Billet invité.
HYPOTHEQUER L’AVENIR, MAIS COMMENT ?
Distinguons deux systèmes monétaires, un primaire et un secondaire :
Le système monétaire primaire serait le suivant :
La monnaie (ou argent) correspond à une production de richesse réelle (« économie physique ») ce qui veut dire que durant la période de temps « T » il est produit une quantité de richesse réelle « QRR » (sueur, soleil + profit dégager par l’opération) ; à cette quantité « QRR » correspond une quantité de monnaie « QM » qui est donc une représentation numéraire des richesses réelles.
Dans ce système primaire (une forme de troc avec monnaie) le capitalisme est viable car il permet, grâce à l’épargne, des opérations de prêts (que je distingue ici des crédits) c’est-à-dire qu’il est possible que le montant d’une épargne soit disponible pour de l’investissement.
Ce système de prêts impose par contre une indisponibilité des capitaux aux épargnants-préteurs jusqu’au terme du prêt (dans la limite du cas où la somme « bloquée » est disponible grâce à d’autres épargnes … un relais du prêt)
Dans ce système :
* à la charge des banques, de la finance de collecter l’épargne, de permettre des déplacements rapides des capitaux disponibles et d’orienter ces capitaux vers les investissements répondant au mieux au ratio potentialité/risque car le volume de prêts disponibles est faible (salaires moins consommation moins épargne « à vue »)
* les phénomènes inflationniste (ou déflationniste) des masses monétaire sont relativement simples à appréhender car ils correspondent à une évolution non proportionnelle des quantités QRR et QM
* Ces phénomènes conduisent le cas échéant à soulever la question de la répartition de la masse QM (risque de paupérisation pour les uns et de concentration des richesses pour les autres)
La limite importante de ce système primaire réside dans la difficulté de se projeter dans l’avenir, car l’argent disponible à l’investissement ne peut provenir que d’une épargne et donc ne peut précéder la création de richesse réelle.
Pour faciliter une projection dans l’avenir nécessaire à une société il faut donc rendre disponible une masse monétaire supérieure à la quantité QM. Un outil rend ceci possible : le crédit.
La base du crédit est la suivante :
« La masse de prêts disponible grâce à l’épargne issue de QM est lié à la masse QRR, mais QRR est limité par « T », pourquoi ne pas envisager qu’au moment T2 (date projetée dans le futur) sera produite une quantité QRR2 (spéculative) à laquelle correspondra une masse monétaire QM2 (spéculative) et de choisir d’employer une partie de QM2 à de l’investissement, non pas en T2 mais actuellement (en T) ? »
De ce point de vue le fonctionnement du crédit est celui d’une machine à voyager dans le temps, un processus qui part du principe que l’avenir produira des richesses réelles et qu’il est possible d’avoir l’usage aujourd’hui de la masse monétaire correspondant à cette production future.
On passe ainsi d’un système monétaire primaire :
1) un projet d’investissement est défini
2) soit on profite d’un prêt – si l’argent est disponible, les quantités sont limitées,
soit, dans le cas contraire, on travaille, on épargne puis on réalise le projet
à un système monétaire secondaire :
1) on va chercher dans le futur une quantité d’argent correspondant à des richesses non encore créées
2) puis on travaille, travail qui permet au fur et à mesure le remboursement du capital –destruction d’une partie de la masse monétaire adossée à ce travail – et des intérêts associés qui correspondent au service « du voyage dans le temps ».
Ce passage d’une économie primaire à une économie secondaire est lourd de conséquences, car s’il y est introduit un outil (le crédit) formidable pour l’investissement et donc pour la projection de la société dans l’avenir, il nous conduit dans le contexte suivant :
Au temps « T » nous avons toujours « QRR » mais, non plus QM mais QM + QM2 (ou du moins une « partie ») que l’on peut appeler QMS (quantité monétaire synthétique) .
La différence est notable car si QM a une assise « physique », QM2 a une assise « spéculative » car la réalité « physique » de cette masse monétaire appartient au futur et donc est lié à la réalité à venir de QRR2.
Dans les faits, le système bancaire et le système financier ne se servent plus vraiment de l’épargne pour effectuer des « prêts » mais surtout pour « asseoir les offres de crédit » ; les banques introduisent donc avec QM2 une part d’argent à base spéculative dans la masse monétaire QMS qui est en circulation en « T » (et en somme la titrisation cherche à donner une assise « physique » à de l’argent à assise spéculative).
Si cette lecture est correcte alors plusieurs questions se posent :
* la question des supports monétaires : QMS est donc composé de deux origines monétaires distinctes, mais utilisent in fine les mêmes supports (fiduciaire et scriptural + mêmes devises) la propagation d’une crise du crédit basé en QMS déstabilise de fait QM donc QRR. De plus, s’il semble possible de contrôler la répartition de QM dans le contexte d’une économie primaire, il est plus difficile de le faire avec QMS.
* la question de savoir qui est en mesure de faire ce travail d’aller chercher l’argent dans l’avenir :
Actuellement le système bancaire privé à plus ou moins le monopole du crédit ; chaque banque peut en faire dans les limites du système de réserves fractionnaires (qui en pratique n’impose pas de vraies limites de quantités, il semble plutôt avoir comme rôle de légitimer ce monopole). En effet, comme les banques collectent les épargnes il serait logique qu’elles soient les mieux placées pour effectuer les processus de crédit… A moins de considérer que les développements historiques rendent légitimes dans l’absolu ce choix, on pourrait considérer que les services publics sont de bons candidats pour partager ce rôle. (Le patrimoine de l’Etat étant une alternative aux réserves fractionnaires comme assurance de « reins solides »).
Egalement, la question du cout de ces attributions de crédit… qui implique la charge des intérêts sur le travail en « T2 ».
* la question des quantités d’argent à base spéculative :
Comment se décide la quantité d’argent que nous pouvons aller chercher dans l’avenir ? En sachant que QM2 employé au temps « T » doit être cohérente avec QRR2 à venir.
Seul une base morale et prudentielle permet de limiter les risques entraînés par la possibilité que la partie de QM2 que l’on soit allé chercher en T2 soit incohérente avec QRR2 réellement produit à terme. La gestion pratique de ce choix peut-elle être confiée à des entreprises privés mises en concurrence ? Le volume QM2 maximum utilisé en « T » doit-il être corrélé à la quantité QM épargnée (c’est plus ou moins la logique dans le système de réserves fractionnaires)?
* la question des phénomènes psychologiques humains
car on passe d’un système où le doute (anxiogène) repose sur la pertinence des choix d’investissement, à un système où le doute repose sur la capacité collective à parvenir à réaliser un futur fidèle aux impératifs imposés par les choix présents. De ce fait, ceux qui décident des quantités de crédits proposés définissent en bonne partie les conditions collectives d’existence à venir.
Autant de questions auxquelles il faudrait que des réponses claires soient apportées.
100 réponses à “Hypothéquer l’avenir, mais comment ?, par Guillaume Lapeyre (mis à jour)”
Il y a travail et travail, sueur et sueur,
(rappel : entre 1940/45, les tortionnaires de la Gestapo étaient rémunérés, les bénévoles de la Résistance ne l’étaient pas )
donc en bref :
« l’émulation » me semblerait autrement plus adéquate que de toujours en rester gluté à sacrosainte « concurrence »
Sujet très intéressant. J’apporterai une modeste petite pierre à l’édifice 🙂
Je pense qu’il serait totalement normal de revoir toutes les règles de prudences élémentaires pour l’octroi de crédit déjà. Ainsi éviter le surendettement, le prêt à des personnes physiques ou morales insolvables. La capacité de rembourser doit être un élément important même si bien évidemment il ne doit pas être le seul. La crise actuelle du crédit a été favorisée par des prêts douteux avec très peu de garanties de remboursement, ce qui remet en doute toute la crédibilité du système de crédit. Il y a dans ce domaine une ligne quand même important entre un prêt qui sera un investissement pour l’avenir, avec un résultat bien concret et avec de forte probabilité de se réaliser d’un côté, et puis d’autre part un prêt qui aurait une fonction essentiellement spéculative en vue de réaliser des bénéfices financiers et qui la ressemblent plus à un jeu de loterie, un pari bien plus risqué sur l’avenir avec des chances de défaut bien plus élevées.
Alors oui évidemment lorsqu’on a un système de banques concurrentes qui se répartissent l’allocation des crédits et donc la perception des intérêts qui feront leurs bénéfices, alors effectivement il y a danger car comme dans une course à l’armement si une des banques utilise des méthodes peu orthodoxes, conventionnelles pour rafler l’essentiel des clients au crédit, il est logique et fort probable que les banques concurrentes se lancent dans cette même logique pour ne pas se faire exclure du marché du crédit. Je n’ai jamais été un partisan exclusif des bienfaits de la concurrence et du marché libre, car au delà du fait évident et qu’on nous répète à longueur de temps comme leitmotiv que la concurrence fait baisser les prix et favorise les consommateurs, il est tout aussi évident qu’une concurrence sans freins amènent des comportements dangereux parfois et que c’est finalement la loi du plus fort qui est la loi d’or, au détriment des plus faibles.
On voit bien que le système économique capitaliste sous sa forme ultra libérale est un échec complet, total. Nous assistons à la destruction d’un système financier qui a été laissé libre de faire ce qu’il voulait ou presque avec un minimum de régulation. Et la crise du crédit actuelle met en avant le fait à mon sens que les société financières privées ne peuvent plus s’occuper de gérer toute seule l’allocation des crédit. J’irais presque jusqu’à dire que la question des banques centrales « indépendantes » est peut-être tout aussi centrale, car à partir du moment où une banque centrale est indépendante comme la réserve fédérale américaine, qui n’a de fédérale que le nom est qui est finalement un groupement d’intérêts bancaires privé, un cartel, on peut se dire que la boucle est bouclée et que les sociétés financières privées peuvent gérer à la foi la création monétaire publique et privée, centrale ou non, finalement les différentes couches qui constituent la masse monétaire. Ajouté à cela peu ou pas de régulation, un laxisme généralisé, des agences de notations privées dont on se demande bien parfois qui les détient en majorité (je n’ai pas vérifié mais ca ne m’étonnerais même pas qu’elles soient détenues quasi exclusivement par des sociétés financières privées, comment pourrait il en être autrement sinon ?)
On lance beaucoup de pierre sur la soit disant mauvaise gestion des entreprise publiques, contrôlées par l’état, mais au moins on ne peut pas les suspecter de cupidité et d’avoir pour but principal de dégager un maximum de bénéfices, je dirais coute que coute… En France évidemment dès qu’on parle d’entreprise publique on hurle souvent en parlant aussi de privilèges insoutenables de la part des employés, d’une sécurité totale de l’emploi, d’incompétence. Mouais, me semble que les anglais regrettent amèrement la privatisation de certaines entreprises publiques, et il me semble qu’en France par contre la poste et la SNCF fonctionnent parfaitement et raisonnablement. Il en sera peut-être et certainement bien autrement lorsqu’elles seront totalement passées sous un statut privé et géré par le privé, et la on regrettera la qualité du service…
Il me semble que des services publiques, l’état, ou bien une combinaison comme parfois il y a dans des organismes mi privé et mi public, cogérés, ne pourrait pas être pire de toute façon que la gestion privée par les société financières privées. C’est mon avis. Et qu’on ne me parle pas de discrimination salariales entre les employés du secteur publiques et du secteur privé après les scandales répétés (et à venir n’en doutons point) des diverses rémunérations, bonus, stock options, parachutes dorées et je ne sais quoi encore des dirigeants des sociétés financières privées, ca ne pourra jamais être pire.
En gros je résumerais par prudences, vérification de la solvabilité, démantèlement des « too big to fail » qui faussent la concurrence et déstabilisent le système, passage en semi publique ou publique de l’essentiel des fonctions financières de crédit et création monétaire, les pistes ne manquent pas. On n’est plus au siècle de Louis XIV ou effectivement il pouvait sans doute être dangereux de laisser trop de pouvoir en matière financier à un pouvoir déjà concentré sous la forme monarchique. On est en démocratie, les temps ont changé, je pense qu’on peut totalement reprendre ce qu’on a donné comme pouvoir sur la monnaie et le crédit aux banques privées. Ce qui a été présenté comme un progrès, cette privatisation des fonctions financières, une garantie de meilleure gestion et d’indépendance ?, s’est finalement avéré être la plus grande escroquerie de tous les temps, le casse du siècle le plus habile car légalisé. C’est mon avis.
Salut,
La question de la quantité d’argent emprunté au futur est évidemment essentielle. Il faudrait définir un pourcentage maximum à ne pas dépasser entre l’argent QM et QMS. Il serait également important de limiter le nombre de prêts successif sur de l’argent réel:
par ex: Une somme d’argent QM est déposé dans une banque, cette dernière prête la somme équivalente à une autre banque, laquelle fait de même… et ainsi plusieurs fois. Au bout du compte, on se retrouve avec un rapport QM / QMS énorme qui sera impossible à rembourser dans les temps (puisque les banques ne crées pas de richesse physique).
@Leduc,
Permettez moi de relativiser votre vision de la gestion etatique ou semi etatique des entreprises ce sont des secteurs preserves et proteges exactement au meme titre que la finance ,c’est vrai que leur raison premiere n’est pas toujours le rendement mais sans aides ,subsides ou passe droit ces structures n’existeraient pas, ils ne sont pas dans la case QRR .Amities a tous
@telquel
@leduc
Admettons les deux théses.
Mais enfin ,devant ce grand corps malade même s’il y a toujours déni , il faut bien choisir :
peste ou choléra….sans parler de « la nouvelle grippe A…. » si poétiquement dénommée.
S’agissant donc des « secteurs préservés et protégés » ( Leduc ) , reconnaissons au moins qu’ils ont le mérite d’être moins opaques que « la finance » et qu’ils émanent tout droit des discussions sociales du 20e siécle et de leurs aboutissements ,en particulier en 1945 avec le Président De Gaulle. Lequel n’avait d’yeux que pour le bien commun du Pays.
S’il y a eu et s’il y a dérives, cela reléve plus de cette fameuse concurrence libre et non faussée : voyez les résultats !
Alors, OK évidemment pour des « réformes » ,c’est évidemment urgent,mais à mon avis ,vu de l’extérieur du cénacle,c’est à dire « de la rue », il y aurait grand intérêt à désinfecter la concurrence privée du moins là où, à l’évidence, elle est liée et fausse.
si l’on en croit les suites de zéro dont on parle dans cette crise (qui n’a pas eu lieu, hahaha), on a dû aller chercher du QM2 assez « loin » dans l’avenir, ou alors tabler sur une QRS phénoménale.
comme quoi « voyager dans le temps nuit à votre santé et à celle de votre entourage » et « crée une forte dépendance ».
Bonjour,
J’ai traduit en Français le Crash Course de Chris Martenson et cela rejoint un peu sa vue:
http://jcbonsai.free.fr/cc/CH6.html
http://jcbonsai.free.fr/cc/CH12.html
Je cite: « Seul une base morale et prudentielle permet de limiter les risques entraînés par la possibilité que la partie de QM2 que l’on soit allé chercher en T2 soit incohérente avec QRR2 réellement produit à terme. La gestion pratique de ce choix peut-elle être confiée à des entreprises privés mises en concurrence ? »
Et pourquoi pas ?
Ce n’est pas notre problème mais le problème du financier prêteur. Il se rémunère sur le risque qu’il prend. Bien sûr nous pouvons limiter arbitrairement le taux de l’usure raisonnablement .
Cela devient notre problème quand les gouvernements, supposé élus démocratiquement, gestionnaires de républiques, CAUTIONNENT avec l’argent public les engagements des banques privées, hypothéquant l’avenir fiscal des contribuables ! Cela devient notre problème quand nous apprenons qu’un ou plusieurs groupes très influents, formés de personnalités richissimes auraient planifié tout cela. C’est-à-dire que pour accroître leur fortune déjà immense ces personnes auraient concocté le principe de l’escroquerie des Subprime sachant qu’elle profiterait ensuite de l’aide gouvernementale.
Je pense que le véritable problème est uniquement là, que nous avons discrètement franchi les bornes de la démocratie pour nous retrouver en oligarchie.
Sauf à pratiquer l’angélisme le plus pur ,on ne peut certainement pas éliminer d’office l’hypothèse que cette crise a été délibérément provoquée, vu les résultats extrêmement bénéfiques pour certains.
En effet leur avantage acquis est très important en termes de bénéfices directs pour eux-mêmes ainsi que pour notre affaiblissement durable.
Bonjour !
intéressante démonstration !
– Sauf erreur, et à confirmer , La CNP , du temps de sa grandeur , disposait bien d’une filiale bancaire …. ( les beaux chéquiers à l’effigie du TRESOR PUBLIC ! Je me souviens … c’était le bon vieux temps …. Très peu de frais comparé à tous les autres établissements bancaires, LA POSTE comprise… ) …
Tout s’est arrêté fin des années 90- Début 2000 .
La CNP, à cette époque, était , me semble t’il un établissement public … Pourquoi donc l’avoir contraint à céder ces différentes filiales???? Pourquoi ne pas avoir encourager le développement de cette filiale ???Et ainsi, limiter le monopole des Banques ????
– Effectivement, racheter un établissement bancaire en difficulté ( la SOCIETE GENERALE par exemple) par l’état , et en faire un établissement 100% public ( en +, rien qu’avec le nom, ca aurait de la gueule, compte tenu de ses nouvelles missions, sur une « base morale et prudentielle »), cela aurait du sens ….
– Pour limiter le monopole des banques, pourquoi ne pas donner la possibilité aux associations de s’unir, et proposer des prêts et des crédits …sans passer par les banques du domaine privé … mais directement ???? il y a du potentiel … Enorme !!! Veut -on réellement l’envisager ???? et le concrétiser
????
– Pour limiter le monopole des banques, pourquoi ne pas donner la possibilité à des particuliers de s’unir, et proposer des prêts…. et des crédits , sans passer par les banques du domaine privé … mais directement ??? Enorme !!!! Veut-on réellement l’envisager ???? Et le concrétiser ????
– La suggestion de créer des supports dissociés et 2 types de devises, obligatoirement et systématiquement distinctes, est intéressante . Maintenant, comment modéliser le tout, pour que l’équilibre soit…. pérenne et contructif, …et donnant la prépondérance à la valorisation de la QRR, selon les critères que vous avez mentionné dans votre exposé…ceux que vous avez écarté ( volontairement et/ou non : par exemple, « l’émulation » mentionnée ici même….) …et ceux qui vous sont inconnus à l’heure ou vous avez couché cette démonstration…Autant de critères, autant d’interactions , autant de variables , autant de remises en question possible de la méthodologie….
Mais IDEE, VISION, ….il y a ….
Quand, dans une société, peuvent se constituer des fortunes qui se chiffrent en milliards, on peut y voir une preuve irréfutable que cette société-là est malade, ne tourne pas rond.
Le crédit ne devrait être autorisé que pour acheter de l’immobilier. Pour acheter tous les autres biens de consommation ou des services, il devrait être interdit.
Quant au reste, la politique à mener sur le plan général, une référence a été donnée avec le programme du CNR de Jean Moulin, en 1943. Ne pas trop s’en éloigner serait bénéfique pour la société.
C’est mon avis et je le partage.
Après réflexion , la création , suite union d’associations ( et /ou de particuliers) , serait intéressante .
J’ai trouvé un nom : Après le B to C, et le B to B, je propose la B to A pour :
« BORN TO BE ALIVE »
Maintenant , il y aussi la B to B and W pour : » BORN TO BE ALIVE AND WELL »
Ou encore l’association bancaire » sauvez willy ! »
NON ????
Bon …. désolé !!!
Ca me rappelle une citation, que dans le doute j’attribue à François Leclerc :
« L’éternité c’est long, surtout vers la fin. » Pour ceux qui auraient un doute là-dessus, qu’ils essaient d’en parler avec Henri-François Desfontaines, page 3404 de ce blog.
Plus sérieusement, Guillaume Lapeyre, votre exposé-démonstration est beau mais repose sur l’acceptation de « QRR := QM » comme une fatalité. Alors certes quelques milliards de « japonais » considèrent cette affirmation comme leur environnement et n’imaginent donc même pas la remettre au minimum en question… Mais bon, je ne désespère pas, le géocentrisme n’a-t-il pas lui aussi mis un bon moment à disparaître ? Nous sommes donc encore loin de pouvoir envisager sérieusement une posture D…
QQR := vie, bien-être, épanouissement personnel, paix, amour…
Par contre, là où je suis d’accord avec vous, entre autres points, c’est quand vous qualifiez ce système (« QQR := QM » est une nécessité pour l’humanité) de primaire.
Bonne journée.
Ne dit-on pas
« Le temps :
(donc dans ce temps-qui est fléché-, celui du travail des hommes -passés, présents et éventuellement à venir)
c’est de l’argent »
Pourquoi, les risques pariés, gérés du secteur privé, sur des investissements impossibles, seraient-ils à être règlés, compensés, assumés, des Etats, à charge de Trésor public , soit d’une imposition prélevée sur le travail de tous ? sans qu’il en soit seulement discuté, ni disputé, de commencer par confisquer, puiser dans la propre manne des profits privés, accumulés de ces gestionnaires financiers du privé, qui ont pour leur part, si mal, tellement mal travaillé, uniquement motivés de capitaliser, capter, détourner, ploutocratiquement, à l’assurance et pour la constitution de leur propre fortune privée…
Peut-il être considéré, comme de fait allant de soi, déclaré comme de la norme, établi -par jurisprudence et sans mot dire- comme étant régulier, de la bonne règle, de bonne gouvernance et co
qu’il soit prélevé, directement dans les porte-monnaies de chaque citoyen, pour règler, assumer les frasques de la finance privée ?
@ Fab,
« votre exposé (…) repose sur l’acceptation de “QRR := QM” comme une fatalité. Nous sommes donc encore loin de pouvoir envisager sérieusement une posture D… »
Il me semble pouvoir être d’accord, mais en précisant un point:
QRR = QM dans mon raisonnement n’a rien d’une fatalité, c’est un objectif.
Votre remarque qui est de dire que la richesse d’un pays n’est pas que matériel, que la course à la croissance n’est pas une fin et que les modalités de calcul du PIB par exemple n’ont pas à avoir de réalités qu’économiques… est bien sur essentielle, mais:
Il me semble que c’est une illusion de penser que les outils de mesures économiques (PIB par ex) ou de transaction (argent) puissent avoir pour fonction d’être corrélés à des notions de qualité de vie; cela complexifierait encore ces outils économiques ( la complexité actuelle est visiblement déjà un problème, car elle permet des asymétries de compréhension aux conséquences lourdes).
J’irais même plus loin, je pense que cette posture est en fin de compte une affirmation de la doxa actuelle qui n’admet pas de réalité extérieure aux questions économiques; pourquoi voulez vous que l’évaluation de la qualité de vie se fasse avec les outils économiques et financiers?
Le système financier a réussi à nous imposer comme seul instrument de jugement civilisationnel la sacrosainte croissance, votre remarque me fait craindre que toute remise en question du monopole de ce critère ne puisse se faire qu’en proposant des solutions prisonnière du même carcan, c’est en tout cas ma lecture de l’idée que la qualité de vie puisse être évaluer par des outils économiques… (« QQR := vie, bien-être, épanouissement personnel, paix, amour… »)
Nous serons peut être d’accord en établissant qu’il existe d’autres formes de richesses réels que celles produites par le système économique, mais de grâce, ne confions pas leurs mesures et la défense de leurs importances aux agents économiques et financiers, comme ce serait surement le cas si le calcul du PIB comprenait ces aspects par exemple…
par contre quand vous écrivez:
« là où je suis d’accord avec vous (…) c’est quand vous qualifiez ce système (”QQR := QM” est une nécessité pour l’humanité) de primaire. »
Là nous ne pourrons pas être d’accord car:
– je ne pense pas que QRR = QM soit une nécessité, une relecture -peut être plus attentive- vous montrera que je pense au contraire qu’une socièté ne peut réellement se projeter dans l’avenir par ce système.
– La question du système primaire ( et ses répercussions sur nos modes de vie) n’est en réalité que théorique, car vous l’aurez compris c’est bien dans un système de type secondaire que nous vivons.
Bien à vous
@ Slava,
« Le crédit ne devrait être autorisé que pour acheter de l’immobilier. Pour acheter tous les autres biens de consommation ou des services, il devrait être interdit. »
Le crédit à la consommation devrait au moins être évité, car il entraine dans l’absolue une baisse du pouvoir d’achat..
Les deux facteurs qui ont conduis à son développement sont:
– la stagnation des salaires dans un contexte où QMS est en expansion exponentielle (origine économique: répartition des richesses)
– le consumérisme assumé à force de conditionnement (origine morale: vouloir tout et tout de suite)
@ Tomate
« La suggestion de créer des supports dissociés et 2 types de devises, obligatoirement et systématiquement distinctes, est intéressante »
Je ne pense pas le proposer dans ce texte, mais c’est effectivement intéressant car l’objectif premier de cette approche est bien de mettre en évidence que la question des supports monétaire et celle de l’assise de la représentation monétaire ne débouchent pas sur les mêmes modes d’analyses
@ Gropolo,
« Je cite: “La gestion pratique de ce choix peut-elle être confiée à des entreprises privés mises en concurrence ?”
Et pourquoi pas ?
« Ce n’est pas notre problème mais le problème du financier prêteur. »
Les circonstances actuelles sont une bien mauvaise illustration de cette idée… non?
J’en profite pour préciser que la question que je soulève ici (concurrence entre les acteurs) concerne le système financier, pas le système économique.
@ Fujisan,
Effectivement je me retrouve grandement dans ces extraits… Merci de me faire connaitre l’auteur.
@tous
Vous trouvez normal les prix sur l’immobilier mais ils ne sont pas justifiés ils ont été dopés par le crédit facile
et la spéculation.
Vous voulez n’utiliser le crédit que pour l’immobilier? Pour la résidence principale vous voulez dire je ne vous pas en quoi ca améliore la situation le crédit sur l’immobilier c’est le pire de tous on passe sa vie a bosser pour vivre entre des murs
ca confine a l’absurde. Si vous envisagiez l’arret du crédit pour l’immobilier et la conservation du crédit pour les biens de consommation
vous auriez tres vite une baisse des prix de l’immobilier et un redémarrage de la consommation.Le probleme c’est qu’on veut sauver la bulle de l’immobilier pour sauver les banques et gonfler une nouvelle bulle : la bulle verte.
Les américains commencent a épargner , ils ont raison je leur conseille meme d’acheter des maisons en commun ca leur coutera 2 fois moins cher qu’un crédit.
« on passe sa vie a bosser pour vivre entre des murs. »
S’il se faisait suffisamment de logements sociaux « de qualité » (HQE, conciergerie, etc.) pour les bas salaires,ce qui n’est plus le cas en France depuis 30 ans, la tension sur l’immobilier serait moins importante, ce qui abaisserait les prix. Faire des logements sociaux fait partie de la redistribution de la richesse , dans un pays, entre les plus aisés et les plus pauvres. « Etre propriétaire » ne doit pas être le but « ultime » d’une vie.
Interessant, je trouve.
Mais comment la masse monétaire QM est-elle introduite ? Et comment en determiner le montant ? Donc comment mesurer la QRR ? Comment dans la QQR déterminer ce qui est susceptible de faire l’objet de transaction ou pas ?
Il semble que dans votre système primaire, la concentration de capital nécéssaire pour financer des investissements ou des achats d’envergure ne soit assise que sur une véritable épargne préalable (C’est effectivement plus stable même si cela rend l’investissement trop tributaire d’un comportement individuel) .
On fonctionne donc dans un système ou la masse monétaire est perpétuelle … d’après ce que je comprends : il n’y a donc pas de processus initial de création/destruction de la monnaie
Mais lorsque vous introduisez la nécéssité , pour dynamiser le système, de creer une masse monétaire supplémentaire (sorte de monnaie anticipée correspondant à une richesse future) assise sur un crédit ex-nihilo (si je comprens bien) , vous butez également sur des questions de quantité insolubles !
Et finalement n’est ce pas description de notre système actuel ? Une partie des sommes necessaires à l’économie est bien assise sur de l’épargne véritable. Une autre l’est sur du crédit , ce crédit étant lui même en partie plus ou moins assis sur des dépôts à vue plus fragiles ou sur de la monnaie fiduciaire plus solide, le reste consistant en création monétaire pure .
Mais le problème est-il dans cette description ?
Car la crise n’est pas venue de l’economie et de ses circuits de financement .
Le problème est venu d’un recours généralisé au crédit dans son ensemble, recours alimenté
– par une relative baisse des salaires (en France ça ne semble pas trop le cas, même si c’est masqué par les déficits publics) et donc un recours aux prêts à la consommation,
– et par une baisse des taux d’intéret rendant l’argent peu cher , créant
* une bulle immobilière génératrice d’une illusion de richesse (et donc d’endettement encore plus fort)
* et une bulle purement financiaro-spéculative créant, là aussi , un illusoire effet richesse avec des rendement à 2 chiffres (qui , de plus etouffaient l’économie réelle)
– et également par une culture du gratuit et de la remise à demain de l’effort permettant de consommer tout de suite.
Bien évidemment que la décorrelation du crédit et de l’épargne , autrement dit le pouvoir de n’assoir la création monétaire que sur la seule contrepartie d’un remboursement futur , a permis un gonflement sans aucun frein de l’endettement
(Un vrai néo-libéral classique vous dirait qu’un mécanisme de crédit assis sur l’épargne à 100% , aurait -sans manipulation des taux par la fed , car c’est d’elle que tout vient, rendu l’argent plus chère par sa simple rareté et donc que, les taux d’intérat augmentant , l’endettement s’en serait trouvé freiné bien avant !!!)
Et l’empilement de dettes plus ou moins fantaisistes , assises les unes sur les autres avec des degrés de maturité incohérents finit par transformer une belle construction en champs de ruine : on passe progressivement d’ un risque d’illiquidité en difficulté de trésorerie réelle puis d’une illiquidité constatée à des problèmes de solvabilités qui dégénèrent en faillites.
La question du crédit ne se pose à présent plus vraiment (à court terme) : la spéculation a torpillé le système financier qui ne souhaite plus « prêter » : ça tombe bien puisque le consommateur hyper endetté ne songe plus qu’a épargner donc consommer moins et torpille ainsi l’économie ‘privée’ (seule domaine financièrement sain) , qui de ce fait d’ailleurs emprunte moins.
Il n’y a plus que les états ou institutions bancaires para-étatiques à nous ‘inonder’ de monnaie, préparant ainsi leur faillite ou bien une bonne petite hyper inflation accompagnée d’impôts musclés puisqu’au fond , lorsque la crise aura même dissipé une partie de la richesse des riches et que l’autre se sera planquée, il n’y aura plus que nous à raquer.
Mais je m’égare.
Bref on en revient
– à cette éternelle intuition historique que l’excès de ‘supplément’ de monnaie produit des catastrophes.
– et à celle que l’endettement , surtout généralisé, n’est pas non plus une bonne chose (Si encore il était équitablement réparti ! mais il est injuste , déséquilibré et disproportionné : donc irréductible )
… comme disait mon grand-père, mais sans jamais m’expliquer pourquoi.
@Guillaume
Billet génialement clair. Merci beaucoup ! Merci au rappel d’Oppossùm également.
Pourrait-on imaginer, afin de définir la QMS pariant sur la QRR2, un « découplage » d’ordre juridique entre ceux qui créent cette masse monétaire, et ceux qui définissent la prospective économique à long terme ?
Je m’explique : à l’image de la séparation des pouvoirs sur un plan politique (exécutif, législatif, judiciaire), pourrait-on corréler la création spéculative de monnaie à des enjeux établis par l’ONU, par exemple ?
D’accord, l’ONU est un gros « machin » à vue de nez, mais c’est l’une des institutions possédant à la fois le plus d’informations et statistiques centralisées, et le plus de contre-pouvoirs potentiels, susceptibles de limiter la concentration des richesses et de tenir compte du plus large panel possible d’opinions sur les enjeux universels.
Une application pratique ? Eh bien, tout ce qui a trait aux ressources et productions vitales : QMS ne serait constituée qu’en fonction de projets utiles au développement écologique pour les pays industrialisés, à la juste répartition des médicaments, de la nourriture, et du matériel agricole dans les pays en difficulté, à la lutte contre la corruption…
Qu’en pensez-vous ? Qu’en pensent nos collègues commentateurs/trices ?
Petite parenthèse : @Cécile, 27 juin 2009, à 02:41 :
C’est le point Godwin le plus rapidement atteint que j’aie jamais vu ! 🙂
@Oppossùm,
« Et finalement n’est ce pas description de notre système actuel ? »
…
Je veux que si votre description m’est interessante dans cette façon de voir les choses , elle reproduit ce que le système tente de faire , d’une certaine façon. Mais dans votre modèle on ne voit pas comment les contradictions qui ont fait capoter ce système pourraient être évité. Votre système suppose en fait , pour fonctionner, une somme de réponses à des questions précises, dont on sent que seul l’Etat pourrait y répondre.
Remarque : je comprends votre idée de : « on va chercher dans le futur une quantité d’argent correspondant à des richesses non encore créées » , mais il me semble que l’argent est à la fois toujours une anticipation , un déséquilibre, comme la marche, mais qu’en même temps , à un instant T , il n’a en face de lui que la réalité d’une somme finie de bien et services précis !
Il y a donc du futur mais il est enserré dans le présent. Et la crise c’est pas de mettre trop de futur dans le présent ?
Le présent nous pète à la gueule à force d’avoir chargé le futur (J’adore cette idée que j’ai trouvé chez Contreinfo -très interessant lorsqu’il sort de ses névroses du réchauffement climatique et du conflit palestinien-, et, génialement exprimé chez JC Warrenbrouck)
@Salva
Jean-Marie Bockel s’y atelle : Les nouvelles prisons financées en partie par l’emprunt
Des prisons aux normes HQE ?
@Guillaume
Vous avez choisi non pas un bon sujet, mais LE sujet le plus important dans le contexte actuel.
Malheureusement votre exposé correspond grosso modo à la position typique (=keynésienne) que l’on enseigne presque partout et qui sert (hélas) comme outil pour les décideurs économico-politiques.
Et il y a une erreur, comme qui dirait un grain de sable:
« Ce passage d’une économie primaire à une économie secondaire est lourd de conséquences, car s’il y est introduit un outil (le crédit) formidable pour l’investissement et donc pour la projection de la société dans l’avenir, il nous conduit dans le contexte suivant :
Au temps « T » nous avons toujours « QRR » mais, non plus QM mais QM + QM2 (ou du moins une « partie ») que l’on peut appeler QMS (quantité monétaire synthétique) .
La différence est notable car si QM a une assise « physique », QM2 a une assise « spéculative » car la réalité « physique » de cette masse monétaire appartient au futur et donc est lié à la réalité à venir de QRR2. »
Voyons l’erreur étape par étape:
« si QM a une assise « physique », QM2 a une assise « spéculative » car la réalité « physique » de cette masse monétaire appartient au futur »
Non!
Il y a deux cas: QM2 est dépensée immédiatement ou elle ne l’est pas:
1) si elle est dépensée la masse effective pass de QM à (QM + QM2) et donc on vient d’assister à une dévaluation de la monnaie antérieur (par rapport à QRR). Il a donc une assise physique à QM2: c’est la valeur de la dévaluation de QM qui a été transférée à QM2. En terme physique,
a) avant que QM2 ne soit introduise QM est égal QRR
b) après que QM2 est introduite la valeur de QM est réduite et passe de QRR à: QRR x QM /(QM+QM2)
et cette différence QRR – [QRR x QM/(QM+QM2)] est exactement égale à la valeur physique de QM2 qui est:
QRR * QM2 / (QM+QM2)
2) si elle n’est pas dépensée alors elle n’a strictement aucun effect direct immédiat sur l’économie
Deuxième erreur capitale:
« s’il y est introduit un outil (le crédit) formidable pour l’investissement et donc pour la projection de la société dans l’avenir »
Ce type de crédit est NULLEMENT nécessaire pour l’investissement. Il a exactement la même valeur économique de l’éparge aussi étonnant que cela puisse paraître … mais à une différence fondamentale près: un changement de contrôle au niveau des investissement.
1) dans l’épargne normale, les épargnant contrôlent et dirigent les investissements
2) dans le deuxième cas, ceux qui crée de novo du crédit (qui est un pouvoir du gouvernement remis aux banques), prennent en main le contrôle et la direction des investissements
Et c’est ce qu’on abondamment fait remarqué ci-haut de nombreux excellent commentaires à votre article:
La question est fine est:
Veux-t-on, oui ou non, que le contrôle passe, manu manutari (c’est le pouvoir accordé par la démocratie aux gouvernements qui l’octroie aux banques) des épargnants dont les fait montrent qu’ils savent fructifier leurs avoir (puisqu’en dans une grande mesure, hormis héritages, il est le fruit de labeurs, de décisions financières multiples intelligentes et d’une remarquable discipline) ou à des banquiers qui dans la plupart des cas ont presqu’aucun intérêt à ce que leur investissement soit rentable à long terme ou à des politiciens qui ne pensent qu’à la prochaine élection et à leur gloire personnelle?
Et c’est là toute la valeur de votre article: vous avez magistralement posé le doigt sur le problème.
(A noter que Keynes (repris de nos jours, mot à mot par Krugman) croyait que lorsque l’économie roule à une fraction de sa capacité et qu’il y a beaucoup de chômage on peut injecter du QM2 sans effet sur la valeur du QM (en utilisant grosso modo vos termes). Je crois personnellement que c’est une erreur de jugement colossale de leur part. Toute dépense de QM2 AGIT sur les prix et salaires existant même en cas de sous-production. La question est de savoir si ce « vol » de la valeur de QM est justifiée par une richesse possiblement supérieure dans le futur. Là ça se discute. Je crois que tout dépendant des acteurs, de la sincérité, de l’honnêteté, de l’intelligence de tous les acteurs présents (ceux qui détiennent QM et ceux qui vont détenir QM2), la réponse peut aller dans un sens ou l’autre. C’est une question de fait concret, d’acteur concrets, de situation concrète: il n’y a pas de réponse absolue comme nous le laisse croire d’une part les libertariens/hayekiens et de l’autre les socialistes/keynésiens, avec les néo-conservateurs assis à cheval entre les deux et choisisant en fonction de leur intérêts strictement personnels ce qui leur semble bon pour eux de croire dans la situation où ils se trouvent.
@Leduc
« On voit bien que le système économique capitaliste sous sa forme ultra libérale est un échec complet, »
Pas du tout!
Dans un système libéral on aurait laissé les banques gouvernées par des déments faire faillite. ON NE LES AURAIT PAS SAUVEES! Et c’est ce qu’il aurait fallu faire. Tous ceux qui pensent que c’eût été désastreux sont vraisemblablement les mêmes qui ont cru que sans l’attaque de l’Iraq, Sadam Hussein lançait une bombe atomique sur Londre dans le mois suivant… Bush, Sarkozy et Obama sont tous droits des néo-conservateurs qui croient très fort au système politico-financier qui les a mis en place. Fait à noter. ce sont 3 super-narcissiques avec aucune connaissance financières/économique digne de ce nome, et je ne crois pas que ce soit un hasard: les narcissistes ignorants sont les personnes les plus facilement manipulables: vous leur offrer gentiment la « spot-light » qu’ils recherchent avant toute chose depuis leur tendre enfance, et ils vous laisseront décider du reste sur lesquels d’ailleurs ils n’ont pas la moindre idée quoi faire.
@ Marquis de Laplace:
« Veux-t-on, oui ou non, que le contrôle « soit dans les mains » (…) des épargnants dont les fait montrent qu’ils savent fructifier leurs avoir (…) ou à des banquiers qui dans la plupart des cas ont presqu’aucun intérêt à ce que leur investissement soit rentable à long terme ou à des politiciens qui ne pensent qu’à la prochaine élection et à leur gloire personnelle? »
C’est effectivement LE grand débat, sur ce blog au moins… car dans le monde actuel je me demande si le grand débat n’est pas plus de savoir si ce sont des acteurs privés hypertrophiés qui se retrouveront aux commandes ou des « représentant du peuple » avec un faux nez de collectiviste planificateur (voir un heureux mélange des deux…).
Je ne vois pas quel courant fort défend le choix des épargnants (et des citoyens) … Je craint que l’avenir se tourne vers une centralisation des pouvoirs aux mains d’une hyperclasse globalisé qui a en commun l’internationalisme et l’attente d’un Être Nouveau (qui sera forcément plus parfait que l’ancien).
Aussi je pense aussi qu’il faut que les épargnants -et plus globalement les peuples- se saisissent de ces questions; et avant toute préconisation médicale il importe de faire un bon diagnostique:
L’objectif de cette présentation n’était que de proposer une approche de compréhension des mécanismes actuels, basée non pas sur les SUPPORTS monétaires mais sur l’ASSISE de la représentation monétaire; il me semblais que ça permettait assez bien de poser les questions qui sont d’actualités.
Plus précisément:
citation:
« Il y a deux cas: QM2 est dépensée immédiatement ou elle ne l’est pas:
1) si elle est dépensée la masse effective passe de QM à (QM + QM2) et donc on vient d’assister à une dévaluation de la monnaie antérieur (par rapport à QRR). »
Voilà bien une de ces questions! Dans les faits les monnaies ne sont pas « officiellement » dévaluées par rapport à QRR, n’est ce pas?
J’écrivais:
« * les phénomènes inflationniste (ou déflationniste) des masses monétaire (…) correspondent à une évolution non proportionnelle des quantités QRR et QM
* Ces phénomènes conduisent le cas échéant à soulever la question de la répartition de la masse QM (risque de paupérisation pour les uns et de concentration des richesses pour les autres) »
puis:
« QMS est donc composé de deux origines monétaires distinctes, mais utilisent in fine les mêmes supports (fiduciaire et scriptural + mêmes devises). (…) s’il semble possible de contrôler la répartition de QM dans le contexte d’une économie primaire, il est plus difficile de le faire avec QMS. »
Je reprends votre post:
« Il a donc une assise physique à QM2: c’est la valeur de la dévaluation de QM qui a été transférée à QM2. »
c’est intéressant, mais je ne sais quoi en penser car pour moi l’apport de QM2 en « T » entraine une modification du cadre de référence initial dans son rapport au temps (augmentation de la masse d’argent mais dans des « espace temps » qui sont du coup multiples (le passage de la photo au film se traduit par plus que « séquence de photos qui se suivent »)
C’est pourquoi je parlais de masse monétaire synthétique: « synthétique » ne se rapporte pas aux supports (quantité en « T ») mais à un rapport au temps nouveau (qui fait vivre en « T » une réalité présente et une réalité spéculative future)
citation:
« 2) si elle (QM2 j’imagine) n’est pas dépensée alors elle n’a strictement aucun effet direct immédiat sur l’économie »
Vous comptez faire un crédit pour ne pas le dépenser? dans quel intérêt? même si ce n’est pas pour de la consommation « standard » mais pour jouer sur des taux par exemple il me semble employé… vous auriez un exemple?
citation:
« Ce type de crédit est NULLEMENT nécessaire pour l’investissement. Il a exactement la même valeur économique de l’épargne aussi étonnant que cela puisse paraître »
Alors effectivement, ça me parait étonnant. Certes le crédit n’est pas indispensable pour vivre et certes la croissance à crédit sans conscience est une impasse, pour autant le crédit amène une capacité de projection beaucoup plus rapide que la simple épargne, et ce fait me semble difficilement discutable.
En réalité le choix du crédit – ici bien distinct du prêt, je le rappelle- dans une société est celui d’une plus grande réactivité fasse à la conjoncture et aux circonstances ( la vie quoi!) au prix d’un facteur risque nouveau, la pression d’être demain a la hauteur des engagements pris aujourd’hui.
Derrière cette problématique (économique et sociétale) se cache une autre problématique, tout aussi importante, peut même plus importante aujourd’hui, mais qu’il est indispensable de dissocier de la première et que crois deviner dans votre post et dans de nombreux autres:
Il s’agit du fait qu’un phénomène d’asymétrie de compréhension, lié à la complexité du système actuel autant qu’au manque de lisibilité offert par le système au grand public, peut amener -ou a déjà amené- une instrumentalisation des choix collectifs au profit des centres de pouvoirs lié aux intérêts bancaire, financier en particulier…
Mais distinguons les deux questions:
– quel système économique et financier?
– au profit de qui?
Merci pour vos remarques et critiques très constructive, bien à vous
@ Oppossùm
« Et la crise c’est pas de mettre trop de futur dans le présent ? Le présent nous pète à la gueule à force d’avoir chargé le futur »
j’adore également, ça a l’avantage d’être clair 😉
« Mais dans votre modèle on ne voit pas comment les contradictions qui ont fait capoter ce système pourraient être évité »
Peut être que vous apportez vous même un élément de réponse dans cette première citation: « Et la crise c’est pas de mettre trop de futur dans le présent ? »
Il semblerait que ça participe à son explication, si c’est le cas il faudra penser a comprendre et a en tirer les leçons… Il y a surement un intermédiaire à trouver (et à formaliser) entre « pareil » et « plus du tout »
@guillaume
L’alternative 2 (hypothétique) n’était décrite que pour rendre « étanche » la démonstrationm, prévoir la possibilité que quelqu’un prendrait cette improbable
alternative (je partage à ce sujet parfaitement votre point de vue que les crédits sont faits pour être dépensés, bien que présentement il y a une certaine
résistance aux nouveaux crédits forcés sur les banquesaméricaines à effectivement l’être).
»
“Ce type de crédit est NULLEMENT nécessaire pour l’investissement. Il a exactement la même valeur économique de l’épargne aussi étonnant que cela puisse paraître”
Alors effectivement, ça me parait étonnant. Certes le crédit n’est pas indispensable pour vivre et certes la croissance à crédit sans conscience est une impasse,
pour autant le crédit amène une capacité de projection beaucoup plus rapide que la simple épargne, et ce fait me semble difficilement discutable.
»
Et bien oui, cela est discutable, et c’est même un point crucial!
En réalité, le crédit n’amène PAS une capacité de projection plus rapide! Pensez le contraire, c’est l’erreur keynésienne fondamentale et l’erreur de Bernanke et cie!
99.9% des économistes actuels partagent votre point de vue, simplement parce que c’est ce qu’on a toujours répéter dans toutes les universités sans que
jamais personne n’ose reprendre son professeur et paraître comme « n’ayant pas compris » ou encore n’ose être un mouton de couleur différente dans le troupeau et ainsi risque d’être mis à l’écart de fonctions,ou simplement parce qu’on n’y a jamais pris le temps d’y penser, cette notion paraissant à première vue « évidente ».
J’explique avec un exemple concret.
Commençons par une économie « normale », sans crédit de novo par les banques, où tout crédit provient d’épargne « normale » prêtée (et donc non disponible pendant le
prêt pour le prêteur) à l’investisseur ou au consommateur.
Apparait en scène: le gentil keynésien GK « au grand coeur » ou « grand controleur de la vie des autres » (c’est au choix).
GK dit: oh la la! il y a beaucoup de gens qui n’ont pas leur propre maison! Favorisons l’accès au logement, créons de nouvelles facilités de crédit de novo et
prêtons cette argent à ces braves gens: grâce à cette argent ils auront leur propre toît et ils rembourseront dans le futur ce prêt – ils n’auront donc pas à
« attendre » d’avoir épargner la valeur de leur maison, ils l’auront ici et maintenant (ce que vous appelez « capacité de projection plus rapide »).
L’activité de la construction augmente… les braves gens sont mieux logés… les banques sont en santé comme le « prouve » leur profit… le pnb croît…
Applaudissement des bonnes gens dans la société… On couronne le tout en remettant au Keynésien un prix Nobel…!
Guillaume a beau s’inquièter de son problème d’ « assise spéculative » partielle de ce crédit: il n’est entendu par personne, sa voix restant inaudible au milieude la musique des verres de champagnes qui se frottent marquant d’un son joyeux une belle société en liesse!
Puis le lendemain du party, le mal de tête inévitable. Guillaume s’exclame: « Je vous l’avais bien prédit! »
En fait, la situation n’était pas dû au crédit de novo en soi, mais au fait que ce crédit étail MAL DIRIGE !
Pour le prouver, je vais maintenant vous montrer que la même situation aurait pu avoir lieu sans aucun crédit de novo!
Repartons avec notre société « normale » de départ.
Entre en scène un intellectuel « beau parleur » BP grande vedette des plateux de télévision et prolifique écrivain de livre grand public sur l’investissement personnel (je ne vise vraiment personne, je veux juste ici décrire comment on pourrait par exemple arrivé à une frénésie de foule et à de mauvais investissement).
BP tonne contre les épargnants sans foi ni loi qui conservent leur économie dans des bas de laine et les comptes en banque. C’est une croisade morale! Bientôt toute la population se send mal à l’aise d’avoir le moindre euro dans sa poche! On vit l’enfer du remord! On regarde de travers le moindre citoyen ayant un euro en banque. Puis c’est le moment cathartique. Chacun capitule devant BP qui enflammé, commence à la télé des « Prêt-o-ton » pour le logement où de gigantesque thermomètre indique chaque prêt reçu par les téléphonistes fait par les citoyens, qui interviewés émette de large soupir de soulagement d’avoir répondu au guru BP et d’avoir fait leur « part citoyen » au développement commun.
Tout d’un coup des milliard d’euro deviennent soudainement disponible pour le prêt au logement: comme dans le cas Keynésient précédant. la construction immobilière
reprend spectaculairement… etc … seule différence ce n’est pas un keynésien qui reçoit un prix Nobel, mais bien GP qui reçoit un prix Nobel de la Paix !
Et également une autre différence… Le marquis de Laplace a remplacé Guillaume (celui-ci est silencieux, car aucun crédit « de novo » et donc aucune soi-disant « projection plus rapide dans le futur » ne lui semple possible)
Le marquis s’inquiète d’une *possibilité* (non pas d’une certitude … il est possible que l’immobilier était effectivement le bon choix
d’investissement dans la situation actuelle et que GP n’a au fond été qu’un catalyseur bienvenu) de mal-investissement (possiblement sous une pression
psychologico/médiatique néfaste de GK amplifié par un effet de mouvement de foule).
Mais Guillaume ici s’agite sur sa chaise, les doigts impatients de répondre sur son clavier: « Merci pour votre commentaire. Mais justement! cher Marquis, vous
touchez exactement mon point car les épargnes ont une limite physique, lorsque tous ces braves gens auront transformés leurs épagnes en prêts, on frappera un mur!
alors qu’avec de crédit de novo on n’est jamais limité! On pourra donc se projeter dans le futur avec le crédit!!! »
—– point crucial —– moment de la révélation —- pensez chemin de Damas et saint-esprit —–
—– Bien être assis SVP. L’auteur n’assume aucune responsabilité en cas de choc et chute dû à un évanouissement —-
****** On pourra faire du crédit aussi longtemps que l’on veut avec OU SANS CREDIT DE NOVO *******
Explication que l’on brûle maintenant de lire…. Le suspense est à son comble….
GP s’inquiète: son appel a tellement été bien répondu qu’il n’y a plus un seul euro dans les banques ou dans les bas de laine dans l’économie française: on a frappé
un mur! On appelle à la rescousse le Marquis de Laplace!
ML: il n’y a aucun problème, que l’on ne s’inquiète pas: chaque citoyen doit simplement immédiatement répondre à un nouvel appel au prêt, couper toutes ses dépenses de moitié et les remettre immédiatement aux téléphonistes lors d’un « prêt-o-ton » immobilier no 2!
Guillaume: Mais si on coupe les dépenses de moitié on va mourir de faim!
ML: Non, car les prix vont en être réduite presque d’autant (tout dépendra de la capacité inutilisée actuelle de l’économie: plus celle-ci est grande et plus les
prix se rapprocheront d’exactement 1/2). (Sinon la diminution du pouvoir d’achat sera exactement l’équivalente de celle qui se serait produite avec la création de crédit de novo)
Guillaume: donc, déflation?
ML: Précisément. Bingo!
Guillaume: et si on veut encore plus de crédit pour l’immobilier on répète le manège aussi souvent que l’on veut !
ML: oui!
Guillaume: car la déflation peut être infinie!
ML: Exactement!
Guillaume: c’est exactement le même phénomène que la création de novo de monnaie…
ML: Correct, avec comme différence qu’ici BP a remplacé le gouvernement dans le contrôle des choix d’investissement!
Guillaume: prodigieux! mais … mais… il y a quand même une différence!
ML: je vous vois venir: dans le nouvel appel au prêt les prêts ne sont pas immédiatement disponibles puiqu’on doit attendre que les montants non-dépensées (l’épargne FUTURE aujourd’hui promise par les gentils citoyens) soient effectivement versés!
Guillaume: exactement, vous êtes cuit mon ami!
ML: mais c’est la même situation que dans le prêt de novo
Guillaume: vous rigolez!
ML: dans le cas du prêt « de novo », lorsque l’argent du prêt est remis, elle n’est pas nécessairement *véritablement* remise. En effet, si la quantité globale de prêt dépasse la quantité immédiatement disponible de produits sur les marchés alors ce prêt ne peut être dépensé IMMEDIATEMENT (du moins à sa valeur de départ relative au prix des produits au départ). Inversement, dans le cas second (celui de l’épargne) lorsque les citoyens prêtent la moitié de leur dépense future, une partie de cette promesse peut (surprenamment) être dépensée immédiatement si des produits sont disponibles immédiatement parce que les stocks de produits sont EUX-MEMES de l’épargne et donc le propriétaire en a remis la 1/2 en prêt à l’emprunteur.
Bref, si vous y regardez de très très près (et le temps passé en vaut véritablement la peine), vous verrez qu’on arrive suprenamment à la même situation: dans les deux cas le crédit immédiatement disponible réel est le même après que l’on ait ajusté pour déflation/qté de monnaie/stocks disponible sur les marchés! (Il y a toutes sortes de subtilités supplémentaires mais l’idée générale est là.)
Résumé:
Le crédit est effectivement une projection dans le futur.
L’impression supplémentaire de monnaire « de novo » au moyen de crédit « spéculatif » ne permet pas de faire une chose qui ne pourrait être faite identiquement par de l’épargne pure et le crédit normal.
Que ce soit le crédit de novo ou l’épargne, le problème fondamentale est la capacité de ceux qui prêtent, d’être capable de « bien » prêter, ce qui veux dire que la production utile future doit être supérieure au coût de la privation en tenant compte de la valeur que chacun porte sur l’ « immédiaticité » de la consommation telle que representée par le taux d’intérêt.
La raison pour laquelle le crédit de novo est souvent désastreux ne tient pas à sa nature sui generis, mais parce que, en général, de nos jours, ceux qui le contrôlent sont de très mauvais prêteurs, car leurs intérêts (associé bien souvent à une absence de moralité la plus élémentaire qui soit) ne sont pas liés à la valeur future du prêt et ceci entraîne alors une destruction de richesse causée par un mal-investissement de ressources humaines et naturelles limitées.