La décroissance

J’ai connu le luxe : l’accès à l’internet vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Il s’est réduit maintenant au but d’expéditions lointaines, harassantes et hasardeuses. Il s’efface pour n’être plus qu’une figure indistincte en arrière-plan, un peu comme la petite flamme vacillante, toujours menacée de La guerre du feu et dont la perte définitive se révélerait fatale. La lecture des mails se prépare désormais comme la conquête des sommets à l’oxygène raréfié de l’Himalaya. Comme celle en parallèle du numéro perdu de Sécurité Sociale, dont le chiffre ouvrirait le Sésame de la CMU (ou du CMU ? comment savoir la signification de ces initiales impénétrables quand l’accès à Google est perdu ?) Pour moi l’espoir demeure cependant mais pour Adriana, le Graal de la Sécurité Sociale ou de sa (ou de son) CMU de substitution, lui est encore bien plus inaccessible : le rêve d’un fou, secoué la nuit par ses visions d’Eldorado.

Bien sûr on redécouvre la campagne verdoyante au coucher du soleil – au lieu de celle toujours parcheminée de la Californie méridionale – on redécouvre le charme des livres et l’évocation des aventures anciennes à la veillée. N’empêche, la décroissance promet d’être un sombre et dur apprentissage. L’internet au bout des doigts et les appels téléphoniques qui aboutissent nourriront longtemps les conversations nostalgiques devant le feu mourant, jetant ses dernières lueurs, vaincu par la nuit qui progresse.

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77 réponses à “La décroissance”

  1. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    @ Stalker
    Peut-on considérer la formule de « l’autoentreprise » comme le balbutiement du job « décroissant » de demain?
    La mise en place administrative est apparemment difficile mais elle suscite un espoir chez les « décrus ».
    Pa

  2. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    r aiileurs se pose la question de la concurrence avec l’entreprise -actuelle-.

  3. Avatar de stalker
    stalker

    @ Tatar

    Non pas. L’autoentreprise ne casse en aucun cas les moyens de domination actuels, et notamment, entre autres, la propriété privée des moyens de production.

    Non, je pense que le balbutiement du job « décroissant » comme vous dites, se trouvent dans les SCOP, les SCIC, les CAE, les SEL, les AMAP, etc… Une vaste organisations de tout cela est nécessaire (voir le réseau SCOP Entreprises par exemple).

    Mon avis très personnel est que l’entreprise actuelle est vouée à disparaître. Les PME seront les prochains sacrifiés sur l’autel des multi et trans nationales (le sort des CCI en présage tristement). Alors que c’est là que l’on trouve les meilleures compétences et les projets innovants les plus solides.

    C’est bien triste.

    Enfin….

  4. Avatar de Mathieu
    Mathieu

    On a rien sans rien, apparemment. Courage, ça va s’arranger (ou vous allez vous habituer).

    C’est difficile, la décroissance, parce que c’est typiquement le type d’entreprise qui bénéficie à tout le monde (et surtout aux générations futures), mais qui coûte essentiellement à la personne qui la met en oeuvre. Le « passager clandestin » à la puissance 10…Il n’y a qu’une autorité publique pour mettre ça en oeuvre réellement à grande échelle. Mais qui aurait l’adhésion d’une (grande) partie de la population. Pas facile…

    Je ne suis pas très optimiste, entre autres parce que ça colle tellement mal avec ce qu’on observe sur le développement de la vie en général. Mettez quelques belles pommes (= un bon paquet d’énergie concentrée) dans un vermicompost, vous allez voir le nombre de vers de terre croître à une vitesse proprement sidérante. La population croît jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de pommes puis s’effondre de manière brutale. Vou voyez ou je veux en venir: remplacez les pommes par le pétrole, le vermicompost par la planète terre et les vers de terre par les êtres humains…Comparaison n’est pas raison (on a quand même un peu d »énergie renouvelable) mais bon. La vie semble quand même vouloir toujours remplir tout l’espace disponible sans beaucoup regarder sur ce qu’il y a devant. Parviendrons-nous à nous élever au-delà de cela? Ca serait proprement la preuve d’un saut de l’évolution, aussi impressionnant que l’apparition de la vie il y a 3-4 milliards d’années.

  5. Avatar de thomas

    @Serge Demoulin

    La réponse est un peu dans la question : Moins de 5 millions d’habitants, du pétrole et du gaz,

    C’est plus facile dans ces conditions, d’équilibrer le budget…..mais ça n’en fait pas un exemple facile à suivre !

  6. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    @ Stalker
    D’accord avec vous mais il me semblait que l’autoentreprise pouvait être le premier maillon d’une autre économie.
    C’est quand même un coin dans le système et il est étonnant qu’il ait été introduit par des libéraux.
    Je sais bien que cette formule est avant tout destinée à « révéler » le travail noir et SURTOUT à servir d’exutoire aux désespérés chômeurs ou économiquement faibles afin d’éviter leur virage vers le NPA.

  7. Avatar de artman
    artman

    Il est curieux de voir comme l’homme oublie vite. J’ai 52 ans, d’une génération d’après-guerre donc. Le « mal » était identifié, répertorié. Voila pour le repère principal. les 30 glorieuses, le progrès scientifique, technique, dans sa progression constante depuis des générations. Voila pour le cadre.

    Et puis la barbarie, celle que notre monde civilisé a donc identifiée et rejetée, pointe son nez aux frontières de notre civilisation du confort, en Bosnie si proche, un jour des années 90. Le chaos qui fait si peu partie de notre vie, et que nous voyons si souvent sur nos écrans, si près, mais si loin… Le chaos n’a pas sa place dans notre vie.

    Mon rêve de bonheur, une sieste sur l’herbe, sous l’ombre bienveillante d’un bel arbre, une belle et chaude journée d’été. Le buzz d’une abeille, le sifflement d’un merle qui perce sous les pia-pias des moineaux, quelque rumeur de vie au loin. La plénitude, la liberté, la paix, la sérénité, même quelques instants. C’est si simple et pourtant déjà un privilège. Je me suis souvent dit qu’il devait y avoir de telles journées en période de tumulte, de guerre même. Un moment de calme. Le calme serein d’une si belle journée. Le soleil doit y briller, la brise chaude souffler, le merle et les moineaux chanter, le calme régner. La même journée. Toute pareille. Et pourtant un son silencieux couve, le son sourd du chaos qui se prépare en silence… Le calme avant la tempête, la plénitude avant le chaos.

    J’ai parfois cette impression, à voir virevolter la vie, le trafic, le métro, les gens ici, là. L’impression que quelque chose nous regarde mais que personne ne voit, ou ne veux voir, ou ne veut envisager, ne serait-ce qu’une seconde. Que la vie que nous menons, celle qu’ont menée nos parents, celle que vivent nos enfants, que cette vie là ne puisse continuer ainsi.

    Je réalise combien il est difficile de partager ce sentiment. Non que j’aie un penchant quelconque pour les prédicateurs de mauvaises nouvelles et les rabat-joies chroniques. Non, il s’agit de bien autre chose. D’un instinct de survie, d’un sentiment, d’une sensation que « nous ne vivons pas une époque ordinaire ». Et d’une volonté, que cette belle journée soit une veille de lendemain et non pas cette belle mais sourde journée avant la tempête. Difficile à partager car notre société, toute empreinte de la superficialité qui la caractérise, se réfugie bien vite dans le virtuel quand la réalité la dérange. Parce que la religion du positivisme, de la bonne humeur et du concentré de rires télévisuels obligatoires nous interdisent la compassion ou la tristesse, l’appréhension ou l’interrogation. Difficile à partager.

    Pourtant, à y bien regarder, une entreprise bien excitante se présente à nous. Transformer cette société, trouver des valeurs nouvelles, et aussi redécouvrir certaines anciennes valeurs qui sont encore là, dans nos souvenirs, à portée de main. Bien sûr on pourra dire que tout cela se fera tout seul, comme ça s’est toujours fait… A la différence que « nous ne vivons pas une époque ordinaire » et que les scénarios pourraient être multiples. Puissions nous choisir celui d’un progrès « moderne », avant que celui du chaos nous dicte sa loi, tout seul…

  8. Avatar de Stalker
    Stalker

    @ TATAR.

    Oui.

    A mon sens cependant, le NPA ne représente en aucune façon une menace. Bien au contraire, il permet de canaliser l’opposition (le PS ne joue plus ce rôle, ce qui est dangereux car s’il n’y a plus d’opposition à laquelle manifester son soutien, on peut très vite en arriver à des situations révolutionnaires).
    Par ailleurs le NPA n’est en rien anti-capitaliste, et n’est donc nullement une menace au système en place. Le NPA tient un discours vaguement libertaire. Or le libertarisme est totalement conciliable avec le libéralisme économique et je dirai même que l’un ne va pas sans l’autre (voir à ce sujet l’excellent ouvrage de Michéa: « L’empire du moindre mal »). Mais l’échec du NPA à ces élections fait qu’il ne rempli plus son rôle d’opposition. Le gouvernement risque donc bien de changer son fusil d’épaule et de canaliser l’opposition vers l’équivalent national de la liste Europe-Ecologie, menée par un Cohn Bendit ultra libéral tenant un discours parfaitement conciliable avec le système en place. En tout cas, le gouvernement ne se risquera pas à promouvoir le Front de Gauche qui a parfois de vagues relens anti-productivistes: tout ce que le système déteste car il ne peut pas s’en accomoder.

    L’objection de croissance est à mon sens la seule pensée véritablement anticapitaliste. C’est pour cela que le silence total est fait sur ce mouvement et cette pensée et, quand les médias, s’en chargent, ce n’est que pour caricaturer ce courant (du genre, portraits de jeunes hippies qui courent tous nus dans les bois et se lavent avec de la sciure de bois….)…. C’est pourtant renier et mépriser un des principaux et des plus grands courants intellectuels et philosophiques de ces 60 dernières années, depuis les situationnistes jusqu’aux Gorz, Illich, Ellul, Castoriadis, etc, etc… On devrait en être fiers au contraire!!!

    Triste époque.

  9. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    L’actuelle société à l’occidentale doit probablement accoucher d’un autre plus proche la nature.
    Nous pouvons nême craindre (espérer?)que la mère meure en couches.
    En tant que pères putatifs nous sommes les spectateurs impuissants dans la salle de travail.
    Cà vaut pas le coup de pratiquer une césarienne sous péridurale pour faire vite et sans douleur?

  10. Avatar de Stalker
    Stalker

    Peut-être bien oui…. Je ne me prononcerai pas là-dessus.

    en tout état de causes, je refuse de me résigner et je refuse pour l’instant de croire à la pédagogie des catastrophes chère à Latouche. Je crois que nous avons une large marge de manoeuvre. Mais il faut d’abord faire sa propre petite révolution personnelle, pour se débarraser des liens qui nous enchaînent au système et créent une forme de servitude volontaire.

    Pezrsonnelement, je n’ai jamais été autant politisé, je nai jamais autant eu de liens sociaux que depuis que je suis sorti du système (que j’ai jeté ma télé, que je me suis débarrassé de mon téléphone portable, que j’ai arrêté de fréquenter la grande distribution, que j’ai changé mes habitudes de consommation en consommant local et ensuite, si possible (mais secondairement), bio, que j’ai arrêté de lire la presse Main Stream, que j’ai arrêté de prendre l’avion pour aller dorer sur les plages des îles paradisiaques, etc, etc, en résumé que je me suis mis à adopter un style de vie qui correspondait à ma pensée).

    Illich disaitn quelque chose du genre (je le paraphrase): il n’y a pas de meilleur moyen de se convaincre qu’on est libre que de se débarrasser de quelque chose à quoi on tient ou sur quoi repose notre quotidien. quelque chose comme ça.

    Pour ma part, je n’ai jamais autant éprouvé le sentiment de la liberté depuis que je suis objecteur de croissance. J’ai repris mon destin en main. Et même si la société de Décroissance que nous promulguons est un rêve inacessible, un monde que je ne connaîtrais sûrement jamais de mon vivant, ma vie en a été aujourd’hui boulversée, dans le meilleur sens possible.

  11. Avatar de clemence Daerdenne
    clemence Daerdenne

    Tiens, peut-etre ai je raté quelquechose.
    Mais, je ne vois pas d’elements qui indiquent que L’OVNI P.J se soit posé sur le sol de France, ni aucun qui precise son lien avec la personne portant le prénom cité.

    Par contre, je vois bien la campagne verdoyante au soleil couchant.

    à au fait, Vive la seule loi HADOPI qui vaille ( HAUTE AIDE à la DIFFUSION de l’OEUVRE de PAUL par INTERNET) :=) :=)

  12. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    @ Stalker
    Pourrez-vous vous passer aussi facilement de votre addiction au web?
    La coupure EDF vous facilitera le travail de deuil…

    D’autre part je pense à l’inanité du discours politique actuel qui ,reconnaissant implicitement son impuissance à traiter la « crise », n’envisage QUE de faciliter la « reprise après crise ».
    Cà permet de meubler le discours mais fait l’impasse sur le fait qu’il n’y aura peut-être pas de fin à la crise.
    Le mot décroissance , le mot en « D »… à ne pas prononcer pour ne pas affoler les accros au système, les consommateurs, souteneurs de la sainte croissance.

  13. Avatar de Stalker
    Stalker

    @ TATAR

    Il faut se méfier de la politique et de l’attitude du « plus décroissant que moi tu meurs… ».

    Mon propos n’est pas de se débarasser de tout mais de se fixer des limites (c’est d’ailleurs le grand principe général de la décroissance). Ainsi, pour internet, je n’ai pas internet chez moi. J’ai décidé de ne pas l’avoir quand je me suis rendu compte que je m’étais certes débarrassé de ma télé, mais je compensais par une utilisation abusive du net. J’avais effacé tout gain.

    Internet, je vais dans des Phone house pour l’utiliser ou je l’uitlise au travail, quand j’ai un peu de temps.

    Il n’y aura effectivement pas de fin à cette crise, fin entendue comme un retour à un état de choses identique à delui précédant la crise. Mais ce discours sur la fin de la crise a surtout des finalités psychologiques. Il ne faut pas croire, ils cherchent tous des solutions pour sauver à tout prix le système, et en attendant tentent de maintenir les choses en l’état. Ils planchent notamment activement sur la marchandisation de l’écosystème: comment vont-ils pouvoir rendre le dévelopement durable véritablement rentable? Ils parlent beaucoup de ce développement durable mais pour l’instant ne font pas grand chose parce qu’ils ont pas encore trouvé comment en faire une nouvelle manne, une nouvelle bulle. Mais ça ne saurait tarder.

    Idem pour la grande relance technologique (avec les nanotechnologies, la génétique, etc) qui nous prépare un post-humanisme terrifiant.

  14. Avatar de lacrise
    lacrise

    Faut pas s’énerver, relisons Camus ou Sartre pour voir combien tout cela est absurde et joyeux ! Pas plus tard que l’autre jour un monsieur est mort en sortant de l’eau sur la côte d’azur : il a reçu en pleine figure un parasol emporté par une bourrasque. Jouissons tant qu’il est temps !

  15. Avatar de Yves de Bressy
    Yves de Bressy

    Bonjour Paul, bienvenue en France, au pays des services publics qui à force de miser sur le tout internet n’ont plus de guichet physique accessible au quidam. Et si au moins il y avait un service internet public ! Mais non, évidemment on a TOUT privatisé…ce qui rend de facto le service public payant puisqu’il faut d’abord payer une connexion.
    POur ce qui est de la décroissance je dirais plutôt que vous faîtes l’expérience de la pénurie. Pas de celle des biens de consommation, mais de celle des services de l’état quand il aura fait faillite.
    Je revois les images de « le temps du loup » de Mickael Hanneke. Et je vous encourage à être inventif pour survivre !
    Bon courage pour pousser les portes.

  16. Avatar de Bruno
    Bruno

    J’apporte aussi de la modeste expérience de la noirceur que j’ai eu à récemment connaître, qui ne sont ni la misère, ni Verdun, ni les camps de la mort.

    Je vivais dans la campagne landaise lors de la tempête Klauss survenue en janvier ; je me suis brutalement trouvé plongé dans un total isolement et un denuement à peu près total, hormis un toit qui avait résisté. On fait face dans ces circonstances ; on trouve en soi une ressource qu’on ne supposait pas y trouver. On attend aussi que le temps déchaîné passe ; on contribue ensuite autant que l’on peut aux solidarités de voisinage, puis amicale et familliale dés qu’elles peuvent s’organiser. On apprend et conserve les souvenirs également beaux qu’ils sont pénibles.
    J’ai connu ensuite, après un déménagement, deux mois d’interruption de ma connexion, du fait de FT, de la complexité de ses organisations commerciales… on s’énerve, on se bat, on se résigne un peu ensuite, on attend, presque on s’adapte et s’habitue, (mais j’avais un connexion au bureau…) ; on oublie vite après quand la situation est redevenue normale.
    Le plus grave enfin, j’ai eu à subir un cancer plus tôt, dont le traitement fut pris en charge à 100%. Et je suis incapable d’imaginer faire face à une telle épreuve, si elle devait se présenter à nouveau, sans cette couverture médicale parfaite en France, (on perd bien assez de revenu durant toujours pris soin de ne jamais abuser, autant que possible, des consultations, des hospitalisations, des examens ou des transports sanitaires, ne réclamant jamais rien que quitter les hopitaux au plus vite, me débrouillant autant que possible par mes propres moyens.

    Mais j’oubliais, dans le monde parfait qu’on nous promet après la décroissance, je ne serai pas malade des conséquences néfastes de la vie moderne et on soignera le cancer avec des plantes que nous ceuillerons nous même dans des champs riants sous le soleil.

  17. Avatar de Bruno
    Bruno

    Mes excuses plates : dans le 4ème alinéa une partie du texte a été involontairement effacé par mon fait. Il fallait lire donc :

    Le plus grave enfin, j’ai eu à subir un cancer plus tôt, dont le traitement fut pris en charge à 100%. Et je suis incapable d’imaginer faire face à une telle épreuve, si elle devait se présenter à nouveau, sans cette couverture médicale parfaite en France, (on perd bien assez de revenu durant une telle expérience), même si j’ai toujours pris soin de ne jamais abuser, autant que possible, des consultations, des hospitalisations, des examens ou des transports sanitaires, ne réclamant jamais rien que quitter les hopitaux au plus vite, me débrouillant autant que possible par mes propres moyens.

  18. Avatar de Valuebreak
    Valuebreak

    @ F. Leclerc …

    Mrs Summer et Geithner sont d’un cynisme d’airain quand ils parlent de « transformer les économies des travailleurs en prêts », alors qu’ils ont tout tenté pour « transformer les économies des contribuables en opérations de nettoyages des bilans bancaires » ave le merveilleux succès qu’on sait … Si j’étais américain, au chômage, à la rue pour cause de crise hypothécaire et sans ouverture sociale, je leur ferai avaler le Washington Post ….

    @ P. Jorion …

    Courage Paul, vous viendrez à bout de vos difficultés. Mais je comprend votre frustration … pas d’Internet,pas de news …

    Vincent

  19. Avatar de garcimore
    garcimore

    oups ! ça devient du ZOLA tout ça …
    voila pourquoi les français prennent autant d’antidéprésseur .

  20. Avatar de John Barleykorn
    John Barleykorn

    Allons ce n’est pas la fin du monde.
    S’eloigner des nouvelles, des problemes macro economiques et meme micro economiques est indispensable pour garder un esprit sain et fin a l’analyse comme le votre.

    Prenez le temps non [pas de regarder les couchers de soleil mais d’observer la nature et en particulier la nature humaine car cela donnera un nouvel eclairage a vos anlyses.

    Personnellement, je ne touche pas a Internet apres le bureau. Je cultive des tomates, je peche et je marche. Cela me vide l’esprit des miasmes et me donne l’occasion de relativiser. Est-ce Rousseau qui aimait mediter, penser en marchant?

    Cordialement

  21. Avatar de Loredana
    Loredana

    Summer et Geithner font partie des tristes sire que j’espère voir au plus tôt pendus par les pieds, et dont la liste s’allonge (je la met à jour régulièrement). connaissez-vous une ONG qui se fixerait un si charitable but?

    j’ai mis en fond d’écran la photo de Mussolini e Claretta Petacci (jupe liée aux genoux, pour la décence) à piazzale Loreto, pendus par les pieds. tout arrive à qui sait attendre, mais si je peux accélérer…

  22. Avatar de iGor milhit

    @ Loredana
    je vous conseille de changer votre fond d’écran histoire de vous inspirez de plus enrichissants projets
    je comprends fort bien que ces idées vous passent par la tête
    je vous souhaite d’améliorer le transit des idées
    au bout d’un moment il en arrive des plus chouettes 🙂

  23. Avatar de jvaljean
    jvaljean

    Vous ne nous feriez pas une petite post addiction là ?

    désir insistant et persistant de consommer qui peut parfois se traduire par des manifestations psycho-somatiques (véritables douleurs physiques sans cause physiologique). La dépendance psychologique est bien plus liée aux caractéristiques des individus (états affectifs, styles de vie) qu’au produit lui-même. Des exemples de dépendance psychologique très répandues sont la dépendance au travail, à l’activité physique ou intellectuelle ( comme maintenir un forum à jour par exemple…) , qui peut parfois aboutir au surmenage.

    Les conseils du docteur : Au repos Monsieur !! délégué quelques temps l’animation de ce forum à vos meilleurs intervenants et revenez nous au plus vite, revitalisé , et avec une possession optimale de vos moyens.

    Bien cordialement.

  24. Avatar de Philémon
    Philémon

    Décroissant , en voie de sous-développement ? Pas encore immergent , d’ailleurs ce mot n’existe même pas .

  25. Avatar de D.
    D.

    Bonsoir à tous
    Quand j’ai quitté « la grande ville » (Paris) il y a quelques années pour des petits patelins, ce qui m’a le plus manqué est l’accès à une bibliothèque municipale bien approvisionnée (je lis environ 20 bouquins par mois, divers et variés + des journaux). Commander quelques livres à la librairie la plus proche demandait au moins 3 semaines de délai et un budget conséquent. L’arrivée d’internet a transformé ma vie par la possibilité de me tenir facilement au courant des sorties de bouquins qui m’intéressent, la lecture d’articles sur sites et blogs qui me permet de m’informer sans passer par la télé et complète bien mes abonnements. Grâce à internet, il m’est beaucoup plus facile d’acheter des livres ou d’autres choses que je ne trouve pas dans mon coin, à moins d’accepter de faire une heure de route minimum pour la grande ville et l’hypermarché du coin, ou le paysan bio qui lui est carrément dans une autre région car chez moi c’est pesticides et compagnie ! Pas très écolo cette heure de route dont je me passe bien !
    Je n’ai pas de téléphone portable, mais j’ai internet et je revendique que cette ouverture soit préservée.
    Quand je lis que la décroissance passe par moins d’internet, écrit sur des blogs uniquement accessibles par internet, par des personnes habitant loin les unes des autres mais voulant échanger et fédérer leurs énergies pour faire évoluer notre société, c’est quand même un peu comique et pas très cohérent…

    En ce qui concerne l’auto-entreprise, je travaille dans le portage salarial et je me suis bien documentée pour comparer les 2 statuts. On a déjà eu l’arnaque du CNE du gouvernement Villepin, on a maintenant l’arnaque de l’auto-entrepreneur du gouvernement Sarko-Fillon. Il faut savoir que l’auto-entrepreneur ne peut pas déduire ses charges et sera imposé sur son chiffre d’affaires. Même en facturant sans TVA, son activité peut être en déficit (mais il ne s’en apercevra pas tout de suite car il n’est obligé de tenir sa compta, ne le fait généralement pas et c’est quand il sera trop en rouge à la banque qu’il sera trop tard pour réaliser et réagir). De plus, ce statut le classe comme indépendant et va le faire sortir du régime général de la sécurité sociale et de celui des Assedic (enfin le bazar qu’on appelle Pôle Emploi), sans possibilité d’y revenir avant d’avoir récupéré des droits en tant que salarié.
    Petit point de détail oublié de bien des sites d’information : l’obligation de s’assurer correctement, notamment la Responsabilité Civile Professionnelle, ce qui coûte quand même un peu de sous, si on arrive à trouver un assureur pour les auto-entrepreneurs (les assurances se défilent très très vite à l’énoncé de ce statut). Sinon, en cas de pépin, c’est l’endettement à vie…
    Je ne défends pas le portage salarial, je pense que c’est simplement une solution parmi d’autre, qui garantit une certaine sécurité pour celui qui veut exercer son activité de façon autonome. En tous cas plus que auto-entrepreneur.

    Bien cordialement.

  26. Avatar de joelle
    joelle

    je ne me suis pas servie de ce n° depuis la fin de mes études,(presque 30 ans) puisque je ne vis plus en france métropolitaine depuis; mais voici que je m’en souviens, et aussi que ces n° sont établis selon une succession de codes précis : sexe ( 1 pour les filles 2 pour les garçons)
    année de naissance,mois de naissance, n° de département, ensuite six autres chiffres dont je ne me souviens plus à quoi ils correspondent, mais cela peut toujours aider à récupérer le n° au fond d’un tiroirs de mémoire!

  27. Avatar de Bruno
    Bruno

    Ce n°, qui nous est autant précieux qu’il sera bientôt désuet, et nous nostalgiques: sexe, année de naissance, mois, département, ville, naissance et clé.

  28. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    « Le vrai bonheur n’est pas dans la jouissance de l’instant. Le vrai bonheur c’est à nouveau d’avoir le sentiment de pouvoir influer sur le cours des choses. Le vrai bonheur c’est de sentir que chacun de nos actes a un sens. Cela augmente considérablement la responsabilité de l’individu à l’égard du cours général de la vie.

    La décroissance, c’est ça. Un espoir. Une oasis au milieu du désert de la croissance et des marchés financiers. L’espoir d’un avenir meilleur, d’une société plus juste. La décroissance c’est renouer avec notre idéal de “liberté, égalité, fraternité”. C’est retrouver ce chemin parsemé des grandes luttes d’émancipation politique et sociale qui ont jalonné notre histoire.

    Parce que la décroissance, c’est nécessairement un retour au politique, une réappropriation du politique.

    Faire un travail véritablement utile à la société, sentir les bienfaits sociaux de son travail, je vous assure que ça redonne du coeur à l’ouvrage! Il ne faut pas sousestimer cette réalité: même s’ils n’en n’ont pas conscience, beaucoup de gens souffrent de l’inutilité sociale de leur job. »

    Je partage ces convictions. De même je suis d’accord avec l’idée qu’il ne faut pas attendre une hypothétique régulation pour chacun à son niveau essayer de faire vivre une autre économie telle que celle que vous décrivez. De toutes façons l’actualité va rapprocher les points de vue puisque nous sommes déjà en phase de décroissance.

    Ce que je trouve problématique dans la décroissance en tant que concept de décroissance quantitative tous azimuts de l’économie, c’est trois choses :

    1. Comment décroître l’économie quand la plus grande partie de la population est dépendante d’approvisionnements extérieurs. Un retour à la terre rapide était encore pensable pendant la seconde guerre mondiale. AInsi pendant l’exode de nombreuses familles françaises trouvèrent refuge à la campagne. Il n’en va plus de même aujourd’hui dès lors que le nombre des paysans a fondu comme neige au soleil.
    Comment consommer localement quand les ceintures maréchères ont disparues, que les citadins dépendent pour leur approvisionnement de circuits longs ?

    2. Je suis d’avis que certains secteurs de l’économie doivent décroître, notamment tout ce qui concerne les flux de biens non renouvelables. Mais je ne vois pas en quoi il serait nécessaire que l’économie décroisse globalement en ce qui concerne les flux monétaires. Une nouvelle économie, relocalisée, solidaire, devrait-elle impliquer moins d’échanges marchands ? Je ne le pense pas. Il y a d’innombrables secteurs de l’économie qui sont sous-développés. L’agriculture biologique, les énergies renouvelables, la construction bio-climatique et bien d’autres, sans parler bien entendu de la nécessaire conversion de l’industrie productiviste à des procédés techniques s’intégrant dans des cycles plus courts et donc respectueux des milieux naturels et des cultures, de l’émancipation des individus. La science et la technologie d’aujourd’hui permettrait cette conversion car avec l’informatique, la plasticité des machines-outils va sans cesse grandissante. Par contre ce qui pourrait changer ce serait la taille des entreprises. Même si, concernant la mise au point de produits biodégradables la tâche est encore immense et qu’il faut développer la recherche. A ce propos, les « décroissants » parlent peu de sciences. Il y a pourtant de ce coté là beaucoup à faire. Notamment rendre à la science son essence critique, son articulation avec les humanités, afin qu’elle cesse d’être instrumentale comme elle l’est souvent lorsqu’elle est au service de telle ou telle idéologie politique et économique.

    Bref, pour reprendre un concept clé de Paul Jorion, l’obstacle principal à une nouvelle économie, c’est la concentration des richesses et non pas le principe même de la croissance des activités. Parallèlement, un certain nombre d’activités aujourd’hui hautement automatisées pourraient être rendues au travail humain à condition toutefois que celui-ci soit gratifiant humainement pour celui qui l’exerce. Il ne s’agit pas de réinventer les tâches éreintantes que connurent nos ancêtres, ce qui n’es pas votre projet. Seuls quelques décroissants intégristes pensent de la sorte lorsqu’ils refusent la science et la technologie, un peu comme le quakers américains.

    3. Dans la « décroissance  » subie en cours tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Certaines puissances, pays pourront tirer les marrons du feux, même si, je vous le concède, l’exercice a ses limites, car la pénurie énergétique, le péril climatique, écologique nous guettent et vont tôt ou tard se superposer, conjuguer leurs effets avec la crise économique. Ce que je veux dire par là c’est que certaines puissances vont être tentées d’utiliser certains effets de levier pour accaparer les richesses des puissances déclinantes, ce qui n’irait pas forcément dans le sens de l’émancipation des foules. Ce mouvement est déjà en cours. Nous pourrions alors assister à un néo-féodalisme. Le plus de démocratie que vous appelez de vos voeux pourrait alors n’être qu’un rêve pieux. Nous aurons beau jeu de prôner la décroissance à la façon éthique , chacun dans son coin, sans vision géo-politique, si cette décroissance est l’absence de puissance dans lequel viendront prendre place de nouveaux pouvoirs, par forcément plus accommodants que les anciens.

    Pour résumer, je n’oppose pas régulation et orientation de nos sociétés hyper industrielles vers une société plus mutualiste, écologique. Ne mettre l’accent que sur un des moyens d’accomplir la mutation de nos sociétés me paraît simplement prendre des risques inconsidérés.

  29. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    mon commentaire s’adresse à Stalker dont j’ai repris le propos en préambule (j’ai oublié de le mentionner)

  30. Avatar de thomas

    Décroissance a géométrie variable… :

    Décroitre, ce n’est sans doute pas revenir à zéro, et en s’attaquant largement (c’est-à-dire sur l’ensemble de la société) à des consommations relativement superflues, on pourrait diminuer très sensiblement notre rythme.

    Mais la croissance a apporté à tous, pêle-mêle : le temps libre, les sous-vêtements confortables, l’espérance de vie, la game boy, le frigo plein, le cinéma, la démocratie, le tissus anti-mite, le voyage pour tous, la climatisation, la santé, la tomate en décembre…..

    Et rien ne dit que c’est le superflu en général qui sera l’objet d’une quelconque décroissance.

    Bien plus sûrement, la variable d’ajustement sera le nombre de pauvres, pour lesquels la santé, la démocratie ou l’espérance de vie deviendrons moins accessibles, tandis que le superflu restera d’actualité pour une tranche de plus en plus réduite de la société.

    Là aussi, un certain mammouth est assis sur une certaine souris, et je ne vois aucune raison pour qu’il bouge de là.

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  1. Dans ce cas, effectivement, c’est plus délicat.

  2. nb : j’ai écrit imaginer et non croire.

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