Billet invité.
UN AVENIR PAS TROP RADIEUX
Petit à petit, les contours de ce qui nous attend se dessinent, à condition qu’une rechute de la crise financière n’intervienne pas. En mettant à profit pour la décrire, non pas telle ou telle prospective financière ou économique, mais les prévisions de deux organisations internationales qui font autorité dans leurs domaines respectifs : l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et la Food and Agriculture Organisation (FAO). Selon la première, le nombre de chômeurs dans le monde devrait mondialement effectuer un bond en 2009, augmentant dans une fourchette allant de 39 à 59 millions, par rapport à 2007. Selon la seconde, le cap d’un milliard de personnes en état de sous-alimentation sera franchi cette même année. Cela représente, précise-t-elle, un sixième de l’humanité et l’origine de cette situation alarmante est à rechercher non pas dans une baisse de la production agricole, mais dans la hausse des prix de ceux-ci et dans l’accroissement de la pauvreté.
Dans un cas, ce sont les pays développés et émergents qui sont les plus touchés par le fléau du chômage (les autres sont largement dans l’économie informelle), et dans l’autre les pays en voie de développement, par celui de la faim et de la malnutrition. Voilà le premier bilan qui peut être tiré des errements d’un capitalisme financier qui, entre autres promesses, se présentait comme le fer de lance indiscutable du développement économique et du recul de la misère.
Deux autres constatations peuvent être également faites, sans hésitation. Que la reprise économique, quand elle interviendra, sera faible et le rétablissement long et socialement douloureux. Et que, selon une sorte de système de vases communiquant, la dette publique continuera d’enfler dans de gigantesques proportions, au fur et à mesure que la non moins énorme bulle de la dette privée se dégonflera. Le tout au nom de la protection des capitaux privés.
Ce véritable champ de dévastation ne serait toutefois qu’incomplètement parcouru, s’il n’était pas fait mention de deux incertitudes majeures qui demeurent. Celle concernant la maîtrise impossible des déficits publics et les difficultés de leur financement (par l’impôt ? par l’emprunt ?) ; ainsi que celle d’une inflation résultant d’une création monétaire trop abondante, qui pourrait aider à régler le problème précédant mais risquerait en contrepartie de plonger le monde dans d’autres affres. Avec, à la clé et dans les deux cas, l’ouverture d’un nouveau front de crise, cette fois-ci dans le domaine monétaire. En raison de tensions extrêmes au sein de la zone euro, et d’une inévitable dévalorisation accentuée du dollar. Sans parler de la situation des autres devises et des méfaits du « carry trade » que ces situations favoriseront. Ni, sur un autre mais proche terrain, de la reprise de la spéculation à la hausse sur les matières premières.
Comment éviter à la fois l’accroissement des déficits (en lançant une introuvable « stratégie de réduction des déficits », comme vient de le proclamer le Conseil européen de Bruxelles de jeudi et vendredi), et le danger d’une future inflation galopante résultant d’une création monétaire incontrôlable ? C’est ainsi que peut désormais s’énoncer le dilemme dans lequel nous nous trouvons. En réalité, un tel choix entre la peste et le choléra étant refusé, ce sont ces deux calamitées que nous risquons de subir simultanément. En effet, le Pacte de stabilité européen (la limite des 3% de déficit pour le PIB) a d’ores et déjà de facto volé en éclats, si l’on considère les prévisions annoncées de déficits des plus grands pays. Vingt pays de l’Union européenne devraient être, à la fin de l’année, sous le coup d’une procédure pour déficit excessif. Et, quant au danger de l’inflation, même si la création monétaire de la BCE demeurait comme elle l’est aujourd’hui à un niveau très modeste, l’engagement sans mesure de la Fed et de la BoE sur ce terrain répand dans le monde entier son venin potentiel. L’inflation ne connaît pas de frontières dans une économie globalisée, et l’on verra si les assurances données à propos d’un retrait efficace des liquidités du marché se révéleront justifiées, quand le moment sera déclaré venu. Car s’il est en plus un sujet qui divise dans les hautes sphères, c’est bien de savoir quand il faudra l’effectuer. Trop tôt, c’est replonger dans la crise, trop tard, c’est s’engager dans une spirale inflationniste. Difficile à trancher, surtout que les calendriers peuvent ne pas coïncider entre les Etats-Unis et l’Europe.
Le soleil se lève donc timidement sur ce paysage, moment qui est choisi pour dévoiler le cadre, encore très général, des mesures de supervision et de régulation financières de part et autre de l’Atlantique. Une harmonisation sera certainement nécessaire à leur propos, plus tard, quand elles seront établies dans leur détail. Mais elles sont déjà en phase sur l’essentiel, car elles poursuivent le même objectif limité : éviter de se refaire la même frayeur qu’en fin d’année dernière.
Il s’agit de mettre prioritairement en place des instruments d’observation, afin d’anticiper une nouvelle crise majeure et systémique. Car pour le reste des mesures, tout le monde affichant son accord avec les grands principes, notamment ceux que Barack Obama vient d’énoncer, la bataille continue de faire rage et le chemin est encore long à parcourir avant que les décisions finales ne soient prises. Le diable est dans les détails est une des expressions favorites des financiers. Aux Etats-Unis, les sénateurs sont entrés dans la danse, ce sera bientôt le tour les représentants, et l’on sait combien les deux chambres sont les lieux favoris du pouvoir des lobbies de « l’industrie financière ». Le jeu va consister à annoncer des mesures crédibles aux yeux de l’opinion publique sans sacrifier l’essentiel, ce dynamisme financier débridé sans lequel le monde s’arrêterait de tourner. L’exprimant clairement, George W. Bush ne vient-il pas de déclarer, à l’occasion d’une sortie publique et de premières critiques à l’encontre de Barack Obama : « je sais que c’est le secteur privé qui va tirer le pays hors de la situation économique dans laquelle nous sommes » ?
Si l’on veut mesurer tout le poids qui est mis dans la balance afin de proscrire d’inconvenantes mesures de régulation, il suffit d’observer avec quelle vigueur le gouvernement de sa Majesté britannique, se faisant l’interprète direct de la City, a obtenu sans coup férir que soit signé un armistice européen à propos du dispositif envisagé par la Commission de Bruxelles, qui risquait de l’incommoder. Trois nouvelles autorités paneuropéennes seront bien chargées, courant 2010, de la surveillance des banques, des assureurs et des marchés financiers. Mais le projet de résolution du Conseil européen précise désormais que « … les décisions adoptées par ces autorités ne devraient empiéter en rien sur les compétences budgétaires des Etats membres ». On est donc revenu au point de départ, les organismes européens de supervision n’auront toujours aucun pouvoir, comme c’était le cas avant la crise. La City peut respirer. José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, avait bien annoncé mardi dernier que la réforme de la supervision financière européenne rencontrait « d’énormes résistances ». Elles n’ont plus lieu d’être désormais.
L’administration Obama a, de son côté, consacré ces derniers temps beaucoup d’énergie à la mise au point de son dispositif de supervision financière, la face connue du monde encore caché de la nouvelle réglementation, qui n’est encore annoncée que dans ses grandes lignes (dans un document qui fait tout de même quatre-vingt cinq pages). Voici l’analyse de Nicolas Cori, de Libération, qui résumait hier 18 juin dans son blog l’essentiel de ce qui peut en être dit.
49 réponses à “L’actualité de la crise : Un avenir pas trop radieux, par François Leclerc”
Le pire de la crise de 1929 est intervenu en 1931 après le sursaut semestriel de l’économie en 1930 ou on a cru avoir tout résolu et retrouvé le bon chemin. Aujourd’hui , les spécialistes de l’approche Neely prevoyent une rechute de 50% sur le SP pour le second semestre 2009 avec des conséquences dont nous avons déja eu un avant-gout.Les banques font la course au cash avant de nous refiler une nouvelle couche d’actifs et de créances pourries.Cher Francois Leclerc,vous avez raison mais malheureusement avant tout le monde . Le terme de « Munich financier » me vient à l’esprit à la suite de votre billet. On ne leur pardonnera pas car ils savent ce qu’ils font et ce qui va se passer.
Pas radieux du tout le papier commercial, de pire en pire même:
http://www.federalreserve.gov/releases/cp/outstandings.htm
Nos amis du bilderberg savent très bien qu’ils dirigent le monde dans le chaos, et personne n’arrive à s’opposer au système.
Comme le déclarait Sarkozy, nous irons ensemble vers ce nouvel ordre mondial et personne ne pourra s’y opposer.
Et bien il avait raison.
@ François Leclerc
En lisant votre chronique, je pensais aux efforts qui sont ou/et vont être fait pour diminuer les droits (et donc les dépenses) sociales un peu partout, comme c’est le cas depuis déjà de longues décennies.
Mais si je dépose ce commentaire (attention à la langue, hein) c’est parce que je viens de tomber sur un truc qui m’a fait penser à votre humour.
Il s’agit d’un billet sur le blog de Glenn Greenwald au sujet d’un journaliste du Washington Post qui s’est fait viré. Il avait du succès mais était trop de gauche… Sous Bush il se permettait de souligner les mensonges proféré par l’administration, c’est dire si ce journaliste était biaisé! Et là une phrase d’un humour génial: « »reality has a well-known liberal bias » (la réalité a un fameux parti-pris de gauche). 🙂
Délicieux, non?
Dire qu’on perçoit ici et là qu’il n’est toujours pas question de modifier le capitalisme!
Le règlementer comme veulent le faire Obama et Sarkozy par exemple revient à règlementer la maladie qu’on était bien d’accord de répandre quelques temps auparavant pourvu que soi-même et tous nos copains, les nombreux milliardaires qui ont porté Obama à la présidence et tous les richissimes copains de Sarkozy, etc s’en soient mis plein les fouilles. Le capitalisme vicié (vicieux) nous empuantit tellement que nous sommes malades au point de ne plus réagir à cette pestilence. Il y a des coups et des violences qui se perdent à ne pas s’en prendre à ces cols blancs maudits, d’authentiques mange-m… dont l’intérieur est semblable à celui du tuyau des cabinets! Je ne vois rien à dire de plus. Je souhaite mille fois me tromper mais, dans ces conditions il n’y a aucune raison d’entrevoir un quelconque avenir radieux.
Logiquement, la « civilisation » de Mammon, celle du mercantilisme absolu, devrait avoir la durée la plus courte des civilisations répertoriées de l’humanité. Mais ce capitalisme n’est sûrement pas une « civilisation ». Hélas cette durée pour courte qu’elle serait, est interminable à l’échelle humaine. Il ne devrait probablement rien rester d’une pareille époque. Le marché-roi + le rationalisme comme « religion » non dite = sans doute le néant, quelque soit le « génie » déployé. Génie pourquoi? Pour mieux voler, et même tuer?
http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=b47fbe1593ada037f4da5558683385a8
à Jacques
Vous dites : Le pire de la crise de 1929 est intervenu en 1931 après le sursaut semestriel de l’économie en 1930 ou on a cru avoir tout résolu et retrouvé le bon chemin.
Q1 :
Au milieu de la phrase Qui est « ON » ?
A ? le banquier privé qui contrôlait alors la BRI (Banque des Règlements Internationaux, créée en 1930), John Pierpont Morgan associé à ses deux acolytes : First Nat de Chicago (désormais l’un des tentacules de DubaiCitigroup) et First Nat de NewYork ?
ou
B ? les misérables anatiofurtifs gouverneurs de banques centrales (France, Angleterre, Allemagne, …) ?
Vous dites Le terme de “Munich financier ” me vient à l’esprit à la suite de votre billet. On ne leur pardonnera pas car ils savent ce qu’ils font et ce qui va se passer.
Q2 :
Je ne comprends pas. Dans la période « Munich » dont vous parlez
A – Les banquiers précités furent-ils piégés (à l’agonie) ou, au contraire, davantage renforcés ?
B – Les anatioFurtifs gouvernants précités furent quoi … les uns et les autres … sur le moyen terme, 10 à 20 ans ?
Q3 :
Et toujours ce « ON » vraiment inexploitable.
La clique qui nous gouverne depuis 30 ans, LaBrochette PsModemUmp et leurs amis et soutiens (TV, radio, presse)
a, d’avance, déjà tout pardonné au GoldQuatuor qui domine le BRI et les (…)… (…) éblouit,
notamment par tout leur OR accumulé, leurs infrastructures traversant les continents, leurs blockhaus télématiques secrets, leurs mécanismes inviolables, leurs comptabilités inaccessibles, leurs pseudomarchés truqués (qui remplissent les pages du Wall Street Journal et du Financial Times), leurs business schools cotées (Stanford, Wharton, Columbia, Harvard, London School Economics et les plus petites dans les duchés et comtés), leurs (…)
J’arrête la liste sinon je vais remplir des pages entières à la suite de ce billet.
Je n’étais pas né en 1946,
à Jacques et tous autres contributeurs :
Q4 : Pourriez-vous m’expliquer ce qui était dans les têtes des anatiofurtifs de type A ( gold+$£FrFsDmY_Crooks)
– en 1930 quand ils anticipaient 1940-45 ?
– en 1936-40 quand ils anticipaient 1946-56 ?
Q4 : Pourriez-vous m’expliquer ce qui était dans les têtes des anatiofurtifs de type B (ponctionneurs de territoire)
– en 1930 quand ils anticipaient 1940-45 ?
– en 1936-40 quand ils anticipaient 1946-56 ?
à Capone13000
Vous dites Comme le déclarait Sarkozy, nous irons ensemble vers ce nouvel ordre mondial et personne ne pourra s’y opposer. Et bien il avait raison.
N’auriez-vous pas tort deux fois :
1/ L’Ordre Mondial Unipolaire, totalitaire, contrôlé à Bâle, est en vigueur.
Chaque gouverneur de banque centrale, à la botte du GoldQuatuor, joue le jeu
même si (est-ce évitable ?) il y a encore qq rouscailleurs ou habiles comédiens faisant semblant de ne pas être dans le rang (Poutine, Lula)
Les esprits manipulés et désinformés parlent d’un N.O.M. (Nouvel Ordre Mondial) qui viendrait plus tard ou prochainement. Ils craignent cela. D’habiles falsificateurs (J.A., N.S. et d’autres) font croire … élèvent l’illusion
2 / M. Sarkozy ne dit-il pas très souvent le contraire de ce qu’il pense ou de ce qu’il fait ?
Comment reformuleriez-vous votre observation que je crois comprendre ?
à il n’y aura tout simplement pas de reprise avant longtemps!
Quand les richesses sont concentées à ce point, comment encore échanger?
Un certain développement du commerce Sud-Sud (Chine-Brésil-Inde?) peut bien se développer, mais, très vite, là aussi, les concentrations extrêmes des richesses en peu de mains, sans oublier que les financiers US, européens, britanniques et japonais vont s’en mêler efficacement pour picorer les meilleurs morceaux, très vite, le commerce se limitera aux happy few!
Non, non et non! Le capitalisme n’a jamais été « redistributif »
La seule chose qui avait pu atténuerdans le passé, ce jeu de concentration toujours à l’oeuvre sans discontinuer, c’était le fait quela croissance mondiale se poursuivait et pouvait ainsi générer, par endroits, une prospérité nouvelle suffisante pour êtr ensuite rançonnée pendant quelque temps par la logique capitaliste!
Sans croissance, la concentration des richesses se poursuivra au niveau monduial, et la par es gens sortant de « l’économie formelle », comme vous dites, je dirais monétaire, croîtra inexorablement!
La fin de tout cela sera, si on n’introduit pas une monnaie nouvelle, anticrise, une guerre civile mondiale:
Pour pouvoir fonctionner à nouveau « efficacement » pour quelque temps, il faut organiser des destructions massives de richesses un peupartout et pendant quelques années, sinon, on n’aura plus de redémarrage véritable!
Le choix est donc: réforme monétaire / ou guerre civile et massacres de masse!
jf
Sur Dedefensa.org, un article implacable : « Monde et contre-monde »
Dans un autre de vos articles sur le blog de Paul Jorion vous avez tenté de prendre du recul par rapport à votre vision pessimiste des évènements en cours. Pour beaucoup dont je suis, c’est hélas un exercice difficile.
Un peu de courage.
Nous savons tous que la crise actuelle (tout comme les précédentes) génère son lot de morts.
Qu’il s’agisse de financiers qui se suicident peu ou proux, de chômeurs en déprime, de petits ventres affamés jusque là rien
que « business as usual ».
Tout cela ne sera évidemment pas assez pour rétablir l’équilibre gravement perturbé par la longue inversion financière (d’autres diraient climatique) que nous vivons actuellement.
Plus d’hommes devront mourir : de guerre, de faim, de/ ou dans la misère -peu importe ce détail de l’histoire- comme le proclamait, un célèbre borgne Français.
Il est vrai, que les cyclopes n’ont pas la même vue du monde que nous.
Une fois devenus vieux, leur vue diminuant, ils voient tout du mauvais oeil.
Petite définition à l’usage de notre Auguste ami.
« ON » : pronom, indéfini, malhonnête.
à iGor milhit
M E R C I
Vous faites bien de consacrer trois secondes de recueillement à ce rare homme honnête,
Dan Froomkinet à ce ComitéDeDécideurs qui vient de lui couper la tête.
Washington_Post_Company en.wikipedia.org
Page d’accueil de son web http://www.washpostco.com/phoenix
Des souvenirs me reviennent :
Rockfeller Center (1er étage). Je démontre que nous (JP Morgan) pouvons prêter sans risque 600 millions de dollars à WASHPOSTCO.
pour son « développement » en d’autres termes pour acquérir, prédater, re-organiser, agglomérer, aller plus loin…
En conséquence, ma voix de ce jour n’est pas moins légitime qu’une autre (il me semble).
Qui veut m’accuser ne n’être rien d’autre qu’un vilain petit canard ?
Ma préconisation ?
1° Ne plus acheter – Ne plus lire
ces marques : TheWashingtonPost – Newsweek – Kaplan – Slate – Express – BudgetTravel
2° Dire à votre gestionnaire d’épargne « Je ne veux pas de SICAV ayant ce genre de titre-valeur dans leur « pack »«
Vous voudriez ? … jeter un coup d’oeil aux documents qui s’adressent aux actionnaires ?
Rien de plus simple :
Menu « Shareholders » ?c=62487
En la page 37 du formulaire 10K SEC (Securities & Exchange Commission),
vous avez la liste des administrateurs auprès desquels les actionnaires peuvent (…?…) s’indigner ? :
Pursuant to the requirements of the Securities Exchange Act of 1934, this report has been signed below by the
following persons on behalf of the Registrant and in the capacities indicated on February 25, 2009:
– Melinda French Gates, Director, Co-Founder, Bil & Melinda Gates Foundation
– Warren E. Buffett, Chairman of the Board, Berkshire Hathaway Inc.
– Lee C. Bollinger, Director WPC … and President of the Columbia University (NY)
– Anne M. Mulcahy Director – chairman & CEO XEROX Corp
– Thomas S. Gayner Director – ExeVP & Chief InvestOfficer Markel corp
– Barry Diller Director – chairman & CEO IAC/interActiveCorp, chairman Expedia inc.
– Donald E. Graham Chairman of the Board and Chief Executive Officer (CEO, Principal Executive Officer) and Director
– Hal S. Jones Senior Vice President–Finance (Principal Financial Officer)
– John L. Dotson Jr., Director – Former president and publisher Akron Beacon Journal
– Christopher C. Davis, Director & chairman – Selected Advisers, LP
– Ronald L. Olson Director – Attorney
– Wallace R. Cooney Principal Accounting Officer
Le président de la première université de NY est bien entouré.
Vivement que nous ayons rapidement l’équivalent en France
Le président de l’Université de Paris entouré par Bouygues, Pinault, E.de Rothchild, S.Dassault
Le président de l’Université de Lyon entouré par les héritiers Mérieux, BSN (…)
Le président de l’Université de Bordeaux entouré par (…)
La désinformation battant déjà son plein et la diversion quotidienne ce ne sera pas pire !
et au moins il y aura un peu d’argent « pour les labos qui marchent bien » ( entre les lignes blanches)
Au milieu d’un €$Atlantique en cyclone permanent, les MaîtresBâlois-de-la-City (GoldQuatuor apatride) jouent avec l’€Offshore du LINOR (manipulé à discrétion)
qui, selon la fantaisie du jour, bouscule l’€Domestique sans ménagement.
Trichet me fait penser à la cuisinière Françoise dans A la Recherche du Temps Perdu »
Dans le roman, n’est-elle pas à peu près la seule à voir les faits tels qu’ils sont … à son niveau bien sûr, celui de la cuisine de ses maîtres.
Douteriez-vous ?
N’êtes-vous pas déjà parfaitement informé par Le Cercle des Economistes ?
Allez ! … un au hasard ! … son président :
Jen-Hervé Lorenzi
L’édito de la semaine : « Les deux inconnues »
un paragraphe de désinformation-maquillage ? lequel ? Allez ! … le dernier
http://www.boursorama.com/votreinvite/interview.phtml?news=6718982
Annie LacroixRiz dans le « choix de la défaite » expose ce choix comme le choix des banques et co … (contre la multitude … , le socialisme …), rien de nouveau donc …
La crise en cours, qui est certes systémique mais aussi et surtout de civilisation, n’est pas allée assez loin pour provoquer l’émergence d’autre chose, d’une nouvelle forme d’équilibre.
Les mécanismes économiques, la tuyauterie mécaniste de l’ »économisme », ne sont que des conséquences et non des causes. Conséquence de modes de pensées tout aussi mécanistes et surtout de la manière dont les sociétés parviennent ou non à réguler le partage de la richesse. On ne traite pas beaucoup de problèmes politiques sur ces blogs… (politiques et non politiciens). Pourtant, l’une des conditions de l’apparition d’un autre équilibre, c’est aussi le remplacement des « élites » euro-atlantistes qui, à l’occasion de cette crise, ont fait la démonstration d’une très profonde incompétence économique, très méthodiquement mise en oeuvre depuis les années 70 et 80.
Le coeur du problème est bien sûr aux Etats-Unis. Le régime américain a fait de ses tares structurelles le socle économique de bon nombre d’autres pays de sorte que tous (à peu près tous) sont désormais interdépendants via une intermédiation américaine profondément débilitante. « On » ne peut donc plus traiter le problème localement mais seulement globalement. Tâche impossible bien sûr. Il ne reste qu’a couper, quand c’est possible, et le plus possible, tous liens avec ce centre américain en décomposition (voire en putréfaction) et qui propage ses germes toxiques à qui a l’innocence d’entrer en relation avec lui. Une voie de repli sur des solutions d’autoprotection régionales serait le moins mauvais des chemins.
20/06
@Rumbo et aux autres
C’est par le capitalisme que nos lointains ancêtres se sont engagés sur la voie de l’humanité. Les premiers qui ont travaillé plus que les autres en cueillant plus de graines que ce dont ils avaient besoin pour se nourrir dans l’immédiat, ont fait le premier pas. D’eux-mêmes ils avaient décidés d’assurer leur protection sociale au cas où ils en auraient besoin. Probablement plusieurs générations plus tard leurs descendants, au lieu de consommer toutes leurs réserves (tout leur capital) ont décidé de travailler plus encore pour mieux tirer profit de leurs avoirs en plantant leur graines, devenues semences, là où le terrain leur apparaissait le plus fertile. Ils ont à leur tour fait progresser la race humaine. Ceux de nos ancêtres qui en travaillant plus encore que les autres se sont donné la peine de domestiquer et d’harnacher des animaux de trait ont fait…etc…etc…
On sait que ces mutations successives ne se sont pas opérées que sous des régimes de stricte liberté, égalité, fraternité, bien au contraire et on doit le regretter. Pourtant l’homme a progressé. Puis, avec l’exploitation des matières premières non renouvelables principalement, les métaux et les énergies fossiles, les hommes ont fait en moins de deux siècles un parcours encore plus époustouflant.
Aujourd’hui, tout semble se détraquer. La richesse, (les avoirs, le capital) initialement mesurée en graines a été comptée en diverses autres unités jusqu’à ne plus être représentée, aujourd’hui, que sous la forme immatérielle de bits qui s’échangent en tous sens sur la planète à la vitesse de la lumière. Or la richesse, surtout quand elle n’est pas colossale, représente pour beaucoup le résultat d’un réel et parfois laborieux travail mis en réserve provisoire, au même titre que les graines de nos lointains ancêtres. C’est entre autres à ceux-là que pense notre président lorsqu’il dit devant le BIT « il est chimérique et irresponsable de croire que les peuples subiront sans rien dire les conséquences de la crise » d’où la nécessité de sauver les banques. Moi, c’est à ma Maman de 95 ans que je pense, elle qui m’a appris à glaner et qui a peut être croisé un certain Joli-Papa. Cf. Les Glaneurs 17 juin 2009 à 14:53
Elle n’a pas appris qu’à glaner à ces enfants, elle leur a aussi appris à respecter leurs ancêtres comme cela se fait depuis l’éternité dans pratiquement toutes les civilisations, je crois. Elle qui a travaillé dès l’âge de 12 ans a aussi appris la morale à ses enfants afin de leur léguer ce qu’il y a de plus précieux dans un héritage, les valeurs morales.
« Quand l’homme oublie (ou méprise son passé) il ne peut assurer son avenir » a dit quelqu’un à peu près en ces termes. C’est ce qui est arrivé à notre civilisation depuis 68. Cela explique l’impasse dans laquelle elle se trouve. C’est pourquoi j’espère beaucoup en une morale de civilisation évoquée par notre président.
Quand les slogans (je n’ose dire les mots d’ordre) étaient « Il est interdit d’interdire » « CRS-SS » « Jouissons sans entrave » pouvait-on espérer autre chose que ce qui nous arrive ? Leur ravage continue et il sera difficile d’y remédier.
à Cécile [10:18]
Je vais sortir un instant des centaines de pages d’Annual Reports avec ‘Notes’ et subterfuges.
Vous dites « Annie LacroixRiz dans “Le choix de la défaite” expose ce choix comme le choix des banques et co … (contre la multitude … , le socialisme …).
Je ne connais que le titre de ce livre.
L’auteure, avec le biais partiel qui est le sien, présente t-elle des éléments de réponse
— au moins pour un nécessaire débat I N C O N T O U R N A B L E —
aux questions Q2 à Q4 posées par Auguste, ci-dessus, à 7:22
à tous :
Pourquoi E. Laurentin (france culture) ne cesse t-il de nous distraire avec des babioles ?
ça commence à être vraiment pénible !
à tous : Merci de mordre poliment (sans râler)
à Cécile :
En attendant que Mme Annie LacroixRiz vienne, si elle le désire, s’exprimer
pourriez-vous nous résumer certaines de ses observations qui répondraient partiellement aux questions Q2 à Q4
Merci à l’avance
jducac dit :
20 juin 2009 à 10:52
Je suis bien d’accord en tout points, mes ancêtres devaient ressembler beaucoup aux vôtres sur de nombreux points essentiels. Il y a bien là une unité de civilisation. Le président Sarkozy sait parler, il faut pouvoir le prendre au mot. Dont acte. S’il est touché par la grâce, je serais bien le dernier à m’en plaindre. Mais il a trop souvent fait bien autre chose que ce qu’il a dit. Le réflexe de prudence est de mise de toute façon.
J’ajoute au sujet des valeurs et des civilisations qu’en France et en Europe l’on a renié délibérément ce qui nous a formé, tel le christianisme, dont il ne faut même plus faire mention dans les textes officiels ni de l’ « Europe », ni de la « France » en particulier. Une civilisation déconfessionnalisée se retrouve comme ces adolescents en pleine crise et en plein fantasmes. D’ailleurs l’époque que nous travarsons, depuis environ deux siècle ressemble vraiment, vu par le corps social, à l’adolescence. L’on a tué le père par le passage à l’act de l’exécuion du roi de France, alors qu’on aurait pu le tuer symboliquement ça aurait été plus sain. Et depuis les « grands frères » eux aussi en pleine adolescence n’ont fait que nous dévergonder jusqu’à ce stupide 68 où les enfants de riches se sont payé (papa était là tout de même) les pavés devant la Sorbonne.
Tout ça (en très rapide) pour découvrir finalement que l’épicentre était la formation des États-Unis, et que nous sommes entraînés à notre corps défendant, dans l’ « histoire du dollar » qui risque de nous entraîner dans sa chute mortelle alors que nous ratiocinons. La priorité entre toute est que la société civile productrice prenne le contrôle de SA monnaie, de SA production industrielle, agricole et maritime, en l’enlevant d’autorité aux faiseurs d’argent dévoyés à 100% tout comme le personel politique complice. L’actualité déborde de preuves!!
@ Boukovski, Rumbo
Il n’y a pas de marche arrière disponible, à notre histoire, ni d’irréductible village pour s’y réfugier.
@ Jducac
« CRS-SS » était un peu exagéré, mais c’était de bon coeur. Mais je m’insurge, je n’étais pas un enfant de riche ! Il n’y a pas que les adolescents qui ont des fantasmes…
à jducac
Les peuples subissent plus souvent qu’à leur tour, …
Et d’ailleurs le fait cultivé des tenants de l’ordre en vigueur
(comme partisans du maintien de l’ordre, comme apotres de la soumission… ),
de dénigrer pour dénigrer 68,
(comme de dénigrer pour dénigrer de toute dynamique , qui ait pu ou puisse leur échapper, d’une mise en mouvement de masses populaires,…)
n’est-il pas (stratégiquement) d’encourager l’inertie de la multitude, donc celui de faire le jeu du maintien de sa main mise aux pouvoirs … ????
À en lire certains est une vraie cure de jouvence, quel plaisir de se retrouver étudiant attablé avec quatre ou cinq copains et disserter de l’avenir du monde. Merci Encore. Je reprocherai néanmoins à certains les commentaires volontairement abscons, qui n’apportent rien, Une idée claire s’expose clairement et surtout simplement. La rhétorique alambiquée ou en anglais , (pourquoi pas du serbo-croate ),signe souvent la faiblesse de l’esprit. J’espère que vous êtes sur ce site pour apporter des idées, en débattre et non pas pour y faire pavaner votre ego .
Cordiales remarques d’un » retiré à la campagne depuis longtemps ».
à Rumbo
je suis pour la liberté de conscience,
et contre cette perversion consistant à réduire la spiritualité de n’être que religieuse
peut-être je n’ai pas ni de confession, ni d’église, ni de religion, je n’en sais rien , je verrai quand je serai morte
en attendant je vis, et je me dis que si déjà chacun s’en tenait d’essayer de ne pas trop emmerder le monde, de ne pas trop pourrir la vie des autres … ce ne serait déjà pas si mal
Par contre, s’il s’agit de croire, d’espérer, (esprit, espoir, spirituel, spirirualité … )
alors oui, je crois (bien que des espoirs/désespoir, des illusions/desillusion …)
et donc je veux croire (espoir, esprit, lumières) en l’humanité de l’humanité …
Salut à tous,
Dans le pessimisme ambiant (tout à fait justifié), voici un documentaire, « Vivre l’utopie », sur le mouvement anarchiste espagnol en 1936. A mon avis, c’est très instructif et surtout, ça laisse envisager que d’autres choses sont possibles, et ça fait du bien au moral!
C’est un des exemples contemporains assez rare de société sans monnaie.
http://raforum.info/spip.php?article5441
Je pense que ce documentaire se situe parfaitement dans le débat qui à lieu sur ce blog. Longue vie à lui d’ailleurs et un grand merci à vous tous.
Paz
A Soweto ou dans les favellas la crise passera comme rien.
La vie continuera comme devant.
Ces gens là ne seront pas à la recherche d’une nouvelle stabilité économique ni d’un nouveau monde…
@ Cécile dit :
20 juin 2009 à 13:27
« »et je me dis que si déjà chacun s’en tenait d’essayer de ne pas trop emmerder le monde, de ne pas trop pourrir la vie des autres … ce ne serait déjà pas si mal » »
Je pense que vous faites allusion aux milieux financiers et tous les intéréssés?
@ François Leclerc
Dans l’article de Nicolas Cori, je relève le paragraphe suivant :
« Cette logique, c’est celle du capitalisme financiarisé. Et elle est simple: permettre à des investisseurs de placer des centaines de milliards d’euros en en espérant un retour sur investissement démesuré et inciter financièrement les chefs d’entreprise à se conformer à ces injonctions sous peine de se faire écarter. »
A mes yeux la déviance du capitalisme financier c’est effectivement la promesse qu’il incarne encore aujourd’hui c’est à dire un « retour sur investissement démesuré ».
Les excès nuisent à la longévité d’un modèle.
Le capitalisme va devoir muter et instaurer un coût moyen pondéré du capital moins élevé.
Si cette mutation ne se produit pas dans les prochaines années, là il y a vraiment de quoi s’inquiéter.
Parle-t-on du même capitalisme quand on fait le dithyrambe du travailler plus pour gagner plus pour consommer plus et être heureux plus (ce qui est déjà discutable), face à un système du laissez faire qui a permit à des bandits patentés de s’en mettre plein les fouilles en toutes impunité, en jouant pour certains à la roulette sur des marchés comme ceux des céréales, expédiant ainsi certaines population (fort lointaines heureusement…) dans la pire des misère voire la famine ?
Je passerai sur un système qui a fait exploser une dette au delà du commensurable, quand bien même des comparaisons que je me suis amusé à faire ici entre autres nous donnerait une vision carrément astronomique du montant (mais il n’est pas sérieux ni censé de dire que la dette US cumulée ferait en billet de 10€ la distance Terre-Lune), pour mettre l’accent sur le différentiel bien réel donné (par exemple) par le salaire du PDG de L’Oréal Jean-Paul Agon représentant environ mille fois celui du smicard de base ! (D’autant qu’à propos de L’Oréal il faut savoir que l’ancien tenant du poste, Lindsay Owen-Jones le bien nommé, continue de percevoir le même salaire, ce qui nous fait une direction bifide dont le montant est égal au salaire annuel de deux mille smicards !! ).
On peut ensuite critiquer les gosses de bourgeois qui ont lancé qq pavés sur les Compagnies Républicaines de Sécurité, quand dans quelques usines et manufactures de France et de Navarre, les gueux dont l’avenir était au mieux pavillonnaire, se battaient pour des conditions de travail et de sécurité minimales. Mais nous n’en sommes même plus là, les gueux sont devenus non seulement jetables (la ressource humaine comme variable d’ajustement, qu’elle soit salariale ou pas), mais leur entreprise aussi, délocalisable à l’envie pour satisfaire à des impératifs de concurrence et de retour sur investissements… actionnarial.
Question stupide et fordiste pour l’occasion : qui va bien pouvoir acheter la production de ces entreprises si on ne cesse de baisser les revenus des plus pauvres et des plus nombreux, comme des moins pauvres et de moins en moins nombreux ou ce que l’on nommait au XXe siècle les classes moyennes ?
Paul Jorion dans son intervention sur France Info rappelle la différence d’évolution des revenus depuis 10 ou 20 ans entre les plus pauvres et le % toujours plus étroit des plus riches.
Voici qq chiffres équivalent glanés sur conte info:
De 1998 à 2002, le revenu moyen par foyer a cru de 1,4% par an, pour ensuite ne gagner que des miettes avec 0,06% entre 2002 et 2005.
Pour le revenu médian, la croissance depuis 2002 n’est plus que de 0,03% par an.
(…)
Pour les 5 % des foyers les plus riches, les revenus déclarés ont augmenté de 11% depuis 1998
– Pour les 1 % des foyers les plus riches, ils ont augmenté de 19%
– Pour le 0.1 % du sommet de la pyramide, 35 000 foyers, les revenus ont bondi de 32%
– Et pour les 3 500 happy few qui représentent 0.01% des foyers fiscaux, de près de 43%.
Dernière question : malgré les effets de discours et accessoirement de tics scapulaires, pour qui travaille donc NS ? pour les gueux à qui il supprime bit by bit la sécu, l’éducation nationale et les services publics sous toutes leurs formes ou bien une minorité de nantis à qui on a déjà offert des réductions d’impôts, des parades (ies) fiscales polymorphes, des renflouements, des aides, des parachutes et autres retraites dorées ?
@ François Leclerc
Il peut arriver à tout le monde de fantasmer… par mégarde. Relisez-bien ci-dessus, je n’ai pas parlé de fils de riches. Mais là n’est pas le problème, ce slogan « CRS-SS » tout comme « Il est interdit d’interdire » n’étaient pas bons pour notre civilisation, à moins qu’on démontre le contraire. Ils ont à mon avis directement conduit à l’affaiblissement de l’autorité qui, quoi qu’on puisse dire, est utile, même en démocratie. C’est aussi à l’autorité parentale, élément de base des civilisations, qu’ils ont porté un coup fatal. La société n’arrive pas à s’en relever. Car ces slogans mères ont eu des filles et des fils. « Nique ta mère » « Nique la police » tagués à tous bouts de champs et criés sur de nombreux les raps sont leurs héritiers à la première ou seconde génération. J’ai beau chercher ; je ne vois pas la marque de respect dans ces locutions.
Pire encore, l’interdit d’interdire a conduit à rendre le système éducatif inefficace. Extrêmement moins efficace que ce qu’elle était avant 68 alors qu’on y consacrait beaucoup moins de moyens. Pourquoi ? C’est très simple.
Du temps de mes grands parents maternels, petits paysans avec dix enfants, la morale été enseignée à table durant les repas par le chef de famille. Il disait ce qui était bien et ce qui était mal, sans référence religieuse, et pratiquement sans commentaire. En fait c’était simple : ce qui était mal était interdit, ce qui tait bien était obligé. Les mères, le reste du temps, surveillaient les comportements et intervenaient en correction si nécessaire avec recours possible au chef de famille. Il était recommandé de ne pas en arriver là.
A 12 ans ma mère avait achevé l’acquisition de ses savoirs et de ses fondements moraux fondamentaux. Elle se perfectionna dans d’autres familles où elle exerça comme servante puis se maria. Mon père dans une famille 7 enfants connu le même cursus.
Mes frères et moi avons bénéficié du même régime mais amélioré (nous n’étions que trois). Cela ne nous a nullement traumatisés ; nos vies me semblent avoir été réussies jusqu’alors. Nos enseignants ont toujours bénéficié de notre respect. Ils n’ont pas eu à galérer pour commencer leurs cours et à faire autre chose qu’enseigner des savoirs. Il est vrai également, qu’hormis dans les petites classe, le vouvoiement était de rigueur. Somme toute, pour être vertueux, ça n’était pas la mer à boire. Il suffisait de respecter ses anciens et ses maîtres.
@ Alexis
J’ai été frappé par les chiffres annoncés par Paul Jorion lors de son intervention sur France Inter, ouf ça concernait les US.
Ce sujet des inégalités (de toutes natures d’ailleurs) me tient à coeur, ce jour j’ai lu, non sans fierté, un portrait du Monde du 19/6 de Emmanuel Saez, 1er français à avoir obtenu la médaille Clark pour ses travaux qui ont inspirés BO.
Apprenant qu’il a bossé avec Thomas Piketty (ES), j’ai découvert un article fort intéressant de « Sciences Humaines » intitulé « La bonne fortune des riches » :
http://www.scienceshumaines.com:80/la-bonne-fortune-des-riches_fr_21868.html
Cet article m’a ensuite conduit à une étude de Camille Landais « Les hauts revenus en France (1998-2006) : une explosion des inégalités ».
Sommes nous sur les traces des US ?
La situation en 2009 s’est elle améliorée ?
J’attends une étude aussi précise sur les patrimoines, pas triste sans doute.
Félicitations à nos chercheurs.
De fil en aiguille une partie de la réalité apparait, heureusement que l’argent ne fait pas le bonheur mais ne fait que d’y contribuer un peu.
Encore bravo au blog & chapeau bas à Mr François Leclerc.
@ jducac dit :
20 juin 2009 à 10:52
Tout se détraque dans le monde à cause de l’abandon des valeurs suite à mai 68 ?
Laissez ce genre de raccourci caricatural et ethnocentré à la politique politicienne.
@ jducac
Dont acte, j’avais téléscopé votre commentaire avec celui de Rumbo.
Ma grand mère maternelle, institutrice laique et républicaine, n’avait pas un recalé au certif, dans des campagnes où il fallait chercher les gosses dans les fermes chaque matin pour qu’ils n’aillent pas travailler aux champs. Ils vénèrent encore sa mémoire, pour ceux qui sont en vie.
Je connais ce monde que vous décrivez comme modèle. Mais votre description est incomplète. On retirait aussi sa casquette pour saluer le patron et on chargeait les nids de mitrailleuse des boches à la baionnette.
Et si l’ascenseur social a disparu, ce n’est pas de la faute à l’insolence de Gavroche.
Je ne suis pas notaire,
C’est la faute à Voltaire,
Je suis petit oiseau,
C’est la faute à Rousseau.