Billet invité.
« TOO BIG TO SAVE ? »
Il est confortable de se trouver des repères dans l’avalanche de nouvelles de cette crise, surtout lorsque l’on en pratique sa chronique (presque) quotidienne. Et que l’on ne se reconnaît pas dans deux attitudes prédominantes, en apparence opposées, qui ont en commun d’annoncer prématurément son issue, aveuglement optimiste dans un cas, catastrophiste par construction dans l’autre.
Jetant un coup d’œil dans l’actualité par derrière son épaule, un geste toujours instructif, on découvre le cimetière des débats déjà enterrés, sur la forme de la relance (U, V, W ou L) ou à la recherche des « jeunes pousses » verdoyantes, etc. Si l’on suit, presque heure par heure et sur toute la planète, ses développements, les déclarations contradictoires (mais toutes péremptoires), les phénomènes obscurs réclamant une interprétation hors de notre portée, les silences qui en disent long et les légers doutes masquant de grandes incertitudes, les indices économiques qui ne veulent plus rien dire, et tant d’autres de ces évènements vite oubliés pour la plupart, on est pris au piège dans un véritable tourbillon. C’est pourquoi, n’ayant pas le bénéfice d’être bardé de trop de certitudes, se méfiant de celles des autres, on se met à la recherche non plus de faits, car on est déjà noyé dedans, mais de raisonnements. On piste de bons raisonneurs, afin de souffler un peu et de comprendre où l’on va.
Progressivement, une petite collection en est constituée. On se prend alors à affectionner ces vigies que l’on a adoptées, refusant d’en faire des prophètes, glissant vite sur leurs petites marottes et leurs gros défauts, afin de pleinement profiter de leurs points forts. On attend avec intérêt leur prochaine chronique, dans une presse économique dite de référence (alors qu’elle ne le faisait pas vraiment pour nous). On est soulagé, encouragé, quand leurs propos viennent conforter nos fragiles intuitions. Mieux encore, quand ils nous ouvrent une nouvelle piste grâce à de leurs rapprochements et leurs prévisions. Sans vergogne, on adopte parfois même leurs raisonnements.
Des noms ? Ils sont sur toutes les lèvres, car ils sont devenus presque des stars du journalisme, dans le petit club très fermé des chroniqueurs économiques, pas habitués à une telle notoriété. Ils ne sont condamnés à l’anonymat que dans les pages de The Economist, car la règle y est depuis toujours que les articles ne sont jamais signés. Sinon, vous les connaissez tous : William Buiter, Ambrose Evans-Pritchard, Simon Johnson, Paul Krugman, Wolfgang München, Robert Reich, Nouriel Rubini, Joseph E. Stiglitz et Martin Wolf (sans préséance et par ordre alphabétique).
De Joseph E. Stiglitz (que l’on ne présente plus), hélas un peu empêtré dans son statut de consultant international, nous avons dernièrement retenu que, selon lui « Les Nations Unies prennent la situation en main ». C’est en effet le titre de l’un de ses derniers articles en syndication (une forme de distribution aux rédactions), aux lendemains de la Conférence du 23 juin dernier de l’ONU sur la crise, prenant hélas un peu ses désirs, et les nôtres, pour des réalités. Mais il a eu le mérite d’être sans doute le premier à voir dans la concentration bancaire en cours un grand danger pour l’avenir.
Paul Krugman, que l’on ne présente pas non plus, et qui tient salon avec mordant dans les colonnes du New York Times, a été un instant suspecté par certains de complaisance politique avec la nouvelle administration, après avoir été un critique au vitriol de la précédente, mais il s’est ressaisi. Sa dernière chronique s’intitule « Ebouillanter la grenouille » et fait référence à cette histoire bien connue, selon laquelle quand on chauffe progressivement l’eau de la marmite dans laquelle on y a plongé une grenouille, celle-ci ne s’aperçoit pas de l’élévation progressive de la température de l’eau, pour finir ébouillantée. Devinez qui est la grenouille et ce qui nous attend, selon Paul Krugman, tant du point de vue économique qu’environnemental ?
La finance et l’économie allemandes sont commentés de manière très critique par Wolfgang Münchau, dans les colonnes du Financial Times. Le titre de sa dernière chronique ? « Berlin a porté un coup à l’unité de l’Europe ». Et voilà sa conclusion, évoquant le jugement de la Cour constitutionnelle allemande, qui a décidé anticonstitutionnelle toute future politique fiscale européenne commune, comme tout commandement militaire : « Le jugement de la Cour reflète le climat politique nationaliste et post-Bismarckien en cours à Berlin. Pour le moins, tous ceux qui sont liés par une union monétaire avec l’Allemagne devraient beaucoup s’inquiéter. » Il n’est pas le seul à prédire de fortes tensions au sein de la zone euro et à s’interroger sur les conséquences du chacun pour soi qui prévaut de plus en plus en Europe.
Egalement dans le Financial Times, visiblement un repaire d’agents dormants que l’on vient de réactiver, ce n’est pas la dernière chronique de Martin Wolf, figure tutélaire des chroniqueurs qui a su rapidement négocier son virage non sans adresse, mais l’une de ses précédentes, datant du 30 juin. Pour son titre sans aucune équivoque, malgré l’article plus emberlificoté qui suit: « L’approche d’une réparation prudente des banques ne marchera pas ». Sa conclusion ? « C’est le gradualisme, pas le radicalisme, qui est aujourd’hui une option risquée. »
Robert Reich, professeur à Berkeley et ancien secrétaire d’Etat au travail dans l’administration Clinton, n’est pas (encore ?) une voix dominante dans ce concert. Il vient pourtant de produire un bref et définitif article sur son blog ( http://www.robertreich.org ), qui pourra être plus tard reconnu comme prémonitoire. « Quand la reprise va-t-elle intervenir ? Jamais », annonce-t-il d’entrée de jeu. Il explique ensuite que la reprise ne peut pas intervenir, car cela signifierait que les choses peuvent redevenir comme avant le crash. « Aussi, au lieu de se demander quand la reprise va commencer, nous devrions nous demander quand la nouvelle économie débutera. » On attend la suite.
C’est Simon Johnson, professeur au MIT et ancien chef économiste du FMI, qui souvent développe sur son blog ( http://baselinescenario.com ) les points de vue les plus acérés et globaux, ne se contenant pas de parcourir la situation financière et économique. Son dernier billet est consacré au projet d’Agence de protection des consommateurs de l’administration Obama. Il compare le timide soutien dont ce projet bénéficie avec celui, massif, dont a été entouré le plan PPIP de rachat des actifs toxiques des banques, en très petite forme aujourd’hui. Mettant en cause les intentions gouvernementales, au vu de ce que cette attitude augure à l’arrivée, une fois que ce projet sera passé par le Congrès, il rappelle comment l’administration américaine avait finalement pris le taureau par les cornes, à la suite de la crise de 1929, en faisant adopter en 1934 le Security Exchange Act, qui réglementait le marché secondaire des valeurs. Tout cela a depuis été détricoté.
Le 3 juillet dernier, Willem Buiter, professeur à la London School of Economics and Political Science, très introduit dans les arcanes des banques centrales européennes, publiait sur son blog hébergé par le Financial Times un long billet très fouillé intitulé : « La création monétaire et l’encouragement du crédit ne fonctionnent pas, voilà pourquoi ». Après avoir été l’inventeur (à notre connaissance) de l’expression « banques zombies », qui a fait depuis florès, et avoir montré comment il était préférable, à la mise en place de bad banks, de créer des good banks (laissant les actionnaires des banques zombies en tête à tête avec leurs actifs pourris), il fait preuve, pour ses lecteurs, d’une salutaire maîtrise technique du monde abscons dans lequel vivent les banquiers centraux.
Enfin, c’est à Ambrose Evans-Pritchard, du Daily Telegraph (plus familièrement appelé le Telegraph) qu’il revient de conclure. Il le fait, comme d’habitude, en allant « straight to the point » (droit au but). « L’Europe creuse sa propre tombe économique, alors que la BCE ne répond pas ». Le sous-titre est encore plus explicite, s’il en était besoin : « Dans un monde de pécheurs, la banque centrale européenne joue les gardiens de la vertu, mais ses actions dévastent les finances publiques de pratiquement tous les pays qui sont l’objet de ses attentions ». Reconnaissant sans difficulté que la Grande-Bretagne doit faire face à ses propres désordres (le français châtié ne rend pas bien compte du « mess » anglais), il conclut ainsi : « D’un point de vue stratégique, le mélange européen de déflation monétaire et de déficit budgétaire effréné n’est rien de moins qu’une folie ». Nous voilà prévenus.
Lorsque vient, toutes ces lectures épuisées, le moment difficile de la synthèse, il est après réflexion possible de se poser une question centrale. Le puits que cherchent à combler les gouvernements des pays occidentaux, ainsi que les banques centrales, n’est-il pas tout simplement trop profond pour être comblé ? La politique qui est suivie a-t-elle, dans ces conditions, une chance d’aboutir ? Le système financier, dans son ensemble, n’est-il pas en réalité « too big to save », trop gros pour être sauvé ?
N’est-ce pas cette vérité toute simple, mais pas exagérément confortable, qu’il va falloir un jour se résoudre à affronter, afin de sortir du déni ?
100 réponses à “L’actualité de la crise : « Too Big To Save ? », par François Leclerc”
Brovo, vous venez de faire, sur d’autres bases, la traduction de la mort du capitalisme annoncé par Paul!
ça a l’air d’être la fête pourtant…
http://www.lesechos.fr/investisseurs/analyse_seance/nyse.php
vous oubliez juste de citer quelques sources supplémentaires, qui sont pour moi comme des lueurs dans cette nuit noire, ce black out qu’on nous impose… : LEAP, Loic Abadie, Frédéric Lordon et bien sûr, le blog de Paul Jorion…encore merci
Signe des temps (histoire absolument vraie!)
J’ai une bibliothèque achetée très bon marché chez un marchand d’origine suédoise (que par gentillesse je ne nommerai pas…).
Je l’ai assemblée il y a 15 ans!
Il y a des 10 ans des visiteurs s’inquiétait de sa solidité vu le poids des volumineux livres que semblait déformer les panneaux latéraux.
« Pas d’inquiétude, leur dis-je, cela fait 5 ans que c’est comme cela depuis le premier jour et elle tient merveilleusement bien. (Et elle ne m’a pas coûté cher du tout!) »
Il y a exactement 1 mois, un menuisier qui venait exécuter chez moi des travaux, s’inquiéta aussi de la déformation des panneaux latéraux de ma bibliothèque.
« Pas d’inquiétude, lui dis-je, cela fait 15 ans que c’est comme cela et elle tient merveilleusement bien. D’ailleurs quelqu’un m’a fait la même remarque alarmiste il y a 10 ans et vous voyez bien qu’on n’a pas besoin de payer beaucoup pour avoir quelqu’un chose de très fonctionnel. D’ailleurs ma bibliothèque a fait la preuve du temps, même si je reconnais que la déformation des panneaux latéraux (bombés, mais toujours stable) atypique peut en surprendre plus d’un. »
Il y a exactement 1 heure, Boom! la 2ième tablette s’est écroulée, plein de bouquins par terre.
En essayant, d’enlever les bouquins, boom la 3ième tablette s’est écroulée.
Juste en enlevant quelques livres qui restait t-r-è-s t-r-è-s tranquilement, boom la 4ième tablette s’est écroulée.
Il ne reste plus qu’un squelette d’une bibliothèque vide!
Je ne suis pas toujours remis du coup….
Surtout parce que j’ai 5 autres bibliothèques identiques (et TOUTES bombée !!!!…). Graaaahhh!
Je pense que c’est prémonitoire de ce qui s’en vient.
Je ne sais pas si François Leclerc, prophète de malheur, serait la cause de la destruction de ma bibliothèque. Je vais en parler à mon avocat 🙂
Mais je me fais un devoir de rester très optimiste: car il est bien évident qu’une crise de confiance dans mes autres bibliothèque n’est évidemment pas ce qu’il faut dans ces temps difficiles et ne ferait qu’empirer l’humeur dans la maison!
ou , plutôt, trop abyssal pour être « sauvable » , si j’ose ce néologisme.
un peu comme un désespéré qui vous entraine dans sa funeste noyade…..
grands spectateurs de notre perte…..qui sont ces hommes qui commentent l’économie depuis tant d’années et semblent
être les conseils favoris du monde politique , sans en tirer la moindre idée d’une issue favorable ?
on a vraiment l’impression qu’ils sentent bien que les « carottes sont cuites » et essayent de se placer pour la suite…
A propos d’Evans-Pritchard : je trouve quand même qu’il perd un peu les pédales à chaque fois qu’il est question de l’Allemagne ou de l’euro.
Je sais bien que la germanophobie est une sorte de « schème cognitif » des Tories (sauf pour le petit noyau des admirateurs d’Hitler type Bernie Ecclestone), de même que l’euroscepticisme, mais son appel dans sa chronique du 31 mai à voter pour l’UKIP aux élections européennes – ce parti « souverainiste » dont l’unique programme est de quitter l’Union européenne (pour faire quoi ? pour aller où ? et avec qui ? mystère…) – me semble extravagant.
D’une manière générale, tous les commentaires anglo-américains sur les faiblesses de l’UE et de la zone euro me laissent perplexe. D’un côté, ils ont raison : c’est effectivement un beau « mess ». De l’autre, leur Schadenfreude est un peu suspecte, et j’ai parfois l’impression qu’ils prennent leurs désirs pour des réalités.
Mais bon, l’avenir tranchera, évidemment.
Curieusement, toutes ces stars ou presque sont anglo-saxonnes.
@Verywell
Ca me fait penser au Titanic: il heurte un iceberg à 23h40 mais l’orchestre joue jusqu’à 2h17. Quelques minutes après, le navire s’ouvre en 2 et coule.
Le navire économie mondiale a heurté l’iceberg subprime en 2007. Le navire prend l’eau de toute part, mais l’orchestre Bourse/Banque Centrale/Médias économiques nous divertis depuis 2 ans: tout est sous contrôle, pas de problème, tout va repartir comme avant…
Et si la machine était vraiment cassée ?
Comme ce navire qui était insubmersible et qui a quand même coulé ?
@ toff et Ken Avo
Les francophones que vous citez sont plus familiers, c’est pourquoi je n’en ai pas parlé, et puis je ne suis pas certain qu’ils soient les plus pertinents. Paul Jorion est hors concours.
@ Erwan Quilgars
Ils ont aussi des fois de gros défauts, à mon sens, comme je le signale. Ambrose Evans-Pritchard ne m’apparaît pas non plus le meilleur spécialiste de la Chine !
« Le puits que cherchent à combler les gouvernements des pays occidentaux, ainsi que les banques centrales, n’est-il pas tout simplement trop profond pour être comblé ? »
C’est absolument certain, mais les politiques et les banques centrales continuent malgré tout leurs plans de relance et leurs injections monétaires afin de ranimer un système en état de mort clinique…
C’est vraiment pathétique…
Ils ont si peur de la déflation que tant qu’ils ne verront pas d’inflation poindre à l’horizon, ils continueront d’essayer d’en créer et cela malgré la faillite qui les menace et en fin de compte, à coup (coût?) sûr, ils en obtiendront bien plus qu’ils n’en voudront.
En clair, leurs réponses pour essayer de sauver le système risquent d’être aussi catastrophique de conséquences que la catastrophe qu’ils essayent « à tout prix » d’éviter…
Vraiment débile…
@François Leclerc,
Je me demandais plutôt si cela ne pouvait pas s’expliquer par le fait qu’il faudrait être au coeur du système et là où il est le plus exacerbé pour réagir avec le plus de force et de pertinence. D’où l’absence de francophones ?
Et tout aussi « bizarrement », n’est-il pas remarquable à l’inverse que les mathématiciens français voire les traders se trouvaient être les plus réputés au sein du système financier anglo-saxon ?
C’est le tonneau des Danaïdes
@ Ken Avo
C’est exactement ce que je crois. C’était là où la Statue du Commandeur étaient la plus adorée.
Repère du jour :
Lundi 13/07 au soir, le Trésor américain ressort l’ardoise : déficit fédéral année fiscale en cours (9 mois) 1 086 milliards, recettes fiscales -18%, dépenses +21% (à cause du plan de relance de l’économie 787 milliards, des guerres, des courants d’air) …
» … le plan de relance américain est censé sauver ou créer 3,5 millions d’emplois. Mais, en quatre mois et demi, l’Amérique en a supprimé 2 millions. »
merci pour cette « compilation ».
Tant que nous abandonnerons nos devenirs communs tout autant que nos devenirs les plus singuliers à des dominants à la dérive, desespérément à court d’idées sur les nouveaux modes de fonctionnement des échanges économiques que requiert l’accouchement de futurs viables qui, bien évidemment, rapprochent toutes les sensibilités humaines encore agissantes au lieu de les opposer, il est en effet à craindre que ce pourrissement n’en finisse plus de s’amplifier !
De ce point de vue, la déroute économique ambiante, stupidement masquée derrière des montagnes d’artifices boursiers aussi contradictoires que précaires, n’est plus l’épicentre de nos préoccupations depuis bien longtemps déjà !
Fort heureusement et opportunément, au delà des impasses économiques subies, le développement de nos échanges, confrontations et rapprochements dans la « noosphère », peut de plus en plus et probablement beaucoup plus que nous ne l’imaginons, nous faciliter la maturation accélérée des différentes options de futurs viables à expérimenter pour nous émanciper de cette fange mortifère !
j’aimerais comprendre ce qui se passe entre le dollar et l’euro mon dieu serait on en train d’etre voler lol
Juste un mot sur Paul Krugman.
« suspecté par certains de complaisance politique avec la nouvelle administration »
Il a l’humour tres noir, il faut connaitre l’animal pour trouver les piques quelquefois.
D’ailleurs, lors de la publication de son editorial sur un deuxieme stimulus, il fallait lire le titre « stimulus trap » et se rappeler qu’il pensait qu’un stimulus etait une mauvaise idee au depart; il ne sera jamais au gouvernement, il dit se qu’il pense et les opinions negatives sont considerees comme etant anti-Americaines.
Demandez a ceux qui s’opposaient a l’invasion de l’Irak, comme Paul Krugman.
Je le dis hors contexte, il etait aussi l’un des seuls a refuser d’insulter les Francais dans cette periode difficile alors que les « amis de la France » tel que Charlie Rose ne se genaient pas; Paul Krugman est un homme integre.
Il y avait un prophéte qui criait,seul dans le désert…(paraphrase qui concerne une figure biblique)
Dieu merci,se lévent aujourd’hui,de plus en plus nombreux,tels P. Jorion ,Leclerc et les autres ici.*
Ailleurs ,comme indiqué,c’est également le cas.
Parlez ,nous vous en conjurons,vous les « Intellectuels »,de Taddeï à Gauchet,en passant par Guillebaud,Morin…Et la cohorte ,nombreuse,de Personnes avisées.
Ne nous laissez pas sans avoir donné vos approches,quelles qu’elles soient.
Toujours dans le but unique de réussir LA Mutation qui débute…Parce qu’elle sera dure,trés dure.
Longue et vraisemblablement asssez longue.
Seuls nous ne pouvons en sortir.
Solidarité et donc altruisme peuvent constituer nos moyens pour aujourd’hui et,surtout sans doute,pour les générations montantes.
Intuitivement,et quoi qu’on dise,ils sont prêts,voire demandeurs de cette Solidarité,dans un préalable évidemment nécessaire que constituent l’intégrité ,l’honnêteté intellectuelles.
Toutes qualités intrinséques le plus souvent transparentes ici.
Confiance donc…Si engagement de Tous. Et consolidation de la construction à ériger solidement qu’est la Constitution pour l’Economie.
@marquis de Laplace
… sauf qu’une bibliotheque a montants bombes peut eventuellement se « fixer » (pardonnez ce Franglais) en passant une tige filetee a travers. Ou peut-etre une longueur de cable a faible coefficient d’allongement? Sur les cotes ce n’est pas super joli, mais de devant ca peut rester assez discret si bien place.
Faudrait-il souhaiter que le monde financier tel que nous le connaissons puisse etre rafistole si facilement? Probablement pas…
Sans vouloir vous offenser, il est probable que ni vous, ni les chroniqueurs que vous citez ne soient capables de nous prédire un tant soit peu l’avenir avec un minimum de clairvoyance.
Je n’en attends d’ailleurs pas tant. Ici, comme ailleurs, je ne cherche à savoir que jusqu’à quel point les médias traditionnels ne nous informent pas. La synthèse ou la prévision, quoique souvent intéressantes, ne me paraissent jamais crédibles.
Autant le fait de prédire la crise était une question de compétence, de bon sens et de courage, autant chroniqueur / oracle est maintenant devenu un métier impossible. Il faut se rendre aux évidences :
– Nous sommes entrés au coeur du chaos,
– Le scénario des cinq prochaines années est imprévisible.
Comment, au milieu d’une gigantesque tempête, interpréter chaque vague ? L’exercice est vain.
Je n’ai pour ma part qu’une seule certitude : ce sera douloureux, et, à l’issue, rien ne sera plus jamais comme avant.
Mais « avant », c’était une course effrénée qui laissait tout les non-compétiteurs sur le bas-côté. La course est finie, elle menait à un mur. Reste à espérer qu’une fois le mur franchi, l’humanité prendra le bon chemin.
Je rajouterais à la liste Michael Hudson. Pas prolifique mais toujours éclairant.
http://www.michael-hudson.com/
Merci François Leclerc pour votre billet.
Il m’arrive à la lecture d’articles sur la finance et l’économie d’avoir des réflexions assez incongrues :
Les politiques, les banques et banques centrales cherchent peut être à nous préserver ?
Lorsque je dis nous, je parle de l’investisseur lambda.
Demander à votre entourage où il a investi. Sicav, assurance vie, fonds d’investissements, bidule X et Y.
Il est difficile de savoir ce qu’il y a dans ces fonds conseillés par le banquier.
Certains sont assez âgés pour comprendre (surtout s’ils sont encore en anciens francs) et ont confiance dans leurs banques.
Par curiosité, je gratte un peu, et là, j’ai le droit au gros classeur. On peut lire qu’il y a x % de bons du trésor, Y% des actions etc.…
Et si des millions de français avaient perdu une partie de leurs économies sans le savoir ? Le danger pourrait être un remake du 14 juillet ou plus pacifiquement, des manifestations islandaises ?
@u Marquis de Laplace
Cher Marquis, je ne vous connaissais jusqu’à présent que grâce à votre Démon (de Laplace). Car c’est bien vous, n’est-ce pas, qui avez proféré, il y a plus de 200 ans, cette maxime qui est le symbole même du déterminisme des XVIIIème et XIXème siècles : « Une intelligence qui, à un instant donné, connaîtrait toutes les forces dont la nature est animée et la situation respective des livres sur la bibliothèque, embrasserait dans la même formule les mouvements des parois de ladite bibliothèque tout comme ceux du plus léger atome ; rien ne serait incertain pour elle, et l’avenir, comme le passé, serait présent à ses yeux. ».
Cette prétention démiurgique, cher Marquis, fut depuis lors déniée par le physique théorique et un certain Heisenberg la mit à mort en constatant que l’on ne pouvait connaître à la fois l’emplacement exact et la vitesse d’une particule (l’électron gravitant autour du noyau atomique en l’occurrence). Tout ceci permit la naissance de la nouvelle physique, basée sur la probabilité, toujours incertaine. Et oui, Dieu joue au dés avec notre avenir…
La plupart des sciences ont intégré cette donnée mais pas l’économie, ce qui prouve donc que l’économie n’est pas une science mais une morale doublée d’un art. Je suppose donc que les nom cités par François sont les plus intuitifs des connaisseurs de l’économie et donc de véritables artistes… Comme le poète, ils voient plus loin que l’horizon… pas à coup de formules mathématiques mais de savoir mêlé d’imagination.
Et en parlant de poète, que pensez-vous du fait que c’est 30 ans avant Heisenberg que Mallarmé affirma « Un coup de dé jamais n’abolira le hasard ». ?
Bonne chance avec vos 4 survivantes, cher Pierre Simon.
Plus occupés à observer l’arrivée de chaque vague lorsque la tempête est déchaînée, qu’en est-il de l’océan ?
L’endettement est le « meilleur outil » de l’enrichissement et il n’y a pas meilleur système pour manipuler et contrôler tout ce qui est « financiarisable ».
Et si l’argent redevenait publique maintenant que l’on a apprit qu’il suffisait de le rendre virtuel pour continuer à jouer au monopoly et demander crédit à chaque fois que l’on veut continuer à jouer ?
C’est toute la question et le rapport que nous entretenons avec le réel et sa complexité.
Comprendre ce qui se passe c’est avant tout remettre en cause des pratiques qui n’auraient jamais dues exister …
Mais laisser la gestion de l’argent aux banques c’était comme placer chez Mardoff !
Trouver le cocktail entre morale et conscience pour réhydrater la mondialisation, une alter-mondialisation, c’est toute la réflexion que l’on peut se poser sur l’abondance et la sobriété, les excès et les manques.
Et quand l’argent n’existait pas encore, l’homme était-il aussi égoïste et malveillant ? Encore animal ?
En tout cas nous n’avons pas le choix que de continuer sur le principe d’espérance mais commençons par devenir plus altruiste et bienveillant et qu’un jour une justice universelle châtie les boulimiques et vampires de la finance …
@ Marquis
De la place ?
Sur vos bibliothèques il n’y a plus ?
Au lieu de les réparer, vous pouvez aussi donner vos livres …
Cela pourrait servir d’exemple lorsque les solutions à la crise sont difficiles à trouver …
Il est ecrit « Parlez ,nous vous en conjurons,vous les “Intellectuels”,de Taddeï à Gauchet,en passant par Guillebaud,Morin…Et la cohorte ,nombreuse,de Personnes avisées »
On a beau faire la somme de Stiglitz à Hudson , cela ne fait pas une politique :
L’addition du « c’est pas assez » et du « c’est bien trop », du « Yaka » et de « c’est inutile » ne dessine pas grand chose.
Le couple Evans-Pritchard / Krugman est stérile. Et mettre côte à côte L.Abadie et F.Lordon coûte une élongation.
Et du simple magma des « intellectuels » et des « personnes avisées » , il ne sort rien de très opérationnel.
Sinon effectivement, il semble qu’un consensus se dessine que ça va tanguer très très sec, encore pas mal de temps : 5 ans de crise, puis 10 ans de conséquences politiques, puis encore 15 ans de nettoyage pour aboutir à autre chose qui ne sera pas vraiment dessiné par nous … mais par le reste du monde ‘non occidental’
@Beaufou: « Paul Krugman est un homme integre. »
Je suis loin de partager cet avis.
Pour moi c’est surtout l’auteur de « La mondialisation n’est pas coupable ». Un sommet de mauvaise foi ou d’aveuglement, j’hésite.
Krugman prend des poses de rebelle mais dit toujours in fine ce qui fait plaisir à l’establishment.
@ fujisan
A chacun de choisir ses petits préférés ! Je ne demande qu’à rallonger ma liste personnelle, mais j’évite ceux qui ont déjà un système tout bâti et emploient trop les grands mots, qui n’apportent rien à l’analyse. C’est l’occasion d’apprendre ou jamais !
@ Opposùm
Nous n’en sommes pas à faire la synthèse, on n’écrit pas l’histoire à chaud. La collection est disparate, c’est ce qui fait pour moi on intérêt dans l’immédiat.
M’enfin je ne pense pas que la question soit de savoir si le système actuelle peut être sauvé ou non. La question serait plutot tiendras t’il jusqu’as l’arrivé du nouveau système. Mais là encore la question qui reste sans réponse est; y a t’il un nouveau système économique dans les tuyaux.
M’enfin je reste persuadé que si les coupables ne sont pas punient ils recommenceront. Puisque toutes l’éducation est avant tout construite sur l’ interdictions. Le nouveau système devras définir ses nouvelles interdictions. De tout temps la socièté humaine c’est rendu compte que certaine interdictions était plus profitable a la socièté que la liberté totale et anarchiques des minorités. Ont peut rapidement citer, l’inceste, le meurtre, le vol, l’enterrement de ses morts et autres règles et interdit qui permettent a une socièté de voir augmenter le nombres des ces citoyens en leur garantissant un cadre de vie salutaires et une possibilité de croissance.
Hors comme tout autres système le système économique et financier doit se préserver si il veux pouvoir perdurer. Un bonne agriculteur sera qu’il faut détruire ou soigner l’arbre malade sous peine de voir se propager la maladie. Tout comme un bon médecin n’hésitera a vacciner en cas d’épidemie.
L’économimie et la finance doivent être traité comme le serait une vigne ou un être humain, c’est a dire qu’im doit être vacciner si il veux continuer a vivre. Mais le vrai problème reste pourquoi et comment l’économie et la finance en sont arrivé a develloper en leur sains les maladies que les sociètés saines ne cessent de combattre.
A la question le capitalisme est ‘il mort, je répond personnellement que non, il est tout simplement malade. Est que cettes maladie, qu’est la gouinfrerie le vol et l’arnaque. Un bon médecin conseillerait donc un régime sec a ses patients malades si ils veulent tout simplement survivre.
M’enfin sachant que beaucoup de malade du coeur préferre attendre l’infarctus plutot que de ralentir leur excés et de limiter les risques d’accident mortel. Et sachant qu’il est interdit d’interdire a ses malades de continuer dans leur penchant macabre. Il risque de falloir attendre l’infractus pour prendre conciensce de la maladie et des risques mortels de celle-ci.
C’est un peux comme l’histoire de la bibliothéque du marquis, les latte sont anormallement bombé mais comme elle l’on toujours été comment pensé que cela ne puisses pas être normale, mais lorsque le menuisier dont c’est la travaille et lui même surpris de cette arnormalité.
Les système humains ressemble donc aux humains qui sans servent. C’est a dire que si l’humain devient aliéner par la propagande et l’idéologie, le système en fait de même. Jusqu’as la grosse crise qui révèle l’ampleur de la maladie.
M’enfin utiliser la perfusion pour un système qui aurait besoin d’une bonne saigné, l’histoire de réduire les humeurs. C’est comme donné du beurre cuit a une malade ayant trop de cholestorol.
Un bon régine sec, lui serait beaucoup plus profitable. Pour les banques c’est pariel, aux pains sec jusqu’as ceux qu’il aient ré-equilibrer leur bilans. Est si il faut qu’ils vendent leur actifs, qu’ils les vendent, quelques kilos de moins ne leur feront pas de mal.