Schumpeter et la « création monétaire » par les banques commerciales

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Comme je termine la rédaction de mon livre sur « L’argent », j’explore l’histoire de la pensée économique à la recherche des origines des deux thèses qui s’opposent sur la possibilité ou non pour les banques commerciales de « créer de la monnaie ex-nihilo ». La question a plusieurs aspects secondaires comme on s’en souvient, l’un d’eux étant de savoir s’il vaut mieux considérer que la « monnaie bancaire », constituée de reconnaissances de dette, constitue à proprement de la « monnaie » où s’il s’agit d’un produit sui generis. Je rappelle que je défends la seconde position sur la base du fait que les reconnaissances de dette étant soumises à un risque de non-remboursement valent toujours moins que leur valeur nominale, et tout particulièrement en période de crise, comme aujourd’hui.

Les trois volumes de l’Histoire de l’analyse économique de Joseph A, Schumpeter, publiée en 1954 et traduite en français chez Gallimard en 1983, offre de nombreux éléments de réponse, sinon tous ceux que l’on pourrait souhaiter.

Sur le fait d’assimiler ou non numéraire et reconnaissances de dette comme autant de types de « monnaie », Schumpeter note ceci :

En premier lieu, la loi ne met pas sur le même plan les différents types de moyens de paiement. Elle stipule que la monnaie à cours légal ne peut pas être refusée, ce qu’elle ne fait pas pour une lettre de change acceptée et endossée. Pour un esprit à tournure juridique, les deux choses ne peuvent être en aucune façon « considérées comme identiques » puisque l’instrument de crédit est dans sa forme une créance payable en monnaie. Ensuite, dans le même ordre d’idées, la « monnaie » et les « titres de crédit » (là il faut encore faire une distinction entre les différentes formes de « titres de crédit ») ne peuvent dans la pratique être utilisés indifféremment en toutes circonstances. Ils ne peuvent pas se substituer parfaitement les uns aux autres : la monnaie à cours légal est un moyen universel de paiement, les billets de banque et les dépôts sont acceptés un peu moins largement ; la lettre de change acceptée et endossée peut seulement circuler dans un cercle relativement restreint d’hommes d’affaires. Et sur le plan historique, dans la plupart des cas, seule la monnaie à cours légal est reconnue comme étant l’ultime monnaie de réserve du système bancaire » (Tome II : 454-455).

Le climat général au XVIIIe siècle, note Schumpeter à plusieurs reprises, était de distinguer soigneusement ces différents moyens de paiement. Le fait de les assimiler tous sous le nom unique de « monnaie » est une innovation dans la pensée économique datant du début du XIXe siècle, proposée par Henry Thornton (1760-1815). Schumpeter la caractérise ainsi : « Et c’est pourquoi Thornton a accompli une œuvre analytique remarquable en envisageant la possibilité de considérer les différents moyens de paiements, à un certain niveau d’abstraction, comme étant semblables dans leur essence » (ibid.).

Sur l’idée que les banques commerciales « créent de la monnaie ex nihilo », Schumpeter explique sa genèse de la manière suivante. Après avoir décrit le mécanisme des réserves fractionnaires qui permet aux banques de prêter la plus grande partie de l’argent déposé sur les comptes à vue de ses clients, il explique que ce mécanisme permet à la monnaie de circuler du coup à une certaine vitesse, mais il constate que cette vitesse n’affecte pas « l’habitude qu’ont les gens de détenir certaines sommes de ce qu’ils considèrent comme argent comptant, comme argent liquide » (ibid.), et il ajoute :

Aussi peut-il paraître plus naturel de dire que les banquiers augmentent non pas la vitesse mais la quantité de la monnaie – ou des moyens de paiement qui, en de certaines limites, font aussi bien office de monnaie, si l’on souhaite réserver ce terme pour les pièces de monnaie, ou pour les pièces plus le papier d’État » (Tome I : 445).

Ce que dit Schumpeter dans ce passage est parfaitement clair : il suggère qu’il serait « plus naturel » – ce sont ses propres termes – d’évoquer la vitesse de circulation de la monnaie comme une augmentation de sa quantité. Il clarifie ce qu’il veut dire quelques lignes plus bas, quand il ajoute que

… les emprunteurs ont véritablement le sentiment de disposer de moyens liquides qui sont, normalement, tout aussi bons que la monnaie. On ne dit plus que les banques « prêtent leurs dépôts » ou l’« argent des autres », mais qu’elles « créent » des dépôts ou des billets de banque ; elles paraissent fabriquer la monnaie plutôt qu’en augmenter la vitesse… (ibid.)

On relèvera plusieurs choses dans ce passage. Tout d’abord que Schumpeter dit de ces moyens de paiement que sont les reconnaissances de dette qu’ils sont « … normalement aussi bons que la monnaie ». C’est précisément parce que leur valeur s’écarte de celle de l’argent – et tout particulièrement en période « anormale » – que je propose, à l’instar des auteurs anciens de les distinguer soigneusement.

Notons aussi que dans le morceau de phrase « les emprunteurs ont véritablement le sentiment », Schumpeter cesse de parler du mécanisme réel pour s’intéresser à sa représentation subjective par les acteurs, cette dernière devant, selon lui, primer. Ceci rappelle le passage d’un livre de Maurice Allais que je citais dans Le monde enchanté de Maurice Allais où il est fait grand cas par l’auteur du fait que, et le déposant et l’emprunteur qui s’est vu prêter l’argent qui se trouvait sur le compte à vue du déposant, « considèrent » que le même argent leur appartient.

Notons enfin que Schumpeter dit bien que la notion de « création monétaire » est introduite pour refléter le sentiment psychologique des acteurs impliqués plutôt que pour décrire de manière objective le processus réellement à l’œuvre : les banques « … paraissent fabriquer la monnaie plutôt qu’en augmenter la vitesse ». Le mot « paraisse » lève toute équivoque : la notion de « création monétaire » est donc une simple métaphore introduite pour mieux exprimer le sentiment des déposants et des emprunteurs que le concept de « vitesse de circulation », qui lui constitue la véritable description du processus actif.

Un peu plus loin dans le même Tome 1 de l’Histoire de la pensée économique, Schumpeter introduit la proposition qui devait faire florès que « ce ne sont pas les dépôts qui créent les crédits mais les crédits qui créent les dépôts » (Tome I : 446). Sa démonstration ici est à ce point surprenante qu’elle mérite un développement séparé qui fera l’objet d’un prochain billet.

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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194 réponses à “Schumpeter et la « création monétaire » par les banques commerciales”

  1. Avatar de logique
    logique

    @johannes finckh,

    Ce coup ci je ne suis pas du tout d’accord avec vos propos. Afin de trouver un terrain d’enttente je vous propose de répondre le plus clairement possible a ses 2 questions.

    1) comment expliquer l’augmentation de la masse monnaitaire, si les banques ne créer pas de monnaie.

    2) comment expliquez vous la dévaluation monnaitaire, sans augmentation de la masse monnaitaire.

    Si la masse monnaitaire restait stable, il n’y aura pas de devellopement rapide et peux d’investissement a moyen et long terme, par manque de moyen (la c’est un jeux de mot). Il faut donc bien que cette argent soit créer un un momment ou un autre.

    3) comment peut ont créer de l’argent ???????

  2. Avatar de johannes finckh

    @logique:
    1)Il ne me semble pas avoir écrit qu’il n’y a pas d’augmentation de masse monétaire! Simplement, quand il y a augmentation monétaire supérieure à l’augmentation de la production, nous aurons des évolutions inflationnistes. Et ces inflations proviennent, selon moi, toujours d’une inadéquation de la monnaie CENTRALE émise en trop grande quantité! dans ce cas, l’inflation peut s’autoentretenir pendant un temps en augmentant en même temps la vitesse de changement de main de la monnaie (vitesse de circulation)
    2)Nous sommes d’accord, la dévaluation monétaire provient bien d’une augmentation excessive de masse monétaire, mais je précise: de monnaie CENTRALE! et de celle distribuée en revenu des ménages!
    Il est vrai aussi que la (légère) pression inflationniste (l’objectif de 2% d’inflation de la BCE) a contribué souvent à maintenir la monnaie en circulation convenablement,mais, je dis aussi que la BCE n’a pas complètement les moyens de ses objectifs et, en cas de tendance accrue à la thésaurisation (comme actuellement), elle doit accroître fortement la quantité de monnaie centrale émise, sans vraiment trop savoir où cela mène!
    3)on crée l’argent en imprimant de billets et en frappant des pièces! Par ailleurs, en augmentant (en échange d’actifs toxiques ou de RIEN!) les comptes courants des banques à la banque centrale, celles-ci accédent, pour leurs client, à autant de liquide que demandé! Je dis que la création monétaire répond à une dotation en fonction d’un niveau de prix que la banque centrale tente de maintenir stable: La valeur d’une monnaie est son pouvoir d’achat!

  3. Avatar de johannes finckh

    @logique (encore):
    Je maintiens donc: pas de création monétaire par les banques, mais seulement par la banque centrale! Même s’il est exact que la banque centrale agit quelque peu contrainte pour éviter des crises systémiques, surtouen ce moment!
    jf

  4. Avatar de Moi
    Moi

    @Anne J. : « Personne n’a jamais soutenu que les banques commerciales pouvaient créer de la monnaie banque centrale…  »

    Non, mais beaucoup confondent monnaie (fiduciaire) et monnaie (scripturale). Et s’imaginent qu’il y a assez de monnaie fiduciaire pour tout ce qui est détenu en monnaie scripturale. Si la musique s’arrête subitement, il faudra vite se dépêcher de trouver une chaise pour s’asseoir…

  5. Avatar de johannes finckh

    @anneJ:
    oui, je connais ce document, et il est révélateur que ce soit natixis, la pire des banques, qui ait publié cela! aucune banque n’a perdu autant que natixis, et ses actionnaires avec!
    Ceci dit, ce n’est pas le problème de fond!
    Le fond est que toute cette histoire du multiplicateur n’a aucune pertinence pratique! Il faudra bien que les économistes cessent de parler si ésotérique et inepte!
    Le fait que les dépôts en monnae centrale « génèrent », en apparence et statitistiquement, moins de « monnaie de crédit » vient tout simplement du fait que la monnaie centrale est davantage RETENUE par ceux qui se méfient, autrement par ceux qui ont perdu confiance!
    On peut dire que les dépôts des banques sur les comptes de la banques centrale sont, en fait, des sommes (considérables!) véritablement gelées (comme disait DSK) et, en fait, n’existent pas réellement comme monnaie circulante, mais seulement comme un potentiel assez dangéreux d’une future hyperinflation (un peu comme la neige qui déboulerait en avalanche!).
    S’ajoute à cela des sommes non négligeables thésaurisées par certains fortunés, tout bonnement parce qu’ils préfèrent diversifier leurs placements et qu’une telle attente liquide fait partie de leur réflexes de sécurité!
    Autrement dit, ce que le document natixis ne peut pas montrer, c’est qu’en fait, la masse circulante n’a guère beaucoup augmentée, et elle est, en plus, contrebalancée par une diminution de la vitesse de circulation monétaire, hose qui s’observe dans le fait de la baisse de la consommation des ménages en raison de leurs revenus en baisse!
    Je ne sais pas si cela finira en déflation comme au Japon et à quel moment cela basculera vers une hyperinflation!
    jf

    Pour ce qui est des « prêts non performants et des dépréciations des actifs », il est un peu tard pour y penser, ne croyez-vous pas?
    Tout bonnement, ces risques ont été pris par natixis notamment, et les investisseurs dans natixis (dont moi via la caisse d’épargne, hélàs et parce que j’ai été grugé comme beaucoup d’autres!), ne récupèreront JAMAIS leurs pertes, cela est évident!
    Cette épargne placée dans natixis est donc bel et bien fichue, quelles que soient les commentaires débiles de natixis!

  6. Avatar de johannes finckh

    @clownblanc:
    continuez ainsi, vous irez loin! je rappelle que la banque ne prête que ce qu’elle emprunte à son tour, disons, dans un mouvement simultané:
    Pourquoi le fait que certains placent leur argent (les prêteurs), via les banques, auprès d’autres qui le dépensent à leur place (les emprunteurs) augmenterait la masses monétaire ou créerait ne serait-ce un centime?
    Et ce n’est pas parce que c’est rabaché jusqu’à la nausée par les universités que cela devient vrai!
    On a dit cela aussi de la terre quand on l’a crue plate!
    jf

  7. Avatar de johannes finckh

    @clownblanc:
    sarkozy peut bien lancer son emprunt, même à 6%, il n’est pas certain qu’il trouve à le placer si facilement, car, en proposant 6% pour un pays comme la France, cela signe déjà à quel point la faillite est proche!

  8. Avatar de logique
    logique

    @johannes finckh,

    Je pense avoir saisie votre discours. C’est d’ailleurs vous qui avez raison si j’ais compris que pour vous, les banques de commerces ne crée pas plus de monnaie crédit que ne l’autorise la banque centrale. Dans se cas chaque crédit devrait être référenécé a la banque centrale. Est ci c’est le cas, j’espère qu’ils savent bien compter ……

  9. Avatar de johannes finckh

    @logique:

    Vous n’avez, hélàs, pas tout saisi mais vous êtes surement sur la bonne voie!
    Les banques commerciales distribuent autant de crédit qu’elles peuvent et se fichent pas mal de la banque centrale!
    En effet, tant que les banques commerciales peuvent prêter mieux qu’elles n’empruntent, elles vont faire des profit et ne s’en priveront pas! Je rappelle que c’est leur métier!
    Tout ce que l’on appelle “règles” fractionnaires”, “multiplicateur de crédit” et autres remarques, elles ne s’en soucient guère, comme nous l’avons vu ces dernières années!
    Et les banques ont agi comme elles ont agi parce que les volumes à placer (les dépôts) étaient surabondants jusqu’au milieu de l’année 2007. Ceci explique aussi pourquoi elles ont pris de tels risques en prêtant y comprs à des insolvables! En imaginant que les actifs, immobiliers américains notamment, allaient toujours s’apprécier…
    Mais, je répète, en prêtant tout cela, pas un centime de monnaie n’est créé, la titrisation de la dette le prouve amplement: les petits épargnants (et y compris les pigeons de natixis!) ont réellement refinancé largement. Ce qui posait problème à certaines banques c’est qu’au milieu de 2007, ces actifs “pourris” sont devenus invendables, et les banques ont dû les financer avec leurs fonds propres, et l’insolvabilité des très grandes banques menaçait en 2008, comme nous l’avons vu!
    D’où la Fed dans le rôle du “pompier” pompe à fric garantissant CONTRAINTE ET FORCEE ET APRES COUP en restaurant les fonds propres des banques à guichet ouvert quasiment, car les banques ne se faisaient plus confiance entre elles, vous vous souvenez?
    Où, dans ce scénario, y aurait-il une place possible pour cette aventureuse hypothèse de la création monétaire via la crédit bancaire?
    Il reste que les économistes doivent absolument foutre à la poubelle 100 ans de formation universitaire qui les a rendus si abrutis qu’ils ne saisissent plus des correlations simples!
    Qu’on me dise que je suis simpliste, je le revendique, en effet, mais qu’on me prouve comment une banque fait faillite alors qu’elle pourrait créer de la monnaie! Justement, elle ne crée pas de monnaie, c’est pourquoi elle peut faire faillite tout à fait en entraînant une crise systémique sans l’intervention centrale!

    Et c’est pourquoi je dis que la banque centrale a aussi parfaitement les moyens d’intervenir autrement et plus directement en émettant une monnaie anticrise qui irriguerait instantanément l’économe de monnaie nouvelle!
    Cette façon de faire autoriserait les faillites de se faire plus ou moins librement, mais empêcherait la crise systémique!
    Car la crise systémique n’est pas la conséquence directe d’une faillite d’une banque, même géante, mais seulement la conséquence de la crise de confiance qui est la conséquence d’une telle faillite menaçante.
    La monnaie anticrise, “crise de confiance ou pas”, chercherait toujours à se placer dans l’économie, car les “frais de garde” dont elle est grevée l’empêche d’être VALEUR REFUGE ULTIME!
    E c’est exactement l’effet qu’il faut obtenir pour que la monnaie circule comme il faut!
    Je répète: la crise de confiance est une autre façon de dire que la monnaie est “bloquée”, “gelée”, “thrombosée”, au niveu même de la banque centrale, et qu’elle ne circule effectivement pas!
    Et cette situation permet de calculer aux économistes de natixis et autres imbéciles un multiplicateur du crédit à la baisse!
    Ce qui prouve que l’on peut toujours appliquer des calculs savants à quelque chose comme on veut sans que cela fasse sens!
    On peut aussi additionner des pommes et des poires, mais dès le CP, c’est interdit!
    jf

  10. Avatar de Allfeel
    Allfeel

    @Johan finch
    La monnaie anticrise m’inquiète :Les valeurs refuges on les trouve partout en spéculant sur les matières premières
    Pour qu’une monnaie anticrise fonctionne il faudrait interdire toute alternative a l’utilisation de cette monnaie.
    Il faudrait nationnaliser toutes les matières premières, et fermer les bourses (car les détenteurs d’actions pourraient devenir encore plus riche tres vite dans une économie dopée a la monnaie anticrise ) Les monnaies alternatives et les valeurs refuges se créeraient d’elles meme. La raison d’exister des monnaies c’est la conservation de valeur et la rémunération du capital
    sinon , on s’en passe et on commece a faire du troc, et des échanges de services pour éviter la perte de valeur dans le temps.
    Et des banques d’échanges de services voient tres vite le jour et l’économie quantifiable (pib,pnb, etc )disparait.
    Donc il faudrait aussi interdire l’échange de services ,une police économique serait a mon avis nécessaire pour surveiller tout ca,
    valoriser la délation sous toute ses formes serait une bonne solution….

  11. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @johannes finckh

    Le fond de l’affaire c’est que vous n’avez absolument pas compris que TOUTE la monnaie scripturale – monnaie/dette – de faible illiquidité (comptabilisée M1) n’est QUE du crédit bancaire en quantité 4,6 fois plus importante que que la monnaie fiduciaire centrale. (DAV = 3417 G€, pour Monnaie banque centrale = 740 )
    Et si on accepte d’intégrer un monnaie moins « liquide » (utilisable dans un délai maximum de 2 ans), on obtient cette fois un multiplicateur de 11,7 ( M3 scriptural = 8687, monnaie banque centrale toujours = 740)

    Même lorsque les banques jouent un rôle d’intermédiaires entre l’épargne existante et de nouveaux emprunteur (40 à 50% de leurs octrois de prêts de mémoire), cette monnaie prêtée (l’épargne) vient bien, ex ante, d’une création monétaire par un crédit d’une quelconque banque dans le monde, crédit qui sera un jour remboursé et remplacé par un autre (sauf contraction, tragique pour les banques, de la masse monétaire ), puisque seules les banques commerciales disposent du droit de créer la monnaie scripturale par le crédit.

    Bien évidemment une banque ne peut pas se faire crédit à elle même et augmenter sa propre trésorerie par émission de monnaie/crédit (oubliez cet argument ridicule..)

    Mais bon, vous pouvez toujours croire que vous êtes seul à détenir « la vérité » et que les banquiers et universitaires n’écrivent que des sottises …Mais même Schumpeter, cité dans ce billet de Paul ne dit pas l’inverse en ce qui concerne la création de moyens de crédits (et donc monétaires) scripturaux par le système bancaire privé… ensuite, on peut bien discuter de la « solidité » (légale) de ces monnaies et des différents moyens de paiement.

    amen 🙂

  12. Avatar de johannes finckh

    @ Anne.J: vous écrivez:
    « Même lorsque les banques jouent un rôle d’intermédiaires entre l’épargne existante et de nouveaux emprunteur (40 à 50% de leurs octrois de prêts de mémoire), cette monnaie prêtée (l’épargne) vient bien, ex ante, d’une création monétaire par un crédit d’une quelconque banque dans le monde, crédit qui sera un jour remboursé et remplacé par un autre (sauf contraction, tragique pour les banques, de la masse monétaire ), puisque seules les banques commerciales disposent du droit de créer la monnaie scripturale par le crédit.  »

    Réponse, jf:
    L’épargne vient, à mon sens, de l’épargnant!
    Les banques n’accordent un crédit à l’emprunteur que si celui-ci présente des sécurités suffisantes, en principe! Quand les prêts hypothécaires de type subprime avaient été mis en place, la supposée « sécurité », quelque peu absurde et sacandaleuse, était la hausse continue des valeurs immobilières US!
    Il n’y a donc jamais, un « ex ante » d’une « création monétaire par le crédit d’un quelqconque banque! » Cette affirmation ne repose sur aucune réalité pratique ni concrète!
    je maintiens, à tout moment, tous les jours en fait (via les compensations si nécessaire!) tous les crédits sont refinancés par l’épargne, et pas seulement 40 ou 50%! Je ne vois pas comment on peut affirmer autre chose!
    Et les avoirs des épargnants dépassent, évidemment, de loin, la monnaie circulante en volume!
    Mais les voirs monétaires NE SONT PAS MONNAIE quoi qu’on puisse entendre et lire là-dessus!
    Toutes ces notions d’agrégats monétaires (M1,M2,M3,Mx…) sont des construction théoriques inutiles!
    La contrepartie de l’épargne sont des richesses réellement créées.
    Par conséquent, quand les actifs se déprécient, les banques peuvent moins bien se refinancer en vendant ou en gageant leus actifs! Et ce sont les richesses réellement créées qui se trouvent dépréciées en valeur monétaire!
    Du coup, les épargnants détenant ces « valeurs » sont appauvris, évidemment!
    Cela est tellement vrai que même le refinancement des actifs « toxiques » via les banques centrales ne relance pas réellement beaucoup, alors qu’il s’agit, là, de création demonnaie centrale nette (ex nihilo, peut-on dire, car les actifs, de l’aveu même de natixis, sont « dépréciés », ce qui est un euphémisme quand il s’agit d’une action de natixis vendue à 20 qui ne vaut plus que 1!) et quand les titres subprimes et même, maintenant le T-bonds, se déprécient sur le marché.
    Quant à la contraction monétaire « tragique pour les banques », nous y sommes bel et bien, car les épargnants ont très fanchement développé une forte préférence pour la liquidité, pour m’exprimer comme Keynes.

    Et, encore une fois, répondez en quoi s’agit-il de création monétaire quand une banque accorde un crédit???
    Cela veut toujours dire que l’emprunteurs achète ou invesit dans des actifs ou des biens de consommation qu’il trouve sur le marché et que d’autres lui vendent! De plus, ces actifs et biens sont ceux que le prêteur ne détient pas ou plus, puisqu’il les a vendus!
    Il n’y a pas d’augmentation de revenu disponible via le crédit, car le revenu augmenté de l’emprunteur est strictement du même montant que le revenu diminué du prêteur, au moment du prêt, bien sûr!

    On trouve d’autre sottises dites à l’université et par les commentateurs économiques!
    Ainsi, on souhaite que les particuliers désépargnent pour relancer la consommation et mettre moins d’argent de côté!
    Je dis que de tels propos trahissent une totale incompréhension de la réalité économique!
    Il n’y a pas, macroéconomiquement parlant, d’épargne, car cette épargne corresopnd à tout moment à autant de dettes!
    Alors, si les épargnants consomment davantage, ils prêtent moins, et la consommation globale reste la même!
    J’ai entendu ce matin même que les consommateurs américains ont accru leur consommation en mai de 0,3%, ce qui est interprêté comme un bon signe (pourquoi pas!), mais, les commentateurs déplorent qu’en même temps leurs revenus, ayant augmenté de plus d’un pour cent, ont donc davantage épargné encore!
    Possible, les américains se déendetteraient ainsi vis à vis du reste du monde (très légèrement?) ou alors, les commentateurs confondent, comme c’est habituel aussi, épargne et rétention de monnaie!

    Par contre, ce qui fait chuter la consommation, c’est la non-consommation, autrement dit, la rétention de la monnaie ou, comme vous dites, la « contraction de la masse monétaire »! Celle-ci se contracte déjà quand la vitesse de circulation diminue, car, en changeant moins souvent de main, la monnaie achète moins!

    La relation entre épargne et rétention (ou thésaurisation ou préférence pour la liquidité) est évidemment la dite « prime pour la liquidité »que les banques versent, sous forme d’intérêts d’épargne, car, sinon, la « contraction de la masse monétaire » serait autrement violente!

    Une autre relation existe: la monnaie retenue n’est pas disponible pour les cédits!
    Peu importe qu’elle est retenue à la banque centrale sous forme de réserves fractionnaires ou dans les coffres forts!
    Et c’est bien ainsi que les économistes trouvent une baisse du dit multiplicateur du crédit!

    Je ne suis pas le « seul » à dire tout cela, mais j’admets que je suis très minoritaire et que j’aurais un zéro à la fac!

    vous dites, et nous sommes d’accord!:
    « Bien évidemment une banque ne peut pas se faire crédit à elle même et augmenter sa propre trésorerie par émission de monnaie/crédit (oubliez cet argument ridicule..) »
    J’irai plus loin: en cas de « crise de confiance » entre les banques, les autres banques ne peuvent pas, non plus, « créer » cette trésorerie pour ls autres banques! Seule la banque centrale peut le faire et l’a largement fait, avec l’efficacité toute relative!
    Car ces créations de monnaie centrale n’ont pas (ou pas encore) généré des revenus supplémentaires ni une circulation monétaire accélérée, a consommation rest donc en berne du fait que les revenus n’ont pas augmenté!
    Ce qui fait que, au Japon notamment, malgré le refinancement central illimité, vit une DEFLATION!
    Et que cela pourrait bien nous arriver!

    On pourrait donc théoriser sur le fait que la monnaie réellement circulante équivaut à celle qui fait acheter via les revenus (qui « reviennent » mensuellement par exemple!).

    Et là, notamment les hauts revenus, sont largement retenus via la thésaurisation moyennant, ils ne génèrent pas assez de prêts!

    Si je rejette si violemment la création de monnaie via le crédit bancaire, je le fais parce que cette hypothèse est totalement inutile et source de confusion pour bien articuler ce qui se passe réellement!

    Cette hypothèse reste une petition de principe qui ne peut être étayée sérieusement malgré la gigantesque masse des publications en ce sens!

    J’espère que vous sentez que derrière mon « simplisme » se révèlent d’autres distinctions plutôt subtiles qui écrivent une histoire monétaire fort différente!

    Je vous invite vraiment à lire Helmut Creutz (le syndrome de la monnaie, paru chez économica en décembre 2008,traduit de l’allemand)
    et Silvio Gesell (l’ordre économique naturel), vous découvrirez un autre monde, un moyen de mettre l’économie monétaire à l’endroit!
    Je me ferai un plaisir de vous envoyer, gratis et à mes frais, l’ouvrage de Gesell,publié en français en 1948,traduit de l’allemand, et dont j’ai encore quelque exemplres à ma disposition!
    Envoyez-moi un mail dans ce cas: johannes.finckh@wanadoo.fr

  13. Avatar de fujisan

    @johannes finckh

    Les banques commerciales distribuent autant de crédit qu’elles peuvent et se fichent pas mal de la banque centrale!
    En effet, tant que les banques commerciales peuvent prêter mieux qu’elles n’empruntent, elles vont faire des profit et ne s’en priveront pas! Je rappelle que c’est leur métier!
    Tout ce que l’on appelle “règles” fractionnaires”, “multiplicateur de crédit” et autres remarques, elles ne s’en soucient guère, comme nous l’avons vu ces dernières années!

    Jusqu’ici nous sommes d’accord. De même que les banques se fichent des ratios de solvabilité, règles comptables, qui sont d’ailleurs encore plus assouplies maintenant.

    Et les banques ont agi comme elles ont agi parce que les volumes à placer (les dépôts) étaient surabondants jusqu’au milieu de l’année 2007. Ceci explique aussi pourquoi elles ont pris de tels risques en prêtant y comprs à des insolvables! En imaginant que les actifs, immobiliers américains notamment, allaient toujours s’apprécier…
    Mais, je répète, en prêtant tout cela, pas un centime de monnaie n’est créé, la titrisation de la dette le prouve amplement: les petits épargnants (et y compris les pigeons de natixis!) ont réellement refinancé largement. Ce qui posait problème à certaines banques c’est qu’au milieu de 2007, ces actifs “pourris” sont devenus invendables, et les banques ont dû les financer avec leurs fonds propres, et l’insolvabilité des très grandes banques menaçait en 2008, comme nous l’avons vu!

    Là plus d’accord, mais plus du tout. Vous niez encore et toujours la réalité. Les banques se fichent bien de savoir si elles ont assez de dépôts avant d’accorder un prêt. Jamais un banquier ne va dire « Désolé, je vous accorde ce prêt mais je n’ai pas assez d’argent en dépôt en ce moment. Revenez plus tard quand suffisemment de clients auront déposé assez d’argent dans notre banque. » Les banques commerciales créent bel et bien les dépôts quand elles accordent un crédit, c’est une simple écriture comptable. Ensuite elles s’arrangent pour assurer la liquidité, satisfaire aux exigences de réserve, solvabilité… Et les banques centrales sont bien obligées de suivre le mouvement, assurer la liquidité au besoin, augmenter les réserves de banques commerciales… Les banques centrales vont exiger que la situation soit régularisée, mais elle ne vont pas obliger les banques commerciales d’annuler des crédits qu’elles auraient accordé en trop grand nombre sous prétexte qu’elles ne satisfont plus aux exigences de réserve ou solvabilité.

    Les causes de la surabondance de dépôts sont: 1/ les banques commerciales qui accordent trop de crédits et donc trop de dépôts. 2/ les taux des banques centrales qui sont maintenus trop bas trop longtemps, rendant le crédit « trop facile ».

    La titrisation n’est que la Pierre Philosophale qui a permis aux banques de transmuter le plomb en or (subprime en titres AAA). Leur permettre de se débarasser des risques auprès des investisseurs. Leur permettre de tromper les investisseurs, de cacher les risques sous-jacent. Donner l’illusion qu’un placement à haut rendement peut être sans risques. Leur permettre de rendre liquides des crédits hypothécaires illiquides.

    Ne confondez pas non plus liquidité et solvabilité. Une banque peut-être solvable, mais manquer de liquidités. La raison en est toute simple, ses crédits sont à LT, alors que ses dépôts sont à CT. Si trop de clients retirent leurs dépôts (bank run), elle manque de liquidités quelle que soit sa solvabilité, la « qualité » de ses crédits.

  14. Avatar de Oppossùm
    Oppossùm

    @ JF
    C’est vrai qu’utilser l’argument : « qu’on me prouve comment une banque fait faillite alors qu’elle pourrait créer de la monnaie! » pour démontrer que ce ne sont pas elles qui créent la monnaie … montre surtout que vous avez une très mauvaise conception du ex-nihilo tel qu’il est concu par ses partisans.

    D’ailleurs si les banques ne pouvaient faire « faillite » dans le système ex-nihilo tel que vous vous le concevez, alors dans votre système à vous, où seule l’institution étatique ou para-étatique possède et concentre le pouvoir ex-nihilo au travers de l’emission de monnaie fiduciaire, et bien dans ce système là , les ETATS ne pourraient jamais faire faillite.

    Or les états font faillite, même s’ils ne disparaissent pas alors contrairement aux institutions privés.

  15. Avatar de nadine
    nadine

    @LeClownBlanc

    Bonjour,
    J’ai bien lu votre commentaire intéressant, cependant juste quelques précisions: pour le créancier-déposant je dis presque la même chose que vous puisque que j’écris que lorsqu’un client fait un dépôt la banque utilise la base monétaire correspondante si elle existe! car ce que vous oubliez de préciser c’est que si le chèque que je dépose provient de ma banque je ne vois vraiment pas ce que je « prête » à celle ci, idem si mon chèque est compensé par un autre chèque. C’est tellement vrai que la base monétaire de la zone euros ne représente que 11,7% environ (en prenant les chiffres d’Anne) du montant de l’ensemble des dépôts de la zone Euros.
    J’ajoute que ce qui me surprend dans votre commentaire c’est que vous ne différentiez pas monnaie scripturale de monnaie centrale ce qui caricature un peu votre propos et embrouille les esprits.

    Plus loin vous écrivez: « Quant à la monnaie centrale c’est la dernière des préoccupations en la matière »
    D’un point de vue « poetico-clownesque » vous avez sans doute raison mais c’est un peu exagéré.

    Mais tout ceci vous le savez.
    Alors on est d’accord.

    Bonne journée.

  16. Avatar de johannes finckh

    @alfeel
    Je vous démontre facilement que vous avez tort!
    Il est vrai que d’autres valeur refuges existent, mais celle-ci ne sont pas monnaie, justement!
    A ce mment-là,elles n’auront pas le même impact critique que quand il s’agit de la monnaie elle-même!
    Ceci dit, je ne suis pas contre le principe de taxer convenablement les ressources natuirelles, afin de géner la spéculation effrénée.
    Cela concerne en premier lieu la propriété foncière et les richesses du soussol, mais je vous en dirai plus ultérieurement, car mon petit-foils est arrivé!
    jf

  17. Avatar de Paul Jorion

    @ fujisan

    Jamais un banquier ne va dire “Désolé, je vous accorde ce prêt mais je n’ai pas assez d’argent en dépôt en ce moment. Revenez plus tard quand suffisemment de clients auront déposé assez d’argent dans notre banque.”

    Qu’est-ce qui vous fait croire ça ? C’est arrivé tous les jours durant la bulle de l’immobilier résidentiel américain, c’est ce qui a poussé IndyMac et Countrywide à se lancer comme des fous dans l’émission de certificats de dépôts et d’offrir des taux qui semblaient « irréalistes » aux banques commerciales mais qui pour elles étaient « faisables » dans le contexte de bulle. Ne me dites pas « Ce n’est pas vrai », je vous répondrais : « J’étais là ! »

    Les banques commerciales créent bel et bien les dépôts quand elles accordent un crédit, c’est une simple écriture comptable.

    Faux : l’écriture comptable n’est qu’une … écriture comptable. Si elle prétend enregistrer une opération qui n’a pas eu lieu elle est frauduleuse, c’est simple.

  18. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @J.F. : Et, encore une fois, répondez en quoi s’agit-il de création monétaire quand une banque accorde un crédit???

    J’arrête ici la discussion sans trop d’espoir de vous faire comprendre que lorsqu’une banque accorde un crédit, elle crée (« elle peut créer » si l’épargne disponible est insuffisante) dans « sa » monnaie (simplement à partir d’un engagement, d’une caution ou d’un actif présent ou futur sur lequel elle prendra une hypothèque à son profit) le montant qu’elle va prêter à l’emprunteur, simplement en augmentant à du concurrence le montant du compte curant de son emprunteur, qui pourra ensuite faire ce qu’il veut de ce qui, à ce moment là, est devenu son argent (scriptural)… la banque, évidemment, espère toujours que la plus grosse partie de cette monnaie que l’emprunteur va dépenser se retrouvera dans ses compte, auprès de ses propres clients (déterminé par la part de marché de la banque), et non pas sur les comptes de ses concurrents, ce qui l’obligerait à compenser en monnaie centrale qu’elle devrait se procurer (ahhh, s’il ‘y avait qu’un seul réseau banque commerciale, comme tout serait simple…)

    Ite missa est 🙂

  19. Avatar de fujisan

    @Paul Jorion
    Bien sûr que je vous crois!

    J’imagine que c’était exacerbé par la spécialisation de IndyMac et Countrywide dans l’immobilier. Que n’étant pas de grandes banques universelles avec assez de déposants, elles ont du faire face à pénurie de liquidités. Normalement, cela aurait du flasher tout rouge dans le milieu financier…

    Oui bien sûr, les banques ne peuvent pas faire vraiment n’importe quoi. Mais si une écriture comptable prétend enregistrer une opération frauduleuse? Et il y en a eu pas mal d’après ce que je sais: fausses déclarations de revenus, parfois modifiées après coup par les courtiers…

    Je parlais du fonctionnement des banques en temps « normal », ici on est dans la folie humaine.
    « Je peux calculer le mouvement des corps célestes, mais pas la folie des gens. » Sir Isaac Newton. A qui on doit la gravitation universelle et le calcul infinitésimal (pas le seul), mais qui a perdu plus de 20 000 livres à l’éclatement de la bulle des mers du Sud.

  20. Avatar de johannes finckh

    @ anne.J:
    Aucune chance de me convaincre avc ce que vous avez écrit là!
    Tout crédit est toujours instantanément refinançable, on ne sort pas de là! Sinon, il n’est pas accordé comme le rappelle Paul Jorion!
    La « caution d’un actif présent ou d’une hypothèque » implique, justement, que la banque trouve, en échange d’un tel papier, de l’argent frais!
    Cela me rappelle qu’il y a une autreidée absurde à la fac: la « monétisation » des actifs!
    Il s’agit de la ventez ou d’un prêt de monnaie sur un actif gagé (à la BC par exemple), mais on n’aencore jamais vu se transformer une maison en billets de banque ni en ligne de compte!
    Il n’y a tout simplement rien à comprendre de plus!
    jf

    @ Paul: merci de m’apporter du soutien, je me sens moins « seul » comme dit Anne.J

    Je suis convaincu qu’Anne.J est une belle femme à qui on prête rien que pour ses beaux yeux (j’imagine!!

  21. Avatar de johannes finckh

    @fujisan: je vous mets une lettre de helmut Creutz publié dans la süddeutsche Zeitung en octobre 2008 et que j’ai traduite qui indique que las banques ne pouvaient pas, dans les années 50 ou 60, prêter autant qu’aujourd’hui, simplement parce qu’elles avaient beaucoup moins de dépôts:Lettre adressée par Helmut Creutz, spécialiste de l’analyse monétaire (orientation gesellienne), aux grands quotidiens allemands, publiée le 16 octobre 2008 dans la Süddeutsche Zeitung), traduction française par Johannes Finckh, Bordeaux

    Les causes déclenchantes et les arrière-fonds de ces événements, à savoir l’accroissement surdimensionné des fortunes financières, n’ont été mentionnés à aucun endroit dans la Süddeutsche Zeitung (ndt.: quotidien de Munich à diffusion nationale en Allemagne), en dépit de toute l’exhaustivité des excellents rapports et commentaires publiés au sujet de la crise financière et bancaire . Ainsi les fortunes financières ont, par exemple en Allemagne doublé tous les dix ans depuis 1950, et elles ont donc été multipliées -soustraction faite de l’inflation- jusqu’en 2005 par 45, tandis que le PIB national réel n’a été multiplié « que » par huit! Ou, autrement dit: Au début des années 50, le montant des fortunes financières se situait à deux tiers du PINB, et elles ont, entre temps, atteint le le facteur multiple de 3,2 du PIB (actuel). Du fait des ces evolutions différentielles, il fallait, jusque dans les années 60, encore attendre souvent longtemps le versement des crédits, et ceux-ci seulement par fractions mensuelles. Depuis, la situation s’est inversée: Puisque les fortunes monétaires constamment croissantes ne pouvaient plus être placées sur les marchés normaux, les banques se voyaient toujours davantage contraintes, depuis la fin des années 80, des placer les avoirs des épargnants d’une façon spéculative et de plus en plus risquée, c’est-à-dire avec des méthodes affairistes auxquelles nous devons les problèmes des marchés financiers d’aujourd’hui.

    Le fonctionnement de l’accroissement des ces fortunes financières se lit dans le rapport de Nikolaus Piper à propos des derniers placements de l’investisseur américain Warren Buffet qui vient d’acheter chez Goldmann Sachs des actions pour 5 Milliards de dollars: Le « dividende garanti de 10% » négocié à cette occasion fera crître cet investissement en dix ans à environ 13 Milliards de dollars, donc à plus que deux fois et demi! Du fait de cette « autoalimentation des fortunes financières », comme la Bundesbank décrivait déjà la situation en 1993, les effondrements boursiers, bancaires et financiers se suivront à un rythme toujours plus rapide. Les rapports sur les contrastes entre richesse et pauvreté deviendront de plus en plus criants et – sans aucune considération pour l’environnement – les appels à davantage de croissance se feront de plus en plus insistants.

    Bien que la destruction partielle de ces masses de fortune – qui vagabondent autour du monde et qui rechechent toujours encore leur autoalimentation – soit problématique et lourde de conséquences : cela reste néanmoins encore plus supportable que la dernière éventualité d’une destruction inflationniste via les endettements publiques, les dépenses militaires et des guerres! Malheureusement, cette alternative radicale de l’autodestruction recommence à se dessiner – sauf si on pouvait enfin avoir l’idée de mettre un terme enfin à cet effet tumoral d’autogrossissement dans notre système monétaire.

    en clair: il faut la monnaie anticrise!, cqfd!

  22. Avatar de Oppossùm
    Oppossùm

    @ johannes finckh

    Je ne vois pas pourquoi vous vous imaginez être quasi le seul ou très minoritaire à penser que les banques ne peuvent pas créer de la monnaie à partir de rien.
    Sachez que non seulement c’est l’opinion la plus courante, celle ‘des gens’ à 95% ! , mais que , de plus, une partie du système bancaire ne conceptualise également pas les choses de cette façon là, tout occupée qu’ elle est à faire tourner la machine.

    Comme disait D. Schneiderman , incrédule, lors d’une discussion au sujet de la vidéo de P. Grignon, « comment peut-on prêter plus que l’on a sans s’en rendre compte ? »

    Et l’opinion courante, de plus, s’imagine plus ou moins confusément que la monnaie fiduciaire correspond à une sorte richesse existante, d’actif concret possédé par l’Etat. Qu’il y a derrière chaque billet une sorte de mystérieuse correspondance avec une valeur accumulée quelque part.
    Et que la production de monnaie fiduciaire ne deviendrait ‘planches à billet’ que lorsque cette relation mystérieuse ferait défaut !!!

    Ceci étant dit, l’opinion courante sent bien , et là cela montre son bon sens et son génie , que l’or ne se mange pas et que quelque part , en fin de compte, la richesse n’est adossée qu’à du travail … -avec un peu de soleil , tant qu’il existe!- (Quoique que si l’on décide de se contenter de peu, on peut alors vite être riche … et donc travailler moins !)

    Et je termine comme Anne ! Ite missa est.

  23. Avatar de nadine
    nadine

    @johannes finckh

    J’ai beau essayé de vous comprendre en lisant vos très nombreux commentaires, je n’y arrive pas.
    Pouvez-vous, si vous le souhaitez, répondre à cette question pour m‘éclairer:
    Si une banque A accorde un crédit à X de 1000 euros qui finit en dépôt dans une banque B pendant la journée et que le même jour la banque B a fait un crédit à Y qui finit en dépôt le même jour aussi dans la banque A, est-ce que les banques A et B ont eu besoin de l’épargne de quelqu’un pour financer leur crédit respectif ?

    Même question avec une seule banque lorsque le crédit retourne sous forme de dépôt dans celle ci?

  24. Avatar de fujisan

    @johannes finckh
    Ce que Helmut Creutz explique surtout, c’est la concentration des richesses, le creusement des inégalités.
    Nous somme d’accord que c’est une des causes majeure de l’acroissement du crédit. On palie au manque de revenus par l’endettement. C’est encore plus criant aux USA. Travailler plus pour gagner moins.

    « Le déséquilibre entre riches et pauvres est la plus ancienne et plus fatale maladie de toutes les républiques. » Plutarque.

    Mais depuis les années 50-60, il y a quantité d’autres raisons qui expliquent l’explosion de crédit. En 1971 Nixon a mit fin unilatéralement à la convertibilité du dollar en or pour les BC. A ce moment, il n’y a vraiment plus eu aucune limite au crédit. La dématérialisation de la monnaie, maintenant c’est surtout des bits dans des ordinateurs qui voyagent à toute allure. Les chocs pétrolier des années 70 et la forte inflation qui a suivit a aussi gonflé la dette publique et réduit le pouvoir d’achat par l’inflation, plus de chomage, de précarité. La mondialisation. Les délocalisations…

    Je ne connais pas les règlementations qui étaient applicables dans les années 50-60: taux de réserve, ratios de solvabilité… Mais je constate que maintenant les banques n’ont pratiquement plus de limite à la création de monnaie scripturale. A la BCE: taux de réserve de 2% sur les DAV et placements à terme 2 ans. Seulement 2% de réserve, ça veut dire que quand une banque a 1 milliard en réserve, elle peut prêter jusqu’à 49 milliards! Bien sûr il y a aussi les ratios de solvabilité Bâle I et II, mais ici encore c’est pour le moins très laxiste, encore plus laxiste maintenant que les règles comptables ont ou vont changer. Bien sûr les banques doivent assurer la liquidité, mais les grandes banques universelles peuvent presque fonctionner en autarcie. Alors quelle est la limite? Le bon vouloir ddes grandes banques.

  25. Avatar de Allfeel
    Allfeel

    @Jphannes finch
    Il ne s’agit pas d’avoir raison ou tort ni de démontrer(ce n’est pas le sujet ni ce que vous avez fait)
    pour ca il faudrait que vous lisiez ce que j’ai écrit attentivement.
    Le fond de ce que je dis c’est qu’il est plus facile de règlementer le systeme financier existant que d’imposer une monaie de crise.
    Les memes raisons qui font que notre systeme financier cherche a s’échapper de la règlementation serraient seraient toujours aussi actives avec de la monaie fondante.
    Imposer toute les matières premières pose un probleme, ces matières ne produisent rien donc il faudrait payer meme si on n’a aucune liquidité un tribut a l’état (mais avec quel argent) sinon donner une partie du stock chaque année
    l’état payera le transport ou l’extraction…
    Dans ces conditions l’état devient vite propriétaire de tout et conaissant la nature humaine je dirais qu’une nouvelle oligarchie vientde naitre bien plus puissante que la précédente.
    Et le pompon c’est d’invoquer de nouvelles taxes! Si vous etes capable de taxer les matières premières, l’immobilier, et les transactions boursières au volume (taxe tobin), et éradiquer les paradis fiscaux, vous n’avez pas besoin de monnaie fondante.

  26. Avatar de Oppossùm
    Oppossùm

    @ J. F.

    Vous écrivez « Cela me rappelle qu’il y a une autreidée absurde à la fac: la “monétisation” des actifs!
    Il s’agit de la ventez ou d’un prêt de monnaie sur un actif gagé (à la BC par exemple), mais on n’aencore jamais vu se transformer une maison en billets de banque ni en ligne de compte! »

    Effectivement , le mot recouvre mal la chose et ceci, pour une raison précise : dans les anciens systèmes de monnaie « pleine » (ou équivalent) c’est à dire contenant en elle même leur propre valeur qui tient lieu de sorte de gage , la monétisation pouvait effectivement se faire par transformation d’une marchandise : l’or .
    On pouvait ammener son or à celui qui frappait monnaie , et repartir avec de la monnaie : il y avait réellement monétisation. Le terme a subsisté.

    Nous sommes dans un système à monnaie symbolique où la monnnaie n’est ni pleine ni gagée.
    Cependant , il faut bien que la monnaie soit introduite à un moment donné, en des endroits donnés, selon des procédures et des règles faisant sens. La monétisation d’actif est l’une de ces possibilités , même si le terme est à présent mal choisi.

    Autre chose : H. Creutz , peut toujours affirmer ce qu’il veut concernant une comparaison avec les années 50, rien ne dit que c’est précisemment parce que les banques avaient moins de dépot qu’elles ‘prêtaient’ moins (ils pourraient y avoir de multiples autres raisons difficilement appréhendables 50 ans après) , et même si un lien d’une certaine causalité est concevable (se méfier des causalités) , il ne prouve en aucun cas que le ‘ex-nihilo’ du système bancaire n’existe pas.

    PS/ J.F : vous êtes extraordinaire dans le sens où on a l’impression que vous raisonnez courbe : on suit votre raisonnement , mais par une multitude de petites distortions ou brisures de raisonnement ou encore utilisation de termes légèrement inadéquats -si je peux me permettre-, ou enfin par affirmations d’évidences ou vérités … qui n’on aucun rapports clairs avec le fond de la question, on se retrouve, finalement, à l’envers des choses comme dans un ruban de Möbius ! Bon je dis cela sans malice et avec 😉

    PS2/ Prochain film catastrophe :  » Le jour où la monnaie fiduciaire n’existera plus !  »
    …  » la monnaie scripturale disparaîtra ! »
    Amen

  27. Avatar de johannes finckh

    @fujisan, vous écrivez:

    « Mais depuis les années 50-60, il y a quantité d’autres raisons qui expliquent l’explosion de crédit. En 1971 Nixon a mit fin unilatéralement à la convertibilité du dollar en or pour les BC. A ce moment, il n’y a vraiment plus eu aucune limite au crédit. La dématérialisation de la monnaie, maintenant c’est surtout des bits dans des ordinateurs qui voyagent à toute allure. Les chocs pétrolier des années 70 et la forte inflation qui a suivit a aussi gonflé la dette publique et réduit le pouvoir d’achat par l’inflation, plus de chomage, de précarité. La mondialisation. Les délocalisations… »

    JF vous réponds:
    Il est exact que Nixon a fait ça, je l’ai souvent rappelé moi aussi!
    Mais, au fond, il a aboli quelque chose qui n’était pas applicable ni pertinent! En effet, peu à peu, ons’est apercçu que la valeur de la monnaie ne devait surtout pas dépendre de l’or! L’étalon or est une « relique barbare » comme disait Keynes! Heuresement que Nixon a fait cela!
    L’absence de limite aux crédits ne vient absolument pas de cela! Le crédit pouvait se développer comme il l’a fait pour la simple raison que les dépôts (l’épargne) sont quasiment sans limites aussi!
    Et cela eût été vrai aussi en régime d’étalon or! Et si les USA avaient dû céder peu à peu tout l’or en leur possession, ils aur

  28. Avatar de johannes finckh

    @fujisan, vous écrivez:

    « Mais depuis les années 50-60, il y a quantité d’autres raisons qui expliquent l’explosion de crédit. En 1971 Nixon a mit fin unilatéralement à la convertibilité du dollar en or pour les BC. A ce moment, il n’y a vraiment plus eu aucune limite au crédit. La dématérialisation de la monnaie, maintenant c’est surtout des bits dans des ordinateurs qui voyagent à toute allure. Les chocs pétrolier des années 70 et la forte inflation qui a suivi a aussi gonflé la dette publique et réduit le pouvoir d’achat par l’inflation, plus de chomage, de précarité. La mondialisation. Les délocalisations… »

    JF vous réponds:
    Il est exact que Nixon a fait ça, je l’ai souvent rappelé moi aussi!
    Mais, au fond, il a aboli quelque chose qui n’était pas applicable ni pertinent! En effet, peu à peu, on s’est apercçu que la valeur de la monnaie ne devait surtout pas dépendre de l’or! L’étalon or est une « relique barbare » comme disait Keynes! Heuresement que Nixon a fait cela!
    L’absence de limite aux crédits ne vient absolument pas de cela! Le crédit pouvait se développer comme il l’a fait pour la simple raison que les dépôts (l’épargne) sont quasiment sans limites aussi!
    Et cela eût été vrai aussi en régime d’étalon or! Et si les USA avaient dû céder peu à peu tout l’or en leur possession, ils auraient aboli ce repère de toute façon!
    La « monnaie dématérialisée » que vous signalez, il s’agit de transferts d’avoirs « à toute allure », d’un placement financier et d’une place financière à une autre. Mais je maintiens, tous ces milliards sont des placements, c’est-à-dire de l’épargne liquide et mobile! Donc des promesses de monnaie!
    Ces montants, en tant que promesses, justement, ont toujours autant de dettes. Il est vrai, cependant, que ces montants, fonctionnant selon un circuit extraéconomique et purement financier, ont impact sur l’économie réelle, mais pas au sens de la stimuler, mais au sens de la rançonner. Les commissions et primes prélévées par certains sont effectivement des méthodes d’enrichissement au passage qui prouvent que les avoirs financiers, en générant des intérêts et des gains spéculatifs, prélèvent, sur un mode de prédation, de la richesse en continu.
    Et il est vrai que ces montants croissent en volume et prélèvent toujours davantage!
    En croissant, la dette publique et privé enace s’accroît d’autant!
    Et les crédits doivent, néanmoins, être accordés, car, sinon, ces avoirs sortiraient complètement du système et ne pourraient plus être « servis » comme capital profitable. Et de cela, nous avons e un aperçu avec les « actif toxiques » ou, déjà, à chaque éclatement d’une bulle spéculative!
    A ce moment-là, en effet, la rente capitaliste trouve une limite du fait de l’insolvabilité en face!
    Cette situation génère la « crise de confiance » et la mise au sommeil d’une grande quantité de capital qui, certes, ne rapporte plus guère d’intérets, mais en restant inemployé (sur les comptes des banques centrales ou via des retraits liquides de la part des fortunés), l’économie ne trouve plus les financements et les refinancements nécessaires. Nous assistons dès lors à des dépréciations d’actifs, et cela permettra aux capitaux en attente (thésaurisés) de se « refaire » aisément en achetant alors des actifs dépréciés au moment le plus opportun!
    En clair, la « limite » actuelle du crédit (depuis octobre 2008) vient du fait de l’asence d’emprunteurs solvables suffisamment nombreux!
    Nous rejoignons l’analyse de Creutz et de beaucoup d’autres sur ce point.
    On peut donc constater une chose: tant que le crédit pouvait être recyclé en trouvant toujours des emprunteurs solvables en quantité suffisante, nous avions une croissance eponentielle des créances et des dettes (strictement symétrique!). Cette situation maintenait cependant grosso modo toute la monnaie en circulation (aussi grâce à une augmentation régulière de la masse, car une inflation « faible » et « maîtrisée » s’est révéle nécesaire pour favoriser et stimuler les transactions).
    Or, depuis le « credit crunch », il en va autrement: La monnaie émise circule nettement moins bien (ralentissement de la vitesse de circulation) et, malgré les émissions supplémentaires massives de monnaie centrale, cette nouvelle monnaie n’aliment quasiment pas l’économie, et, à la stupéfaction générale, le climat rest quasi déflationniste! Voir le Japon, notamment!
    jf

  29. Avatar de johannes finckh

    @fujisan(suite) vous écrivez:

    « Je ne connais pas les règlementations qui étaient applicables dans les années 50-60: taux de réserve, ratios de solvabilité… Mais je constate que maintenant les banques n’ont pratiquement plus de limite à la création de monnaie scripturale. A la BCE: taux de réserve de 2% sur les DAV et placements à terme 2 ans. Seulement 2% de réserve, ça veut dire que quand une banque a 1 milliard en réserve, elle peut prêter jusqu’à 49 milliards! Bien sûr il y a aussi les ratios de solvabilité Bâle I et II, mais ici encore c’est pour le moins très laxiste, encore plus laxiste maintenant que les règles comptables ont ou vont changer. Bien sûr les banques doivent assurer la liquidité, mais les grandes banques universelles peuvent presque fonctionner en autarcie. Alors quelle est la limite? Le bon vouloir ddes grandes banques. »

    JF réponds!:
    Le message que j’essaye de faire passer, c’est que toutes les limites réglementaires, y compris celles de Bâle I et II, les règles fractionnaires, etc., n’ont aucun sens économique! Je dirais même que les banques s’en foutent totalement!
    Elles arrangent les bilans pour faire semblant de s’y conformer(en attribuant par exemple aux actifs qui ne valent plus rien une valeur fictive!), afin de faire leurs affaires tranquillement!
    Tout le monde le sait! Nous l’avons bien vu, comment, en cas de dépréciation d’actifs, plus rien ne tient!
    En réalité, les banques rémunèrent l’épargne et la prêtent plus cher, c’est leur travail, et elles essayent de faire des profits ainsi!
    Dans les années 50 et 60, les capitaux accumulés par les plus riches étaient moins extravagants que maintenant, d’où les limites! Et on pouvait éviter des placement trop risqués!
    Ces derniers temps (depuis les années 80-90), Helmut Creutz le dit clairement, beaucoup de placements sont devenus si risqués que les risques se sont (trop) souvent réalisés! D’où les problèmes systémiques. Respecter les ratios de solvabilité est facile quand tout va bien! Et les banques ont agi ainsi parce qu’elles ne pouvaient faire autrement! C’est inscrit dans la logique monétaire et financière capitaliste elle-même! Les capitaux DOIVENT générer des intérêts!
    La réalité du monde financier écrit ainsi une tout autre histoire que les a priori réglementaires et théoriques! Je pense que les faits me donnent raison!
    Et c’est seulement si on met en circulation une monnaie qui ne génère plus génériquement et « génétiquement » des intérêts que cela pourra changer! D’où mon exigence répétée de la monnaie anticrise!
    jf

  30. Avatar de johannes finckh

    @alfeel qui écrit à jf ceci:@Johannes finckh
    « Il ne s’agit pas d’avoir raison ou tort ni de démontrer(ce n’est pas le sujet ni ce que vous avez fait)
    pour ca il faudrait que vous lisiez ce que j’ai écrit attentivement. »
    JF: je vous ai lu attentement, mais je vous avais promis une réponse plus exhaustive, la voici.

    alfeel: »Le fond de ce que je dis c’est qu’il est plus facile de règlementer le système financier existant que d’imposer une monnaie de crise. »

    Question de jf: pourquoi ce serait plus facile? En tout cas, cela n’est pas fait! De plus, je le démontre souvent aussi, ces réglementations sont contournées, on pourrait dire, du fait des nécessités et de la logique capitalistes corollaires de la monnaie telle qu’elle est! Si on ne peut supprimer certaines règlementations, c’est l’argent lui-même qui « gèle », qui se retire et impose une contrainte absolue, au point que la rente capitaliste est versé de toute façon, histoire d’éviter l’effondremen total! C’est un chantage permanent! Comment comprendre autrement que l’on trouve des centaines de milliards pour le système financier en une nuit et que l’on ne peut financer la recherche, coûtant quelques millions, sur le paludisme par exemple?
    Visiblement, ce que vous écrivez n’est pas si facile!

    alfeel: »Les mêmes raisons qui font que notre système financier cherche a s’échapper de la règlementation seraient toujours aussi actives avec de la monaie fondante. »

    jf: il faut être un peu plus précis ici, à mon avis! L’être humain est ce qu’il est, l’épargnant et le capitaliste cherche à protéger son bien du mieux qu’il peut! La logique de la monnaie anticrise (fondante, comme vous dites) vise ceci: pour se prémunir des frais de garde liés à la détention liquide, il est évident que l’épargnant cherchera d’autres valeurs refuges que la monnaie elle-même, comme il peut le faire actuellement assez aisément! C’est le principal objectif visé, et nous n’aurons plus, comme actuellement, de grandes quantités de monnaie « gelées » sur les comptes des banques à la banque centrale ni dans les coffres forts! La monnaie elle-même circulerait rapiement et d’une façon très stable! Cela serait déjà un élément de stabilisation essentiel et supprimerait définitivement tout risque systémique!
    Qu’il n’est pas facile d’obtenir cela tient au fait, je vous l’accorde, que ceux qui profitent du système actuel n’en veulent à aucun prix! L’immense majorité doit-ele continuer à se soumettre et à obéir à la dictature des milliardaires? Il me semble que si les économistes et les politiques, qui ne sont pas ces milliardaires ni tous à leur botte, se mettaient à se ranger à cette cause, la monnaie anticrise pourrait certainement s’imposer et en finir ainsi tranquillement et sans violence avec le capitalisme rentier: « en une nuit! »

    alfeel: « Imposer toute les matières premières pose un probleme, ces matières ne produisent rien donc il faudrait payer même si on n’a aucune liquidité un tribut a l’état (mais avec quel argent) sinon donner une partie du stock chaque année
    l’état payera le transport ou l’extraction… »

    jf: Je vous ai répondu un peu rapidement sur des points effectivement un peu délicats, mais clairement solubles:
    Pourquoi dites-vous que ces matières premières ne produisent rien? Faux pour le pétrole, le blé, etc, car les achats spéculatifs que vous dénoncez sont précisément faits pour générer une forte plus-value à la revente! pourquoi l’état ne prélèverait-il pas une part substantielle de ces plus-values? En quoi serait-ce illégitime? Précisément, si cela oblige les spéculateur à revendre leurs stocks, l’objectif que ces stocks soient disponibles serait atteint! Au moment de la vente, il y a bien de l’argent!

    alfeel: « Dans ces conditions l’état devient vite propriétaire de tout et conaissant la nature humaine je dirais qu’une nouvelle oligarchie vient de naître bien plus puissante que la précédente. »
    jf: j’accepte en partie cette remarque, mais il me semble que l’état-propriétaire, disons sous contrôle démocratique (c’est imparfait, mais il n’y a pas mieux sans doute), est censé en fair bon usage! De plus, les taxes, dûment prélevés en monnaie anticrise, seraient réinvestis pour désendetter l’état et pour réaliser les infrastructures nécessaires. Acessoirement, tous les impôts pourraient baisser par ailleurs, ce qui ne pourrait que stimuler l’économie. pour les recettes d’un état, il faut simplement veiller que les ressources et les dépenses s’ajustent. Nous en sommes loin actuellement, les déficits sont devenus ingérables!

    alfeel: »Et le pompon c’est d’invoquer de nouvelles taxes! Si vous êtes capable de taxer les matières premières, l’immobilier, et les transactions boursières au volume (taxe tobin), et éradiquer les paradis fiscaux, vous n’avez pas besoin de monnaie fondante. »

    jf: il me semble que de telles taxes sont en effet marginales si on les compare à la « taxe » que prélèvent les capitalistes actuellement! Avec la monnaie anticrise (fondante comme vous dites), l’économie se trouve très soulagée, et instaurer ensuite des taxes qui nous protègeraient d’autres situations monopolistiques ne serait qu’un pas de plus, nécessaire, vers un meilleur équilibre durable.
    Au fond, où est écrit que les biens naturels doivent profiter seulement à quelques uns?
    Le principal reste toujours ceci: en évitant les blocages inhérents au système monétire actuel, prtiquement tous les problèmes, écologiques et sociaux, deviennent facilement solubles durablement!
    jf

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