La nuit du 4 août

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

In English here.

Une chose est certaine, il y a deux cent-vingt ans exactement, durant la nuit du 4 août 1789, il ne fut pas question de « risque systémique ». Et pourtant ! Durant cette nuit historique au cours de laquelle l’Assemblée nationale vota l’abolition des privilèges, la France, par la voie de ses représentants, entérina la fin de la féodalité, victime du risque systémique.

Il faut y réfléchir aujourd’hui et tout spécialement parce que nous n’avons pas encore suffisamment pris conscience du fait que lorsqu’on se mit à évoquer en 2007 le « risque systémique », il ne s’agissait pas d’une menace à venir pour le capitalisme mais bien de ce qui venait de le blesser mortellement et sous nos propres yeux. On se penche maintenant sur lui, feignant de croire que ses jours ne sont pas en danger et des optimistes à la sincérité douteuse clament à la cantonade qu’on lui voit reprendre des couleurs. Il est en vérité à l’agonie et rien ne pourra plus désormais le sauver.

Une solution existait en principe, exploitée ad nauseam lors des alertes précédentes, mais qui ne fut d’aucun secours cette fois-ci, bien trop coûteuse dans un contexte où les États avaient cessé de disposer de moyens de cet ordre de grandeur. La « privatisation des profits, socialisation des pertes », formule classique en cas de crise du capitalisme, a cessé d’être d’application face à l’orgie d’endettement à laquelle la finance s’est abandonnée au cours des trente-cinq dernières années. Les paradis fiscaux ont veillé à ce que seuls les pauvres paient encore des impôts, et les sommes dérisoires que ceux-ci parviennent à rassembler et à verser à l’État, ont fait de la socialisation des pertes encourues par la finance, un objectif désormais hors d’atteinte.

Alors on ferme les yeux et l’on touche du bois ou bien l’on prie. On dissimule la gravité de la crise, on dope les efforts de propagande en espérant que si le moral s’améliore, les choses iront peut-être mieux assez longtemps pour que le système tout entier se refasse une santé. Ce faisant, des îlots de prospérité se recréent, en particulier grâce aux commissions colossales que génère la liquidation de l’ancien système, primes touchées par ceux qui furent responsables de sa perte et qui apparaissent encore une fois récompensés, contre toute logique et contre toute justice.

Les plus faibles furent abandonnés à leur triste sort et les moyens dont on disposait furent mobilisés pour mettre sous perfusion les rares survivants (aux États-Unis : Goldman Sachs, Morgan Stanley et J.P. Morgan Chase), confortant la thèse d’une « oligarchie » faisant barrage à une solution réelle des problèmes. Lorsqu’on se retourne vers le passé, ce sont eux du coup, ces gloutons pitoyables, incapables de se sevrer de leurs excès de table, qui semblent avoir réglé la danse de toute éternité. Lehman Brothers, passé aux profits et pertes le 15 septembre de l’année dernière, était un concurrent de Goldman Sachs et l’on note alors avec un haussement d’épaules : « Ne vous l’avais-je pas dit : « Government Sachs » ! »

Or durant les beaux jours une concurrence féroce régnait entre les banques et la thèse de l’inféodation du capitalisme à l’« oligarchie » lui suppose a posteriori une robustesse mythique dont il ne reste en tout cas rien aujourd’hui. « Les choses iraient bien », affirme-t-on maintenant, « si les méchants (lisez : le dernier carré) n’avaient pas kidnappé l’héritière ! Mettons-les à l’ombre et tout rentrera dans l’ordre ! » Si cela était seulement possible ! On n’assista pas, je l’ai dit, à un processus en deux temps où, dans le premier, l’on prenait conscience de l’existence du risque systémique et dans le second, on en prenait avec effarement la juste mesure : on découvrit l’existence du risque systémique lorsqu’il avait fait son œuvre et que le pot-au-lait était brisé.

Les soubresauts du moribond se poursuivront quelques temps encore et sa survie assistée nous convie, non plus dans la Wall Street florissante d’autrefois mais dans son cadre en ruines, au spectacle renouvelé de tous les excès passés : ceux d’une aristocratie condamnée à terme, s’accrochant désespérément aux dernières bribes de son pouvoir et aux signes passés d’un Âge d’Or définitivement éteint.

Quand aura succédé au système capitaliste celui destiné à prendre sa suite, la succession de l’un par l’autre n’apparaîtra pas comme ce qu’elle est pourtant : la substitution banale d’un système neuf à un autre cassé, mais comme le triomphe de la Raison : l’évacuation sans gloire d’une classe corrompue, terrassée par ses propres outrances.

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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171 réponses à “La nuit du 4 août”

  1. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    Flute j’aurais du me relire le voir avant l’autre …

  2. Avatar de Cedric
    Cedric

    @jean luc
    ça fait un peu film de M6 sur « le complot des autorités sur la population » cet article

  3. Avatar de vanham
    vanham

    @Jean-Luc

    Merci pour l’article. Il faut éviter de tomber dans le piège des théories du complot et se baser sur les sources officielles et scientifiques. L’article est basé sur beaucoup d’hypothèses sans réels fondements, mais bien sûr tout est possible….
    A l’instant, on ne sait pas comment le virus va muter : on peut seulement dire qu’il est plus virulent que pour une grippe ordinaire et que le taux de mortalité est plus élevé aux Etats-Unis (1/97).

  4. Avatar de Crystal
    Crystal

    @ GD

    Oui j’ai lu la suite de votre message.
    j’entends bien que vous comprenez que le mode de vie occidental n’est pas généralisable.

    Mais je n’en démords pas parler de démographie est hors sujet.
    Cela ne fait pas partie des problèmes urgents à régler voir des problèmes tout court.

    La FAO dans le rapport 2007 nous dit que la planète est capable de nourrir 12 milliard d’individu.
    Ce qui m’amène à conclure que la marge de manœuvre est encore large.

    La plupart du temps (ce n’est pas vous que je vise) les theories mlathusaniennes (qui ressurgissent ce moment) servent d’alibi pour éviter toute remise en cause du mode de vie occidental (pensez à Bush lors du protocole de Kyoto). Si l’on commence à parler démographie très vite l’humain devient une quantité, une variable d’ajustement. Et comme Orwell nous le montre dans la ferme des animaux : « tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres ». Et la variable d’ajustement a de grande chance de devenir l’hémisphère sud.

    Je pense qu’il faut refuser de rentrer dans cette problématique parce que c’est un leurre. Elle joue le rôle de diversion.

    Ceci étant dit je ne souhaite pas non plus éviter ce débat quand les conditions du débat sont possible.

    Et mon point de vue rejoins le votre : Chercher à limiter les naissances par des lois est une erreur. Et cela me pose certain problème vis à vis de certaines valeurs comme l’égalité, la liberté. Si l’on regarde l’indice de fécondité des pays « riches » ils sont quasiment tout inférieur à 2,1. L’éducation des femme, l’accès au moyen de contraception l’ont rendu possible. Appliquer la même recette aux pays à fort indice de fécondité me semble une bonne méthode.

  5. Avatar de Jean Louis
    Jean Louis

    @ Paul Jorion

    A quand les « voies du Seigneur » via celle de radio-vatican…? = Prévenez nous ! C’est un régal à chaque fois.
    Maintenant que c’est parti…vous serez sans cesse sollicité et donc,enfin ,entendu,lu
    et écouté….de Rome à Wall Street…en passant par Francfort,Bercy….etc…!!
    Grand bien nous fassent ces prises en compte de tous ces points de vue et avis d’experts,d’Economistes -dont vous êtes- et qui interviennent fort à propos sur ce site décidément bienvenu.

  6. Avatar de jeanF31
    jeanF31

    @ Vanham

    Non, le virus de la grippe A n’est pas plus virulent que celui de la grippe saisonnière. Il est en revanche beaucoup plus contagieux, ce qui n’est pas la même chose : « très contagieux » n’est pas synonyme de « très dangereux », c’est hélas ce qu’on essaie de faire croire aux populations.
    Quant à sa mutabilité, c’est une épée de Damoclès en carton : je veux dire que H1N1 a autant de chances de muter que n’importe quel autre agent pathogène. Si on devait s’inquiéter des risques « mutatoires » de tous les éléments morbides de notre environnement, on vivrait tous en caisson étanche.
    Je précise que c’est aussi l’avis de beaucoup de médecins de bon sens (i.e. non inféodés aux lobbies pharmaceutiques), notamment celui du Pr Bernard Debré qui ne passe pas spécialement pour être un dangereux gauchiste.

  7. Avatar de ybabel
    ybabel

    Une chose m’interpelle !
    C’est cette « peur » du « complot » qui ressort partout : toute théorie du complot, ici encore plus qu’ailleurs est sujet tabou.

    J’ai cru comprendre que Paul y était allergique (je suppose que pour passer dans les média, il ne faut donner aucun crédit à ces théories, sinon on est automatiquement exclu du « jeu »).

    S’il y avait vraiment un complot, on serait vraiment idiot de ne même pas vouloir y penser, sous prétexte qu’on a mieux à faire, qu’il vaut mieux essayer de trouver des solutions, etc…

    Partout je vois des « hola » viscéraux et aucune vraie argumentation face à la question du complot.
    J’avoue que je trouve cela étrange.

    Hors, en lisant : http://fr.wikipedia.org/wiki/Grande_Peur
    Encore pire : je me rends compte que complot ou pas, c’est la simple peur du complot qui a déclenché la révolution !

    Donc, il se pourrait que la leçon aie été tirée par les « puissants » qui, en plus d’éliminer les armes, on décidé d’ostraciser les « complotistes ».

    Je ne suis ni pour ni contre le complot, bien au contraire. Mais quand une réflexion « naturelle » (de part le fait que beaucoup soulèvent ce sujet) est entravée, je me demande pourquoi ?

    Peut-être aussi parce que si complot il y a, s’il est bien fait, alors on ne peut pas le « prouver », par essence. Mais comme on n’a toujours pas « prouvé » la gravitation, on en voit les effets tous les jours, non ? alors … ne peut-on vraiment pas se poser cette question ????

    je vous le demande.

  8. Avatar de Jean Louis
    Jean Louis

    @ ybabel

    LA question en effet.
    Il faut l’examiner ,au moins, et sans à prioiri,sans préjugés. Cette théorie,même si elle abonde chez les extrêmes de tout bord, recéle sans doute pas mal de coincidences pour le moins troublantes.
    Au point où nous en sommes des « découvertes »- voir l’Islande hier- et ce depuis plusieurs mois, tous les désespoirs sont permis….
    Et,selon ces théoriciens,adeptes d’un calendrier maya,le bout du tunnel se rapprocherait..
    Plus pragmatiquement je retiens de Notre Histoire que les Humains se sont toujours assez bien tirés d’affaire dans les pires époques et là ,je ne désespére pas du tout.

  9. Avatar de vanham
    vanham

    @JeanF31
    La grippe mexicaine n’est ni une blague, ni un complot…
    Elle est réelle, dangereuse et virulente.
    Actuellement, aux USA, le taux de mortalité est de 1/97 et en Europe ,de 1/636 (pour une grippe saisonnière, le taux de mortalité est de 1/1000).
    On ne sait pas quand et comment le virus va muter, donc on ne connaît pas l’efficacité des vaccins et des antiviraux…
    Un vaccin n’est pas un « médicament » anodin : parfois il tue plus que le virus…(comme dans les années 70).
    Bref ….as always, let’s hope for the best….

  10. Avatar de vanham
    vanham

    @Jean F31
    Le virus est plus virulent que celui d’une grippe saisonnière : aux USA , 98242 cas pour 1008 morts en plein été….

  11. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    @ L09

    Si vous vous êtes senti offensé par mon propos ce n’était pas mon intention première. Lorsqu’on nous accordons trop d’importance au seul principe de réalité, la matière, la sécurité, or et argent de plus vers quoi nous nous dirigeons nous dans le même temps et avec le plus grand nombre ? Nous montrons nous vraiment plus différents ? Nous permettons nous de mieux voir la vie autrement, d’institutions humaines, nationales, européennes, mondiales gravement défaillantes et si le seul principe apparent de la réalité ne nous permettait pas de mieux changer concrètement de monde, quel paradoxe.

    Quand les limites d’un système sont atteintes, on change généralement de système pour un autre mais à quoi bon changer de système à la hâte si c’est pour en reproduire le même schéma comportemental de conduite, la grande imposture morale du communisme et du capitalisme à la fois, cela n’a pas de sens de vouloir continuellement retarder l’évolution spirituelle de l’humanité au nom même de la seule raison cartésienne sur terre.

    Ce pesant principe oppressant de matérialité, de réalité possédant tant d’êtres à la fois sans même que nous en soyons toujours bien conscients. Je recherche continuellement à lutter d’abord et en surface contre l’autre dans ma vie sans même plus trouver ni le temps ni le conseil de mieux lutter d’abord contre ce pesant principe qui règne en moi, oui je veux surtout voir et entendre d’abord du concret dans ma vie. Évidemment je peux comprendre que cela dérange, comment faire, comment penser, comment travailler autrement ? Comment faire pour moins vivre dans la peur si je préfère continuellement me montrer plus terre à terre que l’autre pour mieux faire œuvre de différence, pour moins paraît-il lui plomber la vie ? Comment faire taire d’abord le mal qui est en l’autre sur les marchés mais jamais bien sur en moi le premier autre part, ce pesant principe de matérialité qui influence tant l’esprit du monde, comment acheter, vendre échanger et payer plus durement l’autre, du plus lourd sonnant et trébuchant mais pas seulement sur les marchés.

    Quelle grande course à l’échalote, à la matière, à l’atome et cette tendance générale, nationale, mondiale, recherchant continuellement à pérenniser cela pour ne pas changer réellement de monde en profondeur. Le problème avec “le seul triomphe de la Raison” capitaliste ou libérale sur celle d’autrui c’est que cela pousse tôt ou tard les gens à la vaine revanche idéologique au nom du seul principe de matérialité avant toutes choses et pendant ce temps là terre se meurt de nos vaines querelles intestines, malheureusement l’humanité n’évolue plus guère spirituellement. C’est que voyez-vous nous voulons surtout voir et entendre d’abord du concret à l’antenne, pourvu que ça dure indéfiniment …

  12. Avatar de Anatine Shan
    Anatine Shan

    J’aimerais voir Paul Jorion et nombre d’entre vous s’associer à un projet pour préparer un projet pour L’APRES.

  13. Avatar de innocent
    innocent

    @jeanF31 dit :

    « Si on devait s’inquiéter des risques “mutatoires” de tous les éléments morbides de notre environnement, on vivrait tous en caisson étanche.
    Je précise que c’est aussi l’avis de beaucoup de médecins de bon sens (i.e. non inféodés aux lobbies pharmaceutiques), notamment celui du Pr Bernard Debré qui ne passe pas spécialement pour être un dangereux gauchiste. »

    oui! une chance infime, sauf si ont l’aide un peu à muter… mais chutttttt.. pas de théorie du complot.. 🙂
    ont aide bien les peuples à raisonner .. comme des tambours !!

  14. Avatar de jean-luc
    jean-luc

    @ cédric @ vandham

    Vous avez raison, et j’aurais dû faire précéder l’envoi du lien avec l’article d’ Agoravox de quelques précautions écrites. Sous ses allures de prospective, il s’agit bien sûr d’un « docu-fiction ». Je voulais seulement verser cette pièce toute chaude au dossier.
    Depuis George Orwell (et grâce au formidable travail qu’accomplit Jean-Claude Michéa depuis dix ans pour faire découvrir sa pensée), nous savons que la fiction est un – parmi d’autres- des modes de compréhension du réel, et pas le moins efficace.

    @ ybabel

    Il me semble que les termes « complot » et « complotiste » sont devenus depuis quelque temps des mots bien utiles pour moucher toute pensée non conforme (comme par le passé d’autres stigmatisations: « communiste », « vision bourgeoise », « fascisme rampant »).
    je suis d’accord avec vous: continuons malgré toute intimidation à faire tourner nos neurones sans contrainte!

    Et puis, comme le dit la sagesse populaire: « ce n’est pas parce que vous n’êtes pas parano …que vous n’êtes pas suivi »

    —–

    J’ai adoré, en lisant les commentaires, le quiproquo à roulette qu’a généré la phrase de Jorion à propos du « triomphe de la Raison ». Quand le « mal lu » ce transforme en « malentendu », le surréalisme fait son entrée, et on rigole bien!

    —–

    Un peu d’Orwell pour finir …et pour rendre hommage à ce blog et à son magnifique capitaine Jorion:

    « Le remplacement d’une orthodoxie par une autre n’est pas nécessairement un progrès.
    Le véritable ennemi, c’est l’esprit réduit à l’état de gramophone, et cela reste vrai que l’on soit d’accord ou non avec le disque qui passe à un certain moment » (1945)

  15. Avatar de vanham
    vanham

    @JEAN C
    Listen to the audio archive of this event:
    Lecturers: Chris Whittleston

    http://www.rigb.org/contentControl?action=displayContent&id=3032

  16. Avatar de Boukovski
    Boukovski

    The Great Reflation Experiment
    By Tony Boeckh and Rob Boeckh
    23 juillet 09

    En résumé, selon Tony Boeckh, analyste respecté et aujourd’hui à la retraite, nous rentrons dans une période d’anémie économique, parsemée peut-être d’instants de rupture. Mais on est sûr de rien (sauf que la crise est sans précédent depuis les années 30), il n’y a plus (ou pas encore) vraiment de visibilité.

    http://www.boeckhinvestmentletter.com/

    Extraits

    « Policymakers, money managers, and most forecasters have argued that the crash was a « black swan » event, meaning that it had an extremely low probability of occurrence. That is grossly misleading, as it implies that the crash was so far beyond the realm of normal probabilities that it was unreasonable to expect anyone to have foreseen it ».

    « The Great Reflation Experiment ultimately has two components. The first is a rise in federal government deficits, debt, and contingent liabilities. The second is an expansion of the Federal Reserve’s balance sheet. Both are unprecedented since World War II. US federal government debt is likely to reach close to 100% of GDP over the next 8 to10 years, according to the Congressional Budget Office (CBO) and supported by our own calculations (Chart 3). Anemic growth, falling tax revenue, increased government spending, and bailouts of indigent states, households, businesses, along with an aging population, will all undermine public finances to a degree never before seen in peacetime. According to CBO data, government debt could reach 300% of GDP by 2050 as contingent liabilities are converted into actual government expenditures. This massive peacetime deterioration in public finances will have grave consequences for living standards and asset markets, particularly in the longer run ».

     » Further out, government deficits will put upward pressure on interest rates. However, much of the economy, particularly housing and commercial real estate, is far too weak to absorb an interest-rate shock. Therefore, the Federal Reserve will have to monetize much of the rise in government debt, making it extremely difficult to unwind the explosion in the Fed’s balance sheet and consequent rise in bank reserves – the fuel that could be used to ignite another money and credit explosion ».

    « The bottom line is that the Fed is in a very difficult position. Its room to maneuver is either small or nonexistent, and the markets understand this. That is why there is a sharp divergence between those worried about price inflation and those fearing a lengthy depression ».

    « So, to sum up, in the next six to 12 months, we look for a weak but recovering U.S. economy, continued deflationary price environment, pretty good asset and commodity markets, and continued narrowing of credit spreads. This view is based on the assumption that the new money created has to go somewhere, a stable to modestly falling dollar and anemic world economic recovery next year ».

  17. Avatar de Sylvie
    Sylvie

     » …le triomphe de la Raison : l’évacuation sans gloire d’une classe corrompue, terrassée par ses propres outrances. »

    problème de mémoire ?

    la Raison a déjà tonné en son cratère

  18. Avatar de Boukovski
    Boukovski

    Je crois que l’idée n’est pas tant le « triomphe de la Raison » que le triomphe du bon sens, de la justice et si possible de la simple bonté. Après tout, le « Triomphe de la Raison » c’est l’esprit des lumières du 18 ième siècle et le triomphe de cette raison-là n’a guère été convaincante (on pense au génocide vendéen, au nihilisme européen de la fin du 19 ième et au « désenchantement du monde »). Le « triomphe de la Raison » c’est celui du petit ego de notre espèce (surtout quand on l’écrit ave un r majuscule).

  19. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    Illusoire triomphe de la seule pensée cartésienne ou marchande sur le monde.

    Pour être plus clair et plus court en réponse à L09, je le remercie d’ailleurs d’avoir bien voulu exprimer son propre point de vue, en espérant être mieux compris après je me retire de la discussion, car je m’éloigne du sujet.

    Plus nous luttons idéologiquement contre l’autre et plus nous donnons davantage de pouvoir à ce pesant principe de matérialité dans nos vies, ce pesant principe de matérialité et de réalité pesant tellement lourdement sur l’esprit des gens sans même que nous en soyons toujours bien conscients. Je recherche d’abord à lutter contre le trader et la finance sans même plus trouver ni le temps ni le conseil de mieux lutter dans ma vie contre ce même et pesant principe de matérialité qui règne en moi, oui je veux surtout voir et entendre d’abord du concret dans ma vie, pour être plus rassuré pour moins avoir peur de vivre. Ce pesant principe de matérialité qui influence et oppresse tant l’esprit du monde au quotidien, mais pas seulement dans la lecture de mes commentaires, de nos commentaires, vite oubliés et noyés dans la masse de tous ces forums. C’est que voyez-vous nous voulons surtout voir et entendre d’abord du concret à l’antenne, malheureusement l’humanité n’évolue plus guère spirituellement. Pourvu qu’il ne soit déjà trop tard pour mieux s’en rendre compte, pourquoi vouloir continuellement retarder l’évolution spirituelle du genre humain, n’est-ce pas déjà suffisamment douloureux à vivre pour beaucoup de gens. L’erreur bien entretenue ne se trouve pas uniquement en l’autre, dans le méchant trader ou financier mais aussi en nous, le déclin du courage.

    http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMDictionnaire?iddictionnaire=1680
    http://www.youtube.com/watch?v=5JvVf1piHXg

    Enfin jusqu’au bout je me serais battu pour mieux essayer de faire comprendre cela.

  20. Avatar de Mike

    Le 21 eme siècle sera le siècle de l’esprit ou ne sera pas.
    Terme plus vague et plus sujet à critique que la raison.
    Qund on parle de la raison de quelle raison s’agit il?
    Pas celle des lumières et de son esprit cartésien qui découpe tout en rondelles analysées à la suite des unes des autres, mais celle de la symbiose chère à Joël de Rosnay
    http://www.cite-sciences.fr/derosnay/articles/chap1.htm#anchor69291
    Chaque fois que l’évolution du vivant s’est trouvé devant une crise, il a inventé un système capable de recycler ses déchets. (les bulles financières ne sont elles pas des déchets?)
    Pour nous en sortir, il nous faut simplement copier la nature

  21. Avatar de pineda
    pineda

    Une question idiote : Goldman Sachs « se fait » 100 millions de dollars par jour grâce à un super ordinateur extrêmement puissant qui fait un nombre record de transactions etc. Questions du benêt : 1) à qui prennent-ils ce fric ? 2) Est-ce que l’économie mondiale appartiendra à celui qui aura le plus gros ordinateur ?

  22. Avatar de boussart
    boussart

    On peut rêver. Je crois, hélas, que malgré la crise, RIEN ne changera pour ce qui est des banques et des pratiques capitalistes. On fera peur aux gens en leur imposant un faux choix : soit on continue comme avant avec les pauvres plus pauvres (et les riches plus riches) ou un chaos supposé. Si le système se plante vraiment, ce sera dans quelques années. D’ici la, le fossé aura été bien creusé et les vraies richesses (MP, or etc) seront entre les mains de quelques intouchables (gouvernements forts et copains banquiers) bien à l’abri derrière des lois qu’ils auront votées et une police bien payée à la botte. J’ai habité au Brésil et je peux vous dire que les ultra riches s’accommodent très bien de « voisins » (sur le trottoir!) sans abris mangeant leur fond de poubelle, sous le regard attentif, bien sur, du « zelador », le gardien armé de l’immeuble. Il y aura quelques os gardés pour les chiens de garde.

  23. Avatar de humain
    humain

    @ Chris (lebanquier)

    Merci d’avoir cité la finance islamique comme système alternatif crédible. Cela prouve qu’en occident, il y a des personnes capables de discerner les cotés positifs de l’Islam (religion destinée à l’humanité toute entiere) malgré les campagnes de dénigrement dont il fait l’objet.

  24. Avatar de Daniel Dresse
    Daniel Dresse

    @ Mike

    Zigmunt Bauman a répondu de manière très pessimiste à votre interrogation dans « Vies perdues, la modernité et ses exclus » (Payot 2006). Le recyclage de la masse des déchets matériels produit par notre civilisation est dévolue de plus en plus à la masse humaine mise sur la touche, et que Bauman n’hésite pas à appeler les « déchets humains », vivant d’ailleurs sur les mêmes sites périphériques des métropoles. L’aumône, publique ou privée, et la décharge : tel serait l’horizon de nos futures régressions déjà en cours. La littérature populaire en général et policière en particuliers, souvent en avance sur les penseurs patentés, a produit deux chefs d’œuvre sur le même thème ces vingt dernières années. « Le couperet » de Donald Westlake (Rivages 1997), roman « énaurme », mal adapté au cinéma par Costa Gavras, où le concept de « recyclage du chômeur » se trouve littéralement -et épouvantablement- pris au pied de la lettre. « The brave » de Gregory Mac Donald (1018 Domaine étranger 1991, et encore plus mal adapté à l’écran par Johnny Depp) où l’on voit un échantillon de déchet humain se diriger les yeux fermés vers une destinée de « chair » à plaisir (là encore pris au pied de la lettre) en espérant une amélioration de la condition des siens.

    @ Tous

    Tout au long de ces quelques 150 commentaires, je n’ai vu qu’une seule mention à la Grande Peur, cet embrasement généralisé des campagnes françaises qui intervînt dans la seconde moitié de juillet 1789. Pourtant parler de la nuit du 4 août dans parler de la Grande peur, c’est comme parler de la reddition du japon en 1945 sans évoquer Hiroshima. Il y a deux aspects à considérer dans cette affaire, et qui explique largement la distribution du pouvoir autant dans la société de 1789 que dans la nôtre, deux sociétés pourtant d’apparence si dissemblables.
    Qu’est-ce qui est en jeu en août 1789 ? Les PRIVILEGES. Mais qu’est-ce qui brûle depuis des semaines, alors que les députés de tout ordre s’abandonnent à l’émotion lyrique ? Les champs, les granges, les fermes, les châteaux, c’est-à-dire les PATRIMOINES.
    La réalité de ce moment « révolutionnaire » est que ceux qui ont encore dans presque tous les sens du terme les attributs matériels du pouvoir, y compris dans le nombre de leurs représentants légaux à ce qui n’est encore qu’une assemblée d’états généraux, vont lâcher leurs privilèges pour mieux préserver leurs patrimoines. L’affaire est de toute façon pliée de facto, puisque toute la paperasse sur laquelle reposaient les privilèges des ordres, surtout les privilèges fiscaux, est partie en fumée (pas fous les croquants). Et si les privilèges peuvent au mieux se rétablir sous leur forme originelle ou au pire sous une forme nouvelle et mieux adaptée aux circonstances, la reconstitution des patrimoines est beaucoup plus longue et aléatoire.
    Alors que les historiens se sont bousculés sur les chemins tortueux (et surtout parsemés de mirages) de la « chute des privilèges », LA grande question de la révolution française a été la question patrimoniale, cela depuis le dépeçage des biens du haut clergé et de la noblesse émigrée à cette véritable constitution civile des patrimoines et des successions qu’a été le code civil napoléonien.

    Au bout du compte, vingt ans plus tard et la restauration rétablie, les anciens ordres rentreront dans leurs immeubles, ceux-là bien préservés sur les cendres des privilèges, puisque le code napoléon avait eu la sagesse ou la malice de préserver l’ancien ordre des valeurs : « res mobilius, res nulius » (en latin des villages les valeurs mobilières c’est de la crotte, et rien ne vaut la terre et la pierre pour faire son beurre). Certes les anciens privilégiés devaient compter avec la concurrence laissée par la trace révolutionnaire, une véritable classe moyenne des campagnes (et très conservatrice) d’anciens croquants passés moyens propriétaires, les faux nobles issus des ordres militaires napoléoniens ayant su convoler avec les vrais, et surtout la bourgeoisie d’affaire et d’industrie, qui allait montrer rapidement combien l’accumulation du capital mobilier pouvait surpasser en puissance l’ancienne conception de la richesse basée sur la terre et la pierre.
    A ces nouvelles conceptions patrimoniales allaient bien sûr correspondre de nouveaux privilèges, comme l’ont très bien rappelé certains, et qui ont permis d’exclure par l’argent –le fameux suffrage censitaire- la majorité du corps électoral jusqu’à l’avènement de la troisième république à la fin du 19ème siècle. Mais les frustrations politiques nées de cette situation allaient surtout être l’arbre cachant la forêt du véritable scandale de cette époque, si justement décrit par Eric Hobsbawn dans « l’ère du capital » : les extraordinaires disparités de fortune de bas en haut de l’échelle sociale, celles qui faisaient conseiller Vautrin à Rastignac de mettre la main sur un patrimoine plutôt que s’épuiser à tenter de s’enrichir en travaillant, celles qui donnaient aussi à Marx le sentiment que la nouvelle lie de la terre, le prolétariat urbain, n’avait plus rien d’autre à perdre que ses chaînes.
    La geste révolutionnaire a-t-elle corrigé ces disparités béantes autant que le chante notre imaginaire de vieux peuple frondeur ? Si peu en fait ! Même si les ruisseaux de sang versés durant de longues décennies ont permis à une partie du peuple d’accéder à un minimum de dignité matérielle (le strict minimum devrais-je dire), la « belle époque » sensée consacrer ces temps nouveaux n’était au début du 20ème siècle qu’une grisaille de labeur sans joie et sans droits pour la majorité.
    La véritable rupture allait être la première guerre mondiale, coup d’envoi d’une longue et terrible période qui s’achèvera trente ans plus tard dans les ruines de l’Allemagne et du Japon, et portant comme interlude cette véritable « catastrophe de paix » qu’a été la crise économique de 1929. Là encore, la vieille alternative entre le choix des privilèges et celui du patrimoine a été complètement ignorée de la plupart des historiens, fascinés qu’ils étaient par l’ampleur des révolutions et des conquêtes sociales qui ont déchainé la tempête à la surface de l’histoire durant cette première moitié du 20ème siècle.
    Pourtant le fait marquant de cette époque allait être une destruction probablement sans précédents des patrimoines dans toutes leurs composantes : mobilières et immobilières, foncières et industrielles, publiques et privées. Et lorsque résonnent les cloches de l’armistice en 1945, la ruine d’une grande partie du monde occidental n’est pas une vue de l’esprit.
    Par réflexe de peur face aux révolutions périphériques, parfois de compassion en souvenir des souffrances communes sur les champs de bataille, toutes les sociétés riches ont parallèlement été enclines à lâcher du lest concernant les privilèges politiques et sociaux des ordres possédants issus du processus de la révolution française. Ce sont les états, qui, en se faisant les arbitres des forces sociales en présence (mais pas toujours, le Conseil National de la Résistance, qui a mis en chantier les grandes réformes sociales de l’après guerre en France, a par exemple été une construction purement politique née d’un contexte de guerre) ont organisé la redistribution des richesses vers l’ensemble de la société, en jetant ainsi les bases des « états providence » -terme largement outrancier- de l’après guerre. L’outil essentiel de cette redistribution aura été la fiscalité, avec comme fer de lance l’impôt sur le revenu.

    Le « miracle des trente glorieuses » (on serait tenté de dire rétrospectivement « le mirage ») est né de cet effet ciseau ; entre la contrainte à la fois de la destruction des patrimoines et de la remise en cause de l’ordre social adossé sur cette géographie des patrimoines. De là est né l’idée fallacieuse qu’un capitalisme sans capital était possible, fondé sur la seule force de travail et la seule énergie intellectuelle, consacrant l’ordre de la réussite individuelle en partant du bas et de la méritocratie qui lui est associée. Fallacieuse parce que cet accident du capitalisme n’a pu être possible que parce qu’il correspondait à une phase de reconstruction générale (globale dirions nous aujourd’hui, et pour une fois à raison), laquelle a fait oublier que dans les profondeurs de la société une nouvelle phase de reformation des patrimoines était à l’œuvre.
    Le triomphe accidentel des classes moyennes et des manageurs allait être miné par ce sourd travail de sape, lequel s’est révélé au grand jour dès la fin des années soixante dix. « La crise » comme on l’a improprement appelée, c’était surtout l’offensive des nouvelles forces du capital, assises sur un patrimoine neuf, qui allaient se donner les moyens de contourner puis de détruire tous les mécanismes de redistribution des états mis en place depuis le début du vingtième siècle.
    Cette offensive a été multiforme, idéologique par le retour en grâce des vieilles théories libérales des débuts balbutiants de la pensée économique (pour ceux que cela chagrine, je regrette de le constater), politique par l’arrivée en force d’une nouvelle génération de dirigeants à la tête des pays clés (Reagan, Thatcher, Kohl), juridique et technique par la déréglementation financière et l’organisation du libre échange international, technologique par l’effet levier miraculeux de l’informatique, et enfin culturelle par la traduction de la nouvelle vulgate dans tous les champs de la culture et de l’information. Elle a eu ses idiots utiles, surtout les classes moyennes des vieux états industriels qui ont cru que le démantèlement de la protection sociale s’arrêterait à leur porte, et somme toute ne servirait qu’à conforter leur hégémonie politique et culturelle. Elle a eu surtout pour cible, par une sorte d’effet boomerang historique, ce qui avait été pendant trois quart de siècle le dispositif essentiel de la redistribution des richesses propre aux sociétés développées : la fiscalité.
    Ce processus semble aujourd’hui arrivé à terme, le rôle nouveau des états ne se bornant plus qu’à canaliser les ressources fiscales devant assurer la pérennité des mécanismes financiers ayant servi à reconstituer un nouvel ordre patrimonial comparable à celui qui prévalait il y un siècle.

    Alors, en ces conditions, ironiser sur la réalité d’une oligarchie mondiale pour remettre à l’ordre du jour cette vieille lune de « la fin des privilèges », n’a pas grand sens. On sait très bien que le génie (et quand je dis génie je parle bien sûr d’une dynamique générale, pas d’un « complot ») du capitalisme actuel est d’avoir réussi à pousser les ramifications de l’accumulation patrimoniale très profondément dans la société (de plans d’épargne en plans d’intéressement et en plans de retraite), même dans une configuration d’inégalités extrêmes. On sait très bien aussi que vous l’avez parfaitement compris, Paul Jorion.
    Il est donc possible de chanter la carmagnole en évoquant une nouvelle nuit du 4 août, même si tous les privilégiés concernés, du haut en bas de la société, me semblent avoir mis le parlement en vacances, dans le meilleur des cas. Sur le vrai problème des inégalités patrimoniales, je suis plus pessimiste sur la vaillance des ardeurs populaires. Je crains hélas que ce ne soit d’autres mécanismes, les mêmes qui ont déjà fait leurs preuves dans l’histoire, qui viennent perturber l’ordre des choses. Et la raison elle aussi sera en vacances.

    (Sources de réflexions : Thomas Piketty « L’économie des inégalités » La découverte)

  25. Avatar de Antoine
    Antoine

    @ Daniel DRESSE

    « Alors, en ces conditions, ironiser sur la réalité d’une oligarchie mondiale pour remettre à l’ordre du jour cette vieille lune de « la fin des privilèges », n’a pas grand sens.  »

    N’est-ce pas les privilèges de ceux qui ont pu, où qui peuvent à ce jour se constituer un patrimoine « hors du commun » qui conduisent aux différents déséquilibres dont vous faites état tout au long de votre billet?

    L’aspect patrimonial n’est pour moi que la fin, la suppression des privilèges, un préalable nécessaire. Par la suite, trouver la direction donnant la vertu à chacun d’entre nous, c’est toujours question délicate, tant sans cesse chacun essaie de tirer la chemise pour soi.

    Néanmoins, stigmatiser « les privilégiés », c’est leur faire, à mon sens, mauvais procès. A l’aveugle, on ne peut lui reprocher de ne pas voir.

  26. Avatar de Anatine Shan
    Anatine Shan

    La constitution pour l’économie est une bonne idée. Neanmoins un cadre pour sa mise en application est à définir.
    A quoi servirait ce travail, si nous comptions sur les pouvoirs en place pour la mettre en application. Moralité, nous
    sommes les seuls à pouvoir le faire. Manifestement, il faut une énergie considérable pour un tel projet…
    Commencer par ecrire un sorte de cahier des charges pour decrire le projet à développer me parait un premier
    pas. Paul, qu’en pensez-vous ?

  27. Avatar de Antoine
    Antoine

    @ Jean-Luc

    « J’ai adoré, en lisant les commentaires, le quiproquo à roulette qu’a généré la phrase de Jorion à propos du “triomphe de la Raison”. Quand le “mal lu” ce transforme en “malentendu”, le surréalisme fait son entrée, et on rigole bien! »

    Ce que j’ai compris de la conclusion de M. Paul JORION, c’est qu’on remplacera un système par un autre aussi mauvais, et que l’on croiera à tors que la raison a guidé nos pas.

    Or, celal me laisse penser que si la raison avait vraiment guidé nos pas, le système aurait été meilleur. D’où mon insertion sur le cultuel.

  28. Avatar de Anatine Shan
    Anatine Shan

    A propos du ‘systeme’

    Dans la réponse apportée par le fine fleur du royaume à la question de sa majesté la reine d’angleterre, on lit :

    »So where was the problem? Everyone seemed to be doing their own job properly on its own merit. And according to standard measures of success, they were often doing it well. The failure was to see how collectively this added up to a series of interconnected imbalances over which no single authority had jurisdiction. This, combined with the psychology of herding and the mantra of financial and policy gurus, lead to a dangerous recipe. Individual risks may rightly have been viewed as small, but the risk to the system as a whole was vast.»

    Moralité. Quand un système ne peut fonctionner sauf à tolerer ses disfonctionnements, et que chacun y optimise son
    activité propre, le systeme fonctionne naturellement de plus en plus mal jusuq’a ce que ses disfonctionnements en
    conduisent l’activité.

  29. Avatar de Anatine Shan
    Anatine Shan

    Dysfonctionnement, même ! 🙂

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