Ce texte est un « article presslib’ » (*)
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Une chose est certaine, il y a deux cent-vingt ans exactement, durant la nuit du 4 août 1789, il ne fut pas question de « risque systémique ». Et pourtant ! Durant cette nuit historique au cours de laquelle l’Assemblée nationale vota l’abolition des privilèges, la France, par la voie de ses représentants, entérina la fin de la féodalité, victime du risque systémique.
Il faut y réfléchir aujourd’hui et tout spécialement parce que nous n’avons pas encore suffisamment pris conscience du fait que lorsqu’on se mit à évoquer en 2007 le « risque systémique », il ne s’agissait pas d’une menace à venir pour le capitalisme mais bien de ce qui venait de le blesser mortellement et sous nos propres yeux. On se penche maintenant sur lui, feignant de croire que ses jours ne sont pas en danger et des optimistes à la sincérité douteuse clament à la cantonade qu’on lui voit reprendre des couleurs. Il est en vérité à l’agonie et rien ne pourra plus désormais le sauver.
Une solution existait en principe, exploitée ad nauseam lors des alertes précédentes, mais qui ne fut d’aucun secours cette fois-ci, bien trop coûteuse dans un contexte où les États avaient cessé de disposer de moyens de cet ordre de grandeur. La « privatisation des profits, socialisation des pertes », formule classique en cas de crise du capitalisme, a cessé d’être d’application face à l’orgie d’endettement à laquelle la finance s’est abandonnée au cours des trente-cinq dernières années. Les paradis fiscaux ont veillé à ce que seuls les pauvres paient encore des impôts, et les sommes dérisoires que ceux-ci parviennent à rassembler et à verser à l’État, ont fait de la socialisation des pertes encourues par la finance, un objectif désormais hors d’atteinte.
Alors on ferme les yeux et l’on touche du bois ou bien l’on prie. On dissimule la gravité de la crise, on dope les efforts de propagande en espérant que si le moral s’améliore, les choses iront peut-être mieux assez longtemps pour que le système tout entier se refasse une santé. Ce faisant, des îlots de prospérité se recréent, en particulier grâce aux commissions colossales que génère la liquidation de l’ancien système, primes touchées par ceux qui furent responsables de sa perte et qui apparaissent encore une fois récompensés, contre toute logique et contre toute justice.
Les plus faibles furent abandonnés à leur triste sort et les moyens dont on disposait furent mobilisés pour mettre sous perfusion les rares survivants (aux États-Unis : Goldman Sachs, Morgan Stanley et J.P. Morgan Chase), confortant la thèse d’une « oligarchie » faisant barrage à une solution réelle des problèmes. Lorsqu’on se retourne vers le passé, ce sont eux du coup, ces gloutons pitoyables, incapables de se sevrer de leurs excès de table, qui semblent avoir réglé la danse de toute éternité. Lehman Brothers, passé aux profits et pertes le 15 septembre de l’année dernière, était un concurrent de Goldman Sachs et l’on note alors avec un haussement d’épaules : « Ne vous l’avais-je pas dit : « Government Sachs » ! »
Or durant les beaux jours une concurrence féroce régnait entre les banques et la thèse de l’inféodation du capitalisme à l’« oligarchie » lui suppose a posteriori une robustesse mythique dont il ne reste en tout cas rien aujourd’hui. « Les choses iraient bien », affirme-t-on maintenant, « si les méchants (lisez : le dernier carré) n’avaient pas kidnappé l’héritière ! Mettons-les à l’ombre et tout rentrera dans l’ordre ! » Si cela était seulement possible ! On n’assista pas, je l’ai dit, à un processus en deux temps où, dans le premier, l’on prenait conscience de l’existence du risque systémique et dans le second, on en prenait avec effarement la juste mesure : on découvrit l’existence du risque systémique lorsqu’il avait fait son œuvre et que le pot-au-lait était brisé.
Les soubresauts du moribond se poursuivront quelques temps encore et sa survie assistée nous convie, non plus dans la Wall Street florissante d’autrefois mais dans son cadre en ruines, au spectacle renouvelé de tous les excès passés : ceux d’une aristocratie condamnée à terme, s’accrochant désespérément aux dernières bribes de son pouvoir et aux signes passés d’un Âge d’Or définitivement éteint.
Quand aura succédé au système capitaliste celui destiné à prendre sa suite, la succession de l’un par l’autre n’apparaîtra pas comme ce qu’elle est pourtant : la substitution banale d’un système neuf à un autre cassé, mais comme le triomphe de la Raison : l’évacuation sans gloire d’une classe corrompue, terrassée par ses propres outrances.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
171 réponses à “La nuit du 4 août”
(Correction : passage d’une économie non plus de la production, non plus de la consommation (dirigée par le marketing comme le scientisme a dirigé la transformation de l’appareil productif)… à une économie de la contribution.)
« En avril 2009, l’Etat français devient le premier actionnaire de BNP Paribas avec 17 % du capital. »
http://fr.wikipedia.org/wiki/BNP_Paribas
En tant que premier actionnaire de la BNP, l’Etat va-t-il accepter que la BNP verse 1 milliard d’euros à ses traders ?
En tant que premier actionnaire de la BNP, l’Etat va-t-il accepter ce scandale insupportable ?
@ Mr Leclerc
Le « peak oil » (au sens pic de production) a a eu lieu l’année dernière. Plus jamais l’home n’extraira autant de baril/jour qu’il ne l’a fait en 2008 (Mr de Margerie a évoqué cette possibilité à demi-mot, cela n’a quasiment pas été repris par les médias bien sûr).
Il a signé la grand revanche de Dame Nature sur notre monnaie qui n’est rattachée à rien si ce n’est une confiance qui va fondre.
Le « peak oil » est une légende savamment entretenue (je ne sais pas dans quel mesure les promoteurs en ont conscience), il part notamment du postulat que tout les pays à même de produire du pétrole feront tous ce qu’ils peuvent pour abreuver la planète de leurs pétrole quoiqu’ils leurs en coûte.
Les pays producteurs (la capacité net de production est en baisse de tous ces pays sauf éventuellement du Canada) en ont plus que jamais conscience et savent qu’ils n’auront pas deux crénaux.
Les déclaration d’un Chavez ou Ahmaninedjad en 2008 allait clairement en ce sens (les malheureux ont oublié que la demande pouvait s’effondrer plus vite que l’offre).
Exczellent article et réactions des lecteurs très à propos. je n’ai héls aps tout pigé dans ce papier. la classe de grands méchants dont vous parlez, ceux aux dents longues qui vont nous faire crever, je ne les vois pas. par contre, ce que je vois et constate tous les jours, c’est des gens anonymes tapés de partout d’orgueil, de suffisance, de mépris pour les autres, de reniement de la condition humaine. Ils ne sont pas dans les sommets du G20 ou à la tête de structures financières, ils sont partout, à faire des appels de phare avec leurs bagnoles à croum quand comme moi on se balade dans une petite bagnole, ils vous regardent comme un étron lorsqu’employés de boutique, vous franchissez le seuil de leur magasin sans avoir rien acheté, et si par totale aniveté vous leur parlez, ils se répandeent en moi-moi et en je-je, vainqueurs de tout et partout, jamais cocus, jamais piégés, jamais pris, intelligents, malins, dégourdis, forts, vainqueurs. voilà ce que je vois au jour le jour, alors je crois comme a l’économie qu’on mérite bien entrenue par ses petis soins, bien cajolée et gonflée artificiellemnt par le crédit individuel alimentant l’endettement général avec lequel quelques uns ont monté des empires, entrainé des faillites, des drames, des horreurs bientôt, tout ça bien étayé par le nigaud de base chercahnt à péter plus haut que son cul.
@ Mr Jaurion
Vous sous-estimez la capacité de Deni du système.
Il peut absorber une quantité encore extraordinaire de souffrance avant de prendre acte. Et prendre acte n’est que le début…
Sauf que…
Sauf que les mêmes personnes qui ont provoqué cette crise ont le pouvoir! GS a même réussi à placer son ancien directeur à la tête des finances américaines!
Autre exemple: le bilan des banques est catastrophique à cause des toxics?
Soit! Ils se modifient la norme comptable pour ne plus prendre en compte la valeur réelle (close to the market), mais ce qu’ils pensent que cela vaut, et ils continuent à se distribuer des bonus de folie!
Ils font durer LEUR système! Et tout le monde joue le jeu, y compris le citoyen lambda!
Avez vous déjà parlé autour de vous des consequences possibles de la crise? Les écoutilles se ferment dès que vous emettez des hypothèses moins roses que celles des médias, et les réponses sont toutes dans le sens de GS et consort: le pire est passé, ca va repartir…
Bref, hormis les goldeux de boursorama et les jaloux du bien des autres, personne ne veut la fin de ce système, car tout le monde a quelque chose à perdre. Et n’oublions pas que la confiance est primordiale dans notre économie, que les banques peuvent raconter n’importe quoi, l’essentiel est que les gens le croient! Regardez TF1 à 20 heures pour vous en convaincre…
1789 a eu lieu parce que perosnne n’avaitplus rien. Et ce n’était pas parce que les caisses étaient vides que les gens se sont révoltés, mais parce que les estomacs étaient vides! La petite histoire de la grande Histoire, c’est qu’un volcan en Islande, le Lakagígar a explosé en 1784, et a provoqué la famine de 1789!
Reste à savoir quand notre volcan explosera…
Car tout le problème est pour l’après: plus cette situation de renfouissement de puits sans fond continuera, plus les conséquences seront désastreuses pour les générations futures.
Mais qui s’en soucie? Le pouvoir est détenu par la génération des 68ards, qui ne se soucient que d’eux!
Ils ont fait les pires conneries quand ils étaient jeunes, et maintenant qu’ils sont devenus vieux, ils font des lois pour nous interdire de faire la même chose! Pareil pour le systsème: ils ont profité et abusé d’un système mis en place par leur parents, et comptent sur leurs enfants pour payer la note!
Les gouvernants ne voient pas plus loin que le fond de leur porte monnaie, et nous prennent pour ce que nous sommes: de moutons!
Que les magasins ferment pendant ne serait ce que 5 jours, que les banques coupent les distributeurs durant la même période ( comme certains l’annoncent ), que les banlieues explosent à nouveau, que cela se propage aux bourgades bourgeoises de province, et le bon peuple sera prêt à continuer de financer ce puits sans fond, tant qu’ils pourront retrouver un peu de calme et de béatittude devant les infos de TF1!
C’est maintenant qu’il faudrait déjà mettre en place une alternative, car sans choix, les leaders se retournernont vers le seul systeme connu, et les moutons, comme d’habitude, suivront…
Si la logique et le bon sens dominaient les débats publics, on n’en serait pas là!
@ Loup des mers
« D’autres technologies telles que la robotique, les nanosciences et les technologies spatiales sont autant de portes ouvertes sur de nouvelles façons de produire et de nouveaux horizons de conquête. »
Et on comprend toujours rien à rien, et continue de rêver comme avant une fois la grande faillite survenu surtout que les nouvelles choses produites de nos mains sont autant de nouveau mots, concepts et gadgets de plus pour nous permettant d’avancer plus rapidement nous amenant par conséquent à penser que tout le monde l’acceptera sans broncher, sans rien dire, c’est la nouvelle suggestion à la mode celui d’un autre film de propagande circulant aussi sur le net, tant de contradiction de conduite et de propos chez ces gens là à quand une nouvelle puce dans le trou du cul aussi pour mieux rationaliser nos mêmes modes de consommations matérialistes.
Et les problèmes matériels ne manquent pas non plus pour mieux de nouveau faire avaler la pilule, quel grand piège tendu au plus grand nombre. Jeunesse, jeunesse qui rêve encore du tout virtuel, du tout technologique, du tout gadget de plus sur terre pour se sentir bien et en sécurité, mais quelle grande folie supplémentaire du monde à quand le marquage de tous les êtres petits et grands ? Quoi vous n’êtes pas d’accord avec le choix du plus grand nombre pour imposer davantage cela à l’autre c’est donc que vous êtes forcément contre le progrès de l’homme n’est ce pas ?
Allez tous au marquage oui peu importe ou nous irons demain, tout sauf le capitalisme…
@ Leduc (intervenant à 01h49)
Allez voir http://www.cinema.ch/film/children-of-men
Probablement une des mieux faite simulation du monde qui s’amène :
le très poussé « making of » (en bonus sur le DVD) du film LES FILS DES HOMMES (Children of men) par Alfonso Cuarón :
dont l’acteur principal se nomme …Théo !
Sous le symbolique fil rouge du film (une humanité stérile qui lutte pour sauver son dernier enfant né)
La trame d’un quotidien très dur du fait de la violence et des pénuries…
(un peu comme dans « La mort en direct » de bertand Tavernier en 1980, mais là une 1ère classe subsiste…)
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=2760.html
Peut-être sommes-nous autour de ce blog, une poignée de « Germanopratins » (intellos de St-Germain des prés) qui,
comme le Marcellin Ammien du IVé siécle constatent, impuissants,
la fin de l’empire, la montée de la barbarie…
NON ! Pour la génération de Théo on ne lâchera pas le morceau, il faut préparer l’avenir, établir
UNE CONSTITUTION POUR LA CIVILISATION !
Des nouvelles de l’économie réelle (aujourd’hui mercredi 5 août) :
« La contraction du secteur des services s’est accélérée en juillet en France, selon l’indice des directeurs d’achat (PMI) publié mercredi 5 août, qui s’établit à son plus bas niveau depuis quatre mois, à 45,5 points contre 47,2 en juin.
Un niveau de l’indice inférieur à 50 points reflète une contraction de l’activité.
« Le rythme de contraction du volume des nouvelles affaires reçues par les prestataires de services français s’accélère en juillet », explique dans un communiqué la société Markit qui publie l’enquête.
Elle précise que cette tendance est souvent attribuée « à la faiblesse de la demande sous-jacente, les entreprises du secteur hôtels et restaurants continuant de signaler une baisse particulièrement soutenue du nombre de nouveaux contrats (malgré la récente baisse de la TVA qui, selon de nombreux répondants, a entraîné une réduction des prix facturés dans ce secteur) ».
Par ailleurs, « un taux de réduction des effectifs record » a été enregistré en juillet dans les services, plus du quart des répondants signalant des suppressions de postes. »
http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?num=d1baab61908f6aa19abc013320b2dfa3
Les ventes au détail ont chuté de – 0,5 % au mois de juin en zone euro selon les statistiques communiquées par Eurostat. Le marché anticipait une hausse de 0,2 % sur cette période. Sur un an, le recul s’élève à – 2,4 %, contre une prévision de – 2,5 %.
http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?num=9dfd1152dbcca3e41a178cc7d721c4dc
Paul Jorion me semble d’un « optimisme délirant ». La « solution » tout le monde la connaît depuis la nuit des temps. C’est le musellement de la dominance sociale, par le plafonnement des fortunes personnelles. Platon disait déjà ça, il y a 25 siècles et l’anarchie espagnole, en 1936, a démontré que rien n’était plus simple, plus facile et plus fonctionnel que ça.
Le fait que personne (absolument aucun parti politique, aucune association,..) n’aborde ce sujet, qui serait pourtant le seul à signifier quelque chose, démontre que l’humanité ne veut à aucun prix d’une société égalitaire, pour la bonne raison que chaque individu aspire à devenir un dominant social (typiquement: Le « rêve américain »).
Ce qui va se passer (pas besoin d’être voyant pour le savoir), c’est… la même chose que d’habitude, c’est-à-dire le changement d’échelle, comme nous l’avons déjà expérimenté au début du néolithique, au début des civilisations médiévales, au début des civilisations industrielles… à savoir l’augmentation du champs d’application de la dominance sociale. Exactement ce qu’à prévu, par exemple, LEAP2020. Avec, toutefois, des conséquences que LEAP2020 ne peut pas prévoir, (puisque ce n’est pas son domaine d’étude), à savoir, l’affaiblissement du pouvoir d’action de l’individu sur la société (jusqu’à la dictature du meilleur des mondes), et la densification (réduction en nombre) de la classe de la haute noblesse).
Si la population ne voulait pas cela, ce serait résolu depuis des lustres, puisqu’on peut changer la face du monde avec une simple loi (qui ne sera, de toutes évidences, jamais envisagée par personne, ne serait-ce que parce que « trop simple », trop « populiste »,…).
La situation d’aujourd’hui donne un peu l’impression d’un calme trompeur. C’est sans doute l’oeil du cyclone, et son tourbillon furieux n’est pas si lointain. Le changement de système se fera t-il en douceur, presque imperceptiblement, ou seulement après quelques ruptures et cassures tonitruantes ? Je crois plutôt aux ruptures, puisque toute la politique de « containment » de la crise, mise en oeuvre depuis septembre 2008, revient à tendre encore un peu plus le ressort de la crise, ressort qui finira bien par se détendre.
A Svenmarq : très bon exemple que celui des Fils de l’Homme. La représentation du corps social dans ce film d’anticipation a des accents prophétiques très forts. En fait si ça paraît si hautement probable, c’est que ce futur fait de segmentations sociales, de contrôle des citoyens, et de division accentuée entre riches vivant dans des zones bunkerisées, milicées, policées, et pauvres vivant dans la violence, le dénuement et la répression, n’est après tout qu’une légère extrapolation de ce que nous constatons aujourd’hui. Le film montre juste une société anglaise qui a rompu avec ses dernières prétentions de justice sociale et d’égalité, pour entériner le chaos du tous contre tous et la domination assumée de quelques leaders cyniques sur une population d’Elois et de Morlocks. Et on voit avec quelle violence les Morlocks y sont pourchassés.
La première et indispensable chose à faire est informer les gens de la crise systémique actuelle. Le côté économique mais aussi social, philosophique, environnemental, énergétique ect.
Pour ce qui est des actes, la mesure urgente à prendre est le contrôle démographique. Nous sommes presque 7 milliards.
La Terre est trop petite pour 7 milliards ou plus d’humains si on veut conserver une nature préservée et la survie des autres animaux. Plus nous sommes nombreux, plus la situation se complique.
Il faudrait qu’on se limite de nous même, sans y être contraint, à 2 enfants par femme. En ajoutant les fils uniques et les couples sans enfants, la population va décroître.
Pour changer la situation actuelle, on a deux choix. La solution douce en passant par la politique et la réforme et la solution brutale, par une sorte de révolution (violente ou non). La révolution ne peut se faire que si la majorité de la population est in formée et prête à utiliser sa raison. Pour utiliser la politique, il faudrait l’émergence d’un nouveau parti fondamentalement différent des autres. Pas sûr que ça arrive…
Pour le prochain système, un des principes fondateurs devrait être, pour moi, l’impossibilité de concentrer du pouvoir ou de la richesse.
La carotte qui est l’argent actuellement doit être remplacé par la solidarité, le bien commun, la recherche du bonheur tout simplement.
Il faudra enfin revenir à un train de vie plus simple, plus sain. Supprimer le superficiel. Vivre local, en communautés soudées.
La quantité de travail humain à faire baissera grandement mais ce sera tant mieux ! Pour nous nourrir et vivre heureux, nous n’avons pas besoin d’une productivité énorme au niveau du travail humain car nous avons une technologique montante pour des besoins qui diminueront.
Instaurer la gratuité peut être un exemple de projet qui nous unira tous.
L’homme ne naît pas égoïste ou individualiste. C’est la société qui lui montre l’exemple et l’individu agit par mimétisme.
De toute façon, l’histoire et les textes écrits dans le passé suffisent quasiment à nous montrer la voie.
Merci Paul de nous donner ce terrain de réflexion et d’expression.
Je me permets de vous copier-coller le 4e de couv d’un livre de Bernard Stiegler intitulé « Pour une nouvelle critique de l’économie politique » :
« Plongés au cœur d’une crise sans précédent historique celle d’un capitalisme devenu planétaire – nous débattons de ce qui la caractérise, et des conditions pour en sortir au plus vite : d’autant plus vite que les ravages terrifiants qu’elle engendre pourraient évidemment conduire à des menaces géopolitiques d’une ampleur encore inconnue. Au centre de ces débats se loge une contradiction dont nul ne semble avoir conscience – ou vouloir prendre conscience dans les mondes de l’économie et de la politique : c’est que le principal facteur de la crise est l’épuisement du modèle consumériste.
Celui-ci, devenu intrinsèquement toxique, fait système avec la destruction de l’investissement par un capitalisme hyperspéculatif à tendance mafieuse, et repose sur ce qu’il faut appréhender comme une bêtise systémique. L’inconscience dont il s’agit est en vérité l’un des effets les plus graves, dans la nouvelle situation créée par la crise, de la bêtise sécrétée par le modèle consumériste tel qu’elle se trouve renforcée par ce qui constitue aussi, dans ce contexte, un refoulement le refoulement d’une réalité qui place les sociétés hyperindustrielles devant ce qui se présente comme un paradoxe.
Car s’il faut évidemment relancer la machine économique par l’investissement et par la consommation pour éviter une dépression mondiale qui engendrerait une terrible aggravation des injustices sociales, déjà intolérables et dont l’horizon malheureusement probable serait un conflit mondial, le faire par la simple reconduction du modèle consumériste qui est à l’origine de la crise ne pourrait qu’aggraver encore la situation. S’il faut relancer la consommation, cela ne peut être qu’en vue de soutenir des investissements dans un nouveau modèle industriel, non consumériste et porté par une politique publique mondialement concertée : l’enjeu est un New Deal en ce sens – pour lequel Keynes ne saurait suffire et où Freud doit être convoqué.
La question est celle de l’investissement au-delà de la consommation, c’est-à-dire aussi tel qu’il doit être repensé au regard de ce que ce terme signifie depuis Freud – extension de l’économie de l’investissement qui doit conduire à une nouvelle façon de penser le travail. Ce petit ouvrage est consacré à l’examen des éléments axiomatiques étayant cette analyse. Il tente d’esquisser les fondements d’une économie de la contribution. Il invite la philosophie contemporaine à réévaluer la question de l’économie et de sa critique – une nouvelle critique de l’économie politique fondée sur une critique de l’économie libidinale au moment où l’économie libidinale capitaliste est devenue structurellement pulsionnelle. »
Et je ne peux que vous conseiller le brillant manifeste de l’association Ars Industrialis : http://www.arsindustrialis.org/le-manifeste
L’oligarchie était une forme de gouvernement (démocratie, tyranie, pourquoi pas l’énarchie française).
Maintenant elle désigne plutôt les hommes d’affaires autour de Bilderberg, Davos et autres Trilatérales.
Oligarchies, classe ou lobbys ?
« Des lobbys bancaires, fort bien dotés, arrosent le Congrès. Et les banquiers, devenus ministres ou superviseurs, réussissent à écarter toutes les législations qui pourraient gêner leurs ex et futurs employeurs.
En particulier, une seule banque tient tout: Goldman Sachs. Elle est l’objet aujourd’hui d’innombrables analyses critiques, dont la plus acérée est venue récemment du magazine Rolling Stones.
Après avoir éliminé ses principaux concurrents, (dont Lehman) , après avoir profité de ces faillites et reçu de l’Etat d’énormes prêts sans intérêt, cette institution plus que centenaire fait aujourd’hui fortune grâce à des décisions prises par Geithner, Summers et les autres, dont chacun sait qu’ils rejoindront un jour la firme , après avoir quitté leurs fonctions, comme le firent avant eux les ministres des précédents présidents, Rubin, Paulson, et autres…
Au total, les entreprises industrielles, qui créent les vraies richesses, financent les erreurs et les bonus des banquiers, avec la bénédiction des hommes politiques. Et en bout de chaine, les salariés en sont les ultimes victimes: les banques américaines enfoncent dans la dépression ceux qu’elles ont déjà largement ruinés.
Ces lobbys sont si puissants qu’on n’en sortira que par une révolution politique. Elle devrait conduire, au moins, à interdire aux responsables publics du secteur financier de travailler ensuite dans les établissements qu’ils contrôlent. Et au plus, à nationaliser ce secteur. Une révolution, vous dis je. »
http://www.slate.fr/story/8747/banques-le-triomphe-des-coupables-par-jacques-attali
Une « classe » dans votre conclusion :
« l’évacuation sans gloire d’une classe corrompue, terrassée par ses propres outrances. »
La classe n’est elle pas l’ensemble de ces oligarchies avec leurs lobbys ?
D’un autre côté la nouveauté est dans la convergence accélérée des crises : financières, surpopulation, déplétions, pollutions, globalisation …
en dehors des fantaisies naturelles (pandémies surtout agricoles, séisme…) ou culturelles (révolution scientifique, religion, invasion …)
souvent déclenchantes, elles, comme la famine de 1789.
Cela dure depuis longtemps et peut perdurer autant.
L »incompréhension des empires se mesure en siècles, Rome a vécu bien des catastrophes avant 476 ou 1453 et la grande majorité des contemporains n’y a rien compris vu son émiettement culturel, spatial et temporel.
Betov dit :
…….. La “solution” tout le monde la connaît depuis la nuit des temps. C’est le musellement de la dominance sociale, par le plafonnement des fortunes personnelles. ……….
et d’ajouter : l’impossibilité pour les grands groupes de constituer des trésors de guerre, forcer l’utilisation des bénéfices par la redistributions vers les salariés, les actionnaires et l’investissement..
@ Lambert Francis
« Cela dure depuis longtemps et peut perdurer autant.
L”incompréhension des empires se mesure en siècles, Rome a vécu bien des catastrophes avant 476 ou 1453 et la grande majorité des contemporains n’y a rien compris vu son émiettement culturel, spatial et temporel. »
Exactement ce que mes années de recherche m’ont démontré les exemples du passé sont là pour nous démontrer que l’on va dans le mur, à la différence que pour le cas de Rome, la noblesse de l’époque avait adressé le problème de changement de réalité par la christianisation OBLIGATOIRE du peuple romain (qui à provoqué la chute de l’empire occidentale Romain) et nous à fait rentrée de plein pied dans le moyen-âge (DARK-AGE en Anglais qui est plus révélateur de l’époque) au passage tous les braves gens ont pris 200 ans de régression et servage pour tout le monde.
Cette christianisation n’avait que pour but de reprendre le contrôle sur le peuple et protéger les richesses (terre,or etc..), et en avant la galère pour tout le monde. (la société romaine était loin d’être idéale MAIS elle était une forme de globalisation du monde ou régnais le libre échange, le commerce, une forte assimilation des cultures et intégration des « barbares » ainsi que la possibilité de s’affranchir). Les dernières découvertes archéologiques nous prouves qu’ils n’étaient pas loin d’une forme de pré révolution industrielle (découverte de sorte de machine agricole mécanique et de proto de machine a vapeur etc…) mais il leur manquait le livre sous la forme imprimerie.
Bref pour revenir au sujet de base TOUTES CES CONNERIES ont déjà été vécu a plus ou moins grandes échelle et ont amené au même point: régression des peuples. (sauf de l’élite)
bonjour
puisque tout le monde sur ce site semble en route pour faire la révolution (au moins au niveau informatique), deux textes anciens, histoire de dire et redire, que derrière les habits du temps présent, il y a beaucoup de « déjà vu »!!!
le fondamental en premier :
« L’homme, tour à tour marchand et marchandise, ne s’informe plus du mérite des choses, mais de ce qu’elles coûtent; faire le bien, faire le mal, n’est chez lui que spéculation. Il suit la vertu tant qu’il en espère quelque profit, prêt à passer sous la bannière du crime si le crime promet davantage. Nos parents nous élèvent dans l’admiration des richesses; la cupidité qu’ils sèment dans nos jeunes coeurs y germe profondément et grandit avec nous qui voyons la multitude, partagée sur tout le reste, être unanime sur ce seul point : le culte de l’or. C’est l’or qu’elle souhaite aux siens, l’or que sa reconnaissance consacre aux dieux comme la plus excellente des choses humaines. Enfin nos moeurs sont déchues à tel point que la pauvreté est une malédiction et un opprobre, méprisée du riche, en horreur au pauvre. »
Sénèque – Lettres à Lucilius (vers l’an 64)
plus proche de nous, pour l’évolution des sociétés…
« …n’en déplaisent aux économistes, il est très facile d’imaginer une société mondiale, placée économiquement sous le signe du collectivisme, mais où le pouvoir politique, militaire et pédagogique se trouverait concentré entre les mains d’une petite caste de dirigeants et d’hommes de main…..Ce serait vraisemblablement une société stable et, si l’on considère les immenses richesses que recèle un monde scientifiquement mis en valeur, on peut penser que les esclaves seraient convenablement nourris et entretenus, de manière à être satisfaits de leur sort….»
G. ORWELL « Le quai de Wigan » (1937).
enfin un début d’espoir …!!!
– « ….les membres de la société sont unis par un commun accord sur l’organisation et les buts sociaux ; les relations individuelles et politiques sont stables et acceptées, la disposition du pouvoir révèle diverses possibilités de contribuer au bien-être de la société. Par opposition les périodes « critiques » sont marquées par l’écroulement du consensus et par la désintégration de la société en fragments dissidents et hostiles les uns vis à vis des autres. Le statut est remis en question, les relations s’enveniment et, dans la lutte qui s’ensuit pour le pouvoir, les qualités respectives des classes en conflit et des individus sont oubliés…….une civilisation qui se désintègre est le théâtre de deux intrigues différentes qui se jouent côte à côte. Tandis que la minorité dominante répète sans changement et inlassablement sa propre défaite, de nouveaux défis appellent inlassablement de nouvelles réponses créatrices de la part des minorités …. » A. TOYNBEE « a study of History »
Je ne suis pas sur que nous faisons (et avons fait) mieux au niveau de l’analyse que ces grands anciens!!! Seule différence et de taille , le problème écologique, qui nécessiterait de notre part à tous une vision du type plan ORSEC, que les économistes et les politiques depuis Hayeck and Co (et pas depuis 68) ont, avec succès, fait disparaître du comportement humain de base !!!
Reste les « nouvelles réponses créatrices de la part des minorités …. » , chères à Toynbee que l’on attend avec espoir mais faut faire vite vu l’urgence écologique!!!
Chris
Le « capitalisme » agonise victime d’une maladie systémique.
Si d’aucuns, représentants de l’oligarchie financière, ont convenu avoir surestimé certaines capacités du système cf. Greenspan, lesquels ont-ils entériné son actuelle agonie?
Parmi les représentants du peuple, quels sont ceux qui reconnaissent l’agonie du « capitalisme »?
« Quand aura succédé au système capitaliste celui destiné à prendre sa suite… » n’en doutons pas ce jour viendra d’autant plus qu’il est déjà là, ce n’est pas un jour c’est un tricot qui se maille, une architexture qui se bâtit dont les mots s’entendent faiblement…. c’est une mue. Un jour cette mue aboutira et paraitra comme une évidence.
Qui nous décrira les phases de la mue?
Bravo Paul Jorion pour l’exposé du diagnostic et l’annonce de l’apoptose.
@ Betov
« Paul Jorion me semble d’un “optimisme délirant”.
Le délire que l’on reproche souvent chez les autres, c’est d’abord notre propre délire que nous ne voyons pas encore en nous qui n’a jamais déliré le premier au sujet de la crise ?
Il vient d’avoir un enfant pourquoi lui reprocher d’être encore dans la joie cela vous dérange-t-il tellement qu’il ne vous renvoie pas le même pessimisme ambiant dans le billet du jour.
« C’est le musellement de la dominance sociale, par le plafonnement des fortunes personnelles. »
Peut-être une bonne ou une mauvaise idée, ne serait-il pas plus sage alors de l’expérimenter d’abord dans un seul pays, avant de vouloir le généraliser pour tous dans le monde.
» Le fait que personne (absolument aucun parti politique, aucune association,..) n’aborde ce sujet, qui serait pourtant
le seul à signifier quelque chose, démontre que l’humanité ne veut à aucun prix d’une société égalitaire, pour la bonne raison que chaque individu aspire à devenir un dominant social (typiquement: Le “rêve américain”). »
Détrompez vous tout le monde n’aspire pas à devenir un dominant social, encore faut-il bien le voir en l’autre.
Je ne sais pas s’il faut rire ou pleurer (de rage) en constatant que tout le monde sait parfaitement diagnostiquer la situation et proposer la solution de raison pour en sortir.
Il me revient en mémoire la célèbre phrase de Georges Marchais à l’époque de « l’union de la gauche »: « Au delà de xxxx francs, je prend tout ». Même à l’époque, tout le monde savait qu’il ne songeait pas une seconde à mettre cela en application.
C’est comme Mélenchon, à l’heure actuelle, qui propose de plafonner les salaire sur la somme démentiellement élevée de 20.000 euros, en omettant soigneusement de parler du plafonnement des fortunes personnelles. En partie parce qu’il sait très bien qu’il existe mille et une façons de contourner un plafonnement des salaires.
Cynisme absolu: Tiens ! Je ne vais pas tarder à vendre un paquet de mes AXA, moi… :))
rebonjour
j’en rajoute une couche en citant un bout d’article trouvé dans Médiapart:
« Les dérégulations qui ont présidé à l’édification de la nouvelle économie mondialisée ont en effet incité les gestionnaires de capitaux à moins se préoccuper de la profitabilité pérenne des entreprises que de l’augmentation à court terme de leur valeur actionnariale. Or le triomphe de cette culture du rendement a provoqué un creusement des inégalités et un développement de la précarité que les ébauches d’extensions des droits individuels n’ont pas été capables de contenir.
Pour conjurer les tensions sociales dont le néolibéralisme est porteur, ses promoteurs gouvernementaux ont élaboré deux stratégies successives. D’abord, dès le début des années 1990, ils se sont employés à masquer la précarisation et la paupérisation des exclus de la distribution des dividendes, en les invitant à s’endetter pour acquérir les moyens de leur consommation et, grâce au développement du crédit immobilier, de leur ascension sociale.
Ensuite, à partir de septembre 2001, l’appel à rejeter l’«assistanat» prodigué par l’État-providence au profit d’une autonomie acquise par l’emprunt s’est doublé d’une ritournelle sécuritaire de plus en plus obsédante. Tant la hantise d’un terrorisme globalisé que la projection des inquiétudes générées par la mondialisation des échanges sur la circulation des personnes ont en effet permis de substituer aux protections sociales (désormais décrétées hors de prix) la promesse de sécurité offerte par le filtrage des frontières et l’intransigeance à l’égard des étrangers coupables de troubles ou soupçonnés d’abus.
Thomas Gérard et Mathieu Potte-Bonneville sont philosophes, membres de l’association Cette France-là
(Le monde 2008)
chris
@ Vincent Porel
Il y a deux notions différentes : celle du peak oil, le moment où la production tous sites d’extraction confondus va commencer à décroître, et celle du coût du baril, qui augmente au fur et à mesure que la demande progresse (c’est bien sur le cas) à production constante. Il y a bien une session de rattrapage, le prix élevé du baril permettant de supporter des coûts d’extraction de plus en plus élevés, mais ce répit va aussi dans le sens du surenchérissement…
Tout ceci, bien entendu, non compte-tenu de la spéculation financière !
Il y a nécessairement des incertitudes pour identifier ces seuils: les réserves estimées résultent du déclaratif des pays où se trouvent les gisements ! Les experts essayent de corriger leurs données. Les chiffres sont au final politiques; mêmes ceux de l’AIE.
L’évolution de la consommation dépend quant à elle de la prévision du taux de croissance de l’économie mondiale dans les dix années à venir, savant exercice lui aussi.
Les jeux du pétrole sont impénétrables ! Tout le monde procède au doigt mouillé.
Quoiqu’il en soit, l’énergie va coûter de plus en plus cher.
Je ne pense pas que la population francaise est dans le « deni » de la crise ou dans la croyance de l apres crise.Les centaines de milliers de nouveaux chomeurs ,les travailleurs pauvres ,les ouvriers fraichement licenciers ,les etudiants qui galerent la baisse de productions des entreprises….tous ces gens sont dans la realitée et ne se font pas d illusions.Il n y a que les medias pour precher la bonne paroles des politiques , des responsables d entreprises , de banques ,de multinationnales pour inventer une autre réalité.Et tout est fait pour que la population s imprègne de ce monde .Un film de ma generation symbolise bien la situation :Matrix . Nous sommes dans ce monde virtuel ,plaisant où tout est inepuisable ,plaisirs accessibles ,energie en abondance, nourritures ,vacances (,credit , voiture ,maison ,voyage en avion) où toutes personnes se sentent libres alors que tout ceci est controlé par un super logiciel la matrix(pour nous les medias ,les politiques ,la finance) et de l autre des gens qui ont reussi a s extraire de cette « magnifique » irrealité et qui voit le monde objectivement des morphéus que le système essaye d ecraser ….La comparaison s arrete là car en realité seul le monde occidental et certaines populations du G20 sont dans cette pseudo realité l autre monde 3 ? 4? milliard d individus n ont jamais été connectés au monde de « Disney » où tout etait possible,où tout etait consommable et achetable .Ils sont peut etre notre futur ,la « crise « a toujours existée ,ils n ont pas connu autre chose que la « triste » réalité.Nous sommes pour la plupart ethnocentriste car le système nous pousse a valoriser et consommer sur nos valeurs de « liberté » , d invidualisme ,de reussite etc….
ps:a noter que si le petrole monte c est aussi parce que le dollar n a jamais été aussi bas face aux autres devises
« Il est en vérité à l’agonie et rien ne pourra plus désormais le sauver. »
La Bête est maline elle ne manque pas non plus d’imagination pour vouloir toujours s’en sortir, exister, comment pourrait-elle faire croire quelle n’est plus pendant un temps et puis subitement relever la tête à cause d’une autre ?
Merci Paul tres convainquante analyse ,interessant l’analyse de dedefensa.org ou aujourd’hui tout n’est que gestion de crise http://www.dedefensa.org/article-encercle_par_les_crises_04_08_2009.html
Amities a tous.
@Jérémie (c’est amusant, je m’appelle aussi Jérémie)
Pour que vous compreniez bien mon propos, sachez que je ne suis pas un techno Freak, adepte du tout technologique, mais une personne persuadée que le moteur de notre univers est la Vie, et que ce qui meut notre monde est un déséquilibre qui recherche en permanence l’équilibre (théorie de la conservation de l’énergie + augmentation de l’entropie), une sorte de fuite en avant, dont les mécanismes principaux se traduisent par la sélection des aptes (et non pas des plus forts, l’apte étant tout simplement celui qui survit une seconde de plus, par la force comme par la lâcheté, en fuyant ou en se cachant) et la loi des grands nombres (une vision non pas déterministe mais probabiliste des choses).
Ce qui fait la survie et la domination (jusqu’à extinction partielle, et on recommence) d’une espèce/civilisation/langue/technologie/idée est sa possession d’un avantage compétitif dans un contexte qui est, toujours, de sélection naturelle.
Pour les sociétés, ce qui fait leur force c’est leur capacité d’organisation (irrigation et armée moderne chez les égyptiens, administration des chinois, légions romaines, finance européenne, fordisme états-uniens, etc…) qui permet de gagner en efficacité (qualité des résultats par rapport à l’énergie déployée), en vitesse et en précision. La vitesse est un avantage compétitif fondamental. La précision est une condition de l’efficacité et de la limitation des gaspillages.
Internet fait gagner à l’information en vitesse et en précision de façon radicale, et donnera à ceux qui sauront l’utiliser un avantage compétitif décisif, pour la création efficace de richesse comme pour la domination (ce qui est toujours lié sur le long terme, la chute de l’un entrainant toujours la chute de l’autre).
Les problèmes sont connus. Quelle chemin vers une solution ?
Les grandes entreprises ne font que répliquer ce qu’elles savent faire et nous ne pouvons pas compter sur elles
pour bâtir l’économie dans nos sociétés condamnées à devenir insolvables dans leur modèle.
Pour avoir une chance d’affronter les crises en cours et à venir, nous avons besoin de nous ré-approprier
l’économie et cela commence à mon sens par ré-inventer l’entreprise si l’on a une vision très operationnelle
de la question.
L’utopie est la seule option. Ce qui caractérise une utopie n’est ni la reconnaissance d’un problème à caractère
universel, ni l’existence de solutions, mais la nécessité d’être adopter pour une majorité pour devenir réelle.
La constitution pour l’économie n’est qu’un élément d’un projet plus vaste exigeant de re-bâtir notre économie.
De mon point de vue, le tout ne peut être qu’un projet d’entreprise, je veux dire une entreprise s’étant donné le
but d’être plus compétitive, intégrant les questions sociales et écologiques pour transformer le système en
place…
En jouant à l’économie-casino, les traders ont fait gagner des milliards aux banques françaises ces derniers mois.
Bon.
D’accord.
Mais il n’y a pas que l’économie-casino dans la vie. Il y a aussi l’économie réelle.
Depuis le mois d’octobre 2006, les ménages français empruntent de moins en moins pour acheter leur logement :
http://www.crisedusiecle.fr/france-credits-menages-detail-HAB.html#graph1
Depuis le mois de juin 2008, les ménages français empruntent de moins en moins pour leurs crédits à la consommation :
http://www.crisedusiecle.fr/france-credits-menages-detail-TRES.html#graph1
Depuis le mois de juillet 2008, les entreprises françaises empruntent de moins en moins pour leur investissement :
http://www.crisedusiecle.fr/france-credits-entreprises-detail-INV.html
Depuis le mois d’octobre 2008, les entreprises françaises empruntent de moins en moins pour leur trésorerie :
http://www.crisedusiecle.fr/france-credits-entreprises-detail-TRE.html
Conclusion : les banques distribuent de moins en moins de crédits aux ménages français. Les banques distribuent de moins en moins de crédits aux entreprises françaises. Dans les mois qui viennent, les banques françaises vont donc gagner de moins en moins d’argent.
La deuxième crise financière arrive.
La deuxième crise financière va être terrible pour les banques françaises.
@ Paul
OK !
J’ai bien compris votre dernier paragraphe, et je m’étonne de vous découvrir « irrité » ou « agacé » par la reformulation inverse, un tantinet malicieuse, que j’en ai faite dans un conditionnel qui ne servait qu’à introduire la suite de mon propos, beaucoup plus importante à mes yeux pour bon nombre d’entre nous !
Si cette façon de réfléchir vous a réellement heurté ou indisposé, je vous prie de bien vouloir m’en excuser !