Billet invité.
NON RESOLUS, LES PROBLEMES S’EMPILENT
Une chatte n’y retrouverait pas ses petits. Les discours sur la crise se chevauchent et deviennent à force contradictoires entre eux, la confusion s’installe en conséquence (dans les esprits, car pour le reste, c’est déjà fait).
D’un côté, les appels à se préparer à lever haut l’étendard de la lutte contre l’inflation se multiplient, les banques centrales interrogées sur les mesures qu’elles envisagent de prendre. Prenant pour argent comptant un autre discours, à propos des « jeunes pousses », ou bien éblouis par une embellie boursière qui s’est pourtant résumée à envol de poules (n’allant pas bien loin). De l’autre, des indices chiffrés de déflation sont enregistrés en Europe, qui demandent à être confirmés le mois prochain, même si l’OCDE les accrédite en baissant encore ses prévisions de croissance pour 2009 et prédit un très faible +0,5%, alors que nous ne sommes qu’à mi-parcours. Induisant l’idée, pour tout observateur parvenant à garder malgré tout son flegme dans cette cacophonie, que c’est donc la stagflation qui nous menace (stagnation + inflation), rien de moins.
En réalité, si les experts se raccrochent à l’idée que cela va être long et difficile, sans s’attarder à préciser pour qui, une inquiétante question est sous-jacente dans tous les esprits, à propos d’une échéance ressentie comme très déterminante. Non pas afin de savoir si une vague scélérate va de nouveau – et quand – déferler et submerger le système financier, car cela serait reconnaître de facto que le temps du bricolage est révolu, et l’on préfère faire l’impasse sur cette hypothèse, bien que les récentes nouvelles en provenance du marché immobilier américain ne soient pas rassurantes de ce point de vue. Mais à propos du délai dans lequel la reprise, tant espérée et annoncée, va effectivement intervenir. Sans trop se poser une troisième question, toute aussi désespérante, d’où proviendra-t-elle ? Se contentant à ce propos d’une réponse implicite, la force de l’habitude aidant, en louchant vers les Etats-Unis. Car on ne parle plus de la Chine, emberlificotée dans ses propres problèmes, que l’on ne comprend pas.
Le calendrier de la reprise, même à minima, est en effet vital à bien des égards. Le compteur de l’accroissement de la dette publique tourne et il faudrait pouvoir l’arrêter. Il a déjà atteint des sommets qui présagent de sérieux serrages de boulons dans les budgets des Etats, ainsi qu’une inévitable augmentation de la pression fiscale, pour de nombreuses années à venir. La commissaire européenne à la concurrence, Neelie Kroes, a annoncé hier mardi la couleur, devant l’association des banques britanniques (BBA) : « il n’y a plus d’argent pour un second sauvetage des banques » (ce qui laisse entendre qu’il pourrait bien se révéler nécessaire). Il faudra si nécessaire restructurer, a-t-elle conclu. Ce qui ne fera qu’accélérer, devons-nous remarquer à notre tour, un processus de concentration bancaire redoutable pour l’avenir, générateur d’aléa moral (moral hazard), c’est à dire renforçant la probabilité que les banques prennent des risques excessifs avec l’assurance de ne pas en supporter les conséquences.
De tous côtés, il faut donc tenir la dette et espérer un calendrier favorable, avec le soutien d’une banque centrale dont le levier monétaire de la baisse des taux est devenu inopérant, à qui les Allemands interdisent par ailleurs de s’engager dans une politique de relance, dont rêvent pourtant à voix haute les « petits » pays de la zone Europe comme l’Autriche, Chypre ou la Slovénie.
Heureusement, la BCE vient d’apporter au système bancaire un nouveau et décisif concours en lui prêtant 442,24 milliards d’euros. Cette somme considérable a visiblement son usage, puisqu’elle résulte de l’addition des demandes de 1.121 banques de la zone euro, toutes satisfaites sans discussion. Mais il est semble-t-il considéré comme Strictement confidentiel. Elle a aussi une fonction non moins importante, bien que toute aussi discrète: transférer au bilan de la BCE, en garantie de ces prêts, des actifs dont on est droit de se poser des questions sur leur qualité. C’est ce qui s’appelle faire d’une pierre deux coups, aider les banques à faire face à leurs fins de mois, alors qu’elles doivent refinancer des prêts pour éviter des situations de défaut, leur permettant également de mettre de côté dans les coffres de la BCE de quoi faire face à de nouveaux coups durs (comme si elles s’y préparaient), et deuxièmement de les débarrasser à la sauvette, comme une vulgaire bad bank, de leurs actifs toxiques, avec à la clé une augmentation plus que notable de la masse monétaire, mais toujours sans dévoiler les dessous de l’opération. C’est ce que l’on appelle un biais. Et aussi une politique systématique du secret.
Faire l’économie, autant que faire se peut, de la création de bad banks, et des coûts correspondants que les Etats devraient supporter en les créant, est donc l’objectif non avoué de la BCE dans cette affaire. Il s’inscrit dans le cadre d’une stratégie plus à long terme visant à permettre aux banques de lentement reconstituer leurs fonds propres, sans avoir à se recapitaliser, ni a fortiori à transformer ses dettes en actions. Deux très simples mécanismes éprouvés auxquels leurs actionnaires refusent de souscrire depuis le début de la crise, avec l’assentiment des autorités. C’est une stratégie à la japonaise qui a été choisie, fort chère et aléatoire, vu qu’elle a déjà démontré qu’elle n’était pas efficace. Le chemin, en tout état de cause, sera très long à parcourir. Pour en donner une idée, Neelie Kroes a souligné, toujours lors de la même conférence londonienne, que la taille du bilan de la Royal Bank of Scotland (RBS), depuis nationalisée à 70%, avait triplé de 2006 à 2008, pour atteindre 2.400 milliards de livres. Plus que le PIB de n’importe quel pays dans le monde entier, exception faite des Etats-Unis, du Japon, de l’Allemagne et de la Chine. Autre image de la bulle financière à l’origine de la crise, les ratios de prêt ont atteint 180% de l’épargne en caisse dans le cas de HBOS (avant fusion avec TBS, pour créer LBG).
Les données mêmes de la BCE, qu’elle vient de rendre publiques, témoignent que, dans le secteur jugé essentiel à la relance économique, celui du crédit, sa politique d’injection massive de liquidité est un total échec. Le système bancaire continue de vivre sous perfusion, c’est d’ailleurs aussi largement le cas aux Etats-Unis, alors que la Fed a décidé de prolonger ses programmes financiers jusqu’à la fin de l’année, et que l’on peut d’ores et déjà penser qu’elle devra renouveler cette première prolongation. Si quelques mégabanques caracolent en tête, aux Etats-Unis et à une moindre échelle en Europe, sans qu’il soit trop fouillé dans leurs comptes, le gros du peloton est désormais constitué de banques zombies et il n’y a pas de raison que cela change prochainement. Le système financier s’installe aussi confortablement qu’il peut dans la crise. Se souciant tout de même un peu de la crise économique, sa créature, car il ne peut en attendre que du mauvais, si le processus de désendettement qui n’a fait que débuter s’amplifie et se précipite trop. Car il reste en première ligne.
Que ce soit en Europe, ou aux Etats-Unis, les banques centrales jouent leur rôle de prêteur en derniers recours, non seulement vis-à-vis du système bancaire, mais aussi des Etats, ce qui est plus inédit et élargit leur mission de base, sans qu’il ait été nécessaire d’en statuer formellement. C’est qu’il n’y a – pas encore – de constitution de l’économie. Aux Etats-Unis, il n’est plus une analyse sérieuse à propos des rendements des T-bonds, les obligations d’Etat proposées aux marchés afin de financer, semaine après semaine, le déficit américain, qui ne fasse référence au rôle majeur que jouent, non seulement la Fed, mais l’ensemble des banques centres, afin de contenir leur montée. Observant que les achats massifs de T-bonds (plus de 65% des volumes) proviennent de ces banques. Ce qui pose la question de savoir jusqu’à quand elles pourront continuer de procéder ainsi. Là aussi, le compteur tourne. Avec à la clé la sanction la plus redoutée de tous, si ces acquisitions devaient être stoppés, la poursuite rapide de la hausse des rendements, et donc l’augmentation plus ou moins supportable du coût de la dette. Ainsi qu’un affaiblissement du dollar, contribuant à son tour à l’accroissement de ces mêmes taux. La Fed, qui consacre un programme de 300 milliards de dollars à ces achats, déjà bien écorné, n’est plus en mesure d’en augmenter le montant, sans prendre le risque d’aboutir à l’effet inverse à celui recherché : la hausse des rendements qu’elle voudrait contenir. C’est ce qui s’appelle une impasse.
La même question se pose déjà avec acuité pour la Grande-Bretagne, qui n’a plus le bénéfice d’une monnaie de réserve. Sans multiplier les chiffres, il est impressionnant d’enregistrer qu’une baisse de –4,3% du PIB y est déjà prévue sur l’année en cours (OCDE), alors qu’elle est ce mois-ci à –4,9% en valeur annuelle (Office national des statistiques), ce qui suppose donc une reprise bien peu vraisemblable avant la fin de l’année, si l’OCDE voit juste. Mais le pire, pour revenir à la dette, c’est qu’il est estimé que la Grande-Bretagne va devoir emprunter 900 milliards de livres dans les 5 prochaines années, et que la Bank of England ne va pouvoir acheter qu’un tiers des gilts (les obligations britanniques, dont la dénomination correspond aux placements de famille des Français). Il faudra donc trouver le solde sur les marchés, alors que tous les Etats vont beaucoup les solliciter. De mars à juin, le rendement des gilts est déjà passé de 2,9 à 3,6%. Inutile de dire, dans ces conditions, que l’avenir de la livre est en question.
On comprend que de nombreux facteurs s’additionnent pour contribuer à la hausse des taux obligataires : la crainte de l’inflation découlant de la politique suivie par les banques centrales, la baisse des achats de ces dernières, le déplacement de l’intérêt des investisseurs vers des actifs plus risqués (à la bourse des valeurs), ainsi que la remontée des prix des matières premières. Non sans de fortes conséquences sur les monnaies, présageant de leur instabilité accrue. Il a été calculé aux Etats-Unis que les détenteurs des T-bonds avaient subit des pertes, si l’on considérait les douze mois venant de s’écouler, vu la dévalorisation enregistrée par le dollar sur cette même période et les rendements de ceux-ci. Cette situation est acceptable pour les investisseurs tant qu’ils sont à la recherche d’un refuge. Qu’en sera-t-il demain ?
Une autre conséquence se pointe à l’horizon, que le rapport de la Cour des comptes française intitulé « Les concours publics aux établissements de crédit » vient d’évoquer au détour d’un petit paragraphe de ses 135 pages (cette crise n’est décidemment pas propice à d’autres lectures). C’est celle d’une nécessaire recapitalisation de la Banque de France, vu la taille de son bilan et la qualité des collatéraux qui y figurent. Ce qui est valable pour la Banque de France l’est en réalité pour toutes les banques centrales, mais s’il y a un sujet tabou, c’est bien celui-ci. En Europe, ce seront aux Etats d’y pourvoir, accroissant d’autant une dette qu’ils cherchent à tout prix à contenir, si cela devait advenir. C’est un vrai jeu de la patate chaude, mais ce sont des centaines et même des milliers de milliards qui sont en cause. Du même ordre de grandeur que les 4.000 milliards d’euros engagés par les gouvernements européens afin de soutenir les banques, tels que les services de Neelie Kroes les ont calculé.
Dans son rôle, la Banque des Règlements Internationaux (BRI), vient de tenter de recadrer dans les grandes lignes les débats et les initiatives, à l’occasion de son assemblée générale annuelle. Jaime Caruana, le directeur général de la banque centrale des banques centrales, a enveloppé son propos mais a été à l’essentiel en estimant en premier lieu que « les hésitations des officiels à rapidement nettoyer les banques, alors que beaucoup d’entre elles sont désormais pour une large part la propriété des gouvernements, pourrait bien retarder la reprise ».
Si les réformes financières sont destinées à préparer l’avenir, il a toutefois considéré vital qu’elles soient sans tarder élaborées, « alors que la patient était toujours en soins intensifs ». Il s’est ainsi fait l’avocat de réformes visant à limiter les échanges financiers entre banques et en faveur de chambres d’enregistrement centrales, aux fins de régulation et, tout aussi classiquement pourrait-on dorénavant dire, de mesures visant à ce que les banques susceptibles de créer des risques pour le système financier créent, pendant les meilleurs périodes, des provisions financières tampon pour faire face aux moments difficiles. Plus original, empruntant à nouveau au vocabulaire médical, il a également recommandé la mise en place d’un dispositif similaire à celui qui supervise les produits pharmaceutiques, évaluant selon une échelle les produits financiers les plus sûrs, que tout le monde pourra acheter, et ceux qui seront considérés comme illégaux. Tout cela ne menant pas très loin, il faut bien le dire.
Il a poursuivi que, « dès qu’apparaîtront les signes incontestables d’une reprise, il faudra mettre fin rapidement à ces mesures (de relance) », car « leurs effets inflationnistes (…) pourraient dès à présent perturber les marchés de la dette souveraine, ce qui pourrait gravement remettre en question l’ampleur des interventions des pouvoirs publics et contraindre ceux-ci à se désengager précipitamment ». Mais seulement une fois le système financier totalement assaini. Selon ses propres termes, cette fois-ci plus audacieux, il faut « forcer le secteur bancaire à encaisser des pertes », dans le cadre de la poursuite de son délestage des actifs toxiques et du rétablissement de ses fonds propres.
Le système financier réparé et la croissance revenue de manière stable, il a enfin été recommandé de réduire les dépenses publiques et de relever les impôts, ainsi que de redimensionner le secteur financier, en évitant toutes les mesures protectionnistes faisant obstacle au développement du commerce international. On revient dans le classique.
Jaime Caruana a du reconnaître, précieuse indication, qu’« une sortie précoce serait hasardeuse », mais qu’il « serait plus hasardeux encore de se désengager trop tardivement et trop lentement ». A vos marques, ne partez pas !
83 réponses à “L’actualité de la crise : Non-résolus, les problèmes s’empilent, par François Leclerc”
@ Mathieu
Cela me paraît déjà un excellent début que d’admettre que la question n’est pas simple, vis à vis de tous ceux qui en font une évidence.
selon une americaine:
http://www.axonpost.com/2009/07/01/quand-la-californie-ne-peut-plus-payer-ses-fonctionnaires/
Comment une quelconque reprise pourrqit-elle etre possible ….
Bonjour,
Expert dans le milieu de la finance ( malheureusement je dois rester anonyme)
Je partage beaucoup de choses dites ici, et cela depuis longtemps.
Mais permettez moi de compléter le billet de François Leclerc.
J’ai en effet travaillé le rapport de la BRI.
sur http://emile1111.kazeo.com/Commentaires/Sauver-retablir-et-reformer-l-etroit-chemin-a-parcourir,a911696.html
Vous aurez l’introduction du Rapport et les dix premiers graphiques du rapport.
Proprement ahurissant.
Les « jeunes pousse » sont complètement gelées.
Merci pour vos débats.
Qui peut croire que des lois spéciales prises sous les mandats Bush ne prévoyaient pas des insurrections?
http://fr.wikipedia.org/wiki/Agence_f%C3%A9d%C3%A9rale_des_situations_d'urgence
Dans sa dernière lettre de juillet Harry Dent parle de la prochaine banqueroute pour les banques Européennes
Near a Final Rally into July or
August; Next Banking Crisis Likely
in Europe/Eastern Europe
The increasingly oversold technical indicators for the dollar
and overbought indicators for the euro suggest that the next
economic and banking crisis could occur in Europe and Eastern
Europe, given that leading indicators are not showing as strong
a recovery there and that the banks have strong exposure both
to failing real estate loans and to defaults on Eastern European
commercial loans.
La vraie crise arrive chez nous. On comprend mieux certaine courbes
@ TARTAR
Si tu parles de la FEMA (Agence Fédérale des Situations d’Urgence), les effets insurrectionnels prévus par Bush risquent fort de se révéler une fois encore mal anticipés.
@ Mathieu 10:10, tout à fait d’accord avec vous, mais vous oubliez une chose primordiale, la longue liste des dégradation que vous faites est réelle, mais avec de la bonne volonté il serait possible d’y remédier, en revanche il manque à cela les ressources minérales et fossiles qui, avec ou sans croissance, s’épuiseront à terme. A la rigueur, les métaux pourraient être recyclés, le gaz produit à partir de la méthanisation des déchets, mais le charbon et surtout le pétrole…
@ BA et Mathieu
Je n’ai pas réagi au graphique de Blomberg sur les dépôts opérés par les banques à la BCE, car je ne sais pas réellement l’interpréter et me méfie d’une manière générale des catastrophes annoncées reposant sur des courbes de données aussi apparemment explicites.
@ François Leclerc
Avez-vous lu ceci: http://www.stiglitz-sen-fitoussi.fr/fr/index.htm ?
Il reste quelques jours pour réagir (un mois, c’est beaucoup beaucoup trop court comme consultation!)
@ Mathieu
Merci, oui. Un des nombreux dossiers laissés ouverts…
La Californie déclare l’état d’urgence budgétaire
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2009/07/02/la-californie-declare-l-etat-d-urgence-budgetaire_1214337_3222.html
« FRANKFURT – (Dow Jones) – Euro-zone banks continued to hoard much of the liquidity they received last week, placing EUR 252.067 billion in the European Central Bank’s deposit facility overnight from Tuesday, data from the ECB showed Wednesday. The ECB pays an interest rate of 0.25 % on the funds, which is broadly in line with the current interbank market rate. »
http://www.easybourse.com/bourse-actualite/marches/banks-continue-to-park-liquidity-in-ecb-s-deposit-facility-694514
Pourquoi les banques européennes font-elles ça ?
Extrait de l’article du Monde :
Quelle importance puisque de l’argent ou des reconnaissances de dette, c’est de toute manière de la « monnaie ». 😉
Quatre cent soixante sept mille emplois ont été supprimés au mois de juin aux Etats-Unis, un nombre plus élevé que prévu qui a contribué à gonfler le taux de chômage. Ce dernier s’élève désormais à 9,5 %, soit le niveau le plus élevé en 26 ans, et suggère que le chemin vers le rétablissement de l’économie sera accidenté, selon les chiffres communiqués jeudi par le Département du travail.
Même si la récession donne des signes d’apaisement, les entreprises vont probablement vouloir continuer à resserrer leurs coûts et à faire preuve de prudence en matière d’embauches jusqu’à ce qu’elles soient certaines du retour de l’économie en terrain solide.
Quelque 14,7 millions de personnes sont aujourd’hui sans emploi aux Etats-Unis.
La hausse du taux de chômage qui s’établissait à 9,4 % en mai est cependant moins sévère que les 9,6% attendus. Reste que de nombreux économistes s’attendent à ce que le taux de chômage grimpe à 10% cette année, et continue d’augmenter au cours de l’année prochaine avant de baisser.
Depuis l’entrée des Etats-Unis en récession en décembre 2007, l’économie a perdu au total 6,5 millions d’emplois.
http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?num=d0e71a4d4a4fd41b103d0ae16c45b7ef
Conséquence : la consommation va continuer à s’effondrer aux Etats-Unis.
Conséquence numéro 2 : l’économie mondiale va continuer à s’effondrer.
http://www.pauljorion.com/blog/?p=3551#comment-31137
Sauf que là il ne s’agit pas de reconnaissances de dette bancaire, laquelle EST de la monnaie, alors que les reconnaissances de dette de l’etat californien ne sont pas de la monnaie (ça m’étonnerait qu’à New york elles soient acceptées en paiement)
Sauf que si de la monnaie est une reconnaissance de dette, toute reconnaissance de dette n’est pas monnaie, sauf si chacun fait confiance à cette reconnaissance de dette en l’acceptant comme moyen de paiement.
Est ce que les rumeurs sur un « bank holiday » au second semestre 2009 (Harry Schultz Letter) ont un quelconque fondement ?
@ François Leclerc
Est-ce que vous lisez LEAP 2020? (en résumant simplement, un mensuel anticipation économique Européen)… Ils utilisent exactement votre image de vague scélérate.
parenthèse
Question : quelle est donc cette « Théorie de l’optimun économique » expliquant que « le prix de marché est fixé par la plus chère des unités de production nécessaire pour satisfaire la demande » ???
france-culture, émission du lundi 29 juin 2009 Quel prix pour l’électricité
http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/economie/fiche.php?diffusion_id=75017
sujet :
« Le 1er juillet prochain, soit après-demain, cela fera 2 ans que le marché de l’énergie est ouvert à la concurrence.
C’est ce moment d’anniversaire qu’EDF a choisi pour donner le coup d’envoi d’un grand emprunt, décidément c’est une mode, visant à collecter auprès des particuliers 1 milliard d’euros pour financer sa croissance et ses investissements…
Comment favoriser la concurrence, exigence de la Commission européenne, sans provoquer une envolée des prix de l’électricité ? Et si les prix augmentent, est-ce du fait d’une insuffisance de la concurrence ou au contraire d’un excès de libéralisation ?
Fin avril, un rapport a été rendu au gouvernement, le rapport de la Commission Champsaur, dans lequel quelques solutions sont avancées pour résoudre cette équation … »
rapport Champsaur
http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/9-04-16_rapport_version_publiee-2_cle0259fd.pdf
extrait
« »Conformément à la théorie de l’optimum économique et compte tenu des caractéristiques spécifiques de
l’électricité, le prix de marché est fixé par la plus chère des unités de production nécessaire pour satisfaire la demande. »
@ Christophe
Non, je ne lis pas, ayant peu d’appétence pour le ton employé par leur soi-disante batterie d’experts, qui me fait doucement rigoler, sans vouloir froisser personne.
L’image de la vague scélérate n’est bien entendu pas de moi, ni des rédacteurs de LEAP 2020. Elle tend à parcourir la blogosphère.
@ Cécile
Je présume qu’il est fait référence à l’optimum de Vilfredo Pareto, ce qui fait toujours très chic dans un dossier mais n’est pas de première jeunesse :
ttp://fr.wikipedia.org/wiki/Optimum_de_Pareto#Optimum_de_Pareto_et_.C3.A9conomie_n.C3.A9o-classique
@ François
C’est étonnant que vous ne les aimiez pas… Ils ont effectivement tendance à avoir les chevilles qui gonflent mais ils avaient également prévu la crise actuelle (subprime, faillite de plusieurs gros établissements bancaires….) et ils sont encore plus pessimistes que vous pouvez l’être !
@François Leclerc
Les Americains pourraient ils devaluer le Dollar meme si c’est une monnaie de reserve?
@Cécile
tous les jours, les traders d’électricité rentre leurs ordres d’achat et de vente de l’électricité pour le lendemain, du genre
j’achète X MW entre 9h et 13h si le prix moyen sur ces heures est plus bas que 80€/MWh
je vends X MW entre 11h et 20h si le prix moyen sur ces heures est plus haut que 60€/MWh
Pour simplifier, suppose qu’il n’y a qu’une seule heure. Si tu ordonnes la ordres de vente par ordre croissant de prix, tu obtiens un courbe d’offre (qui te donnes pour chaque prix la quantité de MWh qui seraient vendus à ce prix-là: plus le prix est élevé, plus il y aura des ordres de vente dont la condition de prix est satisfaite), et si tu ordonnes les ordres de vente par ordre décroissant de prix, tu obtiens une courbe d’achat. L’intersection des deux te donne le prix, et la quantité (tous les ordres d’achats à un prix supérieurs sont exécutés, tous les ordres de vente à un prix inférieur sont exécutés). Si tu dessines ça sur un dessin, tu verras que le prix correspond à la l’offre de vente la plus chère encore acceptée, et aussi à l’ordre de vente le moins cher encore accepté (à supposer qu’il y a des ordres à à peu près tous les prix).
(En pratique c’est un rien plus compliqué, parce que il y a 24 heures et trois marchés interconnectés (France, Belgique, Pays-Bas et bientôt Allemagne) avec des capacités de transmission d’électricité limitées…Mais l’algorithme qui calcule tout ça tous les jours à 12h et publication des résultats à 12h30 est bien fait: c’est moi qui l’ait écrit (si,si!).)
Maintenant l’affirmation que tu écris tient si les traders d’EDF, quand ils rentrent un ordre de vente dans le système pour la centrale X mettent comme prix limite le coût variable de la centrale X. Ca serait le cas si le marché était concurrentiel et que tous les acteurs étaient très petits – ce qui n’est évidemment pas le cas ni en France, ni en Belgique ni dans aucun pays d’Europe. En pratique si les quelques vendeurs dont l’unité de production est près du croisement des courbes le savent, en augmentant le prix de leur ordre de vente, ils augmentent le prix total que tout le monde paie/reçoit.
Pour cela, il y a un régulateur (CRE pour la France, CREG pour la Belgiques, etc…) qui régulièrement enquête sur des comportements « suspects ». Mais ces régulateurs n’ont en général pas les pouvoirs et les compétences suffisants pour faire correctement leurs boulots (il suffit de comparer les budgets!). En plus ils n’ont pas l’information sur les coûts des centrales (!).
Pour compléter l’image, il faut en plus dire qu’il y a des marchés « forward » ou « futures » et des marchés plus « temps réel ». Mais il y a relativement peu de « spéculation » sur ces marchés parce qu’ils sont quand même beaucoup plus petits que les marchés du pétrole, maïs, blé, etc…
En conclusion: l’affirmation que tu cites est vraie pour une économie en concurrence parfaite, mais comme la réalité est tout autre, elle est fausse (malheureusement!). Néanmoins, une telle bourse est plus « juste » que le marché de gré-à-gré qui existe en parallèle, parce que sur le marché de gré-à-gré les gros acteurs parviennent à obtenir des meilleurs prix que les petits, alors que sur la bourse décrite ci-dessus, tous les acteurs, quel que soit leur poids, paient (ou recoivent) le même prix. C’est pourquoi je ne suis pas contre les bourses ou les marchés organisés.
Le problème principal vient de ce que la libéralisation n’est pas accompagnée d’un régulateur suffisamment puissant. C’est le meilleur des mondes pour les grands groupes privés (GdF-Suez, E.ON, Enel, RWE, EdF –> 1/3 privé).
« Le problème principal vient de ce que la libéralisation n’est pas accompagnée d’un régulateur suffisamment puissant. C’est le meilleur des mondes pour les grands groupes privés (GdF-Suez, E.ON, Enel, RWE, EdF –> 1/3 privé). »
L’autre solution (meilleure) c’était de morceler de force ces grands groupes. C’est ce qui a été fait au UK au moment de la libéralisation. Au moins là-bas ils essayaient de bien faire. En France, Italie, Espagne, Allemage, Belgique les gouvernements « supportent » leur « champion national » privé (EdF, Enel, Iberdrola, E.ON & RWE, Electrabel-Suez-GdF).
@ Beaufou
Cela serait se tirer une balle dans le pied, car cela dévaluerait d’autant tous les avoirs en dollars, dont les T-bonds, pouvant inciter les détenteurs de surplus commerciaux à aller voir ailleurs. Comment, alors, financer la dette ?
Qui ose critiquer la politique de Barrack Obama?
Nassim Taleb sur CNBC
http://www.ritholtz.com/blog/2009/07/black-swan-were-in-the-middle-of-a-crash/
@ Christophe
Justement, ce n’est pas un concours !
@François Leclerc
Pourtant, comme le dit d’ailleurs Mr Taleb dans la video, ils chercheraient plus a financer la dette en creant plus de dettes; jusqu’ou peuvent ils maintenir une quelconque credibilite monetaire?
Si les choses continuent, et il n’y a rien qui suggere le contraire, n’y aura t’il pas un sauve qui peut sur le dollar?
@ François Leclerc
Je ne les connais pas personnellement mais je ne crois pas qu’ils prennent ça comme un concours du plus pessimiste. Pour les défendre un peu, ils ont quand même repris dans un numéro les erreurs qu’ils avaient faites (si je me souviens bien, ils se sont trompés sur les élections US, l’euro à 1,70 dollar en septembre/octobre 2008 et l’invasion de l’Iran par les USA).
De toute façon, il me suffit de rester assis devant mon clavier pour voir comment tout ça va finir non?
@ Beaufou
Nassim Taleb préconise de transformer les dettes des banques en action et considère que politique de création monétaire suivie pour l’éviter n’est pas contrôlable et potentiellement génératrice d’hyperinflation.
La politique de l’administration Obama porte en elle le risque d’une accélération de la mise en cause du dollar comme monnaie de réserve, contribuant lorsqu’elle interviendra a précipiter un déclin économique américain déjà entamé.