L’argent qu’on peut tirer d’une vie, par B-t-b

Billet invité.

L’ARGENT QU’ON PEUT TIRER D’UNE VIE

Peut-être vous souvenez-vous des paroles fort peu diplomatiques d’Edith Cresson, en sa période Premier Ministre, pour décrire la vie des Japonais comme modèle qu’on n’aurait certainement pas souhaité à l’époque, pour la France et les Français. Approximativement citée : « ne pas vivre comme des Japonais dans des cages à lapins… » et l’allusion aux « fourmis jaunes ».

Après avoir atterri, et ceci quel que soit l’aéroport de l’archipel, vous aurez pris le train pour vous rendre vers un centre ville. Et là, depuis votre fenêtre, vous aurez l’idée de ce dont elle parlait.

De nombreux Japonais avaient été heurtés par la remarque. Puis, après la première colère passée, et s’être retournés, beaucoup s’étaient dit : « Oui ! Mais elle a peut-être raison … »

4 mètres de façade collée ou presque à celle du voisin, trois étages mais avec le garage intégré au rez-de-chaussée, 40 mètre-carrés au sol, ce qui donne moins de 70 mètre-carrés « habitables », normes françaises, charpentes en bois de Sugi prédécoupées en usine, pans de « mur » une pièce, plastique imitation au goût du client, brique, pierre, bois, fantastique, la vie qu’on n’imaginerait pas même lors de la conquête martienne…

Et combien ça coûte ?

Terrain plus maison neuve, en se rapprochant vers le centre des villes historiques où est censée se trouver l’activité : 20 000 000 à 40 000 000 yens, ou pourquoi pas 50 000 000. Enlevez approximativement deux zéros pour lire ceci en Euros, soit 200 000 à 500 000. Salaire de base de plus en plus répandu, à 50-60 heures par semaine : 200 000 yens nets par mois (divisez de la même manière par 100 : 2 000 euros). Un fonctionnaire bien payé : presque le double, avec 2 primes supplémentaires par an (équivalent entre 1 et 3 mois de salaire).

Bilan : 15 à 40 ans à rembourser la moitié de votre salaire pour le logement. D’ailleurs, les banques japonaises accordent depuis longtemps des prêts au-delà de 40 ans, puisque certains sont acceptés à cheval sur deux générations.

Sous le prétexte des dégradations dues aux tremblements de terre, la valeur des murs de la maison vaut zéro après qu’ils ont plus de 30 ans, ce qui fait que ceux-ci sont de plus en plus un bien jetable et excepté, certains temples, et autres historiqueries protégées au titre de patrimoine national, on fait peu de cas de magnifiques maisons traditionnelles si les calculs de rentabilité indiquent qu’on pourrait planter un immeuble ou étaler un parking à la place.

Les ouvriers du bâtiment sont presque tous japonais et payés dans la moyenne du pays. Le coût de l’acquisition dépend pour une part de ces salaires à payer et du prix à prendre sur la terre rare pour le reste.

Moralité, d’où vient ce montant à débourser pour avoir le droit de vivre dans d’aussi admirables conditions, qui inciteraient un Australien à se pendre immédiatement si on le plaçait sur sa terre dans les mêmes condition ? : la nécessité, et le fait-même que l’on puisse rembourser le crédit.

Comme ailleurs, ce n’est pas la valeur des murs qui fait leur prix, c’est ce que l’on peut tirer de la vie d’un travailleur, qui n’a guère d’autre choix.

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22 réponses à “L’argent qu’on peut tirer d’une vie, par B-t-b”

  1. Avatar de Alain A
    Alain A

    La rente, le rente, toujours la rente… Keynes avait bien raison de prôner « l’euthanasie des rentiers ». Certes, il n’entendait pas par là la personne physique mais bien le rôle de rentier dans la société…
    Comment les Japonais se laissent-ils faire à ce point? Certes, entre l’époque plus ou moins féodale des Empereurs et le capitalimse importé des USA après la guerre 40-45, j’ai l’impression qu’ils n’ont guère connu d’époque révolutionnaire ou même réformiste radicale…
    C’est pas une raison pour nous endormir sur nos lauriers mais c’est l’occasion de dire que l’Etat-Providence c’est quand même mieux que les diverses variétés d’exploitation de la plèbe.

  2. Avatar de Samuel
    Samuel

    Nos japonais sont les travailleurs adeptes du RER ou Transilien en région parisienne.
    On peut se poser la question pourquoi dans l’un des plus grand pays d’Europe (tous dépend où elle s’arrête), près 1/4 des français vivent à 30 km de la tour Eiffel.
    C’est un touriste qui m’a fait la remarque sur cette inégalité spatiale en venant en France en voiture.

    On peut aussi se poser la question , par exemple, de la précense de barres de béton dans des villes moyennes entourés terres agricole.

    Pour finir, le Japon subit une dépression économique. La chute de la production est incroyable. Un pays bien intégré dans la mondialisation vu sa spécialité d’exportateur.
    Inversement, totalement dépendant du marché mondiale et ne pouvant pas compter sur sa demande intérieur.
    Depuis le crash du début des années 90, la déflation a frappé ce pays. Les dizaines de plan de relance, le bétonnage de tout l’île n’ont pas sorti le pays du marasme.
    Une seule idée n’a pas été testé pendant la décennie perdu du Japon : les augmentations de salaires

  3. Avatar de jacques
    jacques

    « Ce n’est pas la valeur des murs qui fait leur prix, c’est ce que l’on peut tirer de la vie d’un travailleur « .J’ai l’impression que tous les « business plans  » de notre monde fonctionnent suivant ce principe.On pourrait dire par exemple en vous paraphrasant  » Ce n’est la valeur des engrais agricoles qui fait leur prix, c’est ce que l’on peut tirer des subventions agricoles allouées par les Etats « . Exploitation ( agricole ou pas ) quand tu nous tiens….

  4. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    Quelques éléments pour ressituer le contexte japonais: Sa densité de population est plus de 3 fois celle de la France: Environ 130 millions d’habitants pour une surface de presque 380 milles km² (ce qui équivaut environ à la moitié de la surface française).
    En clair: le Japon souffre avant tout du syndrome de la boite à sardines. Peu d’espace disponible (et/ou viable) pour une population très nombreuse.
    Le problème sismique évoqué vient se sur-ajouter à cela dans cette question immobilière.

    La moralité de mon point de vue est ainsi plutôt celle de la loi de l’offre et de la demande: Quand la demande est surnuméraire, les prix augmentent. Ceci dit, vous introduisez une notion supplémentaire qui n’est pas inintéressante: Au delà d’un certain plafond, fixé entre autres par leur rémunération, le prix d’un bien dépasse ce que peuvent assumer les demandeurs.

    Dans de telles conditions, il existe fondamentalement deux issues alternatives: Modérer les prix afin qu’ils soient en adéquation avec les possibilités des demandeurs, ou à l’inverse, comme l’exemple japonais le montre, tenter de le pérenniser jusqu’à l’absurde.

    Je retiens quelques données qui illustrent formidablement ce constat:

    – Remboursement d’un emprunt sur 40 ans ou plus.
    -Valeur nulle d’un bien immobilier au delà de 30 ans.

    La mise en parallèle de ces deux éléments ne manque pas de sel. Ajoutez à cela l’étalement de la dette sur plusieurs génération, et vous obtenez un bouillon explosif, qu’on peut apparenter sur la durée à un suicide économique. Tiens, à quelques nuances circonstancielles près, ça me rappelle vaguement quelque chose se déroulant actuellement de l’autre côté du pacifique, pas vous?

  5. Avatar de Tos
    Tos

    Pour habiter au Japon en ce moment meme (Tokyo), je peux apporter quelques elements supplementaires.
    En effet la situation de l’immobilier au Japon est « catastrophique » pour les familles populaires et moyennes.
    Elle reflete en partie le systeme moderne de classes qui existe au Japon depuis la fin de la seconde guerre mondiale (j’en aurai long a dire la-dessus ^^) et qui fige les inegalites sociales dans ce pays a travers le temps, en empechant tout enrichissement des familles.

    Premierement, en raison des tremblements de terre et de l’humidite, les maisons individuelles, mais aussi les constructions plus grosses, ne peuvent pas durer au Japon. En gros les maisons individuelles souvent construites en bois sont prevues pour durer une 30aine d’annees. Tout ca pour dire qu’investir dans sa maison n’est justement pas un investissement, car la valeur de l’immobilier decroit tout les ans (depuis la crise des annees 90, et sauf exceptions liees a des quartiers bien particuliers). D’un point de vue purement financier, c’est au mieux une source d’economie en remplacant un loyer par un pret plus faible a habitat egal. Encore rien de nouveau pour le moment.

    Deuxiement les droits de succession sont incroyablement eleves au Japon. En fait quand on herite d’une maison, a moins d’etre riche, le seul moyen de payer la taxe (de l’ordre de plusieurs dizaines de % de la valeur du bien), et justement de la vendre. Bref on ne peut pas constituer de capital sur plusieurs generation. Ca ne s’arrete pas qu’a l’immobilier residentiel. Les petits business familiaux dementeles a la mort du fondateur sont legions au Japon. Les enfants ne pouvant payer les taxes doivent en general vendre un/plusieurs magasins a un grand groupe. Ce systeme encourage enormement la concentration des richesses dans les mains des dits grands groupes. Comme disait Tocqueville, les droits de successions sont l’arme ultime des dirigeants pour faconner l’equilibre social d’un pays.

    En fait ce qui vaut cher, c’est le sol qui porte la maison ou l’immeuble. Mais la aussi a moins d’etre un entrepreneur et d’avoir les moyens d’investir, a quoi bon posseder du terrain ? En faire un potager ? Ca existe. On trouve parfois en plein Tokyo des vieux couples qui ont une maison a la taille qu’il faut, plus petite que le terrain qu’ils possedent, mais ne veulent pas vendre le reste, alors en font un grand jardin.

    En realite l’immobilier au Japon rapporte enormement aux gens/groupes qui le possedent en masse. Il y a des exemples de familles riches qui ont traverse les differentes periodes du Japon uniquement en s’asseyant chez eux a attendre l’argent de leur rente. Recemment il y a eu un exemple assez relaye dans la presse: un couple de vieux sans heritier direct qui possedaient une enorme fortune en immobilier (plusieurs billions d euros) s est fait assassine chez eux. Le couple n’avait pas confiance dans les banques et gardait des millions en liquide, litteralement sous le matelas. Le meurtrier, qui cours toujours, n’a eu qu a se baisser pour rammasser son butin. Ce couple etait descendant d’une riche famille de proprietaires depuis l’epoque Edo. Pour l’anecdocte leur maison avait un bassin avec des carpes « de luxe » a plus de 100 euros la carpe (cher le poisson qui sent la vase).

    Bref le japon, oligarchie s’il en est, a choisi ce systeme de rente immobiliere pour assurer un asservissement efficace des classes moyennes et une redistribution des revenus du travails vers le haut (un veritable drain des salaires). Evidemment le japon a cote de ca souffre de sous-consomation chronique, mais avec un immoblier tellement hors de prix, il est tres frequent de trouver par exemple 3 generations sous le meme toit, avec des enfants de 30 ans et + toujours chez leur parents. En fait a Tokyo c’est tout a fait banal. Ces trois generations sous le meme toit sont autant de personnes en moins qui n’acheteront pas d’electromenager, ou qui ne pousseront pas de bulle immobiliere comme aux usa.

    Mais ca fait deja longtemps que le Japon a fait une croix sur la croissance de toute facon, ayant terminer de figer son systeme social justement. A quoi sert la croissance domestique aux riches quand ils sont deja plusieurs ordres de grandeur plus riches que la classe moyenne et peuvent faire fructifier leurs rentes en carry-trade ou actifs financiers a l etrangers ? Surtout pas a redistribuer aux dites classes moyennes d’une facon ou d’une autre. Le japon en fait, se plait tres bien dans sa stagnation.

  6. Avatar de pat_mail
    pat_mail

    Comme ailleurs, ce n’est pas la valeur des murs qui fait leur prix, c’est ce que l’on peut tirer de la vie d’un travailleur, qui n’a guère d’autre choix.
    Et c’est ainsi du prix de l’eau, de la nourriture et de tous les autres biens !
    Si le salaire de cet ouvrier est un camembert en France, 1/3 d’impôt, 1/3 de logement, 1/3 pour le reste !
    Ce sera un crotin de Chavignol en Inde ect…mais toujours les mêmes découpes !

  7. Avatar de pat_mail
    pat_mail

    Question idiote :
    si le bien ne vaut plus rien au bout de 30 ans pourquoi le payer sur 40 ans ?
    Serait-il plus intéressant de louer ?
    L’envie d’être propriétaire fait faire ce choix, ou est ce encore une histoire de pain et de brioche ?
    (corriger ci-dessus ect->etc)

  8. Avatar de John Barleykorn
    John Barleykorn

    Tiens je suis tombe sur cette news par hasard. Tout le monde ne se comporte pas en mouton!

    quote:
    Un commerçant allemand est persuadé que les distributeurs d’or ont de l’avenir, tout comme les distributeurs de boissons. Il en a installé un à l’aéroport de Francfort. Et il prévoit d’en commercialiser 500. Il assure que ses grammes d’or seront 20 % moins chers que ceux des banques allemandes, et que le prix sera ajusté en temps réel aux cours.

  9. Avatar de jacqueshenry
    jacqueshenry

    Je voudrais faire quelques remarques à propos du Japon et en particulier de Tokyo pour y avoir séjourné de nombreuses fois, mon dernier fils ayant émigré de Paris à Tokyo. Je vais donc vous décrire la situation de ce dernier et cette description vous donnera une petite idée de la vie des japonais. Mon fils est donc marié avec une japonaise issue de la bourgeoisie laborieuse de Tokyo. Il travaille comme informaticien dans une banque à Hibiya, quartier proche de Ginza, connu pour présenter les prix au mètre carré les plus élevés du monde. Il habite près de la station de métro Ogikubo de la ligne Marunouchi et, une chance, il n’a pas besoin de changer de métro pour aller travailler (tout de même une heure porte à porte). Il a acheté une maison avec quatre chambres, séjour, deux salles de bains et un tout petit jardin et éventuellement une place de parking pour une voiture qu’il ne possède pas puisqu’il n’en a pas besoin … Bref, son salaire et celui de son épouse permettent de rembourser cette maison facilement en une dizaine d’années. Mon fils ne fait pas partie des cadres supérieurs, mais pour vous donner un ordre d’idées, à occupation identique entre Paris-la-Défense et Tokyo, son salaire a été multiplié par 6 après impôts ( ! ), il n’est jamais emm… par les grèves des transports en commun, la ville est propre, c’est la moins polluée du monde en regard du nombre d’habitants (conurbation Tokyo-Yokohama-Chiba-Kawasaki, environ 35 millions d’habitants), c’est la plus sûre du monde, une fille peut se promener en minijupe au milieu de la nuit dans une petite rue, elle ne risque rien, le métro et les trains son impeccables, les japonais sont les champions toutes catégories pour le recyclage, ils sont polis, attentifs, respectueux, et leur style de vie fait que je considère que ce peuple est le plus évolué et civilisé du monde, très loin devant les USA, la Suède ou la Suisse. Et dernier exemple, très significatif : les Japon est le premier fabricant de robots industriels du monde et l’industrie japonaise utilise plus de 60 % de tous les robots industriels du monde, la Prius est presque totalement fabriquée à l’aide de robots ….
    Qu’on cesse de répandre une mauvaise image de ce pays merveilleux !!!!

  10. Avatar de John Barleykorn
    John Barleykorn

    @ JacquesHenry

    je pense que ce pays peut tre merveilleux pour les personnes partageant ton approche de la societe; mais pour les autres………….

    Je ne suis jamais alle au Japon mais j’ai travaille pour un courtier japonais, je dois avoue que c’est quand meme moins idylique.
    Ton fils a t il mentionne les clivages sociaux et culturels, la difficulte de ce faire des amis ainsi que le mal etre de la jeunesse que l’on retrouve en suede?

    Ton point de vue est interessante j’en demande plus.
    Merci

  11. Avatar de Samuel
    Samuel

    Ci joint un article du journal japonais Asahi Shimbun au sujet de la situation économique japonaise dépressif :

    http://www.laspecula.com/index2.php?option=com_content&do_pdf=1&id=1738

  12. Avatar de philippe
    philippe

    Et ben moi je jette un pavé dans la mare. Le cancer, ce sont les BANQUES et le crédit au grand public. Parceque la distribution de crédit est, je pèse mes mots, UNE MISE EN ESCLAVAGE de la population. Et qu’il est temps d’en finir avec les oligarchies. ET IL FAUT NATIONALISER TOUTES LES BANQUES. Si le système financier est si crucial pour l’économie, il s’agit donc d’une fonction REGALIENNE DE l’ETAT, AU MEME TITRE QUE LA JUSTICE, LA POLICE ET L’ARMEE.

    Prenons le cas de l’immobilier. Supposons 100 maisons à vendre à un instant t, et donc 100 vendeurs et 100 acheteurs. Supposons que les 100 acheteurs disposent en moyenne de 20000 euros d’économie et de 2000 euros de revenus par mois. Globalement, le prix s’alignera sur la capacité d’épargne des acheteurs soit 20000 euros.

    Supposons maintenant une mise à disposition de crédit, pour une moyenne de 50000 euros à un taux de 5% par an. Globalement, les acheteurs disposent alors de 20000 euros d’économies + 50000 euros à emprunter, soit 70000 euros. Les prix vont donc s’aligner sur la capacité des acheteurs, soit 70000 euros. Et les acheteurs s’endetter sur 15 ans, 20 ans, 30 ans, 40 ans …

    Et vous vous retrouvez alors avec des acheteurs qui deviennent les ESCLAVES DES BANQUES en leur servant un intérêt qu’ils remboursent à la sueur de leur front sur l’argent de leur salaire péniblement gagné.

    Mais les banques, vous me direz, elles ont prêté le capital. Mais d’où vient-il ce capital ? Epargné à la sueur du front des banquiers ? Non, quelques zéros créés sur un serveur informatique.

    Je connais bien les banques, j’ai travaillé au siège d’une grande banque … une vraie bande de fainéants, tous des branleurs avec des méga-salaires. Le stress professionnel, c’est pas leur truc, on sent qu’il y a du gras. J’en suis parti, cela me faisait vomir.

  13. Avatar de Cécile
    Cécile

    Avant j’habitais à Annonay, (c’est une ville en pente) une ancienne ferme à côté de RVI, (qui est devenu truc puis bidule, changement de nom, rachat, vente…) accolée de quelques bureaux RVI (à priori plustôt ceux du syndicat-comité d’entreprise …)
    Il y avait un saule très beau, une ancienne porcherie où nous avions mis trois moutons, un autre local ouvert qui nous servait de terrasse, encore un autre où nous pouvions abriter notre voiture, trois à cinq très vieux cerisiers un merisiers, un ancestral poiriers, des prunes (floteuses), des rouges et des jaunes, deux allées de sapins, nous cultivions un grand jardin, nous avions même aussi quatre poules.
    Au-dessus nous avions un voisin, qui habitait un maison, appartenant de la même famille, (le frère, la soeur ou cousin de notre propriétaire) très jolie , très bien, des arbres , des sapins, des prunes, le puit, et de l’herbe, que nos moutons pouvaient paître, il ne cultivait pas de jardin
    (en gros, il louait la maison du maître, nous celle du métayer, les terres agricoles avaient été vendues à RVI, une usine de cars, étalée sur un territoire immense, et-ou à la cité RVI- Ripaille, des immeubles HLM, en béton, alignés, …)

    Notre propriétaire, elle aimait sa maison, (elle ne voulait pas vendre, elle lui rappelait trop son mari, la jeunesse de sa vie, ..) et puis nous avons déménagé, juste après que le voisin ait déménagé ….

    Nous sommes repassées à Annonay, il n’y avait plus ni la maison du voisin, ni la porcherie, ni le saule, ni les allées de sapins, ni cerisiers , ni pruniers, ni plus d’herbe, ni jardin, non , plus rien, rien, rien que du goudron, trois parkings étagés les uns au-dessus des autres, il n’avait été préservée que la partie réservée à notre l’habitation, le tiers du bâtiment d’origine, (uniquement celle accolée aux locaux de RVI …)

    En France , pour une entreprise (qui pourtant change de nom …) , un immense parking de goudron, ça vaut vraiment largement, mais largement, plus qu’une maison (une vraie, en pierre, plus que centenaire, pas du béton …)

  14. Avatar de Cécile
    Cécile

    à philippe
    Avant de prendre la banque
    (et avant la banque les médias …)
    je serai d’abord et surtout pour commencer d’essayer de stimuler l’idée que nous pourrions voter pour des actes
    (plutôt que pour des têtes, des têtes de coq, des têtes d’affiches,…),
    traduire de voter les bugets, soit à dire : l’usage de l’argent,
    (avec, derrière la tête, celle de légiférer l’usage de notre temps)
    certes il nous faudrait savoir compter, mais bon (à voir comment comptent les banques, surtout les grosses et de s’interroger de qu’est-ce qu’en comprennent les politiques, sans même parler des petits, même moyens, voire moyen-gros actionnaires, -savent-ils seulement compter plus que nous et pourtant ils votent des budgets- je ne suis même pas sûre que ça serait pire )

  15. Avatar de Raton
    Raton

    ‘ce n’est pas la valeur des murs qui fait leur prix, c’est ce que l’on peut tirer de la vie d’un travailleur’
    Pis ca rapporte bcp + qu’un esclave qu’il faut nourrir, vetir, loger, de nos jours les esclaves sont librement enchainés, c’est le peuple qui payent la majeur partie de la productivité via l’école, une alimentation riche qui permet d’être + performant et cetera…

  16. Avatar de barbe-toute-bleue
    barbe-toute-bleue

    Petites précisions supplémentaires.

    Le Japon n’est pas densément peuplé. Il est densément peuplé aux endroits où il est peuplé. En résumé, lorsque vous y trouvez une plaine, vous y avez des rizières, ou un tas d’habitants.

    Après 30 ans, les murs d’une maison ne vaut officiellement rien, mais vous pouvez les vendre pour quelque chose en négociant.

    Quand le prix du terrain coûte alors le prix du terrain plus celui d’une maison, dire que les murs n’ont pas de valeur, c’est pour faire rigoler les vers de terre.

    Tokyo est encore plus insolite dans son développement que le reste du Japon, mais on ne peut pas résumer le Japon à Tokyo.

    L’excuse des tremblements de terre ou de l’humidité pour la durée de vie limitée des constructions est un prétexte pour pousser à la consommation, et faire tourner l’argent. On fait la même chose avec les véhicules, après les cinq premières années, on commence à payer une taxe tous les 2 ans, plus un contrôle technique beaucoup plus sévère qu’en France.

    On n’a aucun scrupule à démolir une structure en parfait état, parfois même assez récente.

    Pour les droits de succession, il y a une franchise assez élevée, donc lorsque l’on passe à la caisse, c’est que l’on avait soit un grand terrain, soit un terrain très bien placé, ce qui fait qu’on peut le perdre, au profit d’un groupe immobilier.

    Les Yakusas s’occupent, entre autres, du commerce des filles ( parfois importées ), ils ne sont pas loin du Pachinko ( Yakusas d’origine Coréenne souvent ), ou ils sont dans l’immobilier, puisque ce secteur est très bon pour la rente.

    Ce n’est pas un mal d’avoir vu le prix des terrains baisser après les sommets atteints dans les années 90, même si des particuliers ont dû y laisser leur chemise.

    ï¼ Jacques Henry
    N’idéalisez pas. Le Japon a les qualités de ses défauts, et vice versa. Pays fermé, pas d’immigration ou celle du type de votre fils ou de moi-même, peu de délinquance à en attendre. Je peux toutefois vous indiquez quelques adresses où ne pas laisser sortir votre belle-fille, même avec une jupe longue. Cela dit la sécurité générale, hormis quelques événements extraordinaires, offre un confort de vie incroyable … Et je pousse plus loin : peut-être un peu trop.

    Autre point. Que la belle-famille de votre fils soit constituée de laborieux est savoureux, mais celui-ci est dans une situation de privilège. Tant mieux pour lui, mais ceci ne reflète pas la vie de toute personne vivant au Japon, et en particulier à Tokyo.

    Cependant, je confirme, parfois rentrant en France, je trouve que l’Europe a des petits airs de terre sous-développée, mais ce n’est pas la faute des grévistes.

    Pour la lutte sociale sociale au Japon, on a eu quelques étudiants intellectualisant les choses qui ont milité après 68. Mais la télé zombifie aussi énormément. Je crois que c’est vous, John, qui l’évoquiez dans un fil récent à propos de USA.

    De la baston, il y en a eu pour une génération précédente de paysans de la région de Tokyo lorsque l’on a voulu construire l’aéroport de Narita en place des rizières. De leurs rizières. Dans ce cas là, les japonais se révoltent … Sinon il ne faut pas trop compter dessus. La discipline ( ou la soumission ??? ) y est très importante.

    On n’a plus eu de problème comme ceux de Narita depuis longtemps. Il faut dire qu’on a construit les derniers aéroports sur la mer. Celui du Kansai a été construit 2 fois, les calculs n’étaient pas justes la première fois, l’ile artificielle s’enfonçait petit à petit à cause de sa masse, et de la nature du terrain sous-jacent. ( ou de l’excès de bagage des passagers à chaque atterrissage )

    Les gens touchés dans leur travail ( manque de travail ) à cause de la baisse des exportations sont au courant qu’il y a un problème. Les premiers a se manifester sont l’extrême droite. Les slogans scandés pendant leurs manifestations sont clairs ; « Etrangers rentrez chez vous ! » . Le message est avant tout adressé aux Coréens du mythe  » ils viennent prendre le travail du Japonais » ( Coréens qui ont rarement vu la Corée, depuis le temps que les ancêtres ont été importés dans une forme de pseudo-esclavage ), ou au rival éternel, la Chine et ses chinois.

    Je suis passé une fois à côté d’une bonne manif de ce type à Osaka. Cortège de bus noirs frappés de grands drapeaux du soleil levant, les chants d’avant la seconde guerre mondiale crachés par les haut-parleurs sur les toits des véhicules, et toute cette petite armée criant bien fort  » les étrangers, dehors ! »… mais ils me laissent passer juste à côté sans vraiment faire le rapprochement entre ce qu’ils crient, et ma présence avec ma tête de Gaijin.
    Il y aura plus de ces manifestations dans le futur proche. On va voir si ils deviennent plus agressifs en allant les regarder défiler et en applaudissant depuis le trottoir. C’est très typé, à vous ravir les touristes ce genre de spectacle, je vous assure.

  17. Avatar de Tos
    Tos

    @jacqueshenry vous donnez une image du Japon vue du haut. Bien sur le pays est sur, les transports en communs sont efficaces, et compare a la France on a l’impression que tout fonctionne parfaitement. Comme dit barbe-tte-bleue, le Japon offre un confort de vie quand on en a les moyens incroyable.

    Mais pour preserver ce confort et le niveau de vie de ses « salary men », le Japon (sous Koizumi d’ailleurs) a du avoir recours en masse aux temps partiels. Aujourd’hui il y a environ 40% de la population active en « baito » (qui vient de l allemand arbeit, qui veut dire travail a temps partiel a l origine). D’ailleurs un « baito » n’est pas forcement un temps partiel de nos jours. La difference avec un contrat de « salary man », vous l’aurez devine, est dans les divers avantages donnes: bonus/protection sociale&mutuelle/retraite/vacances. Les grd groupes industriels par exemple, ont recours massivement aux « baito » pour leurs chaines d’assemblage au Japon. Je conseille un libre ecrit par un journaliste japonais la-dessus: « Toyota, l’usine du desespoir ». Bref avez vous deja demande a l’employe typique de convini (convinience store) ce qu’il pensait des maisons remboursables en 10 ans ?

    Quand aux robots c’est tres simple. Un des objectifs, clair et affiche, des investissements en robotique (R&D), c’est de palier au taux de naissance en chute libre et de compenser le futur manque de main d’oeuvre. Une vrai course contre la montre.

  18. Avatar de Loredana
    Loredana

    « Comme ailleurs, ce n’est pas la valeur des murs qui fait leur prix, c’est ce que l’on peut tirer de la vie d’un travailleur, qui n’a guère d’autre choix. » = ce ne serait pas le sens de la première loi sur la plus value de Marx?
    on ne ressusciterait pas le marxisme? ohhhhhh! vade retro Satana! (j’essaie de relire Marx, que je me suis toujours refusée de lire, au nom d’un « eurocommunisme » qui a lamentablement échoué en partiS socialisteS européens)

  19. Avatar de béber le cancre
    béber le cancre

    Le prix d’une maison, comme bien des prix , est calculé non point en fonction de ce que ce bien vaut, mais de ce que la plupart des consommateurs locaux solvables sont prêt à payer.

    Il y a là deux dimensions , celle du besoin ( l’indispensable ) et celle du moutonnisme humain ( faire comme le groupe).
    De là est évalué un temps de paiement et un montant fort variable suivant les endroits de la planètes , mais toujours calculé suivant le même principe : « dis moi combien tu es prêt à payer et je te trouverai un truc intéressant ».

    L’aberration économique démarre quand le bien immobilier ou une autre dépense des ménage ponctionne une partie trop importante du pognon disponible , soit autant d’argent perdu pour les canalisations des circuits économiques de biens, ceux notamment engendrant activités nouvelles et emplois durables .
    Pour exemple , p L’argent vécu comme un fin et non point comme un moyen a fait couler plus d’un empire.

    Quand le système se grippe , la révolution est proche.
    Mais celle ci ne triomphe que si elle est inattendue …

    http://jardinpotagerurbain.wordpress.com/2009/03/12/masanobu-fukuoka/

  20. Avatar de Tos
    Tos

    une remarque sur le prix des choses (en general, pas seulement des maisons): a priori la loi de l offre et de la demande implique plus ou moins que le prix des choses est justement le prix que le consommateur est pret a payer/capable de payer. Je ne nie pas les rapports de force entre vendeur et acheteur sur certains marches verouilles (telephonie mobile par exemple) qui viennent ensuite biaiser ce « juste prix », ou egalement les effets de bulle.

    Un post interessant sur Calculated Risk a propos des defauts sur prets immobiliers http://www.calculatedriskblog.com/2009/06/new-research-on-walking-away.html
    Le post parle de la tentation qu’a un menage quand la valeur de sa maison devient inferieure a ce qu’il doit rembourser (negative equity). Calculated Risk remarque que de plus en plus de personnes aux USA se pronnoncent pour l’annulation partielle des dettes immobilieres des menages pour tenter de stopper la hausse des defauts declanches sur la negative equity d’un bien. Apparement le phenomene prend de l’empleur ces derniers mois aux USA. Il existe la meme chose avec les cartes de credits d’ailleurs (le mec charge sa carte de credit, sans laisser d’adresse ^^).

    Ce qui est interessant ici, c’est de voir si les propietaires de cette dette immobiliere (grosso-modo les banques qui ont repris les organismes de credit deja bien ebranles par la chute de l’immobilier) seront pret a accepter partiellement ces annulations de dettes. Pour le moment les creanciers ont toujours refuser cela, preferant un defaut possible a un compromis (cas des failittes de gm et chrysler, etc etc).

  21. Avatar de jacques
    jacques

    Mise a jour : version chinoise du prix du phosphore pour les engrais . Ce n’est pas la valeur des engrais agricoles qui fait leur prix, c’est ce que l’on peut tirer des taxes d’exportation en justifiant une lutte contre la pollution.C’est l’exploitation verte par les rouges. Gonflés mais ils apprennent vite.

  22. Avatar de John
    John

    Why do they keep on having children in this situation i would not consider having kids

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