Un très mauvais climat

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Son nom est le Borowitz Report et son édition du 16 juillet s’intitule Goldman Sachs en pourparlers en vue d’acheter le Département du Trésor (le Ministère des Finances américain). Dans ce rapport, Borowitz explique l’offre de Goldman Sachs comme faisant partie d’un effort de rationalisation : « Nous avons déjà tant d’employés en commun ! » Et le porte-parole de la firme ajoute : « Le plus difficile pour nous en ce moment, c’est de déterminer la partie que nous ne possédons pas encore ! »

C’est une plaisanterie bien entendu mais ce genre de plaisanteries fleurissent en ce moment aux États-Unis. Certains plaisantent, d’autres se fâchent, comme Matt Taibbi dans son article devenu fameux dans Rolling Stone Magazine, d’autres encore s’énervent, se départissent, comme on dit, de leur flegme légendaire, comme Paul Krugman.

Un petit rappel : un extrait de The Great American Bubble Machine, l’article de Matt Taibbi publié dans le numéro de juillet 2009 de Rolling Stone :

« … et que rendit en échange Goldman Sachs au peuple des États-Unis en 2008 ?

Quatorze millions de dollars.

Voilà ce que la firme a payé en taxes en 2008, un taux d’imposition effectif d’exactement, oui : vous lisez bien, un pourcent. La banque a versé la même année dix milliards de dollars en rémunérations et privilèges et déclaré un profit de deux milliards de dollars – et elle a pourtant payé au fisc moins d’un tiers de la somme qu’elle a déversé cette année-là sur son P-DG Lloyd Blankfein, qui récolta 42,9 millions de dollars.

[…] Voilà le monde où nous vivons aujourd’hui. Et dans ce monde, certains sont obligés de suivre les règles tandis que d’autres reçoivent une note du sur-gé les dispensant de devoirs jusqu’à la fin des temps, avec en cadeau, dix milliards de dollars dans une enveloppe en papier kraft pour avoir de quoi s’acheter à déjeuner ».

Un extrait maintenant de l’éditorial de Krugman publié le 17 juillet dans le New York Times et intitulé The Joy of Sachs (un jeu de mots sur le titre d’un livre – illustré – qui fit scandale en 1972 : « The Joy of Sex »).

… Goldman a fait ses bénéfices en nous prenant nous, nous les autres, pour des imbéciles.

Et Wall Street y trouve un encouragement à perpétuer ce genre de petits jeux.

Les bonus gigantesques que Goldman s’apprête à distribuer prouvent que les vedettes de l’industrie financière opèrent toujours de la même manière : pile, ils gagnent, face, les autres perdent ».

Tout cela crée un très mauvais climat. Cela signifie la chose suivante : cela signifie que le peuple américain, dont on imaginait que son admiration pour la réussite financière ne se démentirait jamais n’apprécie en réalité plus guère le genre de fanfaronnades consistant pour Goldman Sachs à annoncer triomphalement que ses employés gagneront 642.000 dollars en moyenne en 2009, dans un pays où le taux de chômage frise les 10 %, non pas que le fossé entre les privilégiés et les autres se soit trop creusé – des écarts énormes entre nantis et « sous-privilégiés » (underprivileged) n’ont jamais constitué dans ce pays un obstacle insurmontable à l’identification du gagne-petit au multimillionnaire – mais du fait que la réussite du milieu financier n’apparait plus aujourd’hui fondée sur l’effort mais uniquement sur l’artifice : trop de brume artificielle cette fois-ci, beaucoup trop d’effets de miroir…

Bien sûr, des îlots de prospérité se recréent, grâce aux commissions colossales que génère la liquidation de l’ancien système à l’agonie, primes touchées par ceux qui furent responsables de sa perte et qui apparaissent encore une fois récompensés – contre toute logique et contre toute justice. La fin sans gloire d’une classe corrompue, tuée par ses propres excès est un spectacle affligeant. Mais que dire d’autre ? Et surtout, pourquoi s’énerver ?

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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92 réponses à “Un très mauvais climat”

  1. Avatar de Emmanuel
    Emmanuel

    @Paul

    Ce graphique est donc la solution du mystère « Mais la part des salaires n’a pas changé depuis les années 70, de quoi vous plaignez-vous? »

    L’équivalent pour la France est-il connu? (25%, 30% pour les dirigeants?)

  2. Avatar de Verywell
    Verywell

    http://www.insee.fr/fr/themes/info-rapide.asp?id=19&date=20090722

    Les ménages français ont plus consommé en juin. Christine Lagarde est contente… »Youhou! »

  3. Avatar de Patriste
    Patriste

    @ KITALU

    Attention a ne pas mésinterprêter certains chiffres :

    La somme en valeur notionnelle des produits dérivés (qui est publiée à la base par l’ISDA) ne doit pas être interprêtée comme une somme de valeurs : pour donner une image si nous échangons 10000 fois un billet de 100 € nous aurons échangé en tout (somme en valeur absolue) 1 million d’€, cependant aucun de nous deux n’aura eu entre les mains plus de 100 € à la fois. Dans un swap seule une propriété est réellement échangée (taux d’intéret, risque, devise, etc…), alors que le sous-jacent ne l’est pas. L’ISDA devrait publier ces chiffres avec plus d’explications pour éviter les confusions (pour info : la somme en valeur notionnelle des swaps de devise représente 55 fois le PIB mondial, ce n’est tout simplement pas réaliste de comparer ce genre de chiffre avec un chiffre d’affaire par exemple).

    Les 23,7 trillions cités par Neil Barofsky sont encore plus compliqués à interprêter : il y mélange le plan d’aide au banques, toutes les différentes aides et mesures de la FED, mais surtout les garanties qu’offre le FDIC aux banques. Donc pour y arriver il faudrait que toutes les banques US soient en banqueroute en même temps ce qui reste, pour le moment, hautement improbable.

  4. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    Tout à fait d’accord avec Patriste. A l’heure actuelle, l’ensemble des aides atteindrait 2 trillions et une grande partie de ce montant a été prêté en échange de collatéral. Sur ce total, il serait utile d’estimer quel montant a été transféré par l’Etat à fonds perdus. Par exemple, on estime qu’une grande partie de ce qui a été avancé à AIG ne sera jamais récupéré.

  5. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Fracture, Guillaume

    Sans faire du « protectionnisme » un monstre qui serait à combattre absolument, au nom de la préservation d’une certaine globalisation qu’il faut au contraire mettre en question, que serait un monde qui érigerait des murs, même avec les meilleures intentions ?

    Il me semble, au contraire, nécessaire d’avoir une réflexion sur la nature économique et sociale de la globalisation , qui va de pair avec d’autres mises en cause, environnementales en particulier. Afin d’aboutir à ce que pourraient être des solutions de transition.

    A l’arrivée, je ne crois pas plus au « welfare state » entouré d’un cordon sanitaire que l’on ne pouvait croire au « socialisme dans un seul pays », dont la courte et tragique histoire s’est précisément terminée avec la chute d’un mur !

    Opposer libre échange et démocratie n’a pas non plus, à mon sens, de grand intérêt. Il est nécessaire de prendre le problème à l’endroit : à quelles conditions la démocratie peut-elle s’imposer ? Peut-elle être décrétée ou ne peut-elle trouver les conditions de son existence, de sa viabilité, que dans les circonstances mêmes de son émergence ?

    Ce qui laisse entier deux petits problèmes de rien du tout : dans quelles conditions la démocratie pourrait-elle émerger ? Comment, de politique (la démocratie dite participative), pourrait-elle désormais englober les domaines sociaux et économique ?

    Il y a, heureusement, des expériences historiques qui peuvent être étudiées, d’autant plus qu’elles ont failli (les expériences qui ne fonctionnent pas apportent aussi beaucoup d’enseignements en science !) Ainsi que toute une réflexion théorique, qu’il n’est pas non plus obligatoire d’oublier ou de rejeter sans autre formalité. Mais cela ne suffit pas pour répondre aux deux questions précédentes.

    Sans doute faut-il scruter ce qui, dans nos sociétés d’aujourd’hui, peut annoncer pour demain plus de démocratie (et non pas moins), sans garantie de succès. Et en rechercher les préfigurations dispersées, partielles et maladroites.

  6. Avatar de alexandre
    alexandre

    J’ai une question pour tous : J’ai lu sur des sites que Golman sach a fait un grillé un cochon sur des billets de 100 dollars pour fêter ses résultats . Est ce vrai?

  7. Avatar de Patriste
    Patriste

    Haha non c’est originaire d’un site humoristique : http://www.borowitzreport.com

    Mon billet préféré pour le moment proposait de confier la vente de la dette publique US à Bernie Madoff. Sinon les archives du site peuvent fournir quelques dizaines d’heures de rigolade pour peu qu’on comprenne l’anglais et et qu’on ait quelques notions d’économie.

  8. Avatar de Salva
    Salva

    C’est amusant de parler de démocratie dans un pays qui a perdu sa souveraineté (plus de monnaie, plus d’armée, directives primant sur notre législation,etc.).
    Le monde est divisé en deux: les rentiers et les autres. Les rentiers profitent de la vie, les autres travaillent. Tout est fait pour que le rentier ne soit pas embêté . Le jeu , dans notre société, est d’essayer de passer du camp des travailleurs à celui des rentiers. Une fois réussi ce passage, le revenu augmente beaucoup plus vite que dans l’autre camp.
    Pour le rentier, que l’Etat disparaisse ne peut qu’améliorer sa situation.

  9. Avatar de alexein

    Pour moi, il y a un ordre d’échelle.

    Depuis quand, un seul homme peut-il avoir la prétention de diriger la destinée de millions d’autres alors qu’il est déjà bien en peine de diriger la sienne propre? Un seul pathétique exemple : le président italien.

    Et puis qu’ai-je à faire que quelqu’un décide pour moi?

    Nous prétendons être dans des démocraties. Parfois, on a la correction de préciser qu’elles sont représentatives. Et on se demande alors quel intérêt elles veulent bien vraiment représenter?

    On nous dit que ce serait mieux si la démocratie était participative. Peut-être que ce serait moins de mal. Pourtant, au fond, je crois que ça ne changerait rien de fondamental. Il me semble que la seule vraie démocratie ne pourrait se faire qu’à l’échelle locale. Ce que nous pourrions alors appeler démocratie, n’est ce pas ce que font depuis des millénaires les Peuples Indigènes? C’est à dire un mode de vie où chaque être humain dispose du droit qui devrait lui être le plus inaliénable : disposer librement de ses journées, sans être asservi par une multitude de lois règlements et contrats qui rongent l’âme. Ne serait-ce pas au niveau d’un village, d’une tribu pour les « primitifs », que le consensus est envisageable, que le temps long et nécessaire à la prise de parole de tous est possible?

    Dans nos civilisations, nous avons fait beaucoup de progrès scientifiques et technologiques, mais, à la vérité, en y regardant de bien près, très peu, ou bien moins, de progrès moraux (sans parler d’autres dimensions de la vie humaine).

    Voici ce qu’un Indien Huron, Kondiaronk, répondit, au XVIIème siècle, à un lieutenant français, le baron de Lahontan, à propos des lois que les sauvages ne connaissent pas et alors que de Lahontan affirmait que sans loi nous serions les gens les plus malheureux du monde :

    « Vous l’êtes assez déjà, je ne conçois pas que vous puissiez l’être davantage. Quel genre d’hommes sont les Européens ! Quelle sorte de créatures ! qui font le bien par force et n’évitent à faire le mal que par la crainte des châtiments ? Si je te demandais ce que c’est qu’un homme, tu me répondrais que c’est un Français, et moi je te prouverais que c’est plutôt un castor. Car un homme n’est pas un homme à cause qu’il est planté droit sur ces deux pieds, qu’il sait lire et écrire, et qu’il a mille autres industries… J’appelle un homme celui qui a un penchant naturel à faire le bien et qui ne songe jamais à faire du mal. Tu vois bien que nous n’avons point de juges ; pourquoi ? Parce que nous n’avons point de querelles ni de procès. Mais pourquoi n’avons-nous pas de procès ? C’est parce que nous ne voulons point recevoir ni connaître de l’argent. Pourquoi est-ce que nous ne voulons pas admettre cet argent ? C’est parce que nous ne voulons pas de lois, et que depuis que le monde est monde nos Pères ont vécu sans cela. Au reste, il est faux, comme je l’ai déjà dit, que le mot de loi signifie parmi nous les choses justes et raisonnables, puisque les riches s’en moquent et qu’il n’y a que les malheureux qui les suivent. Venons donc à ces lois ou choses raisonnables. Il y a cinquante ans que les gouverneurs de Canada prétendent que nous soyons sous les lois de leur grand Capitaine. Nous nous contentons de nier notre dépendance de tout autre que du Grand Esprit ; nous sommes nés libres et frères unis, aussi grands maîtres les uns que les autres ; au lieu que vous êtes tous les esclaves d’un seul homme. Si nous ne répondons pas que nous prétendons que tous les Français dépendent de nous, c’est que nous voulons éviter des querelles. Car sur quel droit et sur quelle autorité fondent-ils cette prétention ? Est-ce que nous nous sommes vendus à ce Grand Capitaine ? Avons-nous été en France vous chercher ? C’est vous qui êtes venus ici nous trouver. Qui vous a donné tous les pays que vous habitez ? De quel droit les possédez-vous ? Ils appartiennent aux Algonquins depuis toujours. A vrai dire, mon cher Frère, je te plains du plus profond de mon âme ; suis mon conseil et deviens Huron. Car je vois la différence de ma condition à la tienne. Je suis le maître de mon corps, je dispose de moi-même, je fais ce que je veux, je suis le premier et le dernier de ma Nation ; je ne crains personne et ne dépend uniquement que du Grand Esprit. Au lieu que ton corps et ta vie dépendent de ton grand Capitaine ; son vice-roi dispose de toi, tu ne fais pas ce que tu veux, tu crains voleurs, faux témoins et assassins. Tu dépends de mille gens que les emplois ont mis au dessus de toi. Est-ce vrai ou nom ? Sont-ce des choses improbables et invisibles ? mon cher Frère, tu vois bien que j’ai raison ; cependant, tu aimes encore mieux être esclave Français que libre Huron ; le bel homme qu’un Français avec ses belles lois, qui croyant être sage est assurément bien fou ! puisqu’il demeure dans l’esclavage et dans la dépendance pendant que les animaux même jouissant de cette adorable liberté, ne craignent, comme nous, que des ennemis étrangers. »

    Et maintenant, quelqu’un peut-il me répondre à cette question : si je le voulais, aurais-je le droit de renoncer à ma citoyenneté française et ne plus avoir aucune nationalité et vivre en être humain sans autre qualificatif? Même cela, je ne suis pas sûr d’en avoir le droit…

    Quand je dis vivre en être humain, je dis simplement cela, car la plupart du temps les vrais noms des Peuples Premiers signifient tout simplement « être humain ». Ce que pour ma part, j’ai tendance à considérer que nous ne sommes plus vraiment. Nos civilisations ne rendant pas hommage à notre espèce.

  10. Avatar de JeanNimes
    JeanNimes

    @ Salva

    Il est faux qu’un rentier voit sa situation s’améliorer si l’Etat disparaît !
    Car si l’Etat disparaît, les services publics aussi et le rentier doit écorner son magot pour payer à son « juste prix » (le coût du service + les dividendes des capitalistes) les services qu’il obtenait à bon prix de l’Etat…

    @ François Leclerc

    Je crois que pour la clarté de la discussion, il est nécessaire de distinguer
    * l’Etat-providence, et ses diverses déclinaisons, qui est une invention de la pensée néolibérale (cf. les articles de Jacques Ellul et correspond à l’idée de la charité pour les pauvres ou du camion-balai (l’Union européenne appelle cela service d’intérêt général, cad un minimum pour tous) ;
    * l’Etat-social fondé sur la solidarité : les cotisations des assurés mutualisent les risques pour tous (la logique du programme du CNR), c’est bien cette logique-là qui est cassée actuellement le plus activement par Sarkozy.

    L’intérêt de la solution solidarité-CNR est qu’elle fonctionne par répartition, cad pour ceux qui l’ont oublié que ce sont les cotisations des assurés du mois M qui permettent les remboursements à ceux qui en ont besoin au M + 1 : il n’y a donc pas accumulation capitalistique, ni appauvrissement des générations futures comme veulent le faire croire les néolibéraux. Consultez pour davantage de précisions les travaux de Bernard Frot (Google les signale très bien).

  11. Avatar de zebulon
    zebulon

    Bien sûr, il est tentant de se révolter, mais il y a mieux à faire
    comme Gandhi ou Martin Luther King, il faut faire de la résistance passive

    A chaque action que vous entreprenez, réfléchissez à la manière de faire qui ne rapporte rien à votre banquier ou pour les plus retords celle qui lui coûte un maximum.

    Au début on sèche mais çà ne dure pas très longtemps.
    Et l’avantage c’est que çà marche aussi bien pour un particulier, que pour un cadre d’entreprise, ou un député.

    « En France on n’a encore des banksters mais on a des idées pour s’en débarrasser ».

  12. Avatar de zebulon
    zebulon

    Bien sûr, il est tentant de se révolter, mais il y a mieux à faire
    comme Gandhi ou Martin Luther King, il faut faire de la résistance passive

    A chaque action que vous entreprenez, réfléchissez à la manière de faire qui ne rapporte rien à votre banquier ou pour les plus retords celle qui lui coûte un maximum.

    Au début on sèche mais çà ne dure pas très longtemps.
    Et l’avantage c’est que çà marche aussi bien pour un particulier, que pour un cadre d’entreprise, ou un député.

    “En France on a encore des banksters mais on a des idées pour s’en débarrasser”.

  13. Avatar de Salva
    Salva

    Les rentiers s’empareront des parties rentables du secteur des services publics, laissant à ce qui reste de l’Etat à s’occuper des indigents grâce aux impôts payés par les pauvres, car les riches rentiers sont exonérés d’une bonne partie de leurs impôts par les niches fiscales et les paradis fiscaux.

  14. Avatar de jérémie
    jérémie

    @ alexein

    Merci à vous pour ce texte datant du XVIIème siècle, c’est évident nous ne suivons pas du tout la bonne histoire.

  15. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    @ alexandre

    « J’ai lu sur des sites que Golman sach a fait un grillé un cochon sur des billets de 100 dollars pour fêter ses résultats . Est ce vrai? »

    J’ai appris également sur un autre site que les cochons étaient de mieux en mieux traités de nos jours pour faire de l’argent de plus: http://www.hfa.org/campaigns/tribarticle.html

    A quand pour l’homme ?

  16. Avatar de Quidam
    Quidam

    @ JeanNimes dit :
    22 juillet 2009 à 11:59

    Consultez pour davantage de précisions les travaux de Bernard Frot (Google les signale très bien).

    Bernard Friot ?

  17. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    @ Francois Leclerc
     » Ce qui laisse entier deux petits problèmes de rien du tout : dans quelles conditions la démocratie pourrait-elle émerger ?

    Pardonnez moi si je ne rêve plus trop de Démocratie avec de telles personnes puissantes et riches à notre tête j’en finirais même par regretter le Roi Louis XVI et ses mousquetaires.

    L’esprit de parti si vous saviez encore ce que j’en pense hélas pas toujours pour une meilleure prise de parole et de confiance accordé au citoyen.

    Je vous invite également à lire le texte suivant sur la folle concurrence commerciale des êtres vers la mort.
    http://www.lalignedhorizon.org/telechargement/granstedt_folleconcurrence.pdf

  18. Avatar de JeanNimes
    JeanNimes

    @ Quidam

    Exact : Bernad Friot.
    Comme il y en a plusieurs… il faut aller à http://www.ies-salariat.org/spip.php?article2 pour suivre la piste !

  19. Avatar de Boukovski
    Boukovski

    Oui, pas bon le climat. Effet de ciseau et impasse. Ce n’est pas nouveau mais c’est clair.

    Nouriel Roubini – From Wednesday’s Globe and Mail – Last updated on Wednesday, Jul. 22, 2009

    http://www.theglobeandmail.com/news/opinions/the-joblessness-threat/article1226304/

    Le taux de chômage nominal de 10% et en réel de 16,6% actuellement aux EU. Il reste encore minoré, de fait, par des mesures, imposées aux salariés, de réduction à la fois des salaires et des heures travaillées. Il continue de s’accroître.

    Conséquences:

    .Baisse de la consommation (contribue à 70% du PIB),
    .Détérioration des ratios d’endettement,
    .Pression supplémentaire à la baisse des prix de l’immobilier (d’ici fin 2009 c’est plus de huit millions d’Etasuniens en charge d’un crédit hypothécaire qui seront sans emploi),
    .Généralisation de la contamination du risque de défaut à la plupart des classes de prêt (prêts étudiants, crédits auto, crédits sur cartes de crédit, immobilier commercial), et réapparition de besoins de recapitalisation des bilans des banques,
    .Regain des tensions protectionnistes,
    .Elargissement encore de déficits budgétaires (Etat fédéral: 20% d’ici 2014 et Etats fédérés même niveau) déjà sans précédents.

    D’où un dilemme:

    1) Soit de nouveaux plans de relance (principalement fiscaux) afin de stimuler une demande languissante et freiner la progression inexorable du chômage.

    Effets :

    .accélération des déficits budgétaires (30% ? quelle est la limite ?).
    .pressions inflationnistes inévitables compte tenu de l’ampleur des sommes en question (malgré une tendance à la déflation jusqu’en 2010),
    . puis hausse des taux, qui cassera la hausse de la demande tant attendue.
    . récession probable avec remontée des taux (financer les déficits).

    2) Soit réduire des déficits jugés insoutenables et basculer dans la récession.

    Conclusion :

    La place pour une politique de relance est devenue plus étroite (si ce n’est inexistante) d’autant qu’une politique monétaire n’a plus de terrain où s’exercer dans une économie marquée par l’insolvabilité.

    A quand l’échec et mat ?

  20. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Jérémie

    L’exercice de la démocratie ne passe pas nécessairement par les partis politiques, tels que nous les connaissons aujourd’hui. Il y a bien d’autres formes et opportunités d’organisation et d’expression collective, n’est ce pas ?

  21. Avatar de Verywell
    Verywell

    La conjonction d’El Nino et de la pandémie grippale pourrait bien précipiter la chute….

  22. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Boukovski

    Excellent résumé d’une impasse qui n’est pas seulement américaine, même si c’est cela qu’elle est actuellement la plus profonde !

  23. Avatar de ybabel
    ybabel

    @Francois Leclerc

    Oui, la démocratie participative notamment … qui pourrait peut-être voir le jour dans les pays avancés via internet … ???
    L’expérimentation vénézuelienne est à suivre de près.

    Vous pensiez à autre chose ? (si c’est le cas, je suis curieux d’en savoir plus)

  24. Avatar de Clemence Daerdenne
    Clemence Daerdenne

    @dissonance – @D comme David

    Bien sur que le Suivi Mensuel des demandeurs d’emploi n’est plus assuré depuis des mois (voire depuis sa mise en place par M.Villepin) dans de nombreuses agences de Pole-Emploi, surtout en banlieue parisienne et région.

    Pour autant, il est la régle, imposée par le Ministére du Travail , dont l’application est suivie toutes les semaines lors des reunions d’equipe dans chaque agence de France et de Navarre.

    La pression de la hierarchie est tres forte dans chaque agence pour que cet objectif soit atteint, ou approché même dans les situations de « procedures dégradées ».

    Ce qui s’est passé vendredi 17, c’est la décision du gouvernement de suspendre OFFICIELLEMENT le Suivi Mensuel.
    Entre « les procedures dégradées » du Suivi Mensuel que vous evoquez et que le Ministére du Travail minimise et/ou camoufle, et une circulaire officielle de retropedalage, il y’a une grande, grande difference. ça s’appelle une sortie de déni et une entrée dans la réalité.

    C’est dire si la réalité risque d’etre chaude à la rentrée !

    @methode hic
    vous dites que De gaulle a fait de grande chose. Oui, avec juste un peu d’aide du CNR dont le programme politique a permis les plus grandes avancées sociales de la 2éme moitié du XXéme siecle.

  25. Avatar de halfpipe
    halfpipe

    http://www.ritholtz.com/blog/2009/07/roach-the-financial-crisis-isnt-over/

    même s’il n’est plus vraimment GREEN, ce banquier sait de quoi il parle,
    en plus c’est un expat !

  26. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    @ François Leclerc

    « Il y a bien d’autres formes et opportunités d’organisation et d’expression collective, n’est ce pas ? »

    Oui des innombrables formes possibles mais aurons nous suffisamment de temps pour l’imaginer, l’exprimer ? j’aimerai tant avoir la même foi que vous. Déplacer les montagnes par une plus grande chaine humaine…

    Depuis un bon nombre d’années, les gens de tous cercles, de toutes obédiances recherchent continuellement à imaginer d’autres formes nouvelles et opportunités d’organisation et d’expression collective pour paraît-il mieux faire
    le bien du genre humain. Hélas que voyons nous de mieux après j’aimerais tant avoir comme vous cet espoir et l’idée qu’un autre collectif de plus sur terre puissent réellement nous rassurer ne serait-ce que pour pondre un seul oeuf carré ce n’est pas non plus le manque d’imagination de l’homme moderne qui puisse encore nous faire rêver quelques années de plus à travers un autre collectif de personnes aussi talentueuses soient-elles, c’est votre mérite ne pas baisser les bras y croit encore.

    Depuis la censure au Vatican, nous savons en fait bien peu de choses de l’acte des premiers apôtres ils sembleraient même qu’ils mettaient tout en commun après avoir reçu un réel nouvel esprit au jour de la Pentecôte, vous vous rendez compte bien loin de l’esprit des derniers chrétins d’aujourd’hui préférant encore gagner de l’argent le dimanche ou de leur nouveau Maître à penser ou à garder en société.

    Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu. Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d’eux. Et ils furent tous remplis étrangement d’un nouvel esprit, mais d’où venait-il donc ? De quel livre ? De quel auteur ? De quel moderne ? De quel parti ? De quelle foule ? De quelle organisation ? De quel mouvement ? Venait-il d’abord d’en haut d’en bas, de l’est de l’ouest et ils se mirent à parler tous en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer.

    Au bruit qui eut lieu, la multitude accourut, et elle fut confondue parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue d’origine. Ils étaient tous dans l’étonnement et la surprise, et ils se disaient les uns aux autres: Voici, ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ?

    Hélas depuis nous avons préféraient inventer de nouvelles formes d’organisations pour paraît-il mieux faire le bien…

  27. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    Tout nouveau, tout beau. [Proverbe français

    Sans mémoire, tout est nouveau. [Maurice Roche]

    Il n’y a de nouveau que ce qui est oublié.[Rose Bertin]

    Car l’homme génétique nouveau pourra parler aux mouches.[Ben]

    Aux nouveaux riches un nouveau monde d’hommes de bien paraît-il ?

    Si seulement chaque nouveau collectif pouvait être singulièrement plus différent.

    Ce qu’on dit être nouveau en ce monde, c’est l’histoire qu’on ignore.
    [Harry Truman]

    Il est des moments où il faudrait oublier les vieux espoirs et s’en créer de nouveaux.[J Friedrich von Schiller]

    Chacun, en Europe(s), souhaite, au mieux, rejoindre le nouveau monde ; au pire, en suivre les aventures à la télévision.[Jacques Attali]

    Les puissants gouvernent le monde. Rien de nouveau même si de temps en temps on le fait savoir par un nouveau collectif de plus à l’antenne. De nouveau la nouveauté d’un plus grand collectif d’hommes de plus.

    La révolution réussie installe une oppression contraire avec le pouvoir nouveau, rétablissant par là une situation analogue. [Roger Mondoloni]

    On se demande alors ce qu’il y a de nouveau. Il y a de nouveau que c’est toujours la même chose. [Antoine Désaugiers]

    Ce qui fut, cela sera ; ce qui s’est fait se refera ; et il n’y a rien de nouveau sous le soleil. [La Bible]

    Nous vivons une époque où l’on se figure qu’on pense dès qu’on emploie un mot nouveau.[Alexandre Vialatte]

    Il faut faire quelque chose de nouveau pour voir du nouveau. [Georg Christoph Lichtenberg]

    Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ? Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau !
    [Charles Baudelaire]

  28. Avatar de Alexein

    Etant entendu que le blog porte les mentions ‘Anthropologie, philosophie, etc.’, j’ai souhaité élargir le débat à d’autres aspects que les questions économiques.

    Je consulte régulièrement ce blog et j’ai pris pour la première fois la parole, et il n’est pas dit que je le refasse. Je constate avoir eu peu d’échos. A vrai dire, cela ne me surprend plus vraiment, car il en est souvent ainsi.

    C’est peut-être que la plupart pense pouvoir réformer un système qui n’est pas réformable. Donc, on garde l’économie, les sociétés, les civilisations, la démocratie, etc. Alors, qu’il faudrait peut-être tout revoir.

    Il ne me semble pas qu’il y ait eu de détournement du système. Le système, notamment économique, n’a pas été perverti, il a été parachevé. Il connaît son aboutissement.

    Ici, nombre de spécialistes sont à même de poser des analyses économiques et financières. Et lorsque je viens les lire, c’est essentiellement, en quelque sorte, pour prendre la température du malade à l’agonie, dans l’attente de son dernier trépas.

    Cependant, j’aurais voulu dire des choses simples qui pour être connues ne nécessitent que de soulever le voile d’illusion qui recouvre nos civilisations, de découvrir leur vrai visage et ce dont elles nous privent.

    Comme je l’ai dit sur un autre blog, peu m’importe de ne pas être entendu, je ne cesserai de le dire, je ne crois pas qu’il y ait quoi que ce soit à espérer de nos sociétés et de nos civilisations. Je pense qu’il faudrait une réflexion et une critique raisonnée de ce que nous sommes et de nos véritables valeurs, en faisant bien la part de celles qui sont prônées de celles qui sont appliquées. Et à la limite, il m’est encore plus égal de ne pas être entendu, car de toute façon, d’une manière ou d’une autre, et hélas ou pas, le ménage sera fait.

  29. Avatar de Boukovski
    Boukovski

    @ Alexein

    Pardonnez moi de vous apporter la contradiction.

    « Et lorsque je viens les lire, c’est essentiellement, en quelque sorte, pour prendre la température du malade à l’agonie, dans l’attente de son dernier trépas ».

    Ce système que vous n’aimez pas, ne va pas disparaître au sens où vous l’entendez. Il va se transformer en autre chose, qui correspondra à un nouvel équilibré. Puis avec le temps, l’équilibre va s’user et de nouveaux blogs apparaîtront pour discuter de sa fin attendue. C’est un processus sans fin et c’est parfait ainsi.

    « je ne cesserai de le dire, je ne crois pas qu’il y ait quoi que ce soit à espérer de nos sociétés et de nos civilisations ».

    Moi comme vous nous faisons partie de cette civilisation. Il est impossible d’être de simples observateurs car vos pensées et actions ont un effet sur ce qu’est cette civilisation et contribuent à ce qu’elle est (tiens, j’ai soudain l’impression d’écrire comme un curé).

    Sur d’autres blogs j’ai lu des contributions de personnes admettant éprouver une « joie mauvaise » devant les effondrements en cours. Comme si par un processu d’identification, par projection, le « système » était tenu responsable du mal-être, de l’ennui ou des problèmes de leurs vies (je ne dis pas que c’est votre cas). C’est une illusion comme celle que vous dénoncez.

  30. Avatar de Alexein

    Je regrette de ne rien lire concernant mes précédents messages.

    Qui ne dit mot consent?

    Pour ce qui relève donc de mon dernier message.

    Je suis en complet désaccord avec votre idée des « cycles ». J’aurais plutôt tendance à voir nos civilisations comme étant dans un perpétuel déséquilibre. Je ne vois pas d’alternance de phase entre équilibre, changement / déséquilibre, équilibre… Ou alors, il faudrait juste s’entendre sur le sens d’équilibre. Dans un certain sens, la Corée du Nord est en équilibre. Elle ne semble pas prête de changer…
    A moins que l’on ne considère que les sociétés des Peuples Premiers ne soient, elles, en équilibre? Et alors, peut-être, qu’équilibre, prend plus le sens, outre celui d’une apparence de non changement, d’harmonie?
    Une vie ou une société équilibrée serait-elle harmonieuse? Ou juste dans l’immuabilité? Dans ce dernier cas, beaucoup de dictatures sont à même d’être en équilibre…

    Certaines choses disparaissent bien. Le système communiste soviétique en URSS a bien disparu.

    Les dinosaures ont également disparu. Et je ne suis pas certain que nos civilisations aient suffisamment de sagesse pour ne pas entraîner la disparition de l’espèce humaine, après avoir éradiqué des milliers d’espèces animales et végétales qui ne nous demandaient rien.

    Disparition / Transformation, à la limite peu importe, dans les deux cas quelque chose était là et puis cette chose finit par ne plus être là. C’est l’essentiel.

    Je n’ai jamais dit ne pas faire partie de cette civilisation et encore moins d’en être qu’un observateur. Et, je vous rejoins quand vous dîtes que nous contribuons à faire ce qu’elle est. Et on voit bien ce que chaque contribution individuelle a ainsi contribué à faire. Par contre, j’avoue ne pas clairement saisir en quoi du coup vous vous sentez curé? Parce que vous reconnaissez la responsabilité individuelle? Parce que cette responsabilité introduit une notion morale?

    Vous avez parlé d’illusion, et j’aimerais être sûr de comprendre. Avez-vous voulu dire que le « système » (je le reconnais c’est un mot grossier, et donc pour le dégrossir, il évoque pour moi tout ce qu’englobe notre société et civilisation dans leur fonctionnement : politique, économie, démocratie, etc.) ne pouvait être responsable du mal-être, de l’ennui, des problèmes de la vie de multiples personnes?

    Allons… Dîtes ça à un travailleur social, à un pompier, à un flic, à toute personne qui d’une manière ou d’une autre a les mains dans le cambouis de notre société. Qu’il est facile quand on est dans son petit monde confortable de ne pas voir la souffrance concrète et bien réelle, qu’engendre nos sociétés, si ce n’est par l’intermédiaire du tube cathodique. Quand tout, ou presque, va pour soi on a vite fait d’oublier d’autres réalités moins reluisantes. Quand on habite un bon quartier, i lest difficile de se représenter la réalité d’une cité.

    Nos sociétés sont des rouleaux compresseurs qui laminent et laissent sur le bas côté une belle ribambelle de gens. Et vous voudriez que ces gens une fois compressés et laminés soient dans l’illusion s’ils faisaient le constat de la responsabilité de nos institutions?

    Je vous rassure j’ai une honorable et agréable profession, et surtout, plus que tout au monde, j’ai une amie qui m’aime et que j’aime mais ça ne m’empêche pas de garder les yeux et le nez ouverts quand ça pue et même si ce n’est pas en bas de ma porte. Et à partir de là, même si ça ne me concerne pas directement, ça ne m’empêche de connaître de la révolte. Et heureusement pour l’humanité, de grands hommes et femmes par révolte ont élevé leurs voix, je me passerai de faire l’affront de les citer.

    Enfin, faîtes un exercice. D’un côté, faîtes le bilan en positif et en négatif de nos civilisations, celles de l’écrit, de la possession, de la domination, de la cupidité, du matérialisme, …, et des souffrances qu’elles engendrent. D’un autre côté, faîtes le bilan des sociétés des Peuples Premiers. Ce dernier est plus difficile à faire, car en général, les gens ne connaissent rien à ce qu’elles sont. Mais juste deux points à leur égard. Vous noterez qu’elles n’ont ni police ni prison, et demandez-vous pourquoi? Ensuite, il y a peu, je lisais le compte rendu d’un ethnologue rentrant d’un séjour chez des Indiens d’Amazonie. Il disait qu’à chacun de ses départs, les Indiens le pleuraient. Mais, non pas parce qu’ils étaient triste de ne plus avoir à le voir. Mais parce qu’ils étaient convaincus qu’en partant il quittait le meilleur endroit où vivre et être heureux sur Terre. Vous avez déjà pleuré vous en voyant quelqu’un quitter notre civilisation? C’est un point de vue très personnel, mais parfois j’ai tendance à considérer que réussir à se satisfaire de notre civilisation est presque pathologique.

    Tenez, à ce propos, j’en reviens encore aux Peuples Premiers. Vous en m’en voudrez pas. Combien d’entre eux une fois acculturé, assimilé, à notre civilisation ont sombré dans l’alcoolisme, la violence, et en ont été réduit à l’issue fatale du suicide? Etonnant, non? Pourtant, dans le sens que j’en ai, ils sont bien plus humains que nous ne le sommes. Et c’est ce qui me fait que dans nos sociétés, paradoxalement, celui qui ne va pas bien n’est pas celui qui ne s’adapte pas mais plutôt celui qui s’adapte.

    Avant de terminer, sans « joie mauvaise », je n’aurais, en effet, aucun regret si par bonheur nos civilisations disparaissaient si elles étaient incapables de donner quelque chose de meilleur. Ne serait-ce que parce que cela laisserait leur la place sur cette Terre à des êtres humains dignes, ainsi qu’à bien d’autres êtres vivants, animal ou végétal. Et là, il faudrait parler du spécisme, et ce serait long…

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