Ce texte est un « article presslib’ » (*)
La revue d’anthropologie Terrain m’a demandé un témoignage sur la crise pour son prochain numéro consacré aux catastrophes. Je rédige du coup en ce moment le compte rendu de mon « travail de terrain » dans le monde de la finance. Je me suis souvenu à ce propos d’une anecdote éclairante quant au rapport de force existant entre les banques et leurs autorités de tutelle : le régulateur qui supervise, en principe du moins, leur activité.
Je faisais partie à l’époque d’une équipe de consultants introduisant dans une banque (la plus importante du pays) le protocole de gestion du risque « VaR », Value at Risk. Les autorités de tutelle avaient imposé que les banques produisent dorénavant journellement ce chiffre de Value at Risk exprimant, pour dire les choses en deux mots, sa perte maximale probable au cours d’une période donnée, vu son exposition au risque sur les marchés. Mon rôle consistait à tester le logiciel que nous installions. J’avais pour cela créé un portefeuille fictif de l’ensemble des instruments de dette que possédait la banque, dont je calculais le prix « à la main », c’est-à-dire à l’aide d’un tableur, puis je comparais les valeurs obtenues à celles que le logiciel générait pour les mêmes configurations. Or ça ne collait pas : on trouvait des erreurs de l’ordre – si je me souviens bien – de 1 %, ce qui sur des portefeuilles de la taille des portefeuilles bancaires était tout à fait inacceptable.
Je demandai à examiner le code (C++), ce qu’on m’accorda, bien qu’en me maudissant silencieusement. Le code était correct et il ne s’agissait donc pas d’un bug, d’une erreur de programmation. La méthodologie VaR était codée à l’intérieur d’un module inséré lui au sein d’un logiciel beaucoup plus vaste. Je me mis à examiner les chiffres en entrée dans le module VaR en provenance du logiciel général. La source des erreurs était là. Or ce logiciel était d’usage courant depuis plusieurs années, installé dans des centaines de banques de par le monde, le vendeur bénéficiant d’une part considérable du marché.
Nos services étaient coûteux pour la banque hôte et l’équipe à laquelle j’appartenais était restée bloquée depuis plusieurs jours, attendant le résultat de mes investigations. La nouvelle que j’annonçais : que le problème était en amont et beaucoup plus général que nul n’avait envisagé puisqu’il affectait la valorisation de produits financiers très répandus, jeta la consternation.
Quelques jours plus tard, la banque organisait un cocktail dans un excellent restaurant de la ville. J’étais là, mon verre à la main, quand un vieux monsieur m’aborda : « Vous savez qui je suis ? » Non, je ne le savais pas. Il me dit son nom qui m’était familier : c’était celui du numéro deux ou trois de cette grosse banque dont tout le monde connaît le nom. « Et moi je sais qui vous êtes : vous êtes l’emmerdeur qui bloquez tout. Il y a une chose que vous n’avez pas l’air de comprendre mon petit Monsieur : le régulateur, ce n’est pas lui qui me dira ce que je dois faire. Non, ce n’est pas comme ça que les choses se passent : c’est moi qui lui dirai quels sont les chiffres, il ne mouftera pas et les choses en resteront là. Un point c’est tout ! » Et il tourna les talons, me plantant là, moi et mon verre.
On s’interroge aujourd’hui pourquoi dans la période qui s’acheva en 2007 les régulateurs de la finance étaient assoupis aux commandes. Mon expérience m’avait offert la réponse : le rapport de force réel entre banques et régulateurs.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
68 réponses à “La banque, le consultant naïf et le régulateur”
cette petite histoire démontre que toute tentative de régulation, qui ne serait pas soutenue par une volonté politique, qui se donne les moyens de son efficacité, ne serait que comme un décor de théâtre; une réalité pour le spectateur qui s’en contente ; une toile de fond, que l’acteur traverse à sa convenance ;
M. Jorion, ce que vous dîtes est atterrant, et pourtant, je ne suis qu’à moitié surpris. Merci pour ce témoignage citoyen. Il ne manque plus désormais que de mettre des noms derrière cette « anecdote » pourtant très grave. Je propose Riskmetrics, cotée en bourse de surcroït, pour le logiciel de la VaR. Je serai intéressé à connaître les noms de la banque et du dirigeant : il faudra bien que tous ces gens acceptent leurs responsabilités, ne serait-ce qu’en matière de réputation devant l’opinion publique. C’est bien le minimum, non ?
une illusion, donc ;
La conférence de Mariane Frison-Roche retransmise ce matin sur France Culture donne l’éclairage d’une approche de juriste sur les « régulateurs » et les rapports du droit et de l’économie.
http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/utls/index.php?emission_id=82
Belle anecdote.
Représentative à la fois d’un système où l’apparence compte plus que la réalité et du fait que les rapports de force, in fine, définissent la réalité. Dès lors, la position de « l’empêcheur de tourner en rond » n’est pas toujours agréable a endosser; bonjour injonctions paradoxales et dissonances cognitives…
J’ai apprécié également celle de Petit Boutien (00h51). Cela m’a rappelé un de mes anciens directeurs qui pour s’attribuer une gratification conséquente (à l’échelle de la petite institution qui m’employait) faisait multiplier les versements à la limite de l’exigence de double signature qui lui était imposée. Dans la comptabilité c’était gros comme un éléphant rose dans un couloir. Les réviseurs sont arrivés un jour, avec leurs yeux acérés par l’expérience et l’impartialité. Ils ont repérés des tas de petits détails à 2 balles mais rien sur les versements plus conséquents auto-attribués par le directeur.
Vous n’avez pas correctement rempli votre job, votre rôle Monsieur.
Testez le logiciel, fermez les yeux et vous serez alors grassement payer en retour, vous aurez même la chance de venir participer à nos autres réunions, plus souvent, vous verrez vous y rencontrez d’autres gens très très bien comme vous et moi c’est aussi un grand nombre de personnes très influentes pour le monde …
Dans l’associé du diable (synopsis)
Kevin Lomax, jeune et brillant avocat de Floride, va perdre lui aussi ses illusions quand un grand cabinet de New York va l’approcher et lui confier des affaires. Le patron, Milton, s’intéresse à lui et lui confie les plus gros dossiers.
@ Simple sans tete
« Le client est roi ». Comme vous, je reste perplexe. C’est loin d’être systématiquement une réalité pour… le client. En revanche, c’est parfois utile pour mettre la pression sur les employés.
Qui a pu naïvement entériner les statistiques de l’INSEE ou de l’INED ?
Les résultats sont moyennés, corrigés des variations sasisonnières et PIS SI C EST PAS CONFORME AUX ESPERANCES le ministre ajoute une pincée d’opinion personnelle, disons 30 ,40%..au pif!
L’AFP communique les chiffres bruts sans commentaires et les commentateurs commentent à partir de l’AFP.
Tout est question de confiance!
Ayez confiance.
La haine d’Alceste:
« Elle est générale et je hais tous les hommes
Les uns parce qu’ils sont méchants et malfaisants
et les autres pour être aux méchants complaisants »…
Les fautes, les trucages et les fraudes des puissants sont connues de tous mais l’autocensure est pire que les ciseaux d’Anastasie…
Tout cela est culturel. Chez les anglo saxons et protestants, c’est l’ideal de puissance. Celui qui a raison est toujours le plus fort donc le plus riche. Le client paie donc a raison. Les grandes banques ont plus d’argent que l’etat, donc dirigent. Le gvt fait parti des employes. D’excellents acteurs au demeurant. Cote catholique, c’est l’ideal de perfection, et donc le salarie dont le bon travail est denigre, stygmatise etc …. tend a se suicider. Les entreprises sont de plus en plus gerees a la maniere us, d’ou les raleurs de francais qui veulent tout faire peter. D’ou un Paul qui finit par habiter en France. Ben oui c’est un emmerdeur, un francais quoi 😉
Primo désolé ce n’est pas le bon pillet de Mr Jaurion pour apporter un élément supplémentaire à un « ex débat ».
@ ceux qui avaient pensé à une analogie monnaie/trou noir/supernovae.
Des saxons y ont déja pensé il y’a un moment, la conclusion est que la vocation des étoiles de la banière ensanglantée est à la naine blanche (ou à la Supernovae si l’on considère le ratio dette/PIB qui est condamné a exploser).
Il n’y a pas de plan B (épargne, impôts, relance Keynesienne…).
A la limite toute nouvelle dette injectée dans le système par au service de « l’ancienne dette » sans même permettre d’accroitre le PIB, se pays s’effondre sous le poids de sa dette à la manière d’une étoile en fin de vie. Pour l’analogie, on peut considérer la charge de la dette comme l’attraction gravitationelle qu’exerce la masse dans un système, la dette vampirisee aujourd’hui tout sur son passage et provoquera l’effondrement.
Il y’a plein de limites pouvant provoquer l’effondrement d’une étoile mais celle de l’indien Chandrasekhar qu’il calcula à la main sur un bateau dans les années 30 et qui est encore valable aujourd’hui !!! sonne très bien.
http://economicdisconnect.blogspot.com/2008/10/does-united-states-have-debt.html
Enjoy, c’est joli.
Les règles sont faites par des gens qui ne se sentent pas obliger de se les appliquer à eux-mêmes (ou à leurs amis).
@ Vincent
Je vous vois venir, vous pensez que les DTS sont inférieurs au rayon de Schwartzild….
Merci de vos commentaires sur le programme a taux 0?,bresilien :
Housing Boom Finds 190 Million New Customers: Alexandre Marinis
Commentary by Alexandre Marinis
July 30 (Bloomberg) — The world’s next great housing boom may be taking shape in Brazil. The missing ingredients are a full-fledged mortgage market — one that steers clear of the pitfalls the U.S. encountered — and sound government policy.
Construction sites dot the landscape throughout the vast country of 190 million. In fact, Caixa Economica Federal, Brazil’s second largest federally controlled bank, is hiring a satellite-imaging company to monitor work on thousands of buildings financed with Brazilian government money.
The key drivers of the activity are both economic and political. There’s no doubt Latin America’s biggest economy is coming out of a recession as the nation’s benchmark interest rate was cut to a record 8.75 percent last week. Credit is flowing more freely as bank lending expands at the fastest rate this year.
Mostly, though, the hot real estate market is fueled by political forces rather than economics. In March, the Brazilian government adopted “Minha Casa, Minha Vida” — “My Home, My Life” — a 34 billion reais ($18 billion) program to build 1 million homes for low-income families.
Under the new program, families earning as much as 4,200 reais a month will be able to buy a home at a near-zero interest rate, refinance it over 36 months in case of unemployment and be fully bailed out by the government in case of death. Meanwhile, a mortgage for a middle-class Brazilian can carry an effective interest rate of more than 13 percent with no comparable breaks.
This housing plan, along with tax cuts for selected building materials, originally was part of a broad policy to counter the impact of the global financial crisis on Brazil’s economy.
Election-Year Handouts
With the economy already rebounding, the subsidy’s main impact will be its role in next year’s presidential campaign. President Luiz Inacio Lula da Silva hopes the plan will attract votes for his Workers Party candidate, Dilma Rousseff. Lula used another government subsidy — Bolsa Familia, a cash transfer program to the poor — to help his re-election in 2006.
The four-month old “Minha Casa, Minha Vida” program is just getting off the ground. Yet, the government’s support for it is already encouraging real estate development, creating thousands of construction jobs and boosting the local stock market.
The nation’s civil construction businesses employed 27 percent of all workers formally hired in the first half of the year, according to the labor ministry. Meanwhile, the country’s manufacturing industry lost 144,000 jobs.
Homebuilders Rally
While the Bovespa Index is up 43 percent this year, the two largest Brazilian homebuilders, Cyrela Brazil Realty SA and Gafisa SA, have more than doubled. Shares of Construtora Tenda SA, which serves the lower end of the market, have quadrupled this year; Gafisa purchased a controlling stake in the company last year.
But the potential for Brazil’s real estate market beyond the government program is stunning. Mortgage lending represents only 2.5 percent of the country’s gross domestic product, according to the central bank. The comparable figure is 11 percent in Mexico, 20 percent in Chile, 45 percent in Germany or Spain and 68 percent in the U.S.
In the last 12 months, the worst period of the worldwide credit crunch, mortgage lending in Brazil rose 41 percent, twice as fast as consumer credit.
So Brazil’s real estate market has nothing but rosy days ahead, right? Not quite.
The Brazilian banking system is healthier and less leveraged than in the U.S. The problem is that mortgage financing is dominated by public banks. Government institutions control 73 percent of outstanding mortgage loans, while private banks, foreign and local, split the rest of the market.
Too Risky
Private-sector bankers aren’t writing many mortgage loans because they view other types of credit as more profitable and returns on mortgage transactions still aren’t commensurate with the risks of late payments and default. Brazilian consumers pay interest rates that average 45.6 percent on most financed purchases, more than triple the rate on mortgages.
Politicians, on the other hand, don’t seem to care much whether the financing for the government-backed housing plan generates about bad loans. They figure the Treasury will bail them out if needed.
Meddling Hands
If Lula and Rousseff put political interests first, they probably will demand construction of more houses than Caixa and other federal banks can safely finance.
Lula has already shown a fondness for meddling in the affairs of the public-sector banks by replacing directors with Workers’ Party loyalists. Earlier this year Lula fired the head of publicly traded Banco do Brasil for refusing to cut the bank’s interest rates to aid the economy and, in turn, Rousseff’s election prospects.
Brazilian authorities have come a long way toward developing the mortgage market. Still, a lot remains to be done. One key change: encourage private banks to participate by allowing them to negotiate loan terms and interest rates with home buyers. Currently, government legislation stipulates the characteristics of 80 percent of the contracts.
Without getting the private sector on board, the risk of taxpayer money being used to bail out federal banks will mount, risking a repeat of Brazil’s 1980s subprime debacle. Back then, government subsidies created a mortgage liability equal to 150 billion reais, which Brazilians will be paying for until 2027.
It might take more than advanced imaging satellites to keep this boom from going bust.
(Alexandre Marinis, political economist and founding partner of Mosaico Economia Politica, is a Bloomberg News columnist. The opinions expressed are his own.)
Last Updated: July 29, 2009 21:00 EDT
http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601039&sid=aSxsImWdjoEg#
La question des rapports banques/régulateurs est celle plus générale des rapports banque/règles – réglementation. Bien avant la crise financière de 2007, les banques françaises pratiquaient habituellement les « habillages de bilan » pour améliorer la présentation des comptes.
Les référentiels comptables sont comme les systèmes philosophiques à l’occidentale: ils n’ont de cohérence et de rigueur que tant qu’ils restent fermés sur eux-mêmes. Leur coexistence avec le réel fait apparaître au fil du temps une multitude de petites compromissions, inévitables et indispensables, qui accumulées finissent par vider le concept d’origine de sa substance. Mais les apparences sont sauves. De là à dire que nous vivons dans un monde de maquignons où tout n’est qu’apparence …. Jusqu’en 2008, les règles étaient grosso modo respectées, et c’est dans le « grosso modo » qu’il pouvait y avoir un problème. Depuis 2008, il semble qu’il y ait eu un changement d’échelle.
Philippe Béchade n’hésite plus à évoquer des manipulations de cours.
http://www.la-chronique-agora.com/articles/20090730-2014.html
« Le principe du toujours plus ne fonctionne que dans un vrai marché, où le déséquilibre des force se joue à la marge. De toute évidence, la composante « psychologie des opérateurs » est marginalisée par la puissance, désormais sans partage, de l’outil informatique. La psychologie ne constitue tout au plus qu’un alibi, la confiance apparente en un simple prétexte, pour ce qui s’apparente de plus en plus à de la manipulation de cours pure et simple. Il y a une version politiquement correcte à la phrase qui précède : l’environnement boursier évolue, la puissance des machines (rien de péjoratif dans ce vocable, compte tenu de leur sophistication prodigieuse) constitue un simple auxiliaire permettant d’anticiper puis de profiter au maximum d’une tendance, par nature éphémère. La réalité est toute autre. Loin de suivre passivement le cours des choses, les logiciels quantiques en sont devenus les architectes. Ils construisent littéralement un canal directionnel durable mais totalement déconnecté de la réalité économique. Bien entendu, il y a toujours l’excuse de marchés qui ne se nourrissent que d’anticipations… et certains sont ravis d’y croire encore ». (27/07/2009)
La non application de la régulation (elle existe déjà) est avant tout une question politique…
Qui rémunère les autorités de tutelles ?
Lorsqu’il est surtout question d’argent comment pouvez faire entendre raison à l’homme ce n’est pas possible.
Même dans les bas fonds de New York, dans les égouts de Wall Street (signifiant “rue du mur” en anglais) on préfère de nouveau jouer au poker avec la vie du plus grand nombre.
«Même en Enfer, régner est digne d’ambition ; mieux vaut régner en enfer que de servir au ciel.» John Milton ( Milton Friedman ? ) – Le paradis perdu
L’argent nous montre et nous cache à la fois l’homme qu’il ne faudrait jamais suivre dans une société déchu.
Désir vorace et excessif de liberté, de gain, de grandeur, de pouvoir, la cupidité les perdra tous…
@Boukovski
Pourquoi mettre dans votre commentaire un lien vers une lettre d’information payante de conseils d’investissement en bourse ?
Avec un titre pareil « Profitez des prochaines opportunités ! », on peut légitiment s’interroger sur la qualité des analyses, le but final étant de vendre un abonnement trimestriel à des conseils pour un montant de 224 euros, ou un abonnement annuel pour un montant de 896 euros.
Ne vous êtes vous pas trompé de blog ? J’ai en effet crût comprendre que Paul défendait l’interdiction de la spéculation quant François Leclerc nous démontre tous les jours les conséquences de l’activité de parasite de la finance à l’égard de l’économie…
Excusez-moi mais dans ce contexte votre lien me paraît un peu obscène…
Peut-être pourrez-vous nous expliquer vos motivations ? ou votre intérêt ?
un peu d’indulgence envers le consultant, il est juste sain d’esprit et ne se répand pas dans le pathos.
et ce numéro 2 ou 3 ou 6, est-il toujours prisonnier dans sa tour dorée ?
@ Jeremie
«Même en Enfer, régner est digne d’ambition ; mieux vaut régner en enfer que de servir au ciel.»
Ambition sans objet, l’enfer se trouve sur terre et règne sur quiconque s’y aventure, c’est à cela qu’on le reconnait. Ton John Milton n’y a sans doute jamais mis les pieds pour sortir des âneries pareilles.
Qui plus est l’enfer est subjectif, il y’a un fond propre à chacun et on y est seul, il n’y a personne sur qui régner à commencer par soi même, on a perdu tout empire sur soi même.
Essaie les drogues durs suffisament longtemps pour t’en rendre compte.
Elles n’ont pas le monopole de l’enfer mais elles t’y précipitent à une vitesse incroyable.
In fine, le seul moyen de régner sur la drogue, c’est de ne pas en prendre, il en est sans doute de même pour l’enfer.
L’enfer est ce qui fait de ta tête une prison. Toutes les libertés y mènent aussi sûrement que l’absence totale de liberté, servir est sans nul doute un moyen d’en sortir.
@ Ghost Dog
Vous avez raison la « chronique Agora » est à but lucratif…
Cependant Béchade et Bonner ne manquent pas d’humour et ont depuis longtemps ouvert la boite de Pandore assez honnêtement…
@paul
j’ai moi connu cette experience non en tant qu’intervenant extérieur mais interne, le résultat fut le même, un chèque et au revoir. Je confirme que avoir de l’esprit critique et un respect de l’éthique vous classent systématiquement dans la classe des emmerdeurs et donc vous assure irrémédiablement quelques déconvenues lors de vos entretiens d’embauches futurs. Mais rassure toi Paul il y a encore des hommes de bonne volonté qui mèneront ce combat dont nous sommes à notre echelle les fantassins. La finance a marché sur la tête au prix de compromissions, elle marche toujours sur la tête au prix d’une lacheté certaine et d’un autisme aggravé mais elle peut encore etre reformée.
et pour détendre l’atmosphère une note d’humour :
« un bilan comptablle c’est comme une petite culotte, plus il y a de pertes moins il y a de fonds propres »
@ ghost dog.
Philippe Béchade est un bon connaisseur des marchés. Il se targue d’avoir lancé en France il y a longtemps les premières négociations sur les produits dérivés. Son avis est donc interessant d’autant qu’il est l’un des rares analystes de la place à ne pas pratiquer la langue de bois si courante dans ce milieu. La Chronique vend des services payants (dont certains sont bien de la spéculation – trading sur les warrants en particulier) mais la lettre d’information est gratuite.
Il n’est pas interdit à chacun de séparer le bon grain de l’ivraie s’il y trouve son profit, de bénéficier d’une source d’information sans pour autant jouer le jeu de la spéculation abhorrée. La presse, que vous lisez peut-être, défend bien des positions que vous n’approuvez pas: le fait de la lire ne signifie pas que vous les approuviez. Quantité de sites étasuniens d’information économique qui tapent sur le système affichent couramment des liens vers des sites de trading. Personne ne s’en offusque.
@Boukovski
« Quantité de sites étasuniens d’information économique qui tapent sur le système affichent couramment des liens vers des sites de trading. Personne ne s’en offusque. »
Je reconnais la nécessité, quand on touche à des aspects techniques comme l’évolution des marchés de ne pas hésiter à multiplier ses sources d’information. François Leclerc fait ici suffisement référence au Wall Street Journal ou au Financial Times !
Pour ma part cette argument du « tout le monde le fait » ne me paraît absolument pas opérant dans le contexte de mon commentaire, j’irais même plus loin il est certainement partie prenante de ce qui est dénoncé de façon répétitive sur ce blog…
Votre intention n’était vraisemblablement pas de faire de la pub pour ce site. Dans ce cas précisez-le, cela évite la confusion et le sentiment désagréable pour le lecteur de trouver sur le blog de Paul Jorion des liens qui encouragent l’utilisation de Turbos ou invite à l’abonnement GRATUIT de newsletters décrites comme suit :
« Pour vous, le trading ne sera plus jamais un jeu de hasard, grâce à cet e-mail hebdomadaire réservé aux traders. »
ou encore
« L’Edito Matières Premières & Devises. Profitez du plus grand boom du 21ème siècle grâce à un e-mail quotidien qui vous aidera à vous positionner sur le marché en pleine explosion des ressources naturelles. »
Bonne journée
@ Vincent Porel
« Ton John Milton n’y a sans doute jamais mis les pieds pour sortir des âneries pareilles. »
Peut-être bien, peut-être pas ? Ce n’est pas mon John Milton tout juste une citation qui laisse à réfléchir sur sa propre notion du paradis ou de l’enfer ou alors de ses proches choix dans la vie pourquoi n’y voir qu’une ânerie, au contraire.
Je vous l’accorde peut-être pas sa meilleure citation de poète … En tous cas l’interprétation de John Milton dans ce célèbre film par Al Pacino face à Kevin Lomax ( Keenu Reeves ) est assez bluffante je trouve enfin c’est mon avis …
« Essaie les drogues durs suffisament longtemps pour t’en rendre compte. »
Merci mais je n’ai pas besoin d’essayer de prendre des drogues durs sur la durée pour m’en rendre compte.
« Elles n’ont pas le monopole de l’enfer mais elles t’y précipitent à une vitesse incroyable. »
Oui c’est malheureux pour beaucoup ne trouvant plus rien mieux à s’accrocher avant de tomber c’est leur choix.
« In fine, le seul moyen de régner sur la drogue, c’est de ne pas en prendre, il en est sans doute de même pour l’enfer. »
Oui c’est comme pour les personnes ne sachant plus comment faire pour arrêter de fumer l’enfer du tabac à plusieurs.
« L’enfer est ce qui fait de ta tête une prison. »
Le choix fait également le fonctionnement plus machinal du corps.
“L’enfer est ce qui fait de ta tête une prison. ”
Ou devrais-je plutôt dire la préférence d’un choix.
@ ghost dog
Polémique stérile et déplacée. « Tout le monde le fait » ne renvoi pas à une incitation à une débauche spéculative mais plus simplement à la consultation d’un site afin de s’informer.
Tout ça c’est une taupiniére, une vaguelette dans une tasse de thé;
( videz-là dans l’évier: plus rien)
Tout ça c’est du vent dans les branches; ça s’oublie vite; faut pas perdre
de vue l’importance réelle des choses. Ce gout du sensationnel
ça se dégonfle très vite; suffit d’un peu de patience.
Où irait-on si il fallait s’indigner de problèmes très surfaits,
entre nous,on se comprend.
Si les puissants ne pouvaient pas utiliser leur pouvoirs
pour apaiser des controverses inévitables , le petit peuple des subordonnés
serait vite intenable.
D’ailleurs qui vous dit que la déclaration fabriquée soit très différente
d’une déclaration établie dans les formes, hein ?
D’abord le N°2 ou 3 doit savoir, c’est son métier, on n’arrive pas
à une telle position sans un fond de compétence; et puis
la volonté de malversation n’est pas prouvée, pas plus que la volonté
d’enrichissement personnel; supposons une malversation, elle
serait sans but,sans fondement et sans preuve formelle. l’affaire est entendue,
nous savions bien que ces gens ne sont pas des agneaux.
Une fille en jupe court plus vite qu’un garçon le jean aux cheville,
vous voyez ce que je veux dire…
Et puis l’important dans cette affaire c’est qu’un intervenant maitrise
un langage orienté objet. Questions non triviales:
la lecture du code source est-il de la rétro-engéniérie ?
le module était-il inséré sous forme d’une DLL ou avec
une autre technologie?
Le spécialiste des relations mondaines remarquera
que les cadres travaillent même au cours d’exercice de sociabilité;
c’est remarquablement mise en évidence.
L’extrait:
» « Il y a une chose que vous n’avez pas l’air de comprendre mon petit Monsieur :
le régulateur, ce n’est pas lui qui me dira ce que je dois faire. Non, ce n’est pas comme ça
que les choses se passent : c’est moi qui lui dirai quels sont les chiffres, il ne mouftera pas
et les choses en resteront là. Un point c’est tout ! » »
est une information capitale qui ne peut pas être sous-estimée.
( cause de mon (respectueux) reproche de rétention d’information, à 00h:36mn , ce jour)
La situation crisique actuelle n’a pas de causes techniques. La cause
est morale et tient à des personnes -ici notre N°2 ou 3-
qui ont brisé le contrat moral à la base de toute activité
collective. C’est pas nouveau, mais disposer d’un témoignage
de première main est absolument essentiel.
Je ne croirais plus la personne qui parle gravement de questions
de régulation ou d’auto-régulation. C’est impossible.
Cette personne soit cherche à tromper le lecteur ou lui-même
soit est un bouffon qui méprise son lecteur.
Et je serai submergé par la colère et l’amertume.
L’incompétence des « puissants » de la finance est établie à partir de résultats numériques,
leur indignité l’est par ce témoignage.
La crise morale est si profonde que seul un rapport de forces ( sans adjectif )
semble capable de faire rentrer dans un cadre civilisé ces malfaiteurs.
Nota: il est bien entendu que le premier paragraphe est entièrement
ironique et d’une ironie outrée; le premier degré, y’a que ça de
vrai.
[…] Original post by Paul Jorion […]
C’est sur il y a aura une reprise, surtout avec la REPRISE des mêmes pratiques qu’hier.
Quel grand lavage de cerveau quand même pour beaucoup de personnes !
[…] Original post by Paul Jorion […]