Billet invité.
L’ETE SERA CHAUD ET ORAGEUX
« Inquiétudes à propos de risques systémiques dans le secteur des CMBS », c’est sous ce titre un peu elliptique que le Financial Times vient de publier, le 22 juin, un important article d’Aline van Duyn. Car elle vient de rompre le silence qui régnait jusqu’alors sur la forte épineuse question de la poursuite de la crise du marché de la dette hypothécaire, abordée confidentiellement par certains blogs pointus (dont celui-ci). Cette question est désormais évoquée dans des colonnes qui font autorité, devant le danger de la rechute en grand de la crise financière qui pourrait en résulter.
Les Commercial Mortgage-Backed Securities (CMBS) sont des instruments financiers qui résultent de la titrisation de crédits hypothécaires, dans le secteur commercial (bureaux, shopping malls, etc…). Ce sont les cousins des RMBS (Residential Mortgage-Backed Securities) qui ont déjà fait tant parler d’eux, pour avoir été le détonateur de la crise financière en cours. Catégorie à laquelle appartiennent les Asset-Backed Securities (ABS), adossés aux crédits immobiliers dits « subprimes », et les Mortgage-Backed Securities (MBS), adossés aux crédits « prime » (caractérisant un risque de défaut inférieur).
Par pans successifs, c’est l’ensemble de cet édifice financier qui menace de vaciller, après que son secteur le plus exposé a déjà failli. Or, le marché des prêts immobiliers dans le secteur commercial représente quelque 3.400 milliards de dollars, dont environ un quart aurait fait l’objet d’opérations de titrisation, une proportion nettement plus faible que dans le secteur des « subprimes », mais qui pourrait néanmoins avoir également des conséquences dévastatrices. Les refinancements qui devraient d’urgence intervenir sont gelés par la crise, et c’est tout le problème. Seule la renaissance du marché des CMBS pourrait y faire face, dans la situation actuelle et vu les montants en jeu, ce à quoi la Fed devrait activement s’employer dès juillet, déjà en retard sur son calendrier de travail. En lançant son programme financier, d’un montant de 1.000 milliards de dollars, dénommé TALF (Term Asset-Backed-Securities Loan Facility), afin de suppléer sur le marché des prêts hypothécaires aux déficiences du système financier et à la paralysie de la titrisation.
Mais le compte à rebours continue, et la situation devient de plus en plus tendue, avec à la clé des conséquences potentielles désastreuses pour les institutions financières (banques et compagnies d’assurance-vie), qui seraient incapables de faire face à la hausse importante et prévisible du taux de défaut. Devant supporter à nouveau de gigantesques pertes, faute d’avoir en elles mêmes les moyens de refinancement nécessaires, car leur part de ce marché est estimé à 60% de ce gigantesque montant global et nul ne sait dans quelle proportion le taux de défaut pourrait augmenter. Une situation qui, si peu de temps après la tenue des stress tests, témoigne du peu de sérieux de ceux-ci, s’il était encore besoin de le démontrer.
Il y a là un incontestable côté heure de vérité pour le TALF, et dans le mois qui vient. Son succès n’est en effet pas garanti d’avance. D’autant que la Fed risque fort de se retrouver dans l’obligation d’assouplir les conditions qu’elle a mise à son financement, exigeant que les CMBS soient notés AAA pour intervenir, alors que les agences de notation ont annoncé qu’elles envisageaient de procéder à des rétrogradations de leurs notes. Et que les taux des actuels CMBS ont de leur côté grimpé, rendant le montage des opérations de refinancement plus difficiles.
Un autre plan, présenté en son temps par le Trésor comme miraculeux, a été stoppé sine die, sans que son abandon soit pour autant annoncé. Il s’agit du partenariat public-privé (PPIP), destiné à soulager les banques de leurs actifs toxiques. Son banc d’essai, mené sous les auspices de la FDIC, a lamentablement échoué, compromettant la suite des opérations. Le bricolage qui a débuté sous les auspices de l’administration précédente se poursuit donc, il n’est pas exclu que le TALF ne s’ajoute pas à la liste des éléments défectueux de cette boîte de Mécano d’un autre âge.
Car la philosophie du plan de la Fed n’est rien de moins que de recommencer comme avant, en finançant par l’achat de nouveaux CMBS les nouveaux prêts renégociés, telle la reproduction d’une mécanique qui a failli mais dont il est recherché la relance. Soit par aveuglement, soit faute d’en disposer d’une autre.
L’Europe, rappelle enfin et à juste titre l’article du FT, n’est pas à l’abri de la menace que représente les CMBS, ayant sacrifié aux mêmes démons et émis des titres de même nature. Même si leur maturité ne sera effective que progressivement, dans les deux à quatre années à venir, étalant la pression exercée sur le système financier dans le temps, sans que l’on sache s’il sera capable de la supporter en procédant aux refinancements nécessaires, n’ayant pas en Europe le bénéfice du soutien d’une Fed, qui n’a jusqu’à maintenant reculé devant rien.
http://www.ft.com/cms/s/0/7a415fae-5f60-11de-93d1-00144feabdc0.html
50 réponses à “L’actualité de la crise : L’été sera chaud et orageux, par François Leclerc”
Oui, l’été risque d’être très chaud.
Tous ces gens le veulent bien. Ils n’ont jamais rien fait qui vaille et ils continuent du reste. Leur spécialité : La ruine.
écodouble
Il avait eu une analyse plein de graphs l’année dernière la dessus.Je suis étonné qu’un grand journal économique comme le Financial Times est mis plus de 6 mois pour écrire un article. Il aurait besoin de café ?
http://www.daily-bourse.fr/analyse-Immobilier-Commercial-le-tsunami-approche-vtptc-6939.php
Les pertes sur prêts étaient de 7% à 11% par an durant le krach de l’immobilier commercial du début des années 90 aux US. Ils prevoient la mêmes chose voir pire pour les prochaines années.
Hypothèse ( cas année 90) 1 er année :3400 X 0,6 X 0,1 = 204 milliards de dollars (stress test : 75 milliards)
Par contre, comme pour l’immobilier, je ne vois pas pourquoi la Fed doit accepter des papiers qui représentent ,par exemple, des centre commerciaux vides perdus en banlieue.
Si j’ouvre une boutique qui ferme suite à la recession , j’assume et perd mon fric.
Ils font finir par nous faire aimer l’Or de maison du bunker.
et si, enfin, les banques centrales se décidaient à émettre une monnaie anticrise?
Comme par enchantement, l’économie retrouverait tous les financements dont elle a besoin!
Naturellement, des faillites retentissantes auraient néanmoins lieu, mais quelle que soit l’ampleur d’une faillite, elle ne saurait plus être systémique avec la monnaie anticrise!
En effet, tous ceux qui seraient, ne serait-ce par dépannage, refinancés avec la monnaie anticrise, pourvue, je le rappelle, de frais de garde, seraient amenés à acheter des actifs les préservant de ces frais de garde, et nous aurions une stabilisation des valeurs boursières et de beaucoup de valeurs immobilières.
Seuls ceux qui auront pris des risques excessifs seraient menacés, et leurs problèmes pourraient alors, sur une période plus longue, être réglés plus tranquillement.
La dynamique de la demande via une monnaie circulant effectivement vite et bien (la monnaie anticrise), la conjoncture se maintiendraitt repartirait même à la hausse, tout cela dans un climat non inflationniste!
Sans doute, après avoir lamentablement « bricolé », il faudra bien venir à une solution de ce type!
Sinon, on ne peut absolument rien garantir de ce qui se passe même pour les classes moyennes!
De l’incapacité à changer…
Les Bernanke, Geithner, Paulson, et tous ceux qui ont un pouvoir de décision dans les grands établissements financiers cherchent à revenir à la situation d’avant la crise car c’est ce qui leur a permis d’assurer leurs pouvoirs et leurs profits.
Pourtant, la crise phénoménale que nous vivons démontre que cet emballement de la dette hypothécaire et de la spéculation étaient intenable, malsain et irresponsable.
Ainsi, un deuil de la période d’avant crise doit être fait. Celui-ci passe par cinq étapes selon Elizabeth Kubler-Ross : le déni, la colère, la négociation, la dépression et enfin l’acceptation.
A en juger par les actions des gouvernements et banques centrales, dans leurs esprits nous en sommes au déni tandis qu’économiquement nous serions plutôt dans une dépression.
Cela soulève l’interrogation suivante, les dirigeants ayant permis, encouragés ou s’étant développés dans la période d’avant crise sont ils capables d’imaginer comment s’en sortir et d’éviter de créer dans l’avenir le même type de situation dangereuse ?
Emprunt d’Etat: les élucubrations de Sarkosy ? De Gaulle ne disait-il pas « les français sont des veaux » !
tout au juste des moutons …qui aiment tendre un baton pour qu’on leur tappe dessus, qui vont se ruer sur des emprunts d’état pour se faire plumer un peu plus ( Euromillion, le jeux de la Française des jeux était l’impôt sur les précaires, voici l’emprunt d’état l’impôt pour les illettrés)
Avec l’inflation qui s’annonce les emprunts d’état rapporteront moins dix pour cent (-10%)…Maréchal nous voilà !
@ johannes finckh
@ François Leclerc
S’agissant des moyens nouveaux à tester d’urgence pour atténuer l’ampleur des prédations et des dévastations socio-économiques à l’oeuvre, plus précisèment s’agissant de la mise en place de véritables boucliers protecteurs de l’économie réelle à l’aide de monnaies complémentaires utilisables immédiatement à l’échelle de la zône euro notamment, avez-vous lu cette proposition récente de Bernard LIETAER (datée de juin 2009) consultable sur son site
http://www.lietaer.com/images/Places_to_be_Juin_2009.pdf
« Nous proposons que les entreprises commerciales prennent l’initiative de créer de pareils systèmes monétaires Business-to-Business (B2B) à l’échelle de ce qui a le plus de sens pour elles. »
…/…
« Le grand avantage, comparé à ce qui s’est passé en Suisse [avec le système du WIR qui fonctionne à nouveau si bien à l’heure actuelle], est qu’avec ce qui est disponible actuellement en outils informatiques, un système pareil peut être réalisé en une fraction du temps et des frais de ce qu’il en coûta dans les années 30.
Agir vite sera essentiel si on veut éviter les ravages sociaux et économiques qui se déchaîneront par suite du détricotage des chaînes complexes de fournisseurs. Aux USA, un système qui couvre tout le pays serait justifié.
En Europe, idéalement, un tel système devrait être conçu pour pouvoir opérer au niveau de la zone Euro. »
@Lenz,
« les Français » dites vous. Qu’appelez-vous « les Français » ? C’est beaucoup trop vague pour avoir une signification intelligible. Soyez donc plus précis. Vous vouliez dire peut-être: « les-Français-qui-auront-soucrit-à-cet-emprunt » ? C’est déjà assez différent, il me semble et vous voyez, on progresse nettement. Cela dit, nous pouvons aller plus loin encore dans la précision: « les-Français-en-ayant-les-moyens-qui-auront-soucrit-à-cet-emprunt ».
Voyez ce que je veux dire ?
[ Sors de ce corps, Chevallier. ]
@ Ken Avo Vous avez raison d’apporter certaines précisions, je suis d’accord avec vous. Il est pourtant des constats qui s’imposent. Les français ( qui le peuvent..) cherche à sauver leur épargne, sentant le vent tourner. Les achats d’or par les particuliers (sous forme de Napoléons par exemple) sont en très forte augmentation depuis plusieurs mois et le gouvernement en lançant cet emprunt ( bidon) voit là une possibilité de stopper cette hémoragie. Ce qui est grave c’est qu’il n’y a pas vraiment de relance sociale en vue, aucune proposition pour sortir de cette crise qui est comme un moribond que l’on ressort de temps en temps de son placard pour l’y renfermer aussi vite.
@ Jack Evols dit :
24 juin 2009 à 00:19
« “Le grand avantage, comparé à ce qui s’est passé en Suisse [avec le système du WIR qui fonctionne à nouveau si bien à l’heure actuelle], est qu’avec ce qui est disponible actuellement en outils informatiques, un système pareil peut être réalisé en une fraction du temps et des frais de ce qu’il en coûta dans les années 30.
Agir vite sera essentiel si on veut éviter les ravages sociaux et économiques qui se déchaîneront par suite du détricotage des chaînes complexes de fournisseurs » »
J’ai plusieurs fois parlé ici même du WIR suisse qui est un – modèle – très réel – que font fonctionner ~75 000 PMI et PME suisses. Mais mes « exhortations » n’ont à peu près rien donné que je sache. N’ayons pas à le regretter bientôt ou plus tard, car c’est un modèle très opérationnel et pas du tout une théorie en l’air. D’ailleurs notre apathie se remarque rien que par le fait qu’on ne s’est pas penché sérieusement dessus, même quand on était en dehors d’une crise. C’est dire le manque de curiosité efficace où on se trouve! Assez révélateur et inquiétant je trouve.
est il possible de montrer des graphiques sur ce blog
ce serait plus explicatif
@ Rumbo et Johannes
Les systemes monetaires alternatifs commencent sérieusement à me passionner … Indépendamment de la validité/ pertinence du modèle je trouve l’idée particulièrement stimulante (la découverte des thèses de Walzer, bien que bancales sur de nombreux points, m’avaient fait un effet semblable). Bien sûr dans ce secteur comme tant d’autres on avance ici « à la machette »… Verriez vous un inconvénient à ce que Paul nous mette en contact si vous êtes installés en RP (il y a des limites à la forme « blog »)?
@ F. Leclerc
Merci pour votre investissement personnel et pour la qualité de vos interventions qui nous changent de la pravda officielle.
à c : base de graphiques
« La conjoncture Européenne,
Une leçon de pipologie de droite
(A ne pas confondre avec la pipolisation de la droite)
La conjoncture européenne est un concept novateur qui permet de dire que les réussites de la gauche ne sont pas du fait de sa politique, et que les échecs de la droite ne sont pas de sa faute. Il est en effet indéniable, au vu des chiffres d’Eurostat, que les faveurs du divin sont plus du côté des gouvernements de gauche que de droite – (pour l’explication mystique du phénomène, lire la chronique du 15 mai) – Comme le montre très bien le graphique ci-dessous :
http://avanti-populo.com/index.php?option=com_content&task=view&id=123&Itemid=24
prédiction Rosé 15/5/2007
« Cette année encore, le rosé est formel: l’UMP n’aura pas de chance, la conjoncture européenne sera sans appel et ce ne sera pas de la faute du gouvernement si la croissance est faiblarde. Des salauds de grévistes en prévision, bien sûr, ah cette gauche qui empêche toujours les choses de tourner en rond. Mais rien qui ne pourra entraver le progrès libéral chic. Dormez en paix, braves gens, la police veille.
A part ça, Sarkozy sera le plus beau, le plus grand, le plus élégant. Chirac en son temps avait été élu avec les voix de la gauche, pour réaliser une bonne partie des promesses du FN de 2002. Aujourd’hui, l’UMP s’est portée au pouvoir en citant Jaurès, avec les voix du FN et s’apprête à accomplir un programme d’un autre temps : « Les temps modernes ». Le futur, celui de 1984. C’est devenu possible. Pour vous. Mainteant. Tout de suite. Avec la France d’après. C’était inscrit dans la voûte céleste. Les français en redemandent… …
Passons sur les détails concernant cette année 2007, les émeutes, quelques morts, toutes ces choses: c’est très surfait. A d’autres. Nous ne voulons pas jouer les alarmistes, et puis: tout ira bien dans le meilleur des mondes. Pourquoi se priver de vivre ses rêves? Ses rêves, ceux de Sa Grandeur, bien entendu. Vous m’aviez compris. Ses rêves vont devenir réalité. Pour notre plus grand bonheur à tous.
Car il y a une chose qu’il faut que je vous dise, chers amis, c’est qu’en dépit de tout ce que l’on pourrait croire, d’ici 2012, en regardant objectivement les chiffres de l’INSEE et d’Eurostat (instituts peu fiables honteusement vendus à la gauche contestataire), Sarkozy réussira TOUTES ses réformes, TOUS ses projets, enfin, TOUT ce qu’il entreprendra. Ayez confiance. Il est làààà …
Vous aussi, vous êtes las. Mais ce n’est pas pareil. Las d’entendre des promesses, las d’écouter des prestidigitateurs jongler avec les chiffres avant tant de talent, et tant de brio. Alors, regardez les paillettes, seulement les paillettes, voilà le conseil des astres. Ainsi, vous vivrez heureux. Les yeux pleins d’étoiles, la vie sera plus douce, la vie sera plus belle, la vie sera plus sarkozible. Un peu de laurier sous l’oreiller fait rêver à l’hyménée …
Soit 850 milliards de créances titrisées à refinancer. A-t-on une idée de l’échéancier de ces besoins de refinancement ?
à Lenz
image « la majorité c’est vous »
http://avanti-populo.com/images/images2/majorite.jpg
graphique « récapitulatif »
Comparaison des courbes de la croissance, du solde de la sécu et du déficit total de l’état (administrations publiques comprises),sous les gouvernements de gauche et de droite
http://avanti-populo.com/images/Graphs/croissecpibet.jpg
graphique « effet Sarkosy »
Solde effectif de l’état (sans les administations publiques) ces 30 dernières années
http://avanti-populo.com/images/Graphs/courbes_solde.jpg
@ Boukovski
Pour mémoire, Nous sommes sur un marché dérégulé, il n’y a pas d’enregistrement centralisé de ces titres. Cela fait partie des projets de régulation que de rendre cette petite formalité obligatoire…
Le Pacte européen de stabilité, le socle de l’euro, est en train de voler en éclat. Etait-ce bien raisonnable de prédire de manière aussi péremptoire un événement aussi peu orthodoxe dans une précédente chronique ?
Le Franfkurter Allgemeine Zeitung vient de publier une interview de Peer Streinbrück, ministre allemand des finances, dans laquelle celui-ci vient d’annoncer que l’Allemagne ne pourra pas faire redescendre son déficit public sous la limite des 3% du PIB avant 2013, voire même 2014 (dans 5 ans).
@Paul jorion
@F Leclerc
Que pensez vous de l’idée de Harry DENT?
En 2004, l’analyste américain Harry Dent avait annoncé dans un livre une dépression économique profonde à l’horizon 2010, prédisant un crash encore plus important que celui que nous traversons actuellement.
Harry Dent a assez brillé par le passé pour être pris au sérieux. D’après son analyse, l’économie mondiale va traverser dans les deux prochaines années une crise plus grave encore que celle qu’elle traverse aujourd’hui. En 2004, l’Américain avait pronostiqué dans un livre une période d’accroissement entre 2005 et 2009, avant une crise abyssale à l’horizon 2010. D’après cet économiste, qui fait entre autre reposer ses analyses sur l’évolution démographique et l’influence des courbes de natalité, le plus mauvais est devant nous contrairement à l’opinion de plusieurs experts qui voient avec optimisme certains signes de reprise. La génération du « baby boom » va dorénavant freiner ses dépenses, entraînant une spirale à la baisse des marchés immobilier et boursier, affirme Harry Dent, selon lequel les marchés boursiers vont poursuivre leur ascension au cours des prochains mois mais vont à nouveau s’effondrer vers la fin de l’année lorsque le système bancaire accusera une nouvelle débâcle qui dominera en 2011.
« Comme cela s’est déjà vérifié au Japon dans les années 1990 », l’économiste appuie sur le fait que la génération des baby boomers dans le monde occidental dépense moins avec l’âge.
Bienvenue dans l’enfer de DENT.
@ Cedric
Je ne connaissais pas les analyses de Harry Dent. D’une manière générale, je me méfie beaucoup des explications trop simples, surtout lorsqu’elles s’appuient sur des séries impressionnantes de courbes et de statistiques, plus que sur des raisonnements. Les données sont faites pour étayer et pour vérifier ceux-ci; elles constatent, elles ne permettent pas de comprendre. L’impact de la démographie n’étant certes pas négligeable en matière économique, je n’en dirai pas autant pour la finance, dont la situation actuelle permet précisement de comprendre que si elle n’obéit pas à des lois « naturelles », elle a bien ses propres logiques. Là est tout le problème, qu’Harry Dent élude avec son analyse.
Ce ne serait pas la première fois, par ailleurs, que l’on aboutirait à des conclusions justes avec un raisonnement faux !
Rumbo dit :
24 juin 2009 à 01:35
johannes finckh dit :
23 juin 2009 à 23:07
Vos exhortations qui paraissent oh combien opportunes, outre leur pertinence et leur acuité plus que jamais d’actualité, ne se trouvent-t-elle pas légitimées par des débuts d’expérimentations prometteurs sous d’autres latitudes que dans la zône euro ?
Dans l’ordre des solutionnements de transition, les chinois dont le casino boursier de SHANGHAI affiche une capacité à se refaire sans égal http://fr.finance.yahoo.com/q/bc?s=000001.SS&d=c
ne sont-ils pas eux aussi à la recherche avec le BRIC notamment de boucliers monétaires praticables à grande échelle en B2B qui s’apparentent à ceux qu’on obtient avec de la monnaie complémentaire du type du WIR ?
Faut-il, ne serait-ce que dans la zône euro, que nous en venions à nous mobiliser par centaines de milliers dans des boycottages de tous ces business apathiques, de leurs banquiers et de leurs organes politiques qui n’en finissent pas d’aggraver l’ampleur du désastre à la charge du contribuable à travers leurs faux plans de renflouements à répétition qui nous enlisent dans des dettes publiques abyssales ?
Les constats de grippages, les innombrables analyses économiques de haute tenue et les échanges de vues très techniques sur lesquels ce site n’en finit pas de nous documenter et de nous alerter, appellent de toute évidence, des suites plus palpables et plus volontaristes de l’ordre des remédiations intermédiaires ou à tout le moins de l’ordre de l’expérimentation à échelle restreinte des pistes de remédiations qui méritent d’être testées avant de nous engager à plus grande échelle sur leur mise en application …
La maîtrise et le management de la complexité obéissant à de nouvelles règles, que pèsent réellement les bonnes vieilles recettes économiques d’antan et les bons vieux raisonnements d’experts dans les nouveaux environnements émergents ? Et pourquoi s’obstinerait-on à vouloir rechercher dans le passé, a fortiori dans un passé d’échec global et de déroute des paradigmes des dominants, des solutionnements prudentiels qui sont à inventer ensemble pas à pas ? Sachant de surcroît, que la crise économique interagit avec d’autres crises au moins aussi redoutables (écologique, métaphysique, mais aussi, crise de la créativité dans des environnements complexes etc) et qu’elle n’est que l’une des composantes de la crise de civilisation plus globale qu’il nous faut bien apprendre à dépasser, ne serait-ce que pour assurer un avenir immédiat à nos enfants !
@Rumbo et Jack Evols
Bonjour,
Une question me vient immédiatement avec le système passionnant des monnaies complémentaires : comment gérer les échanges avec les biens/services situés hors de ce système ?
Il me semble que ces monnaies impliquent principalement un circuit économique local, et ne peuvent donc qu’être des compléments à des monnaies de réserve internationales nécessaires pour l’échange des biens indispensables aujourd’hui (pétrole, gaz, électricité…).
Comment voyez-vous la jonction entre ces systèmes monétaires ? Et est-ce qu’un système de monnaies privées n’implique pas de faire confiance de manière « aveugle » aux organismes gérant cette monnaie complémentaire, ce qui me semble douteux à long terme et à grande échelle ?
@ waccsa
Effectivement il eut dallu que cette monnaie soit ,sinon fiduciaire, du moins que ses émetteurs soient fiables à moyen terme.
Or la solvabilité est plutôt une denrée qui se raréfie..ra !
@ waccsa dit :
24 juin 2009 à 11:17
cf. 50 ans de réussites successives au niveau de l’économie de la Suisse avec le WIR semble constituer déjà un laboratoire d’observations et d’idées approfondies « significatif » sans oublier au passage de faire un retour aux sources du GESELL abondamment évoqué sur ce site à différentes reprises …
UN WIR EN FRANCE:
creer un modele transactionnel . le dupliquer sous la forme d un serveur informatique avec un clef numerique ( systeme de certificat ) pour chaque acteur. gestion sous forme d une cooperative … cela peut etre cree tres vite .
je rentre dans la dance des que le systeme est en place.
voila
http://www.leap2020.eu/GEAB-N-36-est-disponible!-Crise-systemique-globale-Le-choc-cumule-des-trois-vagues-scelerates-de-l-ete-2009_a3341.html
extrait de l’article
« ….
Ainsi, pour LEAP/E2020, loin des « jeunes pousses » (« green shoots ») aperçues depuis deux mois dans tous les coins de tableaux statistiques (5) par les médias financiers internationaux, leurs experts attitrés et les politiciens qui les écoutent (6), ce sont trois vagues particulièrement destructrices pour le tissu socio-économique qui vont converger au cours de l’été 2009, traduisant la poursuite de l’aggravation de la crise et entraînant des bouleversements historiques dès la fin de l’été 2009, en particulier des situations de cessation de paiement des Etats-Unis et du Royaume-Uni, tous deux au cœur du système global en crise :
1. La vague du chômage massif: trois dates d’impact qui varient selon les pays d’Amérique, d’Europe, d’Asie, du Moyen-Orient et d’Afrique
2. La vague déferlante des faillites en série : Entreprises, banques, immobilier, états, régions, villes
3. La vague de la crise terminale des Bons du Trésor US, du Dollar et de la Livre et du retour de l’inflation
…. »
un des graphiques de l’article
« Accroissements respectifs du PNB (en vert) et de la dette US (en rouge) (en Milliards USD) – Sources : US Federal Reserve / US Bureau of Economic Analysis / Chris Puplava, 2008 »
http://www.leap2020.eu/photo/1435110-1905020.jpg?v=1245185305
quelques liens simples
http://www.gandi.net/ssl/what-is-ssl
le type de certificat :
http://www.gandi.net/ssl/pro
36 euros par mois negociable a 20 pour une structure wir Locale par exemple.
intranet avec creation des facture francoWIR … ( enfin bon voir le modele WIR suisse .. )
Autre question fondamentale sur le système des monnaies complémentaires : et l’impôt ? Les états lèvent l’impôt en imposant (redondance) leur monnaie fiduciaire.
Quid donc des rentrées fiscales si ces systèmes monétaires parallèles se développent ? Pour payer l’impôt, qui décidera du taux de change avec la monnaie fiduciaire de l’état où ces monnaies circulent (avec tous les risques de manipulation que cela impliquent) ?
Ces monnaies parallèles gérées sur le mode coopératif n’impliquent-elles pas un fonctionnement réellement démocratique de la société, ce qui me paraît difficilement acceptable aujourd’hui pour des états devant gérer une implosion sociale larvée, et surendettés ?
impot sur un modele WIR .. il y a un fiscaliste dasn la salle ?
Le WIR ayant fait ses preuves après 1929, les Entreprises suisses ont été autorisées à payer une part de leur impôt en monnaie officielle et une part en WIR, alors reconnu par l’Etat. C’est dans cette brèche que, n’ayant plus le choix, l’Etat se voit obligé d’accepter ces conditions aux entreprises, si elles ont su prendre le devant.
@j finckh
moi je n’en veux pas de cette solution. Je ne veux pas sauver ces pilleurs de richesse, c’est affameurs et pollueurs … je ne souhaite pas que cette économie prédatrice puisse continuer indéfiniment ses méfaits. A part gaver quelques privilégiés, que produit-elle de bon qui vaille les souffrances du reste de l’écosystème ?
une solution oui, mais dans la continuité, non ! dans la redistribution et la coopération oui, mais dans l’arnaque et le pillage non !