Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Jacques Sapir a eu l’amabilité de me demander de parler de la situation aux États–Unis lors du Séminaire Franco-Russe sur les problèmes monétaires et financiers du Développement Économique de la Russie qui débute demain et se poursuivra trois jours à la Maison des Sciences de l’Homme à Paris.
En vue de ma présentation, je relis mes notes des derniers mois et l’impression qui se dégage, ce n’est pas tant cette « privatisation des profits, collectivisation des pertes » auquel le processus peut effectivement se résumer, que la facilité avec laquelle le milieu des affaires américain roule dans la farine les instances gouvernementales du pays. Je ne pense pas tant à l’achat pur et simple des voix des parlementaires par des dons (d’ailleurs parfaitement légaux) en vue de leur faire voter des mesures favorables au business (l’épisode très éclairant de la révision de la « cote-au-marché », mark-to-market) que les montages financiers associés aux plans de sauvetage TARP (Troubled Asset Relief Program), TALF (Term Asset-Backed-Securities Loan Facility) ou PIPP (Public Private Investment Program).
Il ne s’agit pas ici en réalité de malveillance mais d’incompétence. On retrouve un problème déjà rencontré à propos des notateurs : les banques, hedge funds, private equity disposent des moyens de recruter des ingénieurs financiers d’un tout autre calibre que ceux dont les notateurs parviennent à s’assurer les services, en raison de salaires d’un autre ordre de grandeur. Problème qui handicape encore bien davantage l’administration. Résultat, ces montages que l’on observe, qui permettent aux banques de racheter leur propre dette à des prix subventionnés, de racheter les warrants qu’elles avaient dû concéder au gouvernement au quart de leur prix marchand, et ainsi de suite. Quand on dit que le concept de « nationalisation » est tabou aux États–Unis, on se dit malheureusement parfois, au vu de cas comme ceux-ci, que cela vaut peut-être mieux ainsi.
Bien sûr toutes ces entourloupes ne seraient pas connues sans les blogueurs et leurs commentateurs qui dissèquent ces montages mais aussi sans la presse américaine elle-même qui affiche sur ces questions une grande liberté de ton. Je rappelle que c’est le Wall Street Journal qui a donné la liste mentionnant quel lobby avait acheté la voix de quel parlementaire lors du processus de révision de la norme comptable FASB 157, c’est aussi lui qui révélait il y a quelques jours avec moult détails croustillants (chambres d’hôtel à 4.515 dollars la nuit) comment, alors que les dirigeants des banques américains acceptaient, la queue entre les jambes, les dizaines de milliards de dollars dégagés par les autorités pour les tirer d’affaire, les jets privés de leur compagnie sillonnaient le ciel pour déposer les membres de leur famille dans quelque station balnéaire ou de ski très sélect.
On trouve donc malheureusement plus rarement aux États-Unis qu’en Europe les fonctionnaires capables de gérer avec talent une compagnie privée mais les « Américains étant – c’est bien connu – de grands enfants », ils prennent plus au sérieux que leurs collègues européens, l’injonction de ne pas mentir, pas même – comme la presse européenne nous y a si bien habitués – par omission.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
35 réponses à “Le monde des affaires… et puis les autres”
Dieu merci, les grands enfants n’ont pas que des défauts…
Quand à la presse européenne et française en particulier,que dire?…
bien heureusement, il y a le net et certains blogs…
Il ne leur reste plus qu’a privatiser l’état alors et faire en sorte que le président soit mieux payé que les financiers et autres banquiers …
mais mon petit doigt me dit que ca ne fonctionnerai pas forcément mieux ! lol
@Paul :
« On trouve donc malheureusement plus rarement aux États-Unis qu’en Europe les fonctionnaires capables de gérer avec talent une compagnie privée mais les « Américains étant – c’est bien connu – de grands enfants », ils prennent plus au sérieux que leurs collègues européens, l’injonction de ne pas mentir, pas même – comme la presse européenne nous y a si bien habitués – par omission. »
Mais les fonctionnaires européens « mieux formés », donc moins incompétents et mieux payés que leurs collègues américains, ont-ils accès à la même information que les médias du Capital ? (ici le Wall Street journal)
Et enfin, à quoi attribuez-vous cette « qualité » de la finance américaine à être plus enclin à dévoiler ses pertes contrairement aux banques européennes ?
Je pense aussi que l’incompétence généralisée explique mieux les erreurs grossières que tout un chacun peut relever là où il le veut. Ceci n’exclut pas d’ailleurs complots, conspirations et manipulations de toutes sortes.
The right man at the right place c’est a l’opposé de nos sociétés égalitaires non ?
Les entreprises mais d’une façon générale tout ce qui ne fonctionne pas sur ce modèle est d’emblée moins touché puisque d’autres principes la guident. Elles n’en sont pas moins complices et victimes ; elles participent du même monde, le notre où règne la quantité.
Si les compétents sont un peu moins rares dans l’administration de ce coté ci de l’Atlantique et en particulier en France n’est ce pas un vieux reste de la volonté d’un Etat puissant ? (XIVe siecle ? avant ?) quelque chose qui peut représenter un niveau supérieur (puisqu’il est + que la somme de ses parties), se substituer à d’autres aspirations.
»Grands enfants » on dit souvent ça oui, ca veut dire quoi ? qu’eux contrairement à nous ont encore des parents ? Dieu version protestante et les pères fondateurs ? Sur la question du mensonge par omission et des choses dites, j’en suis resté a Max Weber »l’ethique protestante et l’esprit du capîtalisme » , les 2 ont leur intérêt, en cachant, ceux qui se croient compétents masquent leur incompétence c’est l’aspect négatif mais positivement ils pensent que c’est nécéssaire à l’intérêt général pour s’imposer au particulier. A l’inverse la réticence au mensonge même par omission est en théorie l’accomplissement d’une société démocratique, négativement elle révèle régulièrement la corruption du système. Chez nous ça explose, chez eux ça implose mais l’objet est le même et la distinction à un niveau supérieur est toute relative.
« Il ne s’agit pas ici en réalité de malveillance mais d’incompétence. »
Il y a probablement de l’incompétence dans tout ça, mais j’y vois aussi beaucoup de malveillance (sous la forme de la recherche de l’intérêt personnel avant, et parfois contre, l’intérêt public). Ne nous voilons pas la face, c’est indéniable. D’ailleurs, pourquoi le nier? Cette réalité de nos gouvernants est-elle trop difficile à assumer pour les sujets?
La difficulté de nos gouvernants n’est pas de concevoir des solutions à cette crise, c’est de les accepter car elles impliquent de lacher une partie de leurs richesses.
Tout ceci c’est comme dire que l’on ne combat pas le réchauffement planétaire par incompétence. Il est là aussi évident que ce n’est pas une question d’intelligence ou de compréhension mais d’acceptation de mesures désagréables (et là le quidam est identique au puissant, il ne veut rien abandonner de son confort).
Et j’oubliais de préciser que je trouve ridicule (et très américaine) cette idée que plus le salaire est élevé et plus on est compétent. A ce compte, toute l’intelligentsia du monde se trouverait à Wall Street ou à la City. Risible, vraiment.
Moi dit ,n’empeche que justement la financiarisation se situe plus a la City et Wall street qu’au palais Brognard,la competence s’entend par rendement dans ce cas precis.Amities
Dans un autre post j’avais demandé s’il était possible de m’indiquer s’il existait des théories économiques sur les modalités de formation des rémunérations, c’est à dire sur le prix du travail.
Il est régulièrement mentionné dans la presse française que le blocage des rémunérations aux USA a entraîné le recours au crédit massif, la mondialisation soulève la question de la juste rémunération et du dumping social international, Paul Jorion mentionne une fois de plus avec raison l’avidité de certains dirigeants d’entreprise et de certains polotiques (mais qui leur verse quelle rémunération et pourquoi?).
Merci à ceux qui voudront bien tenter de satisfaire ma demande.
Merci à ceux qui le cas échéant m’expliqueront que ma question est saugrenue ou mal posée.
@philoxenos79
Il doit sans doute traîner des théories économiques de la formation des rémunérations, mais au vu de ce que les théories (macro-)économiques nous apprennent sur la crise actuelle (pratiquement rien), je ne leur ferais pas trop confiance.
Mon avis et mon expérience, c’est que le niveau de rémunération, dans le privé, relève essentiellement de la position de force dans la négociation et de l’envie de la personne de négocier un salaire élevé (ce qui n’est pas toujours le cas, et qui peut paraître surprenant, mais qui est heureux à mon sens). Cette position de force dépend, à mon sens, surtout du « réseau », des personnes que l’on connaît dans et à l’extérieur de l’entreprise. (Est-ce possible de formuler une « théorie », whatever that means, de cela?)
@ Paul Jorion
Le problème que vous soulevez s’applique à bien des domaines (force de frappe financière d’ordre de grandeur différent): si on met en face les montants dépensés en marketing et lobby pour les voitures et le voyages, et ceux dépensés pour sensibiliser au dangers que cela induit (climat), on voit directement bien pourquoi on ne voit pas beaucoup de changements dans les habitudes des citoyens et dans la législation. Idem avec le marketing pour les produits préparés, les chips et les fast-foods contre une alimentation locale et saine.
Je pense qu’il faut prendre le problème en haut de la chaîne (réguler efficacement les lobbys, réforme monétaire, réforme fiscale) mais aussi par le bas (réguler, c’est-à-dire dans le conditions actuelles surtout interdire, la pub et le marketing sur toute une série de choses dans toute une série de contextes et surtout dans l’espace public. Ma conviction est que la pub et le marketing nous empêche de voir ce qui est bon pour nous). Beaucoup de ces chantiers sont possibles immédiatement à un niveau plus ou moins local.
@TEL QUEL: rendement de quoi? Tous ces gens très futés devraient être actuellement à la rue grâce à leur compétence financière s’ils n’étaient pas en train de piller le trésor public pour se renflouer. La seule compétence que je vois, c’est la filouterie.
Wall Street nous mène droit dans le mur, fin d’un empire, nouvelle chute de mur, en pire. Mais son Journal sauve la face, il est la glasnost, témoin et preuve d’une véritable démocratie. Mais le peuple américain se résigne-t’il ? Car malgré la divulgation des informations, rien ne semble inverser la vapeur. Il est difficile de croire et d’imaginer les élus du peuple se faire à ce point rouler dans la farine ; il est temps de ressortir le goudron et les plumes pour les scélérats.
@Moi,
ben peut-être que la filouterie est une compétence qui n’est pas donnée à tout le monde.
@Ken Avo: vu comme ça, ok. 🙂
Paul,
« les banques, hedge funds, private equity disposent des moyens de recruter des ingénieurs financiers d’un tout autre calibre que ceux dont les notateurs parviennent à s’assurer les services, en raison de salaires d’un autre ordre de grandeur. Problème qui handicape encore bien davantage l’administration ».
Si on en revenait à une certaine « rusticité » des instruments financiers et qu’on abandonnait cette « titrisation » à ce point complexe qu’elle échappe à toute compréhension et à tout contrôle de ceux qui la frabrique, même des meilleurs, les banques ne devraient plus engager des « génies de la finance » et les rémunérer de façon si hallucinante. Du même coup, « privé » et administration se retrouverait sur un pied d’égalité.
Bravo Paulo,
Comme Obélix tu es tombé dedans étant petit.
Les banquiers (américains/français, etc…) qui veulent ou ont remboursé l’état ont donc bien raison.
Ils veulent garder les meilleurs pour continuer à nous baiser tous.
Les meilleurs ça se paie.
Mais au fait (je n’oserais plus le -au fond-) convient-il d’écrire « meilleurs « ou cupides ?
Je croyais avoir lu en ce blog voici quelque semaines qu’un des motifs de la crise était la confusion entre la finance et la classe politique américaine, les deux étant issue d’un même sérail.
Il faut croire qu’aujourd’hui les financiers préfèrent rester financiers puisque les meilleurs d’entre-eux ne semblent plus (selon la thèse de l’article ici commenté) vouloir investir l’administration.
Comme quoi à force de vouloir tout dire on dit effectivement tout. Et son contraire…
Je ne pense pas que es américains soient moins menteur que les autres. Chacun ment pour des raisons personnelles et pour de motifs qui ne sont pas spécialement les mêmes. Les ricains mentent sur beaucoup de chose, est je pense que la semis transparence du momment n’as que pour but d’augmenter la confiance. Quand tout va bien ont peut pluis facilement mentir que lorsque cela va mal.
J’ais oublier de préciser qu’il n’y aps de grande diference entre la triche et le mensonge. Un tricheur est obligé de mentir. Il ne peut pas dire ouvetement qu’il triche.
Cet article me trouble vraiment et m’irrite. Paul s’y contredit, par exemple entre ici « Il ne s’agit pas ici en réalité de malveillance mais d’incompétence. » et ici « Bien sûr toutes ces entourloupes ne seraient pas connues sans les blogueurs » (pourquoi parler d’entourloupe pour de l’incompétence?).
J’y perçois un « baissage de froc » et je n’aime pas du tout ça venant de Paul Jorion. Il est vrai que parler clairement de malveillance devant le public d’élite de ce séminaire, ça l’aurait sans doute foutu mal…
Je viens juste de relire « L’illusion économique » de Todd (bouquin remarquable au demeurant) qui à la fin cherche à expliquer l’aveuglement de nos élites et on y ressent la même peur de dire les choses comme elles sont, les mêmes atermoiements et contorsions. Alors même que tout le bouquin démontre qu’il s’agit de cupidité pure et simple de nos élites et d’une véritable lutte des classes.
Le néolibéralisme a réussi ça, on a peur du ridicule (populisme, démagogie, voire fascisme, blablabla) à dire les choses comme elles sont.
Monsieur jorion, votre papier sera disponible en ligne?
il serait interessant de voir un papier sur la situation et les prospectives sur l economie de la russie et des pays de la CEI un peu comme celui la ….
http://cemi.ehess.fr/document.php?id=1473
@ Moi
Je suis de votre avis. Un chat est un chat lors d’un vol de voiture et dans ce cas la justice doit être implacable. Lorsqu’il s’agit d’un oligarque, le chat devient un animal complexe qui relativement au théorème d’incomplétude ne peut se clore sur lui-même.. 😉
Et dans ce cas, la justice n’est plus concernée. Le juridique ne peut se saisir du complexe.
Où allez-vous chercher que nos élites soient cupides? Elite et cupide sont parfaitement antinomiques. Il est impossible d’écrire: « nos dirigents sont cupides ». Cela n’a pas de sens. Etes-vous dadaiste?
Bonne journée
La presse aux USA decortique et etale plus de scandales que sa voisine Europeenne, soit.
Mais a quoi bon tout ce linge sale, la corruption legale des lobbies lave plus blanc que blanc; je ne suis pas sur que « le milieu des affaires américain roule dans la farine les instances gouvernementales du pays. », il les achete tout simplement.
Quand aux notateurs, ils revent et attendent sagement un jour meilleur, le jour ou ils deviennent « ingénieurs financiers » par exemple.
Il ne s’agit pas ici en réalité de malveillance mais d’incompétence.
Ou alors d’idéologie. Car enfin, peut-être croient-ils vraiment que la finance une fois débarrassée de son attaque virale martienne (ce qu’ils sont drôles tout de même), redeviendra ce formidable moteur de croissance économique, puissant et mystérieux – les dieux le sont toujours – qu’elle n’aurait selon eux, jamais dû cesser d’être.
Que choisir entre :
« Il est absurde de séparer les gens en vertueux et en corrompus. Les gens sont soit charmants , soit ennuyeux . »
et
» De nos jours , les bandits ont l’air tellement honnête que les honnêtes gens sont obligés de prendre des allures de bandits pour qu’on les reconnaisse. »
Je penche un peu pour la deuxième proposition en me consolant avec La Rochefoucauld :
» L’hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu . »
Le WSJ… il est détenu par R.Murdoch.
Lui et sa clique y distillent une quantité incroyable de venin.
Il est notamment connu pour être europhobe et agit en ce sens. (A titre d’exemple, il est revenu plusieurs fois sur le caratère scandaleux du paiement de CDS contracté par des banques françaises auprès d’AIG => le contribuable américain a renfloué les bques françaises c’est du vol…(c’es évidemment bcp plus compliqué que cela))
Il se sert de certains banquiers comme certains banquiers se servent de lui.
Bref, le WSJournal et rupert Murdoch, un bel avenir pour les mass media et le net, y compris ce type de blog à qui il ferait un sort !! http://www.dedefensa.org/article-en_attendant_le_pere_murdoch_11_05_2009.html
Oui il se verrait bien incarnant big brother sur tout le spectre médiatique.
Est-il encore bien nécessaire de rappeler avec quel cynisme et quel aplomb, depuis bien longtemps déjà, cette aristocratie de la finance privée, se joue de l’intérêt général, de cette « res publica » de pacotille, de cette république ou démocratie fantôme qui, dans les moments difficiles, ne semble lui servir que de façade légale, taillable et corvéable, pour continuer à ponctionner dans la démesure la plus folle tout ce que la planète peut lui fournir comme « objets » d’enrichissement illimité ?
Qu’une certaine presse s’en émeuve de temps à autres sous couvert de liberté d’expression, ne semble encore que légitimer un peu plus ce genre de pratiques.
Comment ne pas alors soupçonner toutes les organisations à ambition démocratique de se prêter avec une complaisance malsaine ou avec un suivisme de désespéré, à des servilités comparables ?
A l’évidence, une conception plus évoluée des « espaces et des ressources d’épanouissement qui nous sont communs », plus évoluée que celle de « l’intérêt commun » trop centrée sur l’utilitarisme exclusif ou de la « res-publica » trop systématiquement pillée, saccagée et mise en échec au fil des crises systémiques, nous serait des plus utiles …
Et si d’aventure, une conception encore plus mutilée et réductrice de la « chose publique », que celle du monde occidental, émanant par exemple d’une organisation telle que le B.R.I.C. devait surgir et supplanter cette conception anglosaxonne, il pourrait bien nous devenir vital de trouver enfin l’inspiration, la créativité et l’énergie de nous investir dans l’expérimentation accélérée et la promotion d’une représentation beaucoup plus étendue, pluralisante, sécurisante, protectrice et impliquante du « bien public » qui nous permette de combiner de plus en plus harmonieusement le développement des personnes, le développement de nos systèmes d’échanges et la revitalisation de ce qui est encore réparable au sein de notre biosphère, jusqu’à ce que nous parvenions à nous émanciper à la fois des vieilles recettes du retour à l’étatisation asphyxiante et de cette obsession du modèle économique néolibéral unique au service de la ploutocratie dominante qui persiste trop souvent à s’imposer de manière totalitaire comme le seul possible !
Commentaire d’Emmanuel Todd
http://www.dailymotion.com/video/x6vqeo_emmanuel-todd-usa-la-chute-finale-y_news
Remy Herrera « Haute finance et guerres perpétuelles »
http://socio13.wordpress.com/2008/12/01/haute-finance-et-guerre-perpetuelle/
extraits
« Le mensuel Afrique-Asie d’octobre 2008 publie un excellent dossier rassemblé par Remy Herrera qui explique que la question de la guerre est devenue fondamentale pour comprendre la gravité de la crise du système mondial. Partir d’abord d’une analyse de cette crise :
« le phénomène de départ est la crise économique: les bénéfices de l’activité capitaliste – en hausse tendancielle aux Etats-unis et dans le reste de la triade (japon et Europe) depuis le début des années 80- ne trouvent pas à s’investir de manière productive avec rentabilité. Dans ce contexte, la haute finance, c’est-à-dire les propriétaires du capital mondialement dominant, principalement étasuniens s’organise. La haute finance met en oeuvre une stratégie globale que l’on désigne sous le nom de néo-libéralisme. Ce qui engendre tous les problèmes économiques de la mondialisation: déficits étasuniens, dette des pays du sud, libéralisation des transferts de capitaux, privatisation des patrimoines communs de l’humanité, ou encore dislocation de la protection sociale et des retraites. »
Nous avons un système où les licenciements de travailleurs, les guerres de pillage, la destruction des êtres humains, font monter les profits des actionnaires et c’est ce système qui prétend donner des leçons de morale au reste de l’humanité, pronant d’hypocrites droits de l’homme pour entretenir cette horreur.
…
La fraction du capital dominant, la haute finance emprunte une stratégie néo-libérale pour faire face dans un contexte de hausse tendancielle du taux de profit (et non de baisse comme dans un schéma marxiste classique) à la difficulté de s’investir. Le but de la stratégie néo-libérale est d’offrir à ce capital dominant toujours plus d’opportunité d’investissement, sous une forme de plus en plus spéculative.
“Il ne s’agit pas nous explique Remy Herrera d’un projet de développement mais de domination et de pillage. D’où l’impression de chaos.
…
Le pouvoir de la haute finance face à ces contradictions explosives est maintenu par l’armée. Sa caractéristique majeure est aujourd’hui la militarisation de l’hégémonie étasunienne. Le système mondial capitaliste fonctionne de plus en plus directement par la guerre.
“C’est une combinaison de la violence visible des guerres impérialistes et de la violence invisible des rapports capitalistes.”
Le néo-libéralisme est militarisé sous la conduite d’un Empire en crise qui porte la violation des droits des peuples, la négation du droit international et le mépris des Nations Unies, la tentative d’instituer au meilleur des cas un directoire impérialiste qui viendrait en appui à l’hégémonie étasunienne.
…
…
Les dimensions économiques et militaires de la crise sont étroitement imbriquées: la guerre aggrave les déséquilibres de l’économie étasunienne, que la hauite finance tente de combler par les pillages de la guerre perpétuelle. La crise actuelle révèle que cette logique destructrice pour l’humanité est aujourd’huii parvenue à la limite extrême du supportable.”
Il me semble lire dans l’ensemble de ses commentaires que l’idée première qui s’en dégage ce serait une petite clique
de gens qui serait responsable, soit mais le plus grande nombre n’y aurait-elle pas également sa propre part de responsabilité à son niveau ? Même si je ne sous-estime pas le grand conditionnement matériel du monde actuel…
Excusez moi pour mon français qui n’est pas très parfait .