Billet invité. A-t-il raison ou a-t-il tort ? La constance de la vitesse de la lumière est-elle une observation ou un principe ? Où le déterminer sinon ici ? À vos plumes !
Pour n’avoir jamais réussi à me représenter concrètement comment la vitesse de la lumière pouvait être physiquement la même dans tous les référentiels, et ce que signifiait une rotation de l’espace dans le temps dont les effets de parallaxe permettraient d’expliquer la symétrie de point de vue des observateurs lors de l’observation des phénomènes de contraction des longueurs et de dilatation du temps, j’ai voulu repartir de la base, c’est-à-dire des travaux de Maxwell et de Galilée, pour essayer d’avoir une image claire de ce que cela pouvait signifier. Quelle ne fut pas ma surprise, quand je me suis rendu compte qu’en appliquant les lois de Galilée aux résultats de Maxwell, on pouvait déterminer de manière simple et parfaitement naturelle les différentes équations relativistes sans devoir recourir au moindre principe ou postula. C’est cette démarche que je vous expose ici.
Revoir la relativité restreinte, par Henri-François Defontaines
217 réponses à “Revoir la relativité restreinte, par Henri-François Defontaines”
@ Pablo75
Je dirais que les lois de la physique sont étrangères à l’idéologie (normalement) et à la philosophie.
Mais elles ne sont pas étrangères à l’économie.
Aussi quand une croyance économique a mené le monde si loin dans la magie, avec incantations et grands oracles, on peut s’attendre à ce que les lois physiques se vengent assez durement.
@ julien
Et pourtant (à mon sens, mais cela semble nécessairement vrai) idéologie et philosophie désignent bien deux phénomène s’égayant « de facto » dans le champs du réel, c’est à dire l’espace physique. (~Immanence de la pensée)
A moins d’être dualiste, à la limite.
Juste une remarque peu utile ;o)
Ce blog n’est pas « sur l’économie », il est « sur les sujets sur lesquels j’écris ordinairement ». On peut en trouver la liste dans la colonne de droite « Catégories ».
« Je dirais que les lois de la physique sont étrangères à l’idéologie (normalement) et à la philosophie. »
Malheureusement ni l un ni l autre.
Pour l’ideologie:
1/ L idée de « lois de la physique » est une idée théologique sécularisée
2/ Newton et sa tirade indémontrable « l univers est écrit en langage mathématique »
3/ Einstein « Dieu ne joue pas aux dés ». « Mais qui etes vous Mr Einstein pour dire ce que Dieu peut faire ou ne pas faire? »
4/ Le diamat
Pour la philosophie… la physique en dépend étroitement (intelligibilité des unités de mesure/ phénoménologie de la perception/ épistémo concurrentes qui décident du critère de validité de la oreuve scientifique…)
Désolé que tout ceci ne soit pas si simple.
bonjour à tous
@ antoine
qu’est ce que la pensée, la vision, le temps. Ainsi définir la matière comme une onde stationnaire n’est ce pas « tricher » avec les mots. Une onde peut elle être stationnaire? Ne voit-on pas l’onde dans notre esprit comme une image mouvante? Penser est-ce voir ou mettre de symboles sur des images. Ces symboles ne sont-ils pas des corps pour notre esprit, des « ondes » stationnaires.
La différence entre onde et matière n’est ce pas la perception du temps. La matière est stable dans le temps, l’onde est instable. La matière référence le temps. Chaque corps posséde son temps. la lumière synchronise les différents temps matériels. Elle informe de la présence d’autre corps matériels. et ceci instantanement mais la mesure de sa vitesse est fonction des corps présents. La résistance de ces corps à la synchronisation du temps global fait apparaitre le temps relative à ces corps et donc une possibilté de mesure de vitesse.
Mettre une limitation de la vitesse de la lumière dans le vide traduit l’imperfection de la conscience humain à percevoir l’infini avec des symboles finis. Pour moi la vitesse de la lumière dans le vide ne peut qu’être infini puisque dans le vide il n’existe pas de matière permettant de definir un temps. Le temps n’existe que par la matière.
Mais ceci n’est que ma vision du temps et donc de la vitesse de la lumière dans un milieu matériel donné. L’esprit est infini mais notre con science limitée à la perception des choses par notre raison.
Quand des formules mathématiques tridimentionnelles? Bah l’univers n’est que langage mathématique. Un mathémacien est un artiste symbolisant son rapport au monde comme n’importe quel peintre. Wittgenstein et le langage comme image du rapport au monde. Bon rapport bon langage. Un: bon ou mauvais? choix éthique pour les sages scientifiques.
la lumière est une parole.
ps: à chaque message une donation. puisque qu’écrire ce message m’a beaucoup donné.
@antoine
« L idée de “lois de la physique” est une idée théologique sécularisée »
Aucun physicien ne vous dira qu’il sait ce qu’est le temps, la matière, l’espace ou l’énergie. Une théorie vaut par sa valeur prédictive et explicative. Il n’y a pas de theorie définitive et surtout ce n’est pas une croyance.
“l univers est écrit en langage mathématique” : ce n’est pas un propos scientifique. Newton aurait dû dire: « je fais avec les outils dont je dispose et jusqu’ici cela donne des résultats ». Mais on peut comprendre son enthousiasme.
“Dieu ne joue pas aux dés”: cette phrase d’Einstein est malheureuse. Tout le monde a accordé de l’importance au mot « Dieu » alors qu’il s’agissait d’une boutade. Einstein critiquait l’indéterminisme fondamental que l’école de Copenhague voyait dans la mécanique quantique. Cette question n’est pas définitivement tranchée.
« Le diamat »: aucune idée n’est superposable à la réalité. Aucune idéologie ou philosophie ne peut prétendre englober le monde ou l’humain. Aussi toute idée a un caractère simplificateur et totalitaire. Une idée est par nature suspecte et fausse. Je vous invite à l’humilité du physicien.
La dépendance de la physique à l’égard de la philosophie correspond à une phase historique. La philosophie a précédé la science, elle lui a donné naissance. Il s’agit de l’histoire de l’évolution de la pensée et je pense que la page est tournée.
Depuis, la relativité et la mécanique quantique ont nourri une profusion d’interprétations philosophiques. Pourtant nous savons que le temps et l’espace physiques de la Relativité ne sont pas ces notions qui nous sont familières. Le temps de la microphysique est réversible. Le paradoxe EPR semble se jouer des distances et de l’espace. Ces tentatives sont donc vaines. La physique et la philosophie ne parlent définitivement pas de la même chose.
@ Antoine: tout à fait d’accord avec vous… la théorie du « big-bang », par exemple, c’est de la théologie… et comme par hasard, son « inventeur » est le prêtre belge Georges Lemaître…
Tout a fait d’accord avec julien.
@Pablo75 : la théorie du big bang, ce n’est pas de la théologie, ça repose sur différentes observations convergentes.
Je pense qu’il y a confusion avec une présentation de la science vulgarisée (qui raconte « l’histoire de l’univers » un peu comme dans la genèse) et, il faut l’avouer, des interprétations (mais pas des théories) parfois un peu mystiques de la science, qui laisse penser que la science est un système de croyance. Quand on va au fond des choses, on s’aperçoit que ce n’est pas du tout le cas.
Je découvre ce billet avec un peu de retard, et sur l’essentiel, la critique que l’on peut en faire me semble bien exprimée par julien.
J’interviens donc ici surtout pour insister sur ce formidable outil intellectuel qu’est le principe de relativité. Sa formulation la plus générale pourrait être : « Il n’y a pas de situation privilégiée pour décrire le monde physique. »
L’éther est donc, par nature, un concept antinomique du principe de relativité.
L’histoire de la physique peut être vue, au moins en partie, comme une application toujours plus extensive de ce principe, de Galilée à Einstein 1 (relativité restreinte) puis Einstein 2 (relativité généralisée).
Une tentative d’extension un cran plus loin est la théorie de la relativité d’échelle, que développe Laurent Nottale et son équipe. En simplifiant outrageusement, on pourrait dire que son propos est d’affirmer que l’on doit pouvoir décrire l’univers dans les mêmes termes, que l’on se place à l’échelle des particules élémentaires ou à celle des galaxies. C’est loin d’être le cas actuellement, comme l’illustre l’irréductibilité l’une à l’autre de la relativité généralisée et de la mécanique quantique. Selon Nottale, la clé pour y arriver est de renoncer à considérer l’espace-temps comme un continuum différentiable à loisir, et de lui reconnaître un caractère fractal.
Les implications de cette théorie sont fascinantes, et aussi étranges et inattendues que celles de la théorie d’Einstein 1 qui engendre e=mc², ou celle d’Einstein 2 qui révèle la possibilité des trous noirs et d’un espace dotée d’une courbure. Ce n’est pas la théorie qui suscite le plus grand consensus, actuellement, parmi les physiciens théoriciens, loin s’en faut, car elle fait apparaitre de grandes difficultés techniques, et des hiatus conceptuels.
Cependant, son esthétique impressionne, et montre bien la fécondité toujours renouvelée du principe de relativité qui est d’abord, me semble-t-il, une prise de position intellectuelle à la fois esthétique et éthique.
@mPeletier et beaucoup d’autres
Votre raison semble vous gouverner, elle exerce un monopole qui vous conduit à des certitudes (et incertitudes).
Je ne conteste pas les miracles de la physique mais je ne crois pas que votre raison soit nécessairement la finalité de Dame Nature, ce quelle aura fait de plus grand dans sa carrière.
L’homme pourrait découvrir plus tard qu’il a été parfois trompé par sa raison.
A titre d’exemple, ne sous-estimez pas la force de la croyance.
NB: je parle de votre raison car je ne crois pas que deux êtres humains disposent fondamentalement de la même raison, même si il semble y avoir des invariants.
a ce sujet bergson a écrit un livre durée et simultanéité. Pour ceux que ça intéresse je vous le conseille.
N’est-ce pas la magie de la raison que de mettre tous les hommes d’accord ?
@julien
Je ne suis pas physicien et je ne m’exprime pas toujours avec les termes les mieux appropriés.
Sans doute aurais-je plutôt du dire : Les équations qui décrivent les phénomènes relativistes.
Vous comparez mon travail à celui de Lorentz. A vrai dire, je ne connais pas précisément les voies qu’il a suivies pour obtenir ses équations.
Il est possible qu’il ait suivit les mêmes que les miennes, celles-ci paraissant (en tous cas, pour moi) les plus naturelles. La démonstration des équations de Lorentz que j’ai lue dans Mécanique 1 (Dunod université) s’appuie sur l’application des principes et postulats de la relativité (n’en déplaise à @crapaud rouge) à des applications linéaires décrivant les coordonnées de temps et d’espace.
Toutefois, si j’en crois : Comprendre la relativité (aux éditions universitaires), pour Lorentz, la contraction dilatation est physique, mais symétrique. Ce qui est absurde. Vous ne pouvez pas être physiquement plus petit que moi, si je suis physiquement plus petit que vous, à moins que l’on fasse physiquement la même taille. Ainsi, Lorentz a pris ses équations pour des curiosités mathématiques et la contraction dilatation sans réel sens physique.
Or, dans ce que je vous présente, la contraction dilatation des objets en déplacement n’est purement physique que dans l’éther (Quand je dis éther, c’est certainement plus proche du vide quantique que de l’éther de Maxwell.). Dans tous les autres référentiels en déplacement par rapport à l’éther, la contraction est physico-observationnelle ce qui supprime l’absurdité de la symétrie.
Cette interprétation est à mi chemin entre celle de Lorentz et celle d’Einstein. Elle va moins loin que celle d’Einstein, mais celle d’Einstein ne va-t-elle pas trop loin ?
Elle, n’a jamais été prise en défaut jusqu’à maintenant, mais certains phénomènes ne serait-il pas plus simples à expliquer (je pose une question, je n’ai aucune réponse) si certains postulats ou principes étaient remis en question. Ainsi, contrairement à ce que dit @blob, la violation d’EPR n’impliquerait pas que l’on remonte dans le temps, mais simplement que l’on se déplacerait vers des horloges qui retardent ou qui avancent (pour pouvoir mesurer une vitesse de la lumière constante). Ainsi, le principe de causalité ne serait pas violé.
@tous. Il se fait tard et j’ai un week-end chargé. Je vais avoir du mal à vous répondre rapidement mais je vous remercie pour toutes vos critiques constructives.
Finalement c’est plutôt une question de mots… Dire qu’une contraction est physique ou observationnelle n’est pas pertinent sur le plan scientifique si ces deux types de contraction sont empiriquement indiscernables. Le concept d’ether n’est rien de plus qu’une représentation.
@H.F.D
Je voudrais vous poser une question.
Tout d’abord une remarque, quand les physiciens font remarquer que lorsque la vitesse de la lumière est dépassée, la causalité est inversée c’est uniquement dans l’espace de la relativité restreinte qui est l’espace de Minkowski. Dans un espace euclidien classique le dépassement de la vitesse de la lumière n’a pas pour conséquence cette inversion de causalité.
Ce qui vous choque c’est la symétrie des points de vue. En effet comment comprendre que deux systèmes A et B en mouvement rectiligne et uniforme l’un par rapport à l’autre entraînent que du point de vue de A c’est l’horloge de B qui ralentit alors que du point de vue de B c’est l’horloge de A qui ralentit. L’interprétation de la relativité d’Einstein c’est de dire que A n’est pas dans le même présent que B.
Avec l’hypothèse de l’éther comment expliquez-vous la dilatation du temps qui est bien réelle puisque mesurée par les horloges atomiques en mouvement ?
Je pense que ce qui a intéressé Paul Jorion, c’est la question du statut du principe en physique, comme il l’indique en exergue.
Dans la théorie de la relativité restreinte, selon les équations de Lorentz/Desfontaines 😉 , et contrairement à ce que pensait Galilée, les vitesses se composent de façon telle qu’il apparait un horizon des vitesses, une vitesse indépassable quel que soit le référentiel depuis lequel on observe.
Par ailleurs, les équations de Maxwell conduisent à définir la vitesse de la lumière comme constante dans tous les référentiels, et l’expérience de Michelson/Morlay le confirme.
L’acte intellectuel par lequel Einstein assimile la vitesse de la lumière à l’horizon des vitesses, en effet, n’est pas anodin. D’un point de vue épistémologique, il constitue la pierre de touche de sa théorie. Il en fait aussi, du même coup, une théorie falsifiable, c’est à dire scientifique (voir Karl Popper).
Le même genre de question épistémologique apparait en relativité généralisée, avec l’assimilation par Einstein de la masse pesante et de la masse inerte, qu’aucune mesure expérimentale n’avait jamais pu distinguer, mais qui n’étaient pourtant pas reliées conceptuellement dans la théorie de Newton.
Ainsi donc, à mon sens, la question de savoir si la constance de la vitesse de la lumière (ou l’identité des masses inertes et pesantes) est une observation ou un principe, ne se pose pas : C’est précisément le but d’une théorie scientifique de fournir un cadre conceptuel dans lequel cette distinction devient sans objet, l’ensemble de la théorie restant falsifiable.
@Vincent Porel
N’ayant pas l’honneur de connaître cette Dame Nature dont vous parlez, je me contente d’observer et d’essayer de comprendre la nature…
Et pour ce faire, vous l’avez deviné, je m’efforce de croire « le moins possible »…
@ Marc Peltier
Ce n’est en tout cas pas la manière dont Einstein lui-même concevait la chose. Dans le passage suivant (1907), il exprime très clairement que la constance de la vitesse de la lumière est un « principe » (au sens qu’il attribue lui-même à l’expression) :
« Le principe relativiste ou – plus exactement – le principe relativiste accompagné du principe de la constance de [la vitesse de] la lumière ne constitue pas un système fermé, et en fait ne doit pas être compris à proprement parler comme un système, mais seulement comme un principe heuristique qui, pris en lui-même, ne contient aucune information concernant les corps rigides, le temps, ou les signaux lumineux » (Ann. der Phys. 23 : 206-208).
Quand je posais la question « principe » ou « observation » à propos de la constance de la vitesse de la lumière, je connaissais en fait l’opinion d’Einstein lui-même.
@ Nadine : j’ai l’impression que vous n’avez pas lu le texte. Il faut cliquer sur le lien hypertexte sous la présentation. Sinon, ce que vous appelez la dilatation du temps réelle est celle que j’appelle dilatation physique du temps.
@ Quentin et Marc Peletier : si la contraction n’est pas physique, le passage de la vitesse nulle à la vitesse V n’aura aucun effet physique sur le référentiel.
S’il y a équivalence entre accélération et gravitation, l’accélération est transmise à la vitesse de la lumière. Ainsi, si on accélère un segment AB de A vers B pour le faire passer de la vitesse nulle à la vitesse V, le point B va être accéléré après le point A. Le point A va donc aller constamment plus vite que le point B. A va donc se rapprocher de B, et le segment AB va être contracté. Lorsque le point A va atteindre la vitesse V, il va cesser d’accélérer. En raison de la dilatation du temps subie par le segment à la vitesse V, (bien que non encore stabilisé à vitesse constante dans sa totalité, le segment l’est pour la lumière qui le parcourt de A à B) le temps que le point B cesse d’accélérer sera plus long que celui qu’il avait mis à accélérer. Ainsi, le point B aura été accéléré plus longtemps que le point A. Puisque les points A et B se déplacent au final à la même vitesse, B aura reçu une accélération inférieure à celle de A, ce qui là aussi crée une contraction, et ce qui est conforme avec la gravitation dont la force doit décroitre en s’éloignant de A.
S’il y a équivalence entre accélération et gravitation et que celle-ci est transmise à la vitesse de la lumière, comment le passage d’une vitesse nulle à une vitesse V pourrait-elle ce faire sans contraction?
Malheureusement, je n’ai pas les compétences mathématiques requises pour aller plus loin.
Pour être comparable à la gravitation, l’accélération doit être constante dans le référentiel mobile et donc varier en fonction de la vitesse et donc du temps dans le référentiel fixe, ce qui donne des équations qui sont pour moi trop difficiles à résoudre. Aussi, si vous-mêmes avez des compétences, je suis preneur.
Ensuite, cette théorie est-elle falsifiable ou non ? Je n’en sais rien encore.
@Paul Jorion
Dans la phrase que vous citez, Einstein ne précise pas pourquoi il en vient à parler de la vitesse constante de la lumière comme d’un principe. La phrase porte sur la nature heuristique des principes ainsi assemblés.
Dans le souvenir que j’ai de son raisonnement (souvenir lointain, je l’admets), il y a bien l’articulation des deux notions, vitesse indépassable, et vitesse de la lumière constante, c’est peut-être la fusion des deux qu’il nomme « principe », ce qui serait cohérent, et non contradictoire, il me semble, avec la suite de ma phrase sur la nature de la théorie scientifique.
Je serais curieux de connaître maintenant votre propre opinion…
@Henri-François Defontaines
Il faut préciser dans votre raisonnement [1:04] que les points A et B sont reliés par un lien physique infiniment rigide (la vitesse du son y est égale à celle de la lumière), qui transmet le mouvement, initié par une force s’appliquant au point A, vers B dans la direction AB. S’il s’agissait simplement de points d’un même référentiel, le raisonnement serait inconsistant, A et B étant accélérés simultanément.
Il faut donc considérer deux référentiels, R(A) et R(B). La longueur du segment AB est appréciée différemment dans chacun des référentiels, en fonction de la vitesse instantanée de l’autre point, telle que perçue dans chaque référentiel à chaque instant. On ne saurait dire « B aura reçu une accélération inférieure à celle de A », quand A et B auront à nouveau la même vitesse V, c’est à dire seront à nouveau dans un même référentiel galiléen.
Il en irait différemment si l’accélération était indéfiniment maintenue. A ou B verraient effectivement une contraction du segment AB, ce qui pourrait s’interpréter comme une anisotropie (courbure) de l’espace-temps dans la direction AB. Si l’on postule l’identité de la masse pesante et de la masse inerte, c’est à dire de l’accélération et de la gravitation, il y a là l’idée de la géométrisation de la gravitation.
Il me semble que vous tournez autour de problématiques déjà archi-ratissées avant vous, comme dans votre texte qui reproduit, à mon avis, les travaux de Lorentz, qui a fait les mêmes calculs, quelques années avant Einstein, mais sans en comprendre le sens physique, et sans en développer les conséquences, comme par exemple la célèbre formule e=mc².
Je voudrais néanmoins vous dire la sympathie et l’admiration que j’ai pour votre démarche, qui vous fait parcourir avec vos propres pas les chemins déjà ouverts il y a un siècle, en refusant d’admettre tout ce que vous ne pouvez pas comprendre par vous-même.
Pas plus que vous, je n’ai cette sorte de « permis de penser » que donne un diplôme universitaire d’un niveau suffisant dans le domaine considéré, en l’occurrence, la physique. Nous sommes nombreux sur ce blog à avoir pris le parti de nous en passer.
Penser après diplôme ne garantit pas de penser avec pertinence. Le seul avantage réel que donne un diplôme spécialisé, c’est qu’il est censé garantir une connaissance suffisante de ce qui a été pensé avant dans le domaine, pour ne pas réinventer naïvement la roue voilée à chaque fois que l’on a besoin d’un vélo.
La plus grande partie de ce blog est consacrée à la compréhension de la crise économique hideuse qui nous tombe dessus. Nous n’avons pas le choix, il faut comprendre et penser par nous-mêmes! Etre économiste de formation ne semble pas aider beaucoup…
Donc, bravo!
@ Marc Peltier
Sur ce qu’est la relativité, je fais confiance à Einstein !
Plus sérieusement, je crois personnellement que la constance de la vitesse de la lumière est une contrainte résultant du recours à un espace de Minkowski : c’est une contrainte résultant du fait de modéliser l’univers dans un espace à quatre dimensions, trois spatiales et une temporelle.
@Marc Peltier.
Si A et B étaient accélérés simultanément, cela poserait un grave problème en relativité restreinte, car d’après cette théorie, le principe de causalité serait violé. C’est d’ailleurs sur cette base qu’Einstein a élaboré le paradoxe EPR.
En revanche, si l’accélération est transmise à la vitesse de la lumière, celle-ci étant indépendante du référentiel ou on fait les mesures et étant la seule dans ce cas, l’accélération (la gravitation) sera transmise à la même vitesse dans tous les référentiels, ainsi, on ne pourra l’utiliser pour différentier les référentiels les uns des autres. Ceci dit, cette idée étant assez récente pour moi. Je n’ai pas pu encore la pousser dans tout ses retranchements, voire ses contradictions s’il y en a, et c’est en parti pour cette raison que je suis sur ce blog, afin de profiter des compétences de tierces personnes. Tant que je ne saurais pas résoudre les équations décrivant cette idée, je pourrais difficilement progresser sur des bases solides. Je n’ai à ma disposition que mon imagination fertile passé au crible de la logique, et une aide mathématique me serait du plus grand secours.
Quant à dire que mon approche reproduit les travaux de Lorentz, il me semble qu’il n’a jamais fait la distinction entre les deux types de contraction proposées ici, la purement physique, et la physico-observationnelle. Peut-être que je me trompe, car les livres sur la relativité parlent surtout des travaux d’Einstein et la démarche de Lorentz n’y est que peu abordée, mais comme je l’indique dans un message précédant, le livre comprendre la relativité 5e édition ( publication universitaire et non presse universitaire comme je l’ai indiqué par erreur) semble très clairement indiquer page 60 que la contraction est symétrique, mais physique.
@Marc Peltier
Pour ce qui est de la crise économique, mon imagination et ma logique m’ont permis d’éviter la crise immobilière du début des années 90 et de faire d’excellentes affaires depuis 1997; d’éviter la crise des dot-com et de faire d’excellentes affaires en bourse entre 2003 et 2006. J’imagine être en droit de penser qu’il vaut donc mieux me fier à ce que j’imagine qu’à ce que je lis, mais j’ai parfaitement conscience que moi aussi je peux me tromper et que prendre l’avis des autres (ceux qui argumentent et non ceux qui assènent des vérités) ne peut que m’être bénéfique.
@Paul Jorion
Pour ma part, j’aurais plutôt tendance à imaginer un espace à 6 dimensions. 3 d’espace, 1 de temps, et deux imaginaires.
Ainsi, si je me trouve à un endroit de l’espace temps et que je regarde dans une direction donnée, je verrai un objet à un instant, un lieu, et sous une orientation donnée. Si je pivote sur moi-même, et que je ne change donc ni de lieu, ni de temps (en approché) je verrai un autre objet situé à un autre endroit, à un autre temps (la lumière aura mis un temps différent pour me parvenir s’il est plus ou moins proche de moi que ne l’était le premier objet) et sous une orientation donné. De même, en fonction de l’endroit où je me trouverai sur la sphère image de l’objet que je regarde (c’est-à-dire tous les points équidistants de l’objet observé) je verrai cet objet au même endroit, au même temps, mais sous une orientation différente.
Je suis assez d’accord avec les remarques de Tos. dans le papier original de Einstein, il etablit une definition de ce qu’est la simultaneite de 2 evenements. Pour generaliser ca definition,il lui est necessaire d’introduire la vitesse dans le vide comme une constante.
Son papier est relativement facile a lire, et est apportable pour n’importe qui connaissant les equations aux derivees partielles! Merci encore pour avoir stimule mon attention. Cette demonstration est mythique!
Ps; Il me semble qu’on me l avait enseignee en cours sans avoir au prealable etablit une definition de la simultaeite de 2 evenements…
@H.F. D.
C’est précisément parce que toute influence physique est transmise à vitesse finie (avec effet de limite c) que l’on doit distinguer les référentiels. Remplacez [influence physique] par lumière dans la phrase citée et le contre-sens sautera aux yeux… Qu’il s’agisse de lumière ou d’ondes de gravitation, l’analyse est la même…
@H.F. D.
sur l’espace à six dimensions
Considérer les orientations n’introduit pas de dimension supplémentaire. Toute orientation dans l’espace peut être spécifiée par un vecteur associé à un triplet x,y,z se référant aux trois dimensions de l’espace, sans avoir besoin de rien d’autre.
Ou bien ne vous ai-je pas compris?
@ Marc Peltier:
On en revient donc à la première question: Comment le segment AB peut-il ne pas être contracté physiquement si l’influence de l’accélération est transmise de A à B à vitesse finie?
Qu’entendez vous par : que l’on doit distinguer les référentiels, alors que justement, en relativité, les référentiels sont indiscernables?