Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Écrire un nouveau livre est toujours une entreprise enthousiasmante et je viens de mettre le point final à celui qui sera pour moi le dixième : « L’argent mode d’emploi ».
Entreprise enthousiasmante, même si les quinze derniers jours se transforment invariablement en épreuve et ceci pour deux raisons : la première, banale, est qu’on calcule toujours mal le temps qu’il faudra, si bien que durant la dernière ligne droite, les journées s’allongent inexorablement : 11 heures, 12 heures, 13 heures de travail… Mais cette première raison n’est pas la pire : la pire, c’est que les derniers jours sont passés essentiellement à se relire : des passages qu’on connaît déjà, d’abord pour les avoir rédigés soi-même, et qu’on doit ensuite relire non pas une, mais cinq, six fois… loin, si loin, de la partie créative de l’écriture : le plaisir de coucher sur le papier des idées dont on ne se doutait pas qu’on irait un jour les penser.
Donc, c’est fait. J’espère apporter du neuf par rapport à ce qu’on lit d’habitude sur l’argent, et j’ai d’ores et déjà été rassuré sur ce point par ceux qui m’ont répété au fil des mois que « tous les auteurs » pensent le contraire de ce que j’avance. Contredire n’était pas le but visé mais plutôt repartir sur des bases plus saines sur la question, les approches faisant autorité étant, comme les événements récents l’ont cruellement rappelé, sur une voie de garage depuis cent ans au moins.
J’irriterai sans doute ceux qui considèrent comme un aspect crucial du problème une question qui m’apparaît essentiellement fondée sur un malentendu, et à laquelle je ne consacre qu’un minimum de pages. Je décevrai aussi ceux qui considèrent la monnaie comme l’élément central de la crise que nous traversons et sa réforme comme le principal moyen d’en sortir.
L’argent procure certainement un excellent angle d’attaque pour comprendre la crise, ne serait-ce que parce les quantités colossales qui en ont été perdues distinguent celle-ci des précédentes. Mais l’argent s’avère aussi à l’examen être l’outil d’échange relativement neutre qu’on vise à ce qu’il soit et ce n’est pas lui le responsable, ni même l’usage qu’on en fait. Le problème avec l’argent ne vient pas de lui mais de nous : de notre tolérance infinie pour la manière grotesque dont il se répartit au sein de nos sociétés.
Et puisque nous sommes le 14 juillet, j’aimerais formuler cela dans une perspective pertinente par rapport à l’événement que nous commémorons aujourd’hui. Nos sociétés d’origine européenne, ainsi que certaines autres, portent toujours la marque du fait que ce sont des guerriers qui donnèrent sa forme originelle à nos systèmes politiques : c’est l’usage de la force non seulement qui garantit leur fonctionnement mais on le retrouve encore à la source du commandement de type militaire qui caractérise encore aujourd’hui la plupart de nos institutions, des administrations publiques aux entreprises privées.
La puissance de l’argent est apparue et a alors rapidement rivalisé avec celle de la force, jusqu’à finir par se substituer à elle. Il est non seulement vrai aujourd’hui qu’il existe une péréquation entre elles permettant d’obtenir tant d’argent pour tant de force brute ou tant de force brute pour tant d’argent, mais il est vrai aussi qu’il existe très peu de choses que seule la force permettait d’obtenir autrefois et que l’argent ne procure aujourd’hui aussi bien.
Les révolutions comme la Révolution Française charrient des idéaux dont la séquence révèle la marche de la Raison. Elles entérinent aussi des glissements structurels sans rapport évident avec les représentations que s’en font ceux qui montent aux barricades en chantant et paient souvent de leur vie leur élan révolutionnaire. Ceux d’entre eux qui réussirent à tirer les marrons du feu se gardèrent bien de remettre en cause la nouvelle puissance qui avait rendu caduque le pouvoir que la force brute conférait jusque-là. L’autorité fondée sur celle-ci s’était effondrée sous son propre poids et il en va de même aujourd’hui de celle qui l’avait remplacée lors des événements dont nous fêtons l’anniversaire. Le pouvoir de l’argent avait remplacé celui de la force brute. Quelle est la puissance qui s’apprête maintenant à prendre la suite ?
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
123 réponses à “L’argent dans l’histoire”
» Quelle est la puissance qui s’apprête maintenant à prendre la suite ? »
La force brute va reprendre sa place. La force brute va reprendre le pouvoir. La force brute sera baptisée : » Maintien de l’ordre public » par la propagande médiatique, mais elle sera ce qu’elle a toujours été.
Pour ne pas être pessimiste : j’ai l’impression que les années qui viennent seront très violentes, mais aussi très intéressantes.
La puissance qui s’apprête a prendre la suite? Peut être l’information. La puissance d’une société est fondamentalement liée à sa capacité d’organisation. La maitrise de la force, et donc du pouvoir de coercition, passe par la construction d’organisations militaires efficaces. L’argent a aquis le statut d’élément de puissance centrale en étant au coeur d’un nouveau systéme de motivation et d’organisation de la production à l’efficacité (et à la voracité) incomparable. L’argent est une conquête intelectuelle humaine géniale dans le sens qu’elle à permis la « materialisation » du concepte de valeur. Mais le coeur de l’organisation en fin de compte, et son importance tant dans le domaine militaire comme du commerce en est la preuve, c’est la maitrise de l’information.
Hors les nouvelles technologies sont en train de transformer totalement les media, la nature de l’information, et par extension est en train de changer notre conception de l’organisation. La prochaine révolution viendra surement de là.
A propos d’argent, ci-aprés, les éléments d’une discussion (essentiellement avec Jean Peyrelevade) menant à la définition d’une économie coopérative (optimum de type Pareto), à objectif plus général que celui de l’économie libérale (optimum de type Nash) basée sur le « désir d’enrichissement (monétaire) individuel »
INTRODUCTION
Il faut être aveugle (ou sourd) pour ne pas percevoir que les déboires actuels de notre économie et de notre croissance sont dus à la globalisation libérale, qu’elle soit mondiale ou européenne. Il ne se passe pas un jour sans qu’on apprenne une délocalisation de plus, car Pascal Lamy et ses copains comme DSK ont tout fait pour: les lobbies à Bruxelles et à l’OMC soutiennent des intérêts libéraux transnationaux qui ont un pied dans chaque continent, et transfèrent massivement nos richesses (savoir-faire, capitaux, etc.) là où l’exploitation est à profit maximum. Et les sociaux démocrates européens n’ont même pas la lucidité de dire: “Concurrence non faussée?…mais appliquons donc le principe: la concurrence par des pays exploités à bas coût et sans protection sociale, c’est la concurrence la plus faussée qui soit!”
La crise “financière” a même origine: les “subprime” ne datent pas d’aujourd’hui et leur “bulle” a couvé pendant de nombreuses années. Ils furent conçus avant même les années 2000, en une période de croissance faste aux USA que n’avait pas encore minée la mondialisation. Aussi, les banquiers établirent des contrats d’emprunts hypothécaires fortement indéxés sur la croissance attendue des ressources du titulaire et, de façon plus scélérate, sur celle du marché immobilier en cas de saisie pour insolvabilité. Comme toujours, le “désir d’enrichissement” du banquier primait sur tout le reste: gagnant dans tous les cas. Ce qu’ils n’avaient pas prévu arriva: l’éssoufflement de l’économie US minée par “la concurrence libre…mais faussée” des pays émergents, et les frasques additives de Bush junior, entraînèrent ET la faillite des ménages endettés suite au chômage, ET la chute du marché immobilier exempt de clients!
C’est bien la faillite logique de tout le système libéral actuel, et non un simple accident.
Face à cela, voilà le type de réponse typique:
Pierre RAMBERT | 10 juillet 2009 at 11:39 (du blog Moscovici):
“Infléchir les effets du marché pour mieux gèrer plus justement la croissance, n’est sans doute plus suffisant. L’accompagnement des chomeurs jusqu’à leur retour dans le circuit fait aussi partie des besoins immédiats.
Reste une question difficile.Comment gérer moins de croissance ou pas de croissance ? ça sera terrible, mais qui d’autre que la socdem peut le faire ?”
En effet, on entend un DSK nous dire: c’est rien, il suffit de “nettoyer” les comptes des banques (à nos frais, bien entendu), et ça repartira comme avant…!
Il est vrai qu’il y a pire:
– ceux qui n’ont pas voulu “nettoyer” , parce qu’ils voulaient continuer leurs salades (et ils y sont arrivés)
– ceux qui disaient “ça va repartir tout seul”, et qui sont déjà démentis par l’échéance qu’ils donnaient (l’”économiste” Jacques MARSEILLE est de ceux-là).
Quant à Jean PEYRELEVADE, le mentor économique du Modem, interpelé par mes remarques:
“L’objectif de la plupart des humains n’est pas de vivre éternellement une course de lévriers aprés un leurre, où le plus éfflanqué arrive le premier, surtout lorsque c’est pour engraisser des parieurs en tribune (dont Mr Peyrelevade, à ma connaissance et sauf mon respect, fait encore partie. On pourrait en dire autant de DSK et Pascal Lamy).
On conçoit aisément qu’il puisse en aller ainsi pour les peuples de pays dits émergents, afin de rattraper leur retard, ceci étant facilité par le “gradient favorable” qu’offre un environnement de pays plus développés. Je parle de gradient pour plus d’analogie avec la thermodynamique où l’on sait comment cela finit: par égalisation des températures à l’équilibre, en vertu du théorème entropique ou second principe. L’analogie ne s’arrête pas là: lorsque le gradient est trop fort entre les éléments d’une pièce élaborée (joints, soudures, etc.), la piéce casse!
C’est exactement ce qui va se passer avec la mondialisation (et même l’Europe) si l’on explique aux français qu’il leur faut rapidement régresser au même niveau que ceux que leurs patrons ont trouvé plus rentables à exploiter, ce qui s’appelle le nivellement par le bas!”
”Dans son livre dont le dépôt légal est Août 2008, soit quelques mois avant que n’éclate au grand jour la crise 2009, due à la bulle des “subprime”couvant depuis des années, J.Peyrelevade ne trouve surtout rien à redire à la gestion des banques dont il fut l’un des grands responsables durant cette période!”,
il répond, sur son blog (”La refondation du capitalisme”):
“A quoi cela sert-il de me considérer comme l’un des responsables de la bulle des “subprime”? A l’époque, j’ignorais le mot lui-même et vous aussi sans doute”
Outre le fait que cette bulle existait depuis longtemps, un ancien grand banquier ne pouvait pas ignorer l’existence de la bulle des “subprime” à l’été 2008, puisqu’à qu’à cette date, comme évoqué dans l’émission (Science et conscience sur France Culture du 25 Juin):
Jean Luc Gréau faisait le procès de « la prise de pouvoir par la vulgate néo-libérale » ; la crise financière de l’été 2008 était selon lui porteuse d’une « crise systémique » aussi ravageuse que le krach de 1929. La crise des crédits hypothécaires à hauts risques, dite crise des « subprimes », résultait à ses yeux d’une fuite en avant du système économique provoquée par le « surprofit financier ». (Texte paru sur le site de Marianne)
Il n’est pas ininterressant d’écouter la suite des propos de J.Peyrelevade:
“Pour éclairer Hadrien, je voudrais vous donner ici les lignes directrices de la thèse que je vais défendre : nous avons mis en place une économie d’échanges fondée sur le désir d’enrichissement individuel. Mais nous avons laissé s’y développer des mécanismes d’agrégation des cupidités individuelles qui, prenant un caractère institutionnel, frappent l’ensemble du système d’une extrème fragilité. Le seul moyen d’endiguer cette évolution serait de fabriquer un vrai contre-pouvoir capable chaque fois que nécessaire de faire prévaloir l’intérêt collectif contre les agrégations de cupidité individuelle.”
Je répondais à ce sujet à Jean Peyrelevade, sur son blog:
“La thèse initiale telle qu’annoncée par J.Peyrelevade (”fondée sur le désir d’enrichissement individuel”) est bien libérale. Les rapiéçages n’y changent pas grand chose, ou superficiellement : ça devient la thèse sociale-démocrate (où, comme ironise Melenchon,…c’est la guerre mais avec la Croix Rouge pour soigner les grands blessés).
Pas mal de monde est déjà sur les rangs… Prière de ne pas encombrer le paddock!”(suivez mon regard)
Dans tout système logique, lorsque l’on veut changer de théorie, on ne peut changer aucun des théorèmes sans changer un ou plusieurs axiomes, car les théorèmes sont indissociables de l’axiomatique choisie.
En somme, lorsque l’on refonde, on change la fondation!
Or, l’éternel sujet des sociaux-démocrates c’est de changer le capitalisme, tout en gardant le même axiome de fondation ”le désir d’enrichissement individuel” qui le caractérise comme jungle économique, ce qui est évidemment impossible. C’est oublier que l’on est passé, dans l’Histoire, de la jungle primitive fondée sur “le désir de survie individuelle” à la notre, par un “contrat social” effaçant l’axiome de survie individuelle, et permettant des lois sociales coopératives aujourd’hui acquises.
De la même façon, on ne pourra passer de la jungle économique à un nouveau système (qui aura lui aussi ses propres aspects individuels) que par un “contrat socio-économique” effaçant l’axiome du “désir d’enrichissement individuel”, et permettant des lois économiques coopératives. C’est cette démarche (itérative) qu’on appela en 1830 le “socialisme”, nom donné par le français Pierre Leroux par référence, sans doute, à la première étape (sinon, on l’aurait appelé “l’économisme”, ce qui n’eut pas été illogique comme appelation).
Les tenants du “désir d’enrichissement individuel” ressemblent donc aujourd’hui à ceux qui, dans leur jungle primitive d’autrefois, n’imaginaient pas autre chose que leur propre condition pour avenir de la condition humaine, jusqu’à la fin des temps. Leur liberté première, celle de tuer ou de dérober son semblable, leur semblait précieuse et n’avait de limite que le pouvoir (inégal) des autres, le tout dans un gaspillage d’énergie globale considérable.
Les mêmes arguments s’entendent aujourd’hui, de la bouche des libéraux, sur la liberté d’exploiter ou d’être exploité par son semblable, comme étant la chose précieuse à préserver, même si celle-ci conduit à une sous-optimisation globale manifeste de la société.
J’imagine volontiers certains de mes interlocuteurs assez perspicaces pour y avoir réfléchi eux-mêmes.
Mais la réflexion s’arrête généralement lorsqu’on en vient à parler concret: vous n’y pensez pas, ça ne peut pas marcher, à cause des voisins (la sacro-sainte compétitivité!).
Nous serons d’utopiques sans-soucis face à d’industrieux guerriers qui nous écraseront!
On pensait aussi cela lorsque les monarchies européennes rassemblèrent leurs armées aguerries pour attaquer à Valmy nos utopiques sans-culottes…
On ne songe jamais à ce que peut libèrer comme forces, en sociologie et en économie, tout comme en physique, un changement de phase…
J’ai retrouvé ce même conservatisme dans la bouche de mon interlocuteur:
Jean Peyrelevade:
“Car enfin, toutes les économies d’échanges connues à ce jour…sont toutes fondées sur le désir d’enrichissement individuel…Est-ce que je me trompe ? Y a-t-il des contre-exemples ?”
Hadrien:
Il en est au moins un, en effet, et non des moindres, qui vous échappe: celui des échanges auxquels nous nous livrons, en ce moment même, par Internet.
Voila une économie d’échanges , originellement de données entre laboratoires, qui fut concue et mise en place sans “désir d’enrichissement personnel”, avec pour seul souci l’accomplissement d’un objectif collectif, et qui s’est étendue au monde entier en gardant l’essentiel de ses précieuses qualités.
Si l’on avait confié ce grand dessein à un pool d’économistes libéraux, nul doute qu’ils eussent conçu un système de brevets sur la conception, ainsi que de redevances trés compliquées sur les acheminements, etc. (il y a, bien sûr, une économie libérale classique que peut véhiculer Internet, mais c’est une autre question).
Autre exemple, de mon domaine: les résultats scientifiques. Ils sont d’autant moins monnayables par leur inventeur que leur importance et leur champ d’application sont grands. Ainsi en va-t-il des “découvertes” qui concernent la nature. La plupart des scientifiques (ex: physique des particules) y sont payés à plein temps, et assument leur tâche avec pour principal moteur le désir de reconnaissance, voire de perennité.
On ne peut pas breveter une “découverte”, contrairement aux “inventions” d’artefacts. On ne peut pas, non plus, “commander” une découverte, ni même une invention, quel qu’en soit le prix!
C’est d’ailleurs interdit par le code des marchés qui ne reconnaît, en matière de contrats de recherche, que des exigences de moyens et non de résultats.
Espérons que les visées anglo-saxones à ce sujet, sur le vivant, seront stoppées à temps…
Un dernier exemple, plus banal, mais tout aussi important: l’économie familiale.
Un ménage (autrefois une famille de plusieurs générations) peut vivre sous le même toit, avec des taches à accomplir, sans qu’il y ait “désir d’enrichissement personnel” de chacun de ses membres le disputant aux autres, mais plutôt “désir d’épanouissement collectif”… Et ça semble marcher!
Quitte à refonder, il serait bon d’y penser!
PREMIERE PARTIE
C’est dans le même esprit que je titille la politique de gribouille qu’est la social-démocratie.
A preuve, mes échanges postérieurs avec J.Peyrelevade:
– J.Peyrelevade:
« Nous avons mis en place une économie d’échanges fondée sur le désir d’enrichissement individuel, mais nous avons laissé s’y développer des mécanismes d’agrégation des cupidités individuelles
Est-ce là une thèse libérale ? Je ne crois pas. Socialiste ? Pas beaucoup plus. Comment Hadrien va-t-il la qualifier ?”
– Hadrien:
« Je la qualifierai de….” sociale-démocrate,…du rapiéçage, aprés coût!” Plus précisément, je ferai les remarques suivantes:
Accepter une “économie d’échanges fondée sur le désir d’enrichissement individuel” me semble devoir conduire sans surprise à “des mécanismes d’agrégation des cupidités individuelles”.
La suite de mon échange avec Jean Peyrelevade, rend justice à une question plus interessante:
– J. Peyrelevade:
« 4/ A cet égard, je serais très curieux de voir Hadrien formaliser son critère d’épanouissement collectif, sa définition de “l’art de vivre ensemble”. Et nous communiquer ses premières tentatives de modélisation. Car, une fois de plus, il n’y a pas d’économie, ni de politique de commande optimale, sans représentation, sans modélisation. »
– Hadrien:
« Je m’appuierai pour cela, afin que nous ayons un contexte mathématique commun sans qu’il soit besoin (et surtout possible) de le reproduire ici, sur un auteur qui lui est sans doute familier:
Marc Albouy, qui enseigna l’économie à l’X, tout comme lui.
Son ouvrage de microéconomie mathématique sur “la régulation économique” (Tomes I et II), présent dans ma bibliothèque depuis sa parution (1972), a l’avantage de bien mettre en évidence (Chapitres 11 et 19):
– la formulation non coopérative (équilibres de Nash-Cournot, notamment)
– la formulation coopérative (équilibres de Pareto, notamment)
des systèmes conflictuels (jeux differentiels) que sont les systèmes économiques.
La version non-coopérative (libérale) correspond à la seule considération du “désir d’enrichissement individuel” de chacun des joueurs. J’avais écrit, à ce sujet:
“lacher dans le terrain de jeu (”level playing fied”) des désirs individuels n’a jamais garanti un équilibre global (ex: cycles limites, etc.), encore moins une quelconque optimalité souhaitable, même en théorie des jeux dynamiques!”
ce qui veut dire:
Outre le fait qu’aucun théorème d’existence ne garantit un point d’équilibre de Nash-Cournot immobile, cet équilibre est un sous-optimum global, au sens de Pareto.
En effet:
La version coopérative la plus simple (coalition commune) met immédiatement en évidence des stratégies dominant l’équilibre non coopératif, en ce sens qu’elles sont préférables pour le revenu (plus généralement l’utilité) de chacun des deux joueurs, et en particulier d’un quelconque en vertu de la définition.
(C’est le fameux “paradoxe des deux prisonniers” qui s’empêchent mutuellement d’être libérés, s’ils ne coopèrent pas).
Il est bien connu que la difficulté n’est donc pas l’amélioration de la solution libérale (on vient de voir qu’il y en a plusieurs), mais plutôt d’en définir une seule.
Dans tous les traités d’économie, cela se fait par combinaison linéaire convexe des utilités élémentaires ( de chaque joueur), de façon à optimiser une utilité globale et non un vecteur d’utilités, qui n’est pas un ensemble totalement ordonné. Malheureusement, cela ne fait que reporter la difficulté sur le choix des coefficients de la combinaison, ce qui n’a rien d’étonnant: c’est tout le problème du choix du critère collectif dans le “vivre ensemble” évoqué plus haut.
J’avais soulevé ce problème par avance, en disant (à J.Peyrelevade):
“on édicte un critère prenant en compte tous les agrégés d’intérêts divers”, ce qui veut dire, en clair: on se pose vraiment la question de savoir si ces intérêts divers peuvent se résumer aux quantités d’argent que chacun possède!
On s’aperçoit alors que non: Certains de ces “agrégés d’intérêts” ne se décomposent même pas de façon individuelle (en langage pédant: l’agrégation n’est pas additive, et ne peut donc se ramener à une somme de termes individuels). Il ne s’agit pas là d’une finasserie mathématique. La plupart des joies de notre existence sont de ce bois-là: les relations humaines, l’accés à la nature, la culture, etc.”
et, à l’intention du libéral forcené:
“C’est ce “welfare” généralisé, que certains traduisent par BIB (bonheur intérieur brut), dont je dis qu’”Il n’est en rien un objet de connaissance mais, pour le coup, de désir (il ne dépend que de nous)” au sens démocratique de ce terme, bien entendu.
Les Athéniens déjà évoqués l’avaient bien compris, qui tiraient au sort leurs 500 représentants au conseil (notre assemblée) afin de ne pas biaiser les desiderata des citoyens par l’élection, sujette à l’état de fortune ou, inversement, la corruption passive ou, plus simplement, la démagogie. Seul, l’exécutif (notre gouvernement) avait des membres élus (pour garantir une compétence) et seulement pour moitié, parmi ceux tirés au sort! Ces principes aléatoires font l’objet actuellement d’un regain d’intérêt chez les vrais démocrates (cf site d’Etienne Chouard).”
On a donc vu que seuls les citoyens eux-mêmes peuvent décider de l’”utilité globale”.
J’avais ajouté: “Je ne dis pas que ce “welfare” généralisé est facile à définir”, rappelant à ce sujet, au risque d’être scolaire, que tout cours d’économie (plus) élémentaire montre “comment, par la théorie des substitutions et des préférences, on est capable de ramener n’importe quoi, fut-ce immatériel, à une valeur quantifiée”.
Evidemment, les plus forcenés (ou les plus naifs) tombent dans le piège de l’argumentation à deux sous: “je met au défi n’importe qui de quantifier la valeur d’une année de vie!”
Demandez donc à Achille comment il fit lorsque les dieux de l’Olympe lui demandèrent: préfères-tu une vie longue et banale ou une vie courte et glorieuse?
Le forcené, lui, n’hésite pas: …je ne désire qu’une chose, dira-t-il, la richesse!
Puisqu’Achille tomba rapidement sous la flèche d’Hector, il est bon de rappeler à ce propos la sagesse des anciens qui connaissaient le dicton:
Lorsque les dieux veulent vous punir, ils exaucent vos prières…! »
DEUXIEME PARTIE
Tenez-nous au courant de la suite, avez-vous dit.
En ce soir de 14 juillet, un feu d’artifice pour jean Peyrelevade et ses sbires, que je vous livre tel que sur son blog:
” Encore une fois, la pensée-réflexe …pour justifier l’idéologie, en développant une argumentation érronée, par ignorance :
J’étais à l’Université de Berkeley lorsque le débat entre coopératif / non-coopératif et centralisé / non centralisé battait son plein entre le M.I.T. et la sus-nommée, concernant l’Optimisation des Grands Systèmes.
Ce fut avec quelque déception que tous avaient du convenir de la mise en oeuvre la plus simple pour la solution optimale du jeu coopératif à N joueurs: elle consiste toujours à s’en remettre à un “centralisateur”, qui calcule la solution coopérative pour tout le monde …et la communique aux N joueurs. On obtient ainsi une complexité en N.
Dans le cas décentralisé qu’évoque le libéral forcené, le coût de complexité est en N au carré, car chaque joueur doit calculer la solution optimale globale dans son coin, pour en extraire “sa” politique de commande, d’où l’inanité de la remarque… sur l’équivalence des deux (ou, pire, l’”avantage” de la main invisible), car la valeur de l’optimum est la même, mais pas le coût ni la difficulté de mise en oeuvre!
Ceci, pour le cas de la rationnalité parfaite de tous les joueurs (et en constatant avec satisfaction que notre interlocuteur a abandonné la solution non-coopérative, ou équilibre de Nash, qui est le fondement de l’économie libérale).
Plus instructif est le cas réaliste d’un univers incertain, où l’on affecte des aléas à la dynamique de chaque joueur, ainsi qu’aux informations bruitées qui leur parviennent.
C’est le cas “random” qu’éffleure par ce mot notre interlocuteur.
Dans cette situation, le centralisateur doit mettre en oeuvre le “filtre” fournissant l’estimé optimal de la dynamique globale, soit à nouveau une complexité en N.
En revanche, le cas décentralisé révèle une différence incommensurable (au sens propre) bien connue, qui se résume ainsi:
Dans un premier temps, les joueurs décentralisés doivent chacun mettre en oeuvre leur estimé optimal à partir de leurs propres informations bruitées, qui sont différentes.
Ceci fait, on constate alors que chaque joueur se trouve face à N -1 joueurs, chacun augmenté de son “filtre”, soit une complexité sensiblement double (dans le meilleur des cas, à dynamique linéaire). Chaque joueur doit alors “filtrer” en complexité 2N-1.
Ceci étant le cas de tous, ils se trouvent alors dans la necessité de passer à 3N-1, etc.
Par passage à la limite on montre ainsi que la solution mathématique existe formellement mais est de dimension infinie, donc irréalisable physiquement .
Encore n’est-ce pas tout: l’optimum ainsi atteint reste toujours inférieur à l’optimum “centralisé”, contrairement au cas précédent d’un univers purement déterministe.
En empêchant la “centralisation”, on a dégradé l’optimum en un sous-optimum qu’on a lui même rendu inatteignable…Bravo l’artiste ! (comme dit Jean Peyrelevade dans son livre)
Dans les deux cas… la “cathallaxis” hayekienne du libéral forcené tombe à l’eau!
Le lecteur curieux de ces résultats généraux sur l’analyse des systèmes pourra consulter à ce sujet les articles publiés, par exemple, par IEEE (Automatic Control) durant les “seventies”. Ils ont conduit à la conclusion de la “ruine du joueur”, d’une façon inattendue: c’est la non-centralisation de l’information qui provoque l’escalade. L’information doit donc être intégrée dans la formulation coopérative. Au total: nécessité de l’Etat centralisateur pour mettre en oeuvre la solution optimale.
Les russes ont évidemment étudié les mêmes choses, dans un cadre plus général (non-linéaire).
Cela n’a donc pas grand chose à voir avec les régimes respectifs évoqués, tout aussi éloignés, l’un et l’autre, de la mise en oeuvre de l’optimum…par idéologie.
C’est d’ailleurs pourquoi tous les “prix Nobel d’économie” aprés Friedman furent “régulationnistes”, quelle que soit leur nationalité.
Au passage, les “économistes politiques” feraient mieux de respecter ces résultats généraux de l’Analyse Mathématique des Systèmes, au lieu de brandir une solution toute faite, parcellaire et bricolée, à chaque problème qu’ils rencontrent, avec un mélange de démagogie et de prise d’intérêts!
Et les citoyens seraient bien inspirés de s’assurer d’une démocratie directe, pour le respect de leurs desiderata collectifs!
(cf http://etienne.chouard.free.fr/Europe/)
A ce sujet, concernant les Athéniens (qui n’ont certes pas eu leur Victor Schoelcher), leurs esclaves étaient, comme chacun sait, des prisonniers de guerre appartenant à d’autres cités, ce qui les excluait de la citoyenneté athénienne.
En somme, notre interlocuteur s’insurge en invoquant les victimes de la guerre du Péloponnèse , il y a deux millénaires et demi, mais ne trouve rien à redire sur celles de la guerre libérale économique que s’entête à nous imposer l’oligarchie d’aujourd’hui.
L’oligarchie, je la comprends…elle fait partie des bénéficiaires, et mettre au clair cette économie coopérative mettrait à bas ses privilèges, comme 1789 mit à bas ceux de l’aristocratie!
Les autres, je les comprend moins…sauf à considérer qu’ils se croient eux-mêmes bénéficiaires ou coupables de ne pas l’être? Car c’est tout l’objet de la main mise sur l’éducation et les médias, que de continuer à le leur faire croire, par les temps de disette qui se profilent dans nos pays “développés”. L’oligarchie, qui y a bâti sa prospérité, nous explique à l’envi que nous le sommes trop! Elle veut porter les ressources que nous lui avons donné (investissements, technologie, etc.) là où d’autres sont encore exploitables à moindres frais, non pour les élever à notre niveau (ce qui perdrait tout intérêt ),mais en nous mettant au même que le leur!
Ce n’est pas autre chose que le discours tenu aujourd’hui par Jean Peyrelevade, en dépit de la réalité:
A la veille de la crise, dont les comptes 2009 ne sont pas encore faits, la France était la moins endettée des quatre grands pays de l’UE (Allemagne juste devant elle, GB ensuite, et Italie loin devant au delà de 100%). Ajouter à celà qu’elle était le pays le plus “épargnant” avec un taux dépassant 15% .
Mais celà n’empêche pas Jean Peyrelevade de nous qualifier de “cigales”!
Comme disait Monsieur Barre, lui même fort bien garni de sa personne, “il faut que les français maigrissent”! Il était par ailleurs libéral dans l’âme, catholique fervent, et … farouche partisan de la peine de mort! (j’espère pour Jean Peyrelevade que la comparaison s’arrête avant)
« Quelle est la puissance qui s’apprête maintenant à prendre la suite ? »
Les experts, sans doute. Il faut dès maintenant trouver les moyens de limiter leur pouvoir, sans quoi ça ne sera pas mieux qu’avec n’importe quelle autre puissance.
La puissance qui s’apprête à prendre le pouvoir c’est l’oligarchie, nous allons basculer vers l’âge des ténêbres dans moins de dix ans quand nous allons nous aperçevoir que les chiffres sur les réserves minières et fossiles sont fausses, l’économie mondiale va s’écrouler en un rien de temps et 90% de la population mondiale sera décimée, on mourra de faim, de soif, de maladie pendant que les sociétés qui le peuvent se reconvertirons en états militaires sous les ordres d’une classe financière restreinte, il resteras malgré tout de l’énergie fossile pour empêcher un système de type seigneurial (dans le sens paysans payant impôts et vivant de la terre), l’oligarchie en place sera terrible car elle aura l’omnipotence que lui aura légué notre civilisation, internet, les armes de destructions massives, la voiture, les sous-marins pendant que ce qui restera du peuple vivra dans des égoûts sans aucun espoir d’un meilleur avenir.
C’est idiot mais ça me-meut toujours de voir un citoyen belge parler du 14 juillet comme sien.
Eh eh. Du fond de mon lit douillet.
Félicitations pour votre nouveau livre. Le dixième, yahoo ça se fête !
« Mais l’argent s’avère aussi à l’examen être l’outil d’échange relativement neutre qu’on vise à ce qu’il soit et ce n’est pas lui le responsable, ni même l’usage qu’on en fait. Le problème avec l’argent ne vient pas de lui mais de nous : de notre tolérance infinie pour la manière grotesque dont il se répartit au sein de nos sociétés. »
Je n’ose imaginer que vos raisonnements se soient arrêtés à telles trivialités.
Malheureusement les conclusions auxquelles on aboutit alors correspondent à un suicide social…ce qui n’est jamais tentant non ?
Je me demande tout de même combien de temps vous vous êtes appesanti sur le « relativement ».
Dans une société où l’argent est idéalement réparti, son ultime intérêt est de plafonner les niveaux de consommation de chacun.
Ce qui n’est pas le moindre des intérêts avouons le.
Finalement l’idéal de l’argent c’est d’être un outil de rationnement…
my 2 cents
En ce qui concerne votre dernière question, le point commun je crois est le contrôle, par la force, par l’argent….par le réseau (de votre voiture à votre frigo en passant par VOUS même)
Et plus ce contrôle là sera grand, moins la force et l’argent seront nécessaires en grande quantité.
Ce ne sera pas aussi le suicide social dont je parlais au début ?
Après le coupage de tête, le coupage de vivre, le coupage de réseau…
Ce soir 14 Juillet 21h, (hier soir…) il était impossible de retirer le moindre euro dans cette belle ville d’Avignon, où sévit, au passage, actuellement, un festival de théatre aux dimensions ubuesques, (plus de mille spectacles, presque autant de compagnies, pendants quatre semaines…) et des milliers de festivaliers dans les rues, aux abords de guichets vides.
j’ai cru à une disparition effective, un instant, de tout moyen de paiement autre que virtuel. (ou chèques)
L’argent est bien la chose la plus malconnue qui soit, en rapport avec l’intérêt partagé qu’il suscite.
Merci d’avance Paul pour cet ouvrage à venir.
Si le livre est aussi superbe que cet article, il ne peut être qu’un succès ! Du moins en théorie. Car il lui faudra « la force », précisément, de vaincre les préjugés et autres croyances de « mémères » enracinées dans les consciences (un brin égarées en ce moment) à propos de l’argent.
Aura-t-il cette force ? Nul ne le sait bien sûr. D’ailleurs ce n’est ni son problème (ni celui de son auteur). Lui, le livre (mais aussi sans doute l’auteur), a au moins le mérite d’exister, ce qui est une condition sine qua non pour avoir une chance d’exercer sa force.
La chance, justement, reste l’autre élément indispensable au succès de la démarche. Or cette opportunité pourrait bien venir du fait qu’à propos de l’argent, les consciences d’aujourd’hui vacillent, sont en proie au doute. Et, partant, plus aptes, ouvertes, à acquérir de nouvelles certitudes, de nouvelles vérités de vie.
La partie n’est pas gagnée, mais vaut la peine d’être jouée. D’ailleurs, que faire d’autre ?
Chapeau à Paul Jorion .
Aller à contre-courant ,en particulier par gros temps,est un risque qu’ose quasiment seul–pour l’instant–l’auteur du Livre à venir.
Grâce à ses autres livres,à ses interventions sur les médias,sur son site,en quelques 6 mois les idées de Jorion ont acquis Force et Puissance.
Reste à faire connaître là où c’est encore nécessaire et par les moyens rapides :Viadeo,blogs ,sites,forums locaux,régionaux,nationaux,internationaux.(Revue culturelle de Téhéran,en français, i.e) et d’ailleurs libre à chacun de porter la « bonne nouvelle » Aux Pauvres !
Enfin Une Voie,un Moyen pour envisager Notre Mutation .!
Merci Monsieur Jorion.
Merci Monsieur François Leclerc et les intervenants du site.
Dissertation du matin:
Tant que l’on ne pense pas pouvoir accéder, dans une autre hypothétique vie, à un paradis ou à un autre, deux grandes voies s’ouvrent à nos esprits. Celle de l’irrésistible ascension de l’humanité vers un progrès futur, mais globalement indéfini quoique cette fois-ci résolument terrestre. Ou celle d’une décadence généralement autoritaire et à forte tendance apocalyptique. Cette dernière vision, il faut le remarquer, demandant à être plus souvent actualisée que la première mais trouvant heureusement en permanence de quoi s’alimenter.
Dans les deux cas, la question du pouvoir reste centrale. Celle de l’aliénation lui est sous-jacente. Combien faudra-t-il faire d’expériences ratées pour que la démonstration soit réussie : qu’elle cesse de se trouver au centre ?
Quant on voit ce que la soit-disant « force brute » a produit c’est à dire des Aristote,des Bach, Darwin, Dante, Shakespeare, le Parthénon ou les cathédrales…L’on ne peut que regretter la disparition de cette force là….
Théme fondamental.
Admettre ausi que l’aliénation est une des composantes possibles de la finitude des Humains.
Actuellement il créve les yeux que les dérives sécuritaires vont bon train..
H.Laborit en parle bien dans sa catégorisation dominants-dominés.
Quant à notre capacité de résilience,celle qui nous permettra de nous en sortir « déchaînés »,elle doit sans cesse être alimentée,ici déjà et ce n’est pas rien ,tant le matériau est d’une rare richesse.
J’entrevois hélas une grosse difficulté dans la diffusion au plus grand nombre.*
La Toile peut être notre courroie de transmission.
Notre engagement personnel aussi évidemment,comme celui du plus grand nombre en question.
” Quelle est la puissance qui s’apprête maintenant à prendre la suite ? ”
Toutes les réponses sont intéressantes dans la mesure où elles reflètent le débat d’idées, ou encore, la lutte des jugements ( Bourdieu)… Mais selon la « Doxa » établie. Donc autant de possibles. Et si on allait chercher l’impossible dans notre inconscient, à savoir l’histoire, loin de toute prophétie, la réponse vraiment hétérodoxe? Exercice ardu, j’en conviens.
@ Ken Avo
Les fêtes nationales commémorent en général des fins de guerre d’indépendance, elles ne concernent que ceux qui se considèrent maintenant indépendants. Le 14 juillet commémore la fin d’un régime, il est à tous ceux qui sont contents qu’il se soit terminé.
@John
vous oubliez dans votre tableau, l’ effroyable acoutremement des hommes, vêtus en peaux de bêtes malodorantes, et courant, les cheveux ébourifés dans les bois après leur déjeuner qui détale au son de leurs grognements…
Vous n’ en feriez pas un peu trop ?
Quel que soit le « nouveau pouvoir » qui s’en vient, ce qui est sûr, c’est que le temps nous est compté face aux dangers qui se profilent :
D’une part par l’épuisement du vivant, d’autre part, et la, c’est beaucoup plus pré-occupant, par les NBIC (http://fr.wikipedia.org/wiki/NBIC)
En effet, si le monde continue tel que avec le pouvoir oligarchique en place, l’avenir qui se dessine sera sombre pour longtemps …
Le prince Albert disait récemment « nous avons 96 mois pour sauver le monde ».
Je sais que ce n’est pas la première fois que le monde est face à des technologies terrifiantes et qu’il y a toujours des oiseaux de mauvaise augure pour dire « nous allons trop loin » et ramener une bonne apocalypse des familles à l’ordre du jour, mais, franchement, le genre de danger auquel nous expose les NBIC avec les gugus qui sont au pouvoir actuellement, je crois que c’est sans commune mesure avec ce que nous avons connus jusque ici et que si nous avons pu in-extrémis échapper échapper à l’holocauste nucléaire, cette fois ça sera beaucoup plus vicieux, pernicieux, subtil, et dangereux.
A vous de voir.
Moi je suis alarmé !
@ Paul
Le philosophe indien Sarkar avait apporté une réponse à votre question dans sa thèse du « cycle social » (années 50 ?), que je ne retrouve plus dans ma bibliothèque. De mémoire, il me semble que selon lui, aussi loin que l’on puisse remonter dans l’Histoire, le pouvoir passait successivement aux mains de ces trois classes :
– Les « guerriers », comme vous l’exposez ;
– Les « intellectuels » (clergé, grand commis), qui légitiment le pouvoir des guerriers ;
– Les « marchands » (y compris les marchants d’argent…), qui s’emploient à tout renre monnayable et dont l’appétit est insatiable : l’outrance de leurs prétentions finit par provoquer un collapsus et le retour des guerriers.
La « Force » procède-t-elle d’une reproduction (Héritée d’une filiation ou d’un processus démocratique) ou bien d’une transcendance extérieure à elle même ( donc … ex-nihilo 😉 ) ?
La beauté, la justice et la vérité n’étant alors que celle qui s’impose , de fait ?
@JJJ
Cela rappelera certains chapitres du cycle Fondation d’Asimov, à ceux qui l’ont lu 😉
@Hadrien: « Puisqu’Achille tomba rapidement sous la flèche d’Hector »
Hector est occis par Achille, qui est occis par la flèche de Pâris.
D’où l’adage: « les meilleurs partent en premier ». 🙂
@Paul Jorion,
Oui je comprends très bien mais la chose émeut sans doute moins un allemand ou un anglais.
Et puis le fait que la Belgique soit tout de même dotée d’un Roi (même sympathique) rajoute encore à mon épatement. Outre de constater les sentiments d’attachement culturel et d’attirance-répulsion des wallons pour l’hexagone. Ca flatte forcément même ,du fin-fond d’un lit douillet. 🙂
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@Jeremie dit :
15 juillet 2009 à 00:27
Les nouvelles technologies transforment également l’Homme.
http://www.inria.fr/40ans/forum/video.fr.php
4. Les nouvelles technologies : révolution culturelle et cognitive (Durée :1h04)
Conférence de Michel Serres (philosophe, de l’Académie française)
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2. @ John dit :
15 juillet 2009 à 01:01
Dans votre scénario, j’imagine que les militaires et les policiers seront grassement payés parce que sinon j’imagine mal l’oligarchie pouvoir faire la loi sans main d’œuvre asservie par de l’argent ou quelconque autre moyen pour se fournir des biens convoités.
Grâce à vous je sais vers quels métiers orienter mes enfants 😉
Trouver le successeur ?
Pas simple, mais le mode d’emploi est évident et est invariant: c’est le moyen qui permet aux individus dominants de maximiser leur reproduction, avec un minimum de risque.
La force a accompli cette fonction pendant des millénaires, mais avec une variance forte, car les dominants établis par la force peuvent être constamment renversés.
L’argent a pris le relais, avec une reproduction moins déséquilibrée (fin des harems), et en contrepartie une baisse du risque et de la volatilité reproductive.
Qu’est ce qui prendra le relais ? Soyons optimistes: les capacités créatives, culturelles, récréatives et apaisantes …
La conscience.
Einstein avait dit il y aura 3 grandes bombes
– La bombe atomique ….Ok elle est la…et c’est un rempart contre la folie des hommes.
– La bombe démographique….On y arrive..Et il faudra s’en occuper..
– La bombe des télécommunications….On a cru y être (avec le téléphone mobile, internet..) erreur….C’est maintenant que l’on y arrive avec l’instantanéité de l’information
Quelle est la puissance qui s’apprête maintenant à prendre la suite ? ….La communication instantanée et par la même l’échange et la créativité démultiplié.
Et la bombe que Einstein ne pouvait pas imaginer a l’époque …
* la nano-bombe (pour dans quelques dizaines d’années à peine)
Et la bourse continue d’augmenter…
@P Jorion,
Je pense que vous étes dans l’erreur lorsque vous dites que l’argent a remplacer la Force. La force a perdu sont pouvoir depuis que l’argent existe et tant que celui ci existera, c’est a dire pour longtemps encore. L’argent est le nerf de la geurre. Sans argent pas d’armé et sans armé pas de force. Les deux sont intimement lié et encore plus de nos jours. Comment croirent que les militaires defendront un territoire ou en conqueront un autres sans toucher leurs soldes. Sans argent il n’y a as de moteur, au pire ont leur permettraient de piller pour se payer. Même la forve médiatique va a ceux qui peuvent se l’offrir, vous etes dans le m^me cas avec le blog car il faut payer les hébergeurs. Le pouvoir reste la force que l’argent peut se payer. Par contre si il n’y a plus d’argent se seront les plus fort qui domineront. Le force reste le vrai pouvoir et l’argent n’est que son ultime interret et son meilleur serviteur.
d’ailleurs votre question « Quelle est la puissance qui s’apprête maintenant à prendre la suite ? » n’as pas de sens puisque la puissance c’est comme l’argent cela reste trop vague. je dirais plutot « »Quelle est le pouvoir qui s’apprête maintenant à prendre la suite ? » car si la notion de pouvoir et vague elle a au moins une relation directe avec la notion de force tandis que la puissance se reproche plus de la notion de travail.
Encore une fois, je pense que vous etes plutot du genre a engendrer la confusion des idées plutot que la résolution des problèmes.
Mais cela ne m’empeche pas de vous lire, c’est aussi cela la liberté, ne pas être toujours d’accord. Même si il faut en passé par une moderation qui n’est rien d’autre que l’exercice d’un pouvoir.
M’enfin le pouvoir reste un outils dangeureux lorsqu’il est concentré dans une poigné d’individu, et surtout si ces individu ont l’argent pour controler se pouvoir par la force.
J’ais quand même oublier de répondre a votre question. Donc pour moi, si il devait y avoir de nouvelle force en puissance. Je pense que celle du mécontemtement risque de pointer son nez si les pouvoirs en place (argent + autorité)continuent de nous prendre pour des abruties et de nous apauvrir en masse. La masse de mécontent pourrait dans se cas unique avoir beaucoup plus de force que la puissance de l’argent.
M’enfin, les termes puissance, force, pouvoir et argent sont pas toujours des plus simple a utiliser. Evitont donc la confusion, lapsus révelateur.