Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Vous entendrez bientôt beaucoup parler de Sergey Aleynikov, un ex-programmeur de Goldman Sachs, qui travaillait sur les systèmes de trading que la banque – eh oui ! c’est une banque maintenant – utilise pour acheter et revendre des actions sur les marchés boursiers. Ces programmes cherchent des anomalies dans le prix des actions – pas avec un papier et un crayon et la langue coincée dans la commissure des lèvres mais à l’échelle de la microseconde – et achètent et revendent. Ils représentent aujourd’hui une part importante de l’activité des bourses : un volume près de trois fois plus élevé que l’activité des investisseurs individuels, nous dit-on.
Mr. Aleynikov a quitté Goldman Sachs et s’apprêtait à travailler pour une petite firme : Teza Technologies. Il a été arrêté pour avoir emporté avec lui le code du programme sur lequel il travaillait.
Bon, me direz-vous, mais encore ? Eh bien, je sais seulement que Mr. Aleynikov, aujourd’hui en liberté provisoire, habite dans le New Jersey, mais si j’étais lui et s’il n’habite pas un rez-de-chaussée, je ne chercherais pas à arroser les géraniums qui décorent mon balcon dans les jours qui viennent. Pourquoi ? Parce ce que Mr. Joseph Facciponti, Assistant du Procureur Général américain a déclaré le 4 juillet au tribunal, lors d’une déclaration à la presse, que « La banque (Goldman Sachs) a mentionné la possibilité qu’il existe un danger que quelqu’un qui sache utiliser ce programme puisse l’utiliser pour manipuler les marchés de manière malhonnête ».
Ah ! voilà qui est tout à fait remarquable : un programme qui aurait pu conduire Mr. Aleynikov à manipuler les marchés malhonnêtement s’il travaillait pour Teza Technologies, et qui lui permettait de gagner sa vie comme un honnête travailleur quand il travaillait chez Goldman Sachs ! Il y a là un mystère que j’aimerais bien comprendre, d’autant que le 4 juillet, c’est la fête nationale américaine : pour que la cour siège l’équivalent du 14 juillet en France, il fallait donc que le cas de Mr. Aleynikov soit jugé, c’est le moins qu’on puisse dire, affaire pressante ! Mon petit doigt me dit cependant que la justice américaine, très occupée en ce moment à punir les voleurs de poules, s’en désintéressera. La raison ? L’explication est sans doute bien simple : utilisé dans un environnement de travail approprié le programme est sûrement incapable de manipuler les marchés malhonnêtement : honnêtement seulement.
Sergey Aleynikov, si j’ai un conseil à vous donner : évitez quand même les balcons, de marcher trop près de la bordure du trottoir, et quand vous attendez le train, restez assis dans la salle d’attente au lieu de déambuler le long du quai, un accident est si vite arrivé ! Ah ! et ne restez pas seul à la maison : les arrêts cardiaques inopinés nous guettent tous, on entend des histoires comme ça tous les jours.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
46 réponses à “Sergey Aleynikov, évitez les balcons !”
Sergey Aleynikov, digne héritier physionomiste de Pavlov pour avoir automatisé les réflexes conditionnels du marché … on en salive d’avance de connaître la chute de cette histoire.
Nul autre que le programmeur ne sait avec précision ce que les instructions de son programme recèlent, et encore aux bugs cachés près.
C’ est quand même bien pratique de pouvoir se défausser sur un lampiste.
Se défausser de quoi ?
Place a l inspiration du Clown, pour un tableau réaliste…
un début de minute d’ audience au tribunal :
« J’ ti jure ssi pas moi, ssi lot salouparrr quy a diffusé li viruss (a linssu di mon plein gri !)
Daccord, ssa a effaçé tout m’y truc pourry, mi ssé un coud bol…
J’ ti juré ji rien a voir avic tou li bordel qui ssa a foutti… »
si c’est un génie de la programmation
Il ne se passera rien, il aura placé des portes d’entrée dans ses sources..
de même qu’il a très bien pu placer des fusibles , charger de griller, si aucune nouvelle de lui.. si si cela existe..
a suivre…..
Tout ceci montre bien une chose: la bourse est devenu un Loto, un Casino aussi sophistiqué que truqué, dangereux et inutile.
Autant fermer toutes les Bourses et mettre Las-Vegas en ligne.
Laisser les banques tomber et permettre aux entreprises d’emprunter directement aux banques centrales, aux mêmes taux que les banques actuellement.
En gros, on se débarrasse des intermédiaires verreux et des spéculateurs mafieux.
Trop simple?
Oui, trop simple.
Aucun politique ne se débarrassera de ses amis et de ses propres intérêts.
@yann
100% d’accord avec vous
Quand un être vit de cruauté, d’argent, d’hypocrisie, de mensonge, il est mort. [Guy Godin]
Le commerce des êtres est l’école de la tromperie celle aussi d’une plus grand marque d’infamie sur vous, quelle honte pour beaucoup de gens !
Est-ce que les ordinateurs peuvent respecter une éthique, ou à défaut une réglementation ? C’est la question que vous vous poserez quand vous saurez qu’il est prévu que la moitié des transactions effectuées sur des valeurs financières seront effectués en 2010 dans le cadre de que l’on appelle «l’algo trading » (algo pour algorithme).
De puissants ordinateurs pourvu de programmes et d’algorithmes spécialisés sont de plus en plis en charge, sans intervention humaine, de la réalisation en des microsecondes d’un nombre gigantesque d’opérations, après avoir détecté des opportunités. Une lutte permanente est désormais engagée entre ordinateurs et programmes des concurrents, les Goldman Sachs, JP Morgan, etc… faisant de plus en plus des traders des contemplateurs de données qqu’ils maitrisent de moins en moins, car elles sont trop rapides et représentent trop d’informations pour qu’ils puissent les appréhender, et à fortiori réagir.
Ces programmes, dont la création et l’entretien mobilisent des équipes impressionnantes et des investissements gigantesques, savent désormais traiter non seulement les données de banques de données actualisées en temps réel, mais également les fils de news des agences financières et les communiqués des entreprises, tous formatés à cette fin.
Voulez-vous connaître les noms des algorithmes les plus connus ? Ils s’appellent poignard (dagger), tireur d’élite (sniper), renifleur (sniffer) et guerilla…
En tout cas, j’espère que ces systèmes automatisés utilisés chez GS ou ailleurs ont soit des sommes limitées, soit un minimum de validation humaine parceque lorsque l’on voit l’origine et les conséquences de certains signaux comme dans l’article qui suit sur les cours du pétrole, je me dit que le système, pour qu’il soit vraiment autonome, doit être vraiment très ‘intelligent’:
http://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2009/07/06/le-petit-malin-qui-a-fait-grimper-le-cours-du-petrole-et-les-autres_1215783_1101386.html
Très interressant Mr Leclerc. A dire vrai, j’ai failli poser la question dans mon post d’avant concernant la conception de ces programmes et puis je me suis rétracté. Je me suis dit que ça ne devait pas forcément interresser grand monde… J’envoie mon pot et la je découvre le votre.. Bravo… C’est vrai que c’est impressionnant. Je n’ai pas encore cherché d’informations sur les algos que vous venez de citer (ce que je corrigerai très vite) mais j’imagine qu’en gros, il doit s’agir d’établir des scénarios de type Analyse Technique et les valider / invalider transactions après transactions (en compilant des données historiques et tout un tas d’information, je n’avais pas pensé aux fils RSS..). Mais c’est vrai qu’en y pensant, c’est énorme. J’imagine bien sur que s’il y a concurrence, chaque parti essayera, en plus de faire du profit, d’envoyer des ‘faux’ signaux aux autre, surtout s’ils connaissent leurs algos. Mais à ce niveau, ce n’est plus du casino ou l’on sait plus ou moins ce que l’on va perdre ou gagner… Ici, on ne connait pas forcément les conséquences de certains investissements automatiques mais on peut se l’imaginer quand on a vu ce que l’on a vu sur les commodities l’an passée, les crises de la faim…
C’est presque du Terminator ce que vous nous offrez la Mr Leclerc 🙂 Les machines prennent le contrôle, et il n’y a pas meme besoin qu’elle acquièrent une conscience pour générer de gros dégats…
Pas si anodin que celà, en effet : un programmeur de haut niveau, lorsqu’il sait concevoir SEUL ce que personne d’autre ne sait inventer autour de lui, et tant qu’il détient cette avance stratégique, réduit les potentats en exercice à bien peu de choses, sait se protéger des obsédés de la domination et doit savoir berner (pour ne pas le dire plus vulgairement) qui il veut, quand il le veut, fut-ce les plus influents des dominants !
Et il s’agit là de l’une des mises en difficultés les plus prometteuses de toutes les CONFISCATIONS ET SUPER-CONCENTRATIONS DU POUVOIR, qui ravagent actuellement le bien public et l’intérêt général dans tous les champs de développement potentiels où des fraternisations humaines tentent de s’exprimer et de grandir en harmonisation grandissante avec notre biosphère nourricière …
Car il faudra bien aussi passer par cette phase d’assainissement et de délestage d’une manière ou d’une autre !
Parfois je me suis demandé si, en dehors de l’idéologie, on ne pouvait pas associer la valeur quantitative d’un titre (ou d’un rizhome de monnaie) à sa valeur qualitative. On pourrait imaginer des facteurs de risques […] par dimension [ ;-)], une analyse sémantique des valeurs, des crawlers conglomérant les informations relatives, des statistiques de prise en compte des risques envisagé selon les sources (fréquentation qualifiée, pertinence avérée) et des réseaux de modélisation de risque sur les titres, des flux de données (API) transparents, (If Mr Aleynikov, discretly shared some source code or data [on sourceforge, wikileaks?], he would be afraid of his balcony.) open-source: transparents, des modèles de visualisation d’aide à la décision pour tout un chacun, des votes représentatifs sur les choix politiques que sous-tendent les choix financiers, etc.
Vous me répondriez que tout cela est beaucoup plus complexe et qu’il faut vraisemblablement parer au plus urgent.
petite touche d’ironie : tout comme les retraités vivant des fonds de pension qui détruisent les emplois de ceux qui font vivre les retraités, ces super-ordinateurs et ces super-programmes sont faits pour siphonner le système productif de ses richesses, y compris le système de production d’énergie…dont ils sont extrêmement gourmands ! Et quand on voit l’état de la production et de la distribution d’énergie aux EU (et bientôt chez nous…), on se dit que le chemin n’est plus très long jusqu’à la Grande Panne.
Amusant ce petit « post » était passé inaperçu ce 7 juillet 2009 à 12:02
L’affaire Sergei Aleynikov en dit long sur le trading de Goldman Sachs, Philippe Béchade
http://www.la-chronique-agora.com/articles/20090707-1951.html
Il s’agirait d’un système de trading automatique reposant sur des algorithmes mathématiques. Il serait redoutablement efficaces lors des phases d’hyper-volatilité des marchés (appelons-les par leur vrai nom : “vagues de panique” ou “phases maniaques”), qu’il s’agisse d’un panier d’actions ou d’un sous-jacent spéculatif comme le pétrole par exemple.
Le logiciel serait capable de générer des milliers d’ordres en tous sens avec un nombre impressionnant d’écarts gagnants… tandis que la majorité des opérateurs sont totalement déboussolés, les systèmes classiques et la simple intelligence humaine étant complètement dépassés par la tournure (volontairement ?) insaisissable des évènements.
Un logiciel qui serait comme un poisson dans l’eau dans un océan spéculatif déchaîné, alors que la peur d’être victime d’une baisse ou au contraire de manquer un rebond entraîne des variations de cours abyssales puis des retournements de situation dont personne ne comprend fondamentalement les origines.
Nous savions que de telles machines à générer un maximum de cash en climat de krach (ou de pré-krach) existaient. Cependant, il était difficile de prouver que certains opérateurs influents avaient les moyens d’en tirer de substantiels profits… lorsque tant d’autres se font hacher menu par le marché en multipliant les décisions inappropriées.
Avec l’affaire Sergei Aleynikov, nous découvrons en partie le dessous des cartes et subodorons la taille réelle des enjeux.
Il a fallu 20 ans pour actionner la justice face à une escroquerie aussi élémentaire que celle de Bernie Madoff (les dizaines de milliers de victimes ne sont qu’au fond que de simples particuliers) ; il n’aura fallu que quelques semaines pour faire procéder à l’arrestation d’un informaticien dont la malhonnêteté ne repose pour l’heure que sur les preuves avancées par un seul plaignant… mais quel plaignant !
Il pèse plusieurs dizaines de Madoff sur les marchés… et Henry Paulson (l’ex-secrétaire d’Etat au Trésor, qui signa l’arrêt de mort de son concurrent Lehman), en était encore le président lorsque M. Aleynikov fut recruté !
D’autres « détails »
Goldman May Lose Millions From Ex-Worker’s Code Theft
http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601087&sid=axYw_ykTBokE
@François Leclerc
D’abord de grandes félicitations pour l’excellente qualité de vos billets réguliers.
Je rêve d’être capable d’écrire aussi bien que vous!
Quant à votre commentaire… c’est finalement une bouffée d’air frais dans une situation qui me paraissait désepérante.
J’arrivais très mal à savoir comment on pourrait se défaire de Goldman Sach (qui notons-le, semble-t-il, **contrôle** le gouvernement américain, et non le contraire … puisque pratiquement tous les dirigeants économiques importants de la Fed et du gouvernement sont des anciens employés/stagiaires de Goldman et font strictement ce qu’ils veulent: comme détruire leur concurrent (Lehman), recevoir un emprunt du gouvernement (de je crois 10 milliard) pour profiter des occasions, etc…), et voila, alors que je désespère, vous m’annoncez la bonne nouvelle (ou plutôt, me rappeler la bonne nouvelle):
« De puissants ordinateurs pourvu de programmes et d’algorithmes spécialisés ont de plus en plus pris en charge, sans intervention humaine, de la réalisation en des microsecondes d’un nombre gigantesque d’opérations […] elles sont trop rapides et représentent trop d’informations pour qu’ils puissent les appréhender, et à fortiori réagir »
Donc, un jour, possiblement très bientôt (j’estime maximum 5 ans, le plus probable dans moins de 2 ans) Goldman sera complètement lavée (en des micro-secondes) et ils n’auront pas le temps de réagir. Qui dit mieux?
Et pourquoi suis-je si optimiste? Parce que je sais pertinemment exactement quelles faiblesses fatales ont ces programmes. Ils reposent sur quelques prémisses économiquement fausses (gracieuseté lointaine de Fama et Scholes) que voici:
a) les marchés importants sont toujours liquides
b) les options trading exchanges (et bientôt les cds et autre derivatives exchanges…) ne peuvent pas être insolvable car les transactions sont *immédiatement* ajustées avec les contreparties bien avant d’atteindre les limites
c) les marchés importants ne peuvent pas (ou sont à X écart-type si peu probable que c’est à toute fin impossible, pense-t-on) être discontinus (assertion basé sur des extrapolations statistiques du passé)
d) le gouvernement américain aura toujours les moyens politiques et financiers de venir à la rescousse des trading exchanges.
Mijotez ces quatres éléments ensemble et vous avez le scenario suivant HAUTEMENT probable.
Et vous l’aurez lu ici en premier (!) :
– tout commence par des tensions croissantes ont lieu au niveau (probablement) des devises (spéculation carry-trade et autre);
– des ajustements « normaux » en micro-secondes se font pour détendre mais les tensions sont trop fortes;
– des portfolio insurance adjustement automatiques se déclenchent (vendre quelque chose à la baisse avant qu’elle ne baisse davantage) et se font la micro-seconde suivante;
– mais les sommes colossales néssaires pour les achats/ventes de ses devises ne sont pas disponibles car le marché est débalancé (tous les ordinateurs sont arrivés indépendamment à la même conclusion (identique) qu’il fallait vendre x devise (ou acheter y devise)
– une banque centrale importante n’arrive pas à obtenir (en 1 micro-seconde, rappelons-le) l’autorisation nécessaire pour intervenir davantage au vu que les sommes dépassent maintenant largement les montant pré-autorisé et se chiffre la micro-seconde suivante à des sommes astronomiques car multipliées X fois par des effets de levier démentiel que les programmes déterminent comme étant nécessaire ou les plus bénéfiques;
– la banque centrale cesse son intervention;
– une devise tombe de 20% de façon DISCONTINUE a la prochaine micro-seconde;
– les pertes instantanées non prévue (car on pensait pouvoir se sortir avant une chute de plus de x%) entrainent la non-solvabilité de parties prenantes;
– et vu les sommes impliquées, entraine ipso facto l’insolvabilité du trading exchange;
– et vu les sommes monumentales impliquées on ne peut obtenir une aide ou intervention IMMEDIATE (en 1 microseconde) de la FED pour la liquidité de l’exchange (d’autant plus qu’il s’agit d’insolvabilité)
– le trading exchange est fermé « temporairement »
– l’effet en cascade débousole toutes les valeurs
– toutes les bourses mondiales sont par répercussion immédiatements suspendues
– la FED ne s’est plus quoi faire: toutes les bourses sont fermé le temps de la réflexion
– les programmes agissent de façon délétère car leur prémisse de la solvabilité et liquidité des options exchanges ne tient plus
– Goldan Sach devient techniquement insolvable par des montants qui défient l’entendement (à cause du levier spectaculaire déterminer par les programmes comme étant « idéal » mais basé sur de fausses prémisses)
– mais les montants colossaux de plusieurs dizaines (centaines) de trillions sont au-dela de la marge normale des banques centrales et des gouvernements
– la FED perd toute crédibilité
– les congressistes américains ne peuvent pas donner les fonds à la fed (qui s’éleveraient des montants faramineux pour chaque citoyen) MEME s’il s’agirait en fait que de fonds temporaire pour « reliquifier », parce que la FED se trouve incapable de dire quelle serait l’issue de cette reliquéfaction (même les ordinateurs ne peuvent la déterminer car cela dépend de l’interaction de plusieurs ordinateurs de firmes différentes et de la période de temps avant la prochaine illiquidité: deux inconnues indéterminées ET INDETERMINABLE)
– une tentative de donner quoi que ce soit à Goldman Sach résulterait littéralement au lynchage de ses principaux dirigeants par une foule de citoyens furieux (penser 1789).
– et sagement (les dirigeants de Goldman Sach ne sont pas fous…), on laisse donc les firmes s’effondrés (ce qu’on aurait dû d’ailleurs faire en 2008, mais s’était alors politiquement trop difficile)
@Marquis de Laplace
Votre scénario est d’une tout à fait crédible. Tout programme a planté un jour.
Pour mon plaisir, je rajouterais un ancien mathématicien d’une université américaine travaillant sur les chiffres premiers rentrant en chine et servir son pays, en plus de l’adolescent finlandais qui pour rire s’est introduit dans le réseau et une extorsion de fonds d’ hackers travaillant pour la mafia albanaise.
http://www.dailymotion.com/video/x7hlg0_un-trader-joue-a-wow_fun
Quand je pense qu’on utilisent les super calculateurs pour l’exploration pétrolière, les crash tests automobile , l’aéronautique, maintenant nos diplômés n’ont plus de boulot et s’amusent avec du blé, du riz, des actions.
Sinon, j’ai un super programmes qui règle l’ouverture des vannes dans les circuits primaire et secondaire d’une centrale nucléaire afin de s’adapter à la consommation électrique . Si Enron existait, je leur vendrait.
A Marquis de Laplace
Bravo, j’essayais d’imaginer un truc dans ce genre mais je ne connais pas toutes ces subtilités boursières, bon, ils sont prêts ? Ils commencent quand ?
@ Marquis de Laplace
Le capitalisme, victime de sa compréhension
[…] La raison pour laquelle le système capitaliste connaît des périodes de bon fonctionnement qui dépassent parfois une dizaine d’années, et cela en dépit de la présence en son sein de ces mécanismes facteurs de déséquilibre, doit être attribuée à un simple effet statistique : au fait qu’en raison de la difficulté du pronostic de l’évolution future d’un prix, on observe en général que les parieurs se distribuent de manière très égale entre ceux qui considèrent qu’il est à la hausse et ceux qui considèrent qu’il est à la baisse. Une seule des deux parties se verra bien sûr confirmée dans sa prévision, mais le fait que les parieurs se partagent en deux camps de force à peu près égale (50 % chacun) assure que le nombre des acheteurs et celui des vendeurs demeurera équilibré dans la plupart des cas, assurant ainsi – par défaut – la stabilité des marchés.
Lorsqu’une majorité d’acteurs se convainquent que le prix est à la hausse, leur conviction s’assimile à une croyance auto-réalisante et le prix monte – processus qui prendra nécessairement fin lorsque la réserve d’acheteurs potentiels aura été épuisée (1) ; lorsqu’à l’inverse une majorité se convainc que le prix est à la baisse, sa conviction constitue de la même manière une croyance auto-réalisante et le prix subit cette fois un krach.
La stabilité des marchés dépend donc d’une manière cruciale de la compréhension médiocre de ses mécanismes par la grande majorité de ses intervenants. Cette vérité s’était dégagée de l’analyse des résultats d’une simulation informatique du fonctionnement d’un marché boursier programmée par nous il y a quelques années (2).
La tendance générale donc, et elle ne pourra que s’affirmer davantage au fil des ans en dépit des tentatives délibérées de censure, est celle d’un progrès dans notre compréhension des mécanismes financiers et économiques, progrès dû à la réflexion, au raffinement des modèles, aux simulations informatiques (la conclusion à laquelle aboutit notre propre projet mentionné au paragraphe précédent en est un exemple). Ce progrès constitue, comme nous l’avons souligné, une menace pour l’équilibre des marchés car il favorise l’apparition d’une interprétation commune quant à l’évolution future de leur prix parmi les intervenants. Il débouche alors nécessairement sur leur emballement à la hausse ou à la baisse, les dispositifs qui favorisent l’« effet domino » étant, nous l’avons indiqué, historiquement au cœur même des mécanismes financiers.
——-
(1) Paul Jorion, Vers la crise du capitalisme américain ?, Paris, La Découverte, 2007, pp. 201-204.
(2) Paul Jorion, « Adam Smith’s “Invisible Hand” Revisited », Proceedings of the 1st World Conference on Simulation of Social System, Kyoto, août 2006, vol. 1, Berlin, Springer Verlag, pp. 247-254.
cela n’est pas que leur conviction s’assimile à une croyance auto-réalisante, Mais plutot a une publicité bien organisé.
En tout cas il y a un truc que je ne comprends pas Mrs Jorion, vous e semblez bien au courant de la finance. Je ne comprends pas vraiment comment vous n’avez pas fait fortune. Surtout qu’il y a dix ans tout le monde en voulait des actions et de la finance. C’est vrai qu’as l’heure actuel il préfere de loin les personnes soumises dans leur système.
@Paul Jorion
Je ne suis pas d’accord
1) avec votre article et
2) avec sa pertinence eu égard aux options exchange
Je m’explique en détail:
1) Cas d’un marché boursier traditionnel où ne sont permis que les achats et ventes d’actions au comptant
(Donc pas de prêt d’action, de ventes à découvert ou d’achat sur marche).
Il n’y a rien dans votre article qui montre que ce que vous dites ne s’appiquerait pas à ce cas. Or en réalité, ce que vous descrivez loin d’avoir un effet déstabilisant, auraint plutôt un effet stabilisant.
Surpris? Lisez la suite.
Vous décrivez le comportement de SPECULATEURS qui investissent en fonction de l’évolution des prix:
« au fait qu’en raison de la difficulté du pronostic de l’évolution future d’un prix »
Et vous ignorez que la bourse est primordialement un échange entre INVESTISSEURS qui investissent en fonction de la valeur sous-jacente estimée au meilleur de leur connaissance de l’entreprise sous-jacente.
Et que ce que vous décrivez va inexorablement et mathématiquent entrainer un transfert inéluctable du capital des spéculateurs aux investisseurs. Et ce fait est confirmé empiriquement par 100 ans d’histoire des marchés boursiers rééls.
En plus de détails:
Un INVESTISSEUR A achète en fonction de la valeur sous-jacente de la compagnie qu’il estime au mieux de sa connaissance être X. Il achète donc l’action si son prix est inférieur à X.
Un autre INVESTISSEUR B peut estimer que la valeur sous-jacente est en fait une value Y supérieure à X: il offrira à l’investisseur A un prix entre X et Y et tous les deux seront satisfaits de l’échange.
Un SPECULATEUR C voit l’action monter de prix, et comme il se base seulement sur la courbe de l’évolution des prix, il pensera probablement (c’est ce qu’empiriquement on constate de sa part) que les prix continueront d’augmenter et qu’il pourra en toute probabilté vendre au SPECULATEUR D à un prix encore supérieur
Le SPECULATEUR D voit les prix augmenter, il achète effectivement au prix supérieur.
Maintenant l’INVESTISSEUR B voit l’action devenir supérieure à ce qu’il estime être sa valeur. Il vend au spéculateur. Eventuellement tous les investisseurs vendent aux spéculateurs en fièvre (penser bulle techno). Puis et c’est là l’essentiel, la COMPAGNIE elle-même émet des actions en masse aux investisseurs puis d’autres compagnies similaires sont créés et tentent de vendre ses actions (c’est exactement ce qui s’est passé et ce serait passé encore plus vite si les managers corrompus n’avaient pas émis des options/boni pour eux-même). Eventuellement on arrive que les spéculateurs n’ont plus d’argent,l’offre dépasse la demande et les prix s’effondrent.
In fine, les spéculateurs auront remis leur argent aux investisseurs et à la compagnie (et à cause des options/boni aux managers)
A chaque fois que ce cycle se répète, les spéculateurs perdent TOUJOURS. La bourse est un gigantesque aspirateur qui transfère l’argent des spéculateurs aux investisseurs (et aux managers). Plus la bulle spéculative est extrême dans un sens ou dans l’autre (si les spéculateurs vendent en bas du prix estimé de l’action, les investisseurs font une aubaine de même que la compagnie lorsqu’elle rachète l’action), et plus le transfert se fera rapidement. Ainsi la bourse a un effet stabiliseur en prenant l’argent des SPECULATEURS (ceux qui n’ont aucune connaissance de ou ne s’intéresse pas à la valeur de la compagnie) pour les remettre dans les mains des autres (qui font un l’effort d’estimer la valeur de la compagnie – même si l’estimé est très approximatif)
Votre prémisse implicite et non spécifiée explicitement (dans le court extrait produit) est qu’il n’existerait QUE des spéculateurs et AUCUN investisseur. Votre modèle et programme aura beau être techniquement exact, il ne s’appliquera qu’à cet univers imaginaire INEXISTANT en réalité: en pratique il est faux parce que dans la situation réelle la prémisse est simplement fausse: il existe véritablement des INVESTISSEURS sur le marché.
2) Par contre la situation est totalement différente et chaotique dans un marché de vente à découvert en particulier dans le marché des options à découvert et cela pour des raisons complètement différentes .
Lorsqu’une personne vend à une autre une option d’achat sur une action qu’il ne possède pas, cette personne s’engage à lui fournir cette action au prix déterminé à une date determiné quel que soit le prix réel futur de l’action (inconnu présentement) à cette date-là.
Or comme à cette date là il n’y a AUCUNE limite supérieure au prix que l’action pourrait avoir, il est CERTAIN que cette promesse ne peut être tenue dans tous les cas car il est toujours possible que le prix de l’action dépasse la valeur de tous les biens de celui qui a fait cette promesse, et ainsi il ne pourra PAS acheter l’action et la remettre à l’autre.
Ce n’est JAMAIS le cas pour les ventes d’actions « normales » AU COMPTANT décritent en (1) où aucune promesse sur un prix FUTUR imprévisible n’est faite.
Cette différence est DRAMATIQUEMENT importante, dramatique au sens littéral comme on risque de le voir dans les prochaines années dans le scenario que j’ai décrit.
Pourquoi permet-on cela? Parce que justement des mathématiciens ont encore une fois utilisé un modèle avec des prémisses fausses et l’ont présenté comme « valide ». Mais le modèle proposé suppose un mouvement continu du prix de l’action dans un marché présupposéliquide.
Avec ces prémisses, il devient alors possible au vendeur de l’option d’achat d’acheter l’action dès que son prix monte trop et s’approche de ses limites financières de payer. Encore mieux, les « option exchange » ont le pouvoir de forcer cet achat sur le vendeur d’option si le prix de l’action s’approche de ses capacités de payer de façon à protéger tous le monde.
Mais si la prémisse est fausse, et que le prix de l’action (ou de la devise) bondit de façon discontinue d’un seul bond substantiel au-dessus des capacités de payer du vendeur de l’option, l’option exchange qui s’est engagé auprès des autres (acheteurs de l’option) à payer la différence, devra payer de sa poche. Si le montant est petit, l’option exchange en a les moyens de le faire. Si le montant est trop grand parce que les effets de leviers sont trop importants, que le bond esttrop grand et qu’il affecte trop d’options simultanément (de façon imprévue), alors la faillite COMPLETEMENT IMPREVUE de l’option exchange est inévitable avec les conséquences que j’ai décrit.
Encore une fois cette situation ne pourrait pas se produire dans un marché traditionnel d’achat d’action au comptant.
Depuis quand y a-t-il moins d’investisseurs que spéculateurs en bourse?
Quelques jours?
Quand plusieurs ordinateurs entrent en conflit à la µ-seconde sur un même compte avec des algos semblables çà donne:
Un crash de vol AF447 ?
ou bien
Un krack boursier géant???
Bien que ce soit plus dans le domaine d’expérience de Paul Jorion, je me permets ce petit commentaire.
Pour un féru de programmation linéaire, il n’est pas impossible d’imaginer un système (d’inéquations) permettant de prendre en compte pour chaque valeur un grand nombre de paramètres, relevant aussi bien de l’analyse fondamentale que de l’analyse graphique, et même de paramètre généraux (ambiants).
Ceci permet de déterminer au minimum un champs opératoire dans lequel on va pouvoir opérer sur une valeur. Ensuite, on peut envisager et programmer les opérations de base (transactions) qui font sens en termes des objectifs que l’on poursuit.
Grâce à la puissance des ordinateurs, on peut remettre à jour en temps réel tous les paramètres. En sus des opérations de base, quand on a les moyens (financiers), on peut aussi tenter d’élargir ou de déplacer le champs opératoire dans un sens favorable, en effectuant par exemple des opérations de stimulus-response ciblées.
On conçoit que les programmes en question sont complexes et que le savoir-faire et l’expérience qui a présidé à leur élaboration sont de grande valeur. Les possibilités offertes par ces outils et méthodes sont vertigineuses. Mais c’est comme pour l’énergie nucléaire et bien d’autres sciences, qui sans conscience …
Note : quelquefois, le programme peut nécessiter des mises au point ou carrément être buggé (cela a été largement prouvé), et le système de stimulus-response peut dépasser les « espérances » comme récemment lors d’une courte impulsion sur les cours du pétrole. Dans tous les cas, il est important (voire vital) de vérifier le domaine de validité des équations et paramètres utilisés.
@tartar
Un spéculateur n’est dommageable que:
1) s’il a accès à des fonds quasi illimité (par exemple, à travers une création monétaire factice comme prêt –> titrisation –> tranchage –> recotage en valeur AAA –> prêt sur ces nouvelles « valeurs » (frauduleuse à mon avis), ou
2) s’il y a risque qu’il ne soit pas capable de remplir sa promesse (ce qui présenement le cas aujourd’hui, et particulièrement dans le cas décrit), ou
3) si une variation temporaire mais très importante du prix de l’action est dommageable pour une entreprise: ce qui peut se produire lorsque la cotation de crédit d’une entreprise par une agence de crédit est lié soit directement, soit indirectement (par l’intermédiare d’une valeur comptable mal pensée) au prix à court terme de l’action de l’entreprise elle-même ou au prix à court terme de l’action de d’autres entreprises.
Ce problèmes peuvent être réglés par:
1) interdire la création monétaire factice: remplacer la fed privée (agissant pour le compte de ses membres banquiers spéculateurs), par une banque centrale public (agissant pour le compte des citoyens et des investisseurs bona fide)
2) éliminer le risque d’insolvabilité du spéculateur:
– interdire les prêts sur marge
– interdire toutes les ventes à découvert d’actions ou d’options
– interdire les produits dérivés qui peuvent conduires à des situations similaires
Résultat : ne sont permis que l’achat d’action au comptant et la vente d’action que l’on possède vraiment.
3) s’assurer que le système de comptabilité pour qu’une variation intempestive (spéculative, non correlée à la valeur réelle d’une action) du prix des actions n’ait pas d’effet sur la valeur aux livres des actions mis dans une catégorie telle que « investissements » dans le bilan de sorte que les spéculateurs ne puissent ainsi provoquer l’insolvabilité factice d’une compagnie (empecher une « self-fulfilling prophecy » dans lequel le spéculateur peut provoquer la chute d’une entreprise et influer sur sa valeur réelle)
Pour mieux faire encore, on peut institutier une taxation graduée en fonction de la durée de détention d’une action. Pour une action détenu moins de 1 mn: 99% d’imposition, moins de 1 jour: 98%, un mois 75%, un an 60%, plus de 5 ans 40% etc. avec aucune déduction permise en cas de perte. Ainsi les spéculateurs ne remettront pas seulement leur argent aux mains des investisseurs, mais en plus au main des gouvernements pour l’investissement public.
Avec ces mesures toutes simples et si facile à mettre en place par un pouvoir qui serait véritablement (on l’espérera un jour) au service des citoyens, une variation marquée du prix des action (qui vous appeliez « crash ») n’entraine aucun effet néfaste sur la vie économique (et donc l’appelation « crash » devra être changée alors pour « transfer accéléré de l’argent des spéculateur vers les investisseurs et le gouvernement »), n’a comme effet que d’entrainer un transfert d’argent accéléré du SPECULATEUR à l’INVESTISSEUR (et aux gouvernements), et, mieux encore, cette activité est limitée en quantité (à cause de (1) ) et donc auto-limitante, et s’arrêtra lorsque les spéculateurs auront épuisés les fonds (limités par (1)) qui étaient à leur disposition (et qui sont maintenant dans les mains d’investisseurs et du gouvernement).
A Marquis de Laplace
Génial !
Je suis bien d’accord avec François Leclerc.
si j’etais Sergey Aleynikov :
– 1) je signerai d’urgence un contrat permanent avec un maousse-costaud body-gard
– 2) je fabriquerai un filet de protection en acier trempé en deposant aux bons endroits mes informations explosives.
– 3) je passerai un pacte d’exclusivité avec des journalistes influents
– 4) je me paierai un expert en communication de crise pour me construire une notoriété-protection (toute relative)
– 5) je ferai aussi griller quelques cierges, grigri et autres talismans
en résumé, je serai carrement effrayé.
Mais qu’est ce qu’il lui a pris ???? il ne peut pas ignorer les risques qu’il a pris concernant son integrité physique. Il connait l’adversaire et sa puissance atomique !!!!
Ou bien, est ce le signe qu’il a des atouts majeurs en main que l’on ne soupçonne pas .
@ Marquis de Laplace 15:43
Parfait j’avais préconisé les mêmes pénalités progressives il y qq mois.
En commençant à 100% pour 1″…çà doit exister…
Bravo et merci
@Marquis de Laplace: comment distinguez-vous un investisseur d’un spéculateur? C’est comme le bon et le mauvais chasseur d’un illustre inconnu? 🙂
On adore la liberté financière, du commerce, des marchés, la libre concurrence, tant bien sur que le concurrent ou le voisin n’utilise pas encore les mêmes programmes de manipulation des marchés que vous affaire pressante l’avenir de l’homme n’attend pas il nous faut pareillement se conduire partout ainsi c’est la compétition de tout un monde courant follement vers l’abime … Avec parfois des volumes d’échanges bien plus élevé encore que la seule activité des investisseurs individuels.
C’est tellement si important d’aller vite de nos jours, soit pour relancer ou pour spéculer acheter ou pour vendre d’ailleurs plus vous allez vite et plus vous montrerez toujours le meilleur à voir cela va sans dire, c’est l’empressement de tous soit pour gouverner ou alors pour si mal informer les gens à l’antenne … Oui nous faisons bien fausse route …
@ Moi
Un investisseur pour une seconde est probablement un gars qui ne croit pas à son avenir.
C’est plutôt un spéculateur casino.