Billet invité.
LE BAL DES VAMPIRES
On en découvre de belles, quand on s’intéresse aux banques centrales. Car si, en temps normal, elles demeurent plutôt confites dans un imperturbable silence, à peine rompu par de petites phrases sibyllines, elles nous abreuvent depuis la crise de leurs dévotions répétitives, faisant de même avec les banques, mais pour elles c’est à coups de liquidités. A chacun ses pauvres.
Notre miel à nous, c’est de pouvoir à cette occasion pénétrer un petit peu dans le saint des saints. Au terme de petites incursions, nous connaissons désormais un peu mieux les deux faces cachées de l’exercice favori du moment de ces puissantes divinités : la distribution de liquidités. D’une main, elles dispensent généreusement à leurs disciples, les institutions financières, une manne qui semble sans fond, dans le but proclamé de relancer le crédit qui reste en panne (et avec lui l’économie, qui en souffre de plus en plus) ; elles disent se préparer de l’autre à assécher le moment venu le marché de ces liquidités, afin de ne pas réveiller le monstre de l’inflation qui sommeille. Et, puisque leur credo est par tous les temps, bon ou mauvais, de nous bercer (et parfois de nous tancer, pour nous demander des coupes budgétaires), elles nous assurent qu’elles ont reçu la panoplie complète des outils permettant de récupérer leurs sous et les remettre dans la tirelire. Quel magnifique conte de fée à raconter aux enfants pour les endormir !
En levant les coins du tapis, on remarque vite que les choses ne se passent pas tout à fait comme cela nous est raconté par nos banquiers centraux, paternes et sévères à la fois. D’abord, parce que les banques utilisent l’argent qui leur est prêté à des taux très avantageux, presque nuls, non pas pour relancer le crédit, mais en priorité pour réaliser leurs affaires, petites certes, mais à grande échelle. Soit en replaçant les fonds aussi sec qu’empruntés auprès de la banque centrale, car ils y sont plus en sécurité, soit en faisant leur marché : achats d’obligations d’Etat ou surtout d’entreprises (les taux du moment sont plus avantageux et les risques très faibles), ou bien même actions des institutions financières, celles-ci restant sous la protection des Etats et ne risquant pas de faire défaut. Les banquiers centraux ne sont pas dupes et font la grosse voix, mais ils continuent néanmoins de déverser leurs liquidités sans plus de conditions, pour en réalité contribuer, sciemment et lentement, à la recapitalisation des banques qui en ont bien besoin, sans que leurs actionnaires ne soient mis à contribution. Car il ne manquerait plus que cela ! L’argent, lui, ne parvient que fort partiellement à l’économie ; ceci est la véritable raison de la reprise économique anémique qui nous est proposée par beaucoup d’experts, qui considèrent inconvenant de le révéler et préfèrent s’entourer de mystère afin de valoriser à peu de frais leur science. Entre eux, dans leur langage codé, ils évoquent la cause de manière énigmatique : « le mécanisme de transmission est cassé », constatent-ils alors. Nous ne saurons grâce à eux ni pourquoi ni comment. Une exception notable, cet article paru dans le Financial Times.
Mais de l’autre main ? Comment font-elles donc, ces banques centrales, pour arrêter de jouer les arroseurs et récupérer tout l’argent prêté sans compter qui, s’il ne risque pas de réveiller le monstre de l’inflation (car il ne redescend que peu dans l’économie), risque de finir par perturber les marchés financiers, faisant également tourner à vide cette belle machine qu’est une banque centrale. Elle qui s’est substituée au pied levé au marché interbancaire défaillant, une hérésie parmi tant d’autres dans cette période agitée. Déjà que leur jouet favori, le taux « repo », est cassé, que la création monétaire est bridée, et que le dernier d’entre eux disponible, l’injection de liquidités dans l’économie, ne fonctionne pas comme prévu par le mode d’emploi.
Pour apprécier ce qu’elles prétendent savoir faire haut la main, il fallait lire hier mardi la contribution du président de la Fed, Ben Bernanke, au Wall Street Journal, en avant-première de sa prestation semestrielle sur la politique économique et monétaire devant le Congrès. Avec beaucoup de pédagogie et afin de convaincre, il énumère quatre pistes : 1/ Des adjudications inversées, la Fed cédant des obligations inscrites à son bilan en échange de liquidités. 2/ La vente par le Trésor d’obligations, dont le produit serait déposé à la Fed. 3/ La création de dépôts à terme rémunérés. 4/ La vente d’une partie de ses obligations à long terme sur le marché. Le dossier est un peu technique, mais il suffit pour notre propos de retenir qu’il s’agit dans tous les cas de proposer de bonnes affaires aux investisseurs en possession des liquidités prêtées et que l’on cherche à récupérer, afin qu’ils les détournent d’autres utilisations moins profitables. Nous sommes, ne l’oublions pas, dans une logique de marché. Tout du moins quand il s’agit de faire gagner de l’argent aux investisseurs, pas quand ils risquent d’en perdre.
Tous ces savants mécanismes, que d’aucuns pourraient considérer comme un peu dévoyés de leur objet affiché, méritent que l’on s’y arrête un peu. Car si l’on comprend bien le rôle d’une banque centrale, en tout cas tel que l’on peut l’observer, c’est de prêter de l’argent à très bas prix aux banques quand cela va mal pour elles (et pour nous par ricochet), et de faire faire ensuite des affaires aux investisseurs (les banques au premier rang d’entre eux), afin que les choses rentrent ensuite dans l’ordre. L’ordre de qui ? Cela rappelle une autre histoire du même acabit, celle qui raconte qu’il est fait appel aux investisseurs privés pour financer la dette publique, après explosion de celle-ci, pour leur avoir permis d’esquiver ce qu’ils dénomment eux mêmes leur « responsabilité d’actionnaire ».
Wall Street, écrivaient ce matin les commentateurs boursiers, a été soulagé par les prestations de Ben Bernanke devant les commissions du Sénat et de la Chambre des représentants, et on s’interroge une fois de plus sur la raison de ce soulagement au vu de la situation économique. Ce n’est pourtant pas compliqué à décrypter, une fois résumées en trois points ses déclarations :
1/ La Fed ne va pas augmenter « pendant un long moment » ses taux et le loyer de ses liquidités (voir plus haut), répétant la fable habituelle : « à la lumière du marasme économique considérable et de pressions inflationnistes limitées, la politique monétaire reste concentrée sur le besoin de favoriser la reprise économique ».
2/ Elle asséchera le marché quand le moment sera venu (voir plus haut).
3/ Il n’est pas question qu’elle accepte que le Congrès puisse ne serait-ce que commenter ses décisions, car cela représenterait une perte de son indépendance en tant que de banque centrale (sous entendu : le pouvoir politique est par essence irresponsable). A ce sujet, Ben Bernanke a fait une mise au point très ferme, suite à une dure mise en cause de sa politique, afin de couper court. Hors de question d’ouvrir cette boîte de Pandore, d’y laisser glisser un petit doigt au risque que tout un bras y passe. Toutefois, afin d’amadouer les membres du Sénat, d’autant plus remontés contre les intentions de l’exécutif de confier l’essentiel des pouvoirs de régulation à cette Fed qu’ils n’ont sur elle aucun pouvoir (Ben Bernanke a eu beau jeu de leur rappeler qu’ils avaient voté cela), il a joué les innocents (aux mains pleines), arguant que « Le rôle de la Fed, tel que le conçoit l’administration, est une réorientation modeste de notre système actuel ». Afin de donner une preuve immédiate de son indépendance vis à vis de l’Etat, si ce n’est vis à vis des banques, il a aussi proposé aux membres du Congrès d’inclure dans le mandat de la Fed « la protection des consommateurs », alors que l’exécutif souhaite créer pour ce faire une agence fédérale, contre la création de laquelle les banques bataillent de toute leur énergie, car elle aurait pour tâche de s’intéresser de près aux contrats des prêts hypothécaires et aux réglementations des cartes de crédit. Enfin, pour rendre compte de son incursion dans le domaine économique, le président de la Fed, probablement au nom du respect de son indépendance (comme de celle du gouvernement dont on pourrait penser qu’elle est réciproque), a précisé que « s’attaquer aux problèmes budgétaires du pays exigera des choix difficiles, mais retarder ces choix les rendra encore plus difficiles », exhortant ainsi le Congrès à les faire si le gouvernement ne les fait pas. Les liquidités de la Fed ne sont pas destinées à financer le budget gouvernemental, au-delà de l’enveloppe déjà attribuée à l’achat de T-bonds (300 milliards de dollars, qui n’ont pas tous été utilisés à ce jour).
Hier a été une journée bien remplie, que seuls les malveillants pourraient vouloir ternir par l’évocation de la publication retardée de la mise à jour des chiffres du budget du gouvernement américain, qui promettent d’être exécrables du dire même du porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, qui a nié que ce retard était une manœuvre pour dissimuler la situation de l’économie et l’accroissement supplémentaire du déficit budgétaire. Vient derrière la réforme de la santé, qui est dans ces conditions mal partie.
82 réponses à “L’actualité de la crise : Le bal des vampires, par François Leclerc”
Alors, pour récupérer les liquidités qui inondent actuellement la finance -plus que l’économie réelle donc- la fed propose:
« Des adjudications inversées, la Fed cédant des obligations inscrites à son bilan en échange de liquidités’
Quels titres? Ceux potentiellement toxique qu’elle a accepter dernièrement en contrepartie, ou les ‘bonnes » obligations, dans le deuxième cas le privés serait grand gagnant au détriment de la réserve fédérale US
« la vente par le Trésor d’obligations, dont le produit serait déposé à la Fed »
Intéressant également, l’état fait une demande de crédit, les investisseurs privés se pointent et paye… la fed? Une chose doit m’échapper car il me semble que ça amènerait entre autres choix deux situations, soit une augmentation du risque (rémunération supérieure des T-bonds) soit carrément de participer à un risque de défaut du trésors US…
« La création de dépôts à terme rémunérés »
Je crois que c’est celle que je préfère, je la comprend de la manière suivante: « on vous a mit à disposition des liquidités à des taux « attractifs » -c’est rien de le dire- pour vous sauvez, maintenant que ça repart il faut qu’on fasse le ménage; vous nous les rendez et on vous rémunère (à un taux attractif j’imagine) sur ces fonds comme si il s’agissait d’un dépôt »
« la vente d’une partie de ses obligations à long terme sur le marché »
ça ressemble à la première, non?
« s’attaquer aux problèmes budgétaires du pays exigera des choix difficiles, mais retarder ces choix les rendra encore plus difficiles »
ça on connait, ça fait déjà pas mal de tant que la banque mondiale et le FMI ont une solution: ajustements structurels; de l’avis de ceux qui ont essayés, c’est que du bonheur…
Quant à la réforme de santé américaine elle laisse un gout amer en bouche pour ce qui se dessine (comment? vous avez dit maintenir en vie les travailleurs rentables et laisser crever tous les autres?! )
bonsoir,
Alors, pour récupérer les liquidités qui inondent actuellement la finance -plus que l’économie réelle donc- la fed propose:
“Des adjudications inversées, la Fed cédant des obligations inscrites à son bilan en échange de liquidités’
Quels titres? Ceux potentiellement toxiques qu’elle a accepter dernièrement en contrepartie, ou les ‘bonnes” obligations, dans le deuxième cas le privés serait grand gagnant au détriment de la réserve fédérale US
“la vente par le Trésor d’obligations, dont le produit serait déposé à la Fed”
Intéressant également, l’état fait une demande de crédit, les investisseurs privés se pointent et payent… la fed? Une chose doit m’échapper car il me semble que ça amènerait entre autres choix deux situations, soit une augmentation du risque (rémunération supérieure des T-bonds) soit carrément de participer à un risque de défaut du trésors US…
“La création de dépôts à terme rémunérés”
Je crois que c’est celle que je préfère, je la comprend de la manière suivante: “on vous a mit à disposition des liquidités à des taux “attractifs” -c’est rien de le dire- pour vous sauvez, maintenant que ça repart il faut qu’on fasse le ménage; vous nous les rendez et on vous rémunère (à un taux attractif j’imagine) sur ces fonds comme si il s’agissait d’un dépôt”
“la vente d’une partie de ses obligations à long terme sur le marché”
ça ressemble à la première, non?
“s’attaquer aux problèmes budgétaires du pays exigera des choix difficiles, mais retarder ces choix les rendra encore plus difficiles”
ça on connait, ça fait déjà pas mal de temps que la banque mondiale et le FMI ont une solution: ajustements structurels; de l’avis de ceux qui ont essayés, c’est que du bonheur…
Quant à la réforme de santé américaine elle laisse un gout amer en bouche pour ce qui se dessine (comment? vous avez dit maintenir en vie les travailleurs rentables et laisser crever tous les autres?! )
François Leclerc : « les banques utilisent l’argent qui leur est prêté à des taux très avantageux, presque nuls, non pas pour relancer le crédit, mais en priorité pour réaliser leurs affaires, petites certes, mais à grande échelle. Soit en replaçant les fonds aussi sec qu’empruntés auprès de la banque centrale, car ils y sont plus en sécurité, soit en faisant leur marché »
Il y a un point que j’aimerais mieux comprendre, si c’était possible.
Pourquoi les banques placent-elles leurs fonds auprès de la FED ? Est-ce par ce qu’ils y sont rémunérés ?
Vous dites « car ils y sont plus en sécurité », les banques auraient-elles un risque à simplement garder leurs liquidités ? Je me souviens avoir vu ici un lien proposé qui montrait une très forte hausse des volumes de fonds bancaires placés à la FED, et j’aimerais bien comprendre ce qui pousse les banques à faire cela.
D’avance merci pour vos éclaircissements.
On assiste dans les mois présents et les mois à venir au plus grand transfert de richesse (et donc de pouvoir) d’un état vers des intérêts privés, vraisemblablement de l’histoire entière de l’humanité !
Les Etats-Unis retourne à un âge féodal.
Je ne vois pas qui, ou quoi, pourrait arrêter ce processus.
@ Florence
La banque centrale suédoise a, seule à ma connaissance, décidé un taux négatif pour les fonds qui lui sont confiés. La BCE les rémunère, mais à un taux inférieur à ceux qu’elle prête.
Les banques poursuivent dans cette affaire deux intérêts: les coffres de la BCE sont sûrs (pas de risque de banqueroute ou de défaut, y compris d’elles-mêmes), et la liquidité (disponibilité) des fonds est totale à des conditions connues d’avance, permettant d’engager des opérations financières à tout moment.
@ François Leclerc
Si votre raisonnement n’est pas pris en défaut, cela signifie que toutes les postures « accommodantes » de la part du public sont risibles et indéfendables; cela signifie par conséquent que la modération dans la démarche jorionienne est ridicule et indéfendable en dépit du métrage de sa bibliothèque. Cela signifie enfin que tout cela « se finira mal », comme lé répétait le perroquet de Banville. Tel est en tout cas le sentiment de quelqu’un qui stocke 68 m de bouquins, dont… 94% de littérature (après calcul approximatif).
@ François Leclerc
Merci beaucoup pour votre explication.
Il y en a qui semble confondre le matériel et l’immatériel et qui on besoin de métrage pour mesurer l’esprit, peut être doit on mesurer la circonférence des biscottos ? Mais pour certains c’est en courant et sautant que l’on est allé sur la lune.
Certains organismes ne supportent pas la lumière.
C’est pourquoi, il faut continuer à décrypter pour les profanes et les élus les dessous de l’histoire.
Les « banquiers » se trouvent aujourd’hui dans la situation des fabricants de cigarettes il y a 15 ans.
C’était le début d’une série de révélations et de procès sur la pratique réelle de cette industrie.
Il est une chose de se tromper, il en est une autre de tromper son monde sciemment et à dessein.
Partout dans le monde il se trouvera des parlementaires qui iront poser les bonnes questions.
Les réponses étant ce qu’elles sont… « Ce sera la fin du monde selon GS »
Très belle description de la mécanique d’un système qui ne tourne plus que sur lui-même (de plus en plus déconnecté de l’économie réelle, donc du monde). Mais ce manège un peu pathétique tourne dans le vide. Et la nature a horreur du vide.
« En levant les coins du tapis, on remarque vite que les choses ne se passent pas tout à fait comme cela nous est raconté par nos banquiers centraux, paternes et sévères à la fois. »
Mon banquier à moi il pas ci terne que ça : http://www.youtube.com/watch?v=QQAb9cvwumA
« L’argent, lui, ne parvient que fort partiellement à l’économie ; ceci est la véritable raison de la reprise économique anémique qui nous est proposée par beaucoup d’experts, qui considèrent inconvenant de le révéler et préfèrent s’entourer de mystère afin de valoriser à peu de frais leur science. »
Pour mémoire : « Léternité c’est long, surtout vers la fin. » face de citron jaune 🙂
J’ai aussi l’impression que certains pensent qu’il n’y a pas de futur, que le temps est compté et qu’en attendant
on fait la fete dans la cité… Tout le reste est juste la pour nous occuper…
Il est definitivement evident que les banquiers transforment le marché au lieu de le servir.
M Anatine Shan ?
@ Florence voici le lien dont vous parliez :
http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=ECBLDEPO:IND
Finalement, la solution la plus logique serait une fusion FED+Trésor fédéral+ les 4 ou 5 plus grandes banques commerciales de premier rang.
L’on éviterait ainsi tous ces jeux d’écritures ennuyeux, et ces contorsions perpétuelles à la limite de la déchirure musculaire.
L’ »industrie » étsunienne semble être devenue principalement l’industrie financière. Quand l’argent de la FED parvient aux banques commerciales, il parvient excellemment à l’ »économie » puisque le gros de l’économie ce sont précisément ces banques.
@Marquis
Les USA ont tjrs etaient un etat feodal.
@JJJ
Litterature ou livres plus conceptuels contiennent grosso-modo les memes savoirs. La presentation change.
@ Marquis de La place
On transfère surtout des quantités colossales de papier monnaie (plutôt scripturale d’ailleurs, à 85/90%) et créées à partir de rien (si ce n’est la sueur des méritants ouvriers d’imprimerie à qui il a été énormément demandé depuis 2007), de la monnaie sans contrepartie en terme de richesse réelle. Ce n’est en définitive qu’un transfert de billets de Monopoly. Après, la manière dont ce transfert d’une production de l’industrie papetière est ressenti relève de la croyance…
Evidemment, à une époque où l’on a de plus en plus de difficulté à distinguer le réel du virtuel, la distinction est difficile à appréhender pour la FED. Mais quelque chose me dit que le réel finit toujours pas réapparaître à un moment ou à un autre.
« Avec beaucoup de pédagogie et afin de convaincre, [Bernanke] énumère quatre pistes : 1/ Des adjudications inversées, la Fed cédant des obligations inscrites à son bilan en échange de liquidités. 2/ La vente par le Trésor d’obligations, dont le produit serait déposé à la Fed. 3/ La création de dépôts à terme rémunérés. 4/ La vente d’une partie de ses obligations à long terme sur le marché. »
1/ 2/ 4/ A quel prix? Ca va plomber les prix et donc faire grimper les rendements LT. La Fed sera en compétition avec le Trésor qui devra offrir des taux encore plus haut pour se financer.
3/ Mais bien sûr, rémunérons assez cher les dépôts, les pauvres banques ont besoin d’être aidées, c’est la seule manière d’aider l’économie réelle.
« Il n’est pas question qu’elle [Fed] accepte que le Congrès puisse ne serait-ce que commenter ses décisions, car cela représenterait une perte de son indépendance »
La Fed oublie que le Congrès lui délègue ses pouvoirs. Elle peut-être rayée par un trait de plume.
Autre argument de la FEDge Fund: la sacro-sainte confidence (ententez nos petites affaires sont secrètes, ne venez surtout pas y mettre le nez au risque de provoquer une panique).
Et pourquoi pas:
5/ Obliger les banques à racheter à la valeur du marché les actifs qu’elles avaient vendu à la Fed.
6/ Augmenter les taux de réserve obligatoire (sans les rémunérer cher comme en 3).
7/ Augmenter les ratios minimum de fonds propres.
8/ Amendes pour les banques incapables de satisfaire aux exigances
…
@MarquisDeLaPlace
Vous m’étonnez (en bien) 😉
En général les crises sont séparées par un laps de temps de 10 ans. Le Japon tout juste remis au bout de 10 ans de sa crise en enchaîne une autre…
Or on pense que cette crise va durer 10 ans, cela veut-il dire que désormais nous allons vivre dans une crise constante sans plus connaître de prospérité ?
Bernanke et le « point mort d’inflation à 5 ans »
http://www.leblogfinance.com/2009/07/bernanke-et-le-point-mort-dinflation-%C3%A0-5-ans.html
une explication très technique sur la politique de l’hélicoptère bernanke … mais qui peut permettre d’y voir un peu plus clair.
Quand à la suite des évènements, le documentaire IOUSA http://www.youtube.com/watch?v=O_TjBNjc9Bo nous rappelle que le papyboom va mettre les USA a genoux… au moment même ou ils n’ont plus de réserves.
Si je ne m’abuse, la FED est un organisme privé, et nous ne savons pas qui sont ses actionnaires (même si on peut deviner) et qui profite de cette situation et a quel point…
Combien ca rapporte a ceux qui sont derrière la FED toutes ces mag…ouilles ?
Je me souviens d’un élu américain d’un petit état qui voulait faire passer un loi au congrès pour obliger la FED a dévoiler ses actionnaires… Si jamais il y parvenait, ca signifierait surement la fin de la FED.
Je m’étonne aussi toujours du fait que les banques centrales ont été créées SOIT DISANT a la suites des précédentes crises pour éviter les prochaines … les politiques ont-ils à ce point la mémoire courte ????
Bon article, j’y pensais hier soir.
En fait les BC ont pretté aux banques non pas pour que celle ci continue a jouer avec les crédits, mais tout simplement pour que les banques fasses monter le prix des actifs boursier. En rachetant leur propres actifs et ces de leur clients les banques viennent de voire leur bénéfices gonfler, GS en est la preuve la plus flagrantes.
Hors si les BC veulent récupérer leur argent ils faudrat que les banques aient revendu leur actifs, aux pigeons de passage, comme ils sont beaucoup moins et que beaucoup ont été rincés, cela pourrait prendre du temps :))))
Voila ou est l’argent des BC, il ne sert qu’as éviter que l’édifice financier ne bascule dans les abimes. Mais c’est clair que les banques se frottent les mains de voir que leur valorisation a prit plus de 100% en l’espace de 4 mois. Alors que a situation économique ne cesse de se dégrader.
Le problème, est qu’avec cette manne de crédit, made in US BC, les banques comme GS pourrait avoir l’envie de profiter de toutes cette argent pour se positionner sur l’enssemble des marchés mondiaux. Et oui l’effet stabilisation c’est seulemnt du au fait qu’i y a eu quelqu’un pour racheter le marché et éviter que celui ci ne s’écroule. Hors toutes c’est liquidité ont été mise en place lorsque le marché était bas. Donc si GS a racheté le marché en bas et qu’il l’as soutenu. A la revente il seront largement gagnant, les entreprises devront racheter plus cher leur actifs ou elle devront laisser les prix descendrent. C’est d’ailleurs a se momment que les choses vont commencer a être sérieuse.
Il aurait été beaucoup plus simple et plus avantageux pour les BC de racheter eux même le marché pour le revendre au fils de l’eau. Au moins se serait elle qui aurait empoché les bénefs, plus value.
Se coup ci je suis d’accord lorsque Paul dit, que les BC ont permis aux banques de se remplir les poches a moindre cout, les taux d’interet étant trés bas. Et le pire c’est que se sont ces mêmes banques qui nous ont mis dans cette situation de crise, avec leur emmissions de crédit a tout va. Et se sont encore eux qui vont en profiter. A croire que tout cela pourrait avoir été prémédité. C’est d’ailleurs se que je pense.
Je n’est j’ais vue un juge sérre la main d’un assassin. A par lorsque l’assassin est aux ordres du juge. Et qu’il le remercie pour la tache ingrate qu’il a du acomplir.
C’est un peut se qu’il se passe. Les banques ricaines fouttent tout en l’air, et ensuite la BC US permet au acteurs de se grand bordel d’être les uniques bénéficiaires des plan de sauvetage. Plan de sauvetage qui sont en train de se transformer en plan, gros bénefs pour les banques comme GS.
J’ais beaucoup de mal a croire aux hasard. Surtout lorsqu’il est question d’argent :)))))
Quoiqu’il en soit, il n’y aura pas de reprise économique. Je suis un peu hors sujet, mais parfois j’ai l’impression que vous ne voyez pas la réalité en face ici, une sorte de déni.
1) J’ai déjà expliqué pourquoi le capitalisme est en crise de surproduction.
2) Il y a une autre raison pour laquelle aucun plan de relance ne fonctionnera, c’est tout bêtement parce qu’il a déjà eu lieu : les subprimes étaient un gigantesque plan de relance de façon implicite. On peut en constater l’échec.
3) face à cela, tout ce que peuvent faire les banques est bien dérisoire.
La Peste est là, parfois j’ai l’impression que je suis seul à la voir.
L
@Listfr
Non non vous n’etes pas la sule à la voir la peste… Mais comme on dit souvent « l’histoire se répète », on peut donc penser que l’on va un jour en sortir car les crises précédentes n’ont jamais duré éternellement…
Ceci dit je suis très contente de cette crise car on commence à assister à un changement des mentalités au point de vue des populations (bien sûr) car les politiques eux sont toujours aussi corrompus !
le seul…pardon
@ Marquis de Laplace
« Les Etats-Unis retourne à un âge féodal »
Ce qui se construit sur le mensonge ne peut pas durer. [Marc Levy]
Il y a peu de mensonges qui résistent à l’usure.[Madeleine Ouellette-Michalska]
Dès que le mensonge et la dissimulation risquent de nous servir, nous les pratiquons.[Jacques Rigaut]
L’on pourrait remarquer que le mensonge cesse d’être mensonge dans l’instant où il réussit. [Paul Nougé]
Celui qui dit un mensonge ne prévoit point le travail qu’il entreprend ; car il faudra qu’il en invente mille autres
pour soutenir le premier. [Alexander Pope]
Il n’existe pas de bouclier contre le mensonge. Ni la crainte des dieux ni la damnation n’ont jamais empêché le mensonge ou le parjure. [François Cavanna]
Ne posez pas de questions, on ne vous dira pas de mensonges.[Oliver Goldsmith]
Celui qui a l’habitude du mensonge, a aussi celle du parjure. [Cicéron]
La vérité est si obscurcie en ces temps et le mensonge si établi, qu’à moins d’aimer la vérité, on ne saurait la
reconnaître.[Blaise Pascal]
Le mensonge n’a qu’une jambe, la vérité en a deux.[Proverbe hébreu]
Un mensonge en entraîne un autre. [Térence]
L’homme n’est que mensonge.[La Bible]
http://m.lesechos.fr/marches/02076781635.htm
l article des échos traite du transfert a Londres du marché des dérives de crédit européens : il précise dans les deux dernières lignes que la compensation des dérivés de crédit exprimés en euros, revêt un intérêt primordial.
« Euro » n’ est peut être plus le terme adequat pour désigner cette monnaie liant les états nations européens et sur la valeur de laquelle ces mêmes états n auront aucun controle (ils ne contrôlent plus, ni le hardware ni le software de l émission de monnaie électronique via CDS et autres dérivés de crédit).
De quoi parlent ils, ces élus censés défendre les interret des citoyens qui les ont élus. Depuis combien de temps sont ils en vacances ? Que font ils ?
Quand bien même les citoyens inventeraient des monnaies locales, le hardware informatique indispensable a la fonctionnalité de ces monnaies, est déjà hors de leur contrôle.
Peut être n y a t il rien a faire.
Les carrottes semblent salement cuites.
On ne sait pas où on va, mais on y va vite !
@FL
Merci pour l’article. On s’approche du coeur de la machine. Il ne manque plus qu’un article sur le privilège exorbitant du dollar, et la boucle sera bouclée ! Car quid de la solvabilité des banques centrales ?
Si j’ai bien compris, elles se financent au passif par :
– les apports des états
– les dépôts des banques de 2nd rang
– les billets qu’elles impriment
Elles ont comme emploi à l’actif :
– de l’or (plus ou moins selon les états)
– des devises
– des titres publics
– des titres privés
– des prêts aux banques de 2nd rang
Il y a donc des sources de pertes potentielles très importantes pour les banques centrales :
– sur les titres privés pourris qu’elles ont acceptées comme collatéraux
– sur les titres publics qu’elles détiennent sur des états dont la solvabilité devient douteuse
– sur les prêts à des banques dont la solvabilité est devenue aussi douteuse
– mais peut-être encore plus sur les devises, c’est-à-dire sur les dollars US dont elles sont gavées
Si les banques centrales subissent des pertes trop importantes, comment se refinancent-elles ? Normalement en étant recapitalisées par les états, c’est-à-dire les contribuables. Si les états sont insolvables, il ne reste plus que la planche à billets, pour se faire refinancer (toujours) par les contribuables.
Le dollar US a failli chuter brutalement en juillet 2008, et a été soutenu par TOUTES les banques centrales, qui ont vendu des devises et acheté des dollars. Sinon, c’était la banqueroute pour elles (et donc pour nous).
Les bilans des banques centrales sont un condensé des risques actuels, elles sont toujours à la merci d’une défaillance du dollar ou du Trésor US, et les pertes à venir sur les collatéraux douteux ne feront qu’augmenter la pression sur leur bilan. Combien de temps ce petit jeu (de 64 ans quand même) va-t-il continuer ?
J’observe que le seul actif au bilan des banques centrales dont la valeur semble pérenne à long terme est constitué par leur seul actif réel : leur réserve d’or. Qui, si j’ai bien compris, n’est pas valorisé à son cours de marché dans le bilan : quelqu’un peut confirmer ?
Sinon, c’est amusant de voir le congrès interroger Ben Bernanke (chaîne C-SPAN)
Bill Posey qui demande (si j’ai tout bien compris) a avoir accès aux compte-rendus des décisions (même anciennes) de la FED concernant la fixation du taux d’intérêt et qui se fait bouler.
http://www.youtube.com/watch?v=6xzHtDDwhYA
Alan Grayson qui demande des comptes sur les échanges entre la FED et les autres banques centrales
http://www.youtube.com/watch?v=2_VCy0lMU1g
D’ailleurs à ce titre, je n’ai pas bien compris, dans la vidéo (cf mon anglais) de quel phénomène Grayson parle quand il demande à Ben Bernanke si c’est une coincidence
Et inénarrable Ron Paul qui flippe concernant la menace inflationniste et comment la FED se propose de la contrôler
http://www.youtube.com/watch?v=XKSKWSnhCwI
La réponse de BB étant que y’a pas de risque d’inflation tant que l’argent ne circule pas (si j’ai bien compris).
Bonjour M.Leclerc
Sortir les liquidités du système en cas de reprise de l’inflation .
Dans un mouvement de panique type septembre 2008, il faudra être rapide, pas comme les outils proposés par la FED.
Est-il possible qu’en cas d’accident financier, la BCE décide de ne pas libérer les liquidités déposées par les banques ?
Quelle différence y a t il entre la création monétaire et l’injection de liquidités ?
Les liquidités ne sont pas des créations monétaires ?