Schumpeter et la « création monétaire » par les banques commerciales

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Comme je termine la rédaction de mon livre sur « L’argent », j’explore l’histoire de la pensée économique à la recherche des origines des deux thèses qui s’opposent sur la possibilité ou non pour les banques commerciales de « créer de la monnaie ex-nihilo ». La question a plusieurs aspects secondaires comme on s’en souvient, l’un d’eux étant de savoir s’il vaut mieux considérer que la « monnaie bancaire », constituée de reconnaissances de dette, constitue à proprement de la « monnaie » où s’il s’agit d’un produit sui generis. Je rappelle que je défends la seconde position sur la base du fait que les reconnaissances de dette étant soumises à un risque de non-remboursement valent toujours moins que leur valeur nominale, et tout particulièrement en période de crise, comme aujourd’hui.

Les trois volumes de l’Histoire de l’analyse économique de Joseph A, Schumpeter, publiée en 1954 et traduite en français chez Gallimard en 1983, offre de nombreux éléments de réponse, sinon tous ceux que l’on pourrait souhaiter.

Sur le fait d’assimiler ou non numéraire et reconnaissances de dette comme autant de types de « monnaie », Schumpeter note ceci :

En premier lieu, la loi ne met pas sur le même plan les différents types de moyens de paiement. Elle stipule que la monnaie à cours légal ne peut pas être refusée, ce qu’elle ne fait pas pour une lettre de change acceptée et endossée. Pour un esprit à tournure juridique, les deux choses ne peuvent être en aucune façon « considérées comme identiques » puisque l’instrument de crédit est dans sa forme une créance payable en monnaie. Ensuite, dans le même ordre d’idées, la « monnaie » et les « titres de crédit » (là il faut encore faire une distinction entre les différentes formes de « titres de crédit ») ne peuvent dans la pratique être utilisés indifféremment en toutes circonstances. Ils ne peuvent pas se substituer parfaitement les uns aux autres : la monnaie à cours légal est un moyen universel de paiement, les billets de banque et les dépôts sont acceptés un peu moins largement ; la lettre de change acceptée et endossée peut seulement circuler dans un cercle relativement restreint d’hommes d’affaires. Et sur le plan historique, dans la plupart des cas, seule la monnaie à cours légal est reconnue comme étant l’ultime monnaie de réserve du système bancaire » (Tome II : 454-455).

Le climat général au XVIIIe siècle, note Schumpeter à plusieurs reprises, était de distinguer soigneusement ces différents moyens de paiement. Le fait de les assimiler tous sous le nom unique de « monnaie » est une innovation dans la pensée économique datant du début du XIXe siècle, proposée par Henry Thornton (1760-1815). Schumpeter la caractérise ainsi : « Et c’est pourquoi Thornton a accompli une œuvre analytique remarquable en envisageant la possibilité de considérer les différents moyens de paiements, à un certain niveau d’abstraction, comme étant semblables dans leur essence » (ibid.).

Sur l’idée que les banques commerciales « créent de la monnaie ex nihilo », Schumpeter explique sa genèse de la manière suivante. Après avoir décrit le mécanisme des réserves fractionnaires qui permet aux banques de prêter la plus grande partie de l’argent déposé sur les comptes à vue de ses clients, il explique que ce mécanisme permet à la monnaie de circuler du coup à une certaine vitesse, mais il constate que cette vitesse n’affecte pas « l’habitude qu’ont les gens de détenir certaines sommes de ce qu’ils considèrent comme argent comptant, comme argent liquide » (ibid.), et il ajoute :

Aussi peut-il paraître plus naturel de dire que les banquiers augmentent non pas la vitesse mais la quantité de la monnaie – ou des moyens de paiement qui, en de certaines limites, font aussi bien office de monnaie, si l’on souhaite réserver ce terme pour les pièces de monnaie, ou pour les pièces plus le papier d’État » (Tome I : 445).

Ce que dit Schumpeter dans ce passage est parfaitement clair : il suggère qu’il serait « plus naturel » – ce sont ses propres termes – d’évoquer la vitesse de circulation de la monnaie comme une augmentation de sa quantité. Il clarifie ce qu’il veut dire quelques lignes plus bas, quand il ajoute que

… les emprunteurs ont véritablement le sentiment de disposer de moyens liquides qui sont, normalement, tout aussi bons que la monnaie. On ne dit plus que les banques « prêtent leurs dépôts » ou l’« argent des autres », mais qu’elles « créent » des dépôts ou des billets de banque ; elles paraissent fabriquer la monnaie plutôt qu’en augmenter la vitesse… (ibid.)

On relèvera plusieurs choses dans ce passage. Tout d’abord que Schumpeter dit de ces moyens de paiement que sont les reconnaissances de dette qu’ils sont « … normalement aussi bons que la monnaie ». C’est précisément parce que leur valeur s’écarte de celle de l’argent – et tout particulièrement en période « anormale » – que je propose, à l’instar des auteurs anciens de les distinguer soigneusement.

Notons aussi que dans le morceau de phrase « les emprunteurs ont véritablement le sentiment », Schumpeter cesse de parler du mécanisme réel pour s’intéresser à sa représentation subjective par les acteurs, cette dernière devant, selon lui, primer. Ceci rappelle le passage d’un livre de Maurice Allais que je citais dans Le monde enchanté de Maurice Allais où il est fait grand cas par l’auteur du fait que, et le déposant et l’emprunteur qui s’est vu prêter l’argent qui se trouvait sur le compte à vue du déposant, « considèrent » que le même argent leur appartient.

Notons enfin que Schumpeter dit bien que la notion de « création monétaire » est introduite pour refléter le sentiment psychologique des acteurs impliqués plutôt que pour décrire de manière objective le processus réellement à l’œuvre : les banques « … paraissent fabriquer la monnaie plutôt qu’en augmenter la vitesse ». Le mot « paraisse » lève toute équivoque : la notion de « création monétaire » est donc une simple métaphore introduite pour mieux exprimer le sentiment des déposants et des emprunteurs que le concept de « vitesse de circulation », qui lui constitue la véritable description du processus actif.

Un peu plus loin dans le même Tome 1 de l’Histoire de la pensée économique, Schumpeter introduit la proposition qui devait faire florès que « ce ne sont pas les dépôts qui créent les crédits mais les crédits qui créent les dépôts » (Tome I : 446). Sa démonstration ici est à ce point surprenante qu’elle mérite un développement séparé qui fera l’objet d’un prochain billet.

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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194 réponses à “Schumpeter et la « création monétaire » par les banques commerciales”

  1. Avatar de Claude ROCHE

    Bonjour
    Je me permets de m’immiscer dans cette discussion de façon très rapide avant d’adresser des posts plus détaillés sur ce point ( mais vu le poids de mon activité professionnelle, il me faudra attendre la période des congés)
    Je vous remercie de l’accueil que vous lui réserverez

    Il est tout à fait logique que la crise économique nous amène progressivement à nous interroger sur les fondements de notre savoir économique et monétaire . Car après tout on pourrait se demander si les auteurs qui ont construit la structure conceptuelle de la pensée économique moderne ne nous ont pas légué un vice caché – c’est-à-dire une incompréhension majeure – et qui se révélerait progressivement aujourd’hui . Etonnant, car le savoir économique apparaîtrait comme un géant au pied d’argile : mais pas impossible, puisque tel était après tout le message de KEYNES

    Or tel est bien le cas : je voudrais profiter de ce débat pour signaler qu’il y a bien une erreur de compréhension majeure chez SCHUMPETER et qui tient à la nature institutionnelle – et donc philosophique- de la monnaie. Cette arreur a été de facto assumée par toute la postérité , à minima pour le courant économique dominant : on est bien au coeur de notre problème. Je ne peux hélas que signaler ce point ici et j’y reviendrai si cela intéresse quelqu’un ( si j’étais méchant je citerai in extenso la préface de l’HISTOIRE de l’ANALYSE ECONOMIQUE où SCHUMPETER récuse par avance et en parlant de LOCKE toute dimension philosophique à la pensée monétaire : « je ne fais aucun effort pour démontrer ce point (sic) , la suite de mon ouvrage le démontrera amplement ! « )

    Je me permets ici simplement de renvoyer à mon doctorat de philosophie : la connaissance et la loi dans la pensée libérale (classique) . L »harmattan 92 . Dans ce texte on revient sur la période de création des institutions monétaires modernes et sur le rôle central joué par la pensée de John Locke ( par ailleurs fondateur peu contesté de l’institutionnalisme libéral). Cet épisode n’a jamais reçu l’attention qu’il méritait, or c’est bien de là que doit partir toute interrogation sur la crise financière que nous connaissons aujourd’hui

    avec mes remerciements pour « héberger » ce post

    C Roche

  2. Avatar de Allfeel
    Allfeel

    @LOgique
    L’utilisation des comptes courrants par les banques revient a emprunter de l’argent aux déposants
    sans leur demander leur avis eten prenant des risques avec.
    L’affaire madoff semble moins répréhensible car dans ce cas les clients déposaient en sachant qu’il y avant un risque et que le gérant faisait des placements.Le seul tort de madoff c’est d’avoir promis de fort rendements mais les a t’il vraiment promis et peut etre aussi de s’etre grassement payé sur le capital mais qui ne le fait pas.Son affaire ressemble juste a une panique banquaire.
    Mais les paris statistiques des banques sur les comptes courrants ressemblent a de l’escroquerie légale.
    C’est vrai qu’en tant que déposant nous déposons nous ne prêtons pas, sinon la moindre des choses serait que nous touchions systématiquement une prime de risque et un retour sur investissement. Or l’intelligence et l’innovation des banques semble
    se concentrer sur l’utilisation de l’argent des autres pour faire des bénéfices tout en laissant le déposant et l’état assumer les risques. Les postes a responsabilités dans la haute finance mériteraient de s’appeler des postes a irresponsabilité
    tant ils dépensent d’énergie et de compétence a se défausser des leurs.

  3. Avatar de Oppossùm
    Oppossùm

    Paul écrit
    « Le climat général au XVIIIe siècle, note Schumpeter à plusieurs reprises, était de distinguer soigneusement ces différents moyens de paiement. Le fait de les assimiler tous sous le nom unique de « monnaie » est une innovation dans la pensée économique datant du début du XIXe siècle, proposée par Henry Thornton »
    … puis, citant Schumpeter
    « Et c’est pourquoi Thornton a accompli une œuvre analytique remarquable en envisageant la possibilité de considérer les différents moyens de paiements, à un certain niveau d’abstraction, comme étant semblables dans leur essence »
    … et il conclut par
    « je propose, à l’instar des auteurs anciens de les distinguer soigneusement. »

    Je me dit que Paul a raison en ce sens qu’il ne faut pas confondre complètement la monnaie et le moyen de paiement.

    Toute monnaie est un moyen de paiement mais tout moyen de paiement n’est peut-être pas monnaie complètement, en ce sens que la monnaie a un degré de liquidité. Plus un moyen de paiement est ‘liquide’, plus il sera « monnaie ».

    Liquide ? : on pourrait dire que cela recouvre : une facilité de mobilisation , une facilité à être accepté comme moyen de paiement , une fiabilité dans son contenu de valeur.
    Lorsque cette liquidité faiblit, la moyen de paiement se décote par dépréciation ou bien par des frais supplémentaires dus au risque pris par le récipiendaire.

    Or , même si la monnaie à cours légal est en général la plus fiable, les agents économiques savent repérer les monnaies/moyens de paiement qui sont moins ‘sûrs’ que les autres, et peuvent choisir de placer leur confiance dans telle plutôt que telle.
    En temps ‘anormaux’ ils peuvent donc même choisir de privilégier un autre moyen de paiement. Et on peut imaginer qu’ils ‘décident’ , à l’usage’ , de changer de monnaie usuelle.

    Ils peuvent également utiliser la monnaie/moyen de paiement comme une sorte d’actif , c’est à dire la considérer comme une marchandise comme une autre , par le jeu de laquelle on va tenter de tirer de la valeur/richesse. Cette possibilité d’usage de la monnaie découle de sa fameuse fonction de réserve de valeur (qui n’est d’ailleurs pas vraiment une fonction mais plutôt une caractéristique, une possibilité, un attribut.
    On est là aux portes de la spéculation dont on sait le rôle néfaste dans l’aggravation de la crise actuelle , et le rôle de déclencheur.

  4. Avatar de Paul Jorion

    @ antoine

    à quel moment l’esprit de Paul « voit-il que cela est bon »? Est ce similaire au travail du peintre qui sait quand vient « la dernière touche?’

    Le nouveau cadre d’interprétation est au point quand plus aucune des données d’observation n’y apparaît comme une anomalie.

  5. Avatar de nadine
    nadine

    @johannes finckh

    Un dépôt sur un compte courant n’est pas un prêt à la banque. Juridiquement cela n’a aucun sens puisque vous continuez à disposer de votre argent sous forme scripturale, ce qu’utilise la banque à votre insu, c’est l’éventuelle monnaie centrale qu’elle aura récupéré dans une éventuelle compensation interbancaire liée à votre dépôt. Mais ceci pour vous est transparent et ne vous concerne pas, vous, vous ne manipulez que de la monnaie scripturale et de la monnaie fiduciaire.
    C’est cette récupération de base monétaire qui permet aux banques de proposer de la monnaie scripturale par le biais du crédit en utilisant le système des réserves fractionnaires.
    Ce qui fait augmenter l’agrégat monétaire M1 scripturale sans faire augmenter la base monétaire ce n’est pas la vitesse de circulation de cette base ou la vitesse de circulation de la monnaie scripturale, ce sont les crédits des banques :
    *soit parce que ces crédits retournent à la même banque et ne nécessitent donc pas de base monétaire
    *soit parce qu’ils se compensent entre eux pendant les compensations interbancaires et ne nécessitent pas non plus de base monétaire.

    Les vitesses de circulation de la monnaie n’augmentent pas la quantité de la monnaie mais la quantité des transactions réalisée avec.
    Les banques peuvent faire faillite comme n’importe quelles entreprises si elles ne disposent plus des ressources pour satisfaire à la convertibilité de la monnaie scripturale inscrite sur les comptes de ses clients en base monétaire lors des multiples transactions commerciales.

    De plus vous écrivez: »car ces sommes restent effectivement gelées à la Fed elle-même, étant donné que les banques ne sont pas sollicitées pour des crédits  »
    C’est un peu simple, non? et les cours de la bourse qui remonte c’est quoi?

    @Moi
    Risque de défaillance. Donc c’est bien un prêt. Tout comme Johannes Finckh, je dis: “c’est évident, non?”.

    Mais non, si vous déposez de l’argent chez votre mère cela ne signifie pas que vous lui avez fait un prêt néanmoins sa maison peut prendre feu…aucun rapport avec les banques me direz-vous, oui, mais c’est simplement pour vous faire voir que le risque de défaillance n’implique pas forcement un prêt.

    @LeClownBlanc
    Voir réponse à johannes finckh

  6. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Nadine
    Je suis parfaitement en accord avec votre réponse de 12:18 à johannes finckh.

  7. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    Oppossùm dit :
    26 juin 2009 à 09:21

    Relisez moi.. Je parle:
    1 – d’une part des dépôts qui sont fait sur votre compte (un fournisseur vous règle par chèque), le montant de votre compte courant est une dette de la banque à votre égard. Il n’y a pas d’augmentation globale de la masse de « monnaie/dette »
    2 – d’autre part d’une banque qui vous accorde un crédit : bien évidemment vous lui devez le montant du crédit accordé, mais dans le même temps vous pouvez vous servir du montant de votre compte (dette de la banque envers vous dès qu’elle vous a crédité votre compte courant) pour régler des achats … d’où le fait que la monnaie scripturale est bien une dette de banque qui circule…

    Je rajoute: Il y a bien, si la banque n’est pas un simple intermédiaire entre un épargnant et vous (ce qui peut être AUSSI sa fonction), augmentation de la masse monétaire de « monnaie/dette » lorsqu’elle crédite votre compte sans toucher pour autant à un compte existant.

    PS: J’écrivais ce matin, sur un fil qui a été vite « écrasé », à propos de la circulation de la monnaie: Même Attali est capable de la comprendre en redécouvrant cette histoire d’utilisation circulaire de la monnaie 🙂
    http://www.slate.fr/story/6973/le%C3%A7-d%C3%A9conomie

  8. Avatar de Auguste Ei
    Auguste Ei

    à Tigue [26 juin 08:02]
    Je n’ai pas l’avatar « Shadow » (dommage);
    un mot évocateur de ce genre m’est nécessaire notamment du côté des tentacules et « Shadow Cabinets » qui oeuvrent à la City-of-London, dont les 5

    qui manipulent les marchés LIBOR (eurodevises $ £ , € , ..).
    Je n’ai pas cet avatar … par contre (depuis près de 30 ans)
    si vous associez « Argent » à « Une bonne partie des Flux et Réserves du XXe et ante : l’Or, la BRI, les monnaies régaliennes »,
    j’ai des réponses à trois des questions ci-après :

    Et si l Argent n’existait plus ? Serions nous plus heureux ? Par quoi le remplacerions nous ?
    Et si tu peignais un tableau ?

    La dernière question — c’est-à-dire Tableau symbolisant le concept émergé, incarné, en vigueur en 20xx —
    je n’y avais pas pensé.
    C’est surement faisable … voyons …
    Oui, mais tout d’abord … 20xx … en quelle décennie ? … 2044-55 ? … 2022-2033 ? … 2012-17 ?
    Plus c’est loin et solidaire, plus c’est facile à peindre.
    2044-55
    …. quelques belles femmes, jeunes ou non, fortes de sagesse et de sobre efficience, (…)
    dans la moitié basse du tableau (largeur 192 hauteur 96) :
    Avez-vous pensé aux modèles ?
    ? Vous chargeriez-vous des relations commensales
    avec les jeunes filles et femmes de ce blog-forum (Cécile, Anne.J, Nadine, etc.) ?
    Alors, ce devrait sans problème. Merci !
    [Nota: Dites bien à chacune : « Pas besoin que vous soyez en Baigneuse, serviette sur l’herbe »].
    Si j’avais un tempérament davantage provocateur et conservateur, plutôt que de « jouer » dans la veine des
    Nabis
    Pourquoi ne pas faire sourire ?
    … opter pour un mélange de styles dont plus personne ne veut entendre parler ?
    style de préraphaélistes (1848-1854) – style académique (1830-1870) ou
    neoclassique ( 1770-1830. Exemple : Jacques-Louis David)
    … (…)… je ne voudrais pas peiner [portail]
    L’esprit peinture symboliste ne me semble pas aller.
    |||| Il reste à choisir les metaphs, symboles, couleurs et dynams de la moitié haute (également 192×96)
    Un tout petit truc, genre mini Tingueli pourrait suffire.
    … En dépit de la simplicité du mécanisme, j’imagine que vous aimeriez que ce ne soit pas trop froid
    … qu’il y ait au moins une respiration et attente

    animale.
    que proposer ? un petit écureuil

    émancipé ?

  9. Avatar de Mathieu
    Mathieu

    @johannes finckh & Nadine

    Supposons que A dépose un billet de 1000€ à la banque. Le taux de réserve est de 10%, et le système des réserves fractionnaires et du crédit fait qu’un peut plus tard il y a 9000€ sur une série d’autres comptes de personnes différentes. Supposons maintenant que toutes ces personnes virent l’argent qu’il y a sur leur compte sur le compte de A qui totalise maintenant 10 000€ (par exemple ces versements correspondent aux bonus de fin d’année pour A), puis tout ces gens s’évanouissent dans la nature (ou meurent, comme vous voulez).

    A ce moment-là la situation est la suivante: la banque possède le billet de 1000€, le compte de A indique 10 000€ et la banque possède 9 000€ de créances (très) douteuses (on appelle ça aussi des actifs toxiques). La question est: y a-t-il 1000€ ou 10 000€ en circulation?
    En pratique deux choses peuvent se passer:
    1) A veut retirer 9000€ et la banque est en faillite. A récupère 1000€ et on se rend compte qu’il ne s’est en fait rien passé. C’est normal: personne n’a « travaillé », aucune richesse réelle n’a été créée.
    2) A ne retire pas ses 9000€, la banque est en fait une banque zombie qui ne va plus vraiment fonctionner parce qu’elle sait que d’une manière ou d’une autre elle est insolvable. Mais elle peut continuer à faire semblant et espérer « se refaire ». C’est une partie de la situation problématique actuelle.
    3) La banque est recapitalisée (par l’état) et A devient vraiment riche! L’état a transféré de force de la richesse d’un groupe de personnes à un autre. C’est l’autre partie de la situation actuelle 😉

    La réponse de Paul, si je l’ai bien compris, c’est que tout le monde a raison: il y a 1000€ de monnaie M et 10 000€ de monnaie N (nommons différemment deux choses différentes). On peut fonctionner avec N pendant un certain temps, mais il deviendra sans doute un jour clair qu’on ne peut pas acheter avec 10 000 N ce qu’on peut acheter avec 10 000 M. D’ailleurs la richesse « réelle » que l’ont peut « acheter » est toujours la même. Ce sont deux monnaies différentes.

  10. Avatar de Rudy-D
    Rudy-D

    La Réserve Fédérale (FED) a perdu 9 000 milliards de $ !
    Le 5 Mai 2009, Alain Grayson questionne l’Inspecteur Général, Elisabeth Coleman,de la FED sur les 9,7 trillions de dollars qui ont disparu et sur ceux ou celui qui ont bénéficié de cet argent.

    Vidéo sur Dailymotion – http://www.dailymotion.com/user/Rudy-D/video/x9oibr_9000-milliards-de-egares-par-la-res_news

    Vidéo sur Youtube – http://www.youtube.com/watch?v=ta6TSCPcnLs

    Article LePost – http://www.lepost.fr/article/2009/06/25/1593446_la-secret-story-des-9000-milliards-de-egares-par-la-reserve-federale-fed.html

    Article Agoravox – http://www.agoravox.tv/article.php3?id_article=23092

    L’inspecteur Général, Elisabeth Coleman, répond qu’elle n’a pas connaissance de où ces trillions de $ sont allés.

    Le Rapport Bloomberg: http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=washingtonstory&sid=aGq2B3XeGKok

    On s’inquiétait pour la dette US, qui vient de dépasser les 11300 milliards de dollars US , mais on découvre avec stupéfaction que la banque centrale des USA, la « Federal Reserve », qui n’est en fait rien d’autre qu’un cartel constitué par les plus grands établissements bancaires des États-Unis d’Amérique, aurait égaré pas moins de 9000 milliards de dollars !

    Disparus. Volatilisés. Plus aucune trace de ce qui représente une dette supplémentaire de 30 000 dollars par citoyen des USA.

    En 2001, le 10 Septembre, c’est-à-dire la veille des funestement célèbres attentats du 11 Septembre 2001, Donald Rumsfeld déclarait que le Pentagone avait égaré de manière inexpliquable la somme de 2300 milliards de dollars US.

  11. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Matthieu :  » Ce sont deux monnaies différentes  »
    Je ne pense pas qu’aucun théoricien de la monnaie (universitaire ou banquier) n’ait jamais dit le contraire…

  12. Avatar de Oppossùm
    Oppossùm

    Oui Anne, merci de votre lecture.
    Je comprends le détail de vos explications.

    Mais je voulais juste dire que ce n’est parce que les dépôts sont inscrits , pour des raisons de forme de la comptabilité actuelle, au passif des banques , que cela en fait des « dettes » de même nature qu’une dette classique avec un montant, une durée, et la passage à un autre personne de la maîtrise de cette somme. (Ou quelque chose m’échappe!)

    Bien sûr, la Banque vous doit ce que vous avez déposé ou fait déposer sur votre DAV. Mais ce n’est pas un prêt.

    Vous dites que la monnaie scripturale est une « dette qui roule » : oui, je crois qu’on peut voir les choses ainsi , à un niveau conceptuel un peu ‘méta’ … c’est à dire que toute la monnaie issue des banques est effectivement une dette de la société au système bancaire , lequel système d’ailleurs n’en est pas vraiment ‘propriétaire’ puisque son remboursement opérera une destruction de cette monnaie.
    Ceci dit, ce n’est pas pour autant que la monnaie/dette précise que vous déposez sur votre DAV est une dette spécifique de votre Banque bien identifiée envers vous précisément. Il y a deux niveaux de conceptualisation ou de poupées-gigogne.

    En ce qui concerne Attali, l’attrait que l’énigme de la Dame de Condé exerce sur lui , montre bien la légèreté et expéditivité de son discours. Cet énigme est fabriqué pour fonctionner à merveille … et juste pour faire comprendre comment une anticipation d’épargne , c’est à dire une création monétaire ex-nihilo, peut créer une dynamique … . Je remarque qu’on oublie de mentionner que cette fable illustre bien également le fait qu’un création monétaire n’a de sens que s’il y a à terme sa propre destruction.

    Sinon la vision d’Attali du monde ou les dettes et les créances forment une chaîne harmonieuse et rose qu’il suffirait d’initier pour que tout se rectifie miraculeusement , relève à mon avis de son côté clown idéaliste. Que la monnaie soit un concept a somme nulle ou circulaire si vous voulez ne signifie en rien que cela soit harmonieusement réparti.
    Une mise à plat générale n’y suffirait pas : il faudrait , en fait, désigner les perdants qui seraient les moins nuisibles au système !

    Car le problème est qu’il n’y a rien d’harmonieux du tout , que certain ont peu de dettes et beaucoup de créances et qu’il ne sont pas du tout prêts à abandonner quoique ce soit aux autres.
    De même que les possesseurs et titulaires d’une concentration excessive de richesses n’ont pas l’intention de céder quoique ce soit et que tous ceux qui peuvent encore s’en mettre dans la poche au passage continuent à le faire sans vergogne.

  13. Avatar de logique
    logique

    @Anne,

    Bien au contraire cela fait qielques mois qu’ont arrète pas de le répéter et de le répéter. En tout cas Mathieu viens de comprendre. Mais dans l’example présent il faudrait que les 9000 soit de l’argent créer grace a un crédit. Et comme je l’ais deja dit il n’y plus aucun moyen de faire la difference entre de L’argent provenant d’un échange (salaire/travaille et achat comptant d’une part et d’autre part argent obtenu par une vente a crédit). Ont peut donc facilement dire qu’une partie de l’argent est de l’argent dette. Surtout depuis que l’argent n’as plus de parité physique.

  14. Avatar de Mathieu
    Mathieu

    @ Anne-J
    Tu m’en vois ravi! Je réfléchis tout haut:
    On voit bien qu’il y a une différence entre la monnaie-dette et, disons, les billets. Le lien qui lie les deux est par contre très compliqué, et fait intervenir des règlementations, des contrats, des systèmes juridiques, des policiers et des prisons, des lois sur les faillites qui disent ce qui se passe dans ce cas, etc…Tout ça est indissociable. Quand on psoe la question: « quand un épargant dépose de l’argent à la banque, cet argent est-il prêté à d’autre via le système de réserve fractionnaire? » on peut répondre oui, mais uniquement si le mot « prêter » désigne un concept qui fait intervenir la liste 3 ligne plus haut (l’ensemble des institutions qui encadrent la transaction). Si prêter a la signification simple de donner contre reconnaissance de dette, la réponse est non: ce qui se passe en réalité ne ressemble pas à ça.
    D’accord?

  15. Avatar de Oppossùm
    Oppossùm

    @ Matthieu
    Vous vous laissez emporter par la fausse nécessité pseudo-logique des réserves fractionnaires et du multiplicateur.
    Ce mécanisme laisse croire que les 1000 de départ sont un socle pour les 9000 qui suivent et que la base fiduciaire de ces 1000 sont vrais alors que les 9000 de crédit sont quasi-illusion. D’ailleurs les choses ne se pas dans cette chronologie là.
    La banque a créée 9000 de crédit . C’est tout. Elle aurait pu créer moins si personne n’avait sollicité de prêt , parfois , il lui arrive de prêter encore plus. L’important est de satisfaire aux fuites en monnaie banque centrale, ratio concret qu’elle doit fort bien connaître et qu’elle tente de desserrer au maximum, par expl en restreignant le plus possible les retraits …

    Les 9000 sont aussi réels que les 1000 de départ : ils sont la masse monétaire en circulation.

    Vous vous posez la question « Que se passerait-il si chacun venait retirer son argent ? » : krack ! et vous en concluez à une sorte d’illégitimité de ce crédit de 9000 , réservant le nom de vrai monnaie au 1000 de départ.
    Si chacun venait , du jour au lendemain, retirer , c’est à dire en fait exiger une conversion de sa monnaie scripturale en monnaie fiduciaire, bien évidemment que la banque ne pourrait rien faire, du moins a court terme !

    Mais cela ne signifie en rien que cette monnaie n’existe pas et ne peut pas légitimement fonctionner : les dépots que la banque ne peut transformer en une monnaie qu’elle ne maîtrise pas correspondent bien à des créances qu’elle détient sur des particuliers ! , qui rembourseront selon un calendrier qui n’est pas le même.

    Mais vous posez une bonne autre question de fond : celle d’assoir des crédits sur une épargne de même durée.

    D’ailleurs retirer son argent est un peu illusoire : on change de signe monétaire , c’est tout . Et si la banque est saine je ne vois pas l’utilité de la mettre en difficulté par un comportement fondamentalement anormal pour lequel elle ne s’est pas préparé.

    Tant qu’à faire , empruntez 60 000 milliards à votre banque et le lendemain exigez un retrait en liquide total.

    Vous dites également « C’est normal : personne n’a “travaillé”, aucune richesse réelle n’a été créée. »
    Cette phrase n’a aucun sens (pour moi du moins) car c’est dans la nature du crédit présidant à la création monétaire , d’être une anticipation de richesse à produire dans le futur. Nous vivons dans un système de monnaie/dette.

    Mais vous avez raison de poser qu’effectivement un effet valeur basé sur des artifice purement monétaire n’est qu’une illusion de richesse , globalement. C’est un peu trivial mais à certain moment on peut tomber dans le panneau. Par contre certain mécanisme monétaire peuvent entraîner des comportement psychologiques plus ou moins positifs et créateur ou destructeur de richesses réelles , au travers d’un travail : mais ces mécanismes plus ou moins keynésiens, sont difficile à manier car ils comportent souvent des effets retours.

    RQ: en vous disant tout cela je me situe dans un raisonnement plutôt ex-nihilo. Mais je n’exclus pas que d’un certain point de vue on puisse concevoir une sorte de financement purement « logique » de la « majeure partie » du crédit par l’ensemble des dépôts .

    Bon allez, je vais chercher mes enfants, hein.

  16. Avatar de nadine
    nadine

    @Mathieu
    Revoyez le fonctionnement des compensations interbancaires car tout votre raisonnement est faux.

  17. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Mathieu
    La différence entre la monnaie-dette et les billets est simple: la première est émise en totalité par les banques commerciales sous forme de crédit aux agents non bancaires en échange de garantie de remboursement du capital émis + intérêts (c’est évidemment théorique car il y a aussi des actifs – qui sont en théorie les « garanties » de la banque – pourris), les billets ne sont émis que par la banque centrale et il ne représentent que 15% de la monnaie totale immédiatement utilisable (liquidité totale et immédiate car en comptes courants) en circulation ( http://monnaie.wikispaces.com/Agr%C3%A9gats ).

  18. Avatar de logique
    logique

    Ceux que est fait actuéllement ressemble a un processus recursif demon(pour les informatitiens) il tourne tout seul et pour l’arrété il faut arréter la machine :)))))

    C’est ça le vrai problème. Si il arréte il y a tout qui plante, donc il ne leur retse qu’as diminuer le temps de traitement du processus demon afin de le ralentir(ont lui met une priorité trés basse), sans avoir a tout stopper. M’enfin les banqieur ne sont pas des ordinateur donc c’est faisable. Mais qui dit diminution de traitement implique diminution du crédit. Mais a mon avis il faut sortir du mécanisme de récursivité pour pouvoir essayer de modéliser un nouveau système financier plus stable. Ford , que je n’apprécie pas spécialement avait trouver la solution. les entreprises fond les crédits necessaire a leur ecoulement de production. Leur réserve de plusvalue servant de depot. Dans se cas il y a moins besoin de crédits et les banques seront hors jeux. Elles le mérite un peux se coup ci.

    M’enfin c’est juste une idée. Il faut encore la travailler ……

  19. Avatar de Oppossùm
    Oppossùm

    @ Claude Roche
    Pourriez vous expliciter en la résumant l’erreur du dénommé SCHUMPETER …
    Merci !

  20. Avatar de Crapaud Rouge

    @ Paul :

    @ antoine
    Le nouveau cadre d’interprétation est au point quand plus aucune des données d’observation n’y apparaît comme une anomalie.

    Voilà qui correspond tout à fait à la démarche scientifique, mais la nature a plus d’un tour dans son sac ! Elle n’en finit pas de nous présenter de nouvelles « données d’observation« , de sorte que le « cadre d’interprétation n’est jamais (complètement) au point. Concernant la monnaie, les reconnaissances de dettes et les divers moyens de paiement, l’interprétation se complique sérieusement du fait que ces objets « sont ce qu’on en fait ». Or, ce qu’on en fait dépend plus de l’inventivité humaine que de la morne régularité des lois de la nature. A mon humble avis, ces choses inventées par l’homme évoluent comme les langages par exemple. Ils sont « insaisissables » car le fait de théoriser sur leur compte contribue à les conce-voir autrement et, partant, à en faire un autre usage. Ainsi ils changent et nous change.

  21. Avatar de Moi
    Moi

    @Claude Roche: idem que Oppossum, je suis intéressé par votre explication.

  22. Avatar de shadOwCitizen_QuasiNoMoney
    shadOwCitizen_QuasiNoMoney

    @ Tigue 26/06 08:02 ( ou Quasimodo caché dans un Monet; sauf votre respect : Dieu c’est 1/3 amour, 1/3 humour et 1/3 provisionnel ou providentiel c’est selon ).
    Seriez-vous dans un Magritte :  » Ceci est de l’usure « ? De l’ure à l’us : la pondération de l’animal transcendé. Enfantez votre dépassement : de l’infini au zéro … pour cent… ou pur sang de l’écurie balzacienne! Grandet loque en banque guignol.
    Votre voracité engendre le diktat qui rature votre crédit existen-ciel. Dieu est au-dessus des religions qu’elles soient spirituelles ou matérialistes. Cependant après ce dernier siècle qui tentaculaire fut tant atroce, notre technologie étant arrivée à maturation pour qu’Il puisse agir directement sur le réel via la cybernétique, car Il est un humain au principe masculin/féminin, jusqu’ici en attente dans une chaîne d’esprits humains dont le vecteur enfin révélé est l’affection, Il va mettre en Oeuvre le plan révélé naguère par QuasiNoMoney sur LeVif/L’Express ( ligature : Le Pan ).
    Soignez votre schizophrénie ultralibérale, si je puis me permettre.

  23. Avatar de johannes finckh

    @oppossum:
    le seul « ex nihilo », en vérité, est la dotation en monnaie centrale qui n’est jamis remboursable, car cette monnaie st censée toujours circuler!
    Je répète au point de radoter:
    le crédit bancaire ne génère pas un centime, car il implique autant de dettes, à tout moment!
    Et l’emprunteur n’achète que ce que le prêteur renonce à acheter!
    jf

  24. Avatar de LeClownBlanc
    LeClownBlanc

    à Nadine [12:18]
    1/ Vous parlez d’un dépôt chez votre mère.
    La loi interdit à celle-ci de faire crédit à X, Y, Z et d’encaisser des intérêt sur des prêts. Hors sujet. Hors argumentaire.
    2/ Au contraire une banque commerciale classique grand public de type « Deposits & Loans »
    est quasiment contrainte A LA FOIS à ce qui suit :
    [A] Accepter des demandes de crédit venant de ses clients (les mêmes que « A » et d’autres)
    [C] Conserver un bout de Cash en Caisse, le minimum minimum obligatoire fixé par la loi
    [D] Accepter des créanciers-déposants privés non bancaires (particuliers, entreprises),
    [F] Faire le calcul IB (interbancaire) : IB = A + C – D – FP (FP étant les Fonds Propres)
    [G] Emprunter IB sur le Marché monétaire (ou ailleurs) s’il s’avère que IB est positif (trésorerie virtuellement négative; en réalité elle est en permanence « couverte » à moins de vouloir délibérément ne pas être couvert en une devise et pour une classe d’échéance, par exemple le 3 mois ou le 10 ans, etc.)
    [H] Prêter IB sur le Marché monétaire s’il s’avère que IB est négatif (excès de liquidités non rémunérées)

    Je vous propose de mettre de côté, notamment :
    (1) les banques qui s’amusent essentiellement sur les marchés interbancaires sans trop s’intéresser aux clientèles d’entreprises ou de familles à moins qu’elles ne soient puissantes ou très riches
    (2) les banques qui s’amusent presqu’exclusivement avec des crédits à des entreprises sans chercher de sources de fonds (dépôts-dettes, créanciers pro) parmi les particuliers et entreprises
    (3) les banques qui s’amusent presqu’exclusivement avec des marges entre sources de fonds en différentes devises et échéances, sans aller s’embêter à faire des crédits à des entreprises.

    Sur un marché de « banques commerciales classiques »,
    banques qui seraient à peu près homogènes et effectivement en concurrence,
    c.a.d. jouant dans une même cour-récré entre banques commerciales banales,
    les obligations [A] et [D] sont simultanément obligatoires
    pour au moins trois raisons :
    1°/ Pour dégager — impérativement — un « spread » (une marge) entre les activités A et D    
    ne serait-ce que pour couvrir les frais de fonctionnement de la banque (essentiellement charges de personnel, ordinateurs et locaux)
    2°/ Pour être à un niveau de cash flow comparable à celui du groupe concurrent
    afin de présenter (a) une agressivité comparable, (b) une marge de manoeuvre,
    (c) une capacité à ne pas disparaitre (achat-absorption, etc.) comparable,
    (d) maintenir un effectif de qualité comparable, (e) offrir des primes comparables,
    (f) accepter des risques avec des clients comparables; provisionner les risques de façon comparable;
    (f) etc. comparable.
    Vous dites

    Un dépôt sur un compte courant n’est pas un prêt à la banque

    D’un point de vue poético-religieux vous avez surement raison.
    D’un point de vue bêtement juridique ça ne colle pas.
    La banque est mandatée par la loi de faire usage de votre argent que cela vous plaise ou non,
    que la banque dépose ou non un surplus de liquidité en banque centrale, faute de trouver un placement plus rémunérateur (à risque) ailleurs.
    L’ordinateur de la banque sait fort bien, en temps réel, ce qui se passe :
    Si 30% des clients-créanciers (comme vous) retirent 60% de leurs dépôts (sources de fonds)
    alors que 90% de l’Actif est affecté à des engagements à plus 3 mois,
    le programme clignotera à la Trésorerie Domestique en euros
    Blong ! Blong ! Care !
    Rapidos ! « Allez emprunter auprès d’autres sources de fonds sur le marché monétaire »
    [Nota: les portes de la banque centrale peuvent être fermées].
    Quand vous avez pris la décision retirer 60% de votre dépôt-prêt à la banque, vous ne disposez plus QUE DE 40% de ce que vous disiez être (au début) « VOTRE ARGENT » (initial). Comme celui-ci est amputé de 60%, l’emprunt de la banque auprès de vous est également amputé de 60%.
    « VOTRE SOLDE de 40% » la banque va continu à l’exploiter pour nourir son besoin quotidien en cash flow de fonctionnement que cela vous plaise ou non, et nullement à votre insu, vu que c’est son obligation, quasiment son devoir premier.
    Quant à la monnaie centrale c’est la dernière des préoccupations en la matière.
    « vitesses de circulation de la monnaie » – « base monétaire » – « quantité de transactions réalisées entre banques de telle classe » –
    Entre acteurs du LIBOR quels sont les flux qui seraient soumis à un contrôle de vitesse ?
    Sur un territoire dont on arriverait à qualifier les fontières domestiques en pointillés, croyez-vous que les méthodes du logiciel de trésorerie domestique contiennent des conditions If (…) then (…) corrélées à des mots qu’emploient une banque centrale pour l’une de ses sphères mono-monnaie ?
    Vous dites :

    Les banques peuvent faire faillite si elles ne disposent plus des ressources
    pour satisfaire à la convertibilité de
    [de la capacité à convertir] la monnaie scripturale inscrite sur les comptes de ses clients-créanciers [passif] en « base monétaire »

    Non, pas du tout. Aussi longtemps que les actifs engagés avec un terme (dûment comptabilisés par les normes en vigueur)
    1°/ trouvent leur contrepartie par le sigma des sources de fonds que constitue le passif [actionnaires, obligataires, créanciers entreprises, créanciers bancaires, etc.]
    2°/ procurent, sans trop de risque, une rémunération suffisante (supérieure aux rétributions à procurer aux acteurs du Passif)
    il n’y a pas de problème.
    Cette présentation est sommaire mais résume l’essentiel.
    Les petits circuits de banque centrale intéressent avant tout les banques centrales.

    A propos de

    :”car ces sommes restent effectivement gelées à la Fed elle-même, étant donné que les banques ne sont pas sollicitées pour des crédits ”
    C’est un peu simple, non?

    Hors toute considération de banque centrale (Fed) — sauriez-vous
    combien, entre 1975 et 2008 le Pool Bancaire Américain de votre choix a créé d’Argent ex-nihilo pour des activités domestiques américaines ?
    (dans une simulation où nous ferions abstraction des activités étrangères et conversions de devises)
    Eh bien, posez la question à Auguste.

  25. Avatar de Auguste
    Auguste

    à Nadine
    Cadre du propos et Limites des activités condidérées
    A – Flux limités à une part des activités domestiques américaines, aux USA, en dollar
    B – Hypothèse 1 : Choix d’un Pool Bancaire (théorique) qui n’aurait pas changé de configuration pendant 33 ans
    C – Hypothèse 2 : Entre 1975 et 2008, le Pool Bancaire vit avec des clients comparables tant à l’Actif qu’au Passif
          (c’est théorique, simplement pour dégager qq observations sur des principes abstraits pour un livre)
    D – Hypothèse 3 : Le Pool Bancaire précité aurait eu des hauts et des bas sans jamais tomber en faillite
    E – Hypothèse 4 : Le Pool Bancaire n’a en moyenne jamais gagné un $ (faisons l’hypothèse que ce soit un cas réel : profit nul)
          (c’est théorique; on ne demande pas les noms des banques qui composent ce Pool Bancaire théorique)
    F – Hypothèse 5 : Le Pool Bancaire a simplement conservé ses Fonds Propres de 1975, c’est-à-dire une somme qui était alors de 10 milliards de $.

    Viennent les questions :
    Q1 : Comment évolua le dollar de 1975 à 2008 ?
    Q2 : En se contentant de survivre avec un profit nul, le Pool Bancaire a t-il créé des dollars ex-nihilo ?
    et si oui ? combien ?

    Suivent les réponses
    R1 : Les élements de base 1980-2008 pour la réponse sont présentés dans le billet 3415 du 26 juin
    « @Nuage Blanc, LeClownBlanc, Auguste et tutti quanti«  blog/?p=3415#comment-29608 [21 juin 2009 à 15:00]
    L’avant dernier URL en rouge qui suit Inflation aux Usa depuis 1980
    Entre 1975 et 2008, la valeur du dollar a été divisée par 20
    Autrement dit 10 milliards de $ de 1975 valent aujourd’hui 200 milliards de $
    R2 : Rien que pour les fonds propres — restés inchangés par rapport à l’économie réelle – la création ex nihilo de dollars a été de 190 milliards $.
    Le phénomène est identique pour les créanciers au Passif et les emprunteurs à l’Actif.
    Ne compliquons pas. Adoptons un ratio de 20 au Passif et idem pour l’Actif, soit un total de 40.
    Création de 7.600 trillions rien que par l’effet de l’inflation.

    Alors, maintenant que ceci est clair,
    n’hésitons pas à rajouter une troisième question,
    vu que l’hypothèse d’un profit nul était trop abstraite et non crédible.
    Q3 : Vu que le profit annuel de la banque est en moyenne de 12% (offshore exclu) quelle masse de dollars a été créée parce profit ?

    La réponse est simple :
    Il y a la question de savoir si c’est avant ou après impôt. Bof !
    Quelqu’un d’autre refera le calcul.
    Si ce n’est pas créé pour la Banque, c’est créé pour la nomenklatura étatique (complexe militaro-industriel anatiofurtif, etc.)
    sur le dos du public tondu (entrepreneurs, besoins en fonds de roulement à élever, salariés, retraités, etc.)

    R3 : La première année, le profit (avant ou après) est de 1.2 milliard de $
    Il reste à multiplier 33 fois par 1.12.
    Cela donne le multiplicateur 47, disons 50.
    Combien le Pool a t-il accumulé de profits ?
    50 fois 1.2 milliard soit 60 milliards

    Q4 : Quels sont ses nouveaux fonds propres ?
    R4 : 190+60 = 250 milliards $.

  26. Avatar de johannes finckh

    @anneJ: vous écrivez: « … vous imaginez aller acheter une maison, ou mieux, un Airbus, avec seulement de la monnaie fiduciaire ? »
    Cela prouve quoi?
    il est évident que des transactions d’une telle importance doivent se faire avec des transferts de créances, car les billets ne seraient pas bien pratiques!
    ceci dit, un avion ou une maison ne se construisent pas en un jour, mais au bout d’un grand nombre de travaux successifs dûment réglés au fur et à mesure!
    et chaque règlement se fait, soit en billets, soit par transferts d’avoirs, pas les deux à la fois pour un même paiement!
    Il en résulte que les deux « monnaies » sont substitutives l’une de l’autre, et on peut, par simplification, se contenter de ce qui se passe pour la monnaie liquide.
    Au cas où la monnaie liquide disparaîtrait (pure « hypothèse »), il resterait toujours une limite, c’est celle des revenus effectivement distribués qui,seuls, sont actifs en tant que monnaie faisant demande!
    Et les revenus sont distribués périodiquement, notamment mensuellement, avant, c’était même hebdomadaire, et la demande effective ne peut être autre chose que cela!
    Dans la mesure où certains, ayant de revenus élevés, épargnent, cette épargne seule peut servir à effectuer des prêts pour d’autres, dont les revenus sont insuffisants pour se payer la maison de leurs rêves. Mais, néanmoins, ils ne peuvent acheter qu’une maison (ou un avion) dûment préfinancé(e) lors de sa construction!
    Il ne saurait y avoir, à aucun moment, de monnaie supplémentaire, sauf à alimenter une inflation en distribuant des revenus supplémentaires sans contrepartie réelle dans l’économie réelle!

    Conclusion: la « création monétaire » via la monnaie scripturale bancaire est rigoureusement impossible!
    jf

  27. Avatar de LeClownBlanc
    LeClownBlanc

    à JOHANNES FINCKH

    Vu l’importance SOCIALE, ENTREPRENEURIALE et …. vraiment accessoirement … politique
          ( … vraiment Versailles ! la belle doche et la reine ! ….)
          ( … d’autant plus que je n’ai pas la télévision … )
    Quelle est votre réponse à la question composée
    le 25 juin à 23:19

    Que d’autres contributeurs ne se privent pas pour répondre également.
    N’est-ce pas
    l’ E N J E U   L E   P L U S   I M P O R T A N T   DU   S E M E S T R E

  28. Avatar de Leucotrio
    Leucotrio

    [LeClownBlanc à Auguste (26 juin 00:00)]

    Tu te contrefous des concepts et principes abstraits.
    Soit. Je le sais. … Mais vois-tu … ce n’est pas mon cas.
    Alors avant de jouer au PicadorPicasso maniant le pinceau en lieu de pique
    il faudrait voir à ce que ces dames acceptent Faits Réels & Arguments Bien-fondés
    (Intérieurement : Picasso, Ange Noir Destructeur dans l’air initial de toutes ces crises du XXe)
    … Sinon ? … mais quel modèle pour les générations !
    Foooff ! Foooff ! Foooff ! … Evacuées de la Toile,
    Fées Futt’ Futtes … Portées en légende.
    Impossible.

    [NuageBlanc à Auguste]
    Tu as les qualités nécessaires, probablement davanatge que NuageBlanc.
    Hors rares exceptions (avec quelques salopards et seulement à certains moments choisis),
    tu es attentif, à l’écoute, pédagogue, patient.
    Tu feras cela très bien
    Tout en douceur, Tout le temps tu le prends
    Tu sauras très bien interagir.
    J’en suis sûr. Tu diras, par exemple
     » D’un point de vue … littéraire, artistique, sensible, diplomatique, … vous avez bien raison, etc. etc. « 
    Tu écouteras — Et tu recommences [« …idem… »]
    Pui,
     » Maintenant, à l’égard des gens communs — économistes, banquiers,… —
    ne croyez-vous pas que ce serait tout de même plus simple d’appeler un chat un chat « 

    [LeClownBlanc à Auguste]
    Enfin, c’est toi le diplomate,
    payé pour avoir tout son temps.
    Contrairement à toi, je ne suis pas un sentimental,
    Je devine la scène:
    Pour te voir disparaitre :   … oralement elles t’offriront un petit oui-oui souriant.
    Il me faut une belle feuille 21×29.7
    avec écrit :
    « Mon dépôt en banque est un prêt à risque de ma part,
    et non rémunéré car je suis très sympa et bonne, brave comme la majorité des tondu(e)s »

    Tu relèves bien leur identité et tu les fais signer.
    … Sinon ? … mais les élèves de 2017-2047 !
    Dans ta tête, ne les vois-tu pas déjà ricaner dans les classes ?
    M’dam ! M’dam! … (…¤¤¤…) … et rires à nouveau.
    La peinture à l’huile — bien plus beau que la peinture à l’eau — c’est sérieux.

    [Auguste]
    « l’Ambient Social Learning les aura éliminées ! ces classes à la Jules Ferry !  »

    [LeClownBlanc]:
    … Ah ! Ah ! Malin !
    Très drôle !
    Provocateur ! Méchant !
    Allez files ! Voyeur !
    Et veilles à ne pas bouziller 6 femmes comme le fit Picasso !
    A Dieu vat !

  29. Avatar de LeClownBlanc
    LeClownBlanc

    à Johannes finckh

    la “création monétaire” via la monnaie scripturale bancaire est rigoureusement impossible!

    La « création monétaire » ex-nihilo, notamment via la monnaie scripturale bancaire, est quotidienne
    La nomenklatura étatique joue la même filouterie décourageante, destructrice, perverse,
    notamment
    (1°) par ‘SA’ Dette de 1300 milliards aux intérêts récurrents également soumis à inflation décidée [taux de base BRI (vol pur et simple cf. billet à ce sujet) – taux de base LIBOR (idem) – taux de base BCE (idem) taux de base libres des banques sur marché domestique à la fantaisie de l’Asso Pro des Banques elles-mêmes (idem)].
    (2°) par l’inflation appliquée aux impôts, taxes,…. Lire Creutz.

    (3°) par les majorités parlementaires à sa botte qui valident cette gabegie mortifère
    (4°) par les medias bridés

  30. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @J.F.

    Démonstration intéressante mais conclusion la “création monétaire” via la monnaie scripturale bancaire est rigoureusement impossible! fausse, sauf évidemment si vous considérez, encore une fois, qu’il n’y a de monnaie que dans celle de la banque centrale, tout petit pourcentage de l’ensemble de ce que tous les économistes nomment « agrégats monétaires ».
    Personne n’a jamais soutenu que les banques commerciales pouvaient créer de la monnaie banque centrale…

    Avez vous lu ce document de Natixis dans lequel on trouve, explicité en toutes lettres

    Alors que les banques européennes génèrent habituellement 4800 euros à partir de 1000 euros de monnaie banque centrale (multiplicateur moyen de 4,8), la capacité de création monétaire des banques est tombée à 3500 euros depuis Lehman (graphique 10), ce qui traduit non seulement la hausse des réserves volontaires auprès de la banque centrale, mais aussi une plus forte propension des agents privés à détenir de la monnaie fiduciaire (graphique 11), signe de défiance.

    Pour que la masse monétaire augmente avec l’assouplissement quantitatif, le multiplicateur doit retrouver une valeur normale.

    La baisse des prêts non performants et la fin des dépréciations d’actifs sont deux prérequis à la remontée du multiplicateur

    Le multiplicateur monétaire ne peut pas retrouver de valeur normale tant que des doutes persistent sur :
    • le revenu des banques : un prérequis à la remontée du multiplicateur est donc, par exemple, une baisse des prêts non performants, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui (graphique 12a).
    • Les actifs bancaires : un autre prérequis à la remontée du multiplicateur est donc l’arrêt des dépréciations d’actifs bancaires au-delà des crédits

    On ne peut être plus clair, non ?

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  1. Dans ce cas, effectivement, c’est plus délicat.

  2. nb : j’ai écrit imaginer et non croire.

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