L’actualité de la crise : Même les meilleurs expédients ont une fin, par François Leclerc

Billet invité.

MEME LES MEILLEURS EXPEDIENTS ONT UNE FIN

Hier, nous étions environnés des « jeunes pousses » annonciatrices d’une proche relance, sortant du cauchemar et de la panique des mois précédents. La bourse remontait, les banques annonçaient d’importants profits, puis s’engageaient aux Etats-Unis dans le remboursement des aides publiques. Les actifs toxiques étaient partout repoussés sous les tapis, la gigantesque pyramide chancelante des produits financiers « structurés » ignorée, bien que loin d’être totalement démantibulée.

Aujourd’hui, nous replongeons insensiblement dans le marasme. Les doutes réapparaissent, autour d’un consensus désormais largement établi : la reprise sera très limitée, quand elle voudra bien intervenir, et ses conséquences douloureuses. Car l’accent est mis sur deux nouveaux dangers nous menaçant, l’accroissement des déficits publics d’un côté, l’inflation qui pourrait repartir de l’autre, alors que nous sommes toujours en récession mondiale. Avec, comme seul constat possible, en guise de faible soulagement, que la situation empire moins vite. Phénomène vite traduit comme signe annonciateur de la reprise, en le sollicitant un peu.

Le moral des financiers et des économistes, et de ceux qui les observent, est une chose. La réalité des faits en est une autre. Tout tient de ce point de vue en une seule constatation, dont la portée n’est pas mince : la Fed est désormais à court de munitions. En d’autres termes, les solutions monétaires qui sont sa raison d’être, ainsi que les instruments dont elle dispose, ont atteint leurs limites. Elle ne peut plus baisser ses taux, déjà au plancher, et hésite beaucoup à poursuivre sa politique de création monétaire, devant ses conséquences et les craintes que celle-ci suscite par anticipation.

Que se passe-t-il donc ? Les taux des bons du Trésor sont les fautifs. Ils montent, et la Fed n’y peut plus rien, après avoir essayé d’enrayer leur hausse. Semaine après semaine le Trésor engage sous les regards un peu inquiets des observateurs de nouvelles adjudications, afin de financer le gigantesque déficit du budget américain, faisant accéder la dette publique à des sommets jamais atteints. Ne pouvant qu’amplifier un phénomène déjà alimenté par la crainte de l’inflation (et de la dévalorisation du dollar qui pénaliserait les détenteurs des bons).

Mais la hausse des taux obligataires américains est un poison qui n’a pas pour seule conséquence de surenchérir le poids de la dette et le coût de son remboursement futur, selon un calendrier plus immédiat que l’on ne le pressent, vu que d’énormes quantités de « treasuries » sont émis avec des maturités de un ou de deux ans. Elle pèse aussi, et sans du tout attendre cette fois-ci, sur les taux immobiliers, ce qui est encore plus redoutable (de fait ces taux continuent à monter). Car cela contrecarre le programme de la Fed d’aide à la renégociation des prêts, afin d’éviter que ne se poursuivent voire s’amplifient les défauts de remboursement, risquant de précipiter les institutions financières dans de nouveaux tourments.

La Fed est donc entrée dans une voie sans issue. Ses tentatives de peser sur la hausse des obligations ayant échoué, elle ne peut plus les renouveler de peur d’aboutir à l’effet contraire à celui recherché. Mais cela signifie également qu’elle n’est plus en mesure de participer au financement des émissions de bons du Trésor à venir, au-delà de son programme déjà bien entamé de 300 milliards de dollars. Or les taux vont néanmoins continuer à monter, car l’énormité des programmes d’émission des titres de dette de l’Etat y suffira à elle seule à produire cet effet. Les conséquences déjà évoquées vont inévitablement en découler, seule leur ampleur étant incertaine, pouvant déboucher sur un rebondissement de la crise financière, alors que la Fed n’a plus les mains libres et que l’administration Obama n’a plus la même capacité à lancer de nouveaux plans d’aide financière et de relance économique. Tant en raison de l’obstacle du Congrès que du risque d’accroître les tensions sur un marché obligataire déjà très sollicité.

Les expédients que l’administration américaine a largement utilisés pour éviter de devoir faire face à la crise financière, essayant de la contourner, sont en passe d’être épuisés sans avoir produit les effets escomptés. Certains disent qu’il faut attendre un peu, mais n’est-ce pas une illusion ? Va-t-il falloir à l’administration Obama se faire une nouvelle fois violence, et adopter des mesures contre nature, en prenant le taureau par les cornes ? Ou va-t-elle encore essayer de biaiser, mais comment ? Par exemple en émettant des bons du Trésor en d’autres devises que le dollar, comme cela a déjà été le cas, mais dans de toutes autres circonstances.

Une réunion du comité de politique monétaire (FOMC) de la Fed aura lieu mardi et mercredi prochain, mais il ne faut pas en attendre trop, sinon une tentative un peu illusoire de rassurer les marchés. En réaffirmant la poursuite des programmes de soutien au secteur financier déjà engagés, en ne remontant pas ses taux directeurs (comme certains le demandent, au nom de la lutte contre le danger de l’inflation), et n’augmentant pas le montant de l’enveloppe destinée à acheter des bons du Trésor. Ce surplace sera, s’il se confirme, une illustration non seulement des désaccords au sein du FOMC, qui s’expriment dans la presse de plus en plus ouvertement, mais également de la situation d’impasse dans laquelle la Fed se trouve.

Si les Américains continuent de tousser, les Européens vont davantage s’enrhumer. Ils espéraient la reprise outre-Atlantique, ils peuvent craindre la rechute. Cela explique sans doute le revirement qu’a opéré le dernier Conseil européen de cette semaine ainsi que les appels à lutter contre le déficit, incantations un peu magiques dans le contexte actuel, qui n’éviteront pas que le Pacte de stabilité ne vole en éclats. La proposition française de sortir du calcul du déficit les financements effectués au titre de la crise et de la relance était un simple habillage qui ne changeait rien à l’affaire, mais elle avait au moins le mérite de sauver la face à tout le monde. Et de financer à moindre coût ces mesures sur le marché obligataire. Les Européens de la zone euro, tout en n’ayant pas succombé aux sirènes américaine et britannique de la création financière, buttent néanmoins tout autant sur l’accroissement de leurs déficits. Si la crise économique devait être plus longue qu’il est actuellement envisagé, pourront-ils faire l’économie de nouvelles mesures de relance et de soutien au titre de la protection sociale ? L’impasse est différente de celle dans laquelle les Américains semblent s’enfoncer, mais elle n’en est pas moins toute aussi préoccupante.

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35 réponses à “L’actualité de la crise : Même les meilleurs expédients ont une fin, par François Leclerc”

  1. Avatar de David
    David

    Eh Oui. Merci François, Ca n’arrivera pas au bout mais on y va.

  2. Avatar de Jean-Baptiste

    Il reste toujours dans tous les modèles que l’on propose aujourd’hui une donnée tacitement reconnue comme acquise. Les riches d’aujourd’hui qui pour la plupart n’ont pas travaillé eux même pour obtenir leur richesse sont reconnus comme étant ceux qui permettraient de faire fonctionner le système par leurs investissements et en plus doivent être rétribués chèrement pour ces apports. On leur fait de plus en plus de courbettes et on continue à leur promettre des rendements délirants. Je le répète , Madoff avec sa cavalerie arrivait à 11% et les investisseurs aujourd’hui demandent plus. Même un banquier demande un meilleur rendement à un artisan ! Le même artisan sera taxé (tout compris TVA, impots, prélèvement obligatoire, cotisations etc…) à 60, 70% là ou on aurait pris pour un imbécile Saint Martin s’il avait donné plus de la moitié de son manteau qui semble par évidence la part juste pour un riche comme pour un pauvre et surtout réellement applicable plutôt que de faire croire aux pauvres par démagogie que l’on taxe plus les riches alors qu’ils finissent par ne l’être parfois plus du tout et que l’on payent ceux qui font le mieux des comptes d’apothicaires pour obtenir ce résultat qui n’est que de faire plaisir aux imbéciles ! Il y a toujours ceux qui veulent partager la richesse sans la produire et ceux de l’autre côté qui se l’accapare. Belle opposition et qui des deux parties révèle leur côté vil et intéressé et d’être à la place de son voisin pour faire la même chose que lui ! Qu’on continue de promettre aux investisseurs de tels rendements tout simplement délirants et que tout le monde triche, mente pour déclarer possible d’atteindre de tel rendement le système finira forcément par s’effondrer après avoir vampiriser l’économie réelle, les états et les particuliers pour enrichir ceux qui le sont déjà non pas par création de richesse mais en vampirisant le système à tous les niveaux jusqu’à ce qu’il soit exangue et bloqué puisque l’on admet déjà que ceux qui ne sont pas capable de produire de tels rendements ne doivent même plus avoir le droit de travailler. Un employeur aujourd’hui demande à son salarié comment il va apporter de la richesse là où avant c’était lui qui était censé le savoir en utilisant son travail. Un employé ne produisant pas 15% serait bon pour la poubelle et de surcroit un poids pour la société (on va finir par arriver à des drames) mais il y a 100 ans si vous n’étiez pas un bon petit soldat vous étiez aussi un « vilain méchant ». Pourtant aujourd’hui le fait d’être réduit à de la chair à canon parait assez stupide et ce que l’on fait aujourd’hui l’est évidemment tout autant et finalement comme pendant les guerres les plus « justes » sont ceux qui crèveront au sens propre en laissant place à un vaste concours d’imbéciles dont le gagnant ne serait évidemment qu’un imbécile lui même. Mais peut être finalement qu’après toutes ces guerres réelles ou économiques même les gênes les plus humanistes et moraux auraient finis par disparaitre ou ne réapparaissant que de plus en plus rarement par recombinaison de gênes récessifs et donc non visibles chez les parents au moment de ces guerres mais qui par cette fatalité finiront tout de même par disparaitre vu la répétition de celles ci ! Et que d’Homme nous ne serions redevenu qu’un « animal stupide » en l’occurence un parasite détruisant son hôte.

  3. Avatar de Ken Avo
    Ken Avo

    Il me semble que si l’on considère qu’effectivement l’ennemi à abattre sont Wall Street et la City, alors les européens ont toute mon approbation de ne surtout pas les soutenir dans leur tentative pitoyable de garder le dessus.
    L’essentiel est de protéger les faibles et non les puissants, soit exactement la politique inverse de celle suivie par Monsieur Obama and Co, quitte à accroitre également les déficits ici. De toute façon, peut-on y couper ?
    Si la City bénéficie d’un véto scandaleux et exorbitant sur la politique européenne, il semble qu’elle ne soit toutefois plus en position d’imposer ses quatre volontés pour autant.
    L’Allemagne et la France et par là l’UE paraissent jouer une position attentiste dans cette affaire de façon plus ou moins délibérée si on leur passe quelques ambiguïtés, que je crois la meilleure possible dans les circonstances actuelles.
    A lire ou relire l’article de Michael Hudson « il faut annuler les dettes et non pas renflouer les créanciers » sur Contre-Info ainsi que les prises de paroles de l’ami Lordon qui m’inspirent plus que jamais. En attendant le grand soir de la dénonciation irrémédiable du mur de l’argent.

  4. Avatar de Ken Avo
    Ken Avo

    @François Leclerc,

    bizarrement je vous trouve moins radical dans vos derniers articles comme si vous aviez fait vôtre finalement le scénario du redressement de la finance, concentrant vos critiques désormais sur des questions de méthode et moins de fond. Ca me trouble un peu, peut-être des critiques récentes à votre égard que j’ai pu lire chez certains ici vous ont-elles atteint plus que de raison ?!

    Avec tout mon soutien, et merci à vous.

  5. Avatar de Ken Avo
    Ken Avo

    Outre Paul Jorion chez ce pauvre Taddei, nous avons pu récemment voir à l’antenne quelques invités jusque là totalement ignorés du téléphage de moins de cinquante ans: Frédéric Lordon dans une émission allemande d’Arte sur les paradis fiscaux centre-européens et l’oncle Bernard Maynard Maris chez Monsieur Calvi opposé à l’ignoble et récurrent Michel Godet sur F5. Vade retro.
    Quelle audace, quelle incroyable liberté de ton, quel sublime élargissement de vue en ces temps troublés chez nos faiseurs d’opinion. On pourrait presque croire à la fin de la pensée unique néolib et le retour du débat politico-économique ?

  6. Avatar de lau
    lau

    Nous parlons tous de choses qui, à quelques exceptions, nous dépassent très largement. Aujourd’hui, nous vivons dans un concept. Qui peut imaginer un trillion de dollars ? Outre les petits épargants, il existe aussi des entreprises de taille humaine qui se battent tous les jours face à des évènements qui les dépassent. Si l’hiver fut rude, le printemps a vu un semblant de reprise. Rien à voir avec les années précédentes. Sur le terrain, la pèriode printemps/été a toujours été une pèriode de pleine activité. Les mois d’automne ont toujours vu les charges de travail s’amenuiser. Il est désormais acquis , semble t il, que nous allons subir un nouveau contre-coup . Le nombre de grenades dégoupillées est tellement important qu’il paraît miraculeux si , parmi elles, au moins une n’explose pas.
    Mais dans la vie de tous les jours, dans les entreprises, comment faut il s’y préparer ? Faut il investir de peur d’une remontée des taux ? Faut il au contraire se désendetter ? Où devons nous placer la trésorerie pour avoir l’assurance de ne pas la perdre sous une inflation galopante ou des faillites de banques ? Devons nous songer à nouveau à « réajuster » nos effectifs ? Les entreprises n’ont aucune visibilité et entre les commentaires sur ce blog et ceux que l’on entend dans les grands médias, nous sommes complètement décontenancés.
    Et bien entendu, tout cela n’est rien, juste une turpitude, face aux changements climatiques.
    Dans notre entreprise, nous avons fait notre première réunion sur le sujet, avec comme support le film home. Quel ne fut pas ma surprise, à l’issue, de constater que sur le groupe de 20 personnes, aucune n’avait conscience du problème. Personne n’imaginait les échéances aussi proches. Le pire fut que sur les 20, 5 avouèrent qu’ elles ne changeraient rien à leur comportement.
    Comme disait M.Helm, cité par G.Monbiot :  » L’étude de la nature humaine et de la biologie humaine ne donne que peu de raisons d’être optimiste »…

  7. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Ken Avo

    Ne vous fiez pas trop au ton et au vocabulaire. Si les meilleurs expédients ont une fin, c’est que le moment risque d’arriver où il va falloir affronter les problèmes à leur racine.

    Est-ce un signe ? les Allemands semblent être en train de franchir ce pas sur la question des paradis fiscaux.

    Comme prévu, au fur et à mesure que des conventions billatérales sont passées entre ces derniers et les Etats, de nouvelles « jeunes pousses » d’un genre nouveau apparaissent sur la planète, de nouveau paradis fiscaux font surface. Il faut donc prendre, si l’on veut contrôler la situation, des mesures au départ et non à l’arrivée, dans les pays d’où proviennent les capitaux et non pas dans ceux qui les accueillent.

    Le Bunderstag devrait voter cet été une loi faisant obligation aux particuliers mais aussi au entreprises (les banques en particulier) d’informer le fisc de leurs activités dans les pays fiscaux. A suivre, pour voir l’étanchéité réelle du système.

  8. Avatar de eomenos
    eomenos

    Petit cours de Grands Principes à l’usage de nos décideurs.

    1) Il est urgent d’attendre.
    2) Ces mystères nous dépassent, feignons d’en être les organisateurs
    3) Courage, fuyons.

    Judicieusement mis en oeuvre, et pas nécessairement dans l’ordre évoqué, il y a moyen de bâtir avec ces 3 principes une longue,
    très longue et fructueuse carrière politique.

    Financière aussi….

  9. Avatar de Samuel
    Samuel

    On pourrait ressortir cette histoire du scorpion qui souhaitait traverser la rivière sur le dos de la grenouille et au final pique la grenouille au milieu de la rivière. Sa nature profonde ne pouvant l’en empêcher
    Version anglaise c’est :
    Une partie de l’argent créé par le programme d’assouplissement quantitatif (ou doigt coince sur le bouton vert de l’imprimante) de la Bank of England fournit aux banques prend la poudre d’escampette vers l’étranger.
    Et voila que M. Leclerc cite l’exemple des allemands. Ils ne manqueraient plus qu’on parle de diabolique contrôle de mouvements de capitaux comme en Malaisie lors de la crise de 97. Voir invoquer l’enfer, en utilisant le mot interdit pro…prot…prot..prote…. y arrive pas.

  10. Avatar de Salva
    Salva

    Bernard Maris encense Alain Minc . Encore un qui a tourné casaque. http://www.acrimed.org/article3116.html

  11. Avatar de Oppossùm
    Oppossùm

    @ Ken Avo
    C’est le problème du discours fonctionnant au ‘catastrophisme’, qui même s’il repère bien le « mal », oublie complètement que l’ existant possède non seulement une force d’inertie intrinsèque , mais aussi qu’il est composé d’une multitude de phénomènes de re-production, sans compter que tout cela est animé par des hommes qui se battent et luttent avec toute leur vigueur et leurs moyens.
    Enfin, ils n’oublient pas cela vraiment mais ils le travestissent en le recouvrant d’un discours moralisant inversé avec au coeur la certitude que le ‘contradiction’ est telle que le système va s’écrouler de lui-même.

    En fait d’ailleurs, il va s’écrouler , tout simplement parce que la Dette , soit paralyse les comportements, soit entraîne des stratégies de conservation de la Valeur, mortifères. Mais ceci , non seulement va mettre plusieurs années à s’opérer, mais se déroulera dans un contexte de guerre monétaire c’est à dire de pure stratégie géo-politique de zone d’influence , de rapport de pouvoir et de conservation ou préemption de richesse/valeur.
    Les formes du futur vont donc être modelées par des stratégies nationales ou bien de zones d’influence à intérêts communs, ce qui pourrait déboucher sur des ‘politiques’ de maintien plus ou moins artificielles de notre système libéral-capitaliste-de-marché-globalisé.

    Si l’on voulait sortir de ce scénario là, je ne vois que la piste proposée par Michael Hudson : “il faut annuler les dettes et non pas renflouer les créanciers”. Au passage, je signale que c’est la solution de bon sens que propose depuis des mois Larouche -tout ‘sulfureux’ qu’il soit-.
    Mais cette direction se heurte en réalité à plusieurs obstacles , à mon sens :
    – elle suppose la remise en cause du contrat, notion quasi-sacro-sainte (et c’est vrai que c’est un des fondement de la vie en société)
    – elle provoquerait une dé-concentration de richesse qui n’est pas du goût … des riches , ni de tous les acteurs qui vivent au crochet de cette concentration , par préemption au passage (Système bancaire et financier ET Etats !)
    – elle gêne finalement également tout une cohorte d’opposant au système actuel, dans le sens où , une fois purgé, le système capitaliste pourrait tout à fait ‘repartir’ selon une logique de même nature et surtout avec le grand méchant ‘marché’.

    @ Lau
    Effectivement , il existe des personnes qui ont échappé au grand lavage de cerveau de la fin du monde par le réchauffement climatique. Lavage de cerveau puissamment mis en scène et récupéré par le système dans son entier, qui musèle toutes les voix qui, sans nier un constat, mettent en doute les explications qui en sont données et la forme des solutions qui prennent souvent l’apparence d’un nouveau courant hygiéniste d’inculcation morale : peut-être faut-il en passer par là d’ailleurs , mais on n’est pas obligé d’être entièrement dupe et d’accepter tout le folklore qu’on nous fourgue avec.

  12. Avatar de Alexis
    Alexis

    Et le retour à la fiscalité directe (augmentation d’impôts) c’est pour quand ?

  13. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Alexis

    Très vite, entre deux échéances électorales. Aboutissant à accroître l’endettement des particuliers, au fur et à mesure que se dégonflera celle des Etats. Heureusement pour les détenteurs de capitaux et leurs instruments bancaires, dont le problème majeur est de trouver des emprunteurs.

  14. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    En complément, un élément important d’appréciation doit être apporté à propos du dollar. Sa volatilité actuelle, qui contribue à freiner pour l’instant les ardeurs des adeptes du carry trade, n’est pas contradictoire avec sa baisse tendancielle par rapport aux autres monnaies. Mais il faut prendre en compte qu’environ 65% des réserves mondiales de dollars sont détenues par les banques centrales, élément essentiel de stabilisation du système dollar. Et de temporisation. Cela explique que l’évolution du système monétaire international ne pourra s’affirmer que lorsque les rapports de force économiques auront encore plus nettement que maintenant pivoté.

  15. Avatar de Boukovski
    Boukovski

    La situation étsunienne me paraît bien plus grave que celle qui prévaut en Europe de l’Ouest. Ce pays moribond n’a plus de base industrielle et ce qui apparaît dans ses comptes nationaux comme relevant du secteur secondaire est en réalité physiquement fabriqué oversea. L’économie étasunienne est pour l’essentiel un gros château de carte financier, ce qui n’est pas exactement le cas en Europe de l’ouest (et moins encore en Europe de l’Est, Russie comprise).

    Les taux montent, oui. Dernières adjudications à 4% et 4% aussi au Royaume-Uni. Si la hausse continue, une nouvelle vague de défauts dans le secteur des prêts hypothécaires est à prévoir, et rapidement.

    La puissance de la déflation, la baisse du prix des actifs, ressemble à celle de l’eau. Elle finit toujours par trouver un chemin et contourne le barrage qui prétendait la contenir. Etats-Uni et Europe rentrent dans une longue période d’appauvrissement et de paupérisation des sociétés.

  16. Avatar de gerard
    gerard

    Blogueurs, Unissez vos forces pour faire éclater certaines vérités !!!

    Il y a plein de blogs et de forums passionnants sur internet (dont celui-ci de Paul Jorion)
    qui expriment ce que le medias habituels nous cachent.

    La somme des infos et analyses qu’on y trouvent, si on les regroupe, démontre clairement que nous sommes manipulés et que d’inquiétantes vérités nous sont cachées.

    Actuellement, c’est comme un jeu de piste de pêche aux d’infos pertinentes qui sont disséminées sur pleins de sites différents.

    On retrouve d’ailleurs parfois le commentaire d’une même personne d’un site à l’autre…ce qui montre qu’on est plusieurs à suivre les mêmes pistes.

    voici un exemple, sur le lien entre le pouvoir occulte des financiers et l’inquiétant recul de la démocratie :

    Sur dedefensa.org

    http://www.dedefensa.org/article-de_l_economie_hivernale_a_la_psychologie_printaniere_30_04_2009.html

    De l’économie hivernale à la psychologie printanière (30/04/2009)
    et
    http://www.dedefensa.org/article-a_washington_un_senateur_socialiste_a_l_assaut_de_la_fed_15_05_2009.html
    15/05/2009
    « À Washington, un sénateur “socialiste” à l’assaut de la Fed »

    Sur blogue.quebecmetro.com
    http://blogue.quebecmetro.com/2009/03/17/a-qui-appartient-la-reserve-federale-americaine/
    “À qui appartient la Réserve fédérale américaine?”

    Sur pro-at.com
    http://www.pro-at.com/forums-bourse/bourse-1-30072.html
    LE SILENCE DES LOUPS (Décryptage d’un monde interdit aux moins de 16 dents)

    Ce dernier forum est particulièrement intéressant parce qu’il part des dérives du monde de la Finance pour arriver au constat que le monde n’est pas ce qu’on nous présente.
    Les démonstrations sont probantes, souvent à partir d’exemples simples et très concrets.
    Difficile de ne pas admettre que les manipulations sont au coeur du système et que les media sont victimes ou complices d’un lourd silence, imposé par un cercle de puissants.

    Cela laisserait presque entrevoir la possibilité d’une prise de conscience collective = unissons nos voix !

  17. Avatar de Patriste
    Patriste

    Pour l’instant la grande majorité des mesures qui ont été prises est d’ordre économique, ce qui est revenu jusqu’à présent à appliquer une cautère sur une jambe de bois. Tous les jours il suffit d’ouvrir un journal pour constater que les dégats économiques sont loin d’être terminés et cependant, tous les jours, les différents gouvernements (sphère politique) semblent participer à un curieux concours à grand coups de conférences de presse et de publications officielles afin d’être le pays le plus attirant possible pour le nouveau Graal de l’année : les capitaux étrangers.

    Peut-être qu’Endemol devrait prévoir un nouveau concept d’émission de télé-réalité à l’échelle mondiale où tous les petits épargnants du monde votent pour éliminer tel ou tel pays de la compétition. Pour une fois que ce type d’émission pourrait servir à quelque chose…

    En attendant cet improbable objet télévisuel, une question s’impose : quand est-ce que la sphère politique se rendra compte qu’elle à abandonné le pouvoir au mains de la sphère financière il y a de cela un certain nombre d’années ?

    (Petit aparté : d’après vous depuis combien de temps la sphère financière a pris le dessus ? Pour ma part je dirais que 1973 ferait un bon candidat)

    Et bien sûr l’autre question qui vient immédiatement à l’esprit est de savoir si la sphère politique reprendra un jour le pouvoir. Mais là… je suis sceptique.

  18. Avatar de Ken Avo
    Ken Avo

    @Patriste « quand est-ce que la sphère politique se rendra compte qu’elle à abandonné le pouvoir au mains de la sphère financière il y a de cela un certain nombre d’années ? »

    –> La sphère politique en a parfaitement conscience, ce fut une volonté délibérée de sa part au début des années 80, mais il est vrai jamais totalement assumée en France vis-à-vis de l’opinion. Le plus spectaculaire revirement fut sans doute celui des socialistes français convertis au marché au tournant de la Rigueur.

  19. Avatar de bernard
    bernard

    Patriste

    1973 est un bon candidat pour l’abandon du pouvoir à la spère financière…en France.

    Mais les origines du mal sont nettement plus ancienne au niveau mondial, notamment quand les grands banquiers de l’époque (toujours présents ajourd’hui !!!) ont comploté pour imposer la FED aux USA.

    Extrait du forum « LE SILENCE DES LOUPS (Décryptage d’un monde interdit aux moins de 16 dents) »

    Le 23 décembre 1913, le Congrès américain votait la loi de la Réserve Fédérale, qui enlevait au Congrès lui-même le pouvoir de créer l’argent, et remettait ce pouvoir à la «Federal Reserve Corporation». Un des rares membres du Congrès qui avait compris tout l’enjeu de cette loi, Charles A. Lindbergh (le père du célèbre aviateur), déclara :
    «Cette loi établit le plus gigantesque trust sur terre. Lorsque le Président (Wilson) signera ce projet de loi, le gouvernement invisible du Pouvoir Monétaire sera légalisé… le pire crime législatif de tous les temps est perpétré par cette loi sur la banque et le numéraire.»

    « Si vous voulez rester esclaves des banquiers et payer les coûts de votre propre esclavage, laisser les continuer à créer l’argent et contrôler le crédit de la nation »

    « Si jamais le peuple américain autorise les banques privées à contrôler leur masse monétaire, les banques et les corporations qui se développeront autour d’elles vont dépouiller les gens de leurs possessions jusqu’au jour où leurs enfants se réveilleront sans domicile sur le continent que leurs pères avaient conquis » (Thomas Jefferson, 3ème Président des Etats-Unis, Lettre au Ministre des Finances Albert Gallatin en 1802)

    Thomas Jefferson a dit également : « Celui qui contrôle l’argent de la nation contrôle la nation »

    (Sir Josiah Stamp, directeur de la Banque d’Angleterre de 1928 à 1941).

    Le pouvoir de ce noyau dur de banquiers n’a cessé de s’étendre de part le monde au cours du 20ème siècle.
    Inutile de préciser que les méthodes employées étaient aux antipodes de la morale et de la démocratie.

  20. Avatar de Ken Avo
    Ken Avo

    @Patriste,

    Je vous imagine peut-être assez jeune pour n’avoir jamais vu ces fims comiques à la française des années 70 mettant en scène les Pierre Richard et autres Louis de Funès. Je vous conseillerais alors de tenter de vous les procurer ou de les revoir, non pour leur qualité artistique spécialement mais pour cette atmosphère très particulière aujourd’hui totalement dissipée. On y dénonce les excès du « capitalisme à la papa » (paternaliste), on y revendique pour l’amélioration des conditions de travail, pour les droits sociaux, le respect de la personne humaine, les libertés individuelles, la liberté sexuelle, voire une forme d’anarchisme, la révolution, etc.

    Un autre monde ! Réellemment. On mesure le chemin parcouru depuis la contre-révolution reagano-thatcherienne.

  21. Avatar de Samuel
    Samuel

    La position de la FED n’est plus très tenable, il ferait mieux officiellement de se réunir une fois par an. Le restant, plus discret en visioconférence 😉

    On apprend que de nouvelles enchères de Bons du Trésor auront lieu cette semaine mais aucunes avec 30 ans d’échéance.

    La réponse consistant à ne pas faire monter les taux dus à des problèmes d’enchères, n’est-elle pas de plus faire d’enchères à long terme ? On se basera sur la dernière enchère pour les taux hypothécaires Pendant ce temps, le Trésor jonglera avec des bons à court terme que les chinois recherchent.

    Cependant la forte chute des exportations des pays créditeurs entraînera le fait qu’ils n’arrivent pas à suivre les besoins de l’administration américaine. A moins d’arrêter de se financer, la FED sera oblige d’intervenir face au risque de flambée des taux.

    Au pire, ils peuvent demander à David Copperfield .

  22. Avatar de Karluss

    @ François Leclerc

    certains entrevoient ou préconisent une disparition de la monnaie unique européenne, envisagez-vous une telle hypothèse ?

  23. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ karluss

    Dans le court terme, l’appartenance à la zone euro a preservé des turbulences monétaires ceux qui en font partie. Certains pays de l’Est souhaitaient la rejoindre sans attendre, pour cette raison. Il a même été évoqué l’entrée en catastrophe de la Grande-Bretagne, la livre étant très secouée et la situation du pays alarmante. Rien de tout cela n’est finalement intervenu.

    Une question préoccupante, pour l’avenir, semble être la voie que va choisir la RFA. Wolfgand Münchau évoque ainsi, dans le Financial Times de ce jour, le projet d’introduire dans la constitution allemande l’interdiction totale d’avoir des budgets en déficits pour le gouvernement fédéral (en 2016). Cette mesure serait, si elle était adoptée, lourde de conséquences économiques, pour l’Allemagne comme pour ses principaux partenaires européens. Prise unilatéralement, elle témoigne dès à présent de l’état réel de la concertation européenne et augure mal d’un avenir commun renforcé.

    Une autre question est, toujours à propos de ces questions de déficit budgétaire, que la plupart des pays européens vont, et de loin, dépasser fin 2009 la limite de 3% de leur PIB. Celle-ci visait, à l’origine, à assurer la stabilité de l’euro. Comment tout cela est conciliable, si les choses ne rentrent pas assez vite dans les rangs ? Comment, si une sorte d’échéancier était dressé pour résorber les déficits, sera-t-il possible de le respecter, dans une situation marquée par une croissance anémique ?

    On remarque que les Français s’agitent et cherchent une solution leur évitant de choisir entre des coupes sombres dans les dépenses et des augmentations des impôts (ou les deux). Après avoir proposé que les dettes occasionnées par les plans de relance soient comptabilisés à part, un nouveau ballon d’essai vient d’être lancé, avec l’idée de mettre sur pied une « Caisse des dépôts européenne », « qui pourrait collecter l’épargne des Européens, la rémunérer, et l’orienter vers les secteurs stratégiques » (Michel Barnier, ministre de l’agriculture). Nicolas Sarkozy a annoncé aujourd’hui un grand emprunt public (une mesure plus symbolique que financière, en réalité). Tout cela ne répondra pas aux exigences de la situation, d’autant que les Allemands ne semblent pas du tout prêts à accepter une formule revenant à mutualiser les déficits ou les investissements.

    Le sort de l’euro dépendra largement de la manière dont sera solutionnée la question des déficits, en commun ou chacun de son côté et de manière désordonnée. Même si aucun gouvernement ne prendra l’initiative de mettre un cause directement ce parapluie.

  24. Avatar de Patriste
    Patriste

    @ bernard : Ouille ouille ouille « les origines du mal » ! J’ai toujours eu du mal à me faire aux définitions manichéennes, ça me rappelle trop « l’axe du mal » cher à certains chefs d’état. Accessoirement, on peut difficilement nier que la sphère politique avait un poids considérable jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, même si la transition était déjà bien engagée à ce moment là.

    @ Ken Avo : Je n’ai probablement pas vu tous les films des années 70, mais quand même…
    Pour les revirements socialistes je suis bien d’accord, entre Bérégovoy qui introduit la titrisation en France et la baisse de la part des revenus salariaux dans la valeur ajoutée brute au début des années 80, il y a de quoi se poser des questions.

    Pour revenir sur le sujet du billet : en temps normal une hausse des taux sur un marché obligataire devrait avoir tendance à attirer de nouveaux investisseurs qui ne sont pas intéressés par des rendements/risques trop faibles. Reste à savoir si ces nouveaux investisseurs ne sont pas assez nombreux ou s’ils ne font pas assez confiance aux treasuries US.

  25. Avatar de fujisan

    @François Leclerc
    Je croirai à la fin des paradis fiscaux quand les plus grand d’entre eux disparaîtront, à savoir la City de Londres et l’Etat du Delaware aux USA. M’étonnerais que ce soit pour demain…

  26. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ fujisan

    Je n’y crois pas plus que vous. Mais il faut quand même suivre l’initiative allemande, qui se rapproche, tout du moins au départ et partiellement, de la position des ONG spécialisées sur les paradis fiscaux. Celles-ci demandent que toute activité financière avec les centre off-shore soit déclarée et également que les questions fiscales soient traitées globalement au niveau de l’ONU et non plus par des conventions bilatérales confidentielles.

  27. Avatar de bernard
    bernard

    Patriste

    Il est sage de se méfier des définitions manichéennes, tu as raison.

    Toutefois, le mal que j’évoque n’est en rien un axe qui s’oppose à un autre. C’est un mal qui ronge nos sociétés depuis de nombreuses décennies. Une pression considérable de la part d’intérêts privés au détriment d’un quelconque intérêt collectif.

    Renseignes-toi sur les sources qui finançaient chacun des camps lors de la guerre de cessession = tu verras que la sphère financière pesait déjà fort lourd sur le politique au 19ème siècle.

    Ces choses là font partie de ce que certains cherchent à effacer des livres d’histoire.
    S’il ne restait pas des discours de personnages célèbres sur ces sujets…

    Dans le même genre, il existe un enregistrement « célèbres » de Kennedy, environ 10 jours avant son assassinat = sur les puissances qui musèlent la démocratie = ce n’est pas anodin.
    Je n’en conclue pas que c’est le motif du meurtre, je note simplement que JFK a fait savoir que des forces obscures étaient en action contre la démocratie, comme d’autres l’ont fait avant lui.

    c’est tout l’intérêt du forum du Silence des Loups, de fournir des éléments factuels qui révèle la face cachée d’un certains nombres de choses.

    Seule la connaissance permet d’avoir la bonne attitude…

  28. Avatar de Quidam
    Quidam

    @ Alexis dit :
    22 juin 2009 à 12:42

    Et le retour à la fiscalité directe (augmentation d’impôts) c’est pour quand ?

    Pas de hausse ni de baisse d’impôts en France mais toujours moins de services publics. Nous payons toujours autant pour avoir moins…c’est déjà « un peu comme » une augmentation d’impôts, non ?

  29. Avatar de jacques
    jacques

    @ Fujisan et Francois Leclerc
    On fait quoi avec les zones franches sur le territoire francais ?Ne sont-ce pas des jeunes pousses de paradis fiscaux ?

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