L’actualité de la crise : La peste ou le choléra, par François Leclerc

Billet invité.

LA PESTE OU LE CHOLERA ?

Au dire des experts, deux dangers sont dûment répertoriés dans la situation actuelle, comme si nous en manquions. Celui de la croissance exagérée de la dette publique et celui de l’inflation. Cette dernière pouvant réduire le poids de la première, mais cela perturberait encore plus un système financier (qui n’en a pas besoin) et aboutirait à une hausse des taux obligataires contradictoire avec le but recherché.

Il est toujours tentant de prétendre ne pas choisir entre la peste et le choléra. En l’occurrence de tergiverser devant cette équation difficile à résoudre pour les gouvernements, manière classique et discrète de pratiquer la fuite en avant. Mais cela n’a qu’un temps, et personne ne connaît sa durée. Bien entendu, des mesures radicales seraient en théorie toujours envisageables, en décidant de porter enfin le fer dans la plaie bancaire, mais elles sont toujours aussi peu vraisemblables. Que reste-t-il alors de disponible en magasin ? Quitte, si l’on comprend bien, à prendre le risque de la déflation ou, à minima, de s’installer dans une longue période de faible croissance.

Le dernier article d’Ambrose Evans-Pritchard, dans le Telegraph, s’appuie sur la description des mesures drastiques d’économie prises en Irlande, rendue nécessaires par le niveau d’endettement atteint par le pays, pour en tirer quelques enseignements, valables selon lui en Europe et aux Etats-Unis. A la vue d’une croissance de la dette publique partout fulgurante, qui n’est pas prête de se terminer, et du danger persistant de la déflation qu’il estime toujours présent (contrairement à ceux qui crient au loup avec celui de l’inflation), il s’interroge sur la meilleure politique à adopter.

Il préconise de combiner une réduction des dépenses publiques et d’une lutte contre la déflation s’appuyant sur les instruments monétaires. Craignant, dit-il, que ce soit exactement le contraire qui soit choisi, avec des conséquences catastrophiques. « La route vers la ruine », prédit-il. Ce n’est peut-être pas certain pour tous, mais cela l’est sans doute plus pour la Grande-Bretagne, si l’on considère son niveau d’endettement prévisionnel et la faiblesse prévisible de sa monnaie. Mais il n’explique pas quelles coupes devraient être effectuées sur les dépenses, on s’attend au pire.

En Europe, les Allemands s’essayent pourtant à une autre politique. Pour demain, ils cherchent à pousser mondialement les feux de la régulation financière, s’entourant par ailleurs d’une barrière sanitaire, car n’en attendant pas trop. Dans l’immédiat, ils s’opposent à ce que la BCE s’engage dans une création monétaire à leurs yeux inflationniste, repoussant au plus tard possible, grâce à des bad banks, la prise en compte des gigantesques pertes enregistrées par leurs banques. Ils cherchent à obtenir de celles-ci, en contre partie de leur sauvetage, qu’elles réamorcent la pompe du crédit aux entreprises, ou à défaut que la Banque fédérale allemande s’engage sur le marché obligataire, au prix d’une hérésie. Enfin, ils rendent hors la loi au terme de 2016 l’adoption de budgets de l’Etat déficitaires au-delà de 0,35% du PIB. La voie est étroite mais elle est solitaire. Elle signe toutefois un arrêt brutal à tout nouvel approfondissement de la construction européenne.

Tout le monde ne dispose pas des moyens de cette politique, qui suppose cependant pour être tenable que la reprise intervienne vite, permettant aux exportations allemandes de repartir et avec elles toute l’économie. C’est un double pari qui est tenu, à court terme s’agissant de la reprise, et à moyen terme, car l’Allemagne restera toujours aussi vulnérable à une chute de ses exportations, à la faveur d’une nouvelle crise résultant des failles prévisibles de la régulation financière mondiale.

La question reste donc finalement entière. Une nouvelle bulle est en train d’être crée, celle de la dette publique, l’ancienne bulle privée est quant à elle loin d’être totalement dégonflée, une troisième bulle est simultanément en cours de constitution, aux bons soins des méga-banques. Le système financier se résume de plus en plus en une machine à faire des bulles ! En attendant, les actifs toxiques sont parqués n’importe où et comment, dans les livres des banques, dans quelques bad banks déjà crées ou à venir, ou dans les bilans des banques centrales aussi. Ce qui, de tous ces numéros d’acrobatie, est mine de rien tout aussi problématique.

Comment, demain, les Etats vont-ils assurer le remboursement des dettes contractées à la faveur de la crise, surtout si elle se prolonge plus qu’il est aujourd’hui annoncé, avec au mieux une croissance anémique ? Nul ne souhaite l’envisager publiquement encore, car il n’y a pas d’alternative. Faudra-t-il en venir à des mesures extrêmes de réduction des coûts, telles qu’elles sont prises dans l’urgence en Irlande (et en Californie aussi, dans un autre contexte, qui est tout de même la huitième « puissance » économique mondiale et qui ne sortira pas de son bras de fer actuel sans laisser des plumes) ? Quelles seront alors les paramètres sociaux et politiques de cette nouvelle période succédant aux « trente glorieuses » ? Les analystes ne se bousculent pas à ce propos.

Nous pourrions bien assister dans les années à venir à un chassé croisé. Les Etats-Unis se dotant d’un système public de protection de la santé, tandis que l’Europe continuerait de détricoter son filet de protection social. Et les Chinois, afin de développer leur marché intérieur, remettraient sur pied leur propre système de santé délaissé. Comme si, parmi les indicateurs économiques, celui de la santé et du bien être des populations devait être davantage pris en considération, comme contribution enfin reconnue au développement et au calcul de la croissance. Mais que, malheureusement, là où ce bien être était le plus garanti, cela allait devoir diminuer…

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46 réponses à “L’actualité de la crise : La peste ou le choléra, par François Leclerc”

  1. Avatar de Hadrien
    Hadrien

    Dans le même ordre d’idées, suite de mes échanges avec Jean Peyrelevade, avant congés:

    Je reprends la main que vous me tendez:
    -”Rassurez-vous, cher Hadrien(s), je n’invente pas une solution toute faite. J’ai bien une fonction-objectif que, à votre différence, je vais expliciter pour vous…
    Je vous propose donc de maximiser, sous contrainte de ressources naturelles afin de respecter l’environnement, la somme actualisée des consommations agrégées des seuls ménages, jusqu’à l’infini. On peut difficilement être plus favorable aux “individus qui composent la société”.
    C’est bien ce que je pensais:
    Votre objectif, c’est la consommation maximale possible…sous contrainte des ressources naturelles, évidemment. C’est l’objectif du trader londonien, tempéré par le politiquement correct (pour rassurer Corinne Lepage). Votre variable utilité se confond avec la quantité consommée de …n’importe quoi!
    Mais quand comprendrez-vous que le bien-être en ce bas monde dépend moins des quantités consommées, que de la manière d’en profiter et de les partager:
    Aujourd’hui, les jeunes ménages s’épuisent à courrir aprés l’argent en travaillant à deux, négligeant l’éducation et l’équilibre de leurs enfants (sous-cultures, mal bouffe) quand ce n’est pas leur propre existence (divorces, éloignement des ascendants).
    Pour l’ONU, l’OMS et l’Unesco, l’éducation, la nourriture et la santé sont les premiers biens de l’humanité, mais cela ne se mesure pas en consommation: allons-nous inciter nos juniors à redoubler pour consommer le plus de classes possibles, nos estomacs à ingurgiter le plus de caviar possible, nos seniors à tomber malade pour consommer le plus de services possibles à l’hopital?
    Vous voyez bien que la fonction d’utilité… a son utilité!
    Si l’on veut bien interroger les représentants de la stochocratie comme je l’évoquais, on aura peut-être alors la réponse à ce veut l’Homme, et une vraie politique économique…à hauteur d’homme!

    Vous poursuivez par ce que je traduit en langage micro-économique des ménages:
    “Si on s’investit trop, nos économies croîent très vite mais on ne consomme jamais assez pour en tirer tout le bénéfice. Si on s’investit peu, on a un taux instantané de consommation par rapport à notre revenu qui est très élevé (c’est une lapalissade) mais, avec un taux de croissance faible de nos économies, le niveau absolu de consommation atteint après quelques années est beaucoup plus bas que si l’on s’investissait davantage.”
    Vous avez bien raison d’en appeler à Lapalisse, parce que ça… mon arrière grand-mère le savait déjà! Et pas besoin de l’équation de bilan entrées-sorties pour s’en apercevoir!
    Or, je vous rapelle ma remarque à ce sujet:
    “A la veille de la crise, dont les comptes 2009 ne sont pas encore faits, la France était la moins endettée des quatre grands pays de l’UE (Allemagne juste devant elle, GB ensuite, et Italie loin devant au delà de 100%). Ajouter à celà qu’elle était le pays le plus “épargnant” avec un taux dépassant 15% !”
    Et ne nous parlez pas de nos avantages sociaux, de nos services publics, etc. C’est inclus dedans! Nous sommes donc le contraire des “cigales” que vous fustigez!

    Qu’aprés la crise financière, tout nos acquis puissent être remis en cause, de par l’endettement et le chômage subitement accrus, c’est malheureusement à craindre!
    Mais qui aura dilapidé ainsi le travail humain (on parle de dizaines de milliers de milliards de dollards partis en fumée, par dilapidation d’actifs financiers dans le monde)? Ce sont les banques et leurs départements d’affaires, au premier rang desquels leurs responsables, les grands patrons!
    Je pense donc qu’il est inconcient ou cynique de votre part de crier, comme vous le faites encore ici: sus aux ménages, ce sont eux les fautives cigales!

    Aprés la dernière guerre, à la Libération, le Général De Gaulle et ses alliés communistes ont nationalisé tout le secteur bancaire, ce qui fut d’autant plus justifié qu’il avait collaboré avec l’ennemi. Il en fut également ainsi de grands industriels comme M. Renault. La période qui s’en suivit fut qualifiée de “trente glorieuses” (1945-1974), avec une croissance supérieure à celle des Etats-Unis, sur la base des acquis du Front Populaire et de la Libération réunis.
    Mieux: aprés le retour du pouvoir gaulliste jusqu’à la fin de la période sus-dite, la France connut la même croissance, avec une politique de grands travaux dans le secteur nationalisé au détriment de la Bourse, De Gaulle s’interdisant de gouverner “à la corbeille”.
    L’arrivée au pouvoir de Giscard d’Estaing (UDF, ancêtre du Modem)en 1974, et l’entrée du Royaume Uni dans l’Europe qui l’avait précédée de peu, sonnèrent le glas des “trente glorieuses”. Et qu’on ne nous dise pas que la faute en incombe au premier choc pétrolier, car les Etats Unis continuérent à connaître la même croissance, la notre passant simplement en dessous, pour s’affaiblir encore davantage à chaque élargissement européen, contrairement aux prédictions libérales d’un grand marché profitable à tous!
    Aujourd’hui, les lobbies présents auprés de l’OMC, sous la houlette du trés libéral et trés catholique Pascal Lamy, nous enfoncent encore un peu plus: l’élargissement de l’Europe libérale ne leur suffit plus pour la “concurrence libre et…trés faussée” des pays à bas salaires et sans protection sociale. La Chine est le nouvel Eldorado, qui permettra longtemps, vu la masse paysane d’un milliard en réserve, de faire peser une pression autrement plus efficace sur ces “salauds de ménages” qui font de la résistance en France!

    Il est grand temps de “se libérer des libéraux” dont l’idéologie est non seulement sans fondements réels, ce qui a toujours été le cas, mais entraine nos pays vers une catastrophe sociologique bien plus sûre et plus rapide que les deux ou trois degrés de réchauffement, d’ici la fin du siècle, qu’on nous décrit comme catastrophe écologique!

    CONCLUSIONS…provisoires

    Il est temps, aprés tous nos points de désaccord, que je rende justice sur l’essentiel à Jean Peyrelevade:
    Sa dernière proposition:
    “maximiser, sous contrainte de ressources naturelles afin de respecter l’environnement, la somme actualisée des consommations agrégées des seuls ménages, jusqu’à l’infini” (sous réserve d’une pondération temporelle qui efface l’effet de la durée infinie T)
    a le mérite de poser le problème de la manière “sociale” qui m’agrée:
    C’est l’optimisation d’un unique critère collectif de type Paretien, formulation qui est bien de type coopératif (plus exactement “coopération conflictuelle”, comme on dit en économie)

    Mes sévères remarques ont porté sur l’incomplétude de l’objectif consommation qui doit être remplacé par l’objectif économique bien connu qu’est l’utilité, dont je détaille ici l’importance des implications:
    L’utilité est une fonction scalaire qui peut avoir pour arguments les consommations en particulier, mais aussi tout ce qui n’est pas réductible à une consommation.
    Ainsi, le temps libre, qui fut un argument pour la Gauche, a bel et bien une utilité ou “valeur” qui n’apparait pas dans la consommation bien qu’elle conditionne le bonheur présent et l’avenir (loisirs, éducation familiale, etc.). De même, la culture ne saurait se réduire au nombre de livres achetés ou d’oeuvres d’art possédées (bibliothèques et musées sont là pour y pourvoir de manière collective). Etc.
    On rejoint bien là ce que j’évoquais au début de ces échanges: l’optimisation d’un “épanouissement collectif”, ou BNB (bonheur national brut) déjà évoqué par d’autres.
    Ce remplacement de l’ expression “consommations agrégées” par l’expression “utilités agrégées” a une conséquence importante en démocratie, ou tous les individus (ou ménages) sont égaux en droit:
    Si l’utilité, peut s’édicter de manière trés différente selon chacun, l’étendue de ses valeurs doit avoir une limite (pour éviter l’ambiguité de l’infini) identique pour tous (pour l’égalité en droit). Sans cela, un Antoine Zacharias, qui conclut son année de départ de la société Vinci par 274 millions d’Euros, pourrait peser 20 000 fois ce que pèse le salarié au smic dans le critère d’optimisation. C’est bien ce à quoi aboutit l’idéologie libérale de l’enrichissement global maximum (”La richesse des nations”).
    Or, la satisfaction pour Antoine Zacharias, qui en avait vu d’autres, d’empôcher 274 millions à son départ, n’est guère humainement supérieure à celle du smicard dont on doublerait (ou triplerait, etc.) le salaire, elle-même sans doute inférieure à celle du chômeur longue durée qui trouverait enfin un emploi salvateur pour lui et sa famille.
    D’où, comme je le notais, l’utilité…des fonctions d’utilité, au lieu de la consommation qui nous ramènerait au PIB.
    Avec cette définition raisonnée, on commence à comprendre pourquoi le classement mondial des nations en fonction du “bien vivre”, (à cet égard, la France figure au tout premier rang, selon les sondages éffectués), ne correspond en rien à celui du PIB par tête, ni de la richesse cumulée.

    Cette démarche a un mérite, concernant l’aspect dynamique temporel:
    Dans toute perception animale ou humaine (et la sensation de bien-être ou de bonheur en est une), les biologistes ont remarqué que l’effet rendu par la variation de la cause est de type logarithmique. Ainsi a-t-on inventé l’unité logarithmique qu’est le deciBell. Bien connu en perception acoustique, on la retrouve en probabilité pour définir la vraisemblance (ce qui n’est pas sans lien avec notre propos).
    Pour Don Juan, comme pour tout être humain, le bénéfice d’une Nième conquête ne saurait se comparer que logarithmiquement au souvenir de la première (aux variations aléatoires prés de l’échantillon en cause).
    Il en va de même, sans doute, avec “le progrés” et les conquêtes technologiques qu’il implique. La progression semble accélérée, mais le logarithme sus-dit de leur perception nous ramène probablement à de plus justes proportions quant à leurs bénéfices.
    On peut donc présumer que leur accumulation intervient également de manière logarithmique dans la fonction d’utilité qu’en perçoivent les humains.

    Si, donc, comme le conçoit Jean Peyrelevade, l’effort et la jouissance doivent être mis en balance dans une perspective temporelle, leur valeur actualisée doit en tenir compte, d’autant qu’un second effet s’y rajoute:

    Outre l’effet logarithmique sur les amplitudes, les systèmes biologiques sont rarement réversibles et présentent une hystérésis: le chemin parcouru dans un sens n’est jamais le même qu’en sens inverse. En clair, la décroissance n’a pas des conséquences symétriques de celles de la croissance.
    Ainsi, l’évolution d’une population en auto-subsistance, comme ce fut le cas pour la Chine rurale, vers de nouvelles conditions de vie convoitées, a pu s’effectuer par la force des choses. A l’inverse, un retour forcé de nos populations en sens inverse, aussi court soit-il, aurait des effets catastrophiques, et produirait des familles SDF, plus massivement encore que ce n’est le cas actuellement aux USA, suite à l’insolvabilité des “subprime”.
    Cette irreversibilité a une conséquence sur l’aspect, non plus temporel tel qu’évoqué par Jean Peyrelevade, mais spatial:
    L’agent socio-économique connaît une évolution dans le temps, mais se trouve également distribué à la surface de la terre, dans des conditions sensiblement différentes. Contrairement aux molécules d’un gaz qui ont une énergie réversible, la température, les agents socio-économiques doivent être traités en fonction des attendus sus-dits.
    C’est dire si sont irréfléchis les actes dénoncés dans mon précédent message, de ceux qui ont imposé l’idéologie de la globalisation à marche forcée, à l’ Europe tout d’abord, mais surtout au Monde.

    A la lumière de ces réflexions, sans doute Jean Peyrelevade pourra-t-il comprendre pourquoi j’attendais tout autre chose de son dernier livre (Sarkozy: l’erreur historique), ainsi que de son ambition actuelle sur la blogosphère (La refondation…).

  2. Avatar de Marquis de Laplace
    Marquis de Laplace

    Peux-t-on être à ce point idiot, voilà ce que je me disais en lisant l’article suivant du financial times:

    http://www.ft.com/cms/s/0/c58fc3f0-7497-11de-8ad5-00144feabdc0.html?nclick_check=1

    En particulier, ceci:
     »
    J’ean-Pierre Jouyet, chairman of the Autorité des Marchés Financiers, the French regulator, told the FT that disagreement between the two countries over how to regulate trading in these complex products could hinder a European solution and drive business to the US.

    If Europe cannot agree and falls behind, trading will be done with the clearing system of the US. Because they have the technology, they have the savoir faire, …”
    (mon souligné)

    Le pauvre Jouyet n’a tiré strictement aucun leçon de ce qui s’est passé. Il est ébahi devant le « savoir faire » américain qui a mis tout le système financier de la planète. Peux-t-on être à ce point sadique, ou carrément si stupide?

    Car, si tous les produits dérivés ne se retrouveront qu’aux USA, et si les européens sont suffisamment sage d’interdire à leurs compagines, leur banques et leurs gestionnaires de fonds de participer à ces lotto à l’usage de psychopathe social, il ne reste plus qu’à sabler le champagne dans les parlements européens: dans 10 ans il ne restera plus de pouvoir financier réel (et industriel) aux USA et tout devra se fera en Europe (et en Chine) !

  3. Avatar de innocent
    innocent

    @Hadrien
    « Aprés la dernière guerre, à la Libération, le Général De Gaulle et ses alliés communistes ont nationalisé tout le secteur bancaire, ce qui fut d’autant plus justifié qu’il avait collaboré avec l’ennemi. »

    La crise actuelle, n’y a t’ il pas en quelque sorte, une collaboration avec l’ennemi, cet ennemi étant insaisissable, indéfinissable !! je ne vais pas dans le sens d’une théorie du complot, mais les incompétences qui ont créé ce chaos ne sont t’ elles pas l’ennemi !! A part une campagne de presse envers les « banquiers » , rien , aucune sanctions.. si ce n’est leurs avoir laisser redéfinir les régles du jeu..

  4. Avatar de Michel MARTIN

    Pourquoi l’état ne pourrait-il pas recréer des banques nationales pour faire tourner l’économie et arrêter de renflouer les banques privées qui font faillite?

  5. Avatar de fujisan

    @François Leclerc
    Vous oubliez les privatisations. Sport favori des néolibéraux.
    Tout dans les mains du privé, pour faire du fric uniquement avec ce qui est rentable. Ne nous leurrons pas, « on » nous vend déjà l’idée d’un service public qui devrait être rentable, qu’il faudrait rationaliser, auditer… Fini la notion de service public?

    Historiquement, on remarquera que les gouvernements ont souvent cherché la voie de la facilité par l’inflation. Pour le coup, c’est plutôt la déflation. Personellement, je dirais plutôt que les comportements ont changé, ou vont devoir changer, pour revenir à des niveaux d’endettement soutenable.

  6. Avatar de Cedric
    Cedric

    @ michel martin

    C’est déjà ce qu’elles font : 5 milliards pour la BPCE, idem pour BNP et CA…. ces prêts peuvent se transformer en actions.
    Les banques françaises ne pourront pas rembourser donc….
    La prise de pouvoir est pour bientôt et elle a déjà commencer : Perol au BPCE, intusion dans le choix pour société général….ce n’est qu’un début.

    Et si le prêt servait à ça???

  7. Avatar de Cedric
    Cedric

    @ Paul Jorion

    Merci pour cet article.
    J’ai toujours pensé que ce qu’il fallait suivre c’était le taux d’inflation (ou inflation négative comme dirait lagarde).
    Je ne sais quel est le plus grand danger : la déflation ou l’inflation incontrollée.

  8. Avatar de Cedric
    Cedric

    @ michel martin (corrigé)

    C’est déjà ce qu’elles font : 5 milliards pour la BPCE, idem pour BNP et CA…. ces prêts peuvent se transformer en actions.
    Les banques françaises ne pourront pas rembourser donc….
    La prise de pouvoir est pour bientôt et elle a déjà commencé : Perol au BPCE, intrusion dans le choix du PDG pour société général….ce n’est qu’un début.

    Et si le prêt d’état servait à ça???

  9. Avatar de Boukovski
    Boukovski

    @ Hadrien.

    En effet. On peut bien garder la consommation comme moteur de la croissance mais en l’affectant d’un caractère qualitatif et certainement pas quantitatif. Les besoins ne sont infinis que si l’on inclu dans la définition des besoins quantité de choses qui n’ont pas à y être. On sait depuis longtemps qe nos indicateurs sont biaisés, le critèr du PIB n’est pas vraiment pertinent. La consommation certes, mais pourvu également que l’on ne fasse pas entrer dans le circuit économique une « richesse » artificielle créée avec de l’argent « créé à partir de rien ».

  10. Avatar de Alexis
    Alexis

    @ F. Leclerc, merci pour votre article, clair et brillant comme d’habitude.
    1- Question naïve à Hadrien :
    “maximiser, sous contrainte de ressources naturelles afin de respecter l’environnement, la somme actualisée des consommations agrégées des seuls ménages, jusqu’à l’infini”
    Jusqu’à l’infini ? Vraiment ? avec des ressources finies qu’une consommation (définition du dico : détruire par l’usage) croissante épuise de façon exponentielle et dont une consommation constante épuisera de toutes façon la manne à plus ou moins court terme ? Il ne s’agit pas seulement de « respecter l’environnement », mais de préserver l’avenir matériel de nos successeurs… Quand un pic de production est atteint (peu importe lequel et quand), la deuxième moitié des ressources à exploiter n’a rien à voir avec la première partie (celle qui fut croissante) car l’énergie nécessaire pour l’extraire est, elle, croissante. Au final, arrive le moment fatal où le ratio énergie produite / énergie dépensée pour l’extraire est égal à 1 (un). On arrête donc l’exploitation de la ressource, même s’il en reste.

    2- Questions naïves globales :
    – Une augmentation des impôts sur les revenus (tout les revenus !) et un transfert des taxes sociales des revenus du travail vers tout les revenus (généralisation de la CSG), sont-ils de mauvaises idées, dans l’absolu ? On se doute bien que les plus riches n’en veulent pas, mais pour les gueux de mon espèce cela ne changera rien !
    – En quoi la déflation serait-elle préférable à son contraire ? Parce qu’elle garanti le bas de laine des (gros) épargnants, les stocks options et autres réserves ?

  11. Avatar de BA
    BA

    La banque, le crédit, la monnaie sont des services publics.

    La banque, le crédit, la monnaie ne doivent remplir qu’une seule mission : une mission de service public.

    La banque, le crédit, la monnaie doivent être nationalisés.

  12. […] Oku:  Blog de Paul Jorion » L'actualité de la crise : La peste ou le … Tags: antoine, chansons, consommer, culture, economie, europe, formatage, france, […]

  13. Avatar de Patriste
    Patriste

    @ Cedric et Alexis

    La différence entre hyper-inflation et déflation est surtout une question de générations :

    L’hyper-inflation favorise les jeunes (population à fort potentiel de travail) au détriment des vieux (population à fort taux d’épargne), vu que le pouvoir d’achat d’une heure de travail varie assez peu alors que l’hyper-inflation grignotte l’épargne rapidement.

    La déflation produit exactement l’effet inverse : l’épargne est florissante (ou tout au moins peu/pas affectée par l’inflation) alors que le taux de chomage qui caractérise ces périodes affecte principalement les jeunes.

    L’image est un peu simpliste mais cela devrait suffire pour comprendre le topo. A noter que les U.S.A s’engagent fortement dans une politique inflationniste alors que l’Europe se dirige tout droit vers une déflation dont le terme reste assez flou pour le moment. Il y a quand même une différence d’efficacité : la politique européenne est sûre d’obtenir une période de déflation avec une faible inflation monétaire, alors que la politique US ne garantit pas d’obtenir le but recherché, dans le pire des cas il est possible d’aboutir à une période de slumpflation (i.e. une récession accompagnée d’une forte inflation).

    D’où « la Vieille Europe » peut-être…

  14. Avatar de Marquis de Laplace
    Marquis de Laplace

    @patriste

    « L’hyper-inflation favorise les jeunes (population à fort potentiel de travail) au détriment des vieux (population à fort taux d’épargne), vu que le pouvoir d’achat d’une heure de travail varie assez peu alors que l’hyper-inflation grignotte l’épargne rapidement. »

    Non, car ce qui arrive c’est qu’un jeune est en grande demande pour des biens durables, maison, voiture, électro-ménager, mais le prix de ces biens s’envolent rapidement alors que ses maigres épargnes économisées pour cela sont toujours en retard avec l’inflation des biens durables. Je l’ai observé de visu lors d’un séjour au Costa-Rica il y a de nombreuses années: les jeunes restaient chez leur parents et leur économies étaient utilisées pour payer des objets de petits « luxe » au lieu d’être économisé pour une éventuelle maison car dans leur tête il n’y avait aucune chance qu’il pourrait s’en procurer une compte tenu dans la hausse soutenue de leur prix (tous les personnes plus agées investissait massivement dans le logement parce que justement l’épargne normale ne donnait aucun rendement réel)

    « La déflation produit exactement l’effet inverse : l’épargne est florissante (ou tout au moins peu/pas affectée par l’inflation) alors que le taux de chomage qui caractérise ces périodes affecte principalement les jeunes. »

    J’ai observé exactement l’inverse en Uruguay après la crise déflationiste de 2002. Les jeunes maintenant ont les moyens d’y acheter des logements (délabrés) à bris incroyablement bas qu’ils retapent. Les vieux ont perdus de vastes sommes dans de mauvais placements et les intérêts pratiquement nuls de leur placement sont devenus insuffisants.

    La différence:
    – en période de déflation les grands gagnant sont ceux qui n’ont pas de dettes et ceux à bas revenus: c’est souvent le cas des jeunes qui n’ont pas de dettes, et qui peuvent « voler » les emplois des plus vieux devenus trop coûteux pour les entreprises car le salaire des « vieux » est beaucoup plus élevé que celui des jeunes et les entreprises n’ont aucun choix que de couper *drastiquement* dans leur coût d’opération.
    – en période d’inflation les grands gagnants sont ceux qui se sont le plus endettés et qui sont en période de repaiement de leur dette: c’est souvent le cas des familles de la classe moyenne avec nombreux enfants terminant leurs études.

  15. Avatar de gil
    gil

    @BA
    ça change pas grand chose, on a vu avec le CL

  16. Avatar de archie
    archie

    Merci, Marquis de Laplace de ces précisions.

    Me vient toutefois une idée: qu’il faille au niveau macro-économique définir des régimes d’inflation et de déflation en fonction des variations globales de diverses agrégats sur les masses monétaires, soit; mais quand on en vient aux conséquences, c’est aux notions de hausse ou baisse des prix et/ou des revenus qu’on fait allusion.
    Le lien mécanique d’un état d’inflation « macro-économique » à un phénomène de hausse de prix et des salaires et sa répercussion sur l’emploi (voir les différentes interprétations de la courbe de Phillips) se déduit peut-être rigoureusement dans le cadre simplifié d’une économie assez « homogène » mais les écarts de situation, même à travers nos sociétés occidentales (donc sans aller comparer des situations à travers la planète) pourraient bien permettre l’émergence de régimes inhomogènes reposant sur une segmentation de la population en divers groupes qui, en fonction de leurs revenus et de la part de certains biens dans leur « panier d’achat », subiraient les uns un régime apparemment inflationniste, les autres un régime apparemment déflationniste.

    Il est bien possible qu’on puisse prouver que cet état « en mosaïque » est moins favorable globalement que l’état homogène et qu’on en déduise que ces « poches » inhomogènes devraient se résorber « naturellement » mais il existe de nombreux exemples de systèmes physiques qui exhibent cette caractéristique d’avoir un état stable homogène et des états métastables inhomogènes dont la durée de vie peut être aussi longue que l’on veut en l’absence de forte perturbation.
    C’est toute la différence entre métastabilité et instabilité: ce n’est pas suffisant de prouver qu’un état a une énergie supérieure à celle de l’état d’équilibre pour conclure à sa nécessaire relaxation vers l’état d’équilibre; encore faut-il qu’il existe un chemin qui le mène de façon continue et monotone vers cet état d’équilibre.

    D’une certaine façon, c’est un peu ce qu’on a vécu ces dernières années où la hausse continue des loyers et de l’énergie a été essentiellement ressentie par les catégories les plus modestes alors que ces hausses étaient en grande partie effacées par la baisse non moins continue des biens d’équipements pour les catégories les plus favorisées: hausse des prix et salaires bloqués en bas de l’échelle, hausse des salaires et baisse des prix en haut de l’échelle … dans ces conditions, que peuvent valoir les notions macro-économiques ?

  17. Avatar de Karluss

    @ gil
    il est vrai que le CL est intervenu au sein de manoeuvres et d’investissements douteux très éloignés d’une mission de service public. Il faut pas mettre des marhands de tapis aux commandes.

  18. Avatar de Karluss

    @ Patriste et au Marquis

    il y a divers types d’inflation, le fameux panier de la ménagère et l’inflation des actifs causée par les bulles. L’inflation reste favorable à la dette des ménages si les revenus augmentent, ce n’est pas toujours évident. Le primo-accedant, plutôt jeune, en immobilier ne peut plus investir et va bénéficier de la déflation des biens tandis que l’épargne investie sur des actifs sensibles (l’immobilier, les actions…) va se dévaloriser et réduire les patrimoines des plus anciens.
    On peut tourner les scénarios dans d’autres interprétations et représentations.
    Je suis heureux que François Leclerc planche sur le sujet, il « planche » et fait des billets ! 😉

  19. Avatar de BA
    BA

    Gil écrit à propos de la nationalisation des banques :  » ça change pas grand chose, on a vu avec le CL  »

    Ben si, justement.

    Le Crédit Lyonnais, banque nationalisée, n’a pas agi comme un service public.

    Le Crédit Lyonnais, banque nationalisée, a agi comme n’importe quelle banque privée : le Crédit Lyonnais a agi en cherchant à gagner le plus d’argent possible, en investissant des sommes colossales dans des coups foireux, etc.

    Le Crédit Lyonnais a agi comme une banque privée, et donc le résultat a été comme d’habitude : un désastre.

    La banque est une activité trop sérieuse pour être confiée au secteur privé. Les banques doivent être nationalisées.

    Le gouvernement français doit donner comme UNIQUE mission aux banques : remplir une mission de service public (c’est-à-dire faire le contraire que ce qu’a fait le Crédit Lyonnais dans les années 1990).

  20. Avatar de Karluss

    je voulais dire « marchands de tapis » et non marhands, même si c’est marrant comme lapsus scriptural… 🙂

  21. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    N’oublions pas que le monde est un marché unique sans exportations vers Mars ou Venus, Jupiter etc. Les exportations (le différentiel des balances commerciales) des uns sont les dettes des autres, ainsi personne ne peut être un acheteur majoritaire à la longue… La planète est homothétique au village, à l’entreprise. Ce qui ne fonctionne pas en petit ne fonctionne pas en grand…

    D’autre part si la solution existait, on l’aurait appliquée. En fait, peut être que de lancer une inflation conséquente serait une bonne chose ? Elle permettrait d’anéantir à terme l’argent et de remettre les compteurs à zero ? Si l’on ne réinitialise pas le système, la dette reste, et il n’y a pas de solution du tout. Inutile de rêver à un marché qui prendrait la relève, comme je l’ai dit le monde étant fini la dette est inamovible. Si les chinois créaient par miracle un marché intérieur il le feraient en exportant et donc le flux de devises arrivant pour créditer leurs comptes manquerait aux acheteurs externes.

    Avec chaque licenciement le marché se réduit, comme avec chaque gain de productivité. La limite de la productivité étant la multiplication des pains de Jésus, où personne ne travaille et aucun salaire n’est distribué, la marchandise ne peut qu’être donnée.

    Et cette limite de la productivité est ce vers quoi l’on tend.

    L

  22. Avatar de Boukovski
    Boukovski

    Sur l’omniscience des « marchés »… et l’intelligence du thermomètre.

    « Les indices enregistrent rien moins que leur deuxième meilleure performance hebdomadaire depuis la période du 9 au 13 mars… mais il ne s’agit pas, loin s’en faut, d’un sursaut motivé par un effondrement de 25% des cours en l’espace de deux mois ».

    « Quelle que soit l’explication proposée aux épargnants non avertis (aujourd’hui, ce sont les résultats d’Intel, début juin, c’étaient la hausse des ventes d’une chaîne magasins vendant des articles de bricolage), il ne s’agit que d’une gesticulation de prestidigitateur destinée à détourner l’attention d’une réalité qui dérange. Lorsque les marchés deviennent étroits et indécis, il est facile de créer de toute pièce une spirale haussière ou baissière qui laisse une majorité de spéculateurs K-O ».

    « La règle de base consiste à prendre le maximum d’opérateurs à contre-pied puis de leur infliger très vite, sans leur laisser le temps d’analyser la situation, des pertes qu’ils jugent insupportable. De telle sorte qu’en inversant leurs positions en catastrophe, ils alimentent eux-mêmes la tendance inverse de celle qu’ils anticipaient ».

    Philippe Béchade (Cercle Finances) 16/07/09

    ———-

    « Les places boursières ont aligné la semaine passée cinq séances de hausse consécutives. Ce rally serait motivé par un vent d’optimisme consécutif à quelques bons trimestriels — les mauvais, plus nombreux, étant littéralement ignorés — et par des achats réalisés par des investisseurs qui auraient voulu sauter dans le train en marche. En réalité, la prise à contre-pied d’une majorité d’opérateurs baissiers (certains ayant pris de gros risques sur les options) serait à l’origine d’une vague de rachat panique. C’est ce qui s’appelle un short squeeze.

    Et cela fonctionne indifféremment dans un marché baissier ou haussier, indépendamment de la tendance de fond. C’est un mouvement technique où la brutalité du retournement, avec ou sans lien réel avec la conjoncture, constitue la clé du succès.

    Les commentateurs n’en finissent pas de s’extasier sur une vélocité haussière d’une intensité jamais observée. Le CAC 40 a repris 250 points sans qu’aucune correction intermédiaire — même symbolique — ne se dessine dans le tracé de la courbe ascendante.

    Il s’agit d’un phénomène de plus en plus fréquent baptisé « tendance en ligne ». Il permet de mesurer la puissance et l’emprise considérables de programmes de trading automatisés, qui gomment toutes les aspérités naturelles d’un marché normalement influencé par la psychologie humaine.

    En Europe comme aux Etats-Unis, le total des gains hebdomadaires surpasse tout ce qui n’a jamais été observé dans un marché qui ne se relève pas d’un krach de -25% en quelques semaines ou en quelques mois. A Francfort, par exemple, l’effacement des pertes des cinq semaines précédentes en seulement cinq séances est un évènement tout simplement jamais observé au cours des 20 dernières années. Le DAX 30 a bondi de 10%, de 4 540 points lundi à 5 010 points vendredi midi.

    Cela tient presque du prodige compte tenu des éléments d’actualité particulièrement contradictoires des dernières séances : profits prodigieux de Goldman Sachs ou de JP Morgan sur les activités de marché mais plongeon des vente de Sony Ericsson… chute de 73% des bénéfices de Nokia… chute de 50% des profits de General Electric… dégradation du marché du crédit immobilier ou du crédit à la consommation pour les banques de réseau américaines.

    Si l’on examine dans le détail la plupart des trimestriels « supérieurs aux estimations », il apparaît clairement que les gains excédentaires proviennent des réductions de coûts et non d’une embellie dans les bénéfices générés par l’activité de base ».

    Philippe Béchade (Cercle Finances) 20/07/09

  23. Avatar de waccsa
    waccsa

    @ BA
    Pas besoin de nationaliser les banques pour tenter de garantir la valeur de la monnaie et sa circulation dans l’économie : une séparation étanche entre banque de dépôts et banque de prêts pourrait faire l’affaire, si on y ajoute l’interdiction ou la stricte limitation des réserves fractionnaires.

    Sans le système de réserves pleines, votre proposition me parait contradictoire car je ne vois pas comment on peut garantir sur la durée la valeur de la monnaie si le crédit est considéré comme un service public ?

    Pour ma part, je considèrerais la monnaie non comme un service public, mais plutôt comme un bien commun.

  24. Avatar de Marquis de Laplace
    Marquis de Laplace

    @archie

    « mais les écarts de situation, même à travers nos sociétés occidentales (donc sans aller comparer des situations à travers la planète) pourraient bien permettre l’émergence de régimes inhomogènes reposant sur une segmentation de la population en divers groupes qui, en fonction de leurs revenus et de la part de certains biens dans leur “panier d’achat”, subiraient les uns un régime apparemment inflationniste, les autres un régime apparemment déflationniste. »

    C’est parfaitement vrai! Excellent point trop souvent ignoré par les statistiques « officielles ».

    C’est d’autant plus vrai que dans un pays en Amérique Latine où les dollars US et la monnaie locale sont présents côte-à-côte, un même bien peut voir sa valeur augmenter dans une monnaie et diminuer dans l’autre en même temps, et donc la situation sera vécue différemment en fonction de la % de ses biens qui est ou suit la monnaie locale ou américaine.

  25. Avatar de BA
    BA

    @ waccsa

    1- Il y a des activités humaines qui doivent dépendre du secteur privé.

    2- Il y a des activités humaines qui doivent être en-dehors du secteur privé. Ces activités humaines relèvent du service public car elles concernent tout le monde et car elles sont vitales. Exemple : la banque, le crédit, la monnaie. Ces activités humaines doivent être gérées par le gouvernement car le gouvernement présentent deux caractéristiques très importantes :

    – première caractéristique : le gouvernement est responsable devant l’Assemblée Nationale, elle-même élue au suffrage universel direct. Le gouvernement est donc légitime. Sa légitimité est incontestable.

    – Seconde caractéristique : le gouvernement est virable. Si le peuple n’est pas satisfait de son gouvernement, le peuple peut virer le gouvernement tous les cinq ans lors des élections législatives.

    Après la nationalisation des banques, le gouvernement devrait leur préciser quelle est leur unique mission : remplir une mission de service public.

    Dans le cas particulier de la Banque de France, sa mission ne devrait pas être de  » tenter de garantir la valeur de la monnaie et sa circulation dans l’économie « . Garantir la valeur de la monnaie ne devrait pas être la mission de la Banque de France. A mon avis, le gouvernement devrait donner comme unique mission à la Banque de France : le plein-emploi, la lutte contre le chômage. Tout le reste devrait être secondaire.

  26. Avatar de blackhole
    blackhole

    @BA

    Vous croyez encore à la démocratie…
    De quelle démocratie parlez-vous? Les élections législatives ou présidentielles? Laissez-moi rire…

    Je suis belge et c’st la même chose chez nous…

  27. Avatar de gil
    gil

    @BA

    avec des états qui preferent taper dans l’argent public pour renflouer les banques plutot que de laisser certains joueurs couler comme ils le méritent, je ne vois pas quelle meileure gestion on pourrait attendre. D’alleurs le CL nationalisé n a pas été empeché d’agir de la sorte. L’état patron est souvent bien pire.

  28. Avatar de gil
    gil

    @blackhole

    Tu as raison, et ça faitun bout de temps que ceux pour qui on vote ne décident en réalité presque plus rien.

  29. Avatar de johannes finckh

    @ tous:
    si, dans ce contexte, les banques centrales se décidaient à émettre une monnaie anticrise, nous en aurions très vite fini avec l’enfoncement dans ces crises systémiques consécutives des bulles.
    Cela oterait par là-même à quiconque le pouvoir d’entraver la circulation monétaire, et la redistribution des richesses s’opérerait sans la moindre contrainte à la croissance!

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