Billet invité.
LE CREDIT CARBONE, RELAIS DE CROISSANCE DE « L’INDUSTRIE FINANCIERE »
L’hypothèse, sérieuse mais ne pouvant par définition être établie, subsiste toujours : cela va craquer à nouveau de quelque part, soudainement, en dépit du sentiment largement répandu que « le pire est passé ». Les précautions de langage et les réserves employées par les grandes institutions internationales sont là pour nous le rappeler discrètement si on l’oubliait à notre tour. Car il y a beaucoup de méthode Coué – et si peu d’analyse charpentée – derrière ce que nous entendons dire, surtout quand cela est proclamé avec force et conviction. Vous rappelez-vous ces « jeunes pousses » impatientes sortaient de terre en veux-tu en voilà et dont on attend toujours la croissance ? Vous souvenez-vous de cette reprise annoncée en Chine, dont la situation inquiète en réalité les analystes attentifs, car on y observe une bulle financière gigantesque, constituée en peu de temps au nom de la relance et du crédit à tout va, mais qui a surtout abouti à une spéculation tous azimuts ?
Certes, les autorités sont parvenues une fois à contenir l’effondrement du système financier – une véritable chute libre, ont depuis reconnu certains – et cela permet d’accréditer l’idée qu’elles y parviendraient peut-être une seconde fois, si nécessaire. Mais la vérité, tenace, reste que la « shadow banking», la finance de l’ombre, est susceptible de réserver de nouvelles surprises. Et que les indices et autres repères dont disposent les économistes, et dont ils se prévalent encore souvent, non sans une certaine forfanterie et comme s’ils n’avaient rien appris, sont inopérants pour transpercer l’opacité de ce monde-là.
Rien cependant n’interdit de regarder de plus près, au cas où, les scénarii possibles de sortie de crise. Et de tenter de comprendre sur quelles bases la crise suivante se prépare.
Une question domine à ce sujet toute les autres, une fois admis que le monde ne retrouvera pas pour longtemps ses taux de croissance d’avant la crise, impliquant des coûts financiers et sociaux dont on tarde à reconnaître l’ampleur future, vu leur importance. Passant d’un déni à l’autre, car cela est dans l’instant toujours plus confortable. Dans leur course à « la création de la valeur », donc, où les financiers vont-ils désormais pouvoir chercher leurs leviers, depuis que certains de leurs terrains de jeux favoris ne sont plus praticables ? Dans quels domaines spéculatifs vont-ils chasser à nouveau, afin de renouer avec ces rendements à deux chiffres auxquels ils ont pris goût et qu’ils veulent retrouver ? Ni l’économie, dans l’état de pré-convalescence dans laquelle elle va se trouver, ni les recettes classiques reposant sur la titrisation des crédits à la consommation et hypothécaires, ne vont plus permettre de générer ces rendements de choix. L’endettement ne va en effet plus être le moteur de la croissance qu’il a été, ni la machine à profit du secteur financier. D’autres secteurs non plus, dont on découvre tardivement combien ils sont sinistrés et menaçants en Europe, notamment celui des LBO, qui consistent à acheter des entreprises grâce à l’emprunt, en faisant ensuite rembourser celui-ci par leurs soins, avant de les revendre.
Par quoi donc remplacer ces marchés perdus, avec quels collatéraux relancer la titrisation, ainsi que toute la palette des produits structurés ?
Dans l’immédiat, il y a certes quelques lots de consolation, non négligeables faut-il croire, vu qu’ils permettent aux banques senior de se prévaloir de superbes résultats. Il est d’ailleurs d’ores et déjà prévu que ceux du second trimestre ne devraient déparer ceux du premier. Les banques centrales arrosent le marché de liquidités à bas prix, on l’a déjà remarqué, accroissant les marges des banques alors que les taux des prêts ainsi que des obligations privées sont élevés et tendanciellement à la hausse pour la dette d’Etat. Mais, même dans ces conditions privilégiées, on est encore loin du compte en termes de rendements. D’autres secteurs déjà largement labourés restent certes également attrayants – comme disent les commentateurs financiers – dans le secteur des « commodities » (les matières premières), à commencer par l’incontournable pétrole, mais il est politiquement délicat d’en abuser. Enfin, le carry trade, en raison de la fragilité du marché des changes et des écarts qui pourraient laminer les marges, comme les ventes à découvert, ne sont plus ce qu’ils étaient.
Le Financial Times évoquait hier, à sa façon, quatre scénarii de sortie de crise, dans un article titré « à la recherche d’une sortie ». Il accréditait bien le retour de cette spéculation, en décrivant un dernier scénario parmi les quatre étudiés, le plus redouté par les banques centrales selon le journal. Il envisageait une situation de stagflation, marquée par une faible croissance, une forte hausse des prix, et un chômage important. Il précisait que ce serait la hausse du pétrole et des matières premières qui serait, dans cette hypothèse, à l’origine de la hausse des prix, c’est-à-dire de l’inflation. Alors que tout le monde s’inquiète de la création monétaire des banques centrales.
Mais la grande affaire financière qui s’annonce, afin de ne pas s’en tenir à ces bricolages, c’est bien entendu celle que va générer le « green business ». Le très documenté article de la revue Rolling Stones sur les turpitudes de Goldman Sachs, mis en ligne en anglais par le site contre-info ( http://contreinfo.info ), explique très bien les mécanismes par lesquels de majestueux profits s’annoncent. Le marché du crédit carbone va connaître aux Etats-Unis, la loi désormais adoptée par la Chambre des représentants, un développement foudroyant. Rappelons que ce marché va permettre à des industries polluantes d’acheter des droits à polluer à ceux qui disposent de surplus de ceux-ci, en raison de la baisse de leurs émissions de carbone. Et qu’il est prévu que la quantité globale de ces crédits diminue progressivement, ayant pour conséquence le surenchérissement graduel de ces droits. La décision de créer et de développer ce nouveau marché financier, et non pas de procéder par taxation gouvernementale, est du pain béni pour l’« industrie financière ». Rolling Stones l’a résumé ainsi : « C’est pire que le sauvetage (des banques) : cela permet aux banques de s’emparer cette fois-ci de l’argent des contribuables avant même qu’il ne soit collecté ».
Il ne faudrait pas penser que ce qui est ni plus ni moins que la création d’une nouvelle « commodity » résulte d’une improvisation. Le même article décrit toutes les actions de lobbying qui ont précédé et favorisé l’adoption de la loi, où la présence de Goldman Sachs est partout repérée, ainsi que l’ensemble des investissements déjà réalisés dans le secteur des technologies énergétiques de substitution, toujours par Goldman Sachs ou ses filiales. Cerise sur la gâteau, enfin, ce nouveau marché va se développer grâce à un produit, le crédit carbone, dont il est d’ores et déjà prévu que le prix va en augmenter, avec la bénédiction des autorités, sans qu’il soit nécessaire d’organiser en sous-main cette hausse, comme par exemple sur le marché du pétrole.
43 réponses à “L’actualité de la crise : Le crédit carbone, relais de croissance de l’« industrie financière », par François Leclerc”
http://blog.norway.com/tag/eva-joly/
A cette adresse le rapport extrêmement complet sur les paradis fiscaux, en anglais, destiné au gouvernement norvégien et auquel a participé Eva Joly. (216 pages). Un seul chiffre: 10.000 à 12.000 milliards de dollars transiteraient en moyenne chaque année par ces paradis.
Beaucoup de gens commencent à douter sérieusement des prévisions de plus en plus apocalyptiques du GIEC concernant le proche futur climatique déréglé parait’il par l’augmentation de la teneur en CO2 dans l’atmosphère. Sans discuter de la thèse avancée (le CO2 exclusivement responsable du chaos annoncé), il est quand même troublant de constater l’unanimisme angélique de toutes les classes dirigeantes tant politiques qu’industrielles ou médiatiques sur cette question.
Volonté de clouer au pilori les pays émergents écologiquement incorrects (pour nous c’est facile, il n’y a plus d’usines polluantes dans nos vertes contrées) après les avoir cloué au pilori du politiquement incorrect (vilaines dictatures non respectueuses des sacro-saints droits de l’homme) ?
Nouvelle idéologie qui explique qu’au nom de la nature il va falloir se serrer la ceinture (pardon, adopter la décroissance attitude) , la crise économique n’étant absolument pour rien dans les changements de consommation, bien sûr ?
Mise en place d’un nouveau flicage social qui va aller traquer le citoyen jusqu’au fond de ses poubelles (comme en Angleterre, parait’il) ?
Mais si Goldman Sachs y trouve en plus son profit, tout est donc pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles…
Bonjour,
Je remets le lien d’une conférence d’Aurélien Bernier, dans le sujet :
http://contre-grenelle.info/sons/08_bernier.mp3
Il parlait déjà du marché du carbone comme la prochaine bulle financière en cours de constitution.
@wladimir
On aurait tort. à mon sens, de supposer un complot qui viserait à surestimer l’importance du CO2 dans la catastrophe climatique à venir. C’est plutôt le contraire: si complot il y avait, ce serait dans la sous-estimation du danger lié au CO2. Si nos classes dirigeantes prenaient la mesure véritable du danger, elles encourageraient la décroissance. Mais si elles font ça elles nous rapprochent encore plus vite de la faillite du système financier et économique actuel. Nos élites savent bien que le marché du carbone ne servira pas à limiter la température mais ça distrait les gens et le business continue en attendant…Le plan de lutte contre le réchauffement d’Obama est affligeant. On nous a vendu cet homme comme un Sauveur ce n’est qu’un merveilleux illusionniste, un fantastique produit marketing. Paul Jorion avait raison, hélas, sur son analyse de cet homme.
@ tous
J’ai toujours eu une gêne avec les propos du Café du commerce genre « tous les politiciens sont pourris » mais je dois admettre que quand on creuse un peu le sujet on réalise que le dévouement au bien public est une denrée très rare et qu’avec de tels dirigeants on va avoir encore de sacrées surprises et que l’ennui ne nous guette pas!
Mais j’ai de l’espoir dans de multiples individualités qui ne renoncent pas et ont envie de jouer leur rôle. J’ai de plus en plus l’impression que les gens de la rue sont de moins en moins dupes, qu’ils comprennent un peu mieux comment on les utilise et que les envies d’opposition, pas forcément destructrices mais je l’espère constructives commencent à germer, nourries par l’avenir désespérant que nos politiciens égotiques essaient encore de leur fourguer comme un joyau alors qu’il ne s’agit que de camelote brillante mais déjà cancéreuse…
@ wladimir
Je vous conseille de ne plus faire attention aux histoires de CO2. Ca embrouille l’esprit inutilement, car le ceci est un probleme « aval ». La decroissance attitude, comme vous dites, n’a pas forcement de rapport avec le GIEC. Le climat, c’est une chose. Vous avez le droit si ca vous chante de contester les modeles de l’IPCC.
La decroissance est avant tout une transition technologique en vue de se preparer a la depletion imminente des sources d’energie primaire fossiles (charbon, uranuium, petrole). Elle ne s’appuie pas sur les enjeux climatiques.
C’est en liant les aspects energetiques et climatiques que l’on peut creer une controverse inutile.
Ca me fait penser au débat entre Jean Peyrelevade et Thomas Piketty sur le thème « L’état peut-il nous sauver? » (http://www.dailymotion.com/video/x8fri2_les-controverses-du-progres-2_news) que j’ecoutais hier. L’une des seules fois pour lequelles je n’etais pas d’accord avec ce brillant Piketty (ses travaux avec Saez sont une bouffee d’air frais), c’est a la fin, quand il fair implicitement reference au capitalisme 2.0 et a l economie de le connaissance. Sur ce point, Jean Peyrelevade le reprend et lui dit qu’il ne peut concevoir d’economie sans technique, donc industrie. Piketty ne semble pas comprendre son objection, car comme bien des economistes, il ne n’arrive pas a apprehender la base amont industrielle de toute activite economique. Il est a se pisser de rire d’ecouter 99.9% des gens penser que l’avenir de nos societes sera essentiellemnt assure par le fameux secteur tertiaire. Les sites internet de vente par correspondance nous feront une belle jambe quand l’industrie des transports sera torpillee par la hausse du brut.
Donc, je le dis et redis. LE DECROISSANCE N A RIEN A VOIR AVEC LE GIEC. Des que le premier pic d’Hubbert a ete « conceptualise », alors les gens se sont penchees sur cette notion. Mais je vous l’accorde, d’abord, parlons de CROISSANCE de l’efficacite energetique.
PS: nous nous rendons pas compte du tout de nos habitudes de consommation. Avons nous seulement une idee du nombre de litres de petrole et d’eau qu il faut pour produire 1kg de viande? De plastique? De circuit imprime? La californie et l australie sont deja dans des impasses de developpment, et ils n ont pas attendu que le GIEC leurs disent qu en plus, le CO2 s’est mauvais…
« De toutes les races,la plus folle et la plus vile est celle des marchands,car ils se livrent à l’activité la plus vile par les moyens les plus vils:à qui mieux mieux ils mentent,se parjurent,volent,fraudent,trompent,et pourtant se font passer pour les premiers parce qu’ils ont des anneaux d’or aux doigts.IL ne manque pas de moinillons flatteurs qui les admirent et les appellent en public »vénérables » dans l’espoir évident qu’il leur reviendra une petite proportion des biens mal acquis » Erasme dans « Eloge de la folie ».
Sous l’ère Edo du 17ème siècle au milieu du 19ème siècle la société japonaise était organisée de façon stricte en quatre classes:les guerriers,les paysans,les artisans,et au bas de la hiérarchie les marchands.Etonnant non!
bj à tous.
@ Wladimir : je m’étonne comme vous, non pas des prévisions de plus en plus pessimistes du GIEC, mais de leur reprise et de l’instrumentalisation qui en est faite à tous les niveaux sociaux, économiques et politiques. Et je crois, effectivement, à l’instar de F. Leclerc, que les grands loups du capital, ont flairé le GROS marché, estimé selon l’article de Rolling Stones à 1 trillion USD par an, si ce n’est 3 fois plus. Faites un tour sur la page d’accueil de Goldman Sachs, vous conviendrez avec moi qu’ils mettent le paquet sur les crédits carbone …
@ F. Leclerc : quelles arguments le gvt US a t il bien pu trouver pour justifier la préférence donnée à la création de ce nouveau marché des crédits carbone, confié donc à des intérêts privés, par rapport à une taxation gouvernementale classique ? A moyen terme, cette taxation privée ne va t’elle pas étouffer davantage la profitabilité des entreprises, donc enfoncer encore et toujours les salariés – consommateurs amenant ainsi une baisse du PIB ?
qu’en est il de cette taxation carbone en Europe ? et ailleurs ?
Bonjour,
Permettez-moi de poser une question très naïve:
Pourquoi un état comme la France préfère lancer un grand emprunt auprès des français, au lieu d’emprunter de l’argent à la BCE, qui prête de l’argent « pas cher »? Peut-être que ma question n’a pas de sens et que ces 2 choses qui n’ont rien à avoir?
Merci d’avance pour vos éclairages.
Re bonjour,
Savez-vous s’il existe une traduction en français (ou espagnol) de l’article cité par M. Leclerc, « Goldman Sachs, la grande machine à bulles »?
@Titus
La BCE n’a pas le droit de prêter de l’argent aux Etats (article 104 du traité de Maastricht)
Mais vous pourriez poser la question un peu différemment : « pourquoi la France préfère lancer un grand emprunt auprès des français, au lieu d’emprunter de l’argent sous forme d’OAT sur le marché financier, qui prête de l’argent “pas cher”? » 😉
@ Titus
sur contreinfo:
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2774
Le véritable crash va arriver quand ? juillet ? Août ? Septembre ? Octobre ?…
@ François Leclerc
N’étant ni insider ni outsider et toujours impressionné par vos talents de synthèse, et votre flegme, Je voudrais néanmoins vous poser une question.
Voici quelques mois, certain parmi ceux qui avaient le bon diagnostic-système annonçaient comme inévitable la nationalisation du système financier, et le retour des états.
Or, à vous lire depuis quelque temps (vous et d’autres), il semble que les occupants des sièges à la pointe de la pointe (aka les staphylocoques dorés de banca nostra) aient diablement bien manoeuvré, et même accroissent leur poids, au point qu’on se demande aujourd’hui s’il ne vont pas être les seuls à s’en sortir..
Du retour du contrôle des états il n’est plus question, mais plus probablement de leur asservissement sur plusieurs générations, voire de leur annihilement…
Avez-vous le sentiment d’avoir sous-estimé la puissance, la capacité de prédation et de dissimulation de (certains) « … » (oligarques?) ?
@ clive
L’oligarchie englobe aux plus hauts niveaux l’appareil d’Etat, qu’elle met à son service. C’est ce que Simon Johnson expliquait dans son article de la revue Atlantic. Matt Taibi (un journaliste politique reconnu), fait de même dans Rolling Stones, avec le cas Goldman Sachs.
L’analyse des interventions financières de l’Etat, qui ne sont pas toutes explicites, bien au contraire, est là pour le confirmer. L’Etat évite de procéder à des nationalisations, une forme grossière de son intervention, pour préférer intervenir de manière plus discrète en faveur des intérêts privés. Regardez le fameux plan américain de rachat des actifs toxiques (PPIP), dont le paradoxe est d’ailleurs d’avoir été rejeté par les banques, le cadeau n’étant pas assez fastueux sans doute.
Je vais revenir, grâce à Willem Buiter, sur les circonstances et les conséquences de la dernière injection massive de liquidités de la BCE, qui est une autre ilustration de ce même phénomène.
Il faut donc s’entendre sur ce que l’on entend pas intervention de l’Etat.
@Anne.J.
Merci pour l’information.
Il me semble que la question dont vous faites référence a déjà été abordée dans un des derniers (et toujours aussi intéressants) articles de M. Leclerc.
@ Cyrille: merci pour le lien, je l’avais déjà, mais l’article sur contre-info est en anglais…
Au passage, si cet article est aussi intéressant que celui de Simon Johnson, peut-être mériterait-il d’être traduit?
Merci.
@D-croissance
Pour rebondir sur ce que dit ValueBreak, je me pose de plus en plus de questions sur le réchauffement climatique lié au CO2 depuis qu’il est instrumentalisé par toutes les autorités en place. Sans compter que plusieurs thèses contestent fortement cette corrélation. Cette prochaine bulle dénoncée dans Rolling Stones est peut-être une explication. Quand vous dites que les gens sont de moins en moins dupes, cette instrumentalisation devrait peut-être vous mettre la puce à l’oreille.
@ Ryan, Valuebreak, Wladimir
Le débat sur le réchauffement de l’atmosphère, et la nécessité de réduire les émissions de gaz carbonique, est une chose ; la création d’un marché financier du crédit carbone est une autre. Je ne pense pas que l’on puisse s’appuyer sur cette création, favorable aux intérêts des grands acteurs de la finance internationale, pour considérer que la problématique climatique qui en est à l’origine est un faux prétexte, voire une invention. De mon point de vue, ce qui est en cause, c’est le choix de la « financiarisation » qui a été fait, par opposition à celui de la taxation publique.
Ce type de mesure est d’ailleurs souvent évoqué dans un autre nombre domaine crucial de gestion des ressources, l’eau. En évoquant le principe « pollueur égal payeur » (en taxant les pollueurs).
@ Valuebreak
En vous posant la question des charges supplémentaires qui vont peser sur les comptes des entreprises avec ce système, en la liant au final au calcul du PIB, vous entrez dans la problématique de son calcul, que des économistes de plus nombreux préconisent de modifier. Ils considèrent que la destruction des ressources est une « externalité négative » majeure (une conséquence induite, en quelque sorte), et que le réchauffement de l’atmosphère en est une parmi d’autres. A ce titre, elle devrait, selon eux, est incluse dans le calcul de la richesse (du PIB), par valeur négative.
@FabienF,
Je ne remets pas en cause la philosophie de la décroissance respectable à priori. Je le fais d’autant moins que j’ai fréquenté dans les années 70 en Ardèche, d’aimables personnes qui s’habillaient de saris multicolores et de sandales de cuir brut quand elles daignaient s’habiller, qui élevaient des troupeaux de chèvres et cultivaient avec constance une herbe aux propriétés étranges, appelé chanvre indien. On les appelait à l’époque des baba-cool et ils prônaient le retour à la terre. Je doute simplement qu’ils soient aujourd’hui les premiers spectateurs de la production-Bambi « Home » et les premiers électeurs de l’Eternel Révolté Dany. Et je doute qu ‘elles se reconnaissent dans les PROFESSIONNELS du chaos programmé. Je ne doute pas non plus que toute initiative qui va dans le sens de la fin du gaspillage des matières premières et de la lutte contre les pollutions quelque qu’elles soient soit la bienvenue. Je pose simplement ce problème : dans nos sociétés hyper-médiatisées, celui qui contrôle la diffusion des messages publicitaires qu’ils soient politiques, économiques ou culturels(c’est à dire idéologiques) exerce réellement le pouvoir. Nous le constatons sur ce blog en pestant continuellement contre la désinformation systématique. Je me demande donc quel est l’intérêt de diffuser actuellement des messages apocalyptiques sur le réchauffement climatique.
Finalement, que fait Renault, sinon de tenter de relancer une consommation automobile atone, quand elle repeint ses bagnoles en vert et promet des primes à la casse (forme déguisée d’impôts) ?
Pourquoi est’il absolument indispensable d’interdire nos bonnes vieilles ampoules à fil incandescent ?
Pourquoi le Grenelle de l’environnement veut’il obliger dans un futur proche les propriétaires à exécuter de coûteux travaux de rénovation en pleine crise économique ?
N’est-ce pas le puissant lobby des fermiers des grandes plaines américaines qui a soutenu la solution des bio-carburants ?
Quant une idéologie se transforme en dogme inattaquable, elle devient éminemment suspecte. Ce que la crise a au moins appris à une poignée de citoyens, qui s’expriment peut-être ici, c’est à se méfier des solutions trop consensuelles, des « c’est évident ! . La politique c’est d’abord une critique de nos positions respectives afin d’en extraire des convergences communes, c’est la leçon que nous devons réapprendre.
Comment les lobbies des ampoules basse conso et des fenêtres triple vitrage rétribuent-ils les politiques stipendiés?
Quels circuits, quels comptes ?
Comment Borloo, ministre d’état, avocat d’affaires, s’enrichit-il à coup de pistolet à « grenelles »…?
@ Wladimir
Le débat porte donc sur les solutions à apporter, sans que nous revenions à l’âge des cavernes.
Mais il est bien vrai que la « financiarisation » a une petite soeur dénommée « marchandisation ». Vous auriez aussi tout aussi bien évoquer les produits alimentaires « lights » pour l’illustrer.
L’ére du « green business » ne fait que commencer, accrochez-vous !
J’ai lu avec le plus grand intérêt l’ensemble de vos contributions, j’ai écouté avec tout autant d’attention les interventions des différents spécialistes faisant le triste constat de notre monde à la dérive..
Je ne suis qu’un citoyen ordinaire mais quelque chose m’échappe…
Au sujet des solutions avancées par les uns ou les autres mais dont les conclusions et les remèdes avancés sont toujours les mêmes.
Je prends pour appuyer ma question une hypothèse: On fait le constat que les métropoles urbaines sont devenues irrespirables et qu’on ne peut plus s’y déplacer à cause d’une circulation automobile démesurée.. des experts font le constat que l’air est pourri et le nombre de véhicules trop abondant. Mais, la voiture est une affaire dont on ne discute pas l’intérêt. C’est comme ça. On ne se pose pas la question de comment et pourquoi on meurt sous la surabondance de voitures. De ce fait, la solution avancée consiste à demander aux constructeurs de voitures de régler la question de la circulation. On ne doute pas de la pertinence de la solution avancée… Surtout si les constructeurs en question ont du bagout !
Pourquoi, à la réflexion, croire que renforcer le fait générateur d’un désordre va le résoudre ?
A quand donc remonte le capitalisme financier et quels en sont les fondements ? Cette civilisation industrielle sans aucun équilibre repose sur quelle pensée originelle ?
Ne peut-on se poser ce genre de question sur les « ruptures » de l’histoire et l’avènement de la science de la mesure de toute chose comme concept sociétal ? D’où vient donc la pensée que seule la quantité et sa mesure apportent la liberté, la sagesse et la connaissance ?
S’il est vrai qu’un arbre doit être jugé à ses fruits, peut-on dresser un premier bilan sur nos organisations sociales et leurs premières conséquences sur l’équilibre, la stabilité et l’épanouissement de notre civilisation, son apport au bien être individuel ?
@ Domend
Nous sommes tous, et c’est bien heureux ainsi, des citoyens ordinaires!
Ferdinand Lope, qui aimait jouer des paradoxes et de l’absurde, proclamait qu’il fallait construire les villes à la campagne.
Un chef d’Etat aurait un jour déclaré: « nous étions au bord de l’abîme et nous avons fait un grand pas en avant ».
Karl Marx a écrit « l’humanité ne se pose que les problèmes qu’elle peut résoudre » (ce qui m’a toujours plongé dans de profondes méditations).
@F.Leclerc
Tout à fait d’accord, le débat sur le réchauffement climatique et la prochaine bulle spéculative sont 2 choses bien différentes, la bulle n’étant qu’une conséquence. Mais je m’interroge depuis un petit moment sur le pourquoi de la soudaine prise de conscience de ce réchauffement, que je ne conteste d’ailleurs pas. Quelques mois plus tôt, seuls quelques scientifiques qualifiés d’alarmistes essayaient vainement d’attirer l’attention sur ce problème écologique. Aujourd’hui, la quasi-totalité des scientifiques non seulement, mais également les politiques et les médias, ont fait leur cette cause. La perspective d’une prochaine bulle spéculative et la révélation au grand jour des diverses manipulations des grandes banques depuis près d’un an éclairent ce basculement d’un nouveau jour. Sans pour autant ériger cette perspective en vérité absolue.
Humour pour François Leclerc:
C’est Marx qui a créé les Shadoks alors…
@François Leclerc
Merci pour le sourire et la pirouette !
Sur le dernier point je partage vos profondes méditations, (vu le rôle de l’auteur)…
Économie, inconscient, espace, les premiers pas ont déjà été franchis, après, les histoires de poule et d’œuf…
Pour illustrer l’écotartuferie allez voir sur le net un film : La grande arnaque du réchauffement climatique ,une vérité qui dérange. On y apprend que le gaz carbonique n’est pas responsable du réchauffement climatique.
@ DB
d’après le LEAP on doit s’attendre à un crash en 3 vagues à compter de cet été et jusqu’à la fin 2009 ( en fonction des zones économiques ) , le dernier rapport est ici [url]http://www.conspiration.cc/crise/geab_no36_fr.pdf[/url] et le résumé là [url]http://www.leap2020.eu/Francais_r26.html[/url]
Quant au prétendu consensus scientifique sur le réchauffement climatique dont la cause serait l’activité humaine on est face à une farce !
seul problème : ceux qui ne sont pas d’accords avec le GIEC ( et ils sont de plus en plus nombreux même en FRANCE confère Claude Allègre que l’on veut faire passer pour un doux dingue…. ) ont beaucoup de mal à se faire entendre et à etre publiés voir sont l’objets de discrimination .
L’excellente revue NEXUS dans son dernier numéro ( toujours en kiosque ) publie un excellent article de plusieurs pages à ce sujet.
Il y a bien des pics de CO² corrélatifs à chaque réchauffement distribués dans les carottages glaciaires de l’antarctique.
La question est de savoir si c’est la cause ou la conséquence du réchauffement.
Génération de CO² anthropique = peanuts vis à vis des productions volcaniques , goelogiques et autres.
D’autre part le réchauffement est aussi constaté sur Jupiter … les diesels sans-doute…
L’écotaxe est un impôt et home de la propagande gorienne.
http://www.pensee-unique.fr/
Tout cela confirme qu’i faut désormais employer l’abréviation GSA au lieu de USA.(GSA=Goldman Sachs of America)