J’ai connu le luxe : l’accès à l’internet vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Il s’est réduit maintenant au but d’expéditions lointaines, harassantes et hasardeuses. Il s’efface pour n’être plus qu’une figure indistincte en arrière-plan, un peu comme la petite flamme vacillante, toujours menacée de La guerre du feu et dont la perte définitive se révélerait fatale. La lecture des mails se prépare désormais comme la conquête des sommets à l’oxygène raréfié de l’Himalaya. Comme celle en parallèle du numéro perdu de Sécurité Sociale, dont le chiffre ouvrirait le Sésame de la CMU (ou du CMU ? comment savoir la signification de ces initiales impénétrables quand l’accès à Google est perdu ?) Pour moi l’espoir demeure cependant mais pour Adriana, le Graal de la Sécurité Sociale ou de sa (ou de son) CMU de substitution, lui est encore bien plus inaccessible : le rêve d’un fou, secoué la nuit par ses visions d’Eldorado.
Bien sûr on redécouvre la campagne verdoyante au coucher du soleil – au lieu de celle toujours parcheminée de la Californie méridionale – on redécouvre le charme des livres et l’évocation des aventures anciennes à la veillée. N’empêche, la décroissance promet d’être un sombre et dur apprentissage. L’internet au bout des doigts et les appels téléphoniques qui aboutissent nourriront longtemps les conversations nostalgiques devant le feu mourant, jetant ses dernières lueurs, vaincu par la nuit qui progresse.
77 réponses à “La décroissance”
Oops… Sombre message…
Paul, ne perdez pas espoir ! Il y en a toujours lorsque l’Homme se retrouve au bord de l’abime…
Ce sera peut-être trop tard dans notre situation, mais ce sera déjà ça, car l’ignorance ne peut perdurer ainsi dans la fin de toute chose…
Finalement, le moment arrive où nous serons tous là autour du feu mourant…
Les mathématiques ont parlé…
Bonjour et bienvenu au club!
Vous verrez, on s’y fait très Bien . On réapprend à cultiver son jardin au propre comme au figuré, fournisseur de la nourriture du corps et de l’esprit tout au long de l’année. Et puis un peu d’activité physique est indispensable.
Il y a aussi la pêche et la chasse, que de bonnes choses…
Ce ne sont plus des billets mais des bouteilles à la mer que vous nous écrivez, même si la plume est toujours aussi alerte !
S’il y a deux personnes que je ne voudrais pas voir décroître en ce moment c’est bien vous et votre femme Adriana.
Va-t-il falloir lancer une pétition pour que vous ayez un accès au minimum : l’accès à Internet et la CMU (couverture maladie universelle) ? !
Lectrice de votre blog depuis septembre 2008,je n’ai jamais osé intervenir devant ce terrain vierge pour moi que vous avez défriché avec tant de talent: « l’économie ».Sage-femme de métier, les passages-transitions-mutations sont toujours le coeur de beaucoup de questions et ce n’est certainement pas la philosophie de bazar mariant la quète de bonheur à l’optimisme le plus béat qui répond à l’inquiétante étrangeté du changement.Et tous les matins du monde ne suffisent à effacer la certitude du départ.Et de la grande nuit. Alors chaque jour ou de temps en temps il ne nous reste plus qu’à garder la lampe allumée et c’est déja beaucoup.De tout coeur avec vous dans ce basculement de votre existence. France
Crispants ces problèmes de connexion.
Je vois que votre optimisme survit à ce moment de coupure du monde.
Vous savez, après que la souhaitable décroissance soit devenue un fait nous nous habituerons à des « coupures » de ce genre.
Montons une sté de pigeons voyageurs.
Mais pourquoi, ces coupures ? Problème technique ? Financier ?
Les Temps modernes… Monsieur Chaplin… heu pardon.. Jorion…
Si la connexion filaire adsl pose problème, il se développe actuellement un autre mode de connexion internet souvent équivalent à l’adsl 3Mo c’est la clé internet Bouygues Télécom par exemple.
Je connais quelqu’un qui possède cette clé avec forfait internet illimité pour 30€/mois, l’internet devient en plus nomade puisque c’est le réseau d’antennes mobiles qui permet la connexion presque partout en France et ailleurs.
Il suffit de constater si vous accédez au réseau via un téléphone mobile Bouygues par exemple. Si la réception est bonne il est probable que l’antenne proche puisse vous donner aussi internet via la clé usb bouygues branchée à votre ordinateur.
Voilà c’est peut-être une option possible à vos problèmes de connexion.
Courage à vous et à votre épouse Paul. Les inepties du systemes peuvent décourager, voire désespérer et l’on a envie de crier ‘je suis un homme libre! je ne suis pas un numéro’, quoique, en l’occurence, c’est le numéro à 13 chiffres qui vous fait défaut….. Pardonnez cet humour intempestif, j’espere qu’il vous fera sourire.
Vous évoquez avec raison le dur apprentissage de la décroissance: je viens d’essayer d’appeler la France et la communication téléphonique ne passe pas. C’est frustrant. On s’habitue tres vite au confort, et la frustration est d’autant plus grande que l’on se sent floué. L’opérateur ne fournit pas le service pour lequel il vous facture un abonnement et personne n’est responsable. Et puis aussi, d’autres continuent d’avoir normalement acces au service, ce qui me fait monter la moutarde au nez. Remarquez, ma connection internet fonctionne. Cherchez l’erreur!
Pour revenir à votre installation en France je me permets de rendre hommage à votre épouse pour son courage car une expatriation n’est pas une petite affaire et parfois le spleen guette dans les moments de découragement. Et si tout semble s’etre bien passé jusqu’à présent, j’imagine qu’elle y est un petit peu pour quelque chose? Pouvez vous lui transmettre toute mon admiration et mes encouragements?
Hauts les Coeurs
Courage à vous et à votre épouse Paul. Les inepties du systeme peuvent décourager, voire désespérer et l’on a envie de crier ‘je suis un homme libre! je ne suis pas un numéro’, quoique, en l’occurence, c’est le numéro à 13 chiffres qui vous fait défaut….. Pardonnez cet humour intempestif, j’espere qu’il vous fera sourire.
Vous évoquez avec raison le dur apprentissage de la décroissance: je viens d’essayer d’appeler la France et la communication téléphonique ne passe pas. C’est frustrant. On s’habitue tres vite au confort, et la frustration est d’autant plus grande que l’on se sent floué. L’opérateur ne fournit pas le service pour lequel il vous facture un abonnement et personne n’est responsable. Et puis aussi, d’autres continuent d’avoir normalement acces au service, ce qui me fait monter la moutarde au nez. Remarquez, ma connection internet fonctionne. Cherchez l’erreur!
Pour revenir à votre installation en France je me permets de rendre hommage à votre épouse pour son courage car une expatriation n’est pas une petite affaire et parfois le spleen guette dans les moments de découragement. Et si tout semble s’etre bien passé jusqu’à présent, j’imagine qu’elle y est un petit peu pour quelque chose? Pouvez vous lui transmettre toute mon admiration et mes encouragements?
Hauts les Coeurs
@Paul:
Cher Paul, Dieu sait que j’ai de l’admiration et de la sympathie pour vous! Mais je trouve vraiment dommage et réducteur que vous assimiliez la décroissance à une sorte de retour à l’âge des cavernes!
C’est plutôt d’un retour à l’essentiel qu’il s’agit, pour limiter l’empreinte écologique et le réchauffement climatique et préserver les ressources naturelles, et également favoriser des contacts humains autrement plus vrais que via Facebook…
C’est plus un chemin à défricher qu’une doctrine à suivre à la lettre, chacun peut essayer de la pratiquer un peu à son niveau comme j’essaie de le faire modestement…Acheter local et de saison, ne pas prendre sa voiture pour un rien, ne pas acquérir tous les gadgets à la mode, avoir un regard critique sur la publicité par exemple sont déjà des formes de décroissance que chacun peut pratiquer pour maintenir cette planète habitable pour les humains…On peut remarquer que nous sommes tous capables de tels actes concrets sur ce blog, nous qui essayons peut-être plus que d’autres d’ouvrir les yeux…
@ tous:
Tendre à la décroissance n’est peut-être pas bon pour l’économie à court terme mais la consommation et la jouissance effrénées actuelles nous mènent tout droit dans le mur et retarder à tout prix une échéance inévitable c’est augmenter considérablement la violence de l’impact. Nous avons tous peur du changement de notre mode de vie et de de la perte d’une partie de notre confort mais si nous refusons une petite perte maintenant ce sont nos enfants et petits-enfants qui perdront tout demain et après-demain…Comme avec la crise financière et ce système spéculatif de folie qui préfère s’effondrer plutôt que se réformer…On oublie trop vite que l’être humain est fait pour affronter les problèmes et les résoudre, pas toujours par des guerres et que nous devons nous frotter à cette réalité pas facile et trouver des solutions autres que les arguments marketing du développement durable financé par les multinationales…
En fait, en France, le choses sont plus simples qu’on le croit. Pour savoir comment l’ADSL fonctionne en VILLE, tapez l’occurence: Numéricable + Carlyle + Sarkosy. Pour savoir comment l’ADSL fonctionne à la campagne, tapez l’occurence: Sarkosy
Mr Jorion je vous invite à prendre RDV le plus tôt possible avec une assistante sociale le plus proche de votre lieu
de domicile pour votre femme ou pour vous cela prend parfois beaucoup de temps, courage pendant plusieurs mois j’ai moi même du me battre pour retrouver mes droits quelques infos ou liens en vrac.
Pour la CMU:
http://www.cmu.fr/site/index.php4
http://www.ameli.fr/assures/soins-et-remboursements/c.m.u.-et-complementaires-sante/c.m.u.-de-base-une-assurance-maladie-pour-tous/les-conditions-pour-en-beneficier.php?&page=3
POur une complémentaire santé:
http://www.ameli.fr/assures/soins-et-remboursements/c.m.u.-et-complementaires-sante/aide-a-l-acquisition-d-une-complementaire-sante/objectif-et-double-avantage-de-l-a.c.s..php
Pour votre connexion internet voir le lien suivant:
http://www.linternaute.com/comparatif/
Lien direct pour obtenir le formulaire au format PDF:
http://www.ameli.fr/fileadmin/user_upload/formulaires/S3710.pdf
Le premier portail d’information et d’échange concernant vos droits:
http://actuchomage.org/
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Au sujet de la CMU Les conditions pour en bénéficier selon les derniers textes de lois en vigueur:
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De nationalité française ou étrangère, avec ou sans domicile fixe, si vous résidez en France depuis plus de trois mois de manière régulière et n’êtes pas déjà couvert par un régime de Sécurité sociale, vous pouvez demander à bénéficier de la couverture maladie universelle (C.M.U.) de base. Conditions de résidence stable et régulière.
Pour bénéficier de la C.M.U. de base, vous devez résider en France (métropolitaine ou département d’outre-mer) de façon stable, c’est-à-dire de manière ininterrompue depuis plus de trois mois.
Vous pouvez justifier de votre résidence stable de plus de trois mois par les moyens suivants : trois quittances mensuelles successives de loyer, deux factures successives d’électricité, de gaz ou de téléphone, un bail signé de plus de trois mois, etc.
Les personnes sans domicile fixe ou vivant dans un habitat mobile ou très précaire doivent au préalable élire domicile auprès d’un Centre communal d’action sociale (C.C.A.S.) ou d’une association agréée, afin d’obtenir une attestation de domiciliation administrative et ainsi faire valoir leurs droits sociaux. Cette procédure est gratuite. Conditions de régularité et droit au séjour
Si vous êtes de nationalité étrangère, hors Espace économique européen (E.E.E.) et Suisse, vous devrez justifier que vous êtes en situation régulière au moyen de votre carte de séjour ou de tout document attestant que vous en avez fait la demande auprès de la préfecture : récépissé en cours de validité, convocation, rendez-vous en préfecture, etc.
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Si vous êtes de nationalité étrangère, hors E.E.E. et Suisse, et en situation irrégulière, vous ne pouvez pas bénéficier de la C.M.U. de base. Vous pouvez, en revanche, demander à bénéficier de l’Aide médicale de l’État (A.M.E.).
Si vous êtes ressortissant de l’Espace Economique Européen (E.E.E.) ou de la Suisse et que vous êtes « inactif », vous devez être couvert par une assurance maladie et disposer de ressources suffisantes (équivalentes au montant du R.M.I. ou de l’allocation de solidarité aux personnes âgées ASPA). Vous ne pouvez donc pas bénéficier de C.M.U. de base ni de la C.M.U. complémentaire.
Attention : le terme « inactif » vise les personnes qui, n’ayant ni le statut de pensionné (vieillesse, invalidité, rentiers accident du travail, maladie professionnelle), ni celui d’étudiant (âgé de moins de 28 ans), s’installent en France, sans
y exercer d’activité professionnelle et sans pouvoir justifier d’une protection sociale à quelque titre que ce soit. Les frontaliers suisses bénéficiaires d’un droit d’option dans le cadre de l’accord du 21 juin 1999 entre la Communauté Européenne et la Confédération Suisse restent éligibles à la C.M.U.
À noter Liste des États membres de l’Espace économique européen (E.E.E.) :
* les vingt-sept États membres de l’Union européenne (U.E.) : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, Danemark, Espagne, Estonie, France, Finlande, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République Tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Slovaquie, Slovénie, Suède ;
* et trois États membres de l’Association européenne de libre-échange (A.E.L.E.) : Islande, Liechtenstein, Norvège.
Dispense relative à la stabilité de la résidence
Vous n’avez pas à justifier de votre résidence stable de plus de trois mois si vous êtes dans l’une des situations suivantes :
Les conditions pour en bénéficier:
——————————————-
* personne inscrite dans un établissement d’enseignement ou effectuant un stage en France dans le cadre d’accords de coopération culturelle, technique et scientifique ;
* bénéficiaire du Revenu minimum d’insertion (R.M.I.) ;
* bénéficiaire de prestations familiales ;
* bénéficiaire d’une aide à l’emploi pour la garde des jeunes enfants ;
* bénéficiaire d’allocations aux personnes âgées (allocation de solidarité aux personnes âgées, etc.) ;
* bénéficiaire d’une allocation de logement ou de l’Aide personnalisée au logement (A.P.L.) ;
* bénéficiaire de prestations d’aide sociale ;
* demandeur d’asile.
Cas particuliers
Certaines personnes ne peuvent pas bénéficier de la C.M.U. de base, notamment parce qu’elles relèvent déjà d’un autre régime d’assurance maladie. C’est le cas si vous êtes :
* rattaché à un régime spécifique (étudiants, ministres des cultes, artistes auteurs, détenus…) ;
* membre du personnel diplomatique et consulaire en poste en France, fonctionnaire d’un État étranger et personne assimilée, ainsi que les membres de votre famille qui vous accompagnent ;
* venu en France pour suivre un traitement médical ou une cure ;
* agent retraité d’une organisation internationale non titulaire d’une pension française, ainsi que les membres de votre famille ;
* ressortissant de nationalité étrangère titulaire d’une carte de séjour « retraité » ;
* français titulaire d’une pension de source française et résidant à l’étranger en dehors de l’E.E.E. ;
* français et ressortissant de l’E.E.E., titulaire d’une pension de retraite de source française et résidant à l’étranger dans l’E.E.E. ;
* français et ressortissant de l’E.E.E. pluri-pensionné, bénéficiant d’une pension de source française et d’une pension d’un pays de l’E.E.E. qui n’est pas votre pays de résidence ;
* français expatrié adhérant à la Caisse des Français de l’étranger (C.F.E.) ;
* ressortissant d’un Etat membre de l’Espace économique européen (E.E.E.) ou de la Confédération Suisse venu en France à la recherche d’un emploi.
——————————————————————————————-
Et elle fit ( le système ou la matrice) que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçussent une (progressivement au fil du temps ) marque sur leur main droite ou sur leur front, afin que personne ne pût acheter ni vendre, ( se soigner également ) sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom. C’est ici la sagesse. Que celui qui a de l’intelligence calcule le nombre de la bête. Car c’est hélas un grand nombre de gens qui préfèrent encore dormir.
Merci de faire suivre cordialement…
Cher Paul
Vous voici donc en passe de saisir la profondeur prémonitoire du « 22 à Asnières » sketch du regretté Fernand Raynaud
et vous décodez enfin le sens de la célèbre réplique de votre compatriote TinTin: « Non! ce n’est pas la boucherie Sanzot »
En fait vous découvrez une des plus géniales inventions de la culture française: la multiplication qui divise!
Multiplication des lignes et des offres qui divise la qualité du service et des prestations.
Croissance puis décroissance, bulle et bulle et patatras!
Quoi de neuf docteur?
Cordiales salutations.
@ D-croissance
C’est un débat récurrent sur le blog que celui de la décroissance.
Je partage votre point de vue, et Paul lui-même, sans nul doute, pour ce qui est du constat : le consumérisme, la dilapidation des ressources naturelles.
Mais ne pensez-vous pas que pour atteindre l’objectif d’une société plus viable il faut d’abord penser les moyens d’opérer la mutation du système actuel ?
Passer sans transition d’une société consumériste à une société plus juste et globalement émancipatrice des individus ne peut se décréter et surtout être appliqué en un jour.
Comme le soulignait André Gorz (alias Alain Bosquet) nous vivons dans des sociétés hétérorégulées, ce qui signifie nos vies dépendent d’une foultitude de dispositifs, de systèmes techniques dont nous n’avons pas la maîtrise individuelle. C’est bien pourquoi se libérer des liens qui nous unissent à tous les secteurs de la société industrielle dont nous dépendons n’est pas chose facile. Le choix individuel de mener une vie frugale est plus que respectable — et même vivement conseillé vue la vitesse à laquelle notre monde hypertrophié court à sa perte — mais ce n’est pas cela qui inverse le mouvement général qui demeure celui du toujours plus, la finance, l’économie et le commerce mondial étant ce qu’ils sont : les éléments d’une machine humaine qui n’a d’autre but que sa croissance à l’exclusion de tous autres buts sociaux.
Ralentir la machine brusquement conduit au chômage massif, au chaos social, et peut-être aux guerres.
Reste alors la solution qui consiste à briser le mécanisme qui conduit à la concentration des richesses.
En commençant par interdire de faire de l’argent une marchandise comme une autre.
L’argent-marchandise c’est ce qui permet des effets de levier gigantesques, de ceux qui permettent aux industries de décider de ce nous devons vouloir manger, produire, « consommer ». Si les puissances financières — bras armés des industries — ne disposaient pas de leurs milliards, trillons, il est bien évident que la démocratie aurait une toute autre figure.
@Pierre-Yves- D-croissance
Certains sont accessibles à l’idée de décroissance, mais la plupart, non.
Alors vous êtes l’un comme l’autre dans le vrai, à mon avis : La décroissance est un vrai projet de société mais il faudra attaquer par le flanc.
La CMU, c’est peut-être un peu comme les bourses pour le collège, (entre le fait d’y avoir droit, et celui de vivre dans la quasi-misère… ??? )
Le numéro de sécu, ça va venir, peut-être est-il resté en mémoire du côté de l’Assédic, peut-être est-il possible de créer -provisoirement- un autre numéro, tout neuf, tout beau pour votre femme …
Pour la connection, déjà vous avez le téléphone, c’est une bonne chose, s’il s’agissait comme en Martinique ou Gadeloupe de réfléchir à faire qu’il soit planté les poteaux pour ensuite imaginer qu’il soit posé une ligne, ce serait encore autrement plus compliqué que dans votre verte campagne …
Sinon, avez-vous des voisins connectés ? Ce serait de bonne augure qu’il y en ait …
La France offre aux artistes et aux écrivains des conditions exceptionnelles de couverture sociale: la maison des artistes.
Voila pourquoi les artistes et écrivains reconnus quittent la France qui accueille par contre ceux qui galèrent.
Cela a pour nom la solidarité française envers les créatifs ayant moins que plus de génie mais plus que moins de talents.
La décroissance est en réalité très joyeuse.
La décroissance, c’est un espoir retrouvé en ces temps de « fin de l’histoire », où nos destins semblent immuables. Comme la route est déjà toute tracée, nous ne nous satisfaisons plus que dans la jouissance de l’instant: le consumérisme à outrance et tous nos excès: drogue, alcoolisme, violences, etc…
Le vrai bonheur n’est pas dans la jouissance de l’instant. Le vrai bonheur c’est à nouveau d’avoir le sentiment de pouvoir influer sur le cours des choses. Le vrai bonheur c’est de sentir que chacun de nos actes a un sens. Cela augmente considérablement la responsabilité de l’individu à l’égard du cours général de la vie.
La décroissance, c’est ça. Un espoir. Une oasis au milieu du désert de la croissance et des marchés financiers. L’espoir d’un avenir meilleur, d’une société plus juste. La décroissance c’est renouer avec notre idéal de « liberté, égalité, fraternité ». C’est retrouver ce chemin parsemé des grandes luttes d’émancipation politique et sociale qui ont jalonné notre histoire.
Parce que la décroissance, c’est nécessairement un retour au politique, une réappropriation du politique.
Si la décroissance choisie est si belle, c’est parce qu’elle reouvre l’éventail des possibles. Elle est la seule voie vers la démocratie dont nous nous éloignons toujours plus. Elle est le retour de l’humain, mais d’un humain philosophe, qui a intégré de principe de l’éthique à 3. Un humain qui n’est plus prédateur de son environnement, mais un humain jardinier. La décroissance c’est aussi le partage et c’est surtout, aujourd’hui, la décroissance des inégalités intolérables engendrées chaque jour davantage par notre système.
Mais la décroissance, ce n’est pas qu’une utopie. La décroissance est valable pour maintenant et ici. La décroissance, c’est déjà changer de regard sur notre monde. Et rien que ce changement de regard nous réconforte énormément, redonne sens à nos vies. Nous avons comme le sentiment de redevenir possesseur de notre vie et de notre destin. Nous ne sommes plus le quai de la gare à attendre le train du changement, de la démocratie, de l’égalité, de la solidarité ou, pour les militants les plus endurcis, de la révolution. Non, nous sommes à bord du train. et même si nous ne sommes pas nombreux à bord, nous sommes emplis de joie, comme quand petit enfant, on montait dans la voiture des parents sur la route des vacances.
La décroissance sera nécessairement joyeuse ou ne sera pas.
Paul, vous avez en partie raison, « nous » allons connaitre une longue et lente decroissance ponctuee de hoquets. Par « nous » je pense un petit peu a nous-memes, plus a nos enfants et surtout a nos petit-enfants! Personnellement j’ai encore 45-50 ans a vivre a tout casser (si tout « va bien » et sauf nouveautes) mais je pense que le pire peut venir apres moi.
L’energie sera un des nerfs de la guerre (peut-etre au propre, malheureusement). Allons-nous revenir aux vehicules tires par des chevaux et aux bougies pour s’eclairer?
Sauf si… Je me rappelle vaguement une pub des annees septante (NDLT: 1970 :-), dont le slogan-cle etait
« en France on n’a pas de petrole, mais on a des idees »…
Eh bien je crois que nous allons avoir besoin de faire fonctionner nos meninges pour que nos petits-enfants aient encore un semblant du luxe que nous avons maintenant. Et, bien sur, ca ne se limite pas a la France. Tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir! Le Graal en ce domaine serait sans doute de VRAIMENT maitriser la fusion nucleaire controlee.
A tous:
Je trouve certains de vos messages vraiment touchants, et dans l’ensemble j’apprecie le ton dans ce blog! Desole de ne pas avoir encore fait de commentaire tres instructif/constructif, mais l’economie et les finances ne sont vraiment pas mon rayon. Cependant, si j’ai l’occasion j’essaierai d’en placer « une bonne » 🙂
En raison des difficultés à l’atterrissage que rencontre Paul, je vais poursuivre la chronique de l’actualité de la crise sur un autre mode. Avec des petits billets ponctuels postés dans les commentaires.
Mais je vous suggère de vous rendre aussi sur twitterfall.com, si vous ne connaissez pas, afin de d’y découvrir un impressionnant éclairage électronique de la situation iranienne, via ces courts messages de 140 cararactères maximum, les « tweets ».
@ Pierre-Yves D
Bonjour Pierre-Yves.
C’est la 1ère fois que je viens sur ce blog. Je me permets de te donner mon avis.
Le problème que tu soulignes est effectivement un véritable débat entre les objecteurs de croissance et ceux qui, théoriquement, nous approuvent, mais pour qui la solution passe nécessairment par un réformisme socialiste de bon aloi.
En ce qui me concerne, je n’y crois pas. Selon moi, le meilleur moyen de sortir de ce système criminel, d’injustices, de répression, de destruction de toute les dimensions autres que la dimension productiviste et consumériste de l’homme, de pillage, de colonisation et de destruction de la planète, c’est de plus oeuvrer à son fonctionnement.
A mon sens, la solution passe par l’entreprise individuelle se transmuant en entreprise collective (comme les AMAP par exemple). De manière générale, je soutiens toute démarche visant à une « autre économie » (économie sociale et solidaire, SEL, etc, etc…). Il y a autour de ces coopératives, associations, etc.. une véritable émulation. Pour moi, chacun devrait songer à son activité professionnelle, en mesurer profondément les bienfaits (ou non) sur la société et la collectivité. Il faut massivement intégrer ces initiatives, dont le destion est, à terme, de prendre la relève du fonctionnement actuel. Il ne faut pas attendre désespéremment le Grand Soir qui n’arrivera jamais. Non seulement c’est vain, mais qui plus est, ça rend dépressif à coup sûr!
Le changement, il est déjà en cours. Il faut juste pouvoir le voir.
Faire un travail véritablement utile à la société, sentir les bienfaits sociaux de son travail, je vous assure que ça redonne du coeur à l’ouvrage! Il ne faut pas sousestimer cette réalité: même s’ils n’en n’ont pas conscience, beaucoup de gens souffrent de l’inutilité sociale de leur job.
Et puis à lire le dernier rapport de l’IEA (2009), on peut s’inquiéter de l’avenir des énergies fossiles. quand on a un système qui repose sur de l’énergie à très bas coût, heureusement qu’il y a déjà des gens qui se réorganisent… quand les rayons des mégasupergéant supremachés seront vides, on sera ravi qu’il y ait eu des gens entreprenant!
Ecologiquement votre.
La révolution à mener est autant une révolution individuelle et personnelle (se défaire des liens profondément enracinés en nous qui nous lient au système: consommation, technologie, plaisir immédiat et facile, etc…) qu’une révolution visant en la transformation objective des institutions qui régissent notre société.
nous changerons jamais les choses en mieux si nous gardons en nous les mêmes aspirations au luxe, à la consommation et au confort facile qui ne sont que de fausses satisfactions jouant plutôt un rôle de paliatif et de consolation à nos vies vides de sens.
« le charme des livres », c’est cela le voyage, dans les livres.
sinon, pour la CMU, dès vos premiers chèques de royalties, elle va se transfigurer en appel de l’Urssaf.
profitez du calme présent, profitez sans spéculer !
Si la décroissance semble l’inéluctable conséquence de la surconsommation additionnée de chaos économique reste à prévoir de quelle façon elle « progressera ».
En douceur comme une révolution de velours ou à travers des révolutions et des catastrophes.
Comment faire pour que les pays moyens jacobinistement administrés comme la France déprogressent dans une sorte d’ordre.
Sur qui peser pour effectuer un repli en douceur?
Des verts?
Des verts « instrumentalisés par l’UMP » comme l’a montré récemment la diffusion de Home??
EN AVANT COMME AVANT
Le Washington Post publiait hier lundi, sous le titre « Des nouvelles fondations pour la finance », un article signé de Thimothy Geithner et Lawrence Summers (Tim and Larry, ces deux compères du Trésor et de la Maison Blanche), en avant-première de l’annonce imminente par Barack Obama des mesures de régulation financière que les Etats-Unis devraient adopter.
Mauvaise habitude, j’ai commencé par la fin et découvert assez stupéfait le paragraphe suivant, qui m’a semblé à juste titre, car c’est la conclusion de l’article, éclairer l’ensemble : « En restaurant la confiance du public dans notre système financier, les réformes de l’administration vont permettre à celui-ci de jouer son plus important rôle : transformer les revenus et les économies des travailleurs afin d’en faire les prêts qui vont aider les familles à acheter des maisons et des voitures, les parents à envoyer leurs enfants au lycée et les entrepreneurs à construire leurs affaire. Il est temps d’agir. »
Je reviendrais sur ces réformes et sur les origines qui sont données à la crise elle-même, quand le dispositif sera exposé dans le détail et plus dans ses très grandes lignes. Mais la sorte de candeur avec laquelle il est expliqué que tout va redevenir comme avant pour les américains, et qu’ils vont à nouveau pouvoir s’endetter pour vivre, est proprement ahurissante pour moi. D’abord parce que rien n’est moins certain, tout du moins avec la même ampleur qu’avant, ensuite parce que cela semble aller de soi, comme si aucune autre issue n’était envisageable. J’ai à de nombreuses reprises parlé d’une machine à fabriquer de la dette (et à en vivre), je n’espérais pas le rencontrer un jour revendiqué de manière aussi directe par ceux-là même qui sont aux commandes.
Une annonce parmi d’autres de cet article a aussi particulièrement intéressé mon intention, au milieu de l’énumération des 5 grandes têtes de chapitre des mesures qui vont être rendues publiques. Il est question d’établir un « mécanisme », encore imprécisé, permettant d’aider « dans des circonstances exceptionnelles »(…) « les entreprises financières dont la chute pourrait menacer la stabilité du système financier ».
Il est donc concevable, reconnaissent ainsi nos deux mousquetaires, que l’impressionnante batterie des dispositifs envisagés par ailleurs ne soit pas décisive et qu’elle puisse quand même faillir… Ce qui est tout de même preuve d’une certaine lucidité, comme s’ils connaissaient bien leur monde pour en être issus.
Une seule précision est pour l’instant apportée, qui mérite d’être évoquée puisqu’elle a – on en parle beaucoup ces temps-ci – toute l’apparence d’un Graal : « cela donnera l’assurance que le gouvernement ne sera plus obligé de choisir entre sauvetages et effondrement financier ». Après avoir passé des heures à inventorier les subtilités et les fourberies du PPIP (partenariat public-privé) du Trésor, qui est sur une voie de garage mais était sensé débarrasser les banques de leurs actifs toxiques, je m’attends au pire et vais annuler tous mes rendez-vous, comme un grand de ce monde.
http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2009/06/14/AR2009061402443.html
@ TATAR,
A mon sens, on peut compter sur tous ceux qui travaillent dans le cadre d’une « autre économie », comme l’économie sociale et solidaire: coopératives, associations, etc…. choses, qui, dit en passant, se développe incroyablement vite en réponse à la pression actuelle du système.
En effet, aujourd’hui, dans le cadre de la politique politicienne, personne ne représente ce courant-là et les chambres d’économie sociale et solidaire elles-mêmes refusent à revendiquer la relève du système économique actuelle et reste timidement discrètes sur leur évolution.
Il n’y a pas encore eu de retombées de la pensée de la décroissance dans le champ politique, contrairement aux champs artistiques, économiques, sociaux, etc… Mais cela viendra.
Il ne faut pas confondre Paul, Décroissance voulu, souhaitée, préparée, et décroissance imposée alors qu’on ne s’y attend pas. Car c’est à ce moment-là que nait la frustration, le sentiment d’impuissance et la colère. Il est certains lieux en France où l’électricité n’arrive pas, où internet ne passe pas. Des amis qui habitent ces lieux isolés se sont fait installer des panneaux photovoltaïques qui leur procurent du courant continue qui peut être stocké dans des batteries et transformé via un onduleur en courant alternatif. Mais le processus a été long, coûteux et pas simple à mettre en oeuvre avec EDF et son tout nucléaire, alors que les autrichiens fabriquent et vendent ces mêmes panneaux sans pouvoir garder de stocks.
D’autres qui vivent dans le massif forestier des Landes se sont connectés à Internet via un système satellite. Le système de la clé USB ne fonctionne bien qu’en ville où le réseau de pylones est dense. Les autres n’ont qu’à se contenter du bas débit et leurs yeux pour pleurer. Les photos mettent plusieurs minutes à arriver et les mails un peu lourds idem.
Dans ce cas, il ne reste plus, soit à déménager pour trouver un lieu plus propice, soit à établir un réseau de personnes vivant à proximité et connecté à l’ADSL.
C’est dans ces moments-là que nous voyons nos dépendances.
Il me vient plusieurs réflexions ces derniers temps qui me font sourire. Je me demande ce que le monde occidental ferait si les pays du sud arrêtaient de nous fournir du café, du chocolat, du sucre et des cacahuètes pour l’huile d’arachide.
Dans le film de science-fiction écologiste « Soylent Green’ », c’était au contraire, « la campagne verdoyante au coucher du soleil » depuis longtemps disparue, qui était devenue la chose la plus désirable et le privilège de pouvoir apprécier quelques images de cette ère bénie était accordé juste avant la mort par euthanasie (les humains étaient transformés par la suite en une sorte de farine animale). Cela donne des images superbes de champs de coquelicots et de cîmes enneigées bercées par le son de la symphonie pastorale.
Lacan parlait souvent de la fonction « plus-de-jouir’ dont il notait la montée en puissance dans les sociétés capitalistes. Le « lien », exemplifié par Internet, les réseaux sociaux, les sms, skype, messenger, twitter constitue un « plus-de-jouir » fondamental. Le lien, ce lien presque à l’état pur, est devenu une nouvelle forme de jouissance. Tous les nouveaux gadgets qui apparaissent sur le marché sont des raffinements apportés à cette jouissance du lien. On lance des messages dans une sorte de vide sidéral. Ça fait de petites bulles qui éclatent à la surface d’une écume planétaire comme on peut l’apprécier sur le site http://beta.twittervision.com On parle avec des inconnus, des êtres virtuels, qui n’ont pas de corporéité. On accumule des « amis » et des « amis d’amis » comme sur Facebook. On a du mal à s’en détacher. On est à la fois parasite et parasité. Internet est devenu une espèce de drogue dure. Et la question qui se pose est la suivante: dès lors qu’un gadget apparaît et capture une nouvelle forme de plus-de-jouir, est-il possible de revenir en arrière?
@ François Leclerc
merci
http://twitter.com/#search?q=%23iranelection
@ ton vieux copain michel
twitter? gadget?
non, pas cette fois : twitter n’est pas tout à fait facebook
surtout lorsque des bloggeurs hors Iran renseignent aux bloggeurs iraniens les proxies qui évitent momentanément la censure gouvernementale – on n’est pas dans le vide sidéral à ce moment-là…
mais rien ne vaut un coucher de soleil sur une campagne verdoyante, je vous l’accorde bien volontiers!