Le temps qu’il fait, le 24 juillet 2009

Bande son seule (merci à Quidam !)

J’ai dit que Mr. Kanjorski, membre du Congrès américain, qui avait pris la direction de l’offensive menée contre le FASB, avait reçu une somme de 780.000 dollars du secteur bancaire sur une période de deux ans. C’est une erreur : le chiffre correct est de 704.000 dollars.

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122 réponses à “Le temps qu’il fait, le 24 juillet 2009”

  1. Avatar de alexandre
    alexandre

    M.Jorion

    Tout d’abord bravo pour votre intervention qui résume parfaitement la situation actuelle.

    Je voulais vous demandez ce que vous pensez du scénario suivant :
    Imaginez que les LBO et CDO se mettent à faillir dès septembre alors que les banques affichaient des résultats surprenant. Ne pensez vous pas que cela pourrait donner un coup de grâce à la confiance et susciter l’incompréhension totale de la population qui a vu les banques verser des bonus records ce trimestre.

  2. Avatar de iGor milhit

    j’ai un petit souci avec la vidéo et c’est bien la première fois que cela m’arrive… quand je clic sur play tout reste noir, pas un son…
    j’ai vérifié ma version du flash player, j’ai été jusqu’à redémarrer (sait-on jamais), mais rien n’y fait… c’est frustrant. si quelqu’un à une idée, bien volontiers…

  3. Avatar de fujisan

    Il y a les même pressions en Europe pour changer les règles comptables.
    La banque de défaisance allemande (bad bank) va racheter les actifs toxiques à 90% de leur valeur au 30 juin 2008, càd avant la faillite de Lehman Brothers. Cela laisse penser que tous les actifs pourris dans les banques européennes seraient évalués à leur valeur au 30 juin 2008.

    http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601100&sid=avdgQjQd0RxQ

    « Under the bill before parliament, private banks will be able to swap toxic assets for guaranteed bonds at 90 percent of their value.
    A last-minute change agreed on this week by the coalition parties brings forward the cut-off date for the valuation of structured products to June 30, 2008, in a “smart compromise between keeping the responsibility with the owners and economic reason »

  4. Avatar de iGor milhit

    rien à faire…
    je précise que pour les anciens « temps qu’il fait » je ne rencontre pas de problème, c’est seulement pour celui-ci…
    mes excuses pour ces commentaires liés à l’intendance

  5. Avatar de iGor milhit

    commentaires de logistiques, dernière: euh… ça fonctionne maintenant, ouf. mais je n’ai rien compris (à la panne, pour l’intervention de M. Jorion je vais voir ça tout de suite).

  6. Avatar de bsna
    bsna

    Il faut que çà s’arrête pas seulement pour des questions financières et économiques mais parce que çà met à mal le psychique des jeunes notamment du fait qu’on s’est éloigné si fort du « réel ». Par exemple, nous constatons dans les écoles secondaires que, depuis qu’au « sommet », les enfants et leur famille ont compris que le « dessus » (= pas le politique seulement mais surtout l’économique et la finance) de la société avait failli, n’avait pas tenu là où il fallait tenir, les choses sont plus difficiles en classe. Nous sentons depuis, deux ans maintenant, un souffle inoui de violence verbale et physique. Un verrou a sauté. Chacun s’autorise de plus en plus de lui-même pour traiter l’autre. On ne parle peut-être pas suffisamment assez des répercussions de tout ce bâti de travers, de la financiarisation du monde des banques sur l’inconscient collectif des enfants. Nous avons toutes les peines du monde à tenir en classe parce que c’est comme si aussi les enfants n’y croyaient plus. Je pense à la rentrée en septembre car je vous parle depuis une région sinistrée de la première crise de 1970 (fermeture des ateliers de construction métallique et du coup disparition de la culture technique qui y était liée). Hier, St Gobain parlait de fermeture de glaceries. J’ai bien peur que çà touche notre région déjà touchée par 243 licenciements avant juin.
    Devant cet état de fait, nous ne sommes pas restés les bras croisés et avons cherché avec nos collègues comment faire avec des jeunes qui n’hésitent pas -parce qu’ils ne savent pas reconnaître ce qui leur arrive- à tabasser un élève, à le filmer, à mettre le film sur internet. Pendant 2 ans, nous avons cherché et avons testé un dispositif que nous avons appelé « atelier repérage » pour que les enfants puissent justement reconnaître ce qui leur arrive.
    Et donc on comprend avec cet exemple le sens du combat à mener à tous les niveaux pour que les choses ne soient pas bâties n’importe comment, avec des règles qui n’en sont pas et les valeurs sous-jacentes que cela entraîne.
    Encore merci Mr Jorion de reprendre chaque semaine le même discours en y intégrant ce ce qui s’est passé d’important à vos yeux la semaine précédente. Ce qui fait que le discours en sort modifié .Ce travail de digestion permanente de l’info est nécessaire, il donne sens à tout ce qui est à faire pour prendre avec soi l’inoui qui est arrivé et le retourner pour ceux qui sont très affaiblis de tout ce chaos.

  7. Avatar de lau
    lau

    ouah, j’ ai compris ! Merci mille fois…

    Cependant, cela m’engendre deux réflexions :

    – On a l’ impression que les fiannciers viennent de brûler leur dernière cartouche
    – C ‘est une martingale ! Tout le monde va être d’ accord , à commencer par les petits épargnants, non ? Vous parlez de conséquences surtout à ( très ?) long terme avec une reprise. Mais quelles sont les conséquences à plus court terme, sachant qu’on ne peut imaginer ( et vouloir) une repirse économique dans des conditions « d’avant ». Je ne saisis pas le danger immédiat…

    Soyez certain que chacun, à notre niveau, continuons le combat.
    Merci encore de nous garder les yeux ouverts

  8. Avatar de Cedric
    Cedric

    @Paul Jorion
    la meilleure intervention de votre part que j’ai eu l’occasion de visionner.

    Expliquer de façon simple tout ce qui se passe à l’heure actuelle au plus grand nombre, telle est la solution…

  9. Avatar de Vincent Porel
    Vincent Porel

    Bonjour,

    Ou s’arrête les capacités de monetisation de « l’interface » Fed-BRI-BCE-BOE ?

    Si celle-ci est limitée, alors effectivement le système est à jamais insolvable puisqu’il ne dépend in fine que de la capacité des ménages-contés-états-entreprises à rembourser (le prix des maisons n’est qu’une variable de valorisation qui reflète la capacité des ménages à s’endetter-rembourser, la solvabilité du système ne dépend que de leurs capacité à rembourser les dettes)

    Merci.

  10. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    C’est bien ainsi que se sont passées les choses, et pas autrement ! Mais y avait-il un autre choix possible que de truquer les chiffres et d’espérer qu’il va y avoir du vent ? Oui, dit à juste titre Paul Jorion : il suffisait de « nationaliser et de remettre les compteurs à zéro ». Vaste et inacceptable programme pour le monde de la finance, qui ne veut pas être exproprié et payer ses dettes., assumer ses responsabilités d’actionnaire.

    Willem Buiter avait pourtant donné à cette alternative un contenu plus précis, et qui permettait des accommodements à bien y regarder, en parlant de la création de « good banks ». Il s’agissait de laisser en tête à tête les actionnaires des banques actuelles, des banques zombies comme il dit, et de créer avec de nouvelles banques en y transférant les actifs sains et les dépôts (quitte à ce que ce soit avec les mêmes actionnaires). Un mécanisme compliqué mais envisageable Qui permettait, en tout cas sur le papier, les compteurs à zéro et de repartir sur de nouvelles bases désormais réglementées. Afin l’Etat ne récupère pas les actifs toxiques, comme il le ferait dans le cadre d’une nationalisation « sui generis ».

    Mais, sans surprise, personne parmi les gouvernants n’a relevé le gant et le dispositif qui s’en approchait en réalité le plus, le plan privé-public d’achat des actions toxiques de Tim Geithner et du Trésor américain, a été écarté comme ne fonctionnant pas, les actionnaires des banques y faisant en fait obstacle.

    En attendant, les Allemands et les Espagnols s’embarquent actuellement dans la création de bad banks pour l’automne. On verra s’ils iront jusqu’au bout et où cela les mènera. Dans un accès de franchise, les autorités allemandes ont d’ailleurs reconnu que cela ne permetta que de gagner du temps (ils ont inscrit dans la loi vingt ans!). C’est la solution préférée des politiques quand ils sont coincés.

    Les banques, ainsi que les gouvernements Européens qui les relayent activement, mettent actuellement une pression maximum pour que l’IASB, l’organisme international qui fixe les règles comptables, suive dans les meilleurs délais (et en tout cas à temps pour la clôture des comptes 2009), l’exemple de la FASB américaine (puisque les finances américaines se sont octroyés le droit à une « exception financière », pour reprendre le concept que les Français ont réclamé et obtenu pour la culture au sein de l’Europe). Mais, aux dernières nouvelles, l’IASB renâcle à jouer aussi clairement le jeu et entend procéder par étapes, ce qui ne fait pas le bonheur de tout le monde.

    « Ainsi allait ce soir le monde », disait à la fin du « CBS Evening News », le célébrissime et désormais disparu Walter Conkrite, qui l’a présenté pendant trente ans…

  11. Avatar de Boukovski
    Boukovski

    On peut donc supposer que le même M. Kanjorski prendra très bientôt la tête d’une Mark to market Coalition, s’il se confirme (ce qui n’est rien moins qu’évident) que la machine à créer de l’argent à partir de rien est retombée sur ses pieds. Quelle merveille, cette démocratie étasunienne !

  12. Avatar de iGor milhit

    Ce qui m’interroge, c’est le:

    « – Est-ce qu’on avait le choix?
    – Non. »

    Pas le choix que de venir en aide à la finance pour éviter le risque systémique. Pas le choix que de modifier les règles comptables pour faire croire que les choses s’améliore… D’un côté je comprends bien que de repousser la catastrophe donne du temps, et que dans ce temps peut-être des idées pourront être développées pour un autre système. D’un autre côté, je me dis que ça présage rien de bon pour les « choix » futurs, si il n’y a pas le choix…
    Mais des choix il y en avait, il y en a, puisque vous parlez de la nationalisation dont on ne veut pas. En fait ce que vous expliquez, c’est que « le système est cassé » et que ceux qui en profitent le plus (et pas qu’eux) ne veulent pas l’admettre.

    Sera-t-il possible de changer quelque chose à ce monde de fou sans passer par la case « chaos général » ou « horreur un peu plus absolue que les absolus déjà connus »?

  13. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Vincent Porel

    Bonne question ! Puisque lorsque Paul Jorion explique que la création de bad banks s’est révélée trop chère pour les Etats, et qu’elle a donc du être abandonnée, on pourrait lui rétorquer qu’il suffisait alors de monétiser ces dettes. Revenant en arrière sur les discussions qui se sont déroulées à ce propos sur ce blog, vous remarquerez que de nombreux commentaires considéraient comme acquis que ce serait la solution « traditionnelle » qui allait adoptée.

    Mais c’est encore croire que cette crise est une répétition des précédentes. En effet, les milieux financiers américains, n’en veulent pas, car les conséquences sur le dollar ne sont pas envisageables pour eux. Où iraient-ils chercher refuge, en achetant des yuans…? Il faut au moins leur laisser le temps pour se retourner !

  14. Avatar de pietranera
    pietranera

    Idem !

    « j’ai un petit souci avec la vidéo et c’est bien la première fois que cela m’arrive… quand je clic sur play tout reste noir, pas un son… »

    marche pas avec firefox 3.0 mais marche dans IE

  15. Avatar de Boukovski
    Boukovski

    On comprend bien la hantise de l’establishment étasunien face à une perspective de nationalisation: celle-ci lui enlèverait des mains un bel outil à créer du profit (profit virtuel certes mais soutenu par la croyance en sa réalité).

    Une course de vitesse est engagée entre le rétablissement (les tentatives de rétablissement) de la situation pre 2007 et l’approfondissement de la crise dans le monde non financier. C’est peut-être l’élément psychologique (les animateurs eux-mêmes de ce système n’y croient plus) qui fera pencher la balance en faveur de la vraie crise.

  16. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    Pas de video ici… je suis sur Win Me en plus il n’est pas possible de la télécharger pour la visionner avec VLC, etc ?

    L

  17. Avatar de fujisan

    @lau
    Cette énorme bulle de crédit devra inélucatement dégonfler d’une manière ou d’une autre. C’est une crise de surendettement à tous les niveaux. Tous ces mauvais crédits se sont accumulés depuis au moins 25 ans, principalement à cause des banques centrales qui ont refusé de laisser dégonfler les bulles précédentes. En voulant relancer au plus vite, les BC ont maintenu les taux trop bas trop longtemps pensant ainsi « amortir » la chute qu’ils jugeaient à tord inacceptable. Tout ce crédit trop facile a produit quantité de bulles de mal-investissements dont les subprimes sont le summum. Les erreurs se sont produites dans le passé, mais on ne peut revenir en arrière de manière « douce ». Impossible de dé-construire les maisons en surnombre, trop luxueuses, de défaire les prêts irresponsables, de détricoter les CDO et autres titres exotiques… Tout a commencé aux USA, ne l’oublions pas. Un pays qui vit à crédit depuis bien trop longtemps, tous acteurs confondus: du ménage à l’état (guerres, déficit commercial et fiscal). Leur économie est basée sur la sur-consommation à crédit, aucune épargne. Le pays vit à crédit financé par les chinois, japonais, producteurs de pétrole, ceux qui ont acheté leur tritres plus exotiques et obscurs les uns que les autres, entre autres l’épargne européenne. Ce qui se passe aux USA nous tombe dessus après quelques mois car les grandes banques et assurances ont toujours des monceaux de créances titrisées. Maintenant ça s’est propagé au monde entier et c’est loin d’être terminé.

    Cette énorme bulle de crédit devra inéluctablement crever, mais quelqu’un devra « payer » la note, assumer les pertes. La seule question est de savoir qui. Les grandes banques et assureurs font tout leur possible pour que ce soit le (futur) contribuable, avec la complicité des états et BC. En renflouant les goufres des grands banques et assureurs, les états et BC ne font qu’empiler encore plus de dettes sur le dos du (futur) contribuable. Mais les anciennes dettes restent toujours dues. Un particulier ou une entreprise n’a que deux manières d’éteindre une dette: la payer ou faire défaut/faillite. Une BC peut aussi monétiser une dette, càd « imprimer » de l’argent tout neuf pour la payer. Certaines BC vont même plus loin en monétisant des créances privées de toutes sortes (Quantitative Easing). La Fed, BoE, BoJ ne s’en privent pas et font tourner la « planche à billet » à vitesse hypersonique. Mais cette monétisation provoque un excès de monnaie en regard d’une activité économique en déclin (récession) et à terme si l’économie redémarre cela provoquera une inflation d’autant plus forte qu’il y a de la monnaie en excès. Cette nécanique peut s’emballer hors de tout contrôle des BC et provoquer une hyperinflation.

    Est-on condamné à faire payer la note au (futur) contribuable? Non, c’est non seulement immoral mais ruineux et contre-productif car les dettes ne font que s’ammasser et les états eux-mêmes deviennent insolvables. Les autorités se sont trompées dès le début, croyant à une crise de liquidités, puis à une crise passagère, puis… Pas sûr qu’il soit encore possible de sauver les contribuables et sages épargants. Mais il faut essayer au plus vite, de toute urgence. Les grandes banques sont en faillite, mais elles sont « Too Big To Fail » nous dit-on, il n’y a pas d’autre alternative que de les sauver sinon tout s’écroule (crédo TINA de la haute finance). L’erreur a été de leur permettre de devenir « Too Big To Fail », de confondre les genres: banque de dépôt, banque d’affaires & assurance. Les banques doivent pouvoir faire faillite sans que cela pose de risque systémique. Elles doivent assumer les risques qu’elle prennent, sans les refourger ailleurs (titrisation), sans garantie des BC (prêteur de dernier ressort), sans la garantie des états. Tout ce qui les conduit naturellement à devenir encore plus « Too Big To Fail », à prendre des risques les plus fous puisqu’ils rapportent plus, à « innover » des titres financiers obscurs puisque cela les décharges des risques. En les forcant à assumer les risques qu’elles prennent, les banques apprendront à les mesurer et non à jouer au casino. Mais on constate maintenant juste le contraire, une concentration des grandes banques qui reprennent leurs concurrentes en faillite, qui deviennent encore plus « Too Big To Fail » et finalement « Too Big To Save ».

  18. Avatar de Vincent Porel
    Vincent Porel

    @ François Leclerc

    Les américains rêvent depuis bien longtemps d’acheter des yuans pour rendre la Chine moins compétitive.
    Ils poussent des cris d’orfraie depuis bientôt 10 ans car en arrimant le yuan au dollar, elle a fait de leur monnaie leur problème.

    Mais c’est la Chine qui a un excédent commeriale à l’endroit des US, la BCC (banque centrale de Chine) peut donc se permettre de racheter les dollars de ses compatriotes à loisir avec ses yuans. La balance des paiement US ne donne pas cette possibilité à la Fed.

    Et cela ne répond donc pas à ma question mais merci quand même 🙂

  19. Avatar de lau
    lau

    @ Fujitsan

    Merci de la réponse, mais la question était : Les banques ont décidé d’augmenter les cours de bourse de leurs actifs afin de pouvoir rentrer à nouveau dans les ratios de solvabilité ( J’ ai bien compris ?).
    Et ma seconde réflexion ( après avoir été une nouvelle fois outré) fut de me dire : Mais c’ est une vraie martingale . Tout le monde va être d’accord car chacun va récupérer ses billes , y compris les petits épargnants. Tout le monde va y gagner…
    M. Jorion développe l’idée d’un danger à moyen voire long terme , sauf erreur de ma part, mais n’ y en a t il pas un à court terme ?
    S’il n’ y en a pas , n’ ont ils pas trouvé LA solution ? Pour le long terme, on verra plus tard, n’ est ce pas …

  20. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Vincent Porel

    C’était une blague et ce n’en était pas une !

    La convertibilité du yuan est une longue marche, certes, mais la position commerciale du dollar va être tous les jours un peu grignotée, tandis que sa valeur va être soumise à rude épreuve au fur et à mesure que le déficit budgétaire américain va augmenter.

    De quoi donc croyez-vous que les Américains et les Chinois vont bien pouvoir discuter lors de leur grand rendez-vous stratégique de Washington de la semaine prochaine ?

    Un grand bargain va tôt ou tard être entamé, il va demander du temps, il faudra pour qu’il aboutisse qu’il n’y ait plus d’autre issue.

  21. Avatar de Moi
    Moi

    @Paul Jorion: « il n’y avait pas d’alternative à la nationalisation des banques »

    Des alternatives il y en a toujours. La preuve, on n’a pas nationalisé les banques. La question c’est de voir quelles seront les conséquences (politiques surtout). Tant que le niveau de vie de la majorité n’en pâtira pas trop et surtout pas trop brusquement, ça ira.
    La seule chose inéluctable dans cette affaire c’est le déclin des USA. Leur position hégémonique est déjà du passé. A terme, c’est sans doute la fin du modèle anglo-saxon de la démocratie parlementaire comme référence.

  22. Avatar de Marquis de Laplace
    Marquis de Laplace

    @bsna

    Vous avez touchez un très bon point.

    Comment possiblement justifier de dire à des enfants (ou d’autres) d’être honnête (allo Sarkozy!) alors qu’on permet les pires malhonneteté au grand jours, sans aucune conséquence si c’est n’est qu’un boni supplémentaire de 5 millions d’euros.

    C’est impossible.

  23. Avatar de Jonathan Livingston
    Jonathan Livingston

    Pendant ce temps, au Canada, Bank of Canada, relayé par les médias, annonce depuis hier en grande pompe que la récession est terminée! Nous serons la première nation à sortir de la récession… parce que nous avons une forte demande intérieure!

  24. Avatar de waccsa
    waccsa

    @ FL

    A votre avis, combien vaut Taïwan : 2 000 milliards de dollars…?

  25. Avatar de fujisan

    @lau
    Les modifications des règles comptables, c’est du trucage, du maquillage de pertes.
    Les grandes banques abreuvées de liquidités par les BC les utilisent non pour « aider » l’économie réelle moribonde mais pour engranger des profits faciles en jouant au casino. Environ 70% de l’activité en bourse est faite par les programmes informatiques.
    Les récents bénéfices ne sont donc que du vent, une illusion, sauf pour les top-managers.

    « chacun va récupérer ses billes , y compris les petits épargnants »
    Mais non, la réalité économique n’est pas l’illusion comptable. Toutes les « billes » reposent réellement sur la solvabilité des emprunteurs. La réalité c’est les ménages, entreprises et états (= contribuables) surendettés, les millions de chômeurs, les entreprises en faillites, les états en faillites (Californie, Islande…). On ne peut mentir longtemps contre la réalité. Elle devra faire surface un jour ou l’autre.

    Le danger évoqué par Paul Jorion c’est que les banques masquent la réalité en trucant leurs comptes avec la bénédiction des autorités. Mais elles savent toutes que les autres banques font de même et donc aucune banque ne fait confiance aux autres puisque leur situation n’est qu’une illusion comptable.

  26. Avatar de alexandre
    alexandre

    @fujisan

    Encore pire que cela. Si une banque affiche une bonne santé artificielle. Si elle commence à sombrer elle préférera ne rien dire pour ne pas se faire passer pour une menteuse et pour ne pas avoir la tutelle du trésor.

    Et quand on s’apercevra dans quel état elle est vraiment, il sera trop tard pour la sauver …

  27. Avatar de Didier
    Didier

    Monsieur Jorion,

    J’ignore si cela vous intéresse toujours. J’ai tenté de traduire l’article « The unemployment timebomb is quietly ticking*. J’ai deux ou trois termes pas trop sürs et sûrement quelques erreurs. Dans tous les cas, …

    La tuile du chômage oscille sous la bourrasque.

    Il reste une tuile de la crise actuelle qui attend de nous tomber dessus. Mis à part les émeutes d’Athènes et la faillite des pays baltes, nous n’avons rien vu des amères protestations politiques en train de dévorer la légitimité des élites dirigeantes d’Amérique du Nord, d’Europe et du Japon. Cela pourrait n’être qu’une question de temps.

    Au début des années 90, j’ai couvert les USA et ait vécu des expériences bizarres. L’une d’elles consista à visiter des groupes de miliciens apparus au Texas, en Idaho et dans l’Ohio à la suite d’une récession. C’étaient essentiellement des cols bleus, victimes précoces de l’arbitrage global du travail. C’étaient aussi des gens assez en colère contre Washington pour passer les weekends en treillis avec un M16. Ils protestaient en soutenant Ross Perot, candidat à l’élection de 1992, promettant de fermer la frontière mexicaine au commerce, qui ramassa 19 % des votes exprimés.

    Cette protestation brouillonne se dissipa avec les emplois retrouvés après une reprise économique. Elle ne vint pas assez vite pour un groupe extrême qui fit sauter le bâtiment fédéral d’Oklahoma City en 1995. Cette fois, les emplois ne seront pas présents à la reprise. Les taux d’occupation battent des records de minimum (68 % aux USA, 71 % dans l’Eurozone) et se traduiront par des pertes d’emplois du même ordre.

    Le choc n’est pas seulement venu de la perte de 467 000 emplois en mai, mais aussi d’une chute du temps de travail de 6,9 % par rapport à l’année dernière pour arriver à un misérable 33 heures par semaine.. « Jamais durant les récessions des années 90 et 2001 nous ne sommes arrivés à un nombre aussi explosif d’emplois perdus » déclara David Rosenberg de Glukin Shelf. « Nous avons perdu le nombre record de neuf millions de pleins-temps durant ce cycle. »

    Les gains ont chuté de 1.6 % en taux annuel durant le dernier trimestre. La déflation des salaires à la japonaise s’installe. Plus intéressant, l’organisation international du travail est assez inquiète demander un pacte global pour éviter à tous les pays une ruineuse spirale descendante des salaires afin d’essayer de mendier un avantage à son voisin.

    Des baisses de salaires US sont déguisées en réduction de temps de travail. C’est le cas de plus 238 000 fonctionnaires californiens avec deux jours chômés mensuels supplémentaires par mois depuis février. Cette situation se retrouve, avec des variantes, dans 22 autres états..

    Le centre d’études du marché du travail (CLMS) de Boston affirme que le chômage US est maintenant de 18.2% selon l’ancienne méthode de calcul. La raison pour laquelle tout cela ne « ressemble » pas aux années 30 est la plus vitesse à laquelle les étapes de la Dépression se succèdent. Il faut du temps aux gens pour dépenser leurs économies et tomber dans la misère. Cela suffira peut être à nous éviter d’autres « Raisins de la Colère ». Mais 20 millions de propriétaires fonciers sont dans les chiffres rouges (NEGATIVE EQUITY). Les expulsions se poursuivent à une vitesse terrifiante.

    Environ 342 000 maisons ont été saisies en avril, forçant une petite armée d’enfants à vivre dans des maisons de charité (CHARITY SHELTERS). Cela est à comparer avec les 273 000 maisons perdues en 1932. Les shériffs du Michigan et de l’Illinois refusent discrètement de jeter des familles à la rue. Ils rappellent la désobéissance de la police catholique durant la Grande Dépression.

    L’Europe est environ à une année de cette situation et rattrape très vite son retard. Le chômage a atteint 18.7% en Espagne (37% chez les jeunes) et 16.3% en Lettonie. L’Allemagne a retardé la chute verticale en payant ses entreprises pour garder leurs employés congédiés dans des « Kurzarbeit ». Les « sages » d’Allemagne craignent que le nombre de sans emplois passe de 3.7 à 5.1 millions l’année prochaine. L’OCDE s’attend à 57 millions de chômeurs dans les pays riches à la fin de l’année prochaine.

    Cet effet de traîne est mortel. Il est troublant de voir les gouvernements repousser les coupes budgétaires et éviter le piège de la spirale des intérêts composés de leur dette.

    Le président français Nicolas Sarkozy, sensible aux humeurs du peuple, déclare : « Nous devons tout réformer. Il est impossible d’avoir un système de rentiers et d’assistés socialement avec la globalisation. Soit nous avons la justice ou nous aurons la violence. C’est une chimère de penser que cette crise est juste un incident bientôt clos et que nous pourrons continuer comme avant. »

    Ce message n’est pas arrivé à Wall Street ou la City. Si les banquiers savaient ce qui est salutaire pour eux, ils percevraient un salaire d’enseignant pendant quelques années, le temps de laisser passer l’orage. S’ils touchent les bonus proposés maintenant et que les contribuables paient les erreurs de leur caste, alors ils doivent s’attendre à un contre coup féroce.

    Nous avons de la chance que le président US actuel jouit d’une grande compréhension et d’un congrès avec une majorité claire. D’autres nations doivent faire avec des gouvernements très affaiblis : la grande coalition allemande paralysée, les reliques calcinées du PLD japonais, la marche à la mort des travaillistes britanniques. Quelques uns prennent des précautions : Silvio Berlusconi tente d’émasculer son parlement (avec peu de protestations) pendant que le Kremlin a activé ses unités « anti-crise » pour étouffer toute protestation à sa naissance.

    Nous passons dans la phase II de la grande destruction (UNWINDING). Il serait temps de se débarrasser des textes de Keynes, Friedman et Fisher, qui furent tant utiles pour la phase I, et de commencer à étudier ce qui arriva à la société quand le chômage global échappa à tout contrôle en 1932.

    Bonne soirée

  28. Avatar de PGD
    PGD

    les manoeuvres sur les marchés des super computers de Goldmann Sachs et Cie

    même la presse « main stream » (New York Times) s’y met et avec un luxe appréciable d’infos récentes et éclairantes

    http://www.nytimes.com/2009/07/24/business/24trading.html?_r=1&ref=global-home

    quand la bourse va, tout va? -)

  29. Avatar de Bob
    Bob

    @ lau

    On peut truquer la comptabilité, pas la réalité.
    Imaginez un commerçant dont toute la marchandise à été détruite par une inondation.
    Il doit la jeter, mais au lieu de comptabiliser cela comme une perte, il continue à comptabiliser son stock pour sa valeur initiale.
    Avec son bilan, il peut tromper qui il veut, mais ses clients ne pourrons acheter aucune marchandises chez lui.
    L’étape suivante, c’est quoi ?? inscrire de fausses recettes ??

    La seule voie qui aurai peut-être pu éviter le désastre, c’était de refinancer les ménages quand c’était encore possible, par reéchelonnement de leurs dettes afin qu’il restent solvables, du coup plus d’actifs toxiques, plus d’expulsions, chute de l’immobilier enrayée, étalement de la dette sur la durée initiale des prêts et cerise sur le gâteau moins de gens à la rue. (c’est la thèse de frédéric Lordon)

    N’oublions jamais qu’à la base, les subprimes sont une escroquerie. Accorder un crédit à quelqu’un dont on est sûr qu’il ne pourra pas le rembourser en sachant qu’on refilera cette dette au petit copain d’à coté, c’est le jeux du pouilleux.
    Je ne vois nulles martingales dans tout cela, juste une énorme escroquerie de plus et personne n’y gagnera ni à court terme ni à long terme

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