L’actualité de la crise : Les oligarques montent en puissance, par François Leclerc

Billet invité. Je reproduis en général les billets de François Leclerc sans la moindre introduction mais je voudrais cette fois-ci faire une remarque sur son titre qui contient le mot « oligarque ». Comme j’en ai fait la remarque dans « Le temps qu’il fait, le 17 juillet 2009 », c’est un mot que je n’utilise personnellement que dans un seul contexte : quand je cite Simon Johnson l’utilisant. Je m’expliquerai sur la raison pour laquelle je n’utilise ni « oligarchie », ni « oligarque » dans un article qui paraîtra dans Le Débat en septembre mais je consacrerai probablement un billet à cette question d’ici-là. En gros, et pour aller vite, ces notions me semblent impliquer une interprétation de la crise dans un cadre de « déjà vu, déjà connu » qui me paraît inadéquat.

LES OLIGARQUES MONTENT EN PUISSANCE

Leur cause paraît entendue. Au sortir de cette crise, si toutefois aucune rechute n’intervient, un petit nombre de méga-banques va disposer d’une force de frappe financière colossale et d’une influence politique allant de pair. La concentration bancaire qui est en cours est une donnée majeure du paysage financier de demain. Ce monde plus resserré essaye de progressivement sortir ses pieds de la glaise, sachant que cela va prendre du temps, mais qu’il a le champ libre pour y parvenir et en sortir encore plus fort qu’avant la crise. C’est tout du moins ainsi qu’il voit les choses et s’y emploie.

De nouveaux venus Chinois sont certes venus entretemps se glisser aux premières places de cette photo de famille de plus en plus restreinte, devant les plus grandes banques américaines. A mi-juillet, voici dans l’ordre les trois premières capitalisations boursières mondiales dans le domaine bancaire : Industrial & Commercial Bank of China, China Construction Bank et Bank of China. HSBC, JP Morgan Chase et Wells Fargo n’arrivent qu’ensuite dans le classement. Mais les banques chinoises sont loin de jouer un rôle financier international à la hauteur de leur capitalisation, qui exprime par contre leurs ambitions. L’ordre reste donc pour l’instant américain, dans le domaine bancaire comme au sein du système monétaire international et des grandes institutions qui gèrent la face connue de la planète financière, le FMI et Banque Mondiale.

Bien que sommé de réduire sa voilure, ses risques et ses prétentions, ce monde financier-là va au contraire s’efforcer de reprendre tous ses aises, plus puissant car plus concentré, disposant d’une assise financière renforcée, mais d’autant plus fragile qu’il sera autonome. Dans l’immédiat, il développe déjà un lobbying intense sur tous les fronts de la régulation financière en discussion, afin de freiner celle-ci, de la façonner selon ses intérêts, interdisant tout pronostic sur l’étendue et la portée des mesures qui seront finalement adoptées. La « philosophie » anglo-saxonne à propos de la régulation, qui fera sans nul doute loi dans le monde entier, mettant l’accent sur la prévention du « risque systémique », laisse donc dès le départ subsister de larges zones d’ombres, qui ont toutes les chances d’être encore élargies. Les garde-fous qui seront finalement dressés pourront seulement être plus ou moins facilement contournés, voilà qui fera toute la différence à l’arrivée.

Pour s’y opposer, suffira-t-il de marteler, comme vient de le faire à Nuremberg la chancelière Allemande Angela Merkel, que « les gens espèrent qu’une crise comme celle que nous connaissons n’interviendra plus jamais », pour en tirer comme conséquence que « nous devons donc nous rendre au G20 pour dire que nous ne permettrons pas à Wall Street et à la City de Londres de décider comment ils vont s’y prendre pour faire à nouveau de l’argent, avec comme seul résultat que ce sont les autres qui ramassent l’addition à la fin » ? Cela semble malheureusement bien dérisoire.

Retranchés sur les hauteurs de leur île de prospérité retrouvée, voulant oublier le plus vite possible que celle-ci a pour origine l’aide financière de l’Etat, quel paysage nos oligarques vont-ils contempler lorsqu’ils sortiront par moment de leur univers virtuel ? Ils verront un monde occidental connaissant une croissance faible et subissant un fort endettement public ainsi qu’un chômage élevé. Et un monde émergent prenant progressivement la prééminence sur le précédent, important et reproduisant à grande échelle, dans d’autres contextes historiques et sociaux, le pire de son modèle de développement. Voici comment le chroniqueur en chef du Financial Times, Martin Wolf, considère les choses du côté occidental : « Une lente et difficile reprise, dominée par le désendettement et les risques de déflation, est la perspective la plus probable. Les déficits fiscaux resteront énormes pour des années. Toutes les tentatives de réduire la dette en excès par l’inflation ou la banqueroute ne seront pas acceptées. La persistance d’un chômage élevé et d’une faible croissance pourront même menacer le processus de globalisation. »

Quel contraste donc, entre l’état de quelques uns et celui de tous les autres ! Amenant à penser que la faible croissance de l’économie qui est attendue résultera en premier lieu de l’activité florissante du secteur des services financiers, mais qu’elle sera à nouveau bâtie sur du sable. Donnant une nouvelle raison à ceux qui mettent en cause les modalités de calcul de la croissance économique, une problématique mise entre parenthèses par la crise, qui ne peut que rejaillir. Que dire également de cet autre saisissant contraste, cette fois-ci aux Etats-Unis, entre l’envieuse situation du peloton de tête de la finance, et celle des banques qui continuent de faire faillite en série ? 57 d’entre elles sont à ce jour dans ce cas, depuis le début de l’année, le scénario à chaque fois étant le même : une banque voisine reprend l’activité d’une défaillante, les dépôts de cette dernière entre temps garantis par la FDIC. Que dire, enfin et surtout, du lâchage de la CIT par l’administration américaine, abandonnée sans soutien officiel à son triste sort, tout au bord de la faillite ? Rien si ce n’est qu’il vaut mieux être puissant que faible, une grande banalité dont le monde bancaire a fait sa devise.

Car, sans chercher plus loin ou faire preuve de manichéisme, sans s’appuyer sur l’état défaillant de l’économie pour l’opposer à celui de la finance prospère, le monde bancaire continue en réalité de vaciller, quand il n’a pas bénéficié du soutien déterminant de l’Etat. Goldman Sachs, JP Morgan, Citigroup, Morgan Stanley et Bank of America annoncent toutes de magnifiques résultats trimestriels, mais qu’ont donc toutes ces banques prestigieuses en commun, si ce n’est d’abord d’avoir été tenues à bout de bras et tirées d’affaires par les contribuables ? L’arrogance dont elles font preuve, la pugnacité qui est la leur quand elles s’opposent de tout leur poids aux mesures qui pourraient les brider, c’est l’État qui leur en a donné les moyens et qui les laisse agir ainsi. Il faut être un habitué de The Economist pour apprécier ces propos assez inhabituels dans ses colonnes, dans un article à propos des résultats de Goldman Sachs : « Certains seront frappés et les considéreront comme obscènes, étant donné l’ampleur du soutien public nécessaire au maintien de l’entreprise… ».

Certains analystes financiers estiment cependant que les résultats du second semestre à venir pourraient être moins spectaculaires. Que ceux du trimestre passé reposent en partie, pour plusieurs de ces banques, sur des cessions d’actifs qui ne sont pas renouvelables. Que la banque de détail perd de l’argent et que le taux de défaut monte dans de nombreux secteurs de l’activité de crédit aux particuliers et aux petites entreprises, la crise se poursuivant. Que le crédit hypothécaire, résidentiel ou commercial, reste une forte menace et que les plans de soutien financier de la Fed à ce secteur donnent bien peu de résultats, en dépit de leur ampleur. Il leur est rétorqué que, dans d’autres secteurs de l’activité bancaire, tout du moins chez les plus grands établissements de la place (ce qui explique les faillites en série des plus petits), les profits n’ont jamais été aussi importants et vont se poursuivre. Dans le domaine du courtage, sur le marché obligataire, sur ceux des devises et des matières premières, car ces banques utilisent toute la palette des moyens et des instruments financiers disponibles, toujours pas régulés, mettant à profit leur énorme surface financière et bénéficiant de la disparition de certains (Bear Stearns et Lehman Brothers) ou de l’effacement de certains d’autres (comme UBS). Les résultats sont pour l’instant là, certes, mais les interrogations subsistent toujours sur le niveau des dépréciations enregistrées dans les comptes et la capacité de ces colosses de résister à de nouvelles tempêtes, si elles surgissaient. Le bilan est donc tout de même mitigé.

Les colosses ont encore des pieds d’argile. A en croire l’agence Bloomberg, pour donner un exemple, les assurances accordées par AIG aux détenteurs européens de prêts hypothécaires auraient une durée d’encore une décennie. Un tel calendrier éloigné rend bien compte des délais nécessaires à ce que se réalise progressivement le désendettement, laissant en attendant de nombreuses institutions financières dans une situation de fragilité. Expliquant notamment pourquoi il est pronostiqué une si longue période de croissance faible. Quoiqu’il en soit, pour AIG, la partie n’est pas finie, les risques sont encore omniprésents et pourraient se révéler à nouveau démesurés.

C’est dans ce contexte qu’il faut examiner la dernière affaire en cours à Wall Street, celle du groupe de services financiers spécialisé dans les PME, CIT, qui compte un million de celles-ci comme clientes aux Etats-Unis. Il avait obtenu fin décembre dernier le statut de banque et avait à ce titre reçu 2,3 milliards de dollars d’aide publique, mais n’a finalement rien obtenu cette fois-ci de l’administration, prêts ou garanties, alors qu’un milliard de dettes arrivent à échéance le mois prochain, sur 68 milliards au total. Le dénouement de ce qui pourrait être la sixième faillite de l’histoire américaine par ordre d’importance est incertain mais a de fortes chances d’être exemplaire. L’administration américaine cherche en effet à faire, d’une manière ou d’une autre, une démonstration de sa politique, ce qui explique son refus officiel d’intervention. Afin de ne pas donner prise à tous ceux qui dénoncent le « socialisme » de Barack Obama, mais aussi avec l’intention de démontrer que le système financier est suffisamment fort pour encaisser une telle situation… et tirer les marrons du feu. Plusieurs solutions sont en effet actuellement étudiées. Dans l’une d’entre elles, les détenteurs de dettes non garanties pourraient convertir une part de leurs dettes en actions (selon un schéma que les banques ont toujours refusé). Des prêts relais à court terme pourraient parallèlement être consentis par JP Morgan et Goldman Sachs, afin de donner le temps nécessaire au montage de l’opération. Le week-end sera long, rien n’est garanti, car le danger systémique est faible et chacun va tirer de son côté. Larry Summers, à l’occasion d’une conférence donnée au Peterson Institute, a donné la clé de l’attitude de l’administration : « le système ne peut être sûr tant qu’il n’est pas protégé de la faillite d’une institution individuelle ». Voilà la démonstration qui est recherchée, une preuve par le contraire, que le système est redevenu sûr, au cas où un sauvetage « privé » n’aboutirait pas, ce qui serait également exemplaire. Une bonne affaire pour une mauvaise politique.

Il est par ailleurs notable que les grandes figures du Congrès, où les lobbies bancaires sont très puissants, ainsi que l’ABA (American Bankers Association) soient restés à l’écart de cette histoire. Comme si les mesures de sauvetage publiques devaient être réservées aux « grands ». Le Trésor américain n’a d’ailleurs pas affirmé autre chose, en déclarant à propos de CIT qu’un seuil très élevé était nécessaire pour bénéficier d’une aide gouvernementale. Nous voilà en train d’assister à une expérimentation de la future régulation made in USA. D’un côté, on laisse couler les plus petits, qui n’ont pas nécessairement le plus fauté, de l’autre on protège les plus gros, en les laissant continuer de jouer sur leur playground, avec un peu plus de surveillance. En admettant implicitement qu’ils seront plus que jamais « too big to fail ». Sans, comme le propose Robert Reich, ancien secrétaire d’Etat au travail de l’administration Clinton, dans son dernier billet de son blog, leur imposer une taxe pour cette protection implicite de l’Etat (qu’il chiffre à 50% de leurs bénéfices)… Ni envisager qu’ils puissent effectivement devenir « too big to save » (trop importants pour être sauvés), ce qui serait encore une toute autre paire de manches.

Mais, dans l’immédiat, d’autres affaires bancaires plus importantes mobilisent discrètement l’attention des mégas-banquiers. Des grandes manœuvres sont en effet en cours autour de Clearnet, une des deux chambres de compensation européenne. Un consortium de 14 établissements financiers, qui regroupe les plus grands noms (dont Goldman Sachs, UBS, HSBC et Citigroup), et qui est affublé on ne sait pourquoi du petit nom de « Lily Group », souhaiterait acheter la société, dont il possède déjà 24%. On croit comprendre que ces méga-banques, à majorité américaines, qui ont de toute évidence de meilleures affaires financières à faire que d’acheter Clearnet, souhaitent conforter et accroître l’autonomie de leur activité, qui va nécessairement être rognée d’un côté, en contrôlant entièrement de l’autre un important « nœud » de plus des grands flux financiers mondiaux, qui plus est au cœur de l’Europe.

Les polémiques se poursuivent publiquement à propos du dispositif de surveillance et de contrôle américain, l’enjeu de pouvoir étant de taille et la prééminence qui devrait être accordée à la Fed soulevant beaucoup d’objections. Mais, en réalité, qu’importe l’organigramme et le partage des tâches, car il a été éloquemment démontré au cours de cette crise que les administrations dépendant de l’Etat et la banque centrale censée en être indépendante pouvaient connaître entre elles des problèmes de préséance et des luttes de pouvoir, mais qu’elles étaient dans les faits partie prenante d’un univers commun, l’expression d’une même oligarchie.

Plus importants sont les projets de régulation qui sont régulièrement annoncés et jetés en pâture à la discussion. Le dernier en date vient du Trésor, traite des hegde funds, et prévoit qu’au dessus d’un certain seuil (30 millions de dollars d’actifs en gestion), ils seront soumis à des règles prudentielles concernant leur capital, leur liquidité et leur gestion des risques. L’expérience de ces dernières années laisse pour le moins sceptique. C’est d’Istanbul qu’est venue la réplique, provenant d’un financier de passage interviewé par Bloomberg : « Les pressions politiques des banques d’investissement et de tous ceux qui font de l’argent avec les produits dérivés » vont empêcher une régulation adéquate. « De manière certaine, nous aurons une nouvelle crise qui nous tombera dessus » a pronostiqué, pour bien se faire comprendre, le gérant d’un fond installé à Singapour, Templeton Asset Managmnent Ltd, dont le portefeuille d’actifs est quand même estimé à 25 milliards de dollars. Il s’appelle Mark Mobius, et il peut être supposé qu’il ne pratique pas le double langage, vu son nom.

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87 réponses à “L’actualité de la crise : Les oligarques montent en puissance, par François Leclerc”

  1. Avatar de Le Yéti

    « Au sortir de cette crise, si toutefois aucune rechute n’intervient… »

    Mais non, ils ne s’en sortiront pas si facilement. Le monde financier n’est pas indépendant de l’économie réelle. Pire, il n’existe que si l’économie réelle l’alimente un tant soit peu.

    Or aujourd’hui, que se passe-t-il ? Par quelques stratagèmes cousus de grossier fil blanc (la réforme des présentations comptables), le système financier central a momentanément réussi à boucher les voies d’eau les plus voyantes. (Mais analysez donc un peu celles qui sont restées tapies dans l’ombre, comme tous ces actifs toxiques qui leur poissent à la peau.)

    Pourquoi « momentanément » ? Parce l’économie réelle continue, elle, son infernale dégringolade, avec sa cohorte sans fin de tragédies sociales et ses manques à gagner fiscaux qui précipitent les secteurs publics par le fond (cf. la Californie). Pour qu’il y est « rechute », il faudrait que la chute ait vraiment été enrayée. Mais ils ont beau hurler sans fin que celle-ci « ralentit », qu’elle est « moins mauvaise que prévu », elle continue, inexorable.

    Sur leur Titanic touché à mort, les plus puissants se sont sans doute hissés sur le pont supérieur. Mais je donnerai ma main à couper que les pauvres cantiques qu’ils entonnent à leur immortalité, les postures de vainqueurs qu’ils essaient encore d’arborer, leur seront d’un bien piètre secours.

  2. Avatar de Karluss

    « l’éternel retour du même » nietzschéen, encore et toujours. C’était pas une farce.

    @ Le Yéti : tant qu’un réel pouvoir politique ne se mettra pas en travers de leur pseudo puissance, les financiers, prédateurs cannibalesques, garderont leur cap ; et leurs intentions feront la pluie et le gros temps. Ils restent les maîtres, même si c’est dur à avaler.

  3. Avatar de Karluss

    @ François Leclerc

    Jean Claude Werrebrouck parle de « l’inéluctabilité du choix de l’inflation » et même de « crise des années 2010: l’inflation prémice à la restructuration du monde », ce qui ne semble plus être votre analyse, du moins pour l’instant.
    Il est pourtant vrai que les planches à billets tournent à plein régime, dans ma modeste culture économique, cela signifie une forme de dévalorisation de la monnaie propice à l’hyper-inflation.
    Vous ne semblez plus partager cette vision, pensez-vous que le risque inflationniste ne sera que le résultat d’une hausse des cours des matières premières ?
    merci

  4. Avatar de Paul Jorion

    @ Karluss

    Pour que la planche à billets débouche sur l’inflation il faut que l’argent circule. Or dans un contexte comme le contexte actuel où chaque emprunteur potentiel apparaît pratiquement insolvable, l’argent neuf n’est pas prêté. Le risque immédiat est celui de déflation.

  5. Avatar de zebulon
    zebulon

    Chercher à se maintenir au pouvoir est la moindre des choses…
    Afficher des bénéfices trimestriels de plusieurs milliards fait partie du spectacle.
    The show must go on.

    Il est beaucoup plus difficile de produire de l ‘acier avec un haut fourneau éteint.

    Tôt ou tard il faut éteindre la télévision,
    pousser la porte du jardin et
    marcher sur le chemin pour aller chercher son pain.

    N’oubliez pas de travaillez avec des gens en qui vous avez confiance.

  6. Avatar de Ordjoun

    Bonjour,
    L’immense majorité de la population,
    Ne voit pas encore les portes d’acier de la prison!
    (se refermer).

    Il faudra peut-être aller jusqu’au bout de l’absurde et de l’étouffement…

    Un jour (proche ?) The OneBank Compagnie (unlimited of course)
    contrôlera « The Change » la nouvelle monnaie de la planète,
    nos politiciens ne seront « au mieux » que de bon acteurs 🙂

    Le peuple hypnotisé et manipulé et qui depuis 2000 ans ne demande que:
    Du pain et du cirque
    n’aura plus que du cirques 24/24h…

    Alors peut-être que la douleur au ventre,
    Le peuple enfin prendra son destin en main…

    Vous dites, oligarques!
    terme bien trop neutre et trop littéraire,
    Disons plutôt « Vampires » pour être plus exacte!

    Et si le sang symbolise bien l’argent dans ce monde,
    (comme je le crois)
    alors ce fût une crise cardiaque bien sûr.

    Cordialement,
    Ordjoun
    [Paysan Indien]

  7. Avatar de Le Yéti

    @ Karluss

    Les maîtres de quoi ? D’un système financier de plus en plus isolé ? déconnecté de la réalité économique qui ne les finance plus ? et qu’ils n’alimentent plus ?

    Paul Jorion a raison : l’argent doit circuler. Quand il ne circule plus, qu’il n’est plus qu’accumulé sur des livres de compte stériles, le destin de l’argent (et de ceux qui le possèdent) est de coaguler comme le mauvais sang. C’est un peu le principe de la déflation (qui précède la dépression, puis la mort).

  8. Avatar de Karluss

    @ François, Paul et les autres

    Donc l’argent neuf bouche des « trous », ceux résultant de la volatilisation des actifs devenus toxiques. Vous parlez peu de l’inflation, pourtant son impact sur la valeur des monnaies est important. Mais si les prix montent par l’incidence de la hausse des matières premières, en première ligne le pétrole, l’argent ne va-t’il pas se remettre à circuler et générer à son tour de l’inflation ?
    Bon dimanche !

  9. Avatar de Fatalitas
    Fatalitas

    Bonjour,

    Tout banquiers qu’ils sont et malgré leurs milliards, ils seront bien vite rattrapés par d’autres problèmes bien plus graves.
    A ce qu’il me semble même 1 milliard de milliard ne nous fournira pas une autre planète.
    Hors à ce jour nous avons largement dépassé les ressources que la terre peut fournir et ce que ce soit en nourriture, en matières premières et en énergie.
    La démographie humaine a explosée, en un peu plus d’un siècle nous sommes passés de 1 milliard à 6.7 milliards d’habitants.
    Soit nous acceptons tous de changer notre mode de vie et ce drastiquement et rapidement soit nous allons vers le chaos et la guerre.

  10. Avatar de JJJ
    JJJ

    @Le Yeti
    En effet, les bilans des banques – petites et grandes – sont factices. Les toxines sont d’autant plus surévaluées que la constante déprime de l’activité va rapidement rendre dérisoires les valeurs comptables retenues. Le système financier n’est plus seulement insoucieux de l’économie réelle ; il en est maintenant déconnecté. Si bien qu’il est tout-à-fait improbable que les banques puissent survivre en l’état, même en grossissant démesurément.
    @François Leclerc
    Les allégations de Mobius sont d’autant plus crédibles que Templeton jouit d’une réelle expertise dans la finance barbare… (cf. Let’s make money

  11. Avatar de Karluss

    @ mon ami Le Yéti,

    ceci dit, un peu de déflation sur l’immobilier, c’est une régulation salutaire suite à la scandaleuse inflation des actifs récente et la folie des bulles. Surtout que la classe des salariés est bloquée dans l’évolution de ses revenus et ne peut compter que sur l’allongement de l’espérance de vie pour étaler sa dette sur du plus long terme, voire sur les gènes transmis.
    ils sont les maîtres car ils dominent les forces, même celles d’un pouvoir démocratique, ils manipulent (les normes comptables…) sans comploter (très bien expliqué par Paul Jorion) car ils sont devenus LA norme ; si François Leclerc se résigne à la reconnaissance d’une oligarchie financière, c’est bien que cette fois encore, ils se relèvent.

  12. Avatar de Jean-Pierre
    Jean-Pierre

    Régulation et contrôle ? Restons sérieux. Quand les instances de surveillance acceptent un remaniement de la comptabilité permettant in fine de camoufler ce que l’on veut comme on veut, que peut-on encore réellement réguler ? Si on change continuellement les règles fondamentales du jeu, il n’y a plus rien à surveiller. C’est d’ailleurs étrange que les autorités dites compétentes n’ont pas dès le départ (en septembre 2007, lors des premières dérives de Bear Stearns avec ces « Structured Investment Vehicles ») imité ce qu’on immédiament entrepris les autorités kazakhes : le problème en est un de ratios, de proportions ? Eh bien changez ce ratio et le tour est joué.

    Toutes ces belles résolutions ne sont en définitives que gesticulations pour endormir ce bon peuple. Tant qu’on ne s’attaque pas à la racine des dérives – l’ingénierie financière purement spéculative, donc sans réels débouchés pour le bien-être de la société dans son ensemble – on ne résoudra rien et ira de crise en crise. Depuis le Big Bang financier de 1986, on a connu une crise financière importante tous les trois ans environ, avec une succession plus impressionnante de 1997 à 2001 avec, au départ, la crise asiatique où, à cette époque, elles se suivaient tous les ans, certes dans un endroit du monde différent à chaque fois mais toujours d’origine bancaire.

  13. Avatar de johannes finckh

    Pour remettre l’économie à flot, indépendamment des faillites nécessaires à venir, il existe une solution, à savoir la monnaie anticrise, une monnaie émise pour circuler en toute circonstance grâce aux « frais de garde » qui lui seraient inhérents. Accessoirement, le refinancement des états deviendra plus facile et sans intérêts.
    Il me semble que les grandes banques centrales pourraient n’avoir guère le choix d’agir ainsi, car toute esquive ne peut que renforcer les blocages actuels.
    jf

  14. Avatar de Scaringella
    Scaringella

    La concentration et la montée en puissance des banques anglo-saxonnes est normale, car elle correspond bien a la culture protestante pour qui la course a la puissance est la realisation de la volonte divine. Cela est a l’opposé de la culture catholique pour qui faire la volonté divine c’est aller vers la perfection. La mission civilisatrice universelle de la France, les droits de l’hommes, en sont des expressions. Le pragmatisme, la realite economique, le neo-liberalisme sont des expressions de l’ideal protestant. L’opposition latins/anglo-saxons fondamentale est une guerre de religions qui n’en fini pas. Le revirement de comm, de discours d’un Sarko s’explique par le refus de l’opinion française de la culture anglo-saxone que les elites ont voulu faire adopter dans les pays latins. Berlusconi n’est encore la que parceque en face il n’y a rien comme en France Sarko n’a rien en face de lui. Les industriels italiens se tournent d’ailleurs vers la Russie orthodoxe, bine plus proches des cathos que des protestants. L’opposition russe/allemands larvée est pour ainsi dire eternelle. Les pays d’amerique du sud sont cathos et en guerre avec les anglo-saxons. Les actions des salaries en France sont inimaginables chez les protestants qui acceptent le joug des puissants en revant le devenir. Ou comment consentir a son propre esclavage. On se rappellera que Geneve est la capitale calviniste, Calvin soutenant la these que c’est volonté divine que certains soient les puissants et les autres les esclaves, et oui.
    Bref en resituant dans l’histoire le present en comprend bien que l’opposition, la guerre est loin d’etre finie et se joue ailleurs que la ou nous la montrent les medias propagandistes de l’elite. Les vrais ennemis actuels pour un pays comme la France sont plutot les US,GB,D,Suisse,Hollande etc …

  15. Avatar de Michel Ricordel
    Michel Ricordel

    Les gens ne comprennent plus rien à ce qui se passe, parce que les gens refusent l’idée même qu’il se passe quelque chose.
    Il y a un réel déni de la crise, et de ses conséquences politiques dans la population. Tout le monde continue de faire « comme si de rien n’était ».
    Les plus avisés décortiquent avec un soin d’entomologiste ce qui se passe, mais se garde bien de dire ce qu’il faudrait faire ou comment pourrait-on le faire. On se contente de regarder, d’analyser, d’expliquer avec toujours un temps de retard, comme des spectateurs, ce que les puissants de ce monde trament en secret, (voir ce blog).
    Il y a un coup d’état en cours actuellement dans le monde. Les gens de Wall Street (les grandes banques) et le complexe militaro industriel américain qui a accepté de troquer la guerre de l’Irak impopulaire, car trop médiatisée contre celle du Af/Pakistan, secrète, ont jeté bas les masques.
    La théorie du complot me faisait bien rire il y a encore quelques mois. Maintenant, je n’en suis plus aussi sûr. Les complots ont toujours existé dans l’histoire autour du pouvoir (voir la Rome impériale, et tout l’environnement des tyrans, de Denys de Syracuse à Staline). Le nier, c’est refuser les leçons de l’Histoire
    Ils avaient mis Bush en place, mais celui-ci était arrivé à bout de course. Alors ils ont mis un grand pantin noir et séduisant à la place, tout juste bon à faire le pitre avec sa femme Michelle dans les magasines people. Les derniers petits résistants qui osait mettre en doute leur politique agressive vis-à-vis du reste du monde (même comme la France du temps de Chirac) ont été balayé par la mise en place de « gouverneurs » serviles (Sarkozy, Berlusconi, et…).L’Union européenne fait tous les jours acte d’allégeance à WS, en continuant de parachever la mise en place de la politique néolibérale américaine, avec en plus l’interdiction d’avoir sa propre armée, mais se soumettre à celle de l’OTAN.
    Comme disait Warren Buffet, « il y a bien une lutte des classes, mais nous sommes en train de la gagner ». Il avait raison : Ils ont gagné. Pour l’instant du moins. Mais ils savent aussi qu’ils ont maintenant les moyens techniques de contrôler l’ensemble des citoyens et leur communication. Ils contrôlent le monde, les médias et les individus comme jamais aucun dictateur n’a pu rêver de le faire. La loi Hadopi ne cache en fait que le moyen officiel d’espionner les mails et les blogs. Les caméras vidéos, le téléphone mobile, les drones et autres puces nano nous poursuivent, nous et nos idées.
    Alors que faire ? Nous nous retrouvons impuissants, apeurés, isolés, désespérés. Nous sommes tous devenus des palestiniens, (ou des amérindiens, des tchétchènes,..) Contrairement à la révolution de 1789, que l’on commémore en admirant l’armée qui nous maintient dans l’Ordre, nous ne sommes plus dans le jeu. Le peuple n’est plus une puissance qui compte. « Les grèves ?, on ne s‘en aperçoit même plus.. » Ce qui se passe ne nous regarde pas. Nous ne comptons plus. La force populaire n’en n’est plus une. Même quand on dit non démocratiquement à une constitution jugée trop libérale, on passe la loi quand même, ou on redemande de voter jusqu’à ce qu’on dise oui. La démocratie est morte, corrompue par l’argent. Les journalistes continuent leur hagiographie du pouvoir, appelant sans sourciller la femme-chanteuse de Sarkozy la « première dame de France », titre inexistant dans notre république, mais nous sommes tous américains maintenant. la Justice indépendante et populaire est brisée, toute révolte est interdite, sinon on est traité de terroriste, dès que l’on n’accepte pas de subir la violence du capitalisme. Les syndicats, chiens de garde du prolétariat, encadrent toute velléité de révolte des pauvres.
    Oui, il y a une oligarchie qui est en train de prendre le pouvoir actuellement au grand jour, pour un « nouvel ordre mondial ». Une dictature globalisée, que l’on va nous présenter comme inévitable, afin de régler les problèmes écologiques et financiers de la planète. Si le mot Oligarchie gêne Paul, on peut le remplacer par Dictature du capitalisme ou n’importe quelle expression, cela ne change rien au fait.
    Alors, que faisons-nous ?

  16. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    La remarque de Paul Jorion ouvre une discussion intéressante. Que j’ai envie de lier avec le commentaire de Yéti (le premier d’entre eux, suite à mon billet). Car il est en effet implicite, à force d’opérer toujours la même réserve dans mes billets, du genre « si une rechute n’intervient pas…. », que ce n’est pas l’hypothèse que je privilégie. Et qu’oligarchie me semble pouvoir, à la fois, représenter ce que nous connaissons déjà et encore plus ce qui est devant nous, en terme de nature du pouvoir, dont l’inventaire pas nécessairement engageant reste à poursuivre. Voilà en quoi je considère que les choses sont liées.

    Pour évacuer, tout provisoirement, la discussion sur ce qui nous attend, et en venir à l’oligarchie, je ne sais pas dire aujourd’hui autre chose que l’histoire tranchera ! Ce qui signifie tout de même que j’estime possible une sorte de résurrection du système (pas encore nommée !), en dépit d’une vision partagée de la profondeur de la crise et des aléas qui subsistent, souvent masqués et difficiles à évaluer. Si cette hypothèse devait se vérifier, cette résurrection serait lente, d’où la nature de la reprise économique actuellement pronostiquée. De quoi serait-elle faite ? Cette question nous amène au débat principal.

    Je reconnais volontiers avoir procédé à un emprunt à Simon Johnson, que je n’ai d’ailleurs pas prévenu faute de le connaître, sous l’impulsion du moment, pour me sentir ensuite à l’aise dans ces nouveaux vêtements. Je ne savais pas comment qualifier l’objet que j’observais, ce pouvoir dont je voyais les manifestations successives, et qui m’apparaissait travesti sous des représentations trompeuses. Impliquant de procéder à son égard de la même manière qu’il était nécessaire de le faire à propos des « concepts » maniés par les idéologues de l’économie : en allant voir derrière. Cela a été ma première approche, également fondée sur ma propre expérience du milieu des affaires, fréquenté en étant alors une pièce rapportée, admis car je m’étais à mon tour déguisé !

    Je voudrais à ce propos également évoquer une expérience Brésilienne dont je fais parfois état, et qui m’a amené à décrypter dans la société de ce pays, tant du point de vue économique et social, un gigantesque non-dit, des pans entiers d’activité et de vie, qui avaient le malheur de ne pas répondre aux critères de représentation et d’analyse de l’économie et de la société « modernes », et qui étaient donc à ce titre ignorés et écartés. Je n’en reviens toujours pas de ce que j’ai observé. Puis à utiliser le concept d’informalité, lui aussi emprunté, pour décrire ce monde qui n’était pas revendiqué.

    Etant depuis revenu dans un pays « développé », j’ai voulu vérifier si la même clé pouvait ouvrir d’autres portes, ce qui s’est de mon point de vue confirmé. J’avais d’abord commencé par ouvrir celles du bas (de la société d’en bas), puis l’avènement de la crise m’a conduit à m’intéresser à celles du haut, dont je savais qu’elle possédait ses zones d’ombres, sa propre « informalité ». Instruit là aussi de mon expérience Brésilienne. Acquièrant au fur et à mesure de mes observations un début de connaissance de ce monde informel là du haut, de ses acteurs et mécanismes. Sans en avoir fait le tour, il s’en faut.

    Pour enfin y arriver après tous ces détours, le concept d’oligarchie a certes des résonances qui peuvent conduire à l’écarter. Je vais y revenir. Mais l’adopter a été un moyen commode de qualifier un système. « Capitalisme financier » avait pour lui de faire référence au système capitalisme mais ne rendait pas compte de la couche du dessus, de la manière dont le pouvoir était désormais structuré. Nous n’en sommes plus, en effet, à la IIIéme République, ses jaquettes, guêtres et hauts de forme, sa corbeille à la Bourse, et son système parlementaire (bizarrement plus proche, dans son rapport à l’exécutif, du Congrès américain d’aujourd’hui que de notre Parlement). Le capitalisme, qui était déjà financier, a depuis « financiarisé » la société au sein de laquelle il a étendu son emprise dans de plus en plus nombreux domaines de l’activité, se prétendant irremplaçable, afin de se procurer de nouveaux leviers. Il a continué à vivre en symbiose avec le pouvoir politique dont il s’est plus que jamais fait une façade, s’est globalisé du point de vue géographique, au nom de la libre circulation des capitaux et des marchandises (pas des êtres humains). Qu’est-ce, dans ces conditions, que l’oligarchie ? Un système structuré de pouvoir économico-politique, restreint à un nombre limité d’individus et de familles, qui peut s’apparenter à une classe sociale d’un type nouveau, dont le recrutement fonctionne essentiellement par cooptation (ou à la faveur d’évènements créateurs de richesse comme les guerres, les changements de régime), et qui ne s’affirme pas sous son véritable jour. Planqué derrière la façade de la démocratie politique représentative, nourri par une rente développée dans la démesure, productrice de déséquilibres majeurs et de nuisances incontrôlées, assis sur l’opacité de l’activité financière qu’il contrôle.

    Ainsi modernisé, oui, je considère que nous avons affaire à des régimes oligarchiques. C’est que je n’ai pas trouvé mieux sur étagère, pour les calibrer, après m’être documenté et rafraîchi la mémoire. Reconnaissant que l’oligarchie a été un peu mise à toutes les sauces. J’ai trouvé pêle-mêle l’utilisant Clemenceau, Flaubert, Tocqueville, Jaurès, Maurois, Mauriac, et j’en ai certainement oublié, c’est dire que le concept est flou ! Les références historiques ne manquent pas non plus, à commencer par la République Romaine et la tyrannie des Trente athénienne, la liste qui pourrait suivre étant longue. C’est donc aussi un concept un peu passe-partout, qui a beaucoup servi. Le ressortir, en quelque sorte par défaut, est-il seulement une affaire de circonstance, à la faveur d’une simple opportunité ? Sert-il, pour l’occasion, à masquer une élaboration théorique qui fait défaut et qu’il faudrait entreprendre ? Brouille-t-il les pistes ? C’est bien possible, j’en conviens, et c’est toute la limite du genre dans lequel je l’ai utilisé, à savoir une chronique de l’actualité.

    Mais il n’empêche, dans la lancée de l’article de Simon Johnson, j’avais utilisé à plusieurs reprises l’acronyme OFCM, pour Oligarchie Financière Capitaliste Mondiale. Exprimant une tentative de clarification et de précision. Sans doute ai-je eu depuis le tort d’en revenir à une appellation générique de tous les temps pour qualifier une formation originale.

    Faute de mieux, toutefois, je maintiens. Mais je suis ouvert à toutes les propositions…et à toutes les critiques.

  17. Avatar de Scaringella
    Scaringella

    @Ricordel:
    Je cite: le peuple n’est plus une puissance qui compte.
    En fait le peuple, le vrai, ce sont les gens qui comptent. Ceux qui ne comptent pas ne font pas parti du peuple. A rome les esclaves ne faisaient pas parti du peuple. Le fait que de voter pour PS UMP Modem en France ne change rien depuis 30 ans montre bien que ceux qui votent ne font plus parti du peuple.
    A rome un esclave qui se revoltait etait execute. Nous suivons le meme chemin.
    La tyrannie dont vous parlez est celle de l’ideal de puissance protestant. L’ideal de perfection catholique se redresse n’en doutez pas. Cette dichotomie explique pourquoi l’europe ne se fera jamais. C’est plutot du cote amerique du sud et pays slaves que la vraie resistance se trouve. Ceux qu’on nous presente comme des sous-cultures d’ailleurs.

  18. Avatar de Karluss

    @ Jean Pierre

    J’emploie le terme de régulation volontairement, car avant l’éclatement de cette nouvelle crise à tendance systémique, c’est déjà l’intervention des banques centrales et autres « régulateurs » qui gonflaient artificiellement les prix des actifs. Et je préfère la déflation, car si la sainte crise s »avérait réellement systémique, alors on aura un tournant historique et une chance de devenir des héros.

  19. Avatar de Jack EVOLS
    Jack EVOLS

    1. Pourquoi ne pas parler d’une vulgaire « ploutocratie » mondiale en sursis plutôt que « d’une très illusoire oligarchie » dont le concept reste dérisoirement obsolète avant même d’avoir eu le temps de se mondialiser à coups d’instabilisations boursières hautement « pathogènes », de guerres fratricides délibérément entretenues et de tyrannisations financiaro-politiques croissantes au service des pilleurs de la surconcentration des richesses de la planète planqués dans des ghettos de dominants bien servis par un surarmement mondial démentiel qu’ils alimentent sans cesse ?

    2.Sachant que le packaging politique qui en est fait, s’empare, sans le moindre scrupule et avec une audace folle, de concepts porteurs qui peuvent être déclencheurs d’évolutions majeures pour en faire de lamentables trompe-l’oeil au service de leur maintien aux commandes : voyez par exemple, ce que la secrétaire d’état du gouvernement américain, Hillary Clinton essaie de « tenter » ces jours-ci dans l’emploi innovant de concepts qui l’enthousiasment à titre personnel pour les asservir aux causes calamiteuses des dominants « accaparants » et « guerroyeurs » à outrance qu’elle a mission de servir, à partir de son constat initial :
    « Aucune nation ne peut faire face toute seule aux défis actuels »,
    concepts potentiellement porteurs en d’autres contextes tels que
    « architecture de coopération globale »,
    développer les « win-win situations »,
    « en développant une plus grande coopération au sein d’un plus grand nombre d’acteurs et en réduisant la compétition, la balance pencherait d’un monde multipolaire à un monde de multipartenariat ».ajoute-t-elle encore
    etc

    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2009/07/16/hillary-clinton-est-en-quete-de-partenaires-pour-l-amerique_1219478_3222.html

  20. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    Le NYT a publié un article sur le représentant du petit monde des grandes banques américaines qui a l’oreille d’Obama en ce meoment: Jamie Dimon, patron de la JP Morgan. C’est lui qui a proposé à Bear Stearns de la racheter pour 2$ (la saga est racontée dans « House of Cards »).

    http://www.nytimes.com/2009/07/19/business/19dimon.html?pagewanted=1&hp

    Le problème va bien au delà de l’existence d’une « oligarchie ». Il tient notamment au fait qu’entre le pouvoir politique aux Etats-Unis et le monde la finance, il y a des relations incestueuses permanentes. Les gens qui travaillent dans l’administration américaine ont souvent fait carrière dans les banques et y retourneront par la suite. Deux secrétaires au trésor, Rubin et Paulson, ont été patrons d’une banque, Goldman. Larry Summers, principal conseiller d’Obama travaillait pour un hedge fund, D.E. Shaw. Même le vieux Greenspan, après avoir été patron de la Fed, s’est abaissé à conseiller un hedge fund lequel, – c’est un comble -, a fait fortune en shortant un indice immobilier, c’est-à-dire en profitant de la crise précipitée par la politique de crédit facile du même Greenspan.

    On observe cette symbiose malsaine à tous les niveaux. Pas seulement chez les big shots. Par exemple, un des principaux lobbies financier, la « Securities Industry and Financial Markets Association », vient de lancer une campagne de relations publiques internationale destinée à lutter conre la très mauvaise image des financiers auprès du grand public (ce qu’ils appellent une « réaction populiste »). A cette fin, ce lobby a engagé deux anciens conseillers de l’ancien secrétaire au trésor, Henry Paulson.

    http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601087&sid=aNBWPPxGyWaU

    Un des facteurs qui explique cette symbiose, outre le fait que dans un régime capitaliste (pour l’appeler par son nom) les intérêts privés dominent toujours, c’est le fait que ce monde financier est devenu si complexe que pour tenter de le réguler, on ne peut plus faire appel qu’aux membres de cette corporation car ils les seuls à posséder une connaissance suffisante du système. Par exemple, Gary Gensler, le patron de la « Commodity Futures Trading Commission », l’instance censée réguler le marché des matières premières et désigné par Obama, a travaillé 18 ans chez Goldman en qualité de trader. Et maintenant, fort de ses connaissances, il est appelé à réglementer l’activité de son ancienne boîte, qu,i en compagnie de Morgan Stanley, génère 50% des revenus sur la marché des matières premières. http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601072&sid=aUHZ0H2Pqtr4

  21. Avatar de Wladimir
    Wladimir

    Plutôt d’accord avec cette analyse. Il semblerait bien que l’opération « Too big too fail » soit une réussite. Le choc de septembre 2008 semble absorbé par l’énormité des plans de relance qu’il faudra bien rembourser, mais demain est un autre jour ( de toute façon, on peut faire patienter les créanciers, les transferts technologiques vers les pays émergents avec lesquels on les rembourse ne sont pas terminés) Seul bémol, pour moi, l’ampleur du choc attendu au dernier trimestre 2009. Si cela passe, on se retrouverait sur la branche horizontale du L qui durera le temps que durera le désendettement nécessaire rendu possible grâce à la déflation. On peut imaginer que cette concentration des moyens se déroule aussi dans le secteur industriel ou la réduction de la production favorise l’élagage des entreprises trop faibles pour survivre et récupérées petit à petit par de grosses multinationales. Ainsi les trois crises, l’économique due à la surconsommation favorisée par le surendettement, l’internationale due au déclin du modèle occidental, l’écologique due à l’augmentation de la pollution et au gaspillage des matières premières trouveraient une porte de sortie. Le prix à payer ? Le déclassement d’une grande partie de la classe moyenne (pour les pauvres, c’est déjà fait depuis longtemps), sommée de choisir entre des lendemains qui certes ne chantent pas et le chaos social évité de justesse, et une grisaille tant économique que politique destinée à durer. A vous de choisir, TF1 va vous conseiller utilement.
    Il y a bien sûr des écueils à éviter absolument. L’éventuelle sécession des états fédéraux américains sous les coups de boutoir de la dépression. Jorion n’y croit pas, DeDéfensa l’envisage en prenant l’exemple de l’effondrement de l’empire soviétique. Je n’en sais rien, les USA apparaissant comme un trou noir au niveau de l’état d’esprit réel des citoyens américains. Tout ce que l’on peut dire c’est que certains gouverneurs américains l’ont envisagé publiquement. Bluff ou réelle inquiétude populaire relayée ?
    Une grosse bavure au Moyen-Orient, style bombardement israélien sur l’Iran, entraînant le blocage du détroit d’Ormuz et du pétrole qui y transite. Obama, en tous les cas, fait pression tant qu’il peut sur Israël.
    L’effondrement brutal du dollar entraînant l’effondrement du commerce mondial faute de monnaie de rechange. Les Chinois, conscients qu’ils ont besoin de temps pour réorganiser leur économie et affirmer ainsi leur puissance montante irrésistible, le soutiennent pour l’instant.
    Ainsi va l’économie capitaliste fondamentalement polymorphe et qui faute d’alternative politique trouve en elle-même les ressources nécessaires à son éternelle et vacillante résurrection.
    Bien sûr, les voies de l’histoire sont impénétrables et le cheminement souterrain de la vieille taupe rend son surgissement imprévisible. Mais on peut faire quelques hypothèses plausibles (strictement personnelles, je le souligne, en ce qui me concerne)

  22. Avatar de johannes finckh

    à tous:
    il est certain que ce capitalisme a engendré un régime que l’on peut qualifier d’ »oligarchique » ou néoféodal aussi bien! tous les privilèges en peu de mains qui décident des choses politiques entre copains et coquins!
    Briser la puissance de l’argent même en le rendant serviable au lieu d’être asservissant via la rente des intérêts, tel est l’objectif de la monnaie anticrise, seul moyen de briser l’enrichissement automatique qui se poursuit sans faiblir sous nos yeux. Toutes ces richesses accaparées se font avec la complicité d’une « science économique » totalement dévoyée, asservie, fausse et instrumentalisée au seul service du grand capital qui se contente parfaitement de la nullité des économistes! Et en profite donc!
    Comment comprendre que le courant dominant de l’économie politique ne produit strictement rien de ce qui pourrait remettre l’économie sur pied?
    Ignorer et continuer d’ignorer que notre monnaie traditionnelle génère et accentue tous les déséquilibres dans la répartition des richesses, telle semble être la principale ambition de l’immense majorité des économistes!
    Il est vrai que les représentants des universités sont devenus les laquais du monde financier et surtout payés à produire une pensée inutile et sans conséquences!
    Tant que nous en sommes là, je ne vois, hélàs, pas la possibilité d’un discours politique nouveau!
    D’une certaine façon, les socialistes sont pires que la droite qui, elle, est dans son élément de soutenir et d’encourager l’oligarchie en maintenant les injustices et en les accentuant.
    Mais les socialistes? Ont-ils définitivement abdiqué de toute idée de justice sociale?
    Refuser de voir la mécanique diabolique des intérêts et des intérêts composés pour continuer à délirer sur la « création monétaire via le crédit bancaire », c’est là une tragédie qui dépasse de loin les coups de rapace opérés par l’oligarchie!
    Il y a même, dans cette oligarchie, des personnes, comme George Soros et d’autres, qui savent parfaitement que ce système monétaire est pourri, mais leur métier n’est pas de le réfomer mais de se mettre plein les poches!
    Aussi, je lance un appel solennel que l’on repense la science économique à la base en partant d’une définition claire de la monnaie comme j’en propose régulièrement, avec d’autres geselliens bien sûr! Paul Jorion nous joindra-t-il? Et François Leclerc?
    Le dilettantime des économistes n’a que trop duré!
    jf

  23. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Karluss

    Je connais l’analyse de Jean-Claude Werrebrouck, mais je ne la partage pas.

    En premier lieu, car j’ai appris à me méfier de l’emploi du terme « inéluctabilité », qui demande toujours à être confirmée, ce qu’il est trop tôt pour faire. Parlons d’hypothèse, c’est mieux.

    En second, parce que je ne crois pas que la « planche à billet », qui a certes beaucoup servi dans le passé, va nécessairement se révéler un exutoire utilisé à grande échelle pour gérer une dette publique en très forte croissance. Je remarque que son utilisation est, en tout cas dans l’immédiat, relativement contenue, même aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Il y a aussi des raisons à cela, qui doivent être prises en compte comme le reste.

    A ce propos, je considère plus inquiétant le gonflement des bilans des banques centrales, ainsi que leur accumulation d’actifs toxiques en garantie, même si la gestion de la dette publique future reste donc une énorme interrogation.

    A ce sujet, je vous propose de vous intéresser à l’interview de William Dudley président de la Fed de New York, dans le dernier numéro de The Economist.

    http://www.economist.com/businessfinance/displayStory.cfm?story_id=13768746

  24. Avatar de iGor milhit

    lors d’un WEF à Davos, « quelques-uns » avaient remplacé les panneaux « publicitaires » du Forum avec des panneaux identiques, ne changeant que le slogan. Il était écrit: « la démocratie est une entrave au marché libre », ou quelque chose d’approchant.
    c’est un des éléments qui fait que le terme « oligarchie » est intéressant: il met en évidence ce qui se cache derrière le projet politique de l’école autrichienne (ou pour faire plus large du « néolibéralisme »).
    est-ce que les libéraux ont toujours été démocratiques? le sont-ils? ne seraient-ils pas au fond pour le suffrage censitaire?
    que des manants pas même multimillionnaires croient avoir droit au chapitre est pour eux… comment dire… inélégant?
    « ploutocratie » semble en effet correctement décrire la situation. pourquoi à l’entendre on sent moins le fait que c’est non-démocratique? ça ne devrait pas être le cas…

    la démocratie radicale, voilà qui fait peur à bien des démocrates…

  25. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    Ploutocratie est probablement, dans son étymologie et son emploi, plus conforme. Mais, dans le fil de la discussion engagée, je pense qu’il ne faut pas trop s’attacher au terme dans l’immédiat, pour mieux décrire l’objet lui même, ainsi que les mécanismes de son fonctionnement !Je fais référence, par exemple, à l’article de Rolling Stones à propos de Goldman Sachs.

    Comment la crise va-t-elle évoluer ? Elle est de longue durée, cela est acquis. Des crises financières vont à nouveau survenir, c’est leur ampleur qui fait question. Ce qui est également acquis, c’est que les prémices d’une nouvelle crise sont déjà décelables, alors même que l’actuelle n’est pas réglée. Ce qui est en cause, c’est comment le monde, dans son hétérogénéité économique et sociale va tenter de s’adapter à cette nouvelle donne, quelles nouvelles configurations vont apparaître.

    L’inflation, en tant que politique délibérée, est à la crise actuelle ce que les ventouses sont pour la pharmacologie moderne. Des remèdes dépassés et inadéquats. Les risques inflationnistes sont par contre réels. Mais regardez ce qui se passe en Chine: une bulle financière est bien en train de se créer, alimentée par le desserrement du crédit, mais elle ne « descend » pas dans l’économie et ne crée pas d’inflation (pour l »instant). Son danger est donc ailleurs, dans la perturbation majeure qu’elle peut induire dans le système financier.

  26. Avatar de Ken Avo
    Ken Avo

    « …que les banques ont toujours refusé »

    Je n’arrive toujours pas à comprendre ça.

    Si les banques sont certes « too big to fail » en imposant à l’Etat de leur venir en aide, elles ne sont toutefois certainement pas en position de choisir les modalités de cette aide. Que ce soit éthiquement ou démocratiquement ! Même les plus odieux chantages ont leur limite.

    Roosevelt était nettement plus pugnace ce me semble.
    Jorion parlait un jour du handicap transformable en atout-maître de sa couleur de peau. Pour poursuivre le parallèle, le courage de Roosevelt de même lui venait peut-être en partie son combat contre la maladie et le handicap, lesquels étaient largement ignorés des américains puisqu’il s’ingéniait à ne surtout pas les montrer.
    Mais décidément, ce n’est pas une réalité démontrée jusqu’ici, c’est le moins qu’on puisse dire en terme de combativité.

    Obama est infiment décevant, c’est vraiment triste, Il renie complêtement son discours de campagne s’il n’y a jamais cru même si je peux lui faire ce crédit. Il est question d’un délai « pour voir » comme au poker de 6 mois accordés par les citoyens américains et juger de son travail.
    Cela pourrait-il expliquer d’une façon ou d’une autre cet à-plat-ventrisme détestable ? Je ne le pense pas !
    Alors quoi ??? Mauvaise compréhension des enjeux ? Subit-il des menaces même, pourquoi pas ?

    Peut-être Obama, ayant intégré que les USA sont « foutus » de toute façon à moyen terme et peut-être à court terme, joue-t-il ce qui lui semble être le dernier va-tout, à savoir la poursuite de la course à l’échalotte financière. Ce serait désastreux.

  27. Avatar de Ken Avo
    Ken Avo

    Je disais « Roosevelt était nettement plus pugnace ce me semble. »
    « Couillu » serait plus fidèle par contraste à la déception qu’Obama m’inspire.

  28. Avatar de gil
    gil

    @Michel Ricordel

    Il faut regarder les vidéo de asselineau dont le lien a été mis sur le fil le temps qu’il fait.
    On se pose en effet la question de savoir qui gouverne réellement. Maintenant, avoir une poignée « d’avisés » qui pense et décident pour la masse, ce n’est pas nouveau. ça existe depuis l’antiquité qu’on appel ça une commission de sages, un complot bref les oligarchies ont toujours existés sauf que cette fois c’est une grande partie de la planete que l’oligarchie est en train de se répartir.

  29. Avatar de Quidam
    Quidam

    Erod – samedi 27 septembre | 09:54

    Quand l’irresponsabilité….

    … est érigée en modèle de société, voici les résultats ! Mais cette responsbilité dans le désastre n’est pas seulement le fait de la finance et du dogme capitaliste, il est le fait de notre classe politique, incapable de gérer les budgets nationaux, entraînant les nations dans des conflits dont l’aboutissement et les coûts sont sans commune mesure avec les ambitions proclamées.
    La dérive des pouvoirs démocratiques au profit de collusions d’affairistes promus et encouragés par une caste politique corrompue, permet cette dérive. Désigner les financiers et capitaines d’industries engraissés aux stock-options et aux salaires démentiels, c’est oublier un peu vite les systèmes mis en place, par et pour, le seul profit d’une élite internationalisée, d’une mafia pourrait-on dire, qui confisque les richesse naturelles, ravale le travail humain au rang d’esclavage, détournant les fruits engendrés par ce travail dans une escroquerie planifiée de détournements de capitaux, de jeux monétaires, de caches offshore pour se soustraire à l’impôt, d’escroqueries en tous genres.
    En voulant purifier le système financier, on ne purifiera que la partie émergée et visible de l’iceberg, la partie immergée restera secrète, car de sa discrétion dépend sa survie. Moraliser la vie publique est une entreprise qui relève de l’utopie, la nature humaine est ainsi faite qu’on n’effacera jamais la cupidité , la mégalomanie, et la perversion du pouvoir.
    Seule la stricte gestion de la démocratie, c’est-à-dire la séparation des pouvoirs et leur contrôle serait en mesure d’atténuer les risques sans toutefois les éliminer. Quand verra-t-on des représentants élus ou des banquiers embastillés à cause de leur perversité et de leur concussions ? il suffit d’observer : tous les scandales financiers débouchent soit sur un secret d’Etat qui ferme la porte à toute forme d’investigation soit sur un non lieu. La pègre politico-affairiste a encore de beaux jours devant elle.

    Source: http://www.lepoint.fr/actualites-chroniques/quand-la-tete-est-pourrie/989/0/276972

  30. Avatar de louis delgres
    louis delgres

    inflation,deflation,trappe a liquidite…
    petite question pratique, si nous en avons la possibilite , fait il ou ne faut il pas investir dans l immobilier malgre la chute actuelle pour profiter de la baisse des taux ;pour exemple je suis frontalier avec la suisse et je peux donc emprunter en devise avec un taux variable sans concurrence de 1.8% .

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