Ce texte est un « article presslib’ » (*)
On attire souvent mon attention sur des initiatives prises ici et là, souvent aux États-Unis, qui vont dans le sens de ce que je préconise. Par exemple en vue d’interdire la spéculation sur les matières premières, d’interdire les positions nues en credit-default swaps ou de venir en aide aux emprunteurs en difficulté. Et on me demande pourquoi je n’en parle pas.
Je ne parle pas de ces initiatives parce que les événements de ces six derniers mois montrent que les chances qu’elles se concrétisent un jour sont nulles. Ces mesures sont proposées et elles échouent ensuite à passer. Du coup, je devrais dans un premier temps les mentionner, et dans un deuxième temps, rapporter qu’elles sont mortes. Ce serait, dans un sens et dans l’autre, beaucoup d’efforts pour rien.
Quand on lit les attendus de ces mesures mort-nées on voit « en raison de l’opposition des dirigeants de banques », « en raison de l’opposition des hedge funds », etc. Point commun de toutes les parties qui l’emportent haut-la-main dans les débats : le fait qu’on les appelait « discréditées » il y a moins d’un an. Discréditées ? Apparemment pas aux yeux de tout le monde.
Y aurait-il alors un rapport entre la mort de ces initiatives et les montants consacrés aux États-Unis au lobbying ? Le Center for Responsive Politics affirme qu’on atteindra et dépassera peut-être en 2009 les 3,3 milliards de dollars consacrés à ce type de « diffusion de l’information » en 2008. En hausse de 80 % par rapport aux 1,8 milliards dépensés en 2002.
En octobre de l’année dernière, on s’en souvient sans doute car il s’agit d’un moment-clé dans la fin du capitalisme, Mr. Greenspan faisait son mea culpa : l’autorégulation du capitalisme n’existe pas. Il avait misé sur la capacité des chefs d’entreprise à ne pas agir contre leur intérêt et celle-ci ne s’est pas manifestée. Il voulait dire « intérêt collectif », bien entendu, car les preuves sont nombreuses de leur capacité à ne pas agir contre leur intérêt propre.
Et c’est bien au même phénomène que l’on assiste avec toutes ces tentatives de réglementation salutaire étouffées dans l’œuf. Reportez-vous quelques années en arrière, à l’époque pas si lointaine où on nous vantait partout l’« Ownership Society » : chaque ménage propriétaire de son logement. On nous disait : « C’est la garantie d’un peuple sage. Celui qui possède sa maison, et mieux encore, celui qui rame pendant trente ans pour en acquérir une, ne se plaindra jamais. La stabilité garantie ! »
Retour au présent : les banques qui traînent la patte, retardant le plus possible le moment où elles se pencheront sur le cas d’un ménage au bord de la saisie, qui demandent 90 jours pour l’ouverture d’un dossier, qui ont traité jusqu’ici 200.000 demandes sur les 4 millions en attente. Wells Fargo a embrayé en juin, et Bank of America … ce mois-ci. Quel empressement ! Pendant ce temps, durant les six premiers mois de l’année, 1,5 millions de ménages américains ont soit vu leur logement saisi soit reçu un avis annonçant sa saisie prochaine.
Question adressée au monde de la finance : si la propriété de son logement contribue à la paix sociale, à quoi l’éviction de son logement contribue-t-elle ? Mr. Greenspan risque d’être encore déçu : si les banques américaines semblent très soucieuses de défendre leur intérêt propre, l’intérêt collectif n’appartient pas encore à leur horizon.
Encore une question pour terminer : combien de ménages auraient-ils pu être sauvés de la saisie à l’aide des 3,3 milliards de dollars consacrés par les entreprises pour qu’on leur permette de continuer à faire leur business comme avant ? Par « comme avant », je veux dire « pour le bonheur de tous ». Bien entendu.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
130 réponses à “L’industrie financière et le bonheur de tous”
@ybabel
OK on est d’accord alors. Désolé si j’ai paru trop vindicatif, mais la question « que faire avec son argent? » me semble primordiale à l’heure actuelle.
@fujisan
oui, j’envisage une coopérative bio. Même si c’est pas idéal, ca va dans le bon sens. J’aime mieux le statut de coopérative, le fait que ca soit local (pour le moment …). Les rendements ne sont pas garantis, mais de toute manière ce n’est pas le but recherché.
Le problème dans le fond n’est pas tant la moralité des banquiers, ou la survie de l’économie, mais de participer le moins possible à ce système « libéral » d’exploitation de l’homme (je sais, je ne suis pas dans le bon pays pour ça ! lol)
C’est aussi en tant que consomateur que je peux influencer les choses. Ne pas acheter de l’industriel, soit disant moins cher (si on exclue les externalités)… etc…
Donc en gros : être attentif ou j’injecte « mes » liquidités … d’une manière générale.
@Mathieu
« tu peux la preter à une institution à laquelle tu crois (crédit social, etc…), investir dans ton logement, investir dans une activité professionelle, le prêter à une connaissance qui a un projet dans lequel tu crois, etc… »*
et ces institutions auxquelles on croit, cette entreprise à laquelle je crois, cette personne à qui j’ai donné de l’argent s’empresserait d’aller mettre NOTRE argent dans un compte en banque.
Et la boucle est bouclée…
Un magnifique coup d’épée dans l’eau
N’aurais donc tu pas compris les rouages du système bancaire?
Veux tu dans ce cas que nous te conseillons quelques lectures sur le sujet?
Cordialement aussi.
@A.R.
« et ces institutions auxquelles on croit, cette entreprise à laquelle je crois, cette personne à qui j’ai donné de l’argent s’empresserait d’aller mettre NOTRE argent dans un compte en banque.
Et la boucle est bouclée… »
Bien vu.
Ce qui signifie qu’il faut vérifier (au cas ou on veut ré-investir) que si on confie notre argent a quelqu’un dans quel circuit elle même le ré-injecte (certaines bio-coop placent l’argent dans des banques coopératives mais pas systématiquement), étant donné l’ignorance généralisée … c’est indispensable si on veut être un minimum responsable et ne pas ré-iterer l’erreur faite en confiant notre argent aux banquiers en le confiant à d’autres …
Exactement ybabel! nous sommes entièrement d’accord 😉
J’adhère aussi
Pourquoi ne pas acheter de l’or? Ces sommes sont retirées de l’argent qui circule dans le reseau bancaire.
@A.R, ybabel et Louise
D’accord avec vous. Notez que si j’investis dans quelque chose à laquelle je crois, c’est probablement que les gens qui s’y investissent pensent plutôt dans mon sens, et que donc eux consacreront leur énergie et leur argent fraîchement acquis à quelque chose qui va sans doute dans mon sens.
Mais on ne peut être sûrs de rien, et on ne peut pas décider à la place des autres. Pourtant, je préfère utiliser mon argent à quelque chose de socialement utile, quitte à risquer que la personne suivante aille dans le sens contraire, plutôt que de ne rien faire.
Evidemment, rien n’empêche de faire des choses socialement utiles sans échange monétaire, ou à l’intérieur d’un SEL qui correspond mieux à ses valeurs, etc… C’est d’autant mieux, mais il reste que dans notre société organisée telle qu’elle est, on a plus d’impact en jouant au moins un peu avec ses règles (mais ça c’est un long débat: évolution ou révolution?)
@A.R.
Pourquoi « NOTRE argent »? L’argent émis par l’état, en tant qu’institution, est aussi bien à toi qu’à ceux avec qui tu n’es pas d’accord. Et ton argent en temps que ta possession, il n’est plus à toi dès que tu l’as dépensé. Alors je ne comprends pas bien ta remarque.
@A.R.
Concernant l’hypothèse d’un mouvement concerté de retrait des dépôts. Je vous le dit tout de suite, voilà une idée qui fait bien rire les banques. Il semble que vous n’ayez pas compris que « La banque » c’est vous, c’est nous.
Prenons BNP Paribas. Si 10 % des dépôts des clients étaient retiré, il lui faudrait se procurer une trésorerie de 54 milliards d’euros, en quelques semaines.
C’est impossible, même 1 %.
Que se passerait-il ? Première hypothèse : le gouvernement prendrait immédiatement des mesures pour interdire ou limiter les dépôts pour ne pas déséquilibrer le système.
Deuxième hypothèse : pour se procurer des fonds afin de rembourser les déposants, la BNP qui ne dispose bien entendu pas de ce cash, irait directement à la Banque centrale, déposer des titres pour recevoir des liquidités. Elle liquiderait aussi une partie de ses actifs les plus liquides et notamment des refinancements d’autres banques, ceci afin d’honorer les retraits des déposants. Et il lui faudrait aussi peut-être liquider des obligations, ce qui aurait pour effet de créer une très forte demande sur ces titres, de faire exploser leurs rendement et de créer un crash obligataire.
D’une façon générale, la rémunération des liquidités, elle aussi s’envolerait. Très rapidement une partie d’entre nous céderait à l’appât du gain et l’argent retournerait dans le circuit bancaire. A moins que le système bancaire entre temps ne se soit écroulé et que nous restions avec de l’argent liquide qui se dévaloriserait à la vitesse grand V.
L’idée est intéressante mais à mon avis inapplicable.
Cette histoire de retrait massif de notre argent des comptes pour « punir » les banques soulève un autre problème : l’argent retiré sera constitué de billets de banque, d’assignats, sans aucune valeur intrinsèque. Une bonne dévaluation, et j’aurai tout perdu, ou presque (cf République de Weimar). Donc, nous ne pouvons pas récupérer réellement notre richesse accumulée. Notre travail a en fait été payé en monnaie de singe. La seule richesse « réelle », ce sont les actifs immobilisés (immeubles, terres, etc), et encore.
Où est l’erreur ?
Sans faire d’elitisme, nous sommes bien plus au fait des choses que la majorite des citoyens.
Cette majorite ne peut ou ne veut croire a la veritable nature des choses.
Si nous resumons nous disposons de parametre fixes que nous avons identifies
1. La recherche du gain dirige tout.
2. Le moyen privilegie etant la speculation sur des richesses fictives.
3. Ces richesses fictives etant elles memes fondees sur une boulimie de consommation creee chez le citoyen X ou Y par la publicite.
4. Une minorite manipule les masses par le biais des medias (ce phenomene a commence il y a plus de 20 ans par le depecement du secteur public).
5. Les masses sont de plus en plus accro au nouvelles technologies qui facilitent le contrôle et la modelisation des cerveaux.
Nous connaissons egalement de but ultime de ces actions. Ce n’est pas l’argent pour l’argent, mais le contrôle par l’argent !
Ce que veulent ces gens c’est l’asservissement, le contrôle et la modelisation du comportement humain.
Le capitalisme sauvage que nous vivons n’est qu’une etape vers autre chose dont nous pouvons limiter les effets d’une seule facon ; en partageant l’information.
Ce partage de l’information devrait conduire a une reevaluation de nos besoins au quotidien. Ainsi, beaucoup des gens au pays de l’oncle Sam se posent maintenant cette question :
-Ai-je vraiment besoin de ceci ou cela ?
C’est un bon debut. Refusons la ou nous le pouvons et communiquons quand c’est possible car j’ai remarque que nous etions plus nombreux que nous le pensions a dire non a la destruction economique !
Gardez votre or, soyez selectif dans vos investissements, retournez aux vrais valeurs, refusez de consommer betement, et parlez a celui qui veut entendre.
Les gens ce jour ont des associations locales d investissement solidaire et peuvent aussi s y investir un peu ( benevolat )
il y a des structures de type NEF aussi ..mais …..
le plus efficasse est de rejoindre des projets .. serieux a petite echelle bien encadré et d investir directement la dedans via des associations locales qui gerent des fonds .
Vous y rencontrerez des gens ..
Mettre son argent en banque ou le faire gerer par une banque n est pas une obligation …. il me semble du moins pour le moment ..
je me suis laisse dire sans avoir vu de document officiel ou de loi que une salaire devait etre paye via un virement bancaire ..
Deuxième jour d’audience auprès de la CFTC, l’organisme de régulation des marchés des matières premières. Les banques, et notamment Goldman, défendent leur bifteck. Elles essayent de faire croire que les opérations très lucratives sur les indices ne doivent pas être considérées comme de la spéculation. Pour gagner en respectabilité, elles ont trouvé un charmant sobriquet pour se distinguer à la fois des hedgers classiques et des vulgaires spéculateurs: « non-traditional players ». C’est joli, non? Et bien sûr, toujours cette façon assez raffinée de faire passer leur appât du gain comme une défense du bien public au nom de l’impératif besoin de liquidités et de l’efficience des marchés.
NEW YORK (MarketWatch) — A managing director at Goldman Sachs Group Inc. said Wednesday that the role played in the energy markets by index investors and other financial participants « often has been mischaracterized. » Any steps to address concerns regarding non-traditional players in the energy markets « should be taken in an effective and non-disruptive manner, » said Donald Casturo of Goldman Sachs in prepared testimony before the Commodity Futures Trading Commission, which began its second day of hearings on the energy markets on Wednesday. « We believe that some of the courses of action that have been proposed not only will fail to address the perceived harms, but also will have unintended consequences that may be disruptive to liquidity and the markets generally, » he said.
@Max James
Pour l’or je ne sais pas , j’ai le sentiment que quelquechose ne tourne pas rond… je n’ai pas encore mis le doigt dessus. Tout ce tintamarre médiatique et le fait qu’on incite la population à en acheter m’inquiète…
Je préfère acheter de la terre. la bonne vieille terre… et pourquoi pas une oliveraie vers la méditerranée…
Mais toute cette discussion m’a donné une idée d’organisation/ de collectif qui à mon avis n’est pas si mauvaise. Je reviendrai vers vous une fois celle ci bien réfléchie. 😉
@Mathieu
Pourquoi NOTRE argent? Parce que l’argent est émis par les banques et non par l’état !!
Je pense que tu n’as pas compris les rouages du système bancaire et la création/destruction de la monnaie.
energy market from france 🙂
http://www.developpement-durable.gouv.fr/energie/electric/f1e_elec.htm
@La Galette
Tout a fait le problème serait la dévaluation de la monnaie… (même si nous savons en fait qu’elle ne vaut déjà rien…)
MAIS j’ai l’intime conviction que le krach obligataire et la dévaluation de la monnaie (mort du dollar) n’est qu’une question de temps!
Que va t il se passer à ce moment là?
Ceux qui n’avaient pas acheter de la richesse reelle (terre, etc…) n’auront entre les mains que des papiers qui ne valent rien.
Ces gens gens sont les petites gens. Ceux qui n’ont pas beaucoup d’argent et ceux qui ne savaient pas car mal informés.
L’idée dont je faisais mention est justement celle ci: (faut la murir ok…)
Accompagné d’un tapage mediatique (internet, facebook, press, association, etc…), retirer notre argent du circuit bancaire, s’associer et acheter CASH par exemple des terrains qui seraient reparti au prorata de la part alloué par leurs investisseurs tout en demandant au gouvernement d’arreter cet course vers le précipice faute de quoi il verraient une generalisation du mouvement qui:
1 – précipiterait la crise (alors qu’actuellement il apparait clairement que leur but est le gain de temps)
2 – menacerait leur tête face à la colère des gens éveillées (croyez moi, si demain vous ne pouvez pas retirer votre argent des banques, google vous dira quelles sont les veritables raisons à savoir celles que nous connaissons. ca risque d’etre très mal pris…)
Si la campagne de communication est bien faites quand l’heure arrivera, les petites gens qui ont douté n’accepteront pas la fatalité car:
1 – on leur avait dit ET proposé une réelle solution pour se couvrir
2 – nous avons largement diffusé l’information qu’il pourront desormais trouver via google.
Il y a donc deux possibilités à ce qui va se produire (mort du dollar, krach obligataire, explosion de la dette):
1 – soit les petites gens acceptent la fatalité qui va leur tomber dessus immanquablement car c’est la faute de je ne sais qui (surement des terroristes islamistes) à qui on va d’ailleurs aller faire la guerre pour sauver nos enfants (c’est une possibilité vue le martelage médiatique en ce moment sur burka, iran, etc…)
2 – soit les petites gens n’acceptent pas la fatalité car SAVENT ce qui s’est passé réellement,à savoir: encore une fois, ils ont été les dindons de la farce…
Je suis bien sur pour la solution 2 et je pense qu’il faut oeuvré maintenant pour informer et lutter contre le systeme bancaire. C’est je le pense un devoir civique .
@John Barleykorn
Je suis ok avec l’approche. Il faut commencer le tri dès maintenant…
2 –
@A.R.
Ca me rappelle une histoire de paille et de poutre cette discussion…
On ne va pas comparer nos lectures respectives et le nombres d’heures passées à réfléchir à la question, mais je peux t’assurer que je comprends relativement bien comment tout ça fonctionne.
Et non ce ne sont pas les banques qui créent la monnaie. Si tu déposes un billet à la banque, tu le lui prêtes: c’est comptabilisé sur ton compte à vue. Tu possèdes une créance sur cette banque et elle a une dette envers toi. Il n’y a pas d’argent qui a été créé: seule une reconnaissance de dette a été créée. Libre à toi de la considérer comme de la monnaie ou de l’argent. C’est effectivement en pratique et la plupart du temps la même chose, puisque cette créance est acceptée comme moyen de paiement par la plupart des commerçants et des banques. Mais ça n’est vrai que jusqu’à ce que la banque soit insolvable, auquel cas tu verras bien la différence: ta créance ne vaudra plus sa valeur nominale.
Je suis donc plutôt d’accord avec Paul Jorion pour ne pas appeler le montant qui se trouve sur ton compte en banque de la « monnaie ».
Et à propos de « Pourquoi NOTRE argent? Parce que l’argent est émis par les banques et non par l’état !! », ça montre justement que cet « argent » appartient à la banque puisqu’elle l’émet elle-même. Et elle lui appartient dans le sens très précis que c’est une promesse qu’elle te fait.
Personnellement, je suis critique vis-à-vis du système mais pas au point de considérer qu’il est à détruire: il a aussi beaucoup de bons côtés. Je pense que le problème principal c’est que beaucoup de gens ne comprennent pas comment cela fonctionne, l’utilisent à l’encontre de leur intérêt, et puis se plaignent du dommage qu’ils se sont infligés (un peu comme la plupart des gens sont « contre les taxes » alors qu’ils bénéficient du système d’impôt et devraient donc plutôt être pour l’augmentation des taxes). Mais je pense que nous sommes d’accord là-dessus. Là où nous ne semblons pas d’accord, c’est que tu penses que tu seras mieux une fois le système détruit. Je suis plutôt d’avis de réformer le système.
@La Galette,
vu la tête de mon banquier quand j’ai retiré mes sous, ca n’avait pas l’air de le faire rire …
De toute manière, comme je l’ai expliqué, le problème n’est pas d’imaginer les conséquences futures probables qui, dans tous les cas, nous échapent complètement, quoi qu’on en dise 😉
Les conséquences du laissez faire sont assez claires pour tout le monde je crois !
Si tu as mieux à proposer, ne te gènes pas 😉
Je vais faire mon alarmiste, mais si nous n’avons pas changé de comportement collectif d’ici à quelques années, avec les multinationnales et les NBIC (convergence des sciences cognitives, biologiques, nano-techno et informatique) nous allons êtres face à un outil de contrôle définitif et absolu des peuples.
Quittes à faire preuve de pessimisme noir au point de retirer des « billets » des banques, imaginez qu’à ce stade les titres de propriété immobilière ne vaudront plus grand chose…non plus!
Le chaos social règnant les méchants s’installeront chez vous et vous pourrez toujours brandir un acte notarié sous leur nez ils rigoleront et vous jetteront dehors.
Vous irez alors chercher la police mais comme les flics ne seront plus payés vous aurez plutôt à regretter le bon temps actuel qui ressemblera dans vos souvenirs à un âge d’or…
Bon , on n’en est pas là.
A moins que?
@tartar
au moins en Europe on se battra pour des vraies (relativement bien sur) maisons et non pas des villes en carton patte, des décors de cinéma comme aux USA !
age d’or, c’est vite dit, vu l’explosion des maladies en tout genre, et des mensonges en tout genre, et vu les différentes épés de damoclés qu’on a au dessus de la tête (dont la pire est les NBIC que j’ai mentionné ci dessus) alors, peut-être que certains « ignorants » regretteront un pseudo age d’or, mais pas tout le monde, même si la vie sera plus dure pendant une certaine période, c’est certain (retour de manivelle).
Mais, on peut m’agiter tous les épouvantails devant le nez pour me dissuader … je le redis, c’est très simple, je veux participer le moins possible a ce système d’exploitation de l’homme…
Si cela se fait a mon détriment plus tard, tant pis, j’assume. Je saurais pourquoi j’ai fait ce choix au moins.
Les prix des logements en France vont continuer de baisser en 2010, de 6 % en moyenne par rapport à 2009, affirme une étude de la banque HSBC France publiée mercredi 29 juillet.
« L’actualisation de notre modèle laisse encore attendre une poursuite de l’ajustement (des prix, ndlr) au delà de 2009 malgré les évolutions favorables du début de l’année », indique cette étude.
La baisse des prix des logements neufs et anciens devrait être en moyenne de 6 % en 2009 par rapport à 2008, a indiqué à l’AFP Mathilde Lemoine, directeur des études économiques de HSBC France.
« Si c’était confirmé ce serait une des baisses les plus importantes depuis les années 50 », a ajouté Mathilde Lemoine.
Pour 2009, HSBC confirme sa prévision d’une diminution des prix de vente de l’ensemble des logements de 6 % (- 5 % pour les logements neufs et – 7 % pour les anciens) par rapport à 2008.
Pour HSBC France, les récentes évolutions favorables, notamment la légère reprise des ventes des promoteurs grâce aux dispositifs fiscaux et la légère progression des transactions de logements anciens au deuxième trimestre, « ne doivent toutefois pas masquer la correction immobilière encore en cours ».
Selon Mathilde Lemoine, « les transactions restent faibles et leur hausse récente ne suffit pas à anticiper un renversement du marché ».
« En effet, la remontée des ventes de logements n’a pas stabilisé les prix et la diminution des taux d’emprunt immobilier n’a pas soutenu la demande de crédit. De plus, les baisses passées des transactions dans l’ancien laissent attendre une poursuite de la baisse des prix », explique l’étude.
De plus « la remontée du chômage fait peser une incertitude sur les revenus futurs qui renforce l’aversion au risque et donc l’attentisme ».
Aussi « les prix devraient continuer à reculer » même si « l’ampleur de la baisse pourrait se stabiliser d’ici fin 2009 », conclut HSBC France.
http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=b8e9d7ee06f8f1d7803cdb4b0a738277
Histoire de rire un peu…
http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRLT36635620090729
@Paul Jorion
J’ai essayé de vous répondre directement sur l’article suivant trouvé via Wikipédia mais sans succès, donc je me permets de vous l’envoyer par votre blog. Toutes mes excuses d’y être hors sujet.
« Les tâches et les responsabilités qui sont aujourd’hui les nôtres », La Gazette Permanente du MAUSS. 17 juillet, 2007
« L’Homme est la conscience de la nature…. »
Avant d’accepter une telle « vérité », je préfère d’abord déterminer ce qu’est « l’homme » et quel est son rapport avec la « nature ».
L’homme existe et se détermine par rapport à ses 5 sens dans un espace de 3 dimensions plus le temps. Ces 5 sens ne sont rien d’autre que des capteurs d’énergie (ondes) qui lui permettent non seulement de se déterminer par rapport à son environnement mais aussi de se « créer » une image ou une idée de cet environnement. Cette « image » de son environnement a évolué et changé avec le temps. L’idée de la nature et des éléments dits naturels étaient tout à fait différente dans l’Antiquité comparé à maintenant…On peut même dire que l’image que les hommes de l’Antiquité avaient de la nature et de l’univers était tout à fait fausse en considérant tout ce que la science nous a appris en plus de 2000 ans. Mais rien ne nous permet de dire aujourd’hui que l’image et l’idée que nous avons actuellement de la nature et l’univers soit juste….Cette « réalité » (dont fait partie la nature et l’univers) n’est toujours rien qu’une création dans notre cerveau à partir de nos 5 sens. Impossible de dire si cette réalité s’approche d’une quelconque vérité ou réalité….Je dirais même plutôt que le contraire serait plus que probable…N’empêche que nos 5 sens et notre cerveau nous ont permis de créer les couleurs, la musique, les mathématiques ….bref tout un « univers » propre à l’homme – et propre à lui tout seul (à la condition que l’homme soit unique en son genre).
Il est plus que probable que cet univers propre et créé par l’homme ne soit qu’une infime partie de la grande vérité et réalité dans un espace de 9 dimensions (voire 12 selon certains), qui ne lui permet en aucun cas de concevoir la nature et encore moins l’univers en tant que tel. Dire qu’en plus l’homme est la conscience de la nature est un pas que je n’oserais pas franchir…..
@tous
de toute manière, pour l’instant on est en direction de la déflation (en europe) et non de l’inflation… peut-être que plus tard la tendance s’inversera, mais en ce moment, ce n’est pas le cas …
Wall Street Journal
JULY 30, 2009
Senate Probes Banks for Meltdown Fraud
By JOHN D. MCKINNON
WASHINGTON — A Senate panel has subpoenaed financial institutions, including Goldman Sachs Group Inc. and Deutsche Bank AG, seeking evidence of fraud in last year’s mortgage-market meltdown, according to people familiar with the situation.
The worst may not yet be over for some of America’s biggest banks. As John McKinnon reports, some of the country’s biggest lenders, including Goldman Sachs, have been subpoenaed by a Senate committee as part of a fraud investigation.
The congressional investigation appears to focus on whether internal communications, such as email, show bankers had private doubts about whether mortgage-related securities they were putting together were as financially sound as their public pronouncements suggested. Collapsing values for many of those securities played a big role in precipitating last year’s financial crisis.
[…]
The subpoenas are the latest in a series of moves by Congress to trace the roots of the financial crisis. Goldman has been a favorite target for criticism in Washington.
A House panel voted this week to allow regulators to bar banks from offering executive-pay plans that encourage too much risk. The move came after Goldman Sachs reported record profits for the second quarter and said it has set aside $11.4 billion during the first half of the year to compensate employees.
Earlier this week, a bipartisan group of 10 members of Congress sent a letter to Federal Reserve Chairman Ben Bernanke, questioning whether Goldman Sachs is being too lightly regulated and too generously backed by taxpayers.
An idea for taxing high-value health insurance plans has even become known on Capitol Hill as the « Goldman Sachs tax, » after criticisms of its executives’ $40,000 health plans. A Goldman Sachs spokesman declined to comment on the criticisms from Congress.
The subcommittee is headed by Sen. Carl Levin (D., Mich.), who has been a driving force behind many of its probes.
Write to John D. McKinnon at john.mckinnon@wsj.com
« Earlier this week, a bipartisan group of 10 members of Congress sent a letter to Federal Reserve Chairman Ben Bernanke, questioning whether Goldman Sachs is being too lightly regulated and too generously backed by taxpayers. »
Sur le fait que les activités de Goldman ne sont pas assez régulées, il faut savoir que cette banque, après avoir acquis le statut de holding bancaire afin de bénéficier de l’argent du TARP a obtenu une dérogation pour continuer de traiter (spéculer) à son ancien niveau de risque. En fait, son VAR n’a jamais été aussi important. Cette banque est prête à perdre jusqu’à USD 245 millions par jour. Ce VAR est celui d’une banque d’investissement et même d’un hedge fund et non pas d’une banque classique. Autrement dit, en bénéficiant des aides gouvernementales tout en maintenant son ancien VAR, elle a gagné sur les deux tableaux.
« Earlier this year, the Federal Reserve granted a temporary exemption to Goldman Sachs from standard bank holding company Market Risk Rules, allowing the company to continue operating as if it were an investment bank. »
A noter que Goldman, JP Morgan et d’autres essaient d’obtenir de la CFTC, une autre dérogation; celle de pouvoir continuer à opérer sur les matières premières sans limitation de volume. Elles veulent que leur fonction d’index traders ou de swap traders soit reconnue au même titre que celle d’un hedger classique, tout ça au nom de la fameuse liquidité dont ils estiment être les pourvoyeurs indispensables.
http://styker.net/2009/07/goldman-sachs-gambling-with-your-money/
http://www.marketwatch.com/story/goldman-sachs-opposes-limits-on-commodities-trade-2009-07-29
Extrait dun article de Bill Bonner:
* En Europe, les banques ont monté une jolie petite affaire — presque aussi intéressante qu’aux Etats-Unis. Elles empruntent de l’argent à la Banque centrale européenne puis le re-prêtent au gouvernement.
* La BCE prête de l’argent à taux bas aux banques — espérant encourager les prêts à la consommation et aux entreprises. En juin, par exemple, les banques ont emprunté 442 milliards d’euros au taux d’intérêt fixe de 1%. Mais les prêts aux entreprises et aux ménages sont à leur plus bas niveau depuis qu’on a commencé à enregistrer les chiffres — et ils ralentissent, annonce James Saft dans le International Herald Tribune.
* En mai, la masse monétaire européenne a augmenté au taux annuel de 3,5%, note-t-il. Mais les prêts au secteur privé ont ralenti en juin, passant de 1,8% un mois auparavant à 1,5%. Les prêts aux entreprises non-financières ont même chuté en mai, tandis que les prêts aux ménages ont augmenté de moins de 1%.
* Si les banques n’ont pas prêté l’argent… qu’ont-elles fait avec ? Eh bien, elles l’ont prêté, en fait — aux gens à qui elles l’avaient emprunté. En juin, les banques ont acheté pour 75 milliards de dollars d’obligations gouvernementales et ont prêté près de 30 milliards de dollars directement aux gouvernements européens.
* Evidemment, les banques se portent bien. Elles gagnent de l’argent sans prendre le risque de prêter à l’économie réelle. Mais quel bien cela fait-il ? Aucun.
@ tous
A propos de libertariens, je vous conseille de lire le chapitre que leur consacre Thierry Maricourt dans son ouvrage
« Les Nouvelles Passerelles de l’extrême-droite : idées et mouvements passerelles entre la gauche et l’extrême droite » (essai), éd. Manya, Levallois-Perret, 1993 ; rééd., revue et augmentée, Syllepse, Paris, 1997.
« Libertariens », « anarchistes de droite », « anarcho-capitalisme », voilà des efforts sémantiques pour brouiller les pistes. Ils n’ont rien à voir avec les « anarchistes » ou « libertaires » (ces deux derniers termes sont synonymes). Le fait qu’ils soient contre l’Etat ne signifie pas qu’ils soient contre l’autorité, le pouvoir, l’exploitation et la domination. Bien au contaire, ils sont pour la loi du plus fort et malheur aux vaincus. D’autres comme Ann Rand (philosophe américaine très peu connue en France) leur ressemble étrangement, même si elle ne se reconnaissait pas comme une des leurs.
@Paul Jorion
Je suis le compagnon dont vous a parlé Sylvie dans les réponses à votre billet sur la famille. Bon anniversaire même avec du retard.
Il est vrai que je trouve vos analyses très pertinentes. Il y a bien longtemps que quelqu’un ne m’avait pas impressionné à ce point. Lorsque l’on écoute ou on lit les commentaires sur la crise dans les médias, leurs auteurs semblent de parfaits ignorants qui répètent ce que tout le monde dit et qui se rassurent ou essaie de rassurer leurs amis. Vous avez le don de savoir transmettre une partie de votre savoir. Vous écouter ou vous lire est toujours un réel plaisir.
Enrique
USA : hausse des inscriptions aux allocations chômage.
Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté de 25.000 aux Etats-Unis lors de la semaine du 25 juillet pour atteindre 584.000, a annoncé jeudi 30 juillet le Département du Travail.
http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?num=9827482d5c028a9a5b5e9cbcbbbbf7cc
Regardez bien ce graphique : c’est l’évolution des crédits pour l’habitat.
Depuis le mois d’octobre 2006, les ménages français empruntent de moins en moins pour acheter leur logement :
http://www.crisedusiecle.fr/france-credits-menages-detail-HAB.html#graph1
Depuis le mois de juin 2008, les ménages français empruntent de moins en moins pour leurs crédits à la consommation :
http://www.crisedusiecle.fr/france-credits-menages-detail-TRES.html#graph1
Depuis le mois de juillet 2008, les entreprises françaises empruntent de moins en moins pour leur investissement :
http://www.crisedusiecle.fr/france-credits-entreprises-detail-INV.html
Depuis le mois d’octobre 2008, les entreprises françaises empruntent de moins en moins pour leur trésorerie :
http://www.crisedusiecle.fr/france-credits-entreprises-detail-TRE.html
Conclusion : les banques distribuent de moins en moins de crédits aux ménages français. Les banques distribuent de moins en moins de crédits aux entreprises françaises. Dans les mois qui viennent, les banques françaises vont donc gagner de moins en moins d’argent.
La deuxième crise financière arrive.
La deuxième crise financière va être terrible pour les banques françaises.