Billet invité.
HYPOTHEQUER L’AVENIR, MAIS COMMENT ?
Distinguons deux systèmes monétaires, un primaire et un secondaire :
Le système monétaire primaire serait le suivant :
La monnaie (ou argent) correspond à une production de richesse réelle (« économie physique ») ce qui veut dire que durant la période de temps « T » il est produit une quantité de richesse réelle « QRR » (sueur, soleil + profit dégager par l’opération) ; à cette quantité « QRR » correspond une quantité de monnaie « QM » qui est donc une représentation numéraire des richesses réelles.
Dans ce système primaire (une forme de troc avec monnaie) le capitalisme est viable car il permet, grâce à l’épargne, des opérations de prêts (que je distingue ici des crédits) c’est-à-dire qu’il est possible que le montant d’une épargne soit disponible pour de l’investissement.
Ce système de prêts impose par contre une indisponibilité des capitaux aux épargnants-préteurs jusqu’au terme du prêt (dans la limite du cas où la somme « bloquée » est disponible grâce à d’autres épargnes … un relais du prêt)
Dans ce système :
* à la charge des banques, de la finance de collecter l’épargne, de permettre des déplacements rapides des capitaux disponibles et d’orienter ces capitaux vers les investissements répondant au mieux au ratio potentialité/risque car le volume de prêts disponibles est faible (salaires moins consommation moins épargne « à vue »)
* les phénomènes inflationniste (ou déflationniste) des masses monétaire sont relativement simples à appréhender car ils correspondent à une évolution non proportionnelle des quantités QRR et QM
* Ces phénomènes conduisent le cas échéant à soulever la question de la répartition de la masse QM (risque de paupérisation pour les uns et de concentration des richesses pour les autres)
La limite importante de ce système primaire réside dans la difficulté de se projeter dans l’avenir, car l’argent disponible à l’investissement ne peut provenir que d’une épargne et donc ne peut précéder la création de richesse réelle.
Pour faciliter une projection dans l’avenir nécessaire à une société il faut donc rendre disponible une masse monétaire supérieure à la quantité QM. Un outil rend ceci possible : le crédit.
La base du crédit est la suivante :
« La masse de prêts disponible grâce à l’épargne issue de QM est lié à la masse QRR, mais QRR est limité par « T », pourquoi ne pas envisager qu’au moment T2 (date projetée dans le futur) sera produite une quantité QRR2 (spéculative) à laquelle correspondra une masse monétaire QM2 (spéculative) et de choisir d’employer une partie de QM2 à de l’investissement, non pas en T2 mais actuellement (en T) ? »
De ce point de vue le fonctionnement du crédit est celui d’une machine à voyager dans le temps, un processus qui part du principe que l’avenir produira des richesses réelles et qu’il est possible d’avoir l’usage aujourd’hui de la masse monétaire correspondant à cette production future.
On passe ainsi d’un système monétaire primaire :
1) un projet d’investissement est défini
2) soit on profite d’un prêt – si l’argent est disponible, les quantités sont limitées,
soit, dans le cas contraire, on travaille, on épargne puis on réalise le projet
à un système monétaire secondaire :
1) on va chercher dans le futur une quantité d’argent correspondant à des richesses non encore créées
2) puis on travaille, travail qui permet au fur et à mesure le remboursement du capital –destruction d’une partie de la masse monétaire adossée à ce travail – et des intérêts associés qui correspondent au service « du voyage dans le temps ».
Ce passage d’une économie primaire à une économie secondaire est lourd de conséquences, car s’il y est introduit un outil (le crédit) formidable pour l’investissement et donc pour la projection de la société dans l’avenir, il nous conduit dans le contexte suivant :
Au temps « T » nous avons toujours « QRR » mais, non plus QM mais QM + QM2 (ou du moins une « partie ») que l’on peut appeler QMS (quantité monétaire synthétique) .
La différence est notable car si QM a une assise « physique », QM2 a une assise « spéculative » car la réalité « physique » de cette masse monétaire appartient au futur et donc est lié à la réalité à venir de QRR2.
Dans les faits, le système bancaire et le système financier ne se servent plus vraiment de l’épargne pour effectuer des « prêts » mais surtout pour « asseoir les offres de crédit » ; les banques introduisent donc avec QM2 une part d’argent à base spéculative dans la masse monétaire QMS qui est en circulation en « T » (et en somme la titrisation cherche à donner une assise « physique » à de l’argent à assise spéculative).
Si cette lecture est correcte alors plusieurs questions se posent :
* la question des supports monétaires : QMS est donc composé de deux origines monétaires distinctes, mais utilisent in fine les mêmes supports (fiduciaire et scriptural + mêmes devises) la propagation d’une crise du crédit basé en QMS déstabilise de fait QM donc QRR. De plus, s’il semble possible de contrôler la répartition de QM dans le contexte d’une économie primaire, il est plus difficile de le faire avec QMS.
* la question de savoir qui est en mesure de faire ce travail d’aller chercher l’argent dans l’avenir :
Actuellement le système bancaire privé à plus ou moins le monopole du crédit ; chaque banque peut en faire dans les limites du système de réserves fractionnaires (qui en pratique n’impose pas de vraies limites de quantités, il semble plutôt avoir comme rôle de légitimer ce monopole). En effet, comme les banques collectent les épargnes il serait logique qu’elles soient les mieux placées pour effectuer les processus de crédit… A moins de considérer que les développements historiques rendent légitimes dans l’absolu ce choix, on pourrait considérer que les services publics sont de bons candidats pour partager ce rôle. (Le patrimoine de l’Etat étant une alternative aux réserves fractionnaires comme assurance de « reins solides »).
Egalement, la question du cout de ces attributions de crédit… qui implique la charge des intérêts sur le travail en « T2 ».
* la question des quantités d’argent à base spéculative :
Comment se décide la quantité d’argent que nous pouvons aller chercher dans l’avenir ? En sachant que QM2 employé au temps « T » doit être cohérente avec QRR2 à venir.
Seul une base morale et prudentielle permet de limiter les risques entraînés par la possibilité que la partie de QM2 que l’on soit allé chercher en T2 soit incohérente avec QRR2 réellement produit à terme. La gestion pratique de ce choix peut-elle être confiée à des entreprises privés mises en concurrence ? Le volume QM2 maximum utilisé en « T » doit-il être corrélé à la quantité QM épargnée (c’est plus ou moins la logique dans le système de réserves fractionnaires)?
* la question des phénomènes psychologiques humains
car on passe d’un système où le doute (anxiogène) repose sur la pertinence des choix d’investissement, à un système où le doute repose sur la capacité collective à parvenir à réaliser un futur fidèle aux impératifs imposés par les choix présents. De ce fait, ceux qui décident des quantités de crédits proposés définissent en bonne partie les conditions collectives d’existence à venir.
Autant de questions auxquelles il faudrait que des réponses claires soient apportées.
100 réponses à “Hypothéquer l’avenir, mais comment ?, par Guillaume Lapeyre (mis à jour)”
@Marquis: « D’abord, on doit parler au passé: l’épargne de (certains) peuples s’EST effondrée (en ce sens qu’elle a été mal dirigée) il y a de nombreuses années et nous recoltons les mauvais fruits aujourd’hui de ce manque de prévoyance »
Question de béotien: comment l’épargne peut-elle s’effondrer suite à un mauvais placement? Je veux dire: elle s’effondre pour l’épargnant, mais cet épargne a bien été dans la poche de quelqu’un, non?
Si vous voulez dire que l’épargne américaine s’est effondrée pour finir en épargne chinoise, ok. Et la cause? Le libéralisme n’y est pour rien?
@matthieu
Vous avez parfaitement raison au sujet des pensions. Je vote pour vous! Vous avez tout compris. Vous êtes 100 milles lieux en avance sur les politiciens actuels.
@moi
« Question de béotien: comment l’épargne peut-elle s’effondrer suite à un mauvais placement? Je veux dire: elle s’effondre pour l’épargnant, mais cet épargne a bien été dans la poche de quelqu’un, non? »
Vous confondez épargne et argent. Si vous prenez la bonne définition de l’épargne présentée ci-haut et que vous pensez à l’épargne GLOBALE alors votre question trouve aisément sa réponse.
Prenons un exemple, foudroyant… littéralement: un peuple « épargne » pour construire un arsenal nucléaire. Un autre peuple fait de même. Chacun pense que l’autre va attaqué et chacun déclenche une « first strike ». Tout est détruit.
Osez vous toujours dire: « mais cet épargne a bien été dans la poche de quelqu’un, non? » ….
Mais cette question n’est pas aussi bête qu’elle n’a l’air: car tout le monde voit l’épargne comme de l’argent et comme dans toute transaction il y a quelqu’un qui donne et un autre qui reçoit il SEMBLE que rien ne puisse se perdre ou se créer. En réalité, il n’en est rien car:
1) ce qui importe ou niveau de l’argent c’est sa valeur, non pas sa qualité physique: si vous trouvez un million euro dans la planète dévastée par une guerre nucléaire totale, ils ne valent strictement rien!
2) l’épargne/investissement/action présente crée ou perd de la richesse VERITABLEMENT EX NIHILO.
@ Moi
« comment l’épargne peut-elle s’effondrer suite à un mauvais placement? »
Imaginez qu’un investissement soit orienté vers un nouveau concept d’allumette dont le support ne soit plus le petit morceau de bois que l’on connait, mais un bon parpaing… Que va t-il arriver selon vous aux montants investis -et donc à l’épargne qui y correspond- à terme? On peut parier sur une faillite de l’entreprise, un non remboursement (au moins partiel) du prêt/crédit et donc à un effondrement de l’épargne associée.
Cette action correspond ni plus ni moins à une destruction de richesse réel.
« Si vous voulez dire que l’épargne américaine s’est effondrée pour finir en épargne chinoise, ok. »
Le phénomène pourrait être plausible mais il s’agirait alors plus d’un « déplacement » de l’épargne que d’un effondrement / destruction de l’épargne.
« Le libéralisme n’y est pour rien? »
Ici on est confronté à des problèmes sémantique, ce que l’on appelle « libéralisme » en France est une forme de syncrétisme qui ne correspond pas à grand chose. Mais derrière ce terme (tel que vous semblez l’employer), il existe la réalité d’un rapport de force en les travailleurs/épargnants et possesseur du capital/investisseur. Le rapport de force engagé par les travailleurs / épargnants n’étant aujourd’hui que le reflet de son ombre au regard des dynamiques historiques que chevauchent le « capitalisme ».
Si seulement la victoire dans ce rapport de force tenait au nombre d’individu engagé par chaque camps…. Hélas, elle semble lié à la « connaissance ».
@guillaume
« Imaginez qu’un investissement soit orienté vers un nouveau concept d’allumette dont le support ne soit plus le petit morceau de bois que l’on connait, mais un bon parpaing… Que va t-il arriver selon vous aux montants investis -et donc à l’épargne qui y correspond- à terme? On peut parier sur une faillite de l’entreprise, un non remboursement (au moins partiel) du prêt/crédit et donc à un effondrement de l’épargne associée.
Cette action correspond ni plus ni moins à une destruction de richesse réel. »
Votre exemple n’est pas complet.
Le bloggeur « moi » vous répondra que l’argent investi s’est retrouvé dans la poche des travailleurs et sous-contractants de l’entreprise, et comme il confond argent et épargne il vous dira qu’il y a eu simplement déplacement de l’épargne.
Analysons l’exemple de plus prêt:
a) pendant la période de l’investissement, des sous-contractants et travailleurs ont travailler à ce projet AU LIEU de faire autre chose. Si ce qu’ils aurait fait autrement aurait été plus profitable (en terme de valeure réelle), il y a perte de richesse (épargne négative), si ce qu’ils auraient fait aurait été pire globalement (méfaits légaux ou illégaux de toute sorte) alors il y a gain de richesse (épargne positive) pour cet aspect, aussi étonnant que cela puisse paraître
b) après la faillite l’argent se retrouve dans les mains des sous-contractants et travailleurs au lieu des investisseurs initiaux. Si cet argent pourra être mis mieux à profit par ceux-ci, alors ce déplacement représente un gain de richesse (épargne positive) pour cet aspect (la redistribution du capital), par contre si l’argent aurait été mieux utilisé dans le future par les investisseurs initiaux (ce qu’on peut douter…) alors il y a perte de richesse (épargne négative)
à M. de Laplace [ 3 messages plus haut 18:19]
Mais oui, bien sûr. La perte est évidente pour chacun des deux peuples.
Mais quels sont les gains — en hôtels exotiques, villas paradisiaques, or, bijoux, tableaux anciens, terrains, immeubles, titres d’industries à renflouer après la guerre (Exemple 40-45 : Bayer, Thyssen, Krupp, Siemens, etc.)
pour (a) les créanciers de BRI+Fed+Bce+Autres banques centrales, (b) les actionnaires privés des banques centrales privées, (c) les anatiofurtifs étatiques croulant de richesses (dans des coffres, des sociétés écrans offshore, des entités non-résidentes ici et ailleurs, etc.), (d) les myriades d’experts variés (avocats d’affaires, experts-comptables, fiscalistes, gestionnaires de fonds, gestionnaires de fortunes, gestionnaires de parcs locatifs, gestionnaires de fortunes, etc. etc.) s’occupent des trillions qui précèdent, (e) …
Ensuite, vous dites
Si tout se passe bien dans la transaction, il y a une AUGMENTATION de VALEUR, tout ce le banquier arrive à payer en plus grâce à la transaction : actionnaires, créanciers, fournisseurs, lobbyistes, serviteurs aux quatre coins de la planète, conseil
lers, etc. plus le personnel.
En outre, le million d’euros n’est pas nécessairement en billets; il peut être en terres, en villas, etc. Et tout n’est pas détruit pour tout le monde. Certains ont TOUT TOUT PERDU, …. d’AUTRES PAS !
Ah oui ! c’est ainsi.
Au marquis,
« Votre exemple n’est pas complet. »
Il n’avait pas l’ambition de l’être, il avait simplement pour fonction d’illustrer un cas ou l’épargne est « mal orienté ». (Votre exemple atomique est surement plus fertile, il n’était pas apparu lors de mon post…)
Mais pour le plaisir de pousser l’analyse, autant je suis d’accord avec vos précisions, autant je ne les considère pas complètes non plus:
« il vous dira qu’il y a eu simplement déplacement de l’épargne. »
On n’est pas d’accord sur ce point; une part de l’investissement se « déplace » effectivement, mais je maintiens que dans la pratique on aura aussi à faire à une part de destruction. (revente d’outil à perte, usure, stocks d’invendus… ).
Il existe aussi ce que qualifierais de « fuites »:
– la société de crédit qui a orienté l’épargne vers « le concept de l’allumette béton » ne touchera par exemple que les 6 premières mensualité sur sa créance avant que l’entreprise ne se mette en défaut. Une question: où va l’argent payé ces 6 premiers moi? Il me semble que les remboursements financent en priorité les « intérêts » associés au capital avancé.
Associer épargne et investissement, on est d’accord, mais ne faisons pas le raccourci de penser « investisseurs » = « épargnant ». Dans quel mesure l’investisseur ne peut il pas gagner quand l’épargnant perd: en orientant l’épargne de manière inconsidéré il fait prendre des risques aux épargnants, il n’en est pas moins payé…
– de même peut être que le patron a été payé un salaire 50 fois supérieure à celui des employés durant ces 6 mois et qu’il a touché un golden parachute malgré la faillite…
Ces deux exemples sont ils des épiphénomènes? Pour moi non…
@auguste
Mon exemple disait TOUT est détruit. Tous les habitants, tous les pays.
Votre contre-argument ne tient pas.
@guillaume
» “il vous dira qu’il y a eu simplement déplacement de l’épargne.”
On n’est pas d’accord sur ce point; une part de l’investissement se “déplace” effectivement, mais je maintiens que dans la pratique on aura aussi à faire à une part de destruction. (revente d’outil à perte, usure, stocks d’invendus… ). »
Voyons cela de plus prêt. Prenons une situation de départ avec
citoyen A détient 1000 euros et
citoyen B a des outils en bon état de valeur égale à 1000 euro
Citoyen A investit et achètent les outils à B
Citoyen A ne fait rien de bon avec les outils, et pire, les outils se mettent à rouiller et ne valent plus que 1/2 de leur valeur originale.
Le bloggeur « moi » pour qui semble-t-il épargne=argent vous dira: rien ne s’est globalement perdu et dans son optique (fausse) à lui c’est vrai!
Les détails:
au départ A a 1000 euro B a 0 euro: total = 1000 euros
A achète les outils
A a maintenant 0 euro; B a mainatenant 1000 euros
les outils rouillent. A revend les outils à perte (1/2 de leur valeur) à B.
A a maintenant 500 euros (provenant de B pour les outils rouillés)
B a maintenant 500 euros
Total=A+B=1000 euros. Aucun ARGENT ne s’est créé.
Si pour bloggeur moi argent=épargne alors aucune perte d’épargne.
Si pour moi (et pour vous) l’épargne reflète une valeur et non pas un montant d’argent alors il y a une perte de valeur et une épargne négative.
« Associer épargne et investissement, on est d’accord, mais ne faisons pas le raccourci de penser “investisseurs” = “épargnant”. »
Ca dépend! Il s’agit d’une question de vocubulaire.
Je crois que pour vous investisseur = gestionnaire de fonds (lesquels fonds appartiennent dans votre vocabulaire à l’épargnant).
Pour moi l’investisseur est toujours l’épargnant, et le gestionnaire est un simple intermédaire car c’est l’épargnant qui EN DERNIER RECOURS oriente les fonds, puisque c’est lui qui CHOISIT le gestionnaire et oriente les fonds en les lui remettant: il délègue et il a le pouvoir de déléguer ou ne pas déléguer à ce gestionnaire (ce qui dans ce cas était d’ailleurs une bien mauvaise décision d’investissement pour lui).
@Marquis de Laplace,
Croyez vous que B va racheter a A des outils rouillé alors que c’est lui qui les fabriques. Non B va pretté a C si C veux acheter les outils rouillé, sinon C devra dépenser 1000 pour des outils neufs. Une fois que la chose est vendu il faut en vendre une nouvelle. Et dans se cas il faudras que C est 1000 ou qu’elle chose de même valeur a échanger. La ^plus value par elle même est une augmentation de richesse donc d’un bien matériel ou de monnaie.
Je pense que votre volonté d’oublier que si la masse monaitaire augmente, la masse d’argent augmentent elle aussi. Se n’est pas de l’idéologie c’est juste du bon sens.
@ Auguste et au Marquis,
Marquis de Laplace dit à Auguste:
« Mon exemple disait TOUT est détruit. Tous les habitants, tous les pays.
Votre contre-argument ne tient pas. »
Je pense qu’effectivement le but de l’illustration était simplement de mettre en évidence la possibilité que de l’épargne soit « détruite ».
Cela étant la remarque d’Auguste…
« La perte est évidente pour chacun des deux peuples.
Mais quels sont les gains – en hôtels exotiques, villas paradisiaques, or, bijoux, tableaux anciens, terrains, immeubles, titres d’industries à renflouer après la guerre (Exemple 40-45 : Bayer, Thyssen, Krupp, Siemens, etc.)
pour (a) les créanciers de BRI+Fed+Bce+Autres banques centrales, (b) les actionnaires privés des banques centrales privées, (c) les anatiofurtifs étatiques croulant de richesses (dans des coffres, des sociétés écrans offshore, des entités non-résidentes ici et ailleurs, etc.), (d) les myriades d’experts variés (avocats d’affaires, experts-comptables, fiscalistes, gestionnaires de fonds, gestionnaires de fortunes, gestionnaires de parcs locatifs, gestionnaires de fortunes, etc. etc.) s’occupent des trillions qui précèdent, (e) … »
…s’ inscrit dans la réalité, rejoint ma position et nous renvoi à une ancienne citation du Marquis:
« 1) dans l’épargne normale, les épargnant contrôlent et dirigent les investissements
2) dans le deuxième cas, ceux qui crée de novo du crédit (qui est un pouvoir du gouvernement remis aux banques),
prennent en main le contrôle et la direction des investissements” »
+
« Il n’y a pas de facto de crédit “de novo”: c’est une illusion. Et c’est une illusion commode qui permet aux gouvernements de taxer les citoyens sans qu’ils ne s’en rendent compte et qui permet souvent de redistribuer la richesse de manière utile, judicieux et profitable, mais qui permet aussi de parfois à une classe dirigeante (gouvernment et grandes institution financière) de s’enrichir à l’occasion de façon complètement indécente. »
non?
Non.
Et alors oppossùm, j’ai pris l’habitude de démonstrations plus riches 😉
@Guillaume
Oui!
Au milieur d’une épargne globale négative pour la population générale, il peut y avoir des pochettes locale d’épargne positive pour certains individus.
– « dans le cas de l’épargne normale, les épargnant contrôlent et dirigent les investissements »
Tout dépend du type d ‘épargne, puis de prêt, des modalités juridiques , des risques pris etc ….
Ce qui est vrai est que celui qui prend le risque y regarde à 2 fois.
– « dans le deuxième cas, ceux qui crée de novo du crédit (qui est un pouvoir du gouvernement remis aux banques),
prennent en main le contrôle et la direction des investissements”
Pas du tout la banque n’assume ni direction , ni risque : l’emprunteur devra cracher un maximum.
Ce qui est vrai c’est qu’elle prend un relatif risque car elle devra comptablement éponger , si non remboursement.
Le »crédit » est soit une malhonnêteté (La banque prête ses dépôts en douce) soit du ex-nihilo (puisqu’en cas de défaut de l’emprunteur c’est elle qui ‘paie’ et pas le déposant) : vous ne sortirez pas de celà.
La conception ex-nihilo est plus lucrative et au fond, plutôt que d’accuser ces ‘pauvres’ banquiers , il faudrait également se tourner vers notre grand ami, l’Etat , censé réglementer depuis lontemps ce grand bazard , et qui, de droite comme de gauche, accumule surtout des mesures de confort et de sauvetage pour notre ‘indispensable’ système bancaire grassement déresponsabilisé, et se comporte finalement comme un grand maquereau qui prélève ça et là sa dîme sur l’illusion de richesse moussante et pétillante généré par cette surabondance de monnaie … qui va surtout s’investir , dans un état de semi-ébriété, dans les secteurs les plus faciles et les plus inutiles qui soient.
Voilà, la boucle est bouclée.
Marquis et Guillaume : vos raisonnements sont trop mécaniques !
Les miens sont parfois obscurs , je sais ! 😉 !!!
J’ai un commentaire en modération … qui va arriver
@ Oppossùm,
En attendant le com’ en modération, une remarque:
« vos raisonnements sont trop mécaniques ! »
En même temps, pour avancer, la mécanique a fait ses preuves… 😉
Non, Opossum, ce sont des pertes. Elles ouvrent le droit à une détaxation, ce qui permet de se refaire partiellement, c’est tout ; et il y avait des provisions faites exprès pour les pertes éventuelles sur des prêts ou des crédits (c’est la même chose : des prêts et des crédits. c’est toujours de l’argent vrai).
Opossum, le Père Noël n’existe pas, même pas pour les banquiers. L’argent qu’ils gagnent et l’argent qu’ils perdent, ils doivent le trouver quelque part. Avec votre « ex nihilo » vous dites : « Tout l’argent perdu des banquiers, ça ne compte pas : c’était du vent de toute manière, un « simple jeu d’écritures » ». Opossum ! Réveillez-vous : l’argent perdu par les banquiers, ce n’est pas du vent, c’est de l’argent vrai ! L’argent perdu par les banquiers, ce sont les contribuables aujourd’hui qui le remboursent ! Vous exonérez les banquiers à bon compte, il ne faut pas !
Oui, merci de votre remarque , Paul.
Mais dans mon esprit (puisque chacun a sa conception -c’est démocratique-), la grande règle est que ce qui est crée doit être détruit. Ex-nihilo ou pas , le crédit doit être ‘remboursé’. Donc, le jeu d’écriture ne fonctionne que dans un sens.
Si l’emprunteur fait défaut, quelqu’un devra obligatoirement s’y substituer. Avec de l’argent vrai.
Détaxation,provisions,recapitalisation,part actionnariales amoindries … collectivités … Etat.
Car bien entendu, la banque ne peut par un simple trait s’exonerer de l’obligation d’équilibrer . La ligne crédité d’une certaine somme destinée à l’emprunteur , même si aucun débit n’en explique l’origine originelle, doit être nécessairement éteinte en débitant d’autres comptes .
Car, bien entendu , -c’est quand même le minimum- , le système global empêche toute banque de se créer de l’argent à elle même, sans quoi la Banque achèterait le monde.
Enfin , elle n’a pas la possibilité de faire cette création … définitivement … car ma foi, si une banque veut créer, un matin 50 milliards d’euro pour les faire jouer en bourse par Kerviel, et, en fin de journée se les rembourser … , cela me parait possible.
En fin de journée c’est presque comme si rien ne s’était passé …. sauf que la banque a dégagé de la vraie valeur à son propre profit …
Peut-on dire que la banque a alors joué l’argent des dépôts, notre argent ? Oui et non. Une partie du débat est là. Mais s’il est vrai qu’en cas de déroute totale, la perte de l’argent ex-nihilo serait bien assise sur la disparition des sommes déposées en dépôt, dans le cas des 5 milliards que Kerviel a perdu, ce ne sont pas les déposants qui ont vu leur compte débité afin de ‘rembourser’ cette ligne de crédit que la banque s’était en réalité ouverte à elle-même !
Je ne vois guère qu’en cas de dépôt de bilan ou bien d’abondement par une BC à partir de monnaie purement ex-nihilo (Jamais remboursée) que ‘personne’ ne rembourserait. Encore que cela se traduirait par une micro dépréciation monétaire. Forcément. Monnaie n’est pas richesse.
Je me dit qu’il y a plusieurs façons de penser ces mécanismes. Et que cette ambiguïté n’est pas innocente … mais rien à voir avec les « légendes urbaines » … (cf la remarque d’Anne sur une de vos interventions …) , non , cela relève plutôt de la conception anglo saxonne de la monnaie … qui est en train de nous faire le bouquet final de son feu d’artifice !
@Marquis: j’aime beaucoup la clarté de vos explications. Autre question de béotien: comment se fait-il que l’épargne a été mal investie? Le marché n’est-il pas supposé investir au mieux (ceux qui investissent mal sont éliminés)?
PS: concernant l’école autrichienne, je me pose les mêmes questions que vous. A mon avis, il s’agit de véritables réactionnaires (ils rêvent d’un retour à l’ancien régime aristocratique, voire à une sorte de féodalité). C’est à ça que mènent concrètement leurs théories et au vu du pedigree des théoriciens (fruits du défunt empire austro-hongrois) je doute que cela soit fortuit.
@moi
« Le marché n’est-il pas supposé investir au mieux (ceux qui investissent mal sont éliminés)? »
1) sauf si les financiers actuels qui investissent « supposément mal » (lire 2) contrôlent les régulateurs et les législateurs et changent les lois en leur faveur empêchant ainsi qu’ils disparaissent naturellement par les lois du marché (ce qui normalement aurait arrivé l’année passé si les gouvernements avaient été honnêtes)
2) sauf: qu’il ne faut pas confondre mauvais investissement (pour un pays) vs mauvais investissement (pour un particulier). Ceux impliqués dans ces fraudes (presque) toujours « légales » sont d’excellents investisseurs pour EUX (à n’en pas douter à voir les primes faramineuses qu’ils retirent de leur manège). Le problème est que Monsieur tout le monde est typiquement un TERRIBLEMENT MAUVAIS investisseur et comme il ne connait strictement rien ni à l’économie, ni à la finance, ni aux rudiments les plus basiques de la comptabilité (on n’enseigne même pas dans les écoles à être capable de lire un bilan financier le plus simple fût-il!), il remet stupidement ces fonds à des gestionnaires peu scrupuleux, accepte sans réflèchir les idioties que ces « génies » financiers font écrire par les journalistes, vote pour des présidents bling bling (il n’y avait guère de choix, l’autre était une présidente nombriliste aussi peu crédible…), etc.
Solution: que les citoyens s’instruisent et réfléchissent!
D’une certaine manière, le marché est en train de « laver » les citoyens qui n’ont pas été prudents. Il leur dit: si vous passez 10 heures devant la télé pendans la semaine (500 heures par an!) et qui vous dites que vous n’avez pas le temps de lire un ouvrage élémentaire de comptabilité, attendez-vous à des résultats assortis.
@Marquis: si je comprends bien, il est normal, voire salutaire, que le petit investisseur (aussi bien que le gros) se fasse tondre s’il place mal sa confiance. Loi du marché.
Mais il y a un problème: si le gros investisseur est éliminé, cela crée le risque que tout le système s’effondre par un effet de domino, comme avec Lehman. C’est surtout pour ça que l’on sauve les banques, pas tellement parce qu’elles contrôlent les lois ou le gouvernement.
Donc, le gros investisseur doit payer pour ses erreurs d’investissement en théorie mais c’est impossible en pratique. Par contre, le petit investisseur peut et doit payer pour l’erreur d’avoir fait stupidement confiance au gros investisseur (au passage, il faut signaler que lorsqu’il « remet stupidement ces fonds à des gestionnaires peu scrupuleux », il ne fait que déposer son épargne en banque, ce qui est imposé par la loi).
C’est bien cela le système libéral?
@moi
« si je comprends bien, il est normal, voire salutaire, que le petit investisseur (aussi bien que le gros) se fasse tondre s’il place mal sa confiance. »
Une des choses les plus importantes qu’on apprend quand on investit c’est savoir à qui l’on peut faire confiance. C’est à l’école de la vie que cela s’apprend. Une mère de famille est souvent très bonne pour cela. C’est souvent affaire de psychologie: certain type/trait de personalité ou comportements sont tellement souvent liés à une fraude future qu’ils sont d’EXCELLENTS indicateurs. Donc, un bon investisseur utilise cette information dans son choix ET sait fort bien qu’il ne peut tout prévoir et donc laisse une haute marge d’erreur dans ces calculs (assortie d’une diversification) pour faire face aux « surprises » (ex: Parmalat).
« si le gros investisseur est éliminé, cela crée le risque que tout le système s’effondre par un effet de domino, comme avec Lehman »
Une personne bien renseignée, instruite, connaissant les rudiments de l’économie saurait que TOUT ne s’effondrait pas si le gros investisseur est éliminé. Cette personne saurait que ceux qui véhiculaient cela était précisément CEUX-LA même qui se seraient effondrés:
a) tout le secteur des produits dérivés
b) toutes les principales banques d’ « investissements » dont les malfaisances sont bien souvent largement supérieures à leur utilité
c) beaucoup de « grosses » banques, qui ont grossies par une consolidation souvent déraisonable et improductive (généralement pour le bénéfice et l’ego de leur dirigeants).
d) les épargnes des particuliers AU-DELA des montants assurés par l’état (= grossière imprudence de la part du particulier)
Quand à la fonction « saine » des banques: circulation d’argent, prêt direct sensé, etc elle ne requiert nullement une grande banque et peuvent (et sont) très bien (souvent beaucoup mieux, car plus prêt de la clientèle donc qu’elle connait mieux) assurés par des banques petites ou moyennes (régionales).
Donc in fine:
a) disparition des mécréants
b) transfert des bonnes activités saines et viables « normale » de banque vers les petites et moyenne banques (grâce à l’informatique, cela ne serait pas difficiles pour elles d’augmenter leur quantité de compte) et apparition automatiques (offre/demande) de nombreuses autres banques pour remplir les nouveaux besoins
c) transfert des employés « utiles » vers les petites et moyennes banques
d) transfert des autres employés (généralement produits dérivés) souvent extrêments intelligents vers des domaines plus bénéfiques et qui ne pouvaient auparavant se les payés (vu la concurrence des banques d’affaires), comme la recherche médicale ou la recherche en efficacité énergétique, etc
Le moment de vérité a eu lieu lors du 2ieme vote au congrès pour l’aide aux grandes banques. La population américaine était violemment contre. Les financiers qui ne s’y attendaient vraiment pas et avaient pris panique lors du précédent vote, se sont mieux préparés pour le deuxième. Ils se sont donc assurés que leur copain des médias montrent sur l’écran le cours de la bourse en même temps que les fluctuations du vote en temps réel (cours en bourse éhonteusement manipulés). Monsieur tout le monde et certains congressistes ignorant, se sont dit « et si c’était vrai que tout s’écroulerait ? Il semble que la bourse le dit! Oh non! que va-t-il se passer de mes actions en bourses si je vote (ou s’ils votent) contre l’aide ? ». Bingo! Ca a superberment marché. Les citoyens idiots se sont fait plumés.
« C’est surtout pour ça que l’on sauve les banques, pas tellement parce qu’elles contrôlent les lois ou le gouvernement. »
Faux.
C’est:
a) parce qu’elles financent les partis;
b) parce que beaucoup de congressistes (dont certains honnetes et bien intentionnés) n’ont pas de connaissance économique suffisantes, et doivent s’en remettre à croire les faussetés qu’on leur refile.
« le gros investisseur doit payer pour ses erreurs d’investissement en théorie mais c’est impossible en pratique. »
Faux.
C’est possible en pratique.
Avez-vous cru que l’Irak devait être attaquée parce ce que s’était impossible en pratique de ne pas le faire (Londres aurait reçu une bombe nucléaire du méchant Sadam dans les 6 mois suivants, disaient-on) ?
Ne tombez pas dans l’erreur du pari de Pascal du genre qu’on ne peut pas se permettre le pire fusse-t-il hautement improbable!
Si oui vous croyez au pari de Pascal, alors voici ma proposition: si vous ne me faites pas parvenir 1 000 000 d’euros d’ici une semaine, alors un météorite détruira la terre car je suis seul à pouvoir parler à Dieu et empêcher que cela n’arrive et je ne travaille pas pour rien…
Très improbable que je dise vrai, n’est-ce pas ? Mais en êtes-vous 100% certain? Peut-être que j’ai VRAIMENT des pouvoirs surnaturelles (je vous ferai parvenir mon numéro de compte banquaire sur demande). Pouvez-vous vraiment vous permette le très petit risque que la terre ne soit entièrement détruite?
« remet stupidement ces fonds à des gestionnaires peu scrupuleux”, il ne fait que déposer son épargne en banque, ce qui est imposé par la loi). »
Mais il peut le déposer dans des fonds GARANTIS par l’état et mettre les fonds supplémentaires à l’oeuvre autrement (aide à d’autres, investir dans son entreprise ou celles de connaissances, prêter directement à un commerce dont ils estiment les gérants) ou le mettre dans un coffret de sécurité (si ce n’est pas permis, il peut faire pression pour changer les lois ou simplement le faire sans le dire!)
@Marquis: Je dois préciser qu’en ce qui me concerne je souhaite que les banques payent pour leurs erreurs. Et si le système s’effondre, tant mieux. 🙂
N’empêche, avez-vous bien mesuré les conséquences de ce qui serait arrivé avec les faillites des grosses banques en question? Je n’en suis pas sûr du tout et sur ce point nous ne pouvons être d’accord. Dans un pays comme la Belgique, si Dexia et Fortis font faillite en même temps, c’est la révolution assurée. Et cela même si l’Etat promet de faire jouer la garantie sur 100000 euros (il faudrait encore que l’Etat trouve cet argent quelque part, le fonds de garantie ne suffisant pas). C’est comme en Islande, sauf que là-bas ils sont de la taille d’une petite ville et que le FMI pouvait venir à son secours. Si ça arrive en Belgique, tout le Benelux est emporté et ça aurait ensuite destabilisé l’Allemagne, la France et la GB.
Et je ne parle pas des USA, où ça aurait très bien pû finir en émeutes, voire pire, dans un pays qui détient un gros arsenal nucléaire.
Enfin, bon, je crois qu’on ne serait pas ici à discuter du bien-fondé de la théorie si on avait laissé chuter les banques malades fin 2008. Mais comme je vous l’ai dis, moi je suis plutôt preneur de ce genre de scénario catastrophe et je trouve dommage que Bush Junior aie trop vite compris après avoir laissé chuter Lehman à quoi menait sa confiance dans le système. 🙂
« Dans un pays comme la Belgique, si Dexia et Fortis font faillite en même temps, c’est la révolution assurée. »
Et pourquoi?
Décortiquons en 2:
1) Illiquidité des banques
« (il faudrait encore que l’Etat trouve cet argent quelque part, le fonds de garantie ne suffisant pas) »
Le fonds de garanti n’est qu’un intermédiare administratif comptable. Dans la mesure où le gouvernement s’est engagé à payer (et à ce que je sache n’a jamais dit que c’était limité au montant dans le fonds de garantie), il paie.
Comme les dépots seront transférés dans d’autres banques (plus petites) et donc encore en dépot et qu’il est quasi certain que les contribuables ne modiferont pas leurs dépenses dramatiquement à cause d’un simple changement du nom de leur banque, aucune inflation n’est à prévoir (en fait plutôt une déflation puisque les gens vont peut-être moins dépenser par crainte du futur).
La masse monétaire n’aura qu’à être (temporairement) ajustée en conséquence par la banque centrale au gré de l’humeur générale des citoyens.
Ce qui nous amène à la question de la solvabilité du sytème économique actuel, car vous craignez probablement « que les gouvernments n’auront pas assez d’argent pour payer les engagements de retraite, surtout si leur placement (via la bourse et les obligations dans des entreprises qui font faillites) s’effondrent »
2) Insolvabilité des banques et compagnies
Là ça se complique.
Clairement, si le gouvernement continue dans la même voie (comme le fait le gouvernment américain) et imprime plus d’argent pour colmater les fuites (qui sont partout…), alors on aura la même situation qui perdura et empira et désastre encore pire dans le futur.
Hier, un exemple qui possiblement en dit long: on apprend que Microsoft a emprunté (je crois 1 milliard): diantre pourquoi une entreprise qui a 23 milliard en comptant en banque et fait 15 milliard de profit par an emprunte-t-elle ??? On peut facilement imaginé le scenario suivant:
a) les banques reçoivent des fonds du gouvernement à des taux déliremment bas
b) les banques savent qu’elles ne peuvent pas prêter à ceux que le gouvernement voudrait aider mais qui sont d’extrêmement mauvais risque pour elles
c) la banque cherche quelqu’un qui ne présente AUCUN risque
d) elle trouve Microsoft!
e) elle prete à Microsoft a un taux INFERIEUR au marché « normal » SUPERIEUR au taux (subventionné) que paie la banque au gouvernement
d) la banque est contente: elle fait un profit en prêtant plus cher qu’elle n’emprunte et ceci, sans aucun risque. Un don du gouvernement ni plus ni moins.
e) Microsoft est contente: car elle peut vraisemblablement concrétiser en profit les différences de taux au moyen de produits dérivés, ce qui devrait être très facile compte tenu de son bilan impeccable.
f) @moi est content: il croit qu’en prêtant aux banques (son propre argent, sans qu’il le sache, via de multiples banques françaises et étrangères et de multiples transactions sur les devises) on a éviter un armageddon financier!
g) tout est donc pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles!
« C’est comme en Islande, sauf que là-bas ils sont de la taille d’une petite ville et que le FMI pouvait venir à son secours. »
La solution pour l’Islande est très simple:
– mettre à la porte (ou en prison) les dirigeants qui ont créé le problème
– garder le « bon » des banques (activités normales d’une banque) jeter le reste
– laisser des compagnies faires faillites et les autres dépecer et prendre le meilleur des restes.
– dire non au fmi et laisser se déprécier sa monnaie —> diminution des importations —> augmentation des exportation —> augmentation de l’activité locale.
– certes les Ipods et les produits chinois seront plus chers, mais les maisons et les salaires s’ajusteront et au moins ils auront les moyens d’être éventuellement propriétaire de leur maison au lieu de prendre une éternité (=jamais!) à la payer (comme beaucoup de gens aux USA)
Et maintenant il est temps de vous anticiper:
« mais si tous les pays font cela, et toutes les monnaies sont dépréciées, on en revient au point de départ, non? »
Non!
La différence est qu’in fine les dettes ont été liquidés par les multiples faillites. Les biens/usines auront été repris par des entreprises plus solides et plus prudentes. Les capitaux disponbiles pour investissements seront dans des mains plus prudentes. Les usines superflues seront fermées. La main d’oeuvre libérée des taches improductives (a-t-on vraiment besoin de tant de maison de $5,000,000 aux usa ? a-t-on vraiment besoin de produit dérivé pour investir dans un indice ? (voir plus loin) ) va être disponible pour des activités plus utiles (recherche par exemple).
Et, très important, on commence à mieux respecter le capital/l’épargne/l’investissement.
Et comme je vous expliqué antérieurement que l’épargne=une action réalisée aujourd’hui qui change le futur, mieux respecter le capital cela se traduit en language clair: « prendre de meilleures décisions ».
Exemples:
1) le français lambda va cesser de placer son argent dans des SICAV qui ont des frais de gestion et d’administration de 3%+ (un grand nombre, sinon la totalité) alors qu’il est prouvé qu’en moyenne elles ne battent pas un indice boursier et que le pib réel n’augment sur de longues période que de 3%… En d’autres mots, ils remettent tous leur profits aux gestionnaires qui s’en frottent les mains et vivent une vie de rêve!
2) le français lambda va demander au minimum où va son argent. Une de mes connaissance a voulu connaître les détails de son investissement supposé dans l’indice des entreprise françaises CAC40 de sa banque… Après de très longues tractations (son « conseiller financier » était incapable de les lui fournir immédiatement, et le gestionnaire (lyxor) était lent pour ne pas dire réticent à les lui fournir), elle a eu la surprise de sa vie: les fonds étaient investis dans… Nokia! Nestle! etc… de nombreuses entreprises non-françaises!… et s’y ajoutait un produit dérivé obscur sensé ramené la valeur de toutes ces actions à la valeur du CAC 40. Il n’y avait AUCUNE explication de l’origine et du but de ce manège, et le « conseiller financier » fut tout aussi supris qu’elle. Bref, elle avait investi dans un produit dérivé avec tous les risques afférents (en particulier celui de contrepartie) sans s’en rendre compte et sans que son soi-disant « conseiller » ne le sache lui-même!
3) un peu moins d’intérêt pour les travers de la vie des artistes (depuis la marque des sous-vêtements de Madonna jusqu’au détails des procès de M. Jackson) et un peu plus pour les choses qui comptent (au minimum, un peu plus de culture financière!)
4) de plus grande compétence économique exigée par les travailleurs et citoyens (maintenant plus instruits et plus cirtique) aux politiciens et gouvernement, avec une plus rigueur un peu partout: les dépenses gouvernementales oui! mais INTELLIGENTES ET PRODUCTIVES! pas des perfusions aux banquiers les moins scrupuleux qui soit!
5) et puisqu’on aime manifesté en France, on commencera à faire des grèves pas pour des détails inimportants ou pour augmenter sa propre retraite, mais pour que les dirigeants commencent à couper l’internet à certains banquiers (je doute que Sarkozy aurait le courage pour même faire cela!) avant de le couper au « voleur » de $1 de chanson downloadée!
4) etc…
@Marquis:
« à ce que je sache n’a jamais dit que c’était limité au montant dans le fonds de garantie »
En êtes-vous certain? Moi je lis ceci : « Le fond de garantie bancaire est une limite maximale d’aide financière aux épargnants lésés par une banque mise en faillite. »
http://www.rachatducredit.com/pret/fonds-de-garantie-bancaire
Mais si vous me trouvez un endroit où il est a contrario explicitement dit qu’en cas d’insuffisance du fonds l’Etat prend à sa charge, je veux bien l’admettre.
Mais admettons par hypothèse. Combien de temps ce fonds prend-il pour rembourser? 5 minutes?
« il paie »
L’Etat paie, ok. Qui est l’Etat? Vous et moi, les contribuables, non? Où trouve-t-il cet argent? A l’extérieur, non? Et s’il n’y a plus de FMI ou plus d’autre Etat pour venir en aide, comme dans le cas islandais où les sommes restaient raisonnables?
« Comme les dépots seront transférés dans d’autres banques (plus petites) »
Et pourquoi les banques plus petites seraient-elles plus à l’abri? Ce que je vois, aux USA par exemple, c’est que ce sont les premières à faire faillite et non pas les dernières.
« Clairement, si le gouvernement continue dans la même voie (comme le fait le gouvernment américain) et imprime plus d’argent pour colmater les fuites (qui sont partout…) »
Et que peut-il faire d’autre? Soit il paye pour rembourser les épargnants des banques faillies, soit il paye pour faire tenir ces banques. C’est idem non? Et il faut bien que de toutes façons il trouve l’argent nécessaire, alors c’est soit le FMI (impossible vu les montants) soit la planche à billets.
« La solution pour l’Islande est très simple »
Non ce n’est pas aussi simple. Ce n’est déjà pas simple pour l’Islande avec une population peu nombreuse, très soudée et rurale, alors imaginez pour quelques millions d’habitants fortement urbanisés pour lesquels le FMI ne peut rien faire au vu des sommes colossales en jeu (qui dépassent même le PIB annuel du pays, pourtant membre de l’OCDE).
« dire non au fmi et laisser se déprécier sa monnaie »
On parle du Benelux (puisque c’est là qu’en une nuit il a fallut sauver les deux plus grosses banques du pays). C’est l’euro. On sort de l’euro? Du jour au lendemain? Concrètement, cela se passe comment?
« les salaires s’ajusteront »
Pour ceux, rares, qui en auront encore un. 🙂
« Les biens/usines auront été repris par des entreprises plus solides et plus prudentes. »
Je crois que vous rêvez. Tout le monde est en faillite car tout le monde avait son argent à la banque. On attend que l’Etat arrive au secours, c’est tout. A la limite, il y a des (grosses) entreprises qui avaient de l’argent placé à l’étranger ou dans des banques étrangères, oasis improbables, qui s’en sortent mieux. Mais la plupart des PME sont foutues.
« Les usines superflues seront fermées. »
S’il y a toujours à ce moment-là un gouvernement et si j’étais président, je vous nomme premier ministre. Ainsi vous irez expliquer tout ça aux millions de chômeurs en colère. 🙂
@moi
« “(il faudrait encore que l’Etat trouve cet argent quelque part, le fonds de garantie ne suffisant pas)”
« “Le fond de garantie bancaire est une limite maximale d’aide financière aux épargnants lésés par une banque mise en faillite.” »
Il faut distingués 2 choses, je crois que les deux ici étaient malheureusement confondues d’après le sens des deux phrases qui m’apparaît différent :
1) la limite que le gouvernement assure pour chaque déposant (les 70,000 euros par compte par exemple)
2) les fonds dans la structure administrative dont le rôle est de rembourser les déposants: ce fonds peut avoir (a presque toujours) un montant inférieur à NB de déposant X 70,000 euros parce qu’en général dans les situations typiques antérieures lorsqu’une banque était insolvable, elle ne perdait pas TOUT et les dépots étaient transférés ailleurs et le fonds couvraient la différence. Mais le fond dans cette structure peut être (est) renfloué par le gouvernement sur demande (plus ou moins immédiatement selon les arrangements dans chaque pays).
« Combien de temps ce fonds prend-il pour rembourser? 5 minutes? »
Généralement très très rapidement (jours, je pense)
Cela se fait couramment aux USA où je crois près de 60 banques ont fait faillites dans la dernière année et il n’y a eu aucun problème d’aucune sorte.
Cela s’est fait également sans problème à ce que je sache lorsque Barings a été reprise par ING (bien que j’ignore si dans ce cas les fonds de garantie ont eu à intervenir)
Mais, cela pourrait être évidemment plus long, et je crois qu’il est très sage que chacun prennent ses précautions personnelles en ayant du cash dans un coffret pour durer de 1 à 4 semaines.
« L’Etat paie, ok. Qui est l’Etat? Vous et moi, les contribuables, non? Où trouve-t-il cet argent? »
Il donne le crédit aux banques (autorisation électronique… cela se passe en … micro-secondes!).
Si les gens préfèrent des billets de banque, il les impriment. C’est un peu plus long!
Si tout le monde veut des billets, il impriment des billets en plus grosse coupure.
Tôt ou tard, les gens rassurés ne savent plus quoi faire de cet argent (craignent de se le faire voler, ne voulent pas payer les frais d’entreprosages de coffrets, et trouvent que la monnaie électronique était au fond plus pratique) et le remette dans les banques ayant survécues (ou des banques toute nouvelle, toute fraîche) …. qui les retournent à la banque centrale… et le tout est bouclé. Résultat: ZERO inflation + tout le monde est rassuré.
C’est exactement ce qui s’est produit lors de la crise en Uruguay en 2002 lorsque tous les fonds partout ont été gelé quelques jours.
« Et pourquoi les banques plus petites seraient-elles plus à l’abri? »
Vous avez raison, dans une crise générales les petites banques EXISTANTES seront affectées.
Mais il est extrêmement facile, rapide et peu coûteux de créer une nouvelle petite banque de novo aux USA (je ne sais pas ce qu’il en est en Europe) et c’est là que les gens préféreront vraisemblablement mettre les fonds: de nouvelles banques sans dette, sans passé douteux. Au besoin, le gouvernement convertira une des grandes banques qui a failli en banque nationalisé. (Beaucoup de pays latino-américains ont une grande nationale, ce qui est fort pratique et rassurant car cette banque ne peut pas faire faillite. Je crois que les américains qui nationalisent à un rythme qui rend Chavez très envieux (aig, Gm, etc), les américains donc, feront vraisemblablement éventuellement la même chose).
« Soit il paye pour rembourser les épargnants des banques faillies, soit il paye pour faire tenir ces banques. »
Le montant garanti des épargnants qui aurait à être payé est largement inférieur aux fonds non garantis dans les « brokers » et les banques d’investissements. Donc il paie ENORMEMENT moins pour rembourser les petits déposants des banques normales (garanties) que pour garantir les combines aussi fumeuses que coûteuses des grandes banques d’investissements.
« Et il faut bien que de toutes façons il trouve l’argent nécessaire, alors c’est soit le FMI (impossible vu les montants) soit la planche à billets. »
C’est la planche à billets électronique ou physique comme expliqué précédemment. Aucun mystère. Ca a marché et cela continue de marcher parfaitement bien.
« On sort de l’euro? Du jour au lendemain? Concrètement, cela se passe comment? »
Non, on reste dans l’euro. On prend le contrôle des banques faillies. On rassure les déposants. On imprime l’argent nécessaire SEULEMENT POUR LES PETITS DEPOSANTS GARANTIS. Puis on discute avec les autres partenaires européen (qui ont ou auront le même problème tôt ou tard) et éventuellement on aura (tôt ou tard) à dévaluer l’euro (l’alternative serait l’échec de l’euro)
« “les salaires s’ajusteront” « Pour ceux, rares, qui en auront encore un. »
Exact… c’est-à-dire d’abord tous les employés du gouvernement qui coûteront moins car on aura réduit leur salaire…
puis les autres employés du privés dont les salaires auront été également diminués par nécessité de survie…
mais les gens souffriront beaucoup moins qu’on pense…
parce que le prix des maison se seront effondré…
et les prix à la consommation de biens courant aussi (à cause de:
a) la diminution du coût des salaire du privé entraine coût variable de fabrication des produits diminué,
b) diminution du coût des salaire publics entraine impôts réduits
« Tout le monde est en faillite car tout le monde avait son argent à la banque. »
Non! Tout le monde n’est PAS en faillite.
Les particuliers prudents (la majorité) ont leur fond (garantis) intacts.
Ils continuent d’acheter des produits merveilleusement moins couteux.
Du côté des compagnies, celles qui ont trop empruntés et qui font faillite sont reprises par les banques, qui si elles-même ont fait faillites, sont reprises par leur créanciers, etc … Mais au moment de leur liquidiation finales, elles se vendent à pris très réduit et ainsi les compagnies qui restent peuvent les acheter avec des prêts à taux réduit fait spécialement pour l’occasion par les gouvernements (création monétaire pour les payer) — les produits incorporent maintenant non plus seulement un coût variable bas, mais également maintenant un coût de capital bas lui-aussi.
Et les montants requis par la banque centrale pour ces prêts sont une petite fraction de ce qu’il en aurait couté AVANT la déflation/dépréciation/faillites
« “Les usines superflues seront fermées. ”
« S’il y a toujours à ce moment-là un gouvernement et si j’étais président, je vous nomme premier ministre.Ainsi vous irez expliquer tout ça aux millions de chômeurs »
Il me fera plaisir de leur donner des ouvrages dans des entreprises plus productives (recevant des prêts du gouvernement si nécessaire) ou les rééduquer avec de l’argent créé par notre gouvernement (type « new deal » mais encore mieux).
Nous allons devenir très célèbre… tout autant que Roosevelt. Quand dois-je me présenter à l’ouvrage?
La beauté est qu’en période de déflation on peut imprimer de l’argent pour tout payer sans aucun risque d’inflation.
Bonjour Monsieur le Marquis
Ok, alors reprenons, la crise sur son pan financier peut se régler par une mise en faillite encadrée des organismes de gestion de l’épargne/investissement « mort vivant » (par cause de mauvais choix d’investissement); de là, la crise économique cesse de se développer pour ensuite se résorber. La manœuvre est évidement exceptionnelle mais jouable dans des délais plutôt brefs (le temps de mettre en faillite les organismes gangrénées, de relancer un réseau bancaire -si possible moins opaque- et quand même de tirer quelques leçons de cette aventure…).
La logique qui sous tend ce projet semble être la suivante:
Les montants d’épargne/investissement connaissent des dépréciations au final théorique (nous ne sommes pas dans le cas d’une destruction de valeur comme dans votre exemple « atomique », mais plus dans une « indisponibilité des valeurs » bloqués par des outils financiers qui les mènent à la dérive et qui ne peuvent orienter ces capitaux aux bons endroits.)
Concrètement, à l’échelle globale de la crise, c’est à dire au niveau mondial, cette réalité ce traduit par le fait que la production industrielle par exemple, même si elle baisse -des conséquences de la crise financière- semble encore dans une situation de surproduction. Donc: les richesses réelles existe encore, le travail également mais l’argent qui fait la liaison n’est plus au bon endroit.
Il serait donc possible de « détruire cet argent mal orienter » pour le remplacer par des sommes similaires mieux orientés (le remplacement effectif étant géré par l’action des banques centrale + les garanties de couverture des dépots par exemple).
@guillaume
Merveilleusement bien écrit! Clair comme de l’eau de roche.
100% d’accord.
A Monsieur le Marquis
Très bien pour tous ceux qui ont encore du cash à mettre de côté pour les 1 à 4 semaines difficiles à passer.
Mais pour les autres ?
Restos du coeur ? Ca va faire du monde !
Vous nous parlez de la garantie des petits déposants qui ne perdront rien; mais que ce passe-t-il pour celui qui n’a pas d’économie, est toujours limite dans le rouge (donc pas de cash) et avec un emprunt à rembourser ?
@louise
Aide massive du gouvernement aux démunis.
C’est un investissement TRES rentable à court, moyen et long terme.