Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Dans Schumpeter et la « création monétaire » par les banques commerciales, j’annonçais que j’allais également commenter la démonstration par Joseph A. Schumpeter d’une proposition que je formule de la manière sous laquelle elle circule en général : « ce ne sont pas les dépôts qui créent les crédits mais les crédits qui créent les dépôts ». La démonstration de Schumpeter se trouve dans le premier volume de son Histoire de l’analyse économique, publiée en 1954 et traduite en français chez Gallimard en 1983. Elle est à mon sens totalement incohérente et ne prouve pas ce qu’elle entend prouver. Je vais cependant tenter de lui faire justice autant que faire se peut en la reproduisant dans son entièreté et en prenant pour cadre celui qui, me semble-t-il, serait adopté par son auteur s’il était encore parmi nous.
Bien que ramassée en quelques phrases seulement, la démonstration est complexe et nécessite pour qu’on la comprenne d’en décomposer soigneusement les diverses étapes. À une exception près (que je signale), j’ai fait confiance à la traduction française.
Schumpeter commence par dire (il enchaîne sur la discussion évoquée dans mon billet précédent) que :
« … il n’y a aucun autre cas [que celui de la reconnaissance de dette ou « instrument de crédit »] où le droit sur une chose puisse, en de certaines limites, bien entendu, faire le même office que la chose elle-même : on ne peut chevaucher le droit à un cheval, mais on peut payer avec le droit que l’on a sur l’argent » (Schumpeter, I : 445).
Ceci signifie qu’une reconnaissance de dette a un prix et qu’il est possible de l’échanger pour le montant qu’indique son prix, comme s’il s’agissait de monnaie légale, comme s’il s’agissait d’argent (je dis « argent » pour éviter les ambiguïtés de l’anglais qui n’a qu’un seul terme « money » pour argent = pièces et billets de banque et monnaie = « moyens de paiement »).
Mais s’agit-il vraiment avec la reconnaissance de dette d’un moyen de paiement ? Ou bien l’échange d’une chose contre une reconnaissance de dette est-elle un troc, un simple échange d’une marchandise pour une autre ? Non, dit Schumpeter, le fait que l’on puisse utiliser une reconnaissance de dette comme moyen de paiement suffit à en faire une monnaie :
« Mais c’est une raison majeure d’appeler monnaie une chose qui est donnée comme étant un droit sur de la monnaie légale, pourvu que cette chose serve bien de moyen de paiement » (ibid.).
Je suppose que quand Schumpeter dit « moyen de paiement », il veut dire un « moyen générique de paiement ». Mais cela n’est précisément pas le cas d’une reconnaissance de dette : au contraire de l’argent, elle n’est pas un moyen générique de paiement, elle est plutôt dans la même position qu’une marchandise utilisée dans un troc : nul n’est forcé de l’accepter comme moyen de paiement, au contraire d’une monnaie légale. C’est ce que confirme Schumpeter dans la phrase qui suit, quand il enchaîne :
« En règle générale, une lettre de change ordinaire ne sert pas de moyen de paiement ; cette lettre n’est donc pas de la monnaie, et elle ressortit à la partie « demande » du marché monétaire. Toutefois, il arrive que certaines classes de lettres de change servent de moyens de paiement ; en ce cas, selon cette manière de voir, elles sont de la monnaie et font partie de l’offre sur le marché monétaire » (Schumpeter I : 445-446).
Une lettre de change peut donc être ou ne pas être un moyen de paiement. Quand elle l’est, elle fonctionne comme monnaie. Ce passage sert manifestement aussi à assimiler comme identiques les deux notions « moyen de paiement » et « monnaie ». Schumpeter poursuit :
« Billets de banque [sic, il s’agit probablement d’une erreur de traduction, le contexte suggère qu’il s’agit de « monnaie bancaire »] et dépôts en banque font en tout point ce que fait la monnaie, partant, ils sont de la monnaie » (Schumpeter I : 446).
Ou, paraphrasé : les fonctions de la monnaie bancaire ainsi que des dépôts sur comptes bancaires étant identiques à celles de la monnaie, ils peuvent être considérés comme étant de la monnaie.
Ayant maintenant assimilé reconnaissance de dette à monnaie, Schumpeter se sent autorisé à renverser l’identification : puisque toute reconnaissance de dette partage les propriétés de la monnaie, celle-ci partage à son tour toutes les propriétés d’une reconnaissance de dette :
« Ainsi, les instruments de crédit, ou certains d’entre eux, s’ingèrent dans le système monétaire ; et, de plus, la monnaie à son tour n’est qu’un instrument de crédit, un droit qu’on fait valoir sur le seul moyen de paiement qui soit définitif : le bien de consommation. On peut dire qu’aujourd’hui c’est cette théorie qui a cours : naturellement, elle est susceptible de prendre des formes multiples et elle a besoin de multiples approfondissements. » (ibid.)
Cette fin de la démonstration, censée apporter la preuve attendue, est extrêmement abrupte, il faut par conséquent la décomposer soigneusement.
Revenons sur la raison pour laquelle Schumpeter a affirmé précédemment qu’un instrument de crédit, une reconnaissance de dette, est de la « monnaie ». Parce que, disait-il, il constitue un « droit à valoir » sur de la monnaie qui est accepté comme monnaie. En renversant l’argument de manière symétrique, on aurait « Pourquoi alors la monnaie est-elle un instrument de crédit ? Parce qu’elle est un « droit à valoir » sur un instrument de crédit accepté comme instrument crédit ». Mais ce n’est pas de cette manière que Schumpeter apporte la preuve attendue, il écrit : « Pourquoi alors la monnaie est-elle un instrument de crédit ? Parce qu’elle est un « droit à valoir » sur le seul moyen de paiement qui soit définitif : le bien de consommation ».
Cette formulation ne prouve cependant pas que la monnaie soit un instrument de crédit, elle introduit comme un deus ex machina un élément absent jusqu’ici de la démonstration : le « bien de consommation », affirmant que la monnaie est un « droit à valoir » sur lui.
D’un instrument de crédit, ce que j’appelle une reconnaissance de dette, Schumpeter a dit qu’il était un « droit à valoir » sur de la monnaie et, remplissant les mêmes fonctions que la monnaie, peut être considéré comme « de la monnaie ». Il nous dit maintenant que la monnaie est un « droit à valoir » sur le « bien de consommation », là où l’on s’attendait à ce qu’il situe la monnaie par rapport à l’instrument de crédit. Mais il apporte une précision essentielle en définissant le bien de consommation comme : « le seul moyen de paiement qui soit définitif ».
Qu’est-ce à dire ? Je suppose que « définitif » a été traduit de l’anglais « definitive », mot que nous traduirions plutôt par « ultime » que par « définitif », et que la phrase signifie du coup très probablement que le bien de consommation constitue le moyen de paiement au-delà duquel il est impossible d’aller.
Ceci soulève plusieurs difficultés : le bien de consommation est une marchandise, et s’il constitue le moyen de paiement « ultime », alors la catégorie de la « monnaie » devient surpeuplée d’une manière très inconfortable. En effet, l’argent était déjà de la monnaie, je dirais par définition, ensuite, comme on l’a vu dans mon billet précédent, Henry Thornton (1760-1815) avait proposé, à la grande satisfaction de Schumpeter, que les reconnaissances de dette le soient aussi, et voici que les marchandises sont maintenant appelées à être considérés comme le « moyen de paiement ultime », autrement dit comme la forme « ultime » de la monnaie.
On en devine la conséquence : la distinction entre monnaie et marchandises ayant disparu, celle entre troc et paiement disparaît elle aussi automatiquement. Et c’est l’ensemble des échanges économiques qui se transforme alors une masse indistincte où le fait que de l’argent circule ou non est devenu indifférent.
Revenons à la preuve supposée que la monnaie elle-même est un crédit : « Pourquoi alors la monnaie est-elle un instrument de crédit ? Parce qu’elle est un « droit à valoir » sur le seul moyen de paiement qui soit définitif : le bien de consommation ». C’est la notion de « droit à valoir » qui ferait alors l’instrument de crédit. Malheureusement Schumpeter avait défini antérieurement la reconnaissance de dette comme le seul cas ou un « à valoir » sur quelque chose équivaut à la chose elle-même : « … on ne peut chevaucher le droit à un cheval, mais on peut payer avec le droit qu’on a sur de l’argent » (Schumpeter I : 445). La seule manière « charitable » de sauver alors sa démonstration serait de définir « instrument de crédit » ou reconnaissance de dette, comme « droit à valoir sur un moyen de paiement – compris comme le plus général possible, à savoir la monnaie » et « monnaie » comme « droit à valoir sur un moyen de paiement – compris comme le moyen de paiement « ultime », à savoir les marchandises ». Mais le prix à payer pour parvenir à cette conclusion est, comme nous venons de le voir, abusif : il faut non seulement confondre les reconnaissances de dette avec la monnaie, mais aussi confondre avec la monnaie tous les biens de consommation, autrement dit, toutes les marchandises. La seule chose que tous ceux-ci aient en commun est d’avoir un prix : une quantité d’unité monétaire qui leur soit associée, et la conclusion à laquelle parvient Schumpeter doit alors être résumée sous une forme banale, équivalant à un abandon de toute tentative de compréhension des mécanismes monétaires : « Tout ce qui a un prix est monnaie ».
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
310 réponses à “Schumpeter et « les crédits qui créent les dépôts »”
à Nadine [20:44]
Vous dites
Etape 1 – Ouverture de compte à HSBC
Je fais l’hypothèse que votre banquier vous demande un billet 20 euros pour ouvrir votre compte et vous facture 19 euros pour cette opération qui lui demande un gros effort, vous déliver un petit carnet de papier avec quelques feuillets vierges (chèques) à l’intérieur) [Je n’ai pas vérifié les conditions d’ouverture d’un compte bancaire; faisons cette hypothèse]
Sur les livres de la banque : Actif : Entrée de 20 € en caisse – Passif : DépôtCréancière
(sur votre relevé à vous : crédit 20 € … en une fraction de seconde il va disparaitre presque en totalité)
La facturation de l’opération ouverture-de-compte avec remise d’un chéquier
Sur les livres de la banque : Compte d’exploitation : un petit revenu qui ne fait pas de mal : crédit 19 €
Au Passif : Débit du Compte de Nadine (au Passif) : 19 € (il y avait 20; maintenant il ne reste plus que 1 €).
Avec ça Nadine ne va pas aller loin.
La Banque attend l’arrivée d’un encaissement : un salaire, la location d’un appart que Nadine louerait à un tiers, une allocation de chômage …
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Etape 2 : L’employeur de Nadine vire 1000 € au compte de Nadine à HSBC
Sur les livres de la banque :
A l’Actif : la CAISSE-de-la-BANQUE !!! (de la Banque !) s’élève de 1000 € — La banque fait avec cette somme ce qu’elle veut
Au Passif : Il est inscrit que le compte DAV de Nadine augmente de 1000 €. Désormais il est inscrit 1001 €, aussi longtemps que Nadine n’utilise pas son chéquier. Si elle veut une carte-à-puce de paiement (pour essence automatique ou péage d’autoroute,…) c’est possible. Elle demande et on lui fait payer la carte. Restons avec le chéquier. Pendant 3 semaines, Nadine est en chez ses parents et n’a pas utilisé son chéquier. Pendant ce temps, les 1001 € sont exploités par la Banque pour Dieu Sait Quoi … nous ne le saurons jamais. C’est dans le grand sac de la Trésorerie Générale Consolidée.
Trois semaines plus tard
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Etape 3 : Nadine fait un chèque de 401€ à son garagiste
également client de HSBC
Le garagiste dépose le chèque à l’agence.
Sur les livres de la banque :
A l’Actif : Rien de changé : la banque peut toujours continuer à utiliser les 1001 € qu’elle avait acquis à l’étape 1
(La seule différence est au Passif et ça lui est parfaitement indifférent)
Il est retranché 401 € au compte de Nadine (il lui reste 600)
Il est ajouté 401 € au compte du garagiste.
à Florence [21:49]
Interrogation n°1 :
Au passif de le banque : l’argent déposé par un client est une dette de la banque assez voisine d’un emprunt auprès d’une autre banque par exemple. La différence ? Vous n’êtes pas rémunéré mais la banque oui. Simple arnaque.
A l’Actif, la contrepartie est à la seconde de votre dépôt une entrée en Caisse … mais quelques minutes après c’est ce que la Trésorerie Générale veut en faire pour que ça lui rapporte. Ne posez pas la question à votre Agence. Les agents ne pourraient pas vous répondre; ils n’en savent rien. C’est dans le chaudron. Il peut y avoir conversion en une autre monnaie, prise de position à une échénance plus ou moins lointaine, etc.
Interrogation n°2 :
Je n’ai pas compris la question
Interrogation n°3 :
A l’actif (page 9 HSBC) — non — vous ne verrez pas apparaitre d’intérêts générés par l’argent que vous avez déposé.
S’il y a eu prêt (par la banque) pendant 1 jour, 3 jours, 3 semaines (ou n’importe quelle durée) à un tiers, Tartempion
(l’argent dort rarement; en général il y a une autre banque qui en a besoin, pour elle aussi gagner un peu plus, sous réserve de ne pas prêter à n’importe qui)
ce revenu ou « produit financier » apparaitra en recette sur le compte d’exploitation de la banque (page 8 HSBC).
à Paul et xxxxxxx de l’An II
Dans vos scénarios, parmi les anatiofurtifs étatiques, pourquoi
(1) ne supprimez-vous pas les racketteurs et spéculateurs + (…n’en disons pas plus à ce stade…) jouant de façon inqualifiable avec les taux-de-base-bancaires à niveaux variables et incontrôlés, tels que BRI, BCE, FED, Bank-of-England et autres banques centrales ?
(2) ne stabilisez-vous pas le TBB entre banques commerciales sur les marchés domestiques ? Serait-ce àà cause des mouvements erratiques à Londres sur les marchés LIBOR ?
En mettant de côté les turpitudes, pensez-vous trouver des personnes capables de vous démonter que les banques centrales apportent néanmoins une petite prestation de service positive présentant une certaine petite utilité,
justifiant quelques personnes à s’en occuper ?
Si soui, quels sont leurs arguments ? Tiendraient-ils ces arguments dans l’hypothèses de l’existence d’un étalon stable ?
Un Petit Service ? … aucune idée
– Pas simplement la réunion de chiffres pour informer le public ou les seuls anatiofurtifs
(cela ne peut-il pas être fait ailleurs ? un lieu plus ouvert ? … pourquoi une « b a n q u e » (centrale ou pas)
– Pas la déclaration unilatérale — aux frais des contribuales — d’élever la dette à rembourser par les contribuables pour combler les pertes de tel ou tel pote au sommet d’une grande banque, homme qui saura me retourner l’ascenseur Luxembourg, Comores, Bermudes, Bahamas, Bâle, Genève, Iles Caïmans, ou ailleurs … via Clearstream ou Euroclear.
@ Didier, en passant
Attention en monnaie gagée sur l’or ou tout autre bien, la monnaie n’est pas un droit à prendre l’or ou le blé.
La monnaie est l’or ou le blé lui-même. Il ne s’agit pas de prendre mais d’un droit à la transformation.
Vous allez me dire : c’est quasi pareil !
NON , car la monnaie est un droit général à prendre ce qui est proposé ! Vous ne pouvez exigez ce qui n’existe pas ou n’est pas en vente. Mais, en monnaie pleine vous pouvez exiger le gage.
(Bien entendu , il se peut que l’on soit dans l’impossibilité de vous satisfaire, mais vous aurez alors le droit avec vous pour tenter de faire valoir … ce droit)
Pour réfléchir sur la monnaie moderne , ne pensez pas au gage (mais ne l’oubliez pas , ça permet de bien sérier les choses)
Ne mélangez pas les choses : la monnaie n’est pas une marchandise au départ.
Lorsqu’elle le devient c’est à un autre niveau de conceptualisation.
Les marchandises ne sont pas de la monnaie. La monnaie est ce qui permet à la marchandise d’être échangé.
Cependant , effectivement une marchandise peut gager une monnaie mais c’est un autre phénomène.
Et une marchandise peut devenir monnaie : en ce sens qu’on ne la désire plus pour elle même mais pour opérer d’autres échanges, comme si elle était ‘monnaie’, elle a donc plusieurs fonctions à distinguer soigneusement.
@ FJ
Vous écrivez
» Un avoir est toujours inscrit sur un seul compte à la fois! Et quand il se déplace sur un autre compte, le premier compte n’a plus cet avoir! Il est arithmetiquement impossible, ici, de “créer” quoi que ce soit! »
Bien entendu cette regle s’applique immédiatement à toutes les monnaies qui se déplacent des agents économiques, une fois que l’argent est crée.
Mais , encore une fois, lorsque le banquier vous accorde un crédit , il ne s’est préparé qu’à le « financer » ; lorsqu’il crédite votre compte de cette somme , à cet instant précis, il n’a débité le compte de personne d’autre de particulier.
Suivant l’usage que vous en ferez , il lui faudra , en effet, ‘utiliser ‘ des moyens de financement qu’il ignore à priori.
Bien entendu, selon des modalités que Paul connait mieux que moi, une partie de ce qui est ‘déposé’ en monnaie dans cette banque servira à abonder transformations et fuites. L’épargne sert bien.
Une partie de mon épargne personnelle sur DAV sert à financer votre prêt … mais je n’ai rien véritablement prêté : j’ai accepté qu’on ‘utilise’ selon ma volonté de durée.
Et ce qui ne sortira pas de la banque est une création ex-nihilo qui n’a pas eu besoin d’avoir une assise ni théorique ni pratique d’une quelconque épargne préalable. Cette partie du prêt sera à la fois éteint et ‘financé’ par le ou les remboursements (qui peuvent d’ailleurs venir d’une autre compte interne de la banque, donc en monnaie banque , ou de monnaie fiduciaire extérieure )
Bref, le ex-nihilo existe bel et bien : ce que je vous concède c’est qu’il ne fonctionne pas aussi magiquement et aussi simplement que les modèle pédagogiques explicatifs l’exposent.
Et de plus l’idée d’Allais que plusieurs personnes puissent se considerer comme « pouvant utiliser » le même argent , est correcte sur une certaine épaisseur de temps et revient au même que si cet argent était effectivement à deux endroits à la fois. Cependant , au niveau macro, peut-être n’en est-il pas ainsi ?
Autre chose : La démonstration de Schumpeter pour justifier que les crédits font les dépôts me passe un peu au dessus de la tête … avec son mélange des choses bizarres. (Paul a la charité bien méchante lorsqu’il fait semblant de vouloir le sauver!)
Pour l’instant, face à cette façon un peu extravagante de vouloir à tout prix synthétiser un phénomène délicat en une seule formule , je me contenterait bêtement de penser qu’en système à monnaie symbolique (non gagé, non pleine) je peux ‘concevoir’ qu’initialement un crédit , un droit à prendre en attendant de rendre soit institué, donc qu’une monnaie sorte du néant . Mais il m’ est impossible d’imaginer une épargne native pré-éxistante qui financerait un crédit.
A moins d’être dans un système où la monnaie est l’or (Don initiale de la nature ) ou le coquillage trouvé sur la plage.
Le problème est que peut de trés peut de chose conservent de la valeur dans le temps. Se qui est prisé a un momment devient vite désuet a un autre, l’argent d’un pays peus être amenner a subir de telle situation, l’islande en est un bon example. La monnaie me semble n’avoir qu’un avantage c’est un outils de commerce. Mais lorsque que le nombres de consommateurs augmentent et que le nombres de produits necessaire a chaque consommateur augmentent. Il me semble qu’il n’y ait pas d’autre solution que d’augmenter la quantité d’argent et non pas seulement augmenter sa vitesse de circulation.
Donc la question, qu’il faudrait peut être se poser me semblerait être la suivante. Qui participe a cette augmentation d’argent dans le circuit est comment se circuit de création monnaitare est structuré. Et surtout comment fond t’il pour gerer d’une façon dynamique ses accululation de profits, puisque certains produisent plus qu’il ne consomment.
Mais je reconnais que les amélioration tecnologique ont permis a l’argent de se déplacer beaucoup plus vite permetant permetant ainsi de mettre a jours presque en temps réelle les comptes. Cela permet d’augmenter la rapidité des échanges donc réduire la somme en circulation a un momment t.
Pareil lorsque les prix augmentent il faut bien fournir aux moins sufisement d’argent pour que ces produits trouve acheteur, des crédit par example. SI ont produit 100000 unité il faut fournir la possibilité a 100000 personnes de pouvoir se procurer ce biens. Je ne rentrerais pas dans les détails qui définiront qui sur les 6 Millard auront une chance d’être les heureux élus, a pouvoir s’enrichir en crédit aux périodes de bas prix et ceux qui auront la chance de bénéficier de crédit dans les périodes de prix élevé ?
Paul écrit que Schumper aurait écrit
« très probablement que le bien de consommation constitue le moyen de paiement au-delà duquel il est impossible d’aller. »
J’invite Schumpeter à se resaisir.
Le moyen de paiement ne saurait être son objet même. Lorsqu’on troque 2 objets on ne dit pas qu’on paie l’un avec l’autre et réciproquement : on échange sur la base d’une même valeur estimée et il n’y a pas de signe monétaire.
Le bien ou service n’est pas non plus la contrepartie de la monnaie.
Car la monnaie est » la double l’expression » d’un bien que je vais prendre et d’un autre de valeur équivalente que j’ai déja donné ou que je vais donner.
La contrepartie de la monnaie c’est la dette qui la supporte. Et qui seule , lorsqu’elle sera ‘rembousée’ (qu’elle soit assise sur du ex-nihilo ou une épargne préalable) , détruira la monnaie.
Bien entendu ce concept de monnaie/dette , outre sa connotation négative qui introduit des incompréhensions, rajoute aux confusions en mélangeant cela avec la notion d’endettement des agents économiques les uns avec les autres , ce qui n’a rien à voir. (On pourrait imaginer un état ou personne n’est vraiment endettée -budget équilibré- , avec de la monnaie/dette en quantité)
Bon allez, dodo.
@ Opossum
Deux commentaires anciens
Paul Jorion
… Il y a même certains banquiers qui ne comprennent rien à la création monétaire et celui qui a rédigé ce paragraphe appartient à ce groupe. Nous avons réfuté ces textes cent fois. Ils confondent opération financière et enregistrement comptable. En voici encore un exemple :
Bien sûr qu’il est libre de le faire, mais si aucun flux économique ne correspond à son inscription, elle est sans objet.
Et ils confondent prêt (ferme) et ligne de crédit (potentiel). Je sais, ces choses ne sont pas simples, et les avoir pratiquées dans la vie quotidienne, comme le métier que vous faites – ou faisiez – vous procure un réel avantage – dont ceux qui n’ont entendu parler de ces choses-là que par les livres, sont malheureusement privés.
En commentaire à « Eppur si muove ! », 2009/04/27 à 0:26
Paul Jorion
@ Etienne Chouard
Une ligne de crédit existe même si on ne l’utilise pas, un prêt n’existe pas si on ne l’utilise pas. Cette différence est d’ailleurs une des excellentes raisons pour ne pas les appeler « monnaies » ni l’un, ni l’autre.
Quand on travaille dans un établissement spécialisé dans le crédit et que l’on modélise ces instruments financiers pour en calculer la rentabilité sous différents scénarios de taux, on a pour une ligne de crédit, un paramètre appelé « utilisation ». Ce paramètre est absent du modèle d’un prêt.
Autre différence – déjà mentionnée par moi – l’argent tiré d’une ligne de crédit est versé sur le compte-courant du consommateur – à charge pour lui d’en faire ce qu’il veut, alors que le montant d’un prêt accordé est versé sur le compte de la tierce personne qui reçoit l’argent emprunté (le vendeur de la maison, le vendeur de la voiture, etc.)
En commentaire à « Eppur si muove ! », 2009/04/27 à 21:02
@LeClownBlanc
« A l’Actif : Rien de changé »
OK, c’est ce que je pensais.
Toujours un plaisir de vous lire.
à Paul [30 juin 09:08]
Dans les éclaircissements qu’apportent votre échange avec Etienne Chouard,
je vous propose d’ajouter un autre fait :
Le prêt non encore entré en vigueur est neutre sur le cash flow et la tréorerie « Sources & Emplois de Fonds »,
ce qui n’est pas le cas de la ligne de crdéit
Dans le second cas (ligne de crédit), la seule assurance offerte d’une utilisation éventuelle (même si ce n’est pas encore effectif, réalité) génère des commissions, des intérêts créditeurs.
Un flux monétaire est enclenché : il y a création de monnaie; la banque s’en sert dès la première seconde.
Personnellement, j’appelle « flux monétaire » la ligne de crédit outstanding (même non utilisée).
Si vous tenez absolument à conserver le mot monnaie (de mon point de vue mal compris du public),
contrairement à vous je dirais que la ligne de crédit est monnaie dès sa mise en place (utilisée ou non)
[« Eppur si muove ! »] Car alors, telle la Terre autour du Soleil, l’argent généré par la ligne tourne
@P.J
« Bien sûr qu’il est libre de le faire, mais si aucun flux économique ne correspond à son inscription, elle est sans objet. »
Les flux économiques peuvent générer des flux financiers (compensations ou retour à la meme banque) qui permettent aux banques de faire de l’ex-nihilo tant qu’elles marchent aux même pas. C’est vrai tant que le système fonctionne. C’est cela qu’il faut admettre même si quand le système s’ecroule il ne reste plus que les dettes.
qu’apporte
nt@ Anne.J
Vous confondez vous aussi « prêt » et « ligne de crédit ». Une « ligne de crédit » est un prêt « virtuel » qui peut en effet être simplement inscrit « comme potentialité ». La banque ne débourse effectivement rien quand elle crée une ligne de crédit mais aucune somme n’est créée « ex nihilo » pour « remplir » la ligne de crédit : ce n’est rien d’autre que le droit pour le bénéficiaire de l’activer.
C’est l’« utilisation » par celui qui bénéficie d’une ligne de crédit qui l’active, à ce moment là, la somme effectivement empruntée ne se distingue pas d’un prêt (la banque qui accorde la ligne de crédit doit trouver cette somme, elle ne peut la « créer ex nihilo »). La partie non-activée demeure virtuelle.
Exemple :
Ouverture pour Mme X d’une ligne de crédit de 10.000 €. Inscription comptable mais aucune somme n’est créée ex nihilo.
Mme X tire 8.000 € sur sa ligne de crédit : elle l’« utilise » à concurrence de 8.000 €. Les 8.000 € constituent un prêt. La banque doit trouver cet argent, elle ne peut pas le créer.
Les 2.000 € qui n’ont pas été « utilisés », restent ce qu’ils étaient : un droit à tirage, une potentialité.
NB : J’ai déjà expliqué ces choses un certain nombre de fois. Le but de ce billet et du précédent est plutôt d’attirer l’attention sur les cornichonneries inventées par ceux qui ont répandu ces idées de « création monétaire ex nihilo » dans le seul but d’ailleurs de justifier leur (pseudo-)théorème fondamental de l’équilibre : l’intérêt (taux monétaire) tend à être égal au profit marginal d’investissement attendu (efficacité marginale du capital).
Ce « théorème » peut d’ailleurs être avantageusement remplacé par le suivant : l’intérêt (taux monétaire) mesure le rapport de force entre détenteurs de capitaux et emprunteurs.
S P A M ! Groupama Obligations
En ce mardi 30 juin 2009 à 07:29
Un beau cadeau ! voici le bon tuyau
On en reparlera à mi-parcours le 30 juin 2013, au cours du second quinquennat Shark’ô
merci à Paul pour cette clarification claire!
A force de devoir démontrer ce qui de toute façon est évident, je m’embrouille dan les « cornichonneries » des « crationnistes »!
jf
@Mrs jorion,
il semblerait que vous soyez d’accord pour invalidé la notion de créeation monnaitaire ex-nihilo.
Expliquez moi donc comment faire lorsque que le nombres de consommateurs augmentent et que le nombres de produits necessaire a chaque consommateur augmentent. Il me semble qu’il n’y ait pas d’autre solution que d’augmenter la quantité d’argent et non pas seulement augmenter sa vitesse de circulation.
Dans se cas il faut bien création de monnaie afin de permettre le maximun d’échange. Sur quelle base se fait cette céation de monnaie et comment expliqué qu’elle ne soit pas ex-nihilo. Je vous accorde que l’on peut anticiper les rentrer futur et ls considérer comme de l’argent deja présent dans le système. Mais là encore il faut bien créer qui n’existe pas encore et qui pourrait trés bien ne jamais exister.
@Paul Jorion: « Ce « théorème » peut d’ailleurs être avantageusement remplacé par le suivant : l’intérêt (taux monétaire) mesure le rapport de force entre détenteurs de capitaux et emprunteurs. »
Vu les taux actuels, c’est donc que les emprunteurs sont en position de force?
@moi,
c’est exact, les banques et les entreprises cherches par tous les moyens a récupérer l’épargne ou a stimuler le transfert entre les differents type de compte. A mon avis c’est qu’elle ont surement créer beaucoup plus de crédit qu’elle n’avaient d’épargnes. Elle ont créer du crédit a partir de l’épargne des déposant. Maintenant elle essaie d’attirer l’épargne a coup de taux d’interet élevé. Je me demande comment elle vont faire pour payer de telle taux et surtout comment elle essaye de faire baisser les interet des placement sécuriser pour attirer les pigeons vers des placement a fort rendement, placement qui logiquement doivent être beaucoup plus risqué. L’interet étant la contrepartie des risques.
C’est vraiment trop drole ……
@logique: « Maintenant elle essaie d’attirer l’épargne a coup de taux d’interet élevé. »
Les taux sont actuellement historiquement très bas. Je me demande donc si cela signifie que les détenteurs de capitaux sont en position de faiblesse. Je demande aussi qui sont les détenteurs de capitaux et les emprunteurs.
@ oppossum: je sens que nous nous rapprochons insensiblement, et je fiirai par apprendre à bien articuler les choses, grâce aussi aux clarifications de Paul Jorion!
Vous écrivez donc:
Oppossùm dit : 30 juin 2009 à 01:37 @ JF
« Vous écrivez
” Un avoir est toujours inscrit sur un seul compte à la fois! Et quand il se déplace sur un autre compte, le premier compte n’a plus cet avoir! Il est arithmetiquement impossible, ici, de “créer” quoi que ce soit!”
Bien entendu cette regle s’applique immédiatement à toutes les monnaies qui se déplacent des agents économiques, une fois que l’argent est crée.
Mais , encore une fois, lorsque le banquier vous accorde un crédit , il ne s’est préparé qu’à le “financer” ; lorsqu’il crédite votre compte de cette somme , à cet instant précis, il n’a débité le compte de personne d’autre de particulier.
Suivant l’usage que vous en ferez , il lui faudra , en effet, ‘utiliser ‘ des moyens de financement qu’il ignore a priori. »
jf:
Cette analyse rejoint la remarque de Paul et de la ligne de crédit qui n’est donc pas même crédit et encore moins monnaie et encore moins « e nihilo »! Je récuse cependant l’idée que le banquier « ignore a priori » comment il financerait en cas de nécessité de le faire, sinon, il serait très imprudent!
Ensuite:
« Bien entendu, selon des modalités que Paul connait mieux que moi, une partie de ce qui est ‘déposé’ en monnaie dans cette banque servira à abonder transformations et fuites. L’épargne sert bien.
Une partie de mon épargne personnelle sur DAV sert à financer votre prêt … mais je n’ai rien véritablement prêté : j’ai accepté qu’on ‘utilise’ selon ma volonté de durée. »
jf: l’usage d’une partie des DAV pour financer les crédits est probablement exact, car le banquier sait d’ »expérience » qu’une partie des montants des DAV est en fait une épargne (non ou peu rémunérée) Dans quelle proportion? Il faut consulter les documents statistiques précis. Je dis néanmoins que le titulaire d’un DAV positif prête bien ces sommes à la abqnue, au moins au jour le jour, cela est plus qu’évident!
Qu’entendez-vous par « fuites »? Sont-ce des sorties liquides de la banque par exemple ou les paiements à effectuer vers d’autres réseaux bancaires?
oppossum:
« Et ce qui ne sortira pas de la banque est une création ex-nihilo qui n’a pas eu besoin d’avoir une assise ni théorique ni pratique d’une quelconque épargne préalable. Cette partie du prêt sera à la fois éteinte et ‘financée’ par le ou les remboursements (qui peuvent d’ailleurs venir d’un autre compte interne de la banque, donc en monnaie banque , ou de monnaie fiduciaire extérieure ) »
jf: distinguons d’abord avec Paul ligne de crédit et crédit effectivement payé par la banque! C’est une première clarification. La ligne de crédit est du « ex nihilo » au sens où ce n’est (encore) rien!
Pour le crédit effectivement payé et remboursable selon des ters convenus, nous ne sortons pas de la contrainte que la banque DOIT instantanément mobiliser des fonds venant des déposants! Justement en attendant d’être éteints et fiancés par les remboursements, le plus souvent échelonnés selon les revenus de l’emprunteur.
oppossum:
« Bref, le ex-nihilo existe bel et bien : ce que je vous concède c’est qu’il ne fonctionne pas aussi magiquement et aussi simplement que les modèle pédagogiques explicatifs l’exposent.
Et de plus l’idée d’Allais que plusieurs personnes puissent se considerer comme “pouvant utiliser” le même argent , est correcte sur une certaine épaisseur de temps et revient au même que si cet argent était effectivement à deux endroits à la fois. Cependant , au niveau macro, peut-être n’en est-il pas ainsi ? »
Jf: ni au niveau macro ni « micro », la monnaie n’est absolument JAMAIS 0 DEUX ENDROITS EN MÊME TEMPS! Soit je le donne pour payer quelquechose et le vendeur l’a, soit, je l’ai toujours et le vendeur ne l’a pas! Les délais bancaires existent aussi, notamment les délais d’encaissement! Quand je paye par chèque, l’argent est sur mon compte tant que ma banque n’a pas encore payé! Parfois, les banques payent (débitent le compte du payeur), puis attendent (parfois en « abusant » un peu!) avant de créditer le bénéficiaire! Dans l’intervalle, la banque peut bien « jouer » un petit peu avec, mis pas trop! Comment peut-on sérieusement soutenir que l’argent serait à deux endroits à la fois? Et qu’il ferait ainsi demande de biens et services deux fois en même temps? ça serait magique et très inflationniste et absolument pas « sérieux »! Si jamais vous avec eu la désagréable déconvenue d’un chèque en bois, cvous coprendriez immédiatement! Cela m’est arrivé pour une grosse somme! Je ne vois absolument pas de « ex nihilo » qui tienne ici! Vous savez très bien que les compensations entre banques sont quotidiennes, pour de gros montants même de plus en plus en temps réel!
oppossum:
« Autre chose : La démonstration de Schumpeter pour justifier que les crédits font les dépôts me passe un peu au dessus de la tête … avec son mélange des choses bizarres. (Paul a la charité bien méchante lorsqu’il fait semblant de vouloir le sauver!) »
JF: nous sommes d’accord!
oppossum:
« Pour l’instant, face à cette façon un peu extravagante de vouloir à tout prix synthétiser un phénomène délicat en une seule formule , je me contenterais bêtement de penser qu’en système à monnaie symbolique (non gagé, non pleine) je peux ‘concevoir’ qu’initialement un crédit , un droit à prendre en attendant de rendre soit institué, donc qu’une monnaie sorte du néant . Mais il m’ est impossible d’imaginer une épargne native pré-éxistante qui financerait un crédit. »
JF: Si nous posons que l’origine de l’épargne est un revenu non uilisé par l’épargnant et prêté donc à la banque, il y aura très vite des fonds, dès le premier mois, susceptibles d’être prêtés.
On peut aussi imaginer que les BC « dotent » les grosses banques de fonds propres susceptibles d’être prêtés rapideùment.
dans ce cas, le « ex nihilo », celui que j’ai toujours revendiqué, est la dotation initiale de la part de l’autorité monétaire!
En tout, c’est ainsi qu’il avait été fait en 1948 en Allemagne de l’ouest:
On a doté le citoyen de 40 marks (DM) nouveaux, imprimés aux USA! le 20 juin 1948. Les grosses entreprises ont reçu, toujours en liquide, des fonds de trésorerie pour payer les premiers salqires fin juin.
L’ancien « Reichsmark » avait été révoqué!
I y a eu, plus tard, une « compensation » pour les avoirs en RM, de l’odre de 1DM pour10 RM, étalée sur quelques années!
Et c’est ainsi que tout est reparti en Allemagne, générant le « miracle économique »!
Comme le rappelle Helmut Creutz, les fonds susceptibles d’être prêés par les banques étaient initialement faibles etdisponibles seulement par petites tranches mensuelles!
Pour revenir au temps présent, n’oublions pas pas que, du fait de la mécanique des intérêts et des intérêts composés, l’épargne des plus fortunés croissait très fortement, selon une courbe exponentielle où les intérêts s’incorporaient toujours plus dans les capital initial. Le doublement des fonds épargnés dépend uniquement des taux d’intérêt et prend entre 7 et 10 ans.
Ainsi, dès le milieu des années 70, les capitaux « prêtés » aux banques (autrement dit l’épargne!) dépassait sensiblement le PIB, et le banques ne maquaient jamais de fonds qu’elles pouvaient prêter depuis lors Et c’es comme par hasard que les idées du « ex nihilo » ont eu du succès du fait de cette abondance!
Aujourd’hui, nouvelle étape, les paiements (en donc aussi les recettes des épargnants en face) des seuls intérêts annuels dépassent cetrtainement 50% du PIB annuel, et c’est pourquoi les banques ne peuent plus trouver (pour le compte des épargnants) des emprunteurs nouveaux, car ils ne sont tout simplement pas solvables!
Et nous assistos indubitablement à un « plafonnement » des revenus financiers lié à l’insolvabilité croissante des débiteurs!
Et donc aussi à des retraits du circuit du crédit (des fuites?) d’une partie de l’épargne qui « fuit » dans la préférence pour la liquidité ou « trappe », notamment via des thésaurisations importantes
En tout cas le volume de l’épargne accumulé d’un côte reste à ce point KOLOSSAL qu’il n’y a tout simplement pas de place théorique disponible pour l’idée d’une « création monétaire ex nihilo via le crédit bancaire »!
Il reste, évidemment, l’énorme création « ex nihilo » de la part des banques centrales depuis octobe 2008 pour « rassurer les épargnants et pour « garantir » (un peu) les réseaux bancaires! Mais on voit clairement le problème: Ces fonds n’ont même pas quitté, pour l’essentiel, les BC et et n’existent que comme une inscription dans les comptes centraux des banques, car les revenus des citoyens n’ont pas changé, et leuir capacité d’emprunter a dimiué.
Economiquement parlant, en terme de transactions économiques, ces sommes ne servent à quasiment rien! Ce sont des « trésors »! De l’argent « gelé » comme disait DSK.
Quant au « symbolisme » de cette monnaie, je rappelle que la « monnaie or » était déjà symbolique, simplement, ce qui garantit la « valeur » d’une monnaie est son pouvoir d’achat. Et cela était vrai aussi du temps de la monnaie or où les pièces frappées dépassaient systématiquement en « valeur » l’or en barre/poids! En effet, dans le cas contraire, les orfèvres fondaient les pièces comme matière première, ce qui rétablissait la « valeur » des pièces restantes. On peut même alors dire que la « monnaie » pleine (or ou argen) était le « péché originel » de la monnaie elle-même, la source de toutes les instabilités écoomiques du passé! la monnaiepapier bien géré procure davantage de stabilité, et la monnaie anticrise (également en papier!) serait « idéale » en termes de stabilité conjoncturelle!
e vous expliqueai cela une autre fois!
Il reste: il n’y a tout simplement pas de « place » pour la création monétaire par les banques via le crédit!
Et ce que vous n’imaginez pas est bien: la source du crédit, la seule, est l’épargne!
oppossum:
« A moins d’être dans un système où la monnaie est l’or (Don initiale de la nature ) ou le coquillage trouvé sur la plage. »
jf: j’adopte l’opinion de Keynes, proche de celle de Gesell: l’or est une relique barbare et ne peut qu’embrouiller leraisonnment! je préfère le « don initial » en monnaie (anticrise) centrale! à celui de la nature!
jf
@Jorion
Mme X tire 8.000 € sur sa ligne de crédit : elle l’« utilise » à concurrence de 8.000 €. Les 8.000 € constituent un prêt. La banque doit trouver cet argent, elle ne peut pas le créer.
C’est là où vous vous trompez, Mme X dispose de vraie et bonne monnaie scripturale et la banque ne devra trouver sur ce montant que les R.O., des demandes statistiques de billets, et les éventuels soldes de compensations si les 8000 € dépensés par Mme X aboutissent sur d’autres réseaux bancaires et ne sont pas couverts par des dépôts équivalents (à la banque de Mme X), provenant des banques concurrentes…
Mais libre à vous de continuer à le croire, je stoppe ce dialogue de sourd avec vous.
@PJ
Nous sommes d’accord, une ligne de crédit est une potentialité de monnaie, de même qu’une carte de crédit. Mais la monnaie est une potentialité d’achat, d’échange énconomique. Il en découle qu’une ligne de crédit est une potentialité d’achat, tout comme la monnaie. C’est comme ça que je comprends Schumpeter quand il dit que « Billets de banque et dépôts en banque font en tout point ce que fait la monnaie, partant, ils sont de la monnaie ».
NB ne pas oublier le contexte historique. Sauf erreur, la monnaie était encore convertible en or (ou argent-métal) à l’époque. Pour l’école autrichienne, seul l’or (et l’argent-métal) sont de la « véritable monnaie ». Les billets de banque ne sont que des « substituts de monnaie » (terme utilisé par L. von Mises), des avoirs sur la « véritable monnaie ».
Quand un client tire sur sa ligne de crédit, l’ensemble des autres dépôts reste inchangé, le potentiel/pouvoir d’achat des autres déposants reste inchangé. Vous m’objecterez que la banque doit trouver les liquidités ailleurs, mais en principe on ne tire pas sur sa ligne de crédit pour le plaisir, mais pour faire un achat. La monnaie dépensée est redéposée par vendeur. Autrement dit, les liquidités trouvées « ailleurs » par la banque sont contrebalancées par le dépôt (liquide) du vendeur.
Concernant les liquidités. Le système bancaire finance des prêts à LT surtout avec des dépôts/emprunts à CT. Ce décalage du terme, de l’échéance est une difficulté majeure pour un banquier. Mais le particulier, lui, ne s’en inquiète aucunement. Chacun considère ses dépôts disponibles à tout moment, comme bon lui semble et va interagir dans la sphère économique comme s’il en était effectivement ainsi. Nul n’est besoin que l’argent « sorte » effectivement du compte ou que le client active effectivement sa ligne de crédit pour qu’il interagisse avec l’économie. Le simple potentiel de monnaie suffit. Mais le banquier sait très bien, lui, qu’il n’en est rien, que seule une petite fraction de liquidités est disponible à l’instant T.
A (re)voir: « It’s A Wonderful Life » (La vie est merveilleuse) de Frank Capra. La scène où James Stewart fait face à un bank run:
http://www.youtube.com/watch?v=MJJN9qwhkkE
@logique qui écrit ceci:logique dit : 30 juin 2009 à 10:37 @Mrs jorion,
« il semblerait que vous soyez d’accord pour invalider la notion de création monétaire ex-nihilo.
Expliquez-moi donc comment faire lorsque que le nombre de consommateurs augmente et que le nombre de produits necessaires a chaque consommateur augmente. Il me semble qu’il n’y ait pas d’autre solution que d’augmenter la quantité d’argent et non pas seulement augmenter sa vitesse de circulation.
Dans se cas il faut bien création de monnaie afin de permettre le maximun d’échange. Sur quelle base se fait cette céation de monnaie et comment expliquer qu’elle ne soit pas ex-nihilo. Je vous accorde que l’on peut anticiper les rentrées futures et les considérer comme de l’argent déjà présent dans le système. Mais là encore il faut bien créer ce qui n’existe pas encore et qui pourrait trés bien ne jamais exister. »
jf: excellente objection de logique, je sens que nous progressons! En effet, pendant toutes ces années de roissance, pour accompagner et favorise cette croissance, les banques centrales ont toujours rajouté de la monnaie centrale! La création « ex nihilo » réelle était cela! La « vitesse de circulation » est effctivement difficile à manier avec la monnaie actuelle, sauf via une certaine inflation, elle-même difficile à manier. La réponse adéquate serat la monnaie anticrise.
Pas la « création » supposée, via le crédit, car, si ous avez lu le diaologue précédent avec oppossum, vous saisirez, je l’espère, que l’extension du crédit accompagnait celle de la dette et que les débiteurs consomment ce que les prêteurs ne consomment pas (les cigales et les fourmis). Et qu’actuellement, les débiteurs sont rincés, d’où chute de la consommation!
jf
Aux nihilistes,
Arrêtez SVP de caricaturer la création monétaire par l’emploi du terme « ex-nihilo ». Maurice Allais utilise ce terme pour forcer le trait sarcastique. Mais Schumpeter et les autres disent: « le crédit fait le dépôt ». Autrement dit, la création monétaire n’est pas une opération magique, mais le résultat d’un prêt, d’un contrat entre banque et emprunteur.
@jusisan,
ex-nihilo, a l’instant, se qui n’existait pas il y une minute existe a partir de maintenant. Ex-nihilo, c’est un vrai raccourci de language. En tant cas un synomines parfait.
@johannes finckh,
Maintenant qu’on est d’accord sur la création. Se que fond les BC actuellement n’est rien d’autre que de compensé le défault de ratios des banques, défault abysal. Donc logiquement les étapes ne peuvent être que les suivantes.
1) les banques emettent du crédit a fond la caisse en faisant espérer une croissance infini.
2) les banques ne regardant que les commisions recuperé (assurance empruns + taux) elles emettent encore plus dans les fusions acquisotions
3) se merde parce qu’il y a un momment ou il faut bien prendre les bénefs
4) les BC ont été roulé dans la farine en beauté, par conivence, ommission ou tout simplement par incompetence.
Voila le tableau, c’ets pas du jolie pour tout ceux qui ont beaucoup perdu. M’enfin j’accorde que certains ont beaucoup gagner. Mais je ne pense pas que les gains soit égale aux pertes loin de là.
@J.F., vous écrivez En effet, pendant toutes ces années de croissance, pour accompagner et favorise cette croissance, les banques centrales ont toujours rajouté de la monnaie centrale!
Je pense que vous seriez bien en peine de justifier cela, et d’une quelconque relation entre la quantité de monnaie centrale en circulation et la croissance … trop facile d’affirmer des choses comme ça sans apporter au moins quelques éléments chiffrés !
Allez donc voir ceci http://research.stlouisfed.org/fred2/series/CURRENCY?rid=21&soid=1
et cette courbe (que je ne sais intégrer dans ce commentaire)
http://research.stlouisfed.org/fred2/data/CURRENCY_Max_630_378.png et dites moi si depuis 2008 l’augmentation de la monnaie centrale a eu un effet sur la croissance ?
@ JF
Vous écrivez « distinguons d’abord avec Paul ligne de crédit et crédit effectivement payé par la banque! C’est une première clarification. La ligne de crédit est du “ex nihilo” au sens où ce n’est (encore) rien! »
Heureux que vous admettiez tout de même, qu’une ligne de crédit ouverte de 1000 , tant qu’elle n’est pas utilisée, correspond pendant un certain laps de temps, celui ou l’utilisation du crédit/prêt n’est pas encore ‘ordonnée’, à du véritable ex-nihilo. Puisque vous admettez qu’à ce moment là aucun autre compte n’est encore débité
Vous admettez donc que pendant ce laps d’instant, si on ‘compte’ la masse monétaire de façon rigoureusement comptable, elle s’est accrue de 1000 , donc M+1000. Car en compensation de la ligne de crédit ouverte aucun compte n’a été débité.
Vous introduisez alors un distingo en disant que cet ex-nihilo serait quasi virtuel tant que cette somme n’est pas utilisée … mais que dès lors que cette ligne trouverait une affectation, alors là , elle ne pourrait faire en sorte que de ‘pomper’ une épargne pré-existante. ( C’est la case ‘UTILISATION’ dont parle Paul est qui serait la différence entre une ligne de crédit et un prêt , dont elle est absente)
Lorsque le titulaire A des 1000 décide de payer B dont le compte est à la même banque , en échange d’un bien à 800 , où se trouve l’épargne pré-existante qui aurait abondée la concrétisation de la ligne de crédit initiale ? Il n’y en pas : aucun autre compte n’a été débité de 800 que celui de A . (Et celui de B est crédité de l’équivalent : la règle de la quantité des conservation s’applique , d’un certain point de vue, à partir de là)
Une transaction a bien eu lieu. Il y a eu monnaie. La masse monétaire n’est plus de « M » , mais , au moins de M + 800 (Je vous fais cadeau des 200 😉 !)
Bien entendu, lorsqu’ A aura « remboursé » son crédit de 1000 , la masse monétaire retombra à M.
Paul distingue ligne de crédit et prêt.
Le véritable prêt est sous la forme d’un chèque à l’ordre du tiers qui vend la maison , par expl, à l’emprunteur .
Rien de « virtuel » là, en ce sens que l’utilisation est immédiate, et concrête puisqu’il a là un chèque qui si par expl il était encaissé dans une banque autre , pourrait donner à lieu à une sortie de petites coupures inrégrales, dans le cas ou la banque du tiers n’aurait, par expl, aucune dette envers la banque A.
La banque A a donc intérêt à prévoir le pire et a être en mesure d’effectuer la compensation.
Mais avec un peu de chance le tiers aura un compte en A et on aboutira exactement à la même situation finale que dans le cas de l’ouverture d’une ligne de crédit utilisé.
Et si le tiers exige de sa banque après avoir déposé les 800 sur son compte en A, un retrait en espèce … et bien il faudra que la banque soit en mesure d’y faire face …
Bref , là aussi la masse monétaire a bien augmentée.
Pendant un instant donné. Puisqu’à terme, au remboursement/destruction, elle reviendra à son niveau initial théorique …
AU fond, la règle de la conservation des quantités s’applique rigoureusement , à tout , même au ex-nihilo : ce qui a été crée sans contrepartie doit se détruire lui même pour assurer le Grand Equilibre.
(PS/ L’épargne n’existe qu’à peine, elle est résidue de non consommation, état limbique d’un droit à prendre qui dort, illusion d’un futur qui se réalisera … ou pas … etc etc … . Pour garder sa valeur, elle cherche à être un substitut à la création monétaire : c’est une relique barbare qui n’a d’intérêt que de mieux équilibrer les flux de ce qui est consommé et ce qui produit (celui qui prête trasfère un droit à prendre) , donc des dettes et des créances de feçon équilibrée.
Chose que le ex-nihilo fait très mal. Mais vraiment très mal.
Lire Irving Fisher : les banques 100% monney (Qu’Etienne avait repéré) : c’est le système que vous décrivez jf!
Tentative de réconcilier PJ et Anne.J:
X et Y déposent chacun 1000€ sur leur compte courant à la banque. La banque prête 500€ à Z. Sur les comptes courants on a (X,Y,Z)=(1000,1000,500)
Anne.J: la banque a créé de la monnaie puisque qu’il y a maintenant 2500 euros de monnaie scripturale sur les DAV.
P.J.: la banque n’a pas créé de monnaie. Elle n’a surtout pas décidé si elle prête l’argent de X à Z ou l’argent de Y à Z. Si Z et X retirent leur argent, la banque décidera qu’après tout elle avait prêté à Z l’argent de Y.
Le point important est qu’on peut toujours reconstruire ex post les échanges « comme si » il n’y avait pas eu création de monnaie.
Pour le moment, je préfère l’interprétation de Paul, parce qu’elle fait bien la distinction entre deux choses différentes. Si j’ai 1000€ sur un DAV dans la banque A, la valeur de cette inscription dépend de ce qu’est la banque A (solidité financière, etc…). Si je possède 1000€ en billets, la valeur dépend de la santé globale de l’économie dans laquelle cette monnaie circule, ce qui est vraisemblablement beaucoup plus « solide » que la banque A elle-même (qui n’est qu’une toute petit partie de l’économie entière). Même si, en règle générale, la valeur des deux est sensiblement identique, ça n’est pas toujours le cas, surtout en ces temps tourmentés.
Je reviens sur mon exposé du 29 juin à 23:24.
Il y a CORRELATION DIRECTE et IMMEDIATE
entre
le volume de crédits (au sens valeur nominale de souscription), d’une part, et
la création ex-nihilo d’€, ici de 7 milliards au cours de l’année HSBC 2007, d’autre part.
Observation
Avec le seul bilan 2007 on sait juste que le nominal non amorti des crédits qui était « en vigueur » à cette date (photo instantanée au 31 décembre)
était de l’ordre de 128 millions d’euros, si l’on met de côté les 58114 d’Actifs financiers évalués à la juste valeur par résultat
36.6 + 33 + 55.2 + 4 = 128.8
36.556 – Instruments dérivés
33.083 – Prêts et créances sur les établissements de crédit
55.196 – Prêts et créances sur la clientèle
4.050 – Investissements financiers
Sans une examen détaillé de ces crédits (nature, date d’entrée en vigueur, durée, etc.),
il m’apparait, à ce stade, mal commode
d’établir une corrélation très esthétique et très « plaisante »
entre le volume de crédits (ancien, récent, ultra-récent) et la création ex-nihilo attribuée à une année bien spécifiée (1er jan – 31 déc)
Bonne réflexion. A vous lire
Cordialement.
à LeClownBlanc
Je te connais bien – Tu me connais bien
Avec tes trillions ou centaines de milliards,
7 milliards € c’est vraiment rien pour toi.
Je les passe à mes 3 filles qui les placent bêtement à 6%, taux arbitraire qui vient de sortir.
Dans 30 ans, n’auraient-elles pas 42 milliards €
(à 6% le multiplicateur est 6 : 1.06 X 1.06 X etc. 30 fois)
– – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –
à tous ?
Qu’appelez-vous ex-nihilo ?
la différence entre 42 milliards et 7 milliards ? soit 35 milliards ?
Non-Non !
j’imagine.
Car si vous avancez ces mêmes 7 milliards à une banque,
par exemple à une banque elle-même créée ex-nihilo avec des 7 milliards,
elle va « fabriquer » (autre verbe ?) beaucoup plus que 42 milliards en 30 ans.
Vous n’avez pas regardé le « Capital + accrued earnings » (fonds propres) de HSBC France.
Il était pratiquement à 5 milliards € en 2007.
HSBC A CREE EX-NIHILO — dans l’année — 7 milliards € avec 5 milliards € de fonds propres
Le ratio est 140%
Ah!
…………………….. Je ne vous entends plus
Seriez-vous en train de réfléchir ?
Le total fonds propres est monté à 5.280 millions d’€ (plus 280 mio après versement de 750 mio de dividendes).
Avec ce même ratio de 1.4,
la création ex-nihilo de l’année suivante serait 7.4 milliards € et non plus 7.