J’ai essayé que mon départ des États–Unis et mon installation en France se passent sans heurts et sans interruption au niveau du blog. J’y étais presque arrivé. C’etait compter sans EDF, qui s’est fait prier !
Le temps qu’il fait, ce sera pour demain samedi.
Mais c’est reparti !
43 réponses à “C’est reparti !”
Je me permet de vous remercier pour l’étendues de vos connaissances que nous pouvons partager avec tous les lecteurs…
Dans le monde, Edgar Morin conclue son article du 12 juin ainsi:
« Et s’il est vrai que le cours de notre civilisation, devenue mondialisée, conduit à l’abîme et qu’il nous faut changer de voie, toutes ces voies nouvelles devraient pouvoir converger pour constituer une grande voie qui conduirait mieux qu’à une révolution, à une métamorphose. Car, quand un système n’est pas capable de traiter ses problèmes vitaux, soit il se désintègre, soit il produit un métasystême plus riche, capable de les traiter : il se métamorphose.
L’inséparabilité de l’idée du cheminement réformateur et d’une métamorphose permettrait de concilier l’aspiration réformatrice et l’aspiration révolutionnaire. Elle permettrait la résurrection de l’espérance sans laquelle aucune politique de salut n’est possible.
Nous ne sommes même pas au commencement de la régénération politique. Mais l’écologie politique pourrait amorcer et animer le commencement d’un commencement. »
Et l’activisme et la propagande individuelle un commencement de commencement de commencement.
Morin dit aussi dans ce même article:
« Il y a aussi quelque chose de plus profond, qui ne se trouve encore dans un aucun programme politique, c’est la nécessité positive de changer nos vies, non seulement dans le sens de la sobriété, mais surtout dans le sens de la qualité et de la poésie de la vie. »
La poesia es un arma cargada de futuro comme disait Machado.
c’est beau, l’espoir…
pendant ce temps, les choses suivent leur cours,
nouvelle fraìche : la City change de jeu
Intervenant dans un colloque à Berlin, le 11 juin 2009, le secrétaire d’État britannique au Business et à l’Innovation, Peter Mandelson, s’est ouvertement prononcé pour l’abandon de la livre et la rentrée du Royaume-Uni dans la zone euro.
En 1997, le Royaume-Uni, par la voix de Gordon Brown (alors chancelier de l’Échiquier), avait récusé sa participation à la monnaie unique européenne. Celle-ci est entrée en circulation en 2002 et s’est avérée efficace pour résister à la crise financière internationale en 2008.
Le flamboyant Lord Mandelson est un des principaux artisans de la transformation du Parti travailliste en une formation de la Troisième voie, le New Labour. Il est aujourd’hui l’adjoint du Premier ministre Gordon Brown.
La déclaration de Peter Mandelson traduit le changement de stratégie des élites britanniques. Celles-ci envisagent désormais une organisation du monde autour d’une sorte d’empire transatlantique fondé sur l’ALENA et le dollar d’un côté, l’Union européenne et l’euro de l’autre.
merci à François de nous traduire cette info…
@ Sylvie
Peter Mandelson est de longue date partisan de l’adhésion de la Grande-Bretagne à la zone euro. Qu’il le manifeste aujourd’hui publiquement, à Berlin en l’occurence, a bien entendu un sens. Il a été déjà évoqué, après que la crise ait durement frappé le pays, que ce pas pourrait être franchi. Notamment par Joaquin Almunia, commissaire européen aux affaires économiques. Il est clair, en effet, que l’appartenance à la zone euro serait une protection, dont bénéficient ses membres actuels. Et que la Grande-Bretagne est dans une situation difficile. Centre financier international, elle ne bénéficie pas d’une monnaie ayant le statut du dollar. La fenêtre de tir est toutefois étroite, vu l’espérance de vie du gouvernement Brown. De Paris, il m’est difficile d’estimer s’il s’agit d’un véitable changement au sein des « élites britanniques », comme le considère le document que vous citez et dont je ne connais pas l’origine, ou plutôt une sorte de baroud d’honneur de Peter Mandelson.
@ Sylvie
A la réflexion, une adhésion aussi précipitée me semble peu probable, d’autant qu’elle risquerait de ruiner les efforts britanniques de soustraire la City à un contrôle européen, ce qui me paraît être l’objectif numéro un.
Comme le dit Machado (Merci Mikael EON de nous le rappeler à notre bon souvenir) « Il n’y a pas de chemin, il n’y a que le cheminement ».
@ François Leclerc,
Merci d’abord pour ce billet, que j’ai pris comme tel et tous vos lecteurs sans nul doute.
Si la Grande Bretagne entrait dans la zone Euro ce serait un évènement considérable.
Chacun sait que la GB n’a jamais joué le jeu européen, n’y voyant jamais qu’un vaste marché et guère plus.
Arrimée solidement à l’Union via l’Euro il y aurait alors une chance unique pour construire enfin une Europe politique et sociale puisque la City devrait en rabattre dans ses prétentions dérégulatrices qui ont toujours poussé l’Union vers le moins disant social.
La City vaincue les autres paradis européens seraient montrés du doigt et il serait plus facile de s’attaquer au problème, pour l’heure encore non traité.
Vous dites, grosso modo, que la régulation ne peut être que mondiale ou n’est pas. Mais la constitution d’un bloc européen n’offrirait-elle pas un cadre favorable pour l’appliquer ? Faire converger les points de vue des pays de l’Union c’est tout de même plus facile qu’à 20 pays hétérogènes, ou même à 192 ? Evidemment cela supposerait des clauses sociales et écologiques aux frontières de l’Union, et une relocalisation de l’économie. D’aucuns crieront encore au fou, non au protectionnisme ! Mais, en toute hypothèse ne peut-on pas considérer tout de même que cette option a sa cohérence. Une Union plus cohésive sur les plans économique, social, écologique, deviendrait un modèle pour le monde. Les autres blocs ne pourraient pas faire comme si cette nouvelle réalité n’existait pas.
Hormis les obstacles politiques à la mise en oeuvre d’un tel projet, quels sont pour vous les raisons qui interdiraient qu’on retienne cette hypothèse, puisque vous semblez insister sur une solution mondiale ?
Je précise que je ne vois pas d’opposition de principe entre une régulation mondiale et une régulation européenne.
Il faut évidemment tout tenter. Seulement, l’échelon européen me semble la meilleure dimension. Reste l’obstacle politique, à l’intérieur de l’Union. Mais raison de plus alors pour douter d’une solution mondialiste si une solution européenne était décrétée impossible !
@ François Leclerc
merci beaucoup
sur la production industrielle, c’est bien Eurostat votre source (càd les savants calculs) ?
je n’entends ni ne lis rien sur les services… et vous?
sur le trafic maritime, j’ai déniché un autre indice que le BDI qui semble très dépendant des calculs tactiques des armateurs et affréteurs en général et de la situation chinoise (importation massive de MP) en particulier : le HARPEX, bien « noté » et assis sur un trafic plus diversifié que le BDI limité au « dry bulk »
http://www.harperpetersen.com – plongeon sans signe visible de retournement proche (cf. Pascal Lamy)
@ Pierre-Yves D
Prise globalement, l’Europe est la première puissance mondiale et ce poids lui donnerait, si sa construction s’était poursuivie dans le sens d’une intégration fiscale, politique et sociale (tous domaines où elle est restée embryonnaire), des moyens d’agir qu’elle n’a pas aujourd’hui.
Elle apparaît plutôt menacée par le chacun pour soi de ses composantes nationales les plus importantes, même si la zone euro a pour l’instant bien résisté et a protégé ses membres. La faiblesse voulue de son exécutif reflète cette situation. Son extension a l’Est à profondément changé la donne; elle est plus devenue une zone de libre-échange pourvue d’une monnaie unique qu’une entité structurée comme il a été l’intention de la construire ans un autre contexte. Ce qui peut être désormais considérée comme sa faiblesse n’incite pas à croire qu’elle pourrrait jouer le rôle que vous décrivez.
Dans cette crise, que va faire la Grande-Bretagne ? Je n’en ferais pas le pari, mais je pense que si elle devait intégrer la zone euro, cela ne pourrait être que sur la base d’une régulation financière européenne fort limitée, à l’image de celle qui est en gestation aux Etats-Unis. Le chemin qui est pris, de ce point de vue, accrédite l’hypothèse de l’entrée. Mais celle-ci s’effectuerait dans le cadre d’un processus exactement inverse à celui que vous souhaitez et n’aboutirait pas à l’émergence d’un pôle régional de régulation financière.
Par ailleurs, dès qu’un trou subsiste dans un système de régulation international, il sert de refuge à ceux qui cherchent à lui échapper. C’est valable pour notre système financier globalisé, comme cela l’est pour les paradis ficaux. Tant qu’il en reste un, tous les espoirs sont permis.
La force du système financier est d’être internationalisé, alors que ses contrepoids possibles ne le sont pas. On pourrait ajouter que, dans une large mesure, elles participent de ce système, d’où l’utilisation du concept d’oligarchie financière mondiale.
@ François Leclerc …
merci pour votre billet. une fois de plus, il est excellent …
en plus, j’y découvre une nouvelle facette de votre personnalité : le courage !
il en faut pour y glisser une allusion à Sophie Desmarets …
nb : rien que ce nom nous renvoie aux années 70, Jacqueline Maillan, Michel Serrault, Jean Poiret … dire qu’ils étaient si ringards à l’époque et que je les trouve si indispensables aujourd’hui …
@ tous les moroses ( je dis donc tout le monde,savants et ignorants,riches ou pauvres….)
Rendez vous ,pour les « parisiens » au théâtre des deux ânes.
Les « provinciaux » ont un moyen d’approche via le net : après les news quotidiennes du blog,de slate,du site le post, de roubini..etc…. RV sur les sites des Amadou and C° :
Cela s’avére Vital !
oops dans un post j’ai mis redevable au lieu de dû, on en perd son latin.
@ François Leclerc
Hélas votre analyse sonne juste et il m’est difficile d’apporter des arguments factuels probants pour vous contredire.
Nous avons une très mauvaise configuration européenne pour une très mauvaise crise. Cerise sur le gâteau, le caméléon et très libéral Barroso ( un ami de Bush II) vient d’être reconduit dans ses fonctions.
Ce ne sont pas quelques écologistes de plus et autres forces vraiment de gauche au parlement européen qui pourront contrer les agissements d’une majorité de droite libérale sans compter tous les marchandages auxquels cède le PSE qui vote ainsi parfois des mesures « libérales » avec la droite. Et les Verts aussi, dit-on. Eva Joly, élue députée européenne chez les Verts semble bien décidée à porter la question des paradis fiscaux sur le devant de la scène. Il va être intéressant d’observer les réactions qu’elle suscite. Cela aura valeur de test quant à la volonté réelle de l’Union d’agir en ce sens…