Un très mauvais climat

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Son nom est le Borowitz Report et son édition du 16 juillet s’intitule Goldman Sachs en pourparlers en vue d’acheter le Département du Trésor (le Ministère des Finances américain). Dans ce rapport, Borowitz explique l’offre de Goldman Sachs comme faisant partie d’un effort de rationalisation : « Nous avons déjà tant d’employés en commun ! » Et le porte-parole de la firme ajoute : « Le plus difficile pour nous en ce moment, c’est de déterminer la partie que nous ne possédons pas encore ! »

C’est une plaisanterie bien entendu mais ce genre de plaisanteries fleurissent en ce moment aux États-Unis. Certains plaisantent, d’autres se fâchent, comme Matt Taibbi dans son article devenu fameux dans Rolling Stone Magazine, d’autres encore s’énervent, se départissent, comme on dit, de leur flegme légendaire, comme Paul Krugman.

Un petit rappel : un extrait de The Great American Bubble Machine, l’article de Matt Taibbi publié dans le numéro de juillet 2009 de Rolling Stone :

« … et que rendit en échange Goldman Sachs au peuple des États-Unis en 2008 ?

Quatorze millions de dollars.

Voilà ce que la firme a payé en taxes en 2008, un taux d’imposition effectif d’exactement, oui : vous lisez bien, un pourcent. La banque a versé la même année dix milliards de dollars en rémunérations et privilèges et déclaré un profit de deux milliards de dollars – et elle a pourtant payé au fisc moins d’un tiers de la somme qu’elle a déversé cette année-là sur son P-DG Lloyd Blankfein, qui récolta 42,9 millions de dollars.

[…] Voilà le monde où nous vivons aujourd’hui. Et dans ce monde, certains sont obligés de suivre les règles tandis que d’autres reçoivent une note du sur-gé les dispensant de devoirs jusqu’à la fin des temps, avec en cadeau, dix milliards de dollars dans une enveloppe en papier kraft pour avoir de quoi s’acheter à déjeuner ».

Un extrait maintenant de l’éditorial de Krugman publié le 17 juillet dans le New York Times et intitulé The Joy of Sachs (un jeu de mots sur le titre d’un livre – illustré – qui fit scandale en 1972 : « The Joy of Sex »).

… Goldman a fait ses bénéfices en nous prenant nous, nous les autres, pour des imbéciles.

Et Wall Street y trouve un encouragement à perpétuer ce genre de petits jeux.

Les bonus gigantesques que Goldman s’apprête à distribuer prouvent que les vedettes de l’industrie financière opèrent toujours de la même manière : pile, ils gagnent, face, les autres perdent ».

Tout cela crée un très mauvais climat. Cela signifie la chose suivante : cela signifie que le peuple américain, dont on imaginait que son admiration pour la réussite financière ne se démentirait jamais n’apprécie en réalité plus guère le genre de fanfaronnades consistant pour Goldman Sachs à annoncer triomphalement que ses employés gagneront 642.000 dollars en moyenne en 2009, dans un pays où le taux de chômage frise les 10 %, non pas que le fossé entre les privilégiés et les autres se soit trop creusé – des écarts énormes entre nantis et « sous-privilégiés » (underprivileged) n’ont jamais constitué dans ce pays un obstacle insurmontable à l’identification du gagne-petit au multimillionnaire – mais du fait que la réussite du milieu financier n’apparait plus aujourd’hui fondée sur l’effort mais uniquement sur l’artifice : trop de brume artificielle cette fois-ci, beaucoup trop d’effets de miroir…

Bien sûr, des îlots de prospérité se recréent, grâce aux commissions colossales que génère la liquidation de l’ancien système à l’agonie, primes touchées par ceux qui furent responsables de sa perte et qui apparaissent encore une fois récompensés – contre toute logique et contre toute justice. La fin sans gloire d’une classe corrompue, tuée par ses propres excès est un spectacle affligeant. Mais que dire d’autre ? Et surtout, pourquoi s’énerver ?

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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92 réponses à “Un très mauvais climat”

  1. Avatar de Samuel
    Samuel

    Petite question : Que va faire les demi-millions d’américains mensuels depuis le début de l’année lorsqu’ils auront perdu leurs indemnités de chômage ?

    On va voir en Septembre !

  2. Avatar de ybabel
    ybabel

    Tenter leur chance au Mexique ? (il parait que les cartels de la drogue recrutent de véritables armées)

  3. Avatar de Boukovski
    Boukovski

    @ Fracture.

    L’un des effets du libre-échange (on parle bien du « libre-échange » et non pas des échanges) est de, progressivement, transposer/répliquer dans les sociétés qui le pratiquent la même ampleur dans l’écart des revenus (des revenus, pas des salaires) que celle qui existe entre les pays commercants les plus riches et les pays commercants les plus pauvres. Mouvement évidemment initié par la couche de la société qui profite du libre-échange.

  4. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    Le réel changement réel de l’homme ne passe pas toujours par une question de coût, de calcul, d’empressement.

    Jésus marchait lentement sur la terre et il n’écrasait et ne censurer personne de plus :
    Si vous avez de l’argent, ne le prêtez pas avec intérêt mais donnez-le à celui dont vous ne recevrez rien en retour.

    Le signe de la réelle transformation d’une société, c’est le sens d’une plus grande prise de conscience, c’est le sens de la gratuité, du coeur de l’esprit travailler plus lentement sans rien en attendre de plus en retour. Comme la rose le donne sans en préciser davantage la couleur, l’étiquette, la marque de fabrique, de vitesse, l’idéologie, le parti sans en préciser le prix le coût à payer.

    C’est sans doute le témoignage le plus désintérressé le plus généreux que l’on puisse apporter à l’autre si l’on recherche vraiment bien sur sa liberté.

    Bien évidemment lorsque cette gratuité de vie s’incarne de plus en plus dans les êtres, tout d’abord à très petite échelle et puis de manière plus répandu on éprouve alors une plus grande joie une certaine légèreté, assurance non matérielle on pèse moins lourd en bourse, une meilleure qualité d’être s’installe en nous et qui un jour nous fera davantage comprendre que mieux vivre ensemble ce n’est pas non plus toujours une question de rapidité contrairement à tant d’idées reçues comme par exemple avec les gens de Goldman and Sach et Co. Tout n’est pas absurde, mais « que tout est grâce » oui tout pourrait être davantage plus lent en société et que vivre et survivre cela n’a pas de prix. Ils nous manquent tout juste un peu plus courage pour ralentir les uns aux autres, comme dans la plupart de nos faits et gestes sur terre.

    Vous l’aurez compris notre véritable chance de nous en sortir ce n’est pas du tout par l’usage de la vitesse afin de pouvoir mieux échapper sans violence à la tutelle de nos oppresseurs.

    A votre avis mais de quoi donc ont-ils si peur de faire entendre aux peuples ?

  5. Avatar de Quidam
    Quidam

    @ Visiteur de l’après midi dit :
    21 juillet 2009 à 14:13

    Merci pour avoir signalé la traduction.
    J’avais lu seulement le début et j’étais passé à côté de pas mal de choses. Avec la traduction je comprends mieux…morbleu !!!

  6. Avatar de Thomas
    Thomas

    Et ça date des années 1980…

    […] Même le type anthropologique qui est une création propre du capitalisme, l’entrepreneur schumpéterien – combinant une inventivité technique, la capacité de réunir des capitaux, d’organiser une entreprise, d’explorer, de pénétrer, de créer des marchés – est en train de disparaître. Il est remplacé par des bureaucraties managériales et par des spéculateurs. Ici encore, tous les facteurs conspirent. Pourquoi s’escrimer pour produire et vendre, au moment où un coup réussi sur les taux de change à la Bourse de New York ou d’ailleurs peut vous rapporter en quelques minutes 500 millions de dollars ? Les sommes en jeu dans la spéculation de chaque semaine sont de l’ordre du PNB des Etats-Unis en un an. Il en résulte un drainage des éléments les plus « entreprenants » vers ce type d’activités qui sont tout à fait parasitaires du point de vue du système capitaliste lui-même.

    Si l’on met ensemble tous ces facteurs, et qu’on tienne, en outre, compte de la destruction irréversible de l’environnement terrestre qu’entraîne nécessairement l’ « expansion » capitaliste (elle-même condition nécessaire de la « paix sociale »), on peut et l’on doit se demander combien de temps encore le système pourra fonctionner.
    CORNELIUS CASTORIADIS, La montée de l’insignifiance

    Mais c’est vrai, au fond, pourquoi s’énerver si l’on n’a pas le courage de passer aux actes?

  7. Avatar de lau
    lau

    En réalité, il n’existe pas de solution. Le monde dans lequel nous vivons est issu d’une évolution ayant abouti à ce que nous vivons. Depuis toujours l’homme a cherché à dominer. Que faisait Louis XIV en construisant Versailles tout en affamant son peuple ? C ‘est d’ailleurs une grnade question éthique et philosophique : Qui se souvient des famines comparées au nombre de visiteurs du Chateau ? Que valait il mieux faire ?
    Mais en réalité, la question ne se pose pas

  8. Avatar de clemence daerdenne
    clemence daerdenne

    Tenez, concernant le chomage qu’evoque @samuel.

    Paul, voici une information qui n’est pas encore parue dans les medias et dont vous aurez la primeur :

    vendredi 17 juillet, le Ministére du Travail a décidé de renoncer au SUIVI MENSUEL des demandeurs d’emploi effectué par Pole-Emploi au profit d’un SUIVI BIMESTRIEL à partir du 1er septembre.

    Décision anticipatrice qui en dit long sur l’augmentation du chomage prevu à la rentrée.

  9. Avatar de ybabel
    ybabel

    Oui et aussi de faire appel au privé pour gérer l’afflux massif …
    http://www.lejdd.fr/cmc//societe/200930/le-pole-emploi-sous-traite_231723.html

  10. Avatar de Beaufou
    Beaufou

    Comme le dit cette charmante dame,
    les profits de Goldman ne sont pas tout a fait legitimes.
    Ce n’est pas le climat qui est mauvais, c’est la position de Goldman dans la societe.

    Desole pour ceux qui ne parlent pas Anglais.

    http://watch.bnn.ca/#clip193973

  11. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    On cite Goldman à juste titre car il s’agit du top en matière de capitalisme financier prédateur (en particulier dans son activité de « proprietary trading » et aussi à cause de son influence sur les gouvernements américains successifs et ses salaires mirobolants mais il ne faut pas oublier les autres banques ayant fait des tonnes de fric ce trimestre grâce au crédit quasi gratuit: JP Morgan, Morgan Stanley, Bank of America, Citicorp, en Europe, Deutsche Bank, Barclays et les banques japonaises grâce au carry trade etc. Il ne faut pas oublier les milliers de hedge funds, les private equity funds et les grands fonds obligataires genre Pimco qui se sont faits beaucoup de fric. Un arbre nommé Goldman ne doit pas cacher la forêt.

  12. Avatar de Jean Louis Bars
    Jean Louis Bars

    @ Jérémie..

    De quoi ont-ils peur dites vous .
    Et bien je crois qu’il s’agit tout simplement de la Lumière à laquelle viendront toutes les oeuvres..
    Et le moins qu’on puisse dire est que les leurs sont plutôt noires dans le noir….
    Et,l’autre jour vous posiez une autre question que je paraphrase  » mais que cherchent-ils donc » à se comporter de la sorte …
    Là aussi ,j’a

  13. Avatar de Jean Louis Bars
    Jean Louis Bars

    ..’Suite)

    … J’ai une réponse : ils cherchent ,dans leur finitude non acceptée, à combler le vide abyssal qui nous habite tous…
    En effet,qui donc d’entre nous ne cherche l’absolu ,c’est à dire la reconnaissance ,et,en fin de compte l’Amour parfait…inatteignable.
    Les ….X llions qui pleuvent de leurs cieux divers ne peuvent remplir ce vide et c’est bien ainsi.

  14. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    Autre chose

    1.1% du bénéf de Goldman part en impôts. C’est bien sûr un scandale. Mais 2 entreprises sur 3 du Fortune 500 ne paient pas d’impôts grâce aux techniques d’ingénierie fiscale. Ici en Europe, BMW ne paie pas d’impôts.

    2. Goldman a touché, je crois, 12 milliards de $ d’AIG, entreprise renflouée par l’Etat américain (et le contribuable). Mais AIG a versé près de 80 milliards aux grandes banques, dont plus de 10 milliards à la Société Générale et à la Deutsche Bank. Goldman n’est pas la seule banque à en avoir profité.

  15. Avatar de JJJ
    JJJ

    @ Ton vieux copain
    AIG devait cet argent aux bénéficiaires bancaires, aux termes des contrats de garantie. Le renflouement vise bien à fournir de l’argent qui manque, c’est-à-dire qui est dû à d’autres. Cet aspect n’a rien d’anormal (à l’exception du fait qu’il s’agisse de fonds publics).
    Dans le cas de GS, c’est une autre paire de manches : la firme a créé des troxines, en a revendu l’essentiel avec de gros profits, a assuré le solde chez AIG et… spéculé à la baisse sur les produits vendus (qu’elle était bien placée pour savoir pourris). Et en prime, avec sa transformation en holding bancaire, elle a bénéficié de (très) grosses infusions de fonds publics. C’est tout simplement hallucinant…

  16. Avatar de Paul Jorion

    © Wall Street Journal

    Les salaires des dirigeants d’entreprise aux États-Unis dépassent maintenant le tiers de la masse salariale totale. Il s’agit de salaires et de certains bonus uniquement, il n’est pas même question de stock options.

  17. Avatar de Boukovski
    Boukovski

    C’est bien naturel. Les plus méritants (les dirigeants d’entreprise), en prévision de jours sombres, mettent de coté le fruit bien mérité de leur dur labeur.

  18. Avatar de johannes finckh

    La réponse à tout cela?
    Il n’y a pas d’autre issue que le lancement d’une monnaie anticrise!

  19. Avatar de jean michel

    @ Lisztfr

    Je trouve votre réponse à Nadir très péremptoire. Un peu de recherche sur le net montre le lien entre Schutz, Weber et Husserl (http://www.jstor.org/pss/2779715). Je ne vois pas pourquoi il faudrait a priori s’interdire d’interroger l’influence de Schutz et d’autres sur Hayek. Il est tout aussi péremptoire d’affirmer que Weber « n’est pas un économiste ». Ce qui est certain c’est qu’il a occupé une chaire d’économie politique et qu’il s’est toute sa vie intéressé à l’économie (mais au sens de Wirtschaft et non d’Ökonomie – cette différence qui existe en allemand permet de se tirer de bien des confusions).

    Après, la thèse de Nadir suppose de surmonter un tas de difficultés d’ordre méthodologique, mais je suppose qu’il a un directeur de thèse pour l’aider sur ce point. Qui et dans quelle discipline d’ailleurs ?

    En tous cas, j’aurais plutôt tendance à encourager Nadir et surtout pas à lui dire d’emblée « c’est mal parti ». On a besoin de travaux sérieux sur l’école autrichienne. Cf. un billet précédent de Paul.

  20. Avatar de guillaume
    guillaume

    @ Fracture,

    « Le libre-échange intégral et la démocratie sont incompatibles » Todd

    Autant je lis avec intérêt les ouvrages de E. Todd -son livre « après la démocratie » est assez intéressant- et ses travaux sur les correspondances entre la cellule familiale traditionnelle et la construction sociètale m’ont beaucoup intéressés, autant je ne suis pas sur de la pertinence de ses positions économiques:

    Ses positions sur le protectionnisme me semblent pleines de bon sens, elles rejoignent celles de F. Lordon à savoir la légitimité d’un protectionnisme commercial pour compenser des disparités structurelles, qu’il nomme: « protectionnisme structurel ».

    Cela dit il fait le choix d’opposer « libre échange » et « démocratie » là où j’opposerai plutôt « système économique à asymétrie de compréhension » et « république ». En clair: Ce n’est pas le modèle économique du libre échange qui « menace » la démocratie, à la limite on peut se poser la question de son efficience à long terme, mais les dégâts liés à un choix de modèle économique sont plus directement socio-économiques.
    La vrai prise de consciences est l’assimilation du fait que l’économie, à la manière des forces militaires ou des religions, peut être porteur de centre de pouvoir profondément dangereux pour la république démocratique.

    Une démocratie saine passe par une économie et une finance comprises par la population, les citoyens doivent imposer de comprendre les rouages -au moins les dynamiques- du système économique en ne perdant pas de vue que TOUT système économique peut amener une concentration des richesses in fine fatale à la république démocratique.

  21. Avatar de D comme David
    D comme David

    pourquoi s’énerver ?
    a/ Pourquoi pas moi ?
    b/ Un appel par impuissance
    c/ Pour pouvoir dire bientôt. J’y étais , jl’ai fait.

    @Clémence
    Perso dans le 95 ils ont plus pu suivre dès mars. Depuis rien. Jme fais du souci pour eux.

  22. Avatar de alexandre
    alexandre

    @Paul Jorion

    L’écœurement ne commence t-il pas à avoir lieu. Les volumes moyen à Wall street depuis 2 mois sont de l’ordre de 220M contre une moyenne sur les 10 dernière année de 358M. Et encore je compte les opération de « stérilisation au fixing » ( il faut donc retrancher 50M à 220 )

    Certes Wall street fanfaronne actuellement mais dans les volumes les plus faible jamais enregistrés ces 10 dernières années ( ce qui me fait d’ailleurs dire que cette hausse est le fruit des traders automatique de Goldman sach et je ne suis pas le seul à le penser )

    Si cette baisse des volumes se poursuit pensez vous que cela aura un impact pour les banques?

  23. Avatar de methode hic
    methode hic

    Certains commentaires ici laissent transparaitre que les auteurs profitent tout de même bien de ce système corrompu, il y a dans leurs lignes, plutôt entre leurs lignes, une espérance dissimulée semi-honteuse mais pernicieuse que les choses ne changent pas trop, que le système surtout survive.

    Quelques-uns font même comme si c’était acquis, et pourtant c’est loin d’être le cas, les « green shoots » sont déjà « has been », anyway. Le grand « peuple » américain (surtout quand il s’agit de renflouer) avale des sabres pour le moment mais c’est un peuple ombrageux, un pays où les armes circulent par millions. Quand la SÉCESSION aura lieu s’en sera fini de vos héros financiers et autres bankster.

    Et nous en Europe il nous faudra éviter d’accueillir cette racaille financière et trouver des dirigeant avec des convictions, ce que nous n’avons plus depuis 1940, hormis Monsieur De Gaulle. Regardez ce qu’un seul homme déterminé a pu faire de la France et vous aurez un avant goût de la vraie souveraineté comme de la puissance réelle de notre belle nation. Quand aux disunited states of america espérons que l’action d’un Ron Paul soit bénéfique.

  24. Avatar de Beaufou
    Beaufou

    On dirait que l’heure approche,
    la fin de l’annee risque d’etre interessante, ou angoissante, comme on veut.

    http://www.ritholtz.com/blog/2009/07/harvard%e2%80%99s-feldstein-beware-the-%e2%80%98double-dip%e2%80%99/

  25. Avatar de JeanNimes
    JeanNimes

    En voilà une « greenshot », superbe ! Comme le dit Mme la Marquise Lagarde :

    USPS May Be Unable to Make Payroll in October and Retiree Health Plan Costs, Unions’ Letter to White House Says

    (traduction : le staff de la Poste fédérale US informe la Maison Blanche qu’ils ne pourront pas assurer la paye d’octobre ni les cotisations sociales…) http://www.myfederalretirement.com/public/456.cfm

    Que vont faire les postiers US ???

  26. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    @clémence daerdenne:

    D’expérience, je peux vous assurer que le suivi des chômeurs par pôle emploi est déjà, dans les faits, bien loin de se faire de façon mensuelle. Au mieux on peut dire qu’il soit périodique, mais les intervalles sont tout sauf réguliers. L’écart entre mes deux derniers rendez-vous était, à titre d’exemple, de 3 mois, le précédent de 2, etc…

    La pratique est, dans ce domaine aussi, bien loin des discours théoriques prononcés ici ou là.

  27. Avatar de JFF
    JFF

    Merci de ces informations M. Jorion et des commentaires associés.
    Cela conforte mon commentaire au sujet de votre interview sur France Culture et surtout, bien que n’étant pas financier, impliqué en bourse, que le système financier est pourri. Non seulement la bourse mais les groupes qui financent les entreprises et placent leur sbires dit « capitaines d’industries » à la tête des conseils d’administration se patageant la direction des grandes entreprises pour tirer le meilleur parti des ressources. On comprend qu’ils soient royalement payés pour ce travail qui épuise les entreprises, détruit le t=issus industriel et conduit aux licenciements.
    Je ne crois pas qu’il faille rester « poli » voire « discret » sur les causes réelles lors de vos interviews et masquer cette réallité. Votre audience et notoriété actuelle doit relayer ces journalistes et commentateurs courageux qui prennent surment des risques à dénoncer ce qu’il faut bien appeler une organisation mafieuse qui trompe non seulement les petites gens mais de nombreuses sociétés, même financières, incompétentes.

  28. Avatar de JFF
    JFF

    J’ajouterai, que lorsque les états Américains ne pourrons plus payer les policiers et les militaires, les révolutionnaires irons pendre les politiques et boursiers. On pourra alors reconstruire quelque chose de consistant. Faudra t-il tout raser pour refaire propre?

  29. Avatar de Beaufou
    Beaufou

    @JFF
    Je ne l’espere pas, le changement ne peut venir que du haut de la pyramide.
    Il nous faudrait un Philippe le Bel des temps moderne, absoudre l’ordre des banquiers et introduire celui de la science.

  30. Avatar de alexein

    @Beaufou
    Mais zut, c’est quoi cette manie de vouloir substituer un ordre par un autre ordre? Une oligarchie par une autre?
    Quel que soit le berger, il reste un troupeau.
    Et « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».
    Il y a nombre de commentaires intéressants et intelligents, nombre de gens informés et érudits sur ce blog.
    Cependant, une fois que vous avez dénoncé la supercherie de notre système économique, que proposez-vous?
    Vous semblez croire en une économie réformée? Comme si le vrai sens profond de l’économie avait été détourné, ou son but, ou son objectif? Ou alors parce qu’elle serait un moyen et non pas une fin?
    Mais, à mon sens, le mal est ailleurs et le mal est déjà dans l’économie.
    Le mal est dans la civilisation. Le mal est dans la civilisation de l’écriture et de la possession.
    Pouvez-vous me citer, depuis les civilisations sumériennes et mésopotamiennes, depuis l’Egypte antique, depuis la Grèce et la Rome antiques, depuis la Chine impériale et le Japon féodal, depuis la nuit des temps, et ce par tous les continents, une seule civilisation qui fut ou qui soit juste? Une seule civilisation qui se soit significativement élevée moralement, dans la sagesse et la justice, dans le respect de l’être humain et de la Nature?
    Je n’en connais pas.
    Toutes les civilisations, me semble-t-il, se sont élevées sur l’injustice, sur l’exploitation de l’homme par l’homme, sur l’exploitation de la nature par l’homme, sur la soif de pouvoir de conquête, de gloire, d’élévation sociale, sur la cupidité, la guerre et toutes sortes de fléaux que nous avons propagés à la surface du monde.
    Les seules cultures et sociétés où une vie d’être humain digne de ce nom me semble mériter d’être vécue, en particulier au sens de la liberté fondamentale qui est due à chaque être humain (et quand je dis liberté j’entends déjà la délivrance du joug du travail tel que nous le connaissons, notamment salarié et rémunéré) sont celles des Peuples Premiers. Qui s’intéresse profondément et sincèrement à leur mode de vie pourra apprendre beaucoup. Ces Peuples sont sages. Ils ont un héritage multi millénaires d’une richesse inestimable pour l’avenir de l’humanité, si nous voulions seulement leur accorder un peu d’attention.
    Certains sont encore là et nous ne les écoutons même pas. Pourtant, ce sont les derniers et ils ont bien plus à nous apprendre que le Financial Times sur le sens profond de la vie.
    Ils sont les derniers êtres humains authentiquement libres en ce monde.
    Là où nos civilisations ont si lamentablement échoué, eux savent vivre en harmonie entre eux, entre êtres humains, et et avec la Nature.
    Et pourtant, nous continuons sans vergogne par notre mode de vie matérialiste et consumériste à les détruire et les exterminer.
    Je ne crois absolument plus en nos civilisations. Elles me sont le pire des forfaits, des mensonges, des tromperies et des supercheries de l’Histoire, au même titre que les religions, sous couvert d’humanisme, de liberté, de démocratie, et autres grands principes et grands mots qui ne sont jamais respectés mais qui sont là pour nous garder bien dociles et dans l’illusion.
    Je ne crois absolument pas en une quelconque réforme de l’économie ou de la finance, ou en un nouveau système monétaire. La seule bonne réforme du système monétaire serait l’abolition totale, pure et simple, de l’argent.

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