impossible. Est-on descendu si bas ?
Ou bien le texte a été involontairement mutilé. Quelque chose m’échappe.
Citation :
Je trouve formidable que deux personnes qui ont leur crédibilité disent clairement que la crise actuelle n’est pas vraiment une crise du libéralisme et de l’économie de marché qui, quand elle est « fluide », reste suivant la formule célèbre, le moins mauvais des systèmes économiques.
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Par parenthèse, 6 millions de personnes meurent de faim ou de malnutrition par an, 1 milliard est en défaut de nutrition, et ceci bien avant cette prétendue crise financière.
Il vous reste notamment à saisir le problème que je répète sur ce blog, car personne n’y apporte de réponse, à savoir explorer le lien qui existe entre inflation (absence d’inflation), valeur du capital et contexte économique défavorable (croissance faible), sans même évoquer le problème de la productivité et des salaires de subsistance, sans même évoquer le fait que le marché est un rapport de force ; ne pas intervenir dans le marché est stipuler que le loi du plus fort est toujours la meilleur, c’est tout.
Sans même évoquer le selon James Bond, « le monde ne suffit pas ». Une économie très justement mondialisée fonctionne en autarcie, n’est ce pas ? Personne n’exporte vers les planètes ou vers les galaxies voisines, par conséquent la balance commerciale du monde est de zéro. Une économie mondiale qui n’exporte pas ne peut pas vivre sans emprunts, et ceux-ci sont finis. Le meilleur système sauf qu’il ne marche pas.
Lorsque l’inflation est basse, ce dont tout le monde se vante n’est-ce-pas, on fait jouer à l’argent un rôle important, on valorise l’argent. Comment ? Personne n’en a…. Voilà le meilleur système, autant en saisir les subtilités, en goûter tout le raffinement.
Le prix du livre est fixe, et personne n’en meurt…
L
Drôles d’époque, où des personnalités connues passent d’un pessimisme extrême à un optimisme démesuré en ce qui concerne l’économie et la Bourse, tout cela en l’espace de quelques jours.
Beaucoup retournent leurs vestes (certains même plusieurs fois …).
On peut mesurer les effets et dégâts que cette crise ‘anthropologique’ a eu sur le psychisme des gens !
Quant à moi, je ne crois pas que LA Révolution va avoir lieu ….
Selon moi, la crise prendra la même forme qu’un tremblement de terre : après un choc principal, il y aura des chocs secondaires de plus en plus petits (ceci est contraire à l’avis de P.Jorion , qui croit en une crise en W).
Le capitalisme (néolibéralisme) ne va pas disparaître, mais seulement ses excès, à condition que nos gouvernants tiennent compte des avis des intellectuels tels que P. Jorion.
Le chômage va augmenter, et nous allons bientôt assister à une inflation conséquente (pas une hyperinflation), surtout à cause des produits pétroliers, agricoles… (commodities).
La baisse du dollar sera limitée (pas de dévaluation massive).
Les restrictions budgétaires risquent de faire mal et on peut s’attendre à des troubles sociaux.
A ce jour, on ne peut encore rien dire de l’éventuel impact de la grippe mexicaine sur la population et l’économie.
Voilà donc mon avis personnel et mes conclusions, qui sont le résultat de l’analyse de la situation que j’ai entreprise. ..
Bonsoir,
AIG renoue avec les bénéfices, la bourse continue de monter, les banques font des profits et distribuent des bonus mirobolants, le chômage US baisse en intensité en juillet (il ralentie sa chute par 2), les besoins de consommation sont toujours gigantesques, les taux sont bas, le marché est inondé de liquidité, les prix ont baissé, les gens en ont plein le cul d’entendre parler de la crise, ce sont les vacances, le marché automobile en France est en croissance depuis la prime à la casse… Tout va bien et le reste va moins pire ! Pourquoi quitterions nous le casino ? C’est climatisé, les hôtesses sont belles et sympa, l’ambiance est électrique.
Faut-il en rire, en pleurer, se soumettre, se révolter ?
Rien ne changera, rien ne s’écroulera avant des lustres. Paris tenus ? Nous sommes des Don Quichotte égarés dans le virtuel à prêcher la fin d’un monde, qui ne se produira pas. Jésus l’avait déjà prédit il y a 2 milles ans, force est de constater qu’il s’est gouré. J’en viens à citer jésus, c’est vous dire dans quel état de délabrement mental ce flot de bonnes nouvelles économiques me met.
Les fondamentaux sont toujours les mêmes, une espèce prédatrice totalement idiote, douée, d’un pouvoir de démiurge. Faites vos jeux mesdames, messieurs (à la fin la banque rafle tout, rideau et sucez des cailloux).
@ Daniel
Vos remarques sont assez rapides et vous allez vite en besogne en décrétant que sur les deux affirmations (fraude et parasitisme) « l’une est contestable, l’autre est fausse »…
Etant écologue, je ne reviendrai que sur la notion de parasitisme qui m’est très familière au sens générale et pas d’un point de vu sociologique.
Vous dites que le fait que le parasitisme ait un rôle de régulation est grotesque et révoltant… C’est pourtant bien la réalité !!… Tout du moins dans la plupart des écosystèmes !!!… Je m’explique… D’abord, logiquement, les parasites vont avoir tendance à évoluer pour s’adapter à la nourriture la plus abondante… Ou pour être plus rigoureux, les parasites d’hôtes nombreux ont plus de chances de se reproduire et donc d’infester encore plus d’hôtes… En ce sens, l’homme fait figure d’hôte très intéressant (et on peut se demander s’il ne serait pas une bonne chose que la population humaine soit ainsi régulée même si bien sur cela engendrera de nombreux morts… La question se posera de toute façon tôt au tard !!!) !! Ensuite, parasites et hôtes s’affrontent au cours de ce qu’on appelle communément la « course aux armements »… Le parasite « va vouloir » tirer toujours plus de profits de son hôte tandis que l’hôte va chercher à éliminer son parasite… Ceci conduit à une dépense énergétique (énergétique dans le cadre des écosystèmes naturels, financiers dans le cadre de la société) très importante qui peut conduire à la disparition complète du couple hôte-parasite… En effet, si le parasite « charge » trop son hôte alors il le tue et compromet donc les chances de sa descendance de trouver un hôte et si l’hôte dépense trop d’énergie à tuer son parasite alors il risque de se compromettre lui même (car l’énergie qu’il consomme contre le parasite lui fera défaut pour trouver de la nourriture et/ou se reproduire)… Mais ceci n’est pas inéluctable !! Au contraire même, une relation hôte-parasite peut même évoluer en symbiose… En effet, lorsque les deux partenaires arrivent aux points ou la course aux armements met leur existence en péril alors on atteint parfois ce que l’on nomme « la paix armée »… Cette paix constitue un équilibre : le parasite prend ce qu’il lui faut pour vivre tout en épargnant son hôte, l’hôte combat son parasite pour le maintenir à un certain niveau mais sans dépenser trop d’énergie… A ce moment là, on entre dans une interaction plus durable qui peut alors déboucher sur de la symbiose… C’est ainsi qu’on explique les mitochondrie des organismes eucaryotes (les mitochondries seraient issues d’un parasite, elles sont aujourd’hui « les sources d’énergie » des eucaryotes tels les humains) de même que les chloroplastes.
D’un point de vu social, comment transposer ces observations biologiques ? Là je ne sais pas trop… Ce qui est sur, c’est que les grands parasites de notre système social (je ne parle pas des petits fraudeurs qui piquent 1000 balles dans les caisses de l’assurance maladie et que l’on combat à coup de millions !! Là on voit bien qu’il s’agit délibérément d’engager une course aux armements pour rien si ce n’est pour compromettre l’assurance maladie elle-même soit l’hôte !!!), il parait évident que ceux là ne souhaitent pas aller vers une paix même armée mais son prêt à tout pour conserver leurs privilèges et en avoir toujours plus… Après eux, le déluge…
Aussi, il ne s’agit en fait pas de parasites mais bien de prédateurs… Et là le système est tout autre !… Plus question de possibilité d’une symbiose !!!…
@ François Clerc
Well, je conçois que s’accommoder du moins mauvais n’est pas idéal. Mais quand on voit la formidable resistance au changement du systeme actuel, je crois qu’il faut savoir se résigner à avancer à petits pas, pourvu qu’ils soient dans la bonne direction. Casser la dynamique spéculative qui est au cœur de la puissance du systeme financier actuel serait, je crois, un bon début. L’illusion de la génération spontanée de la richesse n’a que trop duré et trop perturbé nos sociétés. Il est temps qu’elle cesse. Cette option qui change lentement mais surement me semble plus réaliste que le choc révolutionnaire des glorieux lendemains qui ne changent le plus souvent que le lendemain, dans la brutalité et la douleur. Pour le reste, il me semble que le concept de constitution économique que défend Paul Jorion serait la meilleure « feuille de route » possible pour progresser dans ce long cheminement.
Jean-Paul
@ Jean-Paul Vignal
Je suis en phase avec votre analyse…
J’y souscrirai totalement mais…
Avons nous le temps de ces changements graduels ?!… Si on ne s’occupe que de la sphère économique, pourquoi pas… Si on se préoccupe de la sphère sociale cela devient plus dur (combien de temps les prolos pourront encore supporter cette situation ? Combien de temps encore avant que des salariés ne décident effectivement de faire sauter leur outil de travail avec des bouteilles de gaz ?). Enfin, si l’on regarde la situation écologique en face alors là clairement nous n’avons plus le temps !!!… Augmentation des températures, des niveaux des océans, augmentation des phénomènes climatiques extrêmes (sécheresses, inondations, tornades…), perte effroyable de la diversité biologique qui met à mal l’équilibre des grands cycles géo-biologiques, raréfaction des matières premières et des terres arables, déplacements de populations massifs dit de réfugiés climatiques…
Nous ne pouvons plus nous payer le luxe d’un long cheminement… Le capitalisme financier nous a trop vite conduit vers le mur… Peut-on soigner un cancer généralisé en phase terminal avec de l’homéopathie ?… Je le crois pas malheureusement…
Alors certes, le choc révolutionnaire ne change le plus souvent que le lendemain dans la brutalité et la douleur… Ceci étant dit, le capitalisme c’est la brutalité et la douleur au quotidien pour le plus grand nombre… Quant à faire en sorte que le choc révolutionnaire puisse durer plus d’une journée… Je crois que cela ne tient qu’à nous tous… Sinon, c’est la Terre qui se débarrassera de la brutalité et de la douleur que lui inflige l’Homme depuis trop longtemps.
Comment vous dire…on s’en fout un peu de la stabilité des marchés c’est un faux probleme
c’est pas ca qui fait la prospérité ou la ruine d’un pays c’est comme si on disait qu’en fermant les casinos on stabiliserait l’économie
Par contre on pourrait commencer a interdir aux banques d’intervenir sur les marchés avec l’argent des contribuables meme si elles prétendent souvent jouer avec leurs fonds propres elles ne produisent rien elles se contentent de prendre des comissions sur les paris et de piquer du liquide aux joueurs malchanceux et quand elles sont a sec elles coupent les crédits aux entreprises et rakettent les personnes en difficulté via les agios a 17 pourcents c’est ridicule caricatural mais la réalité est bien pire
car elles prélèvent indirectement un impot via l’état pour se renflouer en cas de faillite.
Que la bourse s’agite tant mieux ca amuse les joueurs mais les banques ont un role trop crucial a jouer dans le développement économique et l’équilibre des nations pour qu’on les laisse prendre jouer au casino avec l’argent des autres et une impunité totale.C’est un peu comme si on laissait EDF se diversifier a faire de l’électroménager et de hifi et qu’ils s’amusaient a faire des hausse de tensions sur le secteur pour griller les téléviseurs, vous me direz quelle idée! Edf payerait tres cher des techniciens capables de faire flamber un maximum de téléviseurs en une impusion sur le réseau eh bien c’est exactement ce que font les tradeurs et les automates de trading ils torturent les marchés pour prélever de l’argent ca ressemble a de l’abus de pouvoir
Les nationalisations au moins partielles sont nécessaires ainsi que le démantellement de toutes les banques « too big to fail »
avec leur dirigeants « too big to jail », c’est a croire que plus on est irresponsable plus on est payé.
Tout le monde parle de « crise systémique » mais en omettant bien de rappeler la propriété fondamentale du « système » : ceux qui peuvent agir dessus, – pour le réorienter, comme le pilote d’un avion change de cap -, n’ont absolument rien à cirer de « l’économie réelle ». Ces deux mots, que tout le monde accolent sans y prendre garde, sont d’ailleurs lourds d’une absurdité toute kafkaïenne, car enfin, rien de plus « réel » et « concret » que le fric, les comptes dans le rouge, et les bonus. Mais ils disent bien que, désormais, et sans doute pour longtemps, il y a deux mondes : celui des petites gens, et celui des financiers. Deux mondes avec chacun leur économie propre, l’une flottant au-dessus de l’autre comme l’huile sur l’eau. Avec nos deux présidents bling-bling, Sarko et Berlu, avec ces démocrates US qui sapent les projets d’Obama sur la santé, comment ne pas voir que l’époque en est encore au capitalisme libéral comme elle était au fascisme dans les années 30 ? La crise n’a pas entamé l’atmosphère, seulement remué la blogosphère, et le capitalisme se porte toujours aussi bien.
@ vincent
Je partage votre analyse. On croyait que la fin du monde (ou du capitalisme) était arrivé et force est de constater que finalement, tout est reparti comme avant, avec des riches encore plus riches (puisqu’ils ont la bénédiction des politiques) et des pauvres encore plus pauvres (puisqu’ils ont la dette à payer, la dette des riches évidemment).
Cette crise n’aura finalement été qu’un moyen pour la finance de mieux contrôler la politique, comme un python resserre ses anneaux sur sa proie, de se débarrasser des actifs pourris en les refilant de force aux contribuables et en piochant dans les caisses des États dans la plus grande impunité.
C’est sur que quand un bandit couche avec la fille du shérif, la banque court tous les risques.
Tout ça (ne nous rendra pas le Congo)…
A un moment il faudra agir faire quelque chose
l’idée d’une constitution c’est bien mais a quoi bon les solutions sont connues mais
le monde financier a plus de poids que le monde politique qui semble acheté (voir financement de la campagne d’obama)
toutes les solutions proposées de régulation vont a l’encontre des interrets des financiers
La solution adoptée c’est la paupérisation d’une partie de la population baisse des salaires, baisse de la consommation
destruction d’activités,les déséquilibres il n’y a apparemment rien a négocier
que peut faire la résistance quelles sont les armes
a mon avis le drapeau blanc et la greve de la faim ne sont pas tres utiles pour négocier ni les cris dans la rue ou les grognements devant la télé , le journal ou son ordinateur
quels moyens de pressions restent ils?
Apparemment nous sommes encore dans le déni des probleme (sauf ici)et apres?
@ Maxime 7 août 2009 à 20:26:
Dans ma hâte, sentiment d’urgence, j’ai copié/collé le premier jet.
Il faudrait lire ‘ dans l’extrait, au moins 2 affirmations fausses ‘
Je ne vais pas trop vite sur le fond. La comparaison entre Société et organisme biologique
ne doit pas être poussée trop loin. Pensez qu’au nom des principes d’évolution,
solides seulement en biologie/écologie, vous pourriez être jugé inadapté et bon à disparaître.
non vous directement mais votre lignée.
Qui est le Darwin de la Société humaine ? N’existe pas.
Vous faites appel à la symbiose; je l’ai exclue de ma critique mais en fait
je ne désire pas qu’un banquier soit en symbiose avec moi.
Et je fais mon possible pour garder de saines distances.
Les comparaisons ont leur limite; il est bon de rappeler que la société humaine,
existant à un seul exemplaire à un moment donné, n’est pas un objet de laboratoire:
l’observateur ne peut s’en extraire. Tout au plus, les sociétés évoluent dans le temps,
comme les espèces, mais l’analogie reste superficielle.
La question est morale et sociale, de bons outils existent, inutile de l’élargir.
Retour aux quelques lignes finales.
Ce genre de discours me met profondément mal à l’aise.
Imaginons:
Dans le pays du Mysogistan(1), les femmes sont violées et violentée dans une proportion
de 35% et à tout age. Elles le sont surtout par des proches.
Les plaintes devant la police ou la justice sont minoritaires.
La criminalité étant très elevée et les services débordés, les plaintes aboutissent rarement,
même quand cette forme de violence se termine par la mort.
A partir de là, on peut broder sur la « normalité » du fait, dire que c’est un fait de société massif et « intégré »,
et ‘qu’il faut faire avec’. On peut plaindre les hommes obligés d’en passer par là, pour ainsi dire contraint et forcé.
( si ils pouvaient faire autrement, ne resteraient que les cas pathologiques).
On peut s’inquiéter des conditions pratiques, vues du point de vue masculin naturellement.
( « que font les autorités, rien n’est prévu… l’offre est si rare, on est bien obligé et pas un seul gendarme en vue »).
On peut renforcer tout ça en invoquant la pauvreté et la misère sociale- cette « explication » n’est pas si rare-.
Et oublier la qualification de crimes, et plus encore oublier la souffrance des femmes, toutes, victimes ou non.
(1)=Le pays existe, mais j’ai perdu les références, peut-être France-Culture un matin de 7h25 à 7h30,
Mes « broderies » sont à peine forcées par rapport à celles lues ou entendues.
Le pseudo-réalisme est révoltant.
Présenter une situation condamnable – en droit ou au nom de la morale- comme généralisée
ou comme inéluctable- ( « c’est ce qui vous attend. Soyez réaliste, faudra vous y adapter »)
est révoltant, toujours.
Le relativisme moral doit avoir des limites.
Il est inacceptable que
« la fraude et le parasitisme […] ont […] un rôle de régulation socialement utile ».
les mots « socialement utile » venant en complément d’action ou de fait
peu défendables ou négatifs au plan moral et social sont choquants.
S’agit-il de défendre la mémoire de Robin de Bois ou de Mandrin ?
Qui sont les fraudeur et parasite dont les rôles sont magnifiés ?
Si ce sont des « petits » ils seront rapidement sanctionnés.
Si la taille des méfaits est de la classe d’un Madoff, c’est environ 5 ans de liberté d’action
et plus d’un siécle de prison; c ‘est aux USA, il est vrai.
En quoi la fraude et le parasitisme participent-t-ils à la régulation?
Où est l’utilité sociale?
Plaçons nous de l’autre coté :
Je ne veux pas défendre une oligarchie, ou une classe si bien décrite à cette adresse
« http://www.pauljorion.com/blog/?p=4029 », mais si « ils » sont volés
je ne vois pas en quoi le vol participe à la régulation de leur activité.
et une spoliation reste un vol, indépendemant des qualités des victimes.
Plus encore, « ils » ont montrés leur aptitude à ne jamais supporter une perte.
A l’opposé, – ils seraient les spoliateurs supposés- je ne vois absolument pas
où réside l’utilité sociale. Augmenter leurs primes, bonus et stock-option
d’une source échappant au fisc ?
Ces lignes, que je repousse autant qu’ il m’est possible, ne sont pas nécessaires à la
substance d’un texte intéressant par ailleurs. Reste le pourquoi de leur présence.
Qu’elle peut être l’origine de pensées aussi bénignes en apparence
et si moralement désastreuses ?
@ Jean-Paul Vignal:
J’imagine que vous êtes occupés mais pouvez vous répondre aux questions suivantes,
si M.r Jorion le permet. Soyez en remercier d’avance:
En quoi la fraude et le parasitisme participent-t-ils à la régulation?
En quoi réside l’utilité sociale des fraude et parasitisme ?
@ Jean-Paul Vignal
Le choix entre les petits pas qui vont dans le bon sens et les lendemains qui ne chantent, je crois avoir déjà entendu cela quelque part déjà ! L’expérience n’a-t-elle pas montré que les petits pas n’aboutissent pas et que les lendemains ne chantent pas ?
Sans doute, faut-il poser autrement cette question pour ne pas se retrouver devant le même dilemme. En partant de ce à quoi on veut parvenir.
Suis-je le seul à ne rien comprendre, je m’explique quand je lis ceci en dépêche AFP :
« 247.000 emplois ont été perdus sur le mois de juillet, soit nettement moins que ce qui était anticipé. Le taux de chômage n’augmente plus et a baissé à 9.4% de la population active »
= Wall Street dopé par l’emploi (donc on se retrouve avec le Dow Jones qui progresse de 1,23% à 9370 points et le Nasdaq Composite gagne 1,37% à 2000 points) OUAISSS , alors que l’on parle toujours de destruction d’emplois!!!
Rentrons un peu plus dans le détail qu’est ce qui rend tout le monde si optimiste :
« Une bonne surprise alors que les économistes tablaient sur 325.000 suppressions d’emploi. Le taux de chômage a reculé à 9,4%, contre 9,5% le mois précédent, un repli inédit depuis avril 2008. »
Oui mesdames et messieurs une bonne surprise on gagne 0,1% champagne!!!
Je suis asses cartésien (scientifique de formation) chez moi quand on est toujours à moins quelques choses et que l’on gratte 0,1% on est toujours à moins quelques choses, et encore ce ne sont que des chiffres, mais derrière ces statistiques il y a des vraies gens qui souffrent et donc 247.000 emplois ont été perdus sur le mois de juillet, où est la limite qui va faire hurler les gens ? (moi ça y est j’ai atteint la limite globalement).
Je veux dire j’ai une tête pour penser et lire ce genre de chose me révolte….
J’oubliais une dernière pour la route : du coup en France au cac40 c’est la fête aussi,
« Nouveau record annuel à la bourse de Paris Les chiffres de l’emploi américain au mois de juillet ont permis à la place parisienne de se ressaisir. «Le CAC pourrait terminer l’année entre 3 500 et 3 700 points »
Du coup l’auteur de cet article Jean-Paul Vignal (merci à lui pour cet article)à sans doute raison finalement…. Bien triste, les bons résultats sont fictif (tricherie comptable, super ordinateur casino, etc…) la dette grossit a vu d’œil mais tout va bien, monsieur Jorion (merci à vous pour votre blog) un Article de prédiction nous donnant un scénario pour la fin de l’année voir un peu plus loin ?
Ps : dépêches AFP trouvé sur le site du figaro
@Crapeau Rouge :
.. en de futiles tentatives pour résoudre le divorce des huiles et des eaux.. (E.A. Poe, ed. Bouquins)
une autre traduction :
http://www.biblisem.net/narratio/poebonbo.htm
..tentatives frivoles pour réconcilier l’éternelle dissension de l’eau
et de l’huile dans les discussions morales. Pas du tout. Bon-Bon était
ionique – Bon-Bon était également italique. Il raisonnait à priori, il
raisonnait aussi à posteriori. Ses idées étaient innées – ou autre
chose. Il avait foi en George de Trébizonde – il avait foi aussi en
Bessarion. Bon-Bon était avant tout un Bon-Boniste.
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Le raisonnement *à priori*, nécessite de se construire un modèle de la réalité, et non pas de se baser sur le passé, l’histoire, l’expérience, car le monde change et l’expérience peut faillir. Raisonner n’est pas observer…
Le modèle écologique du parasitisme et de la symbiose.. est un modèle, soit.
Je préfère un modèle cybernétique, plus exactement électronique qui prend comme objet le transistor. Un transistor étant un amplificateur, il est comparable à une entreprise qui amplifie bien quelque chose, tout le monde le voit, et sent bien que l’entreprise est traversée de divers courants ou flux monétaires, qu’elle les distribue d’une certaine façon, comme le transistor.
Si l’entreprise est un dispositif cablé sur elle-même, on peut reproduire le shéma avec un transistor en branchant sa sortie sur son entré. En considérant que la « sortie » de l’entreprise est la masse salariale, cette valeur est à reporter à l’entrée (ce qui permet de la faire fonctionner) donc la masse salariale correspond à ce qu’elle pourra vendre (elle est cablé sur elle-même)
Il est clair pour tout le monde que ce dispositif s’amortit très vite. Il s’agit encore de la Loi de Says… où l’on voit avec ce shéma que n’importe quel groupe d’entreprises est condamné à exporter au delà de ses salariés, sinon il faut du crédit.
Comme nous n’avons plus de crédit, CQFD la catastrophe est garantie. Et aucune mesure de régulation n’y changera quelque chose, il faut des mesures de redistribution.
L
« La solution ne peut donc être que politique, et si possible globale, il faut le dire. »
C’est l’idée reçue de beaucoup de gens et si possible de manière globale, oui il ne faudrait surtout pas qu’un tout petit pays commence déjà à le faire autrement sans nous. Oui nous voulons surtout changer le monde, ou les choses en passant obligatoirement et principalement par des gens fonctionnant comme nous, nous sommes des gens si prudents, si intelligents un peu comme les autres si vous voyez ce que je veux dire. Quelle grande course à l’échalote c’est sur cela va très mal finir pour le monde… Nous qui ne valons en fait guère mieux que les autres sur le fond …
@ Mr Vignal.
« Le débat n’est pas anodin: le monde réel a besoin de stabilité et de visibilité pour opérer à son efficacité maximum, alors que le monde financier a besoin de mouvement brownien pour bien vivre. »
Il ne faut pas confondre mvt Brownien géométrique et volatilité.
Un mvt brownien avec un très faible volatilité assure une excellente visibilité.
Peut être avez vous voulu parler de la dimension du mouvement brownien ? (Dimension 2 par passage à la limite oui c’est ètrange pour une courbe mais les pas de temps seraient une infinité d’instants dégageants des variations de cours « mesurable » et non nuls et « rempliraient » dc l’espace)
@ Daniel
Merci pour vos remarques.
Une petite précision : je ne compare pas « société humaine et organisme biologique », je compare l’organisation de l’espèce humaine par rapport à l’organisation des autres espèces et les relations qui s’établissent entre toutes ces formes d’organisation en lien avec l’environnement. C’est cela, pour moi, qu’être écologue. Et c’est parce que c’est relations sont extrêmement importantes que l’on se saurait dissocier l’Homme de la biosphère. Vous dites que « la question est moral et social, qu’ils existent de bons outils, qu’il est inutile d’élargir »… Je dis que ces outils ne sont d’aucune utilité sans ceux de l’écologie et de l’évolution.
En réalité, c’est d’ailleurs une mauvaise lecture de la théorie de l’évolution et de l’écologie qui a légitimé ce système capitaliste capable de mettre toute la planète en danger !… Une de vos phrases est très révélatrice en ce sens. Vous dites : « Pensez qu’au nom des principes d’évolution, solides seulement en biologie/écologie, vous pourriez être jugé inadapté et bon à disparaître ». Effectivement, c’est une telle sentence typique du néo-darwinisme qui a légitimé la loi de la jungle, la loi du plus fort, celle qui a permet d’expliquer l’eugénisme et aussi de légitimer le capitalisme financier… Sauf que cette phrase est totalement fausse !!… Car dans la nature n’intervient pas la notion de jugement !!!… De plus, quand Darwin parlait de « sélection naturelle » et de « survie du plus apte », il parlait plus de coopération que de compétition. Il notait d’ailleurs : « Les communautés qui renferment la plus grande proportion de membres sympathiques les uns aux autres, prospèrent le mieux et élèvent le plus grand nombre de rejetons » (cf l’origine des espèces). Seulement cette parole a été transformé. On peut noter que c’est en fait le sociologue anglais Herbert Spencer qui a inventé le « darwinisme social » en détournant le sens original de Darwin… Et voilà comment à partir d’un bel outil écologique on se retrouve avec l’un des pires outil sociologique !!… Alors non, vraiment ne sortons pas la question social et économique de l’écologie !!!… Ne nous condamnons pas dans cette voie sans issue !… Au contraire, reprenons d’où nous avons dévié !… Vous demandez « qui est le Darwin de la société humaine »… De la même manière que Darwin ne fut rien sans ses nombreux prédécesseurs (de Lamarck à Aristote), nul doute qu’il en existe plusieurs… Je pourrais citer Marx, Proudhon, Kropotkine !… De quoi nous donner de bonnes idées pour changer notre système social en adéquation avec l’écologie !…
Mais à la différence que nous ne sommes pas des bêtes… Nous pourrions effectivement de pas recopier dans notre société certains éléments des écosystèmes naturels ! Cela vaut pour le parasitisme !
PS: vous dites « je ne désire pas qu’un banquier soit en symbiose avec moi, et je fais mon possible pour garder de saines distances »… J’acquiesce ! En même temps, nous trainons tous les deux sur ce blog où il y en a sans doute plus d’un !! Et en ce qui me concerne, je suis heureux de lire leurs commentaires pour mieux comprendre le système que je combat !!… Nous avons tous à apprendre les uns des autres !!!
M. Attali, d’où il est, se plie par intérêt purement personnel à ménager des susceptibilités dont nous n’avons que faire (nous étant les 99,999 % des gens qui ne parviennent jamais à ce sentiment stupide qu’ils contrôlent quelque chose dans les affaires du monde). Jean-Paul Vignal semble avoir les mêmes préoccupations que M. Attali. Cela enlève à peu près tout intérêt à leurs propos.
Il paraît que le super ordinateur de Goldman Sachs analyse les dépêches d’agence pour pouvoir parier ensuite sur tel ou tel mouvement. Il suffit donc de biaiser ces dépêches en disant par exemple que les subprimes sont un excellent placement ou que Madoff est un génie pour que l’ordinateur ne soit plus qu’un ouvre boite comme un autre qui nous offrira une belle conserve pleine de vermine. L’escroquerie en tant que régulation sociale, voire défi sain à l’intelligence, ok mais quand les escrocs dirigent le monde vers une perte certaine ? En tous cas la bourse a repris de belles couleurs mais nous dit un grand banquier français ( de chez Natixis ou ailleurs, je ne sais plus), c’est parce que l’ »économie va beaucoup mieux ». Reste à savoir ce que l’on appelle économie, un chômeur n’a apparemment pas la même définition que ce monsieur.
@pineda
Non,pas de morale sur la planéte terre , il n’y a ici bas que deux sortes d’état pour l’Etre Humain :
Celui de dominant (mettez y tous les dévoyés de toutes classes sociales)
Celui de dominé (ilotes et assimilés) que nous sommes et majoritaires à environ 99 %.
Une régle (dite régle d’or chez les anglo-saxons) :
ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse
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Quand à se soumettre à une machine,faite de main d’homme,c’est une grande première de l’Histoire de l’Espéce noble…J’aurais envie de dire une dernière !!!
@ Tous
Merci beaucoup à chacun de vous pour vos réactions, et à Paul pour nous donner l’occasion de nous exprimer sur des sujets auxquels nous ne pouvons effectivement pas grand-chose individuellement, mais qu’il est essentiel que nous essayions de nous réapproprier collectivement. Aujourd’hui, l’important est, me semble t’il, de créer du consensus parmi les 99.99% de ceux d’entre nous qui subissent les caprices des 0,01% restants. Je crois tres sincèrement que les propositions de rupture n’y parviendront pas. Je suis « financier » de formation, et je l’ai été un peu, pour voir, pendant quelques années ; je sais que beaucoup d’entre eux qui l’ont été toute leur vie font honneur à leur profession, et ont honte de ce qu’elle est devenue. Que cela plaise ou non, ce sont eux qui peuvent objectivement faire évoluer les mœurs et les pratiques dans le bon sens. Encore faut il qu’on leur propose des objectifs et des transitions qui leur paraissent compatibles avec la situation actuelle et avec leur éthique. Une vingtaine d’années de libéralisme version avancée ont crée un environnement d’hyper compétition. Il faut y mettre fin d’une façon ou d’une autre pour sortir de l’impasse collective à laquelle elles ont conduit. J’ai la faiblesse de préférer la méthode douce, et je crois tres sincèrement que démanteler les mécanisme spéculatifs qui régissent le fonctionnement des marchés financiers est un préalable indispensable que tous les gens de bonne volonté, même les financiers, comprennent, et accepteront. Ils savent en effet mieux que personne que l’on ne finance rien de stable et de durable avec des paris à court terme sur des bons de caisse.
Concernant la participation de la fraude et du parasitisme à la régulation sociale, ceux qui ont connu les heures noires de l’occupation pendant la seconde guerre mondiale, ou ceux qui ont vécu derrière le rideau de fer à la belle époque, savent que « le marché noir », qui est en quelque sorte une combinaison des deux, est une façon de survivre dans un environnement devenu fou. C’est simplement ce que je voulais dire. Mais il n’empêche que la prohibition crée toujours sa propre antidote, et que réglementer les marchés financiers est pratiquement impossible car il y aura toujours des « paradis fiscaux » quelque part. Tout ce que l’on peut, et tout ce que l’on doit, s’efforcer de faire est qu’ils ne puissent pas servir de refuge à tous ceux qui bénéficient de la générosité des contribuables pour préserver leurs intérêts individuels
L’argument de la liquidité, brandi pour légitimer les cotations en continu sur des plages de temps les plus longues possibles, s’oppose au principe de « partenariat de long terme » qui fonde le lien entre l’actionnaire et l’entreprise, selon tous les manuels d’économie. Dans les faits, on observe que la stabilité des « grands » actionnaires, bien que souvent ultra-minoritaires dans les grandes sociétés cotées, permet à ces derniers de squatter les conseils d’administration, et ainsi d’exercer le pouvoir sur des entités dont ils ne détiennent qu’une fraction ridicule. C’est déjà un dévoiement de l’ordre capitaliste de la propriété ; de la prestidigitation.
Le fonctionnement actuel des « marchés financiers » confirme l’analyse que fit en son temps (années 90) François Rachline dans son passionnant De zéro à epsilon, contestant la pertinence d’un système d’échanges équilibrés, qui est le socle de la pensée économique (le zéro), au profit d’un processus caractérisé par « un ensemble de dettes qui circule sans espoir d’extinction » (pas d’équilibre mais un epsilon de butin, où la capture de richesses se fait exclusivement par la monnaie). Il définit ainsi le passage à l’économie moderne : « A l’économie verticale de l’agression et de la distribution, du prendre, succédera une économie horizontale, celle du vendre, que nous pouvons nommer l’économie tout court ». Si bien que pour lui, il n’y a pas lieu de distinguer l’économie réelle de l’économie monétaire, car strictement, l’expression économie monétaire est un pléonasme ».
Rien ne justifie rationnellement que le prix d’une action varie plusieurs fois par seconde, ni même seulement plusieurs fois par jour, sinon le besoin de faire naître un différentiel, un epsilon, qui crée les conditions d’existence de l’industrie de la gestion financière, ayant vocation à capturer le maximum de ces différentiels artificiels. « On produit faute de butin » écrit Rachline. La finance moderne a tiré la quintessence de cette observation, en créant un gisement de butin bien réel par des mouvements de prix totalement artificieux. C’est génial, tant que perdure la croyance qu’il peut naître quelque chose de rien, au mépris des lois élémentaires de la physique.
Intéressante analyse de « The Efficient Market Hypothesis » sur le site de john Mauldin:
http://www.frontlinethoughts.com/article.asp?id=mwo080709
« Il paraît que le super ordinateur de Goldman Sachs analyse les dépêches d’agence pour pouvoir parier ensuite sur tel ou tel mouvement. »
Et il séduisait beaucoup le nouvel ordinateur de Golman Sach par les nouveaux prodiges et calculs financiers qu’il lui était donné d’opérer en présence de beaucoup de décideurs, disant à ces mêmes personnes très influentes et riches
de produire avant tout en vitesse de plus belles dépêches d’agence afin de pouvoir de nouveau vivre selon de meilleures valeurs spéculatives en société se complaire davantage là dedans, les marchés donc n’ont pas besoin d’être moralisés ils se calculent et se corrigent tout seuls c’est le grand progrès financier de l’homme, de toutes façons la machine n’est ni bonne ou mauvaise, est elle simplement bête ou machine elle ne fait qu’appliquer strictement à la lettre et non à l’esprit les mêmes ordres venants de ses créateurs, de ses dévots à quand un plus grand calculateur pour pouvoir parier plus rapidement sur tel ou tel mouvement de foule supplémentaire. A moins bien sur qu’un jour
en finisse davantage par formater l’esprit des hommes pour mieux plaisir à nos élites déchus. Pure fiction ou réalité ?