Billet invité.
SUR LA NOTION COMPTABLE D’ACTIF VALORISABLE
Pour faire suite aux billets de :
1) Bruno Foligné intitulé « Les stocks au bilan », qui soulève un point pertinent des carences comptables, et
2) Hervé de Bressy intitulé « Une thérapie génique pour humaniser le capitalisme », il me semble utile d’insister sur les anomalies présidant à la valorisation comptable des entreprises, techniquement parlant, sur la notion « d’actifs valorisables ». L’énormité même de ces anomalies est attestée par le fait qu’elles passent inaperçues aux yeux du plus grand nombre.
 La valorisation économique de la « main d’œuvre »
Il me semble important de revenir sur la nécessaire valorisation comptable de la « main d’œuvre » à l’actif du bilan des entreprises. Par main d’œuvre, il faut comprendre en premier lieu le personnel salarié mais également les sous-traitants et autre personnel externe utilisé, « loué » (consultants), ou encore prêté (entre entreprises d’un même groupe) par et à une entreprise.
Alors que les différents systèmes comptables en vigueur rivalisent de subtilités et de complexité quant au calcul des actifs, des avoirs (stocks, créances etc.), des dettes, et de tout un tas d’autres choses liées au moment de la vie de l’entreprise (naissance, fusion, rachat, mort), il apparaît pour le moins étonnant que la main d’œuvre utilisée ne soit pas, d’une façon ou d’une autre, comptabilisée dans les actifs de l’entreprise.
En effet, d’un point de vue technique désincarné, la main d’œuvre est, au même titre que les machines outils, un moyen, humain et non matériel, utilisé par l’entreprise pour se développer et remplir son objet social (en témoigne le budget important de formation des grandes entreprises). Or, bizarrement cette main d’œuvre n’apparaît dans la comptabilité des entreprises que dans les comptes de résultats, au titre d’une charge (la masse salariale), elle n’est donc pas « capitalisée ».
Aucune grande ou moyenne entreprise ne peut prétendre exister et évoluer sans utiliser de la « main d’œuvre » ; peut-être l’entreprise peut-elle se passer, un temps, de moderniser son outil mécanique de production ou même se passer tout court d’outil mécanique de production (ça dépend du type d’objet social de l’entreprise en question), mais elle ne pourra jamais se passer de personnel. On conçoit aisément qu’une entreprise de haute technologie ou de l’information ne puisse pas se passer de matériel, mais elle ne peut pas plus non se passer du « matériel humain » : qui ferait marcher les machines, mettrait la technique en action ? Par ailleurs, les espoirs même d’évolution (notamment de la machine) ne résident que dans le capital humain : à preuve, la recherche, ultra-protégée par les brevets, tant au niveau des hautes technologies que de la médecine ou des sciences physiques ou du vivant.
Est-il logique, dans ce contexte, de ne pas valoriser de façon comptable le « moyen humain de production » qu’est la « main d’œuvre »?
D’un point de vue de philosophie politique, l’absence de valorisation de la main d’œuvre est probablement (certainement) le résultat du choix politique et idéologique initial, inhérent à l’avènement et au développement de la société industrielle, de tenir l’humain pour quantité négligeable face aux immenses possibilités et espoir de mieux être que réservaient la « machine ».
Mais à l’ère post-industrielle à laquelle nous sommes arrivés, ce choix est-il toujours viable, c’est-à-dire fait-il toujours l’objet d’un consensus tacite ? Ne doit-on pas plutôt considérer que l’absence de valorisation de la main d’œuvre à l’actif des entreprises agit de façon délétère tant sur le « climat social », au sein de l’entreprise, que sur le « climat Social » au sein de la Société Civile ?
En effet, il résulte de notre Société Civile (dite de l’information), dans laquelle les capacités technologiques sont, pour la plupart, arrivées à maturité et dans laquelle le travail se raréfie (en conséquence du développement des possibilités de la machine autant que de la surexploitation du capital humain aux quatre coins de la planète), que l’humain se retourne pour finalement se rendre compte qu’il est considéré par les sous-jacents idéologiques de l’entreprise et de la Société en général comme quantité négligeable.
Refuser de prendre économiquement en compte la valeur du travail de l’humain et sa participation au développement du bien commun me semble receler un grave danger : l’histoire est riche et friande de retournements sociaux et politiques brutaux (qui se préparent durant de longues années mais se réalisent très rapidement), violents (révolutions) et parfois définitifs (disparition de civilisations, retour à l’état de « nature » etc. : je vous suggère sur ce point, la lecture du livre de Jared Diamond « Effondrement »). On sait ce que l’on perd, mais jamais ce que l’on gagnera.
Contrairement à ce qu’Hervé de Bressy avait laissé entendre, intégrer à l’actif du bilan la notion de « main d’œuvre », n’aurait aucunement pour effet mécanique de modifier la substance ou la qualification juridique du contrat de travail. Il n’y a en effet pas de relation directe entre reconnaître une valeur (au sens d’argent : l’argent étant l’étalon de référence) au travail effectué par l’Homme et les modalités juridiques pratiques de ce travail. Du point de vue des modalités juridiques du travail, s’il existe déjà tout (ou presque), resterait à faire, dans la législation, un sérieux tri entre l’essentiel et l’accessoire. Pas plus que l’évaluation de la « main d’œuvre » ne rendrait le salarié, ou le sous-traitant, plus esclave qu’il ne l’est déjà.
Par ailleurs, il s’agirait, non pas d’une marchandisation (évidemment déplorable et déjà bien installée) de chaque individu, mais tout au contraire d’effectuer une reconnaissance sociale et politique de la valeur des services rendus par chaque catégorie d’acteurs de l’entreprise et de la Société Civile. Du côté de l’entreprise, le travail humain retrouverait ses lettres de noblesse face au monstre froid que sont les biens matériels et face au dragon (monstre chaud) que sont les apporteurs de capitaux. Du côté de la Société politique, le travail de l’individu serait élevé au même niveau que le capital (détention de biens matériels et financiers).
Par ailleurs, valoriser la main d’œuvre dans l’entreprise n’aurait pas non plus, à mon avis, pour effet mécanique de changer le Capitalisme en Humanisme, car il faudrait pour cela que les biens matériels (le capital en question) ne soient plus valorisés du tout (comme l’est l’actuelle main d’œuvre), ce qui créerait un nouveau déséquilibre. Une telle valorisation du « matériel humain » rééquilibrerait en revanche les forces en présence, sans pour autant modifier fondamentalement le type Libéral de la Société que nous connaissons. Pour rester dans un certain ordre des choses (la société Libérale ayant partiellement, cahin-caha comme tout système, fait la preuve de sa viabilité politique), le capital est tout autant nécessaire à la poursuite de l’Ordre social, que le travail : les deux éléments se nourrissent et s’appellent l’un, l’autre dans le maelström de l’activité humaine. Il en est de même dans l’entreprise : le capital humain (force de travail, force des idées etc.) a besoin de matériel, lui-même nécessitant un financement. L’organe dirigeant agit, dans un objectif déterminé (il est seul maître de la stratégie), comme chef d’orchestre de l’ensemble de ces éléments. Déséquilibrer l’un des éléments en présence a pour effet de rendre non viable l’ensemble du système et, il est à craindre, la Société Libérale dans son ensemble.
N’oublions pas que la Société au sens politique, Libérale ou non, est, jusqu’à nouvel ordre, faite d’Hommes, par les Hommes et pour les Hommes, son objectif ultime étant de réglementer l’organisation humaine de façon à rendre la vie en commun vivable et donc possible. Tout autre objectif de la Société au sens politique relève de la mise en œuvre d’une utopie ou d’une idéologie d’autant plus dogmatique qu’elle n’est pas exprimée. Mais peut-être que, pas plus tard qu’à moyen terme, cela aussi pourrait changer : pensons aux modifications climatiques en cours (aux conséquences incalculables sur la vie sur Terre), à la toxicité des humains eux-mêmes (en nombre toujours croissant et aux actions toujours plus efficacement nocives sur leur environnement) ainsi qu’à l’improbabilité de notre existence d’un point de vue astrophysique.
 La valorisation économique de la « compétence professionnelle »
J’aimerais également insister sur le problème résultant du fait que la « compétence professionnelle », à tous les niveaux hiérarchique de l’entreprise, est elle-même imparfaitement prise en considération par la comptabilité d’entreprise : lorsqu’elle l’est, il s’agit plutôt d’une charge (par ex. : assurance homme clef, ou encore bonus divers et variés) que d’un actif. La rémunération (parfois excessive) appliquée à des dirigeants ou à des cadres est certes une façon de reconnaître une certaine « compétence », mais cette reconnaissance n’élève pas pour autant la compétence professionnelle au niveau d’une valeur de l’entreprise. Encore faudrait-il s’entendre sur le sens du terme « compétence professionnelle ». J’entends par là la capacité d’une personne à remplir le rôle pour lequel « l’entreprise » l’utilise à un moment donné. Il faut alors se mettre d’accord sur des critères, les plus objectifs possibles, permettant de déterminer si une personne remplit ou non de façon excellente, satisfaisante, correcte, insuffisante ou très insuffisante le rôle qui lui est assigné ; ce qui, soulignons-le, ne préjuge jamais de la capacité de ladite personne à faire de façon excellente autre chose ou à remplir de façon excellente un autre poste dans la même entreprise, ou ailleurs.
A cet égard, permettez moi une digression que le contexte m’autorise : je tiens à souligner que le nom, la date et l’origine du diplôme obtenu par la personne en question ne me semble d’aucune aide dans l’appréciation de ses capacités, à un moment donné, à remplir le poste pour lequel l’entreprise l’emploie. Ceci d’autant moins que la qualité intrinsèque des formations initiales, publiques ou privées, gratuites ou payantes, est fortement sujet à caution (comme cela a été souligné dans le blog sur « Une thérapie génique pour humaniser le capitalisme ». La question de la valeur des diplômes, c’est-à-dire de l’adéquation de leur formation au contexte économique et social, est un autre vaste sujet qui mériterait très certainement d’être abordé, mais pas ici ni aujourd’hui. Il y a toutefois beaucoup à en dire.
Quoiqu’il en soit, et pour en revenir à nos moutons, il me semble, que le niveau de « la clientèle » est, hors périodes de crise économique (systémique ou non), qui réalise un effondrement de la demande, et d’emballement spéculatif de la même « demande » (les deux situations extrêmes en terme de marché), un indicateur fiable de la compétence professionnelle du/des dirigeants. Or il me semble que si les règles comptables officialisaient le lien entre « les dirigeants » et « les clients » de l’entreprise, en temps réel, c’est-à-dire en dehors des périodes de crises de l’entreprise que sont les rachat et fusion, cela éviterait que des organismes externes à l’entreprises, dont les intérêts ne sont pas toujours clairement établis, réalisent des valorisations plus ou moins fantaisistes et plus ou moins spéculatives. Des organismes externes sont, à mon sens, et quoiqu’il en soit, moins bien placés que les personnes internes à l’entreprise pour savoir si les modalités humaines et matérielles de fonctionnement de l’entreprise sont viables. En allant plus loin, il me semble que l’évaluation officielle et permanente de la « compétence professionnelle » agirait comme un frein à la spéculation boursière sur les entreprises.
J’ajoute que l’actuel « goodwill » (écart d’acquisition), qui n’apparaît officiellement qu’en cas de rachat d’une société, que d’aucun juge, non sans raison, un instrument de dictature professionnelle, ne permet pas une prise en compte fiable de cette « compétence professionnelle », il est à la fois imprécis, insuffisant et trop définitif. A cet égard, qu’il me soit permis d’insister sur la nécessité de prendre en compte de façon explicite la « compétence professionnelle » du personnel travaillant dans l’entreprise à tous les niveaux hiérarchiques, et non au seul échelon de la direction : tous les intervenants humains dans l’entreprise sont en effet dépendants les uns des autres, l’incompétence des uns rejaillissant nécessairement sur celle des autres. Quant à la « compétence » en elle-même, elle ne juge pas un Homme mais la seule adéquation de ce dernier à son environnement, à un moment donné. Gardons en effet en tête que personne n’est ni irremplaçable, ni indispensable, et chacun restera ainsi à sa juste place.
Il reste évidemment à définir un cadre plus accompli que les quelques points venant d’être soulevés permettant une évaluation sereine et honnête de la compétence professionnelle (à tous les échelons hiérarchiques d’une entreprise). La tribune reste ouverte sur ce point, je me permettrais une simple suggestion : l’évaluation pourrait être transverse : non seulement du haut vers le bas mais également du bas vers le haut. Certaines personnes, occupant des fonctions subalternes peuvent, à juste titre, être en désaccord profond avec les choix stratégiques de leur hiérarchie ou avec les méthodes de management de cette dernière ; il en résulte une démotivation des salariés, une mauvaise ambiance quotidienne, une mauvaise volonté du personnel à remplir les tâches qu’on lui demande et au final, le vrai perdant est ce que le droit désigne du terme « d’intérêt social », c’est-à-dire l’entreprise elle-même. L’identification de ce genre de problème serait un premier pas vers leur résolution et, à mon sens, vers une appréciation sereine de la qualité, et donc de la valeur, d’une entreprise. Il reste à établir des limites entre la stratégie pouvant être contestée de façon pertinente par le personnel de l’entreprise et celle qui, par essence lui échappe (en raison du fait qu’il n’est pas en position d’avoir les informations nécessaires : à chacun son métier !). Je crains qu’ici le débat n’achoppe sur la question, politique cette fois, des délocalisations.
En guise de conclusion, je tiens à préciser que si les règles peuvent tenter d’éviter les dérives humaines, les systèmes sont fait d’Hommes et ne sont donc viables que tant que les Hommes qui les animent sont valeureux et intègres ; aucune règle ne pourra jamais éviter que des gens mal intentionnés ne les détournent à leur propre profit, cherchons tout au plus à éviter des détournements à grande échelle en :
1) choisissant judicieusement les « élites », c’est-à-dire le personnel dirigeant (à tous les niveaux et pas seulement aux plus hauts échelons), de nos entreprises et de nos Sociétés Civiles ;
2) créant un équilibre « institutionnel » entre les forces en présence dans l’entreprise de façon à laisser la possibilité aux autres éléments de parer aux dérives de ceux qui s’égarent. C’est ce qu’a cherché Montesquieu (dans L’esprit des lois) ainsi que Tocqueville ; c’est, en un mot, l’objectif recherché par la fameuse « séparation des pouvoirs », qui nécessite au préalable, la reconnaissance officielle desdits pouvoirs.
J’ajoute que, à l’instar d’Hervé de Bressy, c’est, non sans trembler que je vous livre ces quelques remarques, fruits d’une réflexion aboutie sur certains points et moins sur d’autres. Pour faire l’avocat du diable, le doute m’assaille toujours : il y a 30 ou 40 ans, l’entreprise était affublée de beaucoup moins de règles comptables et financières en tout genre sans qu’à ma connaissance elle s’en porte plus mal… Est-il vraiment nécessaire de tout ériger en « règle comptable » ? Mais si l’on part du principe que oui, alors, vraiment il faut le faire pour tout, sans exception.
Parée aux levées de boucliers !
56 réponses à “Sur la notion comptable d’actif valorisable, par Valérie Bugault”
une métaphore me vient de suite à l’esprit:
vous êtes-vous déjà retrouvée , en pleine mer ,sans vent ,sur un voilier privé de son moteur auxiliaire ?
l’esquif sur lequel vous êtes se retrouve violemment balloté par la houle ,les voiles claquent d’un bord sur l’autre.
pour qu’elles ne s’abiment pas , il faut parfois affaler.
Les espars cognent, ca tangue,ca roule…c’est extrêmement inconfortable…d’autant que si vous êtes près d’une cote vers laquelle
le courant vous entraine ,vous craignez pour votre peau.
j’associe bien sur le vent au SENS.
plus de vent , rien n’avance plus,le bateau dérive au gré du courant ,et les marins deviennent les « otages » de la houle erratique.
plus de sens , les règles n’y font plus rien, l’investissement social de chacun n’est plus reconnu , voire reconnaissable
ce n’est pas l’accumulation des règles,de la règlementation…bref , du formel, qui va y changer grand chose , sauf à exacerber le sentiment d’impuissance, de frustration de chacun , et , en amener certains au « burn-out ».
vous dites : » il y a 30 ou 40 ans, l’entreprise était affublée de beaucoup moins de règles comptables et financières en tout genre sans qu’à ma connaissance elle s’en porte plus mal… »
le sexagénaire que je suis confirme que depuis les temps auxquels vous faites allusion , la situation s’est aggravée , faute
d’une évaluation correcte , car ciblée aux catégories de l’avoir ( j’AI,un probléme , je le corrige avec le même arsenal de
méthodologies qui ont présidé à l’apparition dudit problème).
nos sociétés cultivent la dénégation des catégories de l’être…..c’est là ,ce me semble , une grande partie du problème.
en tout cas , bravo pour votre travail.
Nous vivons une société de financiers et apprécions ses délices.
Cette époque étant sans doute révolue chacun à le droit de proposer sa vision.
Ici c’est une société de comptables qui nous est proposée, avec valorisation du capital humain.
La réification des hommes n’a et ne sera jamais dans mes gènes. Nous ne sommes pas exlcusivement ce que nous faisons.
Surtout il faut être extrêmement vigilant. Des lors que l’humain fait partie du capital, il appartient au détenteur du capital.
Plus jamais de livret ouvrier!
Quant à la valorisation de la compétence professionnelle cela existe déjà : c’est le know-how
Quiconque à été confronté à la valorisation d’une entreprise sait que, au-delà de l’application de l’une des méthodes existantes, elle résulte au bout du compte d’un accord de gré à gré.
Il est certes surprenant que l’on valorise le portefeuille de clientèle d’une entreprise, mais pas son personnel. Que l’une émarge au compte de résultat et l’autre à celui des charges ne justifie rien à l’affaire : j’ai connu une entreprise de conseil dont le personnel avait fait valoir son apport collectif, menaçant de plier bagage pour créer une nouvelle société, en vue d’obtenir de son actionnaire de meilleures conditions de rémunération et d’intéressement. Il a eu gain de cause ! C’était de facto reconnaître que la valorisation de la société devait prendre en compte celle de son personnel.
Mais, si l’on considère ce point comme acquis, comment valoriser le « capital humain » ? Par sa compétence! Mais comment valoriser sa compétence ? Par ses résultats ! Mais comment les valoriser, le capital et les technologies employées y contribuant également ? Par ses savoir-faire ! Mais comment…? Par son coût de remplacement ? Mais pourquoi ne pas utiliser ce même critère pour le capital ?
La comptabilité, heureusement, est tout à la fois normative et créative ! Surtout quand elle évacue de son champ d’application la valorisation du travail.
Faut-il vraiment, par ailleurs, avoir comme but ultime la réalisation d’un équilibre résultant de la valorisation du capital et du travail ? Du capital monétaire et du capital humain ?
@francois leclerc
vous dites :
« comment valoriser le “capital humain” ? « …
.je ne sais quoi dire vraiment….!!
je suis convaincu que le moment historique que nous vivons est une radicale remise en question de l’establishment
multi-millénaire (depuis les géniales avancées formalisées par des Platon, Socrate….et les corrections des siècles des
Lumières)
il est bien évident que nous sommes tout petit devant les enjeux , et bien en peine de trouver le langage, qui plus est
les métalangages (formalisation,théories….) nécessaires pour produire un dispositif de régulation-organisation
(le politico-économico-social) satisfaisant.
il s’agit de faire fonctionner la planche à neurones plutôt que la planche à billets si nous voulons éviter à nos enfants et
petits enfants une trop grande catastrophe.
car il va falloir les relever ces enjeux ,sauf à rater la marche et se « casser la gueule »
n’est-t-il pas ?
Le Capitalisme à la manière de Sarah Palin
un extrait:
« Et la foule qui assistait à la convention a répondu en chantonnant en boucle : « fors, poupée, fors ! » (« drill, baby, drill » voir video – connotation sexuelle non voilée, NdT).
En observant cette scène à la télévision, une effrayante mixture de sexe, de pétrole et de chauvinisme, je me souviens d’avoir pensé : « Mince… la convention républicaine s’est transformée en convention pour baiser la Planète Terre ». Littéralement. »
A retrouver ici:
http://www.legrandsoir.info/Le-Capitalisme-a-la-maniere-de-Sarah-Palin.html
Ps:Merci Paul pour votre caractère et votre manière de faire passer vos connaissances..
J’ai oublié de mentionner l’auteur de l’article.. c’est Naomi KLEIN.
Le Capitalisme à la manière de Sarah Palin
http://www.legrandsoir.info/Le-Capitalisme-a-la-maniere-de-Sarah-Palin.html
le capital humain, mark 2 market ou fair value?
A perd un proche dans un accident. A déprime grave. A perd de la valeur, c’est certain.
D’un côté cette idée me semble intéressante (et ce genre de billet a le mérite de soulever une question intéressante, pas anodine: que valorisons-nous?). Mais de l’autre j’ai le sentiment que pour « valoriser » l’animal humain, il est nécessaire de le faire passer dans la machine à calculer, sinon les « propriétaires » n’en ont pas cure. Ce qui n’est peut-être pas la bonne méthode. La bonne méthode serait plutôt de diminuer le pouvoir et l’importance des « propriétaires » (et si la monnaie anticrise de M. Finck peut faire cela, pourquoi pas? Et est-ce que le discours antifiscalité n’a pas eu pour but simplement de renforcer le pouvoir des « propriétaires »?).
Gengis Khan avait réussi à passer la muraille de Chine et il dévastait gaiement les villes et les campagnes chinoises, comme il se doit pour un conquérant. Il avait fait d’un de ses prisonnier ouïgours (et donc lettré) l’un de ses conseillers. Qui lui fit remarquer qu’il était en train de détruire ses propres richesses, et que les villes et les campagnes chinoises rapportaient plus en place que détruites, par l’impôt, notamment.
J’ai un peu de la peine avec les majuscules, ça me fait toujours penser à des entités étranges, intemporelles, idéales comme Dieu ou l’Infini…
La société des animaux humains est un fait, un fait qui a sensiblement évolué en plus de 40’000 ans, mais c’est un donné. La société est traversée de conflits, les intérêts de tous les groupes qui la constituent n’étant pas toujours exactement identiques. C’est l’aspect politique. Et au fond, l’organisation de ce conflit est ce qui permet la vie en commun. Cela peut être une sorte de guerre civile sanglante, une tyrannie, une dictature, une république (libérale ou démocratique, ce n’est peut-être pas tout à fait la même chose), etc…
L’organisation sociale de l’entreprise est plus une tyrannie qu’une démocratie. Et une tyrannie qui saurait valoriser son capital humain serait comme un Gengis Khan avec son conseillé ouïgours lettré… Un despote éclairé…
La conclusion du billet me fait penser à deux choses: s’il est certain qu’il se trouve toujours des personnes pour transgresser les règles, je crois qu’il est plus utile de chercher des règles qui ne favorisent pas les comportements nuisibles (comme la recherche du profit à court ou très court terme) que de compter sur le sens moral des individus, sens moral qui est certainement déterminé par les règles et les valeurs existantes; élément qui est souligné par le deuxième point de la conclusion: la séparation des pouvoirs. J’ai le sentiment, que le fait que nos sociétés privilégient la performance, l’efficacité, la puissance des puissants, l’enrichissement des plus riches (ce qui se cache derrière le mot « sécurité »), que ce fait a déterminé la dévalorisation de cette idée de séparation des pouvoirs. Un peu partout dans les différents États de l’Empire occidental, il me semble qu’on assiste à un renforcement inquiétant de l’exécutif qui en impose au législatif et au judiciaire. L’action de l’exécutif, de plus, ne semble pas devoir être limité par l’Etat de droit…
L’origine première de la fortune réside rarement dans le travail, elle résulte davantage de concours de circonstances. Les guerres en sont toujours de grandes pourvoyeuses. Ne parle-t-on pas de la fortune de la guerre (en voulant signifier autre chose) ?
Mais ces mêmes guerres sont bien souvent des saignées dans le capital humain. Doit-on en tirer une loi, à la façon de Lavoisier, on crée du capital d’un côté, on en perd, humain, de l’autre ? Il ne s’agit pas du même, cela tend donc à montrer leur équivalence…et à justifier leur égale valorisation !
Ah !
Humaniser le capitalisme !
Cela reviendrait-il, au bout du compte, à humaniser les capitalistes, les administrateurs des conseils d’administration, les décideurs à poils durs ? Alors, mesdames et messieurs, que dites-vous d’une petite thérapie génique ? Histoire de devenir plus humain ?
Je me sens un peu perdu au milieu de ces considérations comptables tout en me félicitant des efforts fournis par Valérie. Je ne suis sans doute plus qu’un vieux de la vieille, étant en effet resté à la division marxienne entre capital fixe (C), capital variable (V) et plus-value (d = profit). Mais l’avantage de l’approche marxienne est qu’elle ne fait pas de distinction arbitraire: le capital existe — c’est la créativité (la « productivité ») des hommes ajoutée aux moyens de production. Il en résulte que tout effort de valorisation dépend de la nature du « propriétaire » du capital. Cette question me paraît « éternelle ». Tant que nous n’aurons pas aboli la notion même de propriété, le vieux problème du capitalisme restera posé. C’est pourquoi il me semble important d’introduire le concept de « régie » (au sens anglais = stewardship): plus personne ne possède rien, la population n’est que locataire ou « usufruitière » de la terre ou des moyens deproduction qu’ellle exploite. Selon ce schéma simple (ou simpliste), le titre de propriété disparaît.
Reste la sempiternelle question politique de qui « détient » quoi. L’exemple soviétique milite en faveur d’une répudiation du concept de propriété collective organisée et gérée par l’Etat. Le modèle anarchisant paraît tout aussi risqué: c’est celui de « régisseurs » (stewards) entrant en conflit les uns avec les autres en fonction de la nature des besoins collectifs, qui, eux, demeurent bel et bien. Alors, quel modèle d’ »appropriation »? Là est le hic.
« Matériel humain », diantre !
Par pitié n’introduisons pas les hommes dans des balances comptables.
Cessons plutôt d’asseoir les cotisations sociales sur les salaires.
Taxons plutôt les machines (distributeurs d’essence, péages automatiques…) inutilement (faire gagner quelques centimes de pouvoir d’achat aux automobilistes, est-ce utile ?) destructrices d’emplois.
Subventionnons plutôt la préférence donnée à l’emploi sur les gains de productivité, lorsque le service rendu ou le produit fabriqué sont destinés à un usage local.
Les « gains de productivités » sont souvent des pertes d’humanité. La comptabilisation des hommes, leur quantification, serait de facto une réification.
Capital humain est moins « boucher » que l’horrible notion de « ressources humaines »…
Or
Les cies modernes ne sont réputées rentables (pour les bébéficiaires de dividendes) qu’à condition de tout délocaliser.
Les ressources humaines du Burkina Faso (via une entreprise de droit chinois) qui travaillent en R&D pour Alcatel Lucent ou Google c’est peanuts….çà ne vaut pas une ligne au bilan….
La religion des CEO du monde entier et de leurs actionnaires majoritaires c’est CARPE DIEM.
Tant pis pour demain car ils sont convaincus que derrière eux c’est par leur faute une terra incognita du XXI°.
Ils terminent la boulot en gâchant tout et en brûlant les vaisseaux des générations montantes.
Et ne me pensez pas que je sois cynique…
Ou nietszchéen.
Extrapolons, comment va t’on classer économiquement les retraités et handicapés?
Dans la colonne des charges?
Votre proposition ne changera rien à la politique actuelle, si ce n’est qu’elle marquera la valeur sociétale des gens par un chiffre!
On est plus loin de la grosse boule blanche…
Repenser la société/politique ne veut pas dire ajouter une béquille à l’édifice déjà branlant!
Vous voulez adapter une loi bidon à d’autres encore plus crétines!
Repartez de bien plus loin pour inventer une nouvelle société.
On ne gardera par exemple que les missions régaliennes de l’état…
Repensez tout, la relation au travail, la relation avec les forces de l’ordre (et qui n’a pas peur au volant de sa voiture en voyant les flics? Y’a plus que dans les quartiers chauds qu’on est tranquiles, ils n’y vont plus!)
et proposez des voies pour que chacun puisse se sentir untile dans cette nouvelle société!
A bientot de vous lire…
bonjour à tous
on peut vouloir changer de modèle de façon radicale(je suis plutot pour une transmation radicale bien comprise)
vouloir integrer capital humain et nature à l’entreprise (ou est le social?) est un problème complexe
je pencherais plutot pour 10,20 ou 100 transformations se basant sur le systeme français d’apres guerre(conseil national de la résistance)
1ere transformation : idée de p jorion,éliminer la spéculation
2eme transformation : pour le capital humain,transformer les SA à but lucratif en SA en but non lucratif(obligatoire pour le domaine de la santé(plus de dessous de table pour se faire opérer) en élargissant à la sécurité sociale(retraite,dependance,etc)) et à l’éducation élargie(recherche,etc)
on aurait des services publics à but non lucratif,des SA à but non lucratif centrés sur l’humain
3eme transformation : pour les SA à but lucratif,l’état devrait les « nationaliser » à 35%(pas les tpe) (la banque de france frappant monnaie pour permettre au trésor de rembourser ses dettes,d’acheter ces 35%(CDC) et de monter un systeme de credit par projet avec 0 interet (etat,region,departement,commune,univercites,chu,etc))(ce serait le tiers-état=bien-commun)(on le fait,apres la colere de l’UE,l’UE fera de meme car les dettes sont trop importantes pour etre remboursées et dejà payées par les interets depuis 1973)
4eme transformation : plage de salaire de 1 à 20 ou de 1 à 40 flottante(pas plus et tout compris)(on peux imaginer un % de sa valeur ajoutée réelle à son départ,du l’ouvrier au p-dg)(salaire minimum&maximun établi de maniere indirect)
5eme transformation : éco-socio-taxe pour tous les produist&services en plus de la tva (tva à 25% en general,5% tva reduite)
6eme transformation : allocation d’un revenu minimun d’existence de 18 ans à la fin de sa vie(1/2,2/3,3/4 ou 1 smic),1/2 rme avant, de la naissance à 11 ans,2/3 de 11 ans à 15 ans,3/4 de 15 ans à 18 ans (elimination de toutes les aides sociales donc)
7eme transformation : plus de niche fiscale (sauf handicap&dépendance)
8eme transformation : plus d’éxonération sociales pour les entreprises(sauf tpe,pme/pmi)
9eme transformation : implot sur le revenu(rme exclu&pas de quotient familial&prelevé à la source) 1% de 0 à 25000,10% de 25000 à 50000,15% de 50000 à 75000,20% de 75000 à 100000,et ainsi de suite(5% de plus tout les 25000)(plus de bouclier fiscal)idem pour les sucessions,la base étant multiplié par 10(résidence principale exclue),les expatriés devront 80% de leurs fortunes à l’etat et rembourser le rme
10eme transformation : baser l’education sur creativité de 3 ans(faire pour comprendre)(langues,histoire des sciences,histoire de l’art,histoire de la nature,le corps,l’esprit,) à 11 ans puis sur la rationalité (comprendre pour faire) de 11 ans à 18 ans
cela transformerait la société
à vos critiques avisées
bruno
bruno
Mille fois abordée, la question de l’appréciation comptable de la « masse salariale » est sans issue. Les salariés « n’appartiennent » pas à l’entreprise, et à ce titre ne peuvent figurer à l’actif du bilan. Il n’est pas sûr qu’il faille déplorer cette apparente anomalie… Cela n’empêche pas de s’interroger sur le défaut d’information pertinente, concernant l’entreprise, qu’entraîne l’absence d’intégration de données sur le sujet. Mais la question sensible me paraît plutôt être : quelle est la finalité de l’entreprise ? En foi de quoi, sans vouloir fâcher sa rédactrice, ce billet me paraît témoigner d’une approche passive, syndicalo-revendicative, dans un système promis à la destruction. Sans que l’on ait la moindre idée de ce qui lui succèdera. Je ne pense pas qu’il soit approprié de s’interroger en ces termes.
Je pense que cela restera un voeu pieux tant que la monnaie restera ce qu’elle est. La contrainte capitalistique exige toujours du rendement. Où s’obtient-il ? Toujours sur le facteur humain via la monnaie. Quelque soit l’intelligence humaine, le capitalisme exigera ce transfert de capacités cérébrales vers des réalistions concrètes dans des pays à bas coûts de main d’oeuvre. Pour ce faire, il est donc nécessaire pour le capitalisme d’inclure le travail humain dans la rubrique « salaires et charges » et non dans les actifs réalisables. Les franchistes m’auront compris.
@JJJ 19h27 et Steph 17h10.
J’abonde dans vos remarques, surtout que ce statut existe déjà au sein des SCOP. Je l’ai étudié il y a fort longtemps,
il est possible d’inscrire au capital social de la SCOP, le montant de la rémunération de son travail, la valeur étant
pérenne et acquise tant qu’il y a travail et présence du « sociétaire ouvrier ».
La société reposant, sur le mouillé du sable qui en assure la cohésion, à condition que ce mouillé apporté par la
sueur du travailleur soit proportionnel aux grains de sable apportés par la rémunération, pour faire ciment.
Sinon l’exédant de sueur liquéfira notre chateau de sable, et quelque soit le replatrage mis en oeuvre, l’édifice
« société »sera emporté, à l’insu de notre plein grès.
à JJJ [19:27]
Pour l’actif ?
Serait-ce l’étymologie du mot qui vous plait ?
Personnellement, je préférerais que mes scénettes de clown soient comptabilisées au passif.
Ainsi ce serait un « à payer » par l’entreprise.
Qui a (ou n’a pas) tendance 1 heure sur 16 à se regarder le nombril ? voir son intérêt ?
Avez-vous pensé
aux réflexes
des Ogres_lag ? (Leasing, Locations-en-Gros, Assurances, Banques, Marchés de liquidités)
aux réflexes
des Ogres_sic ? (spéculateurs industrie et Commerce avec salle-de-marchés tels EdF, iMetal Fr, etc.)
En chaque ville d’emprunt ou prêt, ville d’import ou export,
chacun joue avec
– sa Façade Nord, non accessible au fisc
– sa Façade Sud, inaccessible (trust, commandite, chaîne de sociétés écrans)
Où voudriez-vous comptabiliser le « capital humain » ?
… devant ou derrière quel écran ? … Façade Nord ou Façade Sud ?
Une provision d’écureuil au Passif à encaisser après l’exercice fiscal en cours ?
logique de créancier ou d’actionnaire privilégié
… une autre ?
Vaut-il mieux être valorisé
– comme un fournisseur apte à élever ses tarifs, au détriment des créanciers bancaires et actionnaires ?
– comme un client apte à obtenir davantage de services (formation,…) et produits (cadeaux), au détriment des mêmes ?
Pour ce qui est des comptabilités en Façade Sud,
la pression du fisc vous aurait-elle échappé ?
Une des finalités premières de la
« Comptabilité des entités et transactions accessibles au fisc »
(Façade Sud hinterland)
est d’aboutir au calcul de l’impôt sur les sociétés (IS) et de la TVA y compris sur les immobilisations ?
…
Quelles assiettes pour ces impôts ?
celles admises par les Ogres_lag, virtuoses du Transfrontière, des prêts et emprunts non régulés en eurodevises, etc
celles des Ogres I&C de l’Offshore I&C, des prix-de-transferts scandaleux, des transactions non régulées
– après avoir triché au max hors des bases fiscales domestiques.
peut-être est-ce étonnant mais elles existent !
De quoi se plaint-on ?
Ne reste t-il pas des bases fiscales non nulles à imposer ?
Tous les parlementaires sont pleinement satisfaits,
sauf peut-être 1% qui se taisent.
Où est le problème si tous les élus du Pouvoir Législatif
France et G20
sont contents
en congé bien mérité ?
Je crois qu’on ne dictera pas au système de valoriser ceci ou cela, le capital humain ou le savoir-faire, si ce n’est par des lois. Au centre il n’y a que le profit, rien d’autre.
Je m’étonne que personne ne s’intéresse à l’essence du dispositif, ou du contrat économique, par analogie avec le contrat social, que représente la notion de valeur.
Le principe de la valeur est au centre du capitalisme et c’est là que se jouera (ou non) une remise en cause du système. Lorsque la valeur de la valeur tanguera, nous sortirons de la « crise » pour entrer dans une autre économie.
La valeur de l’argent est fondée sur sa répartition inéquitable. Il est simplement impossible, dans ce système, de faire quoique ce soit car toute amélioration conduit à une inflation, l’inflation étant « l’euthanasie du rentier ».
Selon moi, tant que la valeur de l’argent est basée sur sa demande, donc sur le fait que les gens n’en ont pas et qu’il sont comme on le dit, aliénés, non seulement par le travail harassant, mais par la nécessité de se procurer cet argent, on n’en sortira pas.
Le mécanisme même de la valeur pour l’argent implique la pauvreté de masses… c’est ce que j’ai toujours ressenti, avec une consternation et une certaine incrédulité devant l’aveuglement de tous : Le problème vous l’avez sous les yeux tous les jours en manipulant ces maudits billets, qui ne valent que parce qu’un pauvre (relativement) les accepte.
On amuse les gens avec des cacahouètes, ces quelque malheureux sous dont ils ont besoin.
Il n’y a pas d’autre issue que de casser ce concept même de valeur et donc de briser le miroir ! ou de passer à travers.
L
Toujours votre dada
Vous n’avez pas répondu à mon post sur ce sujet :« Contre-appel du 22 mars »
24 mars 2010 à 12:41
@ Auguste
Je dis précisément : notre comptabilité ne peut intégrer le « capital humain » – un concept largement critiquable.
Vos remarques, je m’en excuse, sont incompréhensibles sans décodeur…
@ JJJ
c’est pourtant vrai, que depuis que la norme de d’édition de sa comptabilité pour les copropriétés a changé en 2007, les honoraires du syndic ajouté de la TVA sur ces honoraires apparraissent sous la rubrique de « fournisseur »
( ne serait-ce pas plutôt de ce côté, la lecture des comptabilités exposées sous les normes portées en vigueur, évoluées en sorte d’en être de plus en plus « incompréhensibles sans décodeur », qu’il nous faudrait arguer d’un « décodeur » ? … )
PS moi non plus je n’aime pas, je déteste, je voudrais répudier de ces intitulés de « ressource humaine », « capital humain », qui transpire des prérogatives d’un esprit puant aux relans moyenageux féodaux, sinon esclavagistes, d’autant qu’entonnés pour, mais déjà repris par nous même, la » masse objectivée », « captée » comme « prête à servir « ,
Via les parlementaires du G20
Au « centre », c’est-à-dire dans le compte d’exploitation qui vient nourir toutes les parties prenantes
n’y a t-il que le profit ?
Nourir toutes les parties prenantes.
– – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –
Au delà des grands conseillers de l’ombre (Shadow Cabinets), citons quelques parties privilégiées
moins éclairées que les clients-rois et fournisseurs harassés.
Q1 : Ces trois parties prenantes, quand vous cherchez une représentation du réel avec qq substantifs (abstraits par essence),
les avez-vous toujours à l’esprit ?
Non ? Alors, êtes-vous sûr que vos « repères » (concepts, pensées,…) sont exploitables par vous-même ?
Q2 (merci à l’avance pour vos réponses — JJJ et Cécile — ou observations additionnelles)
« Nourir toutes les parties prenantes »
Au deuxième tiret ci-dessus, la contribution FJ du 16 mars 2009 vers 11:15 vous éclaire t-elle,
notamment
Secret D –
Prix-de-transfert ?
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Q3 à JJJ :
Au stade de votre décryptage du chaos véreux général, quelles observations de ma contribution 22:47, réclame un « décodeur » ?
Pensez à identifier, d’une manière ou d’une autre, votre sélection perso (mots, neologismes, phrases)
sinon je ne peux pas tenter de combler votre <…xx?xx…> ( fureur ? déplaisir ? … envie de dormir ? … à 01:24)
– – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –
Oui et Non. Je suis normand.
Oui :
Les concepts de valeurs sont à travailler. Lire par exemple
Quelles Valeurs pour Demain, Colloque LeMans+LeMonde, sous la direction de Thomas Ferenczi [Seuil]
Dictionnaire d’éthique et de philosophie morale, Sous la direction de Monique Canto-Sperber [Puf.com]
et Non
Nous sortirons de la « crise » pour entrer dans une autre économie
quand les flux titanesques en eurodevises (euro$, euro£, euro€, euroY, …) commenceront
(a) à recevoir un début d’éclairage et de traçabilité,
(b) à être suivis autrement que par les Bankers Associations (BBA,…),
étant entendu que ce ne soit ni par les banques centrales véreuses ni par les Exécutifs anatiofurtifs,
(c) xxxxx (à suivre)
quand les valeurs des flux ( $, €, …) « traversant » les banques centrales (Bri, Fed, Bce,…)
cesseront — du fait des taux arbitraires sans autre justification que le lucre et la prédation — de monter et descendre n’importe comment,
dans le climat délétère d’escroquerie que 99% des gens (les masses domestiques, domestiquées) ignorent.
quand quelques repères neufs préviendront tout tanguage sur l’essentiel (à suivre)
et Non
Un tout petit morphing léger conduira à « améliorer très grandement » (c.a.d. muter en douceur)
en prévenant toute inflation induite par la monnaie, dommageable pour 99.99% des gens
c’est-à-dire dommageable pour presque tout le monde sauf pour les topPrédateurs qui tirent profit des instabilités, souvent causées par eux-mêmes.
Contrairement à une idée fausse très répandue même un emprunteur ne fait pas une bonne affaire quant l’inflation est élevée et que la monnaie perd de sa valeur au même rythme.
Ce qui fausse l’esprit c’est le rajout d’un autre phénomène qui n’a absolument rien à voir,
un phénomène qui était observable pendant un long moment des Trente Glorieuses en France,
phénomène spécifique aux actifs d’alors très sollicités (ni aux retraités, ni aux …)
… une hausse des salaires plus rapide (ou aussi rapide) que la valse des étiquette.
Je me souviens de la folie du prix de la boîte de petits pois :
il était impossible de conserver en mémoire un prix de référence : il changeait sans arrêt.
… impossible également d’évaluer si le commerçant abusait
(à moins d’être perpétuellement avec des abaques et une calculette pour chaque service ou produit)
Douteriez-vous de l’effet des intérêts cumulatifs ? de la chute permanente de la valeur de la monnaie
Entre 1975 et 2008, combien de dollars faut-il pour se loger, se former, se nourir, lire, prendre des cours ou des vacances, se déplacer, communiquer, se nourir, etc. ? 20 fois plus !
La prochaine valeur de l’argent est conditionnée par la suppression des banques centrales
(hormis émission des billets et pièces pour les achats secondaires au quotidien, étrangers aux enjeux à long et moyen terme.
Pas besoin d’une « Banque » pour cela. Un « atelier d’arsenal » ne suffirait-il pas ? un peu comme ces « magasins-à-sel » ou à poudre, à grains de l’Ancien Régime ? )
Pauvre, aisé ou riche en FaçadeSud (taxée), tout foyer a besoin d’économies stables
Entre 1975 et 2008,
un billet de 1 dollar n’a pas à se déprécier de 20 à 1.
C’est à la fois dommageable, absurde, navrant et scandaleux,
[ nota : quoique que puisse en penser Johannes Finck — au cas où il persisterait — avec sa « fondante » déjà en vigueur,
tristement ! ]
fondantes … les cacahouètes
Briser le miroir ? … non.
… Il est possible de le contourner sans le casser.
puis, les années passant,
le vieux miroir sera
monument ancien inhabité ou
pièce d’antiquité chargée d’Histoire ?
Auguste, chez Leuco_FJ
un petit rappel du « devoir de mémoire » auquel nous devons nous astreindre pour éviter à nos enfants
la catastrophe que d’autres ont connue , il y a plus de cinquante ans , mais qui semble toujours à l’ordre du jours
quand certains agitent à nouveau certains signifiants…
« …….C’était ce matériel humain que j’avais autour de moi. Entre ces
malheureux il n’y avait pas de solidarité, il n’y en avait pas ; et ce manque était le premier
traumatisme, et le plus fort…. »
extrait de EXTRAITS DE ‘PRIMO LEVI ET FERDINANDO CAMON : CONVERSATIONS’
http://www.echosystem.com/primolevi/text.html
Lié à ce qui précède, il y a d’autres contributions, par exemple celle-ci
sur FranceCulture Autres Regards sur la Crise
Envoyé par : François Jéru
Date : 19/02/2009 à 23:36
Sujet : Moins de 0,01% de coupables
@alan.brandler (19/02/2009 à 14:19)
Vous dites
La fameuse synthèse entre capitalisme et socialisme reste à faire, même si ces modèles mettent l »accent sur la production
Attention ! Attention ! Avant la synthèse quatre activités majeures préalables sont incontournables
Exécuter l’analyse soignée du capitalisme et du socialisme, sans a priori aussi stupides que gauche et droite
(ne parlons pas du centre, sans concepts propres hormis l’opportunisme commun à la gauche et à la droite)
Faire preuve d’ordre et de souplesse dans l’articulation des concepts, y compris ceux de Mohamad Yunus, des mutuelles, de l’entrepreneuriat social
Faire preuve de prospective, d’inventitivité, d’innovation … de jamais pensé [Nos pensées créent le monde]
Echanger et débattre
Alors, et seulement alors … une éventuelle synthèse commence à être envisageable.
Il était une fois … (1990-94) … un général, issu de la DGA et jouissant de la meilleure formation initiale qui soit,
nommé à la tête d’un groupe industriel d’armement (alors national).
N’en disons pas davantage …
Il lui fallait des synthèses sans analyse. Je m’en souviens encore ! …
(… je ne suis pas prêt d’oublier, même si mon préfrontal le devrait ! )
Pour ce qui est des Instituts d’émission, du clearing, des topTopBanques,
les parlementaires du G20, les fermiers généraux et les économistes des banquiers
nous demandent la même chose : accepter leur synthèse … … eux n’ont pas d’analyse à faire.
Je change de sujet :
La circuiterie entre les sociétés-écrans selon les modèles des trusts océaniques et
selon les modèles des fiducies continentales fonctionne à la perfection.
Voyez Deutsche Böse AG par exemple, sur le blog de Brice Couturier
franceculture-blogs.com/bricecouturier
Ce commentaire 4 (19 fev 10:07) prolonge mon commentaire de la veille au soir (18 fev);
il fait le lien avec les deux suivants : 19 jan 15:44
puis le commentaire 6 sur le Federal Reserve Act de 1913 qui assura la constitution de « la FED »,
(le réseau entre qq banques, en plusieurs villes, dit « Federal Reserve Bank »)
Vous dites
Comment réguler les inégalités salariales scandaleuses qui existent partout sur la planète et qui sont à l »origine des toutes les crises économico-sociales ?
Avant cela ne pensez-vous pas qu’il faille déjà savoir pour qui un salarié travaille ?
Nous n’avons pas même encore franchi ce stade.
Pour cela — Secret Juridique de type A — je vous recommande de lire mon commentaire n°1 (19 fev à 23:28)
à l’Article de M. Ch. Chavagneux sur Alternatives Economiques intitulé « Secret bancaire : L’Europe contreattaque »
alternatives-economiques.fr/blogs/chavagneux/2009/01/30/secret-bancaire-l%e2%80%99europe-attaque/#comment-698
Vous dites
Remplacer la propriété privée du foncier par des baux emphytéotiques renouvelables.
Ils conféreraient à la puissance publique la réelle maîtrise du foncier pour lutter contre la « bétonisation » de la planète.
Le lundi 15 décembre 2008, lors de l’émission L’Economie en questions (11:00 – 12:00)
Mme Caroline Broué et M. Olivier Pastré demandèrent à M. Nami Rahnema
un résumé de l’allocution qui lui avait été demandée par la Direction Générale de l’Unesco.
M. Rahnema est un diplomate … « qui a vu du pays » … expérimenté.
Peut-être y a t-il encore accès à son enregistrement
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/economie/fiche.php?diffusion_id=69070
« Très souvent je dis aux gens qui sont un peu étonnés.
« Mon expérience personnelle, et tout ce que j’ai appris, mes influences,
me prouve une chose
« N’attendez rien des Etats. N’attendez rien des gouvernements.
« Parce que là … ne sont pas les lieux du changement. Ils ..
« Si j’étais, par exemple, je crois … Si quelqu’un est un bon ministre,
ou un bon premier ministre ou un bon gérant
« bien, à ce moment là, il ne peut pas changer beaucoup les choses.
« Il peut tout simplement être moins mauvais qu’un charlatan ou que quelqu’un qui a menti.
« Le lieu du changement n’est pas là. Il est dans ce que Deleuze appelait les « devenirs minoritaires » …
L’Etat est nullement — à lui seul (je précise à lui seul) — une garantie contre quoi que ce soit
pas davantage contre la bétonnerie … … « bétonisation » n’est-il pas un substantif un peu faible ?
Interrogez, par exemple, les Comités de Défense des Pays-du-Plateau-de-Saclay
Des associations de la Société Civile : Amis de la vallée de la Bièvre, AMAP Jardins de Céres, SCI Terres fertiles , APACH, Terre et Cité, Amis du Grand Parc de Versailles…),
des élus (les maires de Verrières le Buisson, de Bièvres, de Gif-sur-Yvette, de Vauhallan qui est vice président de la Communauté d’Agglomération du Plateau de Saclay,
des conseillers régionaux et des conseillers généraux…) et des agriculteurs,
tous soucieux de conduire un développement respectueux de l’environnement, se sont regroupés pour refuser le projet d’OIN (Opération d’Intérêt National)
tel qu’il est défini aujourd’hui sur le territoire de Massy–Palaiseau–Saclay–Versailles–St Quentin en Yvelines.
Le parti unique au pouvoir s’est juré de congestionner totalement tout le sud parisien
— Massy – Orsay – Rambouillet – StQuentin – Versailles – Vélizy – Chatenay – Sceaux – etc. —
comme si ce n’était pas déjà suffisamment bloqué, bouché !
Il est des heures où je ne peux plus même sortir à 2 km tellement les voies sont encombrées !!!
Le parti unique au pouvoir passe par dessus la Région qui n’a pas voix à la décision ultime.
Depuis de Villepin (UMP, 2005-2007) c’est un « projet elyseen » qui ne se discute pas !
Et pourquoi ? Parce que c’est un OIN … « Opération d’Intérêt National » … Ah !! … Ah bon !! … un oin … oin-oin
Ooooooooooh ! … Une Opération ! …. Il y a l’oin d’ici à … . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
( le remplissage des pointillés est à votre convenance )
Vous dites
Remplacer autant que cela est possible les construction en béton armé par de la terre et chaux et autres matériaux à faible empreinte écologique
Pour autant que l’on arrête de concentrer, concentrer, concentrer dans de prétendus et prétentieux « Poles d’Excellence ANR-AERES d’ambition mondiale »,
enarchique … chic.
où il faut, à outrance, empiler les étages jusqu’aux itinéraires de descente des Boeing et Airbus à la queu-leu-leu (Orly, Roissy)
Evidemment, en province, sous réserve de ne pas être sous la coupe des ducs et barons locaux,
parfois avides en promotions immobilières juteuses sur l’aire des « métropoles régionales à rayonnement mondial » cela pourrait (éventuellement) être différent.
Il reste du chemin !
Restons calmes.
Pour ne pas vous décourager … dans l’intervalle je vous recommande le livre de l’architecte égyptien Hassan Fathy
Ecrit au Caire en 1969, sous le titre Gourma, a Tale of Two Villages. Remarquable !
Vous ressortez revigoré … J’ai lu cela au premier semestre 1980.
En Français Construire avec le peuple [Ed. Sindbad ISBN 2.7274.0045.4]
A ce stade, je ne commente pas votre paragraphe suivant
…la société française qui ne bénéficie pas de contre-pouvoirs effectifs (…)
Nous arriverons bien à quelquechose.
Par contre … non-non-non
« Nous sommes tous coupables de ce qui nous arrive »
non-non-non
Je suis nullement coupable; pour d’autres, notamment les élus et les directeurs de cabinet, je ne sais pas.
– – – – – – – – – – – – –
sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/dossiers/2008/regards-crise/forum_voir.php?forum_id=(…)pg=16
et aussi ,toujours dans le cadre du « devoir de mémoire », pour faire suite à la citation de Primo Levi , celle de H.Arendt :
« …..la mort peut être aussi bien la conséquence de la torture systématique et de la privation de nourriture que de la liquidation d’un surplus de matériel humain. …… »
extraits de H.Arendt, Le système totalitaire
Points-Seuil p.173 sqq.(1972,2005)
Puisque les investisseurs ne s’intéressent qu’aux actifs et à leurs valorisations, alors devenons des actifs!
L’idée est bonne et à creuser.
comme la TVA sociale, je garde!
J’aimerais attirer votre attention et celle de Paul Jorion sur les travaux de David Ellerman
http://www.ellerman.org/Davids-Stuff/AboutDavidEllerman.htm
(Il a un parcours et un profil éclectiques qui me fait penser un peu à celui de Paul)
Il défend la position que la question « à qui appartiennent les profits? » (who is the residual claimant) est déterminée de manière contractuelle (résultat du rapport de force capital/travail), et n’est certainement pas de manière « naturelle » la propriété du capital. De plus, une analyse philosophico-légale l’amène à penser que ce sont les employés, et non le capital, qui le « residual claimant » logique:
« A person or group of people are said to be de facto or factually responsible for a certain result if it was the purposeful result of their intentional (joint) actions. The assignment of de jure or legal responsibility is called « imputation. » The basic
juridical principle of imputation is that de jure or legal responsibility is to be imputed in accordance with de facto or
factual responsibility. […] In the context of assigning property rights and obligations, the juridical principle of imputation is expressed as the labor theory of property which holds that people should appropriate the (positive and negative) fruits of their labor. Since, in the economic context, intentional human actions are called « labor », we can express the equivalence as:
The Juridical Principle of Imputation: People should have the legal responsibility for the positive and
negative results of their intentional actions. The Labor Theory of Property: People should legally appropriate the positive and negative fruits of their labor. »
Le nœud gordien me semble bien être celui de savoir s’il est nécessaire et utile de valoriser comptablement le travail humain.
Un début de réponse pourrait se trouver dans la remarque suivante : de 2 choses l’une :
– soit on prétend mettre tout le système par terre, et la gageure est alors d’être capable d’en proposer un qui soit plus équilibré et donc plus satisfaisant en remplacement ;
– soit on tente d’améliorer l’existant en conservant tout ce qui est satisfaisant et en modifiant ce qui pose problème. J’ai la faiblesse de penser que seule cette seconde voie est viable. Je vous renvoie à cet égard à l’excellent travail de Portalis publié dans son discours préliminaire au Code civil : « …il faut laisser le bien, si on est en doute du mieux ; qu’en corrigeant un abus, il faut encore voir les dangers de la correction même ; qu’il serait absurde de se livrer à des idées absolues de perfection, dans des choses qui ne sont susceptibles que d’une bonté relative ; qu’au lieu de changer les lois, il est presque toujours plus utile de présenter aux citoyens de nouveaux motifs de les aimer ; que l’histoire nous offre à peine la promulgation de deux ou trois bonnes lois dans l’espace de plusieurs siècles… ».
Dans ce contexte, et si l’on considère (condition supplémentaire) que tout ce qui a de l’importance (je parle de « l’entreprise », on est tous d’accord là-dessus) doit être valorisé en comptabilité, alors la main d’œuvre fait évidemment et primordialement partie de « tout ce qui compte » : pas d’entreprise sans personnel pour l’animer.
Par ailleurs, la représentation à l’actif du bilan de la « main d’œuvre » n’aurait plus pour conséquence une « appropriation » problématique du personnel à partir du moment où l’entreprise ne serait plus considérée comme un bien de consommation au service de ses détenteurs (un élément de propriété au service exclusif de l’enrichissement d’une certaine catégorie de personnes) mais plutôt comme un moyen d’organisation du travail humain ; ce qui passe, à mon sens, par un rééquilibrage des forces en présence dans l’entreprise (c’est-à-dire une prise en compte à égale valeur des apporteurs de capitaux et de ceux qui animent l’activité professionnelle).
J’aimerais également attirer votre attention sur le fait suivant : à qui décide-t-on (consensus tacite) de donner la capacité d’édification de la norme : à une catégorie déterminée de personnes, à la collectivité toute entière, par l’intermédiaire de représentants ou directement, dans le premier cas quels sont les critères pertinents de l’intermédiation, dans le second cas, comment faire etc. ? Voilà toute une série de questions qui devront être résolues avant de prétendre pouvoir aller plus loin. La réponse est, en l’état actuel, très loin d’apparaître évidente ; sur ce sujet aussi la tribune reste ouverte.
Valérie Bugault
L’idée est très intéressante mais pas sous la forme sous laquelle vous l’évoquez. Cette proposition a quelques inconvénients :
1- Comment valoriser à l’actif cette main-d’œuvre ? Avec quels critères ? Quelle est cette valeur ? celle du marché ? Sur le marché du travail, les fluctuations sont rapides …
2- Valoriser à l’actif des entreprises la main d’œuvre qu’elle utilise c’est précisément…. valoriser quelque chose qui est supposé ne pas avoir une valeur marchande en soi (la « valeur » du travail est bien supérieure à sa monétisation). C’est aussi faire du bilan de l’entreprise le lieu où tout doit être valorisé : est-ce vraiment un progrès ?
3- Le droit civil et commercial français attribue par convention une « personnalité morale » à la société. Un peu comme une personne physique, elle est responsable à l’égard des tiers, détient un patrimoine (ses actifs) et des dettes. La main-d’œuvre ne saurait être un actif de l’entreprise car ce serait reconnaître un droit de propriété de la société sur cette main-d’œuvre, ce qui ne va pas dans le sens de la promotion de l’humain… (l’esclavage est interdit par la constitution)
4- Comptablement, on peut distraire du compte de résultat des charges et les immobiliser à l’actif (charges de recherche et développement par exemple) ou des produits (production immobilisée : une partie du chiffre d’affaires est réputée réalisée pour le compte même de l’entreprise et donc immobilisée). Dans les deux sens (charges et produits) l’impact est direct pour la détermination du résultat fiscal. Dans le cas de la masse salariale, celle-ci comptant pour au moins 50% des charges totales dans les sociétés de service, l’effet d’une immobilisation de cette masse à l’actif aura un effet dévastateur sur la fiscalité de l’entreprise : l’assiette fiscale augmentera d’autant (si votre masse salariale +charges sociales est de 10.000, la diminution de vos charges de ce même montant augmente de la même somme votre résultat imposable). La satisfaction de voir la main-d’œuvre intégrée à l’actif sera moindre si l’entreprise dépose son bilan.
Il vaut mieux, plus simplement, intégrer à l’actif non pas la main d’œuvre, mais les contrats de travail. Ce qui permet lorsque l’entreprise peut valoriser ses actifs (en cas de cession par exemple) de valoriser la valeur de ces contrats.
@ bugault
vous dites :
. »….Le nœud gordien me semble bien être celui de savoir s’il est nécessaire et utile de valoriser comptablement le travail humain….. »
votre approche me semble radicalement erronée…
il s’agit plutôt de se poser la question de savoir si le « travail humain » est « comptablement » évaluable +++++
j’en sais cruellement quelque-chose , ma profession ayant trait exclusivement à la « prise en charge » de la subjectivité humaine
et de ses « fragilités » (pour faire très court et très soft).
nous voyons avec effroi les comptables en tout genre (l’état,les organismes du Welfare,le monde politique par leurs experts)
essayer de calibrer une approche quantitative de notre activité , en vain et heureusement.
en attendant , que de temps je perds à m ‘auto-justifier…..
quand donc l’homo sapiens acceptera-t-il que des choses lui échappent et que de l’admettre est le commencement
de la sagesse (sapiens sapiens)
il sait bien que c’est le fondement de tous les totalitarismes que de vouloir tout contrôler , car ceci est sans fin……
et pour cause !!!!
je ne prône en aucun cas le laisser faire , je demande uniquement de la mesure….de l’humanité , quoi !!!